Par Pauline Fréour
Des chercheurs chinois et américains ont identifié une molécule analgésique prometteuse.
La médecine moderne dispose de peu de moyens pour traiter les douleurs chroniques, qui concernent pourtant
15 à 25 % de la population. L'analyse d'une plante de la pharmacopée traditionnelle chinoise a révélé une
molécule prometteuse qui pourrait venir renforcer l'arsenal thérapeutique.
La découverte est le fruit des recherches de l'équipe du Pr Xinmiao, de l'Institut de chimie physique de Dalian,
à l'origine du projet Herbalome, en collaboration avec l'Université de Californie. Lancée en 2008, l'initiative a
déjà permis d'identifier les composés actifs et toxiques de centaines de plantes utilisées dans la médecine
traditionnelle chinoise. La nouvelle molécule antidouleur, présentée jeudi dans la revue Current Biology,
provient d'une plante à fleurs appelée corydale. Depuis des siècles, ce végétal qui pousse principalement dans
le centre-est de la Chine se consomme bouilli dans du vinaigre pour traiter maux de dos et de tête.
Pas d'effet d'accoutumance
Les chercheurs ont montré que le principe actif, la déhydrocorybulbine (DHCB), était efficace contre les trois
principaux types de douleur: aiguë, inflammatoire et chronique. Or, si l'on dispose de traitements efficaces
contre les douleurs aiguës (codéïne , morphine) et inflammatoires (ibuprofène, aspirine), les douleurs
chroniques (persistant un mois au-delà de la durée attendue) sont difficiles à soulager. Autre propriété
intéressante de la DHCB: elle n'entraîne pas d'effet d'accoutumance, contrairement aux opiacés comme la
morphine.
Le Pr Julien Nizard, directeur du centre de traitement de la douleur au CHU de Nantes, voit cette découverte
d'un bon œil: «On soigne de plus en plus la douleur en combinant plusieurs molécules aux modes d'action
distincts. L'élargissement des options possibles est donc intéressant.» Les extraits naturels ont aussi l'avantage
de présenter moins d'effets secondaires, souligne-t-il.
Bien que l'on puisse trouver des extraits naturels de corydale en vente sur Internet, le Dr Olivier Civelli,
coauteur de l'étude, rappelle que de plus amples recherches en toxicité doivent encore être conduites avant la
mise sur le marché d'un médicament à base de DHCB dans une dizaine d'années.
A Novel Analgesic Isolated from a
Traditional Chinese Medicine
Yan Zhang1, 8,
Chaoran Wang2, 8,
Lien Wang1,
Gregory Scott Parks1,
Xiuli Zhang2,
Zhimou Guo2,
Yanxiong Ke3,
Kang-Wu Li4,
Mi Kyeong Kim4,
Benjamin Vo4,
Emiliana Borrelli5,
Guangbo Ge2,
Ling Yang2,
Zhiwei Wang1,
M. Julia Garcia-Fuster1,
Z. David Luo4,
Xinmiao Liang2, 3, , ,
Olivier Civelli1, 6,7, ,
1 Department of Pharmacology, University of California, Irvine, Irvine, CA 92697, USA
2 Dalian Institute of Chemical Physics, Chinese Academy of Sciences, Dalian 116023, China
3 School of Pharmacy, East China University of Science and Technology, Shanghai 200237, China
4 Department of Anesthesiology and Perioperative Care, University of California, Irvine, CA 92697, USA
5 Department of Microbiology and Molecular Genetics, University of California, Irvine, Irvine, CA
92697, USA
6 Department of Pharmaceutical Sciences, University of California, Irvine, Irvine, CA 92697, USA
7 Department of Developmental and Cell Biology, University of California, Irvine, Irvine, CA 92697, USA
Highlights
DHCB is isolated from C. yanhusuo, a plant used for centuries for pain relief
DHCB is antinociceptive against acute, inflammatory, and neuropathic pains
DHCB’s antinociception relies on its inhibitory activity at the dopamine D2 receptor
DHCB administration does not induce antinociceptive tolerance
Summary
Background
Current pain management is limited, in particular, with regard to chronic pain. In an attempt to discover novel
analgesics, we combined the approach developed to characterize traditional Chinese medicine (TCM), as part
of the “herbalome” project, with the reverse pharmacology approach aimed at discovering new endogenous
transmitters and hormones.
Results
In a plant used for centuries for its analgesic properties, we identify a compound, dehydrocorybulbine (DHCB),
that is effective at alleviating thermally induced acute pain. We synthesize DHCB and show that it displays
moderate dopamine receptor antagonist activities. By using selective pharmacological compounds and
dopamine receptor knockout (KO) mice, we show that DHCB antinociceptive effect is primarily due to its
interaction with D2 receptors, at least at low doses. We further show that DHCB is effective against
inflammatory pain and injury-induced neuropathic pain and furthermore causes no antinociceptive tolerance.
Conclusions
Our study casts DHCB as a different type of analgesic compound and as a promising lead in pain management.
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