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PEUT-ON ENCORE POLEMIQUER
SUR LA LOCALISATION D’ALESIA ?
C’est le titre d’un article paru dans le journal de Côte-d’Or « Le Bien Public-Les Dépêches »
en date du 11 janvier 2009, publié par des professeurs universitaires et archéologues, en
réponse à l’émission produite par Frédéric Lusa sur la chaîne de TV Canal +, le 12 décembre
2008, qui rappelait qu’un certain André Berthier, ancien archiviste à Constantine, avait
proposé une thèse alternative. Il aurait découvert Alesia par la méthode du portrait-robot,
comme en investigation criminelle. Cette thèse aboutirait à Syam et à Chaux des Crotenay,
près de Champagnole, dans le Jura. Hérésie pour les tenants d’Alise- mont Auxois, site
pourtant controversé depuis que Napoléon III l’eût placé au rang de dogme officiel !
Toute « l’intelligentsia » (Université, CNRS, DRAC de Bourgogne et de Franche-Comté,
etc…) s’est liguée contre la découverte d’André Berthier et sa propagation. Malheur au média
qui ose la porter à la connaissance du public ! La réaction négative immédiate à l’émission de
Canal + en est la démonstration.
C’est ici que la petite phrase de J.G.Bulliot, à propos de Bibracte, nous revient à l’esprit, en
repensant à l’obstiné A.Berthier :
« Les savants les plus accrédités m’étaient opposés. Il me fallut entrer en lutte avec des
érudits dont l’autorité m’aurait effrayé si mon opinion ne m’eût semblé solidement fondée. »
Qu’y a-t-il donc dans cette hypothèse Berthier qui dérange tant ces doctes archéologues ou
historiens, au point qu’ils durent faire une déclaration commune pour rétablir leur
certitude dans l’opinion publique : la bataille d’Alésia est à Alise en Bourgogne…point final ?
D’où vient cette « fatwa » contre André Berthier et ceux qui regardent avec lui pour trouver
enfin une réponse adaptée au texte de César ?
Loin de calmer ma curiosité, cet « impressionnant faisceau de preuves » et ces milliers de
photographies aériennes de René Goguey annoncés dans l’article du Bien Public m’ont fait
remettre au jour cette étude des textes, à laquelle je réfléchissais depuis quelques années, sans
me décider à la publier…Né en Auvergne, près de Gergovie et de la statue clermontoise d’un
Vercingétorix vainqueur, je vis en Bourgogne depuis une quarantaine d’années, près de la
statue napoléonienne d’un Vercingétorix perdant et honteux, sur un mont Auxois où il ne
pouvait effectivement que perdre et être ainsi traité de lâche par certains historiens. Rétablir
son honneur me tenait à cœur, et j’en voyais la possibilité.
Bien que ne me désintéressant pas de l’économie touristique de l’Auxois, devrais-je, au nom
de ce principe, laisser construire sans exprimer mon inquiétude, un nouvel « Archéodrome »,
comme celui de la société d’autoroutes APRR à Beaune,- maintenant arrêté par manque de
rentabilité- mais en beaucoup plus grand et coûteux, sur les sables mouvants historiques de la
plaine des Laumes ?
Depuis de nombreuses années je visite le site « officiel » des Laumes et le survole
périodiquement - chaque survol m’apportant, au contraire de René Goguey, un peu plus la
conviction de l’impossibilité que ce site soit en rapport avec celui de César. J’ai par contre
pris soin d’aller, en toute équité, étudier aussi en détail depuis près de vingt ans celui de
l’hypothèse d’André Berthier dans la région de Champagnole (Jura). Voici un demi-siècle
qu’elle est connue, mais on s’obstine à la négliger, en la rabaissant au même niveau que
d’autres alternatives plus ou moins fantaisistes au site des Laumes.
Jean-Paul Jacob, ancien conservateur régional d’archéologie en Franche-Comté entre 1981 et
1988, écrit dans l’article du Bien Public du 11 janvier 2009, que « le portrait-robot
d’A.Berthier est cohérent, mais ce n’est pas une preuve », …pas plus que le coup de compas
de J.G.Bulliot n’était une preuve pour trouver Bibracte. Il fallut des fouilles de longue durée,
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PEUT-ON ENCORE POLEMIQUER
SUR LA LOCALISATION D’ALESIA ?
C’est le titre d’un article paru dans le journal de Côte-d’Or « Le Bien Public-Les Dépêches »
en date du 11 janvier 2009, publié par des professeurs universitaires et archéologues, en
réponse à l’émission produite par Frédéric Lusa sur la chaîne de TV Canal +, le 12 décembre
2008, qui rappelait qu’un certain André Berthier, ancien archiviste à Constantine, avait
proposé une thèse alternative. Il aurait découvert Alesia par la méthode du portrait-robot,
comme en investigation criminelle. Cette thèse aboutirait à Syam et à Chaux des Crotenay,
près de Champagnole, dans le Jura. Hérésie pour les tenants d’Alise- mont Auxois, site
pourtant controversé depuis que Napoléon III l’eût placé au rang de dogme officiel !
Toute « l’intelligentsia » (Université, CNRS, DRAC de Bourgogne et de Franche-Comté,
etc…) s’est liguée contre la découverte d’André Berthier et sa propagation. Malheur au média
qui ose la porter à la connaissance du public ! La réaction négative immédiate à l’émission de
Canal + en est la démonstration.
C’est ici que la petite phrase de J.G.Bulliot, à propos de Bibracte, nous revient à l’esprit, en
repensant à l’obstiné A.Berthier :
« Les savants les plus accrédités m’étaient opposés. Il me fallut entrer en lutte avec des
érudits dont l’autorité m’aurait effrayé si mon opinion ne m’eût semblé solidement fondée. »
Qu’y a-t-il donc dans cette hypothèse Berthier qui dérange tant ces doctes archéologues ou
historiens, au point qu’ils durent faire une déclaration commune pour rétablir leur
certitude dans l’opinion publique : la bataille d’Alésia est à Alise en Bourgogne…point final ?
D’où vient cette « fatwa » contre André Berthier et ceux qui regardent avec lui pour trouver
enfin une réponse adaptée au texte de César ?
Loin de calmer ma curiosité, cet « impressionnant faisceau de preuves » et ces milliers de
photographies aériennes de René Goguey annoncés dans l’article du Bien Public m’ont fait
remettre au jour cette étude des textes, à laquelle je réfléchissais depuis quelques années, sans
me décider à la publier…Né en Auvergne, près de Gergovie et de la statue clermontoise d’un
Vercingétorix vainqueur, je vis en Bourgogne depuis une quarantaine d’années, près de la
statue napoléonienne d’un Vercingétorix perdant et honteux, sur un mont Auxois où il ne
pouvait effectivement que perdre et être ainsi traité de lâche par certains historiens. Rétablir
son honneur me tenait à cœur, et j’en voyais la possibilité.
Bien que ne me désintéressant pas de l’économie touristique de l’Auxois, devrais-je, au nom
de ce principe, laisser construire sans exprimer mon inquiétude, un nouvel « Archéodrome »,
comme celui de la société d’autoroutes APRR à Beaune,- maintenant arrêté par manque de
rentabilité- mais en beaucoup plus grand et coûteux, sur les sables mouvants historiques de la
plaine des Laumes ?
Depuis de nombreuses années je visite le site « officiel » des Laumes et le survole
périodiquement - chaque survol m’apportant, au contraire de René Goguey, un peu plus la
conviction de l’impossibilité que ce site soit en rapport avec celui de César. J’ai par contre
pris soin d’aller, en toute équité, étudier aussi en détail depuis près de vingt ans celui de
l’hypothèse d’André Berthier dans la région de Champagnole (Jura). Voici un demi-siècle
qu’elle est connue, mais on s’obstine à la négliger, en la rabaissant au même niveau que
d’autres alternatives plus ou moins fantaisistes au site des Laumes.
Jean-Paul Jacob, ancien conservateur régional d’archéologie en Franche-Comté entre 1981 et
1988, écrit dans l’article du Bien Public du 11 janvier 2009, que « le portrait-robot
d’A.Berthier est cohérent, mais ce n’est pas une preuve », …pas plus que le coup de compas
de J.G.Bulliot n’était une preuve pour trouver Bibracte. Il fallut des fouilles de longue durée,
© Pierre Aymard et ArchéoJuraSites© Pierre Aymard et ArchéoJuraSites