problème, notamment en termes de diagnostic et de stratégies de communication.
Ces activités sont soutenues par le projet de jumelage OIE en cours de réalisation
entre le laboratoire national pour la peste porcine africaine en Russie et le
Laboratoire de référence de l’OIE (au sein de l’Université complutense de Madrid).
Cette situation est alarmante, surtout au vu de la propagation incontrôlée du
virus sur le territoire de la Fédération russe en 2011 et 2012. Le virus menace de
gagner les pays limitrophes et voisins dont le Bélarus, la Moldavie, plusieurs pays de
l’Union européenne et l’Ukraine, où un foyer vient d’être enregistré en juillet 2012.
Cette nouvelle donne épidémiologique accroît également le risque d’introduction en
Asie orientale.
Trois voies spécifiques sont associées au risque d’introduction du virus de la
peste porcine africaine dans des pays précédemment indemnes. La première
concerne les mouvements illégaux de porcs, de viande porcine et de sous-produits
porcins, dans lesquels le virus persiste durablement. Bien que l’utilisation des eaux
grasses dans l’alimentation animale soit interdite dans l’UE, ces produits importés
illégalement et d’autres déchets de cuisine contaminés provenant de moyens de
transport internationaux sont parfois utilisés pour nourrir les porcs dans certaines
régions où leur dangerosité est méconnue, avec le risque d’infection des populations
sensibles exposées. La deuxième voie d’introduction concerne les moyens de
transports contaminés, principalement les véhicules transportant du bétail en Russie
ou les équipements provenant d’établissements mixtes, qui présentent également un
risque s’ils ne sont pas soumis à une désinfection appropriée avant leur retour à leur
pays d’origine. Consciente de ce risque, l’UE a adopté en 2011 une nouvelle
Décision réglementant l’entrée des véhicules provenant de Russie. La troisième voie
d’introduction est aussi la plus difficile à maîtriser puisqu’elle concerne les
déplacements spontanés des populations de sangliers sauvages. La faune sauvage
ne connaissant pas de barrières ni de frontières, son statut sanitaire et son
comportement doivent faire l’objet d’un suivi permanent.
Le statut indemne des pays asiatiques et surtout de l’Europe se trouve menacé
par l’existence de ces trois voies d’introduction ainsi que par la
situation incontrôlée de la maladie dans la Fédération russe et
dans d’autres pays transcaucasiens. Les pays menacés doivent
prendre conscience de ce risque et adopter les mesures
appropriées pour éviter ou prévenir l’introduction ou la
propagation du virus dans leur territoire. La détection précoce
sur le terrain, des laboratoires dotés de bonnes capacités
diagnostiques et l’existence de plans d’urgence réactualisés
sont indispensables pour lutter efficacement contre la maladie
et réduire l’impact négatif associé à son introduction.
l’OIE et ses partenaires
2012 • 4
76
©akemi kamakawa