L
entement, la nature s’éveille à
qui sait l’observer. Des plantes
herbacées se dévouent pour
égayer nos jardins. C’est évidemment
le perce-neige qui arrive en primeur.
Mais il n’est pas seul.
Le perce-neige
Les perce-neige (Galanthus niva-
lis) ont sorti leurs blanches clo-
chettes bordées de vert. Cette année,
ils ont vraiment percé la neige.
Le bulbe du perce-neige est véné-
neux, il s’agit là dune protection
contre les rongeurs vivant dans le sol
(mulots et campagnols). Sortant de
l’engourdissement hivernal, ils sont
affamés…
Les perce-neige doivent être plan-
tés en paquets importants pour don-
ner un effet de masse, de préférence
sous les arbres ou parmi les grands
arbustes à feuilles caduques, dénu-
dés à cette période.
Il est impératif de ne pas confon-
dre les oignons comestibles du jardin
avec les bulbes des galanthus et des
jonquilles qui contiennent un alca-
loïde dangereux pour les centres ner-
veux, rapidement paralysés. La mort
est rapide pour les humains incons-
cients du danger… Les animaux se
gardent bien de les consommer.
Les hellébores
En compagnie des perce-neige
fleurissent également, de janvier à
fin mars, des plantes appelées com-
munément «Roses de Noël» bien
qu’elles fleurissent après cette date.
Il en existe plusieurs espèces.
Helleborus niger: fleur blanche à
cœur vert, pistil et étamines sont
jaunes. Hauteur moyenne 35 cm. Les
fruits obtenus procurent des hy-
brides intéressants.
Helleborus atrorubens: identique
au précédent, mais à fleurs roses ou
pourpres.
Helleborus orientalis: coloris va-
riables. Hauteur: 50 à 60 cm.
Helleborus foetidus: son feuillage
est palmé. Hauteur 45 à 60 cm.
Fleurs jaunes verdâtres en bouquets
caractéristiques.
Helleborus angustifolia (syno-
nyme H. Corsica) peut atteindre
80 cm, en touffes épaisses. Les fleurs
ont la même couleur, vert pâle, que
celles des tilleuls. Cette espèce aime
les terres riches pour obtenir un bon
développement. Rustiques, elles se
rencontrent dans des scènes de fin
d’hiver ou de printemps précoce. Des
plantes peu coûteuses et peu utili-
sées.
Les hellébores contiennent dans
les racines un alcaloïde dangereux
qui agit sur le cœur et le système
nerveux. L’extrait de racines était
employé, autrefois, pour calmer les
fous et purger les bien-portants. Jean
de la Fontaine en parle dans ses fa-
bles.
Le noisetier
Parmi les plantes ligneuses inté-
ressantes à cette époque, retenons
tout d’abord les noisetiers.
Début mars, le noisetier commun,
celui des bois (Corylus avellana) est
couvert de chatons jaunâtres, une
multitude donnant de la clarté dans
la grisaille des fins d’hiver. Les cha-
tons sont les organes mâles appor-
tant le pollen aux fleurs femelles, de
couleur rose, minuscules, aussi me-
nues qu’une tête d’épingle. Fécon-
dées par le vent en l’absence des in-
sectes pollinisateurs, elles donneront
les fruits qui font la joie des hu-
mains, des écureuils ainsi que d’au-
tres rongeurs…
Corylus maxima purpurea est
semblable au précédent à l’exception
de son feuillage pourpre, de ses cha-
tons pourpres. Il est fertile. En hiver,
les yeux du noisetier commun sont
verts, ceux du noisetier pourpre sont
pourpres. Voilà une façon simple de
les différencier lors des achats; le
noisetier pourpre est vendu plus
cher.
Corylus avellana contorta est un
noisetier aux branches tortueuses.
Les professionnels le greffent sur des
pieds de noisetier vert. La taille
adulte est de ± 3 m. Ses chatons sont
identiques à l’espèce.
Corylus avellana heterophylla est
identique à l’espèce mais a des
feuilles jaune doré. Des pépiniéristes
proposent les variétés jaunes et pour-
pres, greffées en demi-tiges sur des
sujets verts élevés à cette intention.
Le houppier atteindra 3 à 4 m en
hauteur et largeur.
Hamamélis
Une autre espèce qu’on peut met-
tre en avant est l’hamamélis. Rus-
tique, l’hamamélis réclame une terre
légèrement acide, il est d’ailleurs sou-
vent associé à des bruyères à floraison
hivernale. Il n’est pas nécessaire de le
tailler. A noter que les rameaux peu-
vent fleurir en vase. C’est une autre
façon d’évoquer le printemps…
Hamamélis mollis a une floraison
dès janvier sous forme de pompons
jaune, rouge, orange. Les fleurs sont
légèrement parfumées; le parfum est
comparable à celui des jacinthes et
des narcisses. Les feuilles caduques,
vertes en été, rougissent à l’automne.
Hamamélis mollis Pallida: fleurs
jaunes.
Hamamélis mollis Arnold Pro-
mise: variété américaine récente qui
donne de jolies fleurs jaunes. Il est
splendide en couleur d’automne.
Hamamélis intermédia Diane:
fFleurs rouges.
Hamamélis intermédia Jelena: le
plus vigoureux des hamamélis, à
fleurs couleur cuivre.
Hamamélis virginiana: en fleurs en
automne, du jaune parmi des feuilles
rouges, c’est le plus grand des hama-
mélis (± 3 m).
Les hybrides «Pallida» «Diane» et
«Jelena» sont originaires de Kalm-
thout, en Belgique. Coup de chapeau
pour les cultivateurs d’Hamamélis.
D.B.
La nature se réveille
Les herbacées et ligneuses en fleurs
Après des semaines de neige et de gel, le printemps pointe fri-
leusement le bout de son nez. On constate des hausses de tem-
pérature et l’allongement de la clarté diurne. Lentement la
nature se réveille. Des plantes herbacées et ligneuses com-
mencent égayer nos jardins.
Les hellébores
(roses de Noël)
ont une floraison
très variée
(photo Visoflora).
Quelques touffes
de perce-neige
avaient été
protégées par un
peu
de feuilles mortes.
Les chatons des noisetiers
annoncent le printemps alors qu’on
est encore en plein hiver.
Hamamélis en fleurs.
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