Archives de l’Institut Pasteur d’Algérie Tome 63-1999
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DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES SUR L'INFECTION PAR
LE VIH EN ALGERIE
A. Alem*, S.Boudjadja*, A.Cherrouf*& A.Soufi*
RESUME
Trois cent quatre vingt huit (388) cas cumulés de SIDA et 805 de
sujets séropositifs ont été recensés depuis le début de l’épidémie
en Algérie. le nombre de nouveaux cas de sujets infectés par le
VIH est en augmentation constante dans la plupart des pays mais
en Algérie l’évolution est différente. Après une augmentation du
nombre de nouveaux cas entre 1986 et 1995, une certaine stabilité
est observée ; en moyenne, 40 nouveaux cas de SIDA par an sont
notifiés. Il n’y a pas d’augmentation du taux de femmes infectées
par rapport aux hommes. La tranche d’âge la plus affectée est
celle de 20–49 ans. Le mode de contamination prédominant est la
voie hétérosexuelle et le lieu de contamination probable le plus
fréquent reste l’étranger. Les wilayates les plus touchées sont
celles d’Alger, de Tamanrasset et Tizi-Ouzou. On note une
augmentation marquée du taux des sujets infectés originaires du
Sud par rapport à ceux du Nord.
* Institut Pasteur d'Algérie, Annexe de Sidi Fredj (Virologie Humaine), Alger - Algérie
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EPIDEMIOLOGICAL GIVEN ON THE HIV INFECTION IN ALGERIA
SUMMARY
Three hundred eighty eight accumulated cases of AIDS and 805 of
seropositives subjects have been counted since the beginning of
the epidemic in Algeria. The number of case of infected subjects is
in constant increase in most countries but in Algeria the evolution
is different. After an increase of the number of new cases between
1986 and 1995, a certain stability is observed ; in mean, 40 new
cases of AIDS per year are notified. there is not increase of the
infected woman rate with regard to men. The most infected slices
of age is the one of 20–49 years. The fashion of contamination
predominating is the heterosexual way and the place of the most
frequent likely contamination remains the stranger. the more
touched Wilayates are of Algiers, of Tamanrasset and of Tizi-
Ouzou. We note a marked increase of the rate of the infected
subjects of the South with regard to those of the North.
Archives de l’Institut Pasteur d’Algérie Tome 63-1999
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I- INTRODUCTION
Dans les pays occidentaux l'épidémie de l’infection par le VIH semble se
stabiliser, en raison des stratégies thérapeutiques et préventives adoptées
(trithérapie, information et utilisation de préservatifs chez les jeunes et les
homosexuels). Par contre, dans la plupart des pays en développement où
vivent la grande majorité des porteurs du VIH, le nombre de nouveaux cas de
SIDA est en augmentation constante. Le contrôle du don de sang, le dépistage
des sujets séropositifs et l'utilisation des préservatifs n'étant pas constants et
l'accès à la trithérapie difficile, la situation continue à se dégrader.
Dans les pays du Maghreb, l’évolution est différente et on ne note pas
l'augmentation spectaculaire prévue par les spécialistes.
En Algérie, le premier cas de SIDA rapporté à été diagnostiqué en décembre
1985 à Alger dans un service de dermatologie(CHU Mustapha). Le nombre de
nouveaux cas a augmenté régulièrement jusqu'en 1993 pour ensuite se
stabiliser avec prés de 40 nouveau cas par an. A la fin de l'année 1998, 388
cas cumulés de SIDA ont été recensés au Laboratoire National de Référence
de l'infection par le VIH (LNR) situé au sein du Laboratoire des Rétrovirus de
l’Institut Pasteur d'Algérie.
Dans cet article nous exposerons les données épidémiologiques telles que
colligées au niveau du LNR.
II- MATERIEL ET METHODES
Prélèvements :
Cette étude est une synthèse des données épidémiologiques recueillies au
niveau du LNR durant la période allant de 1985 à décembre 1998.
Certains patients viennent se prélever sur place au niveau du LNR pour subir
un dépistage ou pour confirmer un résultat qui leur a été trouvé positif.
De nombreux sérums de patients sont envoyés par les services cliniques et les
laboratoires publics et privés, ils sont adressés pour dépistage ou pour
confirmation d’un résultat trouvé positif ou douteux.
D’autres prélèvements proviennent des Centres de Transfusion Sanguine et
des Postes de Transfusion Sanguines (CTS/PTS) répartis à travers toutes les
wilayas du territoire national. Selon l'Arrêté Ministériel du 24 mai 1998, tous les
sérums trouvés positifs ou douteux doivent être confirmés par le LNR (qui à son
tour doit déclarer tous les cas confirmés positifs au Ministère de la Santé et de
la Population, Direction de la Prévention ainsi qu'à l'Institut National de la Santé
Publique).
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De 1985 au 31 décembre 1998, sur un total de 17767, 2809 sérums sont
envoyés par les CTS/PTS et 14958 prélèvements sont soit réalisés sur place
soit adressés par les hôpitaux ou les laboratoires du secteur public ou privé.
Méthodes
Les prélèvements subissent uns séries d'épreuves, en suivant l’algorithme de
diagnostic appliqué au sein du LNR qui est conforme aux recommandations de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'Organisation des Nation
Unies de lutte contre le SIDA (ONUSIDA)[1].
L’algorithme comporte trois épreuves de diagnostic différentes dans leurs
principes ou bien sont produit par des fabricants différents. Il est important que
le premier test possède la meilleure sensibilité et le dernier la plus haute
spécificité. Au niveau du LNR deux techniques ELISA et une technique de
western blot sont utilisées selon l’algorithme de la fig.1.
Un cas est notifié négatif, si les résultats sont trouvés négatifs avec les 2
techniques Elisa .
Les trois techniques (Elisa et Western blot) sont pratiquées obligatoirement
pour notifier un cas positif.
Dans cet algorithme, la trousse GENELAVIA (Sanofi-pasteur) est la technique
utilisée en première intention pour le dépistage. C'est une technique Elisa
sandwich de première génération.
La trousse Murex ICE* HIV 1.0.2 est la deuxième technique Elisa utilisée. Il
s’agit d’une technique Elisa immunocature.
La trousse NEW LAV BLOT qui est une méthode de western blot, est utilisée
comme épreuve de confirmation si les deux premiers tests sont positifs ou
discordants.
La détermination des anticorps anti-VIH est faite, pour les trois méthodes, selon
les recommandations des fournisseurs.
Les méthodes statistiques appliquées dans cet écrit sont le calcul de
l'incidence, de la prévalence et du taux de sujets infectés.
Archives de l’Institut Pasteur d’Algérie Tome 63-1999
Fig.1 : Algorithme de diagnostic de l’infection par le VIH appliqué au
niveau du LNR :
Résultat positif VIH 1
Pos
Westem blot
VIH 1
indéterminé
ou
Nég
Pos. Nég.
Westem blot
VIH 2
Résultat positif
VIH 2
Nouveau prélèvement
sous 15 jours
Pos.
Nég
Nég
Pos
Pos
Pos
Pos Pos
Résultat Négatif
VIH 1 + 2
B
A
Neg.
Neg.
Refaire
A et B
Pos Neg
Neg Pos
Nouveau
prélèvement
N2g
g
Elisa Mixte
Immunocapture
1.0.2
B
Elisa Mixte
indirect HIV 1+2
A
Résultats
Ainsi à la fin de l'année 1998, 388 cas cumulés de SIDA et 805 cas de sujets
séropositifs ont été déclarés par le LNR.
Sujets au stade SIDA (groupe IV de la classification CDC/OMS 1987)
Le sex-ratio moyen est de 2.5. il varie de 1,1 à 5,1 selon les années (fig.2). Il
n'y a pratiquement pas d'augmentation du taux de femmes infectées par rapport
aux hommes.
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