Conf. OIE 1998
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La prophylaxie médicale a constitué un instrument important du contrôle de la PPC. Dès le début du siècle, des efforts
ont été entrepris pour développer des vaccins contre la PPC en utilisant la séro-vaccination, c’est à dire l’administration
conjointe de virus sauvage vivant et de sérum hyperimmun. Cette méthode s’est révélée efficace, mais peu sûre. La
seconde génération de vaccins contre la PPC a été produite à partir de virus répliqués chez les porcs, puis inactivés, au
violet de gentiane ou au formol. Ces vaccins étaient sûrs, mais induisaient une réponse immunitaire tardive et faible, qui
ne durait que quelques mois. Les animaux vaccinés présentaient généralement une bonne résistance clinique à une
épreuve virulente, mais ils n’étaient pas efficacement protégés contre l’infection. La présence de virus virulents dans les
foetus, après inoculation d’épreuve de truies gestantes vaccinées, en a apporté la preuve (11, 13).
Dans les années 1940, les premières expériences ont été menées pour atténuer le virus de la PPC en l’adaptant au lapin
(5, 12). Les premiers échecs ont laissé place au développement d’une génération sûre et très efficace de vaccin à virus
vivant. La plupart de ces vaccins utilisent la souche Chinoise (souche C) de virus lapinisé de la PPC. Les vaccins
utilisant la souche C ont été, et sont encore, utilisés dans le monde entier pour lutter contre la PPC. La souche C est
actuellement utilisée en Allemagne dans une étude de prophylaxie de la PPC sur le terrain par immunisation orale des
sangliers. Ces vaccins ont fait la preuve de leur efficacité, car les porcs vaccinés sont protégés contre les infections avec
un virus de la PPC virulent, seulement cinq jours après la vaccination. Les animaux sont immunisés pour toute leur vie
économique. Cependant, sous l’angle de la politique commerciale globale actuelle, l’utilisation de vaccins vivants
atténués contre la PPC présente un désavantage considérable : les animaux vaccinés ne peuvent être distingués de ceux
infectés par le virus sauvage. Le profil d’anticorps induit par le virus vaccinal ressemble à celui des animaux
convalescents ; les infections par le virus sauvage peuvent, par conséquent, être masquées par la vaccination.
C’est pourquoi les États de l’UE poursuivent une politique de non vaccination. À la suite d’une série récente
d’épidémies de PPC dans plusieurs États membres, notamment l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et les Pays-Bas, la
politique de non vaccination est apparue coûteuse, et difficile à mettre en œuvre dans les régions à forte densité de
porcs. Une vaccination d’urgence avec les vaccins conventionnels conduirait à la prolongation des restrictions
commerciales, qui deviendraient alors prohibitives.
Le recours à des vaccins à marqueur serologique de la PPC, dont la première génération a été développé au cours des
dernières années, pourrait résoudre ce dilemme. Les dernières études sur ces vaccins sont en cours, destinées à
déterminer leur valeur sur le terrain. La réponse immunitaire doit pouvoir être distinguée de celle provoquée par une
infection par le virus sauvage, et le test diagnostic correspondant doit détecter tous les animaux infectés. L’immunité
doit être induite rapidement (par exemple deux semaines), et doit être durable (par exemple six mois). Les porcs
vaccinés doivent être protégés contre une infection naturelle, et ne doivent pas montrer de signes cliniques, ni excréter
de virus sauvage. Les truies doivent être protégées contre l’infection transplacentaire des foetus. Le vaccin doit être sûr
et efficace chez les jeunes porcelets, et une seule administration doit être suffisante. Les vaccins sous-unitaires sont
constitués de protéines virales de surface uniques, qui sont suffisantes pour induire une protection immunitaire. Les
deux vaccins actuels, qui contiennent la glycoprotéine virale E2, sont produits par génie génétique. Le gène
correspondant est exprimé en baculovirus développé dans des cellules d’insectes (27). Ces cellules étant capables
d’effectuer une glycolysation des protéines, la glycoprotéine virale qui en résulte est exprimée d’une manière
“naturelle”. Les vaccins sous-unitaires contre la PPC sont sans danger et, jusqu’à présent, leur activité protectrice
apparaît prometteuse, bien qu’inférieure à celle des vaccins vivants. Les animaux vaccinés peuvent être différenciés des
porcs infectés à l’aide d’un test ELISA utilisant une protéine virale différente comme antigène diagnostic, par exemple,
la glycoprotéine de surface Erns, ou la protéine non structurelle NS2-3. Cependant, tous les critères ne sont pas encore
entièrement définis, et les qualités techniques des vaccins sous-unitaires à marqueur sérologique contre la PPC n’ont
pas été confirmées. Les données devraient être disponibles au cours de l’année 1999.
Les vaccins à marqueur sérologique contre la PPC devraient être améliorés avec les futures générations de vaccins, par
exemple, les vaccins à vecteur viral (10, 21, 28), les vaccins à ADN et les clones d’ADN complémentaires infectieux de
virus de la PPC modifiés sur le plan moléculaire (17, 19, 20).