Tumeur
Images en Ophtalmologie
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Vol. II
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n° 3
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juillet-août-septembre 2008
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Cas clinique
Un examen approfondi par un pneumologue ne montre pas de signes de progres-
sion de la tumeur pulmonaire. La tomodensitométrie computérisée du thorax met en
évidence une atrophie du lobe pulmonaire supérieur droit. Le pneumologue conseille
un suivi rapproché et une polychimiothérapie si des signes de récidive apparaissent.
La patiente retourne à Varsovie, puis nous la revoyons fi n mai 2006. En avril 2006,
elle a subi une lobectomie et l’examen histologique a révélé une tumeur active
(non
small cell lung carcinoma)
. Elle se plaint de douleurs oculaires pour lesquelles elle
instille du collyre Timolol® et Trusopt®. On note à nouveau une dilatation marquée des
vaisseaux épiscléraux. Les tumeurs de l’iris sont nettement plus imposantes, plus
nombreuses et une rubéose de l’iris est visible
(fi gure 7)
.
La vision est réduite à la perception lumineuse. La tension oculaire sous traitement
est de 26 mmHg à droite et de 32 mmHg à gauche. L’échographie indique un décolle-
ment rétinien total à droite et inférieur à gauche. À droite, il n’est pas possible de faire
une angiographie, mais à gauche nous obtenons un aspect très similaire à ce qui avait
été noté à droite 2 années plus tôt
(fi gure 8)
.
Une cyclodestruction au laser diode a été effectuée et la patiente est retournée dans
son pays. Nous n’avons plus eu de ses nouvelles.
Discussion
Cette patiente présente les différentes caractéristiques de la prolifération bilatérale
diffuse des mélanocytes uvéaux, mais également des tumeurs iriennes ; ce qui n’a, à
notre connaissance, pas encore été décrit.
Il s’agit d’un syndrome paranéoplasique rare mais de très mauvais pronostic
tant visuel que vital. K.D. O’Neal et al.
(1)
ont retrouvé 28 cas dans la littérature.
J.D.M. Gass et al.
(2)
indiquent les différents éléments du diagnostic :
de nombreuses taches rouges, discrètes, rondes ou ovales au niveau du pôle
▶
postérieur ;
une hyperfl uorescence précoce correspondant à ces taches ;
▶
un épaississement choroïdien causé par une prolifération des mélanocytes uvéaux ▶
pigmentés et non pigmentés ;
un décollement exsudatif ;
▶
une cataracte rapidement progressive. ▶
Notre patiente avait déjà été opérée de la cataracte et nous n’avons aucune infor-
mation concernant l’aspect du fond d’œil au moment de l’intervention. En général,
l’opération de la cataracte chez ces patients n’améliore pas la vision ou seulement
de façon temporaire.
L’ERG est fortement perturbé, pouvant évoluer vers l’extinction.
La perte de la vision est due au décollement exsudatif. Chez notre patiente, la néo-
vascularisation irienne est probablement la conséquence d’une ischémie rétinienne,
conséquence de ce décollement.
Chez la femme, la tumeur primaire est en général d’origine génitale (ovaire, utérus, col
de l’utérus) ; chez l’homme, il s’agit le plus fréquemment d’une tumeur des poumons.
Dans un certain nombre de cas, la tumeur primaire n’est découverte qu’après
le diagnostic oculaire. Le pronostic vital est mauvais, le délai entre le diagnostic
et le décès varie entre 1 et 51 mois (15 mois en moyenne) bien qu’une patiente de
J.D.M. Gass ait eu une survie de 102 mois.
Aucun traitement ne parvient actuellement à améliorer la situation, mais une cortico-
thérapie systémique peut momentanément amener une résorption de l’exsudation et
une récupération visuelle passagère
(3)
.
IIII
Références
bibliographiques
O’Neal KD, Butnor KJ,
1.
Perkinson KR, Proia AD. Bila-
teral diffuse uveal melanocytic
proliferation associated with
pancreatic carcinoma: a case
report and literature review of
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2.
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d’un cas particulier. J Fr
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