A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2012 - 2013 Chapitre 7 - La monnaie et le financement A l’issue de cette séquence de travail, vous devrez être capable de : Définir et expliquer les notions de masse monétaire, marché monétaire, banque centrale, prêteur en dernier ressort Présenter le processus de création monétaire par les banques commerciales Montrer l’importance de la banque centrale pour assurer la liquidité sur le marché monétaire et préserver le pouvoir d’achat de la monnaie III. Qui crée la monnaie? Sensibilisation Document 1 – A la recherche des créateurs de monnaie - Manuel Hatier – Document 1 p. 148 A. Par quel processus la monnaie est-elle créée ? 1. Combien de monnaie en circulation ? La masse monétaire Document 2 – Les agrégats monétaires Manuel Hatier - Doc 3 - page 141 – Questions 2 et 3 Les agrégats monétaires Document 3 – La composition de la masse monétaire de la zone euro Questions : 1. Quelle part en % représente M1 dans M3 ? Même question pour M2. 2. Peut-on utiliser M2-M1 pour effectuer des paiements ? 3. Quel est le critère qui permet de différencier les 3 agrégats ? Complétez le schéma. En milliards d’euros, août 2010 ……………………. 1114 Placements à terme 3671 Comptes sur livret M3 M2 ……………………. 3945 Comptes à vue 792 Billets et pièces M1 Source : BCE 2. D’où vient la monnaie en circulation ? Le rôle des banques commerciales Document 4 – Les crédits font les dépôts - Manuel Hatier - Doc 2 - page 148 – Questions ci-dessous Questions : 1. D’où la banque sort-elle la monnaie qu’elle a prêtée à l’entreprise ? 2. Expliquez le titre du document. 3. Pourquoi un crédit entre entreprises ou un crédit bancaire financé sur épargne ne sont-ils pas source de création monétaire ? 4. Dans quel cas de figure la masse monétaire s’accroît-elle ? Les trois acteurs de la création monétaire Document 5 – Les 3 acteurs de la création monétaire Les banques Les opérations de crédit réalisées par les banques représentent […] une source majeure de création monétaire. Il s'agit de crédits accordés aux particuliers, aux entreprises, mais aussi, parfois, à l'Etat. Lorsque le Trésor Public, banquier de l'Etat, veut financer le déficit budgétaire, il peut émettre des bons du Trésor qui seront achetés par les banques. [Plus généralement, la banque crée de la monnaie chaque fois qu'elle monétarise un actif non monétaire, quand elle crée de la monnaie en contrepartie d'un actif réel (immeuble, devises, actions, obligations …)]. La Banque centrale Une Banque centrale crée deux sortes de monnaie. Il s'agit d'abord de la monnaie fiduciaire puisqu'elle détient depuis 1848 le monopole d'émission des billets […]. Aujourd'hui, c'est la Banque centrale européenne qui crée les billets en euros. Il s'agit ensuite de la monnaie scripturale qu'elle peut créer selon les mêmes mécanismes que la création monétaire des banques. […] La Banque de France crée de la monnaie scripturale au profit des banques. […] La Banque de France peut aussi créer directement de la monnaie au profit du Trésor Public en lui achetant des bons du Trésor. […] Enfin, la Banque de France crée de la monnaie, en l'occurrence des euros, en contrepartie des devises étrangères apportées par les banques et provenant des clients. […] s'il y a, par exemple, une importante demande d'euros en échange de dollars, la Banque de France va acquérir les dollars et donner les euros demandés, augmentant ainsi la masse monétaire. Le Trésor Public […] Le Trésor est l'agent financier de l'Etat, une sorte de "caissier" puisqu'il perçoit les recettes publiques […] et exécute les dépenses. C'est aussi le banquier de l'Etat. Le Trésor crée la monnaie divisionnaire (monopole de fabrication des pièces), mais il peut aussi créer de la monnaie scripturale. Par exemple, lorsque le compte chèque postal (CCP) d'un fournisseur de l'Etat (ou d'un fonctionnaire à qui l'Etat doit verser un salaire) est crédité, le Trésor crée sa propre monnaie scripturale. Jean-Yves Capul, L'économie et les sciences sociales de A à Z, Hatier, 2004 Question : Complétez le schéma suivant 1 A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Les ………………… aux agents non financiers (…………………, ………………………………………) Les achats de ……………………………………… ou d'…………………………………………… pour financer les ……………………………… de l'………… Sciences économiques & sociales Les BANQUES créent de la ……………… …………………… portée à l'ac f d'agents non financiers (………………………, ……………………………, …………) 2012 - 2013 Les achats de ………………… aux agents non financiers (…………………, ………………………………………) Les achats d'…………………… et d'…………………… émises par les entreprises La BANQUE CENTRALE (Banque de France sous l'autorité de la B.C.E (……………………………………………………………………………) gère les comptes des banques ("banque des banques") et du Trésor Public L'émission des …………… (B.C.E aujourd'hui) ! Les crédits aux ……………… Les achats de ………………………………………………… ou d'…………………………………………… pour financer les …………………………… de l'……………… Les achats de …………………… aux ………………… La Banque Centrale crée de la monnaie …………………………… (billets) ou …………………………… ("centrale") portée à l'ac f du compte des banques ou du Trésor Public à la Banque Centrale, donc au profit d'agents ……………………………………… Mais les banques et le Trésor Public font eux-mêmes circuler ce e monnaie vers des agents non financiers : il y a donc bien créa on monétaire. Le TRESOR PUBLIC incarne l'Etat dans ses ac vités monétaires et financières (personnalisa on financière de l'Etat) est chargé d'encaisser les rece es (………………………………………………………) et d'exécuter les ……………………………… de l'Etat et est tulaire d'un compte à la Banque de France La frappe de la monnaie …………………………………………… (………………………) Les versements aux agents non financiers détenteurs d'un ………………………………………… ……………………………… : le Trésor Public crée de la ………………………………………………………… portée à l'ac f des tulaires 3. Quelles sont les limites de la création monétaire ? Document 6 – Source et limites de la création monétaire - Extrait vidéo - Aurélien Eyquem - Maître de Conférences (Associate professor) - Ecole Normale Supérieure de Lyon - http://www.dailymotion.com/video/xnhpwp_creation-monetaire_school#.UStHb44dL4c, de 5’20 à 14’22 Question : Quels sont les trois types de « fuite » qui limitent le pouvoir de création monétaire des banques de second rang ? B. La banque centrale : un rôle clé dans la régulation de la création monétaire ? 1. Le contrôle de la création monétaire : quels moyens ? Document 7 – La banque centrale crée et gère la monnaie fiduciaire La création de monnaie scripturale engendre pour les banques un besoin d’argent liquide à peu près proportionnel à la quantité de monnaie créée ; on dit qu’elles doivent se refinancer. Elles se procurent cet argent liquide sur le marché monétaire, en l’empruntant à d’autres institutions financières moyennant un intérêt, contre des titres qu’elles laissent en dépôt. La banque centrale intervient sur ce marché monétaire. Elle peut faire varier la rémunération qu’elle demande pour fournir de la liquidité aux banques. Ces opérations, dites d’open market, font varier les taux d’intérêt à court-terme et la quantité de billets de banques en circulation. Autre instrument de contrôle, les besoins de liquidités des banques sont artificiellement accrus par les réserves obligatoires. Les banques sont obligées de déposer auprès de la banque centrale, sans rémunération, une somme correspondant à une fraction des crédits qu’elles accordent. A. Parienty, « A quoi servent les banques centrales ? », Alternatives Economique Poche, n°46, novembre 2010. Questions : 1. Qu’est-ce que le refinancement ? 2. Quels sont les moyens dont dispose la BCE pour contrôler la masse monétaire en circulation ? 2. Le rôle de prêteur en dernier ressort ? Document 8 – La banque centrale dans la crise Les banques commerciales peuvent à tout moment manquer de liquidités pour assurer leurs activités quotidiennes (retraits de clients, opérations de compensation entre les banques, etc.) (…) Lorsqu’une banque doit se refinancer, c’est-à-dire doit trouver des liquidités pour régler une dette, elle peut les trouver sur le marché monétaire. Ce marché permet aux banques et aux grandes entreprises de prêter ou d’emprunter des montants élevés sur des durées courtes (d’une journée à un an) et donc de placer leurs excédents de trésorerie de court terme ou au contraire de faire face à un déficit temporaire de liquidité. C’est également sur ce marché que la banque centrale peut intervenir pour prêter des liquidités ou en « emprunter » (ce qui revient à les retirer du circuit). En 2007, les premières manifestations de la crise des subprimes ont installé un tel climat de défiance qu’elles refusaient de se prêter mutuellement de l’argent via le marché monétaire : de nombreuses banques se sont donc trouvées en situation de manque de liquidités, ne pouvant honorer leurs engagements par incapacité à trouver la liquidité nécessaire alors même que les banques en question détenaient des actifs ayant une valeur supérieure aux engagements pris ! Afin d’éviter une vague de faillites bancaires, dommageable pour l’ensemble de l’économie, les banques centrales ont joué leur rôle de « prêteur en dernier ressort » : elles ont « injecté » des liquidités, ce qui signifie qu’elles ont alimenté le marché interbancaire en liquidités. Leur action a consisté à accorder massivement des prêts aux banques qui en avaient besoin, en échange d’actifs, servant de garantie. L’offre de liquidités aux banques commerciales figure parmi les « activités normales » des banques centrales, même en l’absence de crise. Face au caractère exceptionnel de la situation, les banques centrales ont cependant modifié les modalités d’octroi de la liquidité et les montants en jeu : elles ont accepté une gamme plus vaste d’actifs comme garantie, accordé des prêts plus longs et plus importants, et élargi la liste des banques pouvant en bénéficier. Lorsque les banques centrales injectent des liquidités, elles ne donnent donc pas de l’argent aux institutions financières, mais les prêtent en échanges d’actifs en garantie et d’un taux d’intérêt. Ce type d’opération se distingue donc de celles destinées à renflouer des banques au bord de la faillite par un apport de capital. Nicolas Couderc, Olivia Montel-Dumont, Des subprimes à la récession, comprendre la crise, La Documentation française, 2009. Questions : 1. En quoi la crise de 2007 a-t-elle eu des effets particulièrement graves sur le marché monétaire ? 2. Pourquoi dit-on que la Banque centrale joue un rôle de « prêteur en dernier ressort » ? 2