Groupe ad hoc de l’OIE chargé de la révision de la liste des maladies des animaux aquatiques / Déc. 2010 Jan.
2011
Original : anglais
Décembre 2010 / Janvier 2011
RAPPORT DU GROUPE AD HOC DE L’OIE CHARGÉ DE LA RÉVISION DE LA LISTE
DES MALADIES DES POISSONS DU CODE SANITAIRE POUR LES ANIMAUX AQUATIQUES
(SOUS-GROUPE DES POISSONS)
Groupe de travail ayant œuvré par courriel interposé, de décembre 2010 à janvier 2011
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Les membres du Groupe ad hoc de l’OIE chargé de la révision de la liste des maladies des poissons du Code
sanitaire pour les animaux aquatiques (désigné ci-après comme le Groupe ad hoc) ont correspondu de manière
électronique de décembre 2010 à janvier 2011.
La liste des membres du Groupe ad hoc figure en Annexe 1. L’ordre du jour adopté est reproduit en Annexe 2.
Le Groupe ad hoc a été appelé à déterminer si la maladie pancréatique réunissait les critères nécessaires à son
inscription sur la liste des maladies des animaux aquatiques figurant dans le chapitre 1.2. du Code sanitaire pour
les animaux aquatiques de l’OIE (Code aquatique), en prenant en considération l’évaluation réalisée par le Chili.
En substance, le Groupe ad hoc a conclu que les données actuellement disponibles étaient insuffisantes pour
permettre l’inscription sur la liste mais qu’en cas de présentation de nouveaux éléments de preuves, la demande
serait réexaminée.
Le récapitulatif des discussions et recommandations clés du Groupe ad hoc est présenté sous la forme du plan
suivant :
1. examen de la demande du Chili ;
2. conclusions et recommandations (1) ;
3. nouvelle évaluation par le Groupe ad hoc de la possibilité d’inscrire la maladie du pancréas ;
4. conclusions et recommandations (2).
1. Examen de la demande du Chili
La demande du Chili concernant l’inscription de la maladie du pancréas (MP) sur la liste des maladies des
animaux aquatiques de l’OIE figure en Annexe 3. Le Groupe ad hoc a examiné la demande afin de
déterminer si la maladie satisfaisait à l’ensemble des critères, paramètres et notes explicatives figurant à
l’article 1.2.1. du Code aquatique puis a formulé les commentaires suivants :
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Commentaires d’ordre général sur la demande
Définition de cas, etc.
La demande concerne linscription de la maladie du pancréas (MP), dénomination généralement utilisée
pour désigner les manifestations cliniques observées chez le saumon atlantique (Salmo salar L.). Le Groupe
ad hoc préconise que soit plutôt employée l’appellation de « infection par le virus de la maladie du
pancréas du saumon » (VMPS). Si la dénomination « alphavirus des salmonidés » (AVS) est très largement
utilisée et admise par les acteurs du secteur pour désigner indifféremment un certain nombre d’alphavirus,
le Comité International de Taxinomie Virale (CITV) réserve cependant cette appellation au virus de la MPS
et considère que le virus de la maladie du sommeil (VMS) en est une souche ou un sous-type
(http://www.ictvdb.org/Ictv/fs_togav.htm; site consulté le 14/01/2011). L’article 1.2.1. du Code aquatique
stipule que le dossier de demande doit comporter une définition de cas. Si elle est effectivement présente
dans le dossier de demande, elle fait cependant référence à la MP : « Détection de l’agent étiologique de la
MP chez les espèces sensibles avec, ou sans, signes cliniques prononcés. ». Le groupe suggère de remplacer
cette phrase par « Infection d’espèces sensibles par le VMPS, avec ou sans signes cliniques prononcés ».
Références citées
Certaines incohérences ont été relevées, et doivent être corrigées :
Page 1, dernier paragraphe : le format et l’emplacement de la référence à « Brown et Deegan, 2006 »
doivent être modifiés afin d’être en adéquation avec le format des références bibliographiques.
La liste contient également une référence à « Brown et Deegan, 2008 » qui n’est pas citée dans le texte.
Page 1, dernier paragraphe : « McLoughlin et coll., 1998 » est cité dans le texte mais non référencé dans la
bibliographie.
Page 2 : « McLoughlin et coll., 2007 » est cité dans le texte mais non référencé dans la bibliographie.
Page 3 : « McLoughlin et Graham, 2007 » est cité dans le texte mais non référencé dans la bibliographie.
Page 4 : « Graham et coll., 2007 » est cité dans le texte mais non référencé dans la bibliographie.
Page 5 : « Jewhurst et coll., 2004 » est cité dans le texte mais non référencé dans la bibliographie.
Page 5 : « Graham et coll., 2008 » est cité dans le texte mais non référencé dans la bibliographie.
« Hodneland et coll., 2006 » est cité à maintes reprises dans le texte mais non référencé dans la
bibliographie alors que « Hodneland, 2006 (thèse) » est référencé mais non cité.
Page 6 : « Graham et coll. 2006 » est cité dans le texte mais non référencé.
Page 7 : « Kristoffersen 2009 » est cité dans le texte mais non référencé.
A. Conséquences (paramètre 1 « lorsqu'elle apparaît, il est prouvé que la maladie provoque des
pertes significatives de production au niveau national ou multinational [zones ou régions] »)
Dans l’ensemble, le groupe est convaincu que cette maladie cause « des pertes significatives de
production… ». Les notes explicatives figurant dans l’article 1.2.1. précisent que ces pertes doivent être
« en relation principalement avec l'agent pathogène et non avec des facteurs de gestion ou
d'environnement. ». Si le dossier de demande ne contient aucun élément le confirmant, le groupe n’en reste
pas moins persuadé que c’est effectivement le cas.
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A. Conséquences (paramètres 2 et 3)
Paramètre 2 (« on a montré la présence de la maladie… indiquant que la maladie est susceptible d'affecter
négativement les populations d'animaux aquatiques sauvages dont on sait qu'elles représentent un capital à
protéger pour des raisons économiques ou écologiques ») le seul élément en faveur de l’inscription
provient d’une publication récente de Snow et coll. (2010), qui met en évidence la détection d’un signal
lors de la réalisation de RT-PCR chez des poissons plats, bien qu’aucun virus nait été isolé. Le groupe
n’est pas convaincu que cela constitue une preuve suffisante au regard des notes explicatives figurant à
l’article 1.2.1.
Paramètre 3 (l’agent pathogène représente une menace pour la santé publique) Pas de données présentées.
B. Propagation (paramètre 4 « l’étiologie infectieuse de la maladie est prouvée »)
Dans l’ensemble, bien qu’il ait des remarques concernant le dossier de demande, le Groupe ad hoc
considère que l’étiologie infectieuse de la maladie est prouvée.
a) Paragraphe 1 la différenciation des sous-types repose sur la comparaison des séquences partielles de
E2 plutôt que « selon leur répartition géographique, les espèces sensibles et leur présence dans l’eau
salée ou l’eau douce. ».
b) Paragraphe 1 le sous-type 4 de l’AVS a également été détecté lors d’épisodes de MP en Irlande
(Graham et coll., 2010).
c) Paragraphe 2 désigner l’agent de la maladie comme « agent étiologique de l’AVS1… » est inexact.
Il vaudrait mieux réserver à l’agent étiologique, identifié par Nelson et coll. en 1995, l’appellation de
sous-type 1 de l’AVS.
d) Dans le paragraphe 3, il est fait référence à « que ces deux maladies (la MP et MS) » ainsi
qu’aux « génomes des MP et MS… » ; il vaudrait mieux faire référence aux virus, c’est-à-dire aux
VMPS et VMS, plutôt qu’à la maladie, et insister sur le fait que les tailles de génomes ne concernent
que les deux souches ayant fait l’objet d’un typage.
e) Dans le paragraphe 4, il est fait référence aux « signes cliniques…amaigrissement et augmentation de
la mortalité » : or, l’augmentation de la mortalité se produit généralement avant lamaigrissement et
l’apparition d’individus débilités.
f) Paragraphe 5 l’incapacité à secréter des enzymes digestives contribue seulement partiellement à la
dégradation de l’état corporel la perte d’appétit, par exemple, joue également un le. De plus,
comme indiqué ci-dessus, la dégradation de l’état corporel est consécutive à l’apparition de la maladie
(ou de l’infection).
B. Propagation (paramètre 5 «... mais l’étiologie est encore inconnue »)
Aucune donnée présentée/ Non applicable.
B. Propagation (paramètre 6 « Potentiel de propagation internationale de la maladie, y compris via
des animaux vivants, leurs produits ou des matériels contaminés »)
Les données fournies sont plutôt en faveur d’une transmission directe de l’agent que via des vecteurs ou des
matériels contaminés. Au regard du texte présenté :
a) Dans le paragraphe 1, remplacer « …une vie moyenne... » par « une demi-vie d’au moins 5,7 en
moyenne ».
b) Dans le paragraphe 1, il n’est pas pertinent de citer Graham 2007 a, b et c dans le contexte de la
propagation du virus dun site à l’autre par l’intermédiaire de l’eau, alors qu’ils n’y font pas tous
référence.
c) Dans le paragraphe 1, Graham et coll. (2010) est cité comme ayant « mis en évidence la résistance
du virus dans l’environnement » alors qu’il a, en réalité, apporté des éléments de preuves en faveur du
portage du virus par les poissons ayant résisté à l’infection, et, pouvant à leur tour constituer une
source d’infection pour les populations indemnes de la maladie ; le fait que les deux populations aient
été infectés à partir d’une même source environnementale constitue également une hypothèse
plausible.
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d) Paragraphe 2 : Karlsen et coll. ont observé une très grande homogénéité parmi les souches du sous-
type 3 de l’AVS examinées par conséquent, la plus grande prudence est requise lorsqu’il est fait
usage de ces séquences à des fins épidémiologiques, comme c’est le cas ici.
e) Dans le paragraphe 3, quelques éclaircissements sont nécessaires à la compréhension de la phrase
« Afin de confirmer cette hypothèse,... ». Sa signification précise n’est pas claire et sa conclusion
ouverte aux questions : « ce qui prouve que les populations indemnes s’infectent par
l’intermédiaire de poissons ayant survécu à l’infection et transférés en mer ». Reformuler cette phrase
permettrait de mieux en comprendre le sens.
f) Paragraphe 5 Ce paragraphe serait plus clair s’il commençait, par exemple, par « Tous les alphavirus
affectant les espèces autres que les salmonidés, ont en commun un... ».
i) Malgré les points soulevés ci-dessus, le groupe est convaincu par les éléments de preuve fournis
en faveur d’une transmission directe du virus entre les poissons.
ii) Le groupe est également convaincu du risque potentiel de propagation du virus associé au
transfert de poissons vivants, en particulier si ces derniers sont porteurs actifs de la maladie
(infection).
g) Le groupe considère que la transmission verticale par l’intermédiaire des œufs reste à démontrer, en
particulier à la lumière des notes explicatives figurant à l’article 1.2.1. Selon les pratiques de
commerce internationales, la pénétration et l'installation de la maladie représentent une certaine
probabilité de risque. ». Pour plus d’information, se référer à l’étude bibliographique réalisée par le
groupe et qui figure dans la seconde partie du rapport.
h) Globalement, le groupe a juque les données présentées ne permettaient pas de démontrer que
l’infection par le VMPS remplissait cette condition. L’obtention de données supplémentaires sur les
pratiques commerciales au niveau international ainsi que sur la probabilité d’introduction et
d’établissement de la maladie par les poissons vivants, leurs produits ou les matériels utilisés
s’avérerait précieuse.
Potentiel de propagation (paramètre 7 « Plusieurs pays ou zones peuvent être déclarés indemnes de
la maladie »)
Les éléments de preuve présentés concernent plusieurs pays actuellement indemnes de la maladie :
a) Le Chili, dont les enquêtes reposent sur l’utilisation de la culture cellulaire et de la RT-PCR (il reste
cependant à préciser si la PCR a été utilisée comme méthode de confirmation des résultats négatifs de
culture cellulaire à partir de 2003 [paragraphe 2] ou si elle a été uniquement utilisée dans le cadre de
l’enquête menée et décrite dans le paragraphe 1).
b) L’Islande, le Danemark et l’Australie, qui utilisent la culture de cellulaire pour démontrer l’absence de
la maladie.
c) Le groupe a émis un nombre de commentaires et de réserves en rapport avec cette section du dossier
de demande.
d) Concernant ce paramètre 7, et si on se réfère au chapitre 1.4. du Code aquatique, le document du Chili
ne donne aucune information sur les programmes de surveillance mis en œuvre, les tailles
d’échantillons destinés à lanalyse virologique, etc.
i) Le champ d’application de ces déclarations n’est pas clairement défini puisque les espèces
concernées ne sont pas précisées (s’agit-il uniquement du saumon atlantique ? Les autres espèces
de salmonidés, telle que la truite arc-en-ciel, Oncorhynchus mykiss, sont-elles concernées ?).
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ii) Le fondement de ces déclarations nest pas explicité : ont-elles été formulées par les pays eux-
mêmes ou par le Chili, qui disposait des données lui permettant de le faire ? À la connaissance
du groupe, aucune de ces données en faveur de l’absence de la maladie n’a fait l’objet d’une
publication évaluée collégialement. Il serait donc utile que le dossier de demande soit plus
exhaustif, y compris dans la description du ou des fondements de telles déclarations ; doit y être
précisé le système de surveillance mis en œuvre, selon les principes énoncés au chapitre 1.4. du
Code aquatique, y compris la validité statistique de ses résultats. Concernant les critères
d’inscription, le Chili a été capable de démontrer seul qu’il était indemne de maladie mais le
paramètre 7 justifiant l’inscription précise que non pas un mais « plusieurs pays ou zones
peuvent être déclarés indemnes de la maladie… ».
iii) Concernant le type danalyse décrit, le groupe émet des réserves quant à la fiabilité de
déclarations fondées uniquement sur la culture cellulaire et l’effet cytopathique (ECP), sans
confirmation des résultats de culture négatifs par immunocoloration ou RT-PCR. En effet, il peut
y avoir absence d’ECP, en particulier lorsque le nombre de passages effectués est faible (Graham
et coll., 2003 ; Karlsen et coll., 2005).
Diagnostic (paramètre 8 - Une méthode pratique et reproductible de détection ou de diagnostic
existe).
Le groupe reconnaît que plusieurs méthodes de diagnostic peuvent être utilisées afin de confirmer une
infection par le VMPS.
2. Conclusions et recommandations (1)
L’infection par le VMPS réunit plusieurs des critères nécessaires à son inscription sur la liste de l’OIE.
Cependant, sans informations complémentaires relatives aux paramètres 6 et 7, comme il a été souligné ci-
dessus, le Groupe ad hoc n’est pas en mesure de valider l’évaluation du Chili au regard de ces deux critères.
Il est recommandé de réviser et soumettre à nouveau le dossier de demande, qui fournira les informations
complémentaires nécessaires au regard de ces deux critères.
3. Nouvelle évaluation par le Groupe ad hoc de la possibilité d’inscrire la MP
Le Groupe ad hoc a procédé à une évaluation permettant de déterminer si l’infection par le VMPS des
espèces sensibles unissait les critères nécessaires énoncés à l’article 1.2.1. du Code aquatique, en
s’appuyant sur des publications évaluées collégialement, leurs connaissance et expérience personnelles au
regard de chacun des paramètres :
1. A. Conséquences (paramètre 1 « lorsqu'elle apparaît, il est prouque la maladie provoque des
pertes significatives de production au niveau national ou multinational [zones ou régions] »).
L’infection par le VMPS a un impact économique bien reconnu, que ce soit chez le saumon atlantique
ou la truite arc-en-ciel, et donc satisfait à ce critère.
2. A. Conséquences (paramètre 2 « on a montré la présence de la maladie… indiquant que la maladie
est susceptible d'affecter négativement les populations d'animaux aquatiques sauvages dont on sait
qu'elles représentent un capital à protéger pour des raisons économiques ou écologiques »). Le groupe
considère que les éléments de preuve actuellement disponibles sont insuffisants à satisfaire ce critère.
3. A. Conséquences (paramètre 3 « l'agent pathogène représente une menace pour la santé publique »).
Le groupe n’a pas connaissance d’éléments en faveur de cette allégation.
4. B. Propagation (paramètre 4 « une étiologie infectieuse de la maladie est prouvée ») : le groupe
reconnaît les souches du virus MPS comme responsables de la maladie du pancréas et la maladie du
sommeil.
5. B. Propagation (paramètre 5 « …l'étiologie est encore inconnue ») : non pertinent.
6. B. Propagation (paramètre 6 « potentiel de propagation internationale de la maladie, y compris via
des animaux vivants, leurs produits ou des matériels contaminés») :
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