EC 1.1. 1. En quoi l’approche en termes d’IDH complète-t-elle celle en termes de PIB ? (Pondichéry 2014) 1/ En quoi l’approche en termes d’IDH complète-t-elle celle en termes de PIB ? Approcher le PIB d’un territoire c’est avant tout prendre en compte la mesure d’un ensemble de biens et services marchands et non marchands soit un ensemble de ressources à disposition des agents. C’est un ensemble de moyens (potentiels) qui donne donc une idée approximative donc incomplète de la richesse d’un territoire donc de ses agents résidents. L’IDH va préciser l’utilisation de ces biens et services. En effet, 2/3 de cet indicateur est constitué par le poids pris par les dépenses de santé et d’éducation en termes de résultats : taux d’alphabétisation, durée moyenne des études ou taux de mortalité infantile. Cette approche donne une meilleure idée, plus complète que le PIB, de la répartition des richesses quant à la satisfaction de besoins essentiels liés à la santé, à l’éducation (inégalités relatives) De même la production de ces secteurs étant souvent non marchande cela peut révéler l’implication de l’Etat en matière de dépenses publiques (rôle des institutions dans la croissance). Ces précisons sont essentielles et complètent bien le PIB à travers une idée, même générale, d’une certaine répartition. L’autre tiers de l’IDH est constitué par le PIB mais rapporté au nombre d’habitant et en parité de pouvoir d’achat (non la simple somme des revenus directs augmentée de la TVA – les subventions égale au PIB) Ainsi sans être précis sur le partage des richesses, l’IDH permet davantage les comparaisons internationales en intégrant les différences de taille de population complément indispensable pour mesurer un niveau de richesse qui n’a de sens que par habitant dans une approche comparative au niveau international. Ainsi l’IDH, par son caractère composite, répond en partie aux nombreuses critiques dont fait l’objet le PIB qui par son caractère trop unidimensionnel ne peut être associé au niveau de bien être d’une population ou à son bonheur du fait de son caractère trop parcellaire. Le PIB n’est pas un Bonheur Intérieur Brut. L’IDH semble s’en rapprocher davantage mais ne clôt pas les débats et les efforts pour cerner mieux encore la qualité de l’environnement des ménages. Mg. Nov. 2015 EC 1.2. Première partie : Mobilisation des connaissances 1. Vous montrerez par quel mécanisme la déflation peut entraîner une augmentation du chômage (3 points) Autres centres étrangers, 2015. La déflation se traduit par une baisse cumulée et durable des prix. Au-delà de l’attente, à court terme, d’une baisse des prix du côté de la demande pour ainsi profiter d’un gain de pouvoir d’achat*, c’est du côté des producteurs que la situation peut devenir une cause d’un chômage massif. En effet la baisse des prix est une source de réduction du C.A. (prix x quantités). Or le C.A. est le résultat comptable qui doit permettre de couvrir le coût des facteurs de production : les consommations intermédiaires, le travail et le capital. Pour sortir de cette tension quant à la couverture des coûts de production, le producteur peut peser sur les fournisseurs. Ces derniers sont la première charge avant le partage de la valeur ajoutée brute (C.A. – C.I. = VAB) Cette pression sur les prix des fournisseurs devrait alors générer d’autres baisses de prix et les fournisseurs devront à leur tour faire baisser leurs couts de production. Donc puisqu’on sait que la masse salariale est en général la part la plus conséquente dans le partage de la valeur ajoutée et si les salaires sont difficilement flexibles à la baisse (sauf le salaire réel par … hausse des prix, hypothèse contradictoire avec la déflation) alors c’est par la baisse de la quantité d’actifs occupés que peut se rétablir la part de l’EBE. Cette part est essentielle car elle conditionne à son tour la part des profits conservés. C’est donc, d’un point de vue microéconomique, le licenciement qui semble être la solution pour préserver la rentabilité de l’entreprise. Ce scénario peut s’avérer dangereux car au niveau macroéconomique il prive les ménages d’une partie de leur revenu, pousse à l’épargne de précaution et déprime la consommation finale. En l’absence d’une demande suffisante, les entreprises doivent poursuivre la baisse des prix (déflation) ou réduire leur production donc l’emploi. Ainsi la déflation est souvent accompagnée d’une dépression. *pour rentabiliser la production les producteurs ont besoin de l’écouler à court terme, des délais trop longs pénalisent le C.A. donc la capacité à couvrir les coûts, découragent l’investissement … et l’embauche. Mg- Déc. 2016 EC 2 Après avoir présenté le document, vous mettrez en évidence l’évolution des principales contributions à la croissance. (Antilles – Guyane, 2013) Ce document permet d’observer le PIB en France et ses différentes composantes à travers les dépenses de (…) L’étude porte sur une période de long terme, soit de 1960 à 2011, en France. La source officielle de données chiffrées sur l’économie française est celle de l’Institut National des Statiques et des Etudes Economiques (INSEE). Pour cette étude on s’appuie sur un tableau à double entrée. Cela va permettre en ligne de voir l’évolution de chaque contribution et en colonne de comparer chaque contribution. Les outils statistiques sont le taux de variation pour le PIB (chaque taux donne le sens et le rythme de l’évolution de cette grandeur macroéconomique) et chaque contribution est une part du taux de variation du PIB donc un élément de sa décomposition en points de % ce qui permet dans souligner l’importance, le poids. On notera que pour expliquer les variations du niveau du PIB, on ne retient que l’effet des quantités produites car l’impact des prix est neutralisé puisqu’une évolution en volume est une évolution à prix constants dite réelle (par opposition à une évolution nominale ou à prix courants) L’observation permet de voir que la consommation a généralement une contribution positive et surtout que cette contribution est plus importante que les autres. Cette contribution est souvent supérieure à 50 % (ex. les années retenues de 1970 à 2010) Cette contribution est même, certaines années, proche de 100 %, compensant en partie les contributions négatives du solde extérieur (ex. 1.4 point des 1.6 % de croissance du PIB en 1980 avec une contribution négative de 0.5 point du solde extérieur). Néanmoins cette contribution n’est pas la seule comme on vient de le voir avec le solde extérieur qui a davantage contribué à la croissance jusqu’ en 1970 mais qui depuis semble être davantage un poids comptable (voir les contributions négatives des années 1980,1990 et 2000) Les contributions des stocks et de l’investissement (FBCF) sont plus « modestes » même si, certaines années, c’est de ce côté que l’on peut mieux cerner les fluctuations du PIB. Ainsi chaque agrégat « pèse » environ 40 % dans les contributions à la croissance du PIB (0.7 /1.7 pour la FBCF et 0.8 / 1.7 pour les variations de stocks). Ces contributions sont donc structurelles pour partie (poids dominant de la consommation finale) mais aussi conjoncturelles au gré des ralentissements (1960 à 1980) ou accélérations de la croissance (1990 par rapport à 2000). On notera l’intérêt des deux dernières années qui montre que, pour une hausse du PIB à un rythme similaire (+ 1.7 %), les contributions « importantes » ne sont pas les mêmes, la consommation « laissant » la FBCF et les stocks devenir les principales contributions. [Facultatif] Ce document permet de voir certaines constances de l’économie que l’on peut modéliser mais montre aussi que les fluctuations rendent fragile, dans le temps, toute explication mécanique. EC 3. Propositions : §.1. L’activité économique d’hier détermine celle d’aujourd’hui… Capital humain ou technique et learning by doing: gains de productivité (croissance intensive) Infrastructures et externalités positives donc favorable à la croissance §.2. … celle d’aujourd’hui conditionne l’activité économique de demain. Croissance, Investissement éducatif, IDH et … croissance ! Croissance, épargne et investissements (immatériel soit RD ou matériel soit FBCF) Conclusion : cercle vertueux de la croissance §.1. Constat : Croissance, résidu et progrès technique endogène… - croissance, contribution des facteurs et résidu (explication) PGF (doc.1/2/3) croissance à des synergies internes (endogènes) « inexpliquées » §.2. Croissance endogène et travail… - Croissance et investissement éducatif Capital humain (doc.1) et RD (doc.2) croissance intensive §.3. … travail qualifié et amélioration du capital physique : progrès technique « endogénéisé »… - croissance intensive et extensive effets d’apprentissage (doc.1) RD (doc.2) et intégration du progrès technique (doc.3) croissance intensive §.4. … progrès technique et externalités positives, moteurs de la croissance endogène - croissance et externalités (doc.2 / 3) concurrence, incitations… croissance progressive Conclusion : Le savoir est cumulatif (cf. citation de Bernard de Chartres), c’est un bien collectif (non rival, non excluable avec des externalités positives) « Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants ; nous voyons plus qu'eux, et plus loin ; non que notre regard soit perçant, ni élevée notre taille, mais nous sommes élevés, exhaussés, par leur stature gigantesque » Bernard de Chartres (12ème siècle)