Conf. OIE 1998, 275-287
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LES MÉTHODES DE LUTTE CONTRE LA PESTE PORCINE CLASSIQUE,
Y COMPRIS LE RECOURS À DES VACCINS DE NOUVELLE GÉNÉRATION
V. Moennig
Institut de virologie, École de médecine vétérinaire de Hanovre, Buenteweg 17, D-30559 Hanovre, Allemagne
Original : anglais
Résumé : La peste porcine classique (PPC) est une maladie infectieuse virale dont l’impact économique
a sévèrement affecté l’industrie porcine de plusieurs pays européens. Alors que les États membres de
l’Union européenne (UE), et certains autres pays de l’Ouest de l’Europe, sont pour la plupart indemnes
de cette maladie chez le porc, la situation de la PPC dans de nombreux pays d’Europe de l’Est et du
Centre reste incertaine. Le nombre de foyers affectant la population porcine dans l’Union européenne a
diminué au cours des années 1990, mais les changements intervenus dans la structure de l’industrie
porcine et dans les politiques de prophylaxie ont entraîné une forte augmentation des pertes financières.
La concentration des porcs et des exploitations dans certaines régions d’Europe, ainsi que le commerce
de longue distance ont augmenté les risques de propagation de la maladie, et le nombre de porcs affectés
par les mesures de lutte. La plupart des foyers primaires de PPC ont pour origine une alimentation
(illégale) par les déchets domestiques.
Dans certaines parties d’Europe, la PPC a pris une forme endémique dans la population de sangliers.
Cette situation représente un risque permanent pour le porc. Les informations sur la situation
épidémiologique de la PPC chez le sanglier demeurent insuffisantes dans de nombreux pays.
Le diagnostic biologique s’est considérablement amélioré au cours de la dernière décennie. La majorité
des pays européens sont équipés du matériel nécessaire au diagnostic de la PPC, et participent à une
comparaison internationale des tests entre les différents laboratoires afin de parvenir à leur
standardisation. Le typage moléculaire des isolats de virus de la PPC est devenu un outil précieux pour
l’épidémiologie. Les capacités de diagnostic au cours des situations d’urgences doivent être examinées
dans le cadre de plans d’urgence nationaux.
La prévalence des animaux infectés ayant diminué, l’UE poursuit une politique de non vaccination pour
lutter contre la PPC. Cette position facilite le marché intérieur, et satisfait aux exigences du marché
international. Plusieurs autres pays européens ont adopté cette politique.
Bien que cette stratégie de lutte soit largement adoptée aujourd’hui, l’étude scientifique des récentes
épidémies de PPC en Europe montre la nécessité de certains amendements à la législation. Actuellement,
deux vaccins sous-unitaires à marqueur sérologique ont fait l’objet d’une demande d’autorisation de
mise sur le marché. Ces vaccins pourraient constituer à l’avenir une option applicable, dans des
conditions bien définies, en situation d’urgence.
Le succès des programmes de lutte dépend essentiellement de la formation et d’une prise de conscience
de toutes les parties impliquées, c’est-à-dire les éleveurs, les praticiens et les Services Vétérinaires.
1. INTRODUCTION
La peste porcine classique (PPC) est l’une des maladies infectieuses virales du porc et du sanglier les plus importantes
sur le plan économique. Elle fait partie des maladies de la liste A de l’OIE. Après la mise en place de mesures de lutte
efficaces, plusieurs pays, dont l’Australie, le Canada, les États-Unis d’Amérique, la Nouvelle-Zélande et certains des
États membres de l’Union européenne (UE) sont parvenus à éradiquer le virus. Dans la plupart des autres parties du
globe, le virus de la PPC est encore responsable de dommages économiques considérables. Les symptômes de
l’affection peuvent varier fortement en fonction de l’âge de l’animal et de la virulence du virus. Les jeunes animaux
présentent souvent la forme classique aiguë de la maladie, se traduisant par une fièvre élevée, des hémorragies et une
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forte mortalité. Ce tableau classique caractéristique peut également être masqué chez les jeunes animaux par une forme
chronique, qui évolue à terme vers la mort. Les animaux plus âgés ne présentent souvent que des symptômes cliniques
bénins. Comme tous les pestivirus, l’agent de la PPC peut franchir la barrière placentaire chez les femelles gestantes,
infecter les foetus, et conduire ainsi à la naissance de porcelets constamment virémiques. Ceux-ci développent plus tard
une PPC qui entraîne leur mort. La grande variété de signes cliniques possibles empêche très souvent le diagnostic
rapide des foyers primaires (photo 1, page 291).
Afin de rassembler les informations concernant l’incidence, le diagnostic et l’éradication de la PPC au sein des pays
membres de l’OIE, un questionnaire a été préparé et envoyé à chacun d’entre eux. Sur 50 pays, 33 ont fourni les
informations désirées à l’OIE et 17 n’ont pas répondu.
Les pays suivants ont fourni les informations demandées : Andorre, Arménie, Autriche, Bélarus, Croatie, Chypre,
Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie,
Luxembourg, Malte, Moldavie, Norvège, Ouzbékistan, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-
Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse et Ukraine.
2. ÉTIOLOGIE
L’agent causal de la PPC est un petit virus à acide ribonucléique (ARN) enveloppé (40 à 60 nm), dont le génome est
constitué d’un brin d’ARN unique à polarité positive. Le virus de la PPC appartient au genre Pestivirus de la famille
des Flaviviridés (29). Il est apparenté au virus de la diarrhée virale bovine (maladie des muqueuses) chez les bovins, et
au virus de la pestivirose ovine (border disease). La séquence du génome constituée d’environ 12000 bases est connue,
et des acides désoxyribonucléiques complémentaires infectieux (cDNA) ont été produits dans plusieurs laboratoires
(16, 19, 20). L’ARN viral code 4 protéines structurales et 7 protéines non structurales (17, 18). Le virus est
relativement stable dans les excréta humides et les produits carnés frais, dont, par exemple, le jambon et les saucisses
de type salami (22). Cependant, il est facilement inactivé par les détergents, les solvants des lipides, les protéases et les
désinfectants communs.
3. SIGNES CLINIQUES
La période d’incubation atteint 7 à 10 jours. Les signes cliniques de la PPC sont extrêmement variables (18, 26). Les
porcs infectés présentent un état fébrile et une leucopénie. Des pétéchies cutanées et muqueuses constituent le signe le
plus caractéristique, bien qu’elles ne soient pas constamment observées (photos 2 et 3, pages 291 et 293). Des troubles
du système nerveux central et une constipation suivie de diarrhée peuvent également être typiques de la maladie.
La sévérité des signes cliniques dépend en grande partie de l’âge de l’animal et de la virulence du virus. Généralement,
les jeunes animaux sont affectés plus sévèrement que les plus âgés. Chez les porcs reproducteurs plus âgés, l’évolution
de l’infection est souvent bénigne, ou même subclinique.
Il existe une formes aiguë et une forme chronique de la PPC. Toutes les évolutions de l’infection ont en commun le fait
que les animaux présentent une virémie au moins aussi longtemps qu’ils présentent des signes cliniques. La mort
survient 2 à 3 semaines après l’infection (évolution aiguë), ou après une période allant jusqu’à 3 mois (évolution
chronique).
L’infection transplacentaire des foetus dépend en grande partie du stade de la gestation (26), et peut provoquer des
avortements, la naissance de porcelets mort-nés, des momifications, des malformations ou une faiblesse ou une virémie
persistante chez les porcelets (15) (photo 4, page 293). Ceux-ci peuvent apparaître cliniquement normaux à la
naissance, bien qu’infectés de manière persistante, mais ils finiront invariablement par mourir de PPC. Des survies de
11 mois après la naissance ont été observées. Cette forme d’évolution de l’infection est connue sous le terme PPC
d’apparition tardive (25).
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4. HISTOPATHOLOGIE ET PATHOGÉNIE
Dans les conditions naturelles, la pénétration du virus PPC s’effectue le plus fréquemment par voie oro-nasale. Les
principales cellules cibles du virus sont les cellules endothéliales et lymphoréticulaires, les macrophages, et certains
types de cellules épithéliales. Les observations anatomo-pathologiques sont le reflet des signes cliniques (18, 25).
En période prénatale, dans les phases précoces de l’ontogenèse, le virus altère la différenciation des organes, et conduit
à des malformations.
Au cours des infections postnatales, les lésions sontnéralement causées par une thrombose généralisée et/ou des
lésions endothéliales provoquant un syndrome hémorragique et la formation de pétéchies. Des broncho-pneumonies
sont aussi régulièrement observées. Dans une forte proportion de cas mortels, l’étude l’histopathologique du cerveau
met en évidence une encéphalite non suppurée accompagnée d’une vascularite sévère. Une thrombocytopénie grave est
caractéristique de la maladie. Le stade terminal de l’infection aiguë s’accompagne d’une déplétion très nette des
lymphocytes B présents dans le système circulatoire et dans les tissus lymphoïdes (24).
5. IMMUNOLOGIE
Comme tous les pestivirus, le virus de la PPC exerce une activité immuno-suppressive au cours des affections aiguës.
Les porcs qui guérissent de la PPC sont protégés contre l’infection pendant plusieurs années, parfois même pendant
toute leur vie. Les anticorps neutralisants sont décelables au plus tôt deux semaines après l’infection. Chez les porcs
atteints de PPC chronique, les anticorps neutralisants sont décelables pendant quelques jours à la fin du premier mois
suivant l’infection, puis disparaissent. Les porcs infectés in utero présentant une virémie persistante ne produisent que
rarement des anticorps spécifiques.
La demi-vie des anticorps maternels atteint approximativement 14 jours. Une immunité passive empêche généralement
la mortalité des porcelets au cours de leurs cinq premières semaines de vie, mais n’entrave pas la réplication et
l’élimination virale. Peu d’informations sont disponibles sur l’immunité à médiation cellulaire contre la PPC.
6. DIAGNOSTIC DE LA PESTE PORCINE CLASSIQUE ET ÉQUIPEMENT DES LABORATOIRES
Le diagnostic clinique revêt une importance primordiale dans la détection de la PPC. Cependant, il peut s’avérer
difficile, et de nombreux foyers primaires ne sont pas reconnus dès le début comme de la PPC, car les signes cliniques
sont souvent variables et non spécifiques. Cela est particulièrement vrai pour les animaux âgés des élevages de
reproducteurs. En règle générale, la PPC doit être envisagée chaque fois qu’une forte élévation de la température
corporelle qui ne cède pas au traitement est observée. Cela s’applique en premier lieu aux régions dans lesquelles la
PPC est apparue au cours des 12 derniers mois chez le porc ou le sanglier. Les vétérinaires, les éleveurs et les chasseurs
doivent être particulièrement conscients de ce risque.
Un diagnostic biologique moderne et efficace est un outil de lutte essentiel contre la PPC. La surveillance de l’état
sanitaire de la population porcine en l’absence de foyers, et une détection précoce de la PPC dépendent de méthodes
diagnostiques fiables, et de structures de laboratoire adéquates.
Afin de dépister les troupeaux infectés par la PPC à un stade précoce, il est important d’identifier correctement les
animaux devant être soumis à une investigation biologique. Il s’agit d'animaux cliniquement malades, qui doivent faire
l’objet d’une recherche de virus. Le prélèvement d’échantillons au hasard ne convient pas au diagnostic de la PPC. Il
peut cependant être utilisé pour des études épidémiologiques, telles que surveillance de la maladie et enquêtes
sérologiques.
6.1. Virologie
La « règle d’or » du diagnostic de la PPC est l’isolement du virus. Le virus de la PPC peut être isolé à partir de
cellules de couche leucocytaire ou de broyats d’organes d’animaux en phase virémique. Les organes à prélever
sont la rate, les amygdales, les noeuds lymphatiques, les glandes parotides et les reins (1, 3).
Les prélèvements sont inoculés à des cultures cellulaires sensibles d’origine porcine. Dans la mesure où le virus
de la PPC n’induit pas d’effet cytopathogène, il est nécessaire de disposer d’anticorps spécifiques de la PPC
pour détecter le virus en culture cellulaire. La différenciation du virus de la PPC par rapport aux pestivirus des
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ruminants peut être effectuée en utilisant des anticorps monoclonaux (1, 3, 6). Le protocole d’isolement du virus
nécessite au moins trois jours de manipulations intensives. Une épreuve diagnostic rapide de la PPC repose sur
la mise en évidence de l’antigène viral dans des sections de tissus d’organes, en utilisant des anticorps
conjugués, en immunofluorescence directe (réaction d’immunofluorescence). Afin de dépister un grand nombre
d’animaux dans des troupeaux suspectés d’avoir été récemment infectés par la PPC, par l’immunocapture de
l’antigène viral par le test ELISA (AgC-ELISA) peut être utilisé sur des prélèvements de sang. Cependant ce
type de test est moins sensible que l’isolement du virus.
La détection de l’ARN viral est une nouvelle possibilité du diagnostic biologique. La région 5’ non traduite du
génome, en particulier, a été utilisée pour une amplification en chaîne par polymérase avec transcription inverse
(RT-PCR). Le séquençage des nucléotides de cette région qui a ensuite été effectué permet la distinction entre
les différents isolats de virus de la PPC (9, 14). Le laboratoire de référence de l’OIE pour la PPC à Hanovre,
Allemagne, dispose d'une importante base de données sur les isolats de virus de PPC, qui contient, notamment,
des données épidémiologiques et des informations concernant les différents types du virus.
« L’épidémiologie moléculaire » fondée sur la technique précédente est désormais un outil très pratique, et
pourra contribuer de manière importante aux études épidémiologiques (traçage ascendant et descendant). Il est
souhaitable de typer des isolats du virus de la PPC dans chaque foyer primaire reconnu chez les porcs
domestiques, ainsi que des isolats obtenus à partir du sanglier. Les Pays Membres de l’OIE sont encouragés à
envoyer les matériels respectifs au laboratoire de référence de l’OIE mentionné ci-dessus.
6.2. Sérologie
Le diagnostic sérologique de la PPC est important pour détecter certains groupes atteints de PPC « cachée »,
comme les troupeaux de reproducteurs présentant une infection subclinique ou les animaux convalescents. De
plus, il s’avère particulièrement utile pour les enquêtes épidémiologiques chez le sanglier.
La réaction de neutralisation du virus est la méthode la plus sûre et la plus fiable pour la détection des anticorps
de la PPC. Les sérums porcins prélevés sont incubés avec un virus de la PPC de référence. Si le sérum contient
des anticorps de la PPC, le virus de référence sera neutralisé. Cependant des anticorps spécifiques des infections
à pestivirus de ruminants affectant le porc sont parfois responsables de neutralisations croisées avec ce test. Il est
alors nécessaire d’effectuer un diagnostic différentiel des pestivirus des ruminants en utilisant une seconde
réaction de neutralisation avec ces agents viraux. La réaction de neutralisation nécessite deux à trois jours de
manipulations intensives. De nombreux prélèvements de sérums sont par conséquent traités par la méthode
ELISA. Les résultats positifs ou douteux sont testés à nouveau par la réaction de neutralisation, qui s’avère
généralement plus sensible et plus spécifique.
6.3. Équipement des laboratoires
La plupart des pays Européens sont équipés pour effectuer le diagnostic de la PPC, à l’exception d’Andorre, de
l’Arménie, de l’Islande, de Malte, de l'Ouzbékistan et de l’Ukraine qui utilisent les laboratoires d’autres pays.
Les laboratoires de certains pays ne sont équipés que pour les titrages par méthode ELISA. Presque tous les pays
européens, pourvus des équipements de laboratoire pour la PPC, participent chaque année à des tests de
comparaisons internationaux entre les laboratoires, afin de standardiser et d’améliorer la méthode de diagnostic.
Ces tests sont organisés par les laboratoires de référence, et les résultats sont discutés au cours de conférences
internationales.
Le nombre d’échantillons testés dans chaque pays dépend en grande partie de son statut vis-à-vis de la PPC, et
du programme de surveillance de la PPC au sein de la population porcine. Les pays dans lesquels se déclarent
des foyers de PPC testent généralement un grand nombre d’échantillons. Les programmes de surveillance
varient de manière significative entre les différents pays européens. De même, les recherches sur la PPC dans les
populations de sangliers diffèrent selon les pays, et l’information disponible demeure insuffisante.
Les capacités diagnostiques jouent un rôle essentiel dans le contrôle de la PPC en cas d’épidémies. L’expérience
montre que ces capacités restent souvent insuffisantes pour traiter un nombre important de prélèvements. Une
évaluation réaliste des situations d’urgences et la mise à disposition de capacités diagnostiques doivent faire
partie intégrante des plans d’urgence nationaux.
7. VACCINS
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La prophylaxie médicale a constitué un instrument important du contrôle de la PPC. Dès le début du siècle, des efforts
ont été entrepris pour développer des vaccins contre la PPC en utilisant la séro-vaccination, c’est à dire l’administration
conjointe de virus sauvage vivant et de sérum hyperimmun. Cette méthode s’est révélée efficace, mais peu sûre. La
seconde génération de vaccins contre la PPC a été produite à partir de virus répliqués chez les porcs, puis inactivés, au
violet de gentiane ou au formol. Ces vaccins étaient sûrs, mais induisaient une réponse immunitaire tardive et faible, qui
ne durait que quelques mois. Les animaux vaccinés présentaient généralement une bonne résistance clinique à une
épreuve virulente, mais ils n’étaient pas efficacement protégés contre l’infection. La présence de virus virulents dans les
foetus, après inoculation d’épreuve de truies gestantes vaccinées, en a apporté la preuve (11, 13).
Dans les années 1940, les premières expériences ont été menées pour atténuer le virus de la PPC en l’adaptant au lapin
(5, 12). Les premiers échecs ont laissé place au développement d’une génération sûre et très efficace de vaccin à virus
vivant. La plupart de ces vaccins utilisent la souche Chinoise (souche C) de virus lapinisé de la PPC. Les vaccins
utilisant la souche C ont été, et sont encore, utilisés dans le monde entier pour lutter contre la PPC. La souche C est
actuellement utilisée en Allemagne dans une étude de prophylaxie de la PPC sur le terrain par immunisation orale des
sangliers. Ces vaccins ont fait la preuve de leur efficacité, car les porcs vaccinés sont protégés contre les infections avec
un virus de la PPC virulent, seulement cinq jours après la vaccination. Les animaux sont immunisés pour toute leur vie
économique. Cependant, sous l’angle de la politique commerciale globale actuelle, l’utilisation de vaccins vivants
atténués contre la PPC présente un désavantage considérable : les animaux vaccinés ne peuvent être distingués de ceux
infectés par le virus sauvage. Le profil d’anticorps induit par le virus vaccinal ressemble à celui des animaux
convalescents ; les infections par le virus sauvage peuvent, par conséquent, être masquées par la vaccination.
C’est pourquoi les États de l’UE poursuivent une politique de non vaccination. À la suite d’une série récente
d’épidémies de PPC dans plusieurs États membres, notamment l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas, la
politique de non vaccination est apparue coûteuse, et difficile à mettre en œuvre dans les régions à forte densité de
porcs. Une vaccination d’urgence avec les vaccins conventionnels conduirait à la prolongation des restrictions
commerciales, qui deviendraient alors prohibitives.
Le recours à des vaccins à marqueur serologique de la PPC, dont la première génération a été développé au cours des
dernières années, pourrait résoudre ce dilemme. Les dernières études sur ces vaccins sont en cours, destinées à
déterminer leur valeur sur le terrain. La réponse immunitaire doit pouvoir être distinguée de celle provoquée par une
infection par le virus sauvage, et le test diagnostic correspondant doit détecter tous les animaux infectés. L’immunité
doit être induite rapidement (par exemple deux semaines), et doit être durable (par exemple six mois). Les porcs
vaccinés doivent être protégés contre une infection naturelle, et ne doivent pas montrer de signes cliniques, ni excréter
de virus sauvage. Les truies doivent être protégées contre l’infection transplacentaire des foetus. Le vaccin doit être sûr
et efficace chez les jeunes porcelets, et une seule administration doit être suffisante. Les vaccins sous-unitaires sont
constitués de protéines virales de surface uniques, qui sont suffisantes pour induire une protection immunitaire. Les
deux vaccins actuels, qui contiennent la glycoprotéine virale E2, sont produits par génie génétique. Le gène
correspondant est exprimé en baculovirus développé dans des cellules d’insectes (27). Ces cellules étant capables
d’effectuer une glycolysation des protéines, la glycoprotéine virale qui en résulte est exprimée d’une manière
“naturelle”. Les vaccins sous-unitaires contre la PPC sont sans danger et, jusqu’à présent, leur activité protectrice
apparaît prometteuse, bien qu’inférieure à celle des vaccins vivants. Les animaux vaccinés peuvent être différenciés des
porcs infectés à l’aide d’un test ELISA utilisant une protéine virale différente comme antigène diagnostic, par exemple,
la glycoprotéine de surface Erns, ou la protéine non structurelle NS2-3. Cependant, tous les critères ne sont pas encore
entièrement définis, et les qualités techniques des vaccins sous-unitaires à marqueur sérologique contre la PPC n’ont
pas été confirmées. Les données devraient être disponibles au cours de l’année 1999.
Les vaccins à marqueur sérologique contre la PPC devraient être améliorés avec les futures générations de vaccins, par
exemple, les vaccins à vecteur viral (10, 21, 28), les vaccins à ADN et les clones d’ADN complémentaires infectieux de
virus de la PPC modifiés sur le plan moléculaire (17, 19, 20).
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