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De bons résultats, des créations
De bons résultats, des créations
d’emplois exceptionnelles,
d’emplois exceptionnelles,
mais des adaptations
mais des adaptations
structurelles à favoriser
structurelles à favoriser
Progressivement confrontées au ralentissement américain…
L’activité industrielle française était exceptionnelle fin 1999 et début 2000. Mais la hausse du prix du pétrole et la volon-
té des autorités américaines d’éviter tout risque de surchauffe ont entraîné un tassement progressif de la croissance mon-
diale à partir de l’été 2000 (cf. chapitre 1). Parti des États-Unis, ce ralentissement mondial a particulièrement affecté les
secteurs industriels liés aux technologies de l’information en mettant un terme à leur surévaluation boursière. Ainsi, le
" e-krach " a ajouté son impact financier aux effets classiques d’une fin de cycle conjoncturel.
… les industries européennes et française restent assez dynamiques courant 2000
Très dynamique début 2000, l’industrie européenne ralentit progressivement à partir de l’été 2000, en particulier en
Allemagne. Déclenché par la baisse de la demande extérieure, ce retournement est accentué par une montée des tensions
inflationnistes due à la hausse des prix du pétrole et des matières premières, accentuée par celle du dollar et par le main-
tien des taux d’intérêt à court terme à des niveaux élevés.
L’industrie française, dont l’expansion avait été remarquable fin 1999, a marqué un léger palier au premier trimestre 2000
en raison du plafonnement des achats d’automobiles en Europe. Dans un contexte de fortes tensions sur les capacités de
production et de difficultés de recrutement élevées, elle se fait ainsi momentanément rattraper par l’Allemagne et l’Italie,
puis renoue avec la croissance à partir du printemps. Bénéficiant du soutien de la demande intérieure, la croissance se
poursuit ainsi jusqu’à la fin de l’année, mais avec des perspectives pour 2001 qui se dégradent fortement.
La compétitivité de l’industrie française s’est maintenue
Avec le doublement de la facture énergétique (de 0.8 à 1.7 point de PIB), l'excédent commercial global disparaît en 2000.
L’excédent industriel se détériore aussi mais de façon temporaire, en raison de la hausse des prix des biens intermédiaires
et d’une vigueur exceptionnelle des importations, notamment pour les produits liés aux technologies de l’information.
Dès la fin de l’année 2000, l’excèdent industriel se redresse et retrouve des niveaux proches de ceux de 1998-99 (cf. cha-
pitre 2).
La compétitivité de l’industrie française semble s’être maintenue, comme l’attestent la stabilité de nos parts de marché
en volume et le montant élevé des grands contrats engrangés en 2000. Hors zone euro, elle a été favorisée par la hausse
du dollar. Mais, au sein de la zone euro, la situation serait moins favorable, avec une légère dégradation relative de nos
coûts unitaires.
Les exportations progressent de façon spectaculaire, notamment vers l’Amérique, l’Asie et l’Afrique, et surtout dans les
secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et des télécommunications. Les déficits commerciaux avec la Chine, le Japon
et l’Allemagne s’accentuent.
La mondialisation de l'industrie française s’accélère
Même en excluant certaines grandes opérations liées au secteur des télécommunications, les investissements directs à
l’étranger ont fait un nouveau bond en 2000. Cette progression illustre le dynamisme des industriels français, soucieux
de pénétrer les marchés porteurs à l'étranger et de se positionner dans les mouvements de restructuration en Europe. Cette
montée des placements à l’étranger conforte les implantations en Amérique du Nord, sans négliger des marchés comme
la Chine et le Brésil. En contrepartie, elle favorise la délocalisation de certains pôles d’expansion et génère des sorties de
capitaux très importantes, les prises de participation étrangères en France augmentant bien plus modérément que celles
de la France à l’étranger.