2 Maladies des animaux sauvages/octobre 99
1. Situation régionale de certaines maladies des animaux sauvages
Maladies de la liste A
Peste porcine classique
La peste porcine classique chez les sangliers (Sus scrofa) reste un problème très important en Europe. En 1998, des
foyers ont été rapportés par l’Allemagne, la France, l’Italie, la République tchèque et la Suisse.
En mai 1998, des signes de cette maladie ont été décelés chez des sangliers dans le canton du Tessin en Suisse. Le virus
de la peste porcine classique a été isolé et l’amplification en chaîne par polymérase à transcriptase inverse (PCR-RT) a
montré qu’il s’agissait d’une souche identique à une autre préalablement trouvée chez des sangliers dans la région de
Varèse, en Italie. Il s’agit du seul foyer enregistré en Europe dans une zone où aucun cas n’avait été rapporté
antérieurement.
Plusieurs rapports ont été publiés en 1998/99 sur la prophylaxie de la peste porcine classique chez les sangliers, sous les
auspices de la Commission européenne. Cette question a donné lieu à des réunions, à des comptes rendus et à la
diffusion du rapport d’un groupe de travail. Dans les pays où la peste porcine classique atteint les porcs domestiques, il
est possible que les sangliers soient contaminés par contact avec des porcs infectés. Une fois introduit, le virus se
propage par contact direct et indirect entre les sangliers infectés et ceux qui sont sensibles. On estime que des infections
persistantes chez les très jeunes animaux contribuent à la propagation virale. Le virus peut être transmis des sangliers
aux porcs domestiques soit directement (lorsque le contact est possible), soit surtout indirectement (par l’intermédiaire
d’éleveurs-chasseurs ou d’aliments contaminés). En Allemagne et en Italie, les données épidémiologiques semblent
révéler une transmission croisée du virus entre les porcs domestiques et les sangliers. Lorsque les porcs domestiques et
les sangliers sont bien séparés, ce sont essentiellement les activités humaines qui expliquent la transmission de la
maladie des populations porcines sauvages vers les populations porcines domestiques, ou inversement. La maladie peut
disparaître spontanément ou persister sans signe d’autolimitation. La prévalence des situations endémiques semble
avoir augmenté en Europe au cours de ces dernières années.
Lorsque l’infection est confirmée, il convient de prendre plusieurs mesures de surveillance et de lutte. Différentes
stratégies doivent être envisagées en fonction de l’évolution des taux d’infections ou du taux d'anticorps chez les
sangliers, de l’importance des populations de sangliers et de l’existence de barrières naturelles (des documents sont
disponibles auprès du Comité scientifique sur la santé et le bien-être animal, Direction générale XXIV, Commission
européenne).
Fièvre aphteuse
Un foyer clinique de fièvre aphteuse dû au virus de type SAT 1 a été rapporté chez les impalas (Aepyceros melampus),
dans le Parc national Kruger, en Afrique du Sud. Cette épizootie a été décelée dès son apparition en mai 1998, alors
qu’elle était localisée sur une zone d’environ 50 km². En octobre 1998, à la fin de l’évolution clinique, les impalas
étaient infectés sur une zone d’environ 2 000 km².
Sur un total de 238 impalas examinés au cours de cet épisode, 32 % présentaient des lésions macroscopiques et/ou des
anticorps. Aucune tendance particulière liée à l’âge ou au sexe n’a été constatée. Il s’agissait du premier foyer provoqué
chez des impalas par un virus SAT 1 depuis 16 ans et la souche isolée était similaire, mais non homologue, à celle
trouvée chez des buffles (Syncerus caffer) en 1996, à 60 kilomètres au nord de ce foyer. Cette souche hautement
pathogène chez l’impala a provoqué des lésions buccales et podales sévères et étendues chez de nombreux animaux
infectés.
Une autre observation provenant du Parc national Kruger fait état de l’isolement d’un virus SAT 3 dans le liquide de
lavage du fourreau et la fraction de semence riche en sperme chez un buffle, et dans un frottis vulvaire chez une
bufflesse. Cette population de buffles présente une infection endémique à virus SAT 1, 2 et 3, ce qui pose le problème
d’une transmission sexuelle éventuelle de la fièvre aphteuse chez les buffles.