(blue tongue) La fièvre catarrhale du mouton Deux années d’observation en

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La fièvre catarrhale
du mouton (blue tongue)
Deux années d’observation en
Corse (2000-2001)
P. Hendrikx (CIRAD), J.-M. Gourreau (AFSSA),
S. de La Rocque (CIRAD), E. Albina (CIRAD),
S. Zientara (AFSSA), M. Gregory (DGAL)
Diaporama réalisé à partir d’une
présentation faite
aux journées internationales GTV
Tours - 31 mai 2002
PLAN
•
•
•
•
•
La maladie
Les virus
L'épidémiologie
La Corse
La surveillance
La fièvre catarrhale du mouton
ou blue tongue
• Ovins
1 - ganglion drainant (macrophages , lymphocytes), puis
organes lymphoïdes : phase d'incubation
2 - atteinte des endothéliums vasculaires tropisme
particulier pour les muqueuses
3- tableau de lésions 1) congestives, 2) oedémateuses
3) hémorragiques 4) ulcératifs et nécrotiques
stomatite ulcéreuse
localisations podales, musculaires,
pulmonaires ou digestives plus ou
moins constantes
• Bovins et caprins :
Peu de signes cliniques
Congestion faciale
Congestion, hémorrhagies et
érosions nasales
Œdème de la face
Œdème de la face, jetage,
hémorragies
Hémorragies et érosions
gingivales
Cyanose des muqueuses
(cavité buccale et langue)
Hémorragie des papilles
Jetage spumeux
(œdème pulmonaire)
Congestion et pétéchies
coronaires (formes aiguës)
Atteinte de la couronne
Zébrure hémorragique de la
corne du sabot
Lésion de l'onglon après guérison
Torticolis
Hémorragie de l'artère
pulmonaire (vue int.)
Hémorragies musculaires
Œdème intermusculaire
(Région dorso-thoracique)
Le virus
•Orbivirus, Reoviridae
• 24 types différents
• ARN segmenté (recombinant)
• pas de protection croisée
• virus résistant
• jamais dans le milieu extérieur
Les vecteurs
Ceratopogonidés
hématophages
• Culicoides imicola (Afrique)
• C. variipennis (Am. Nord)
• C. insignis (Am. Nord)
• C. brevitarsis (Australie)
Culicoides imicola
•
•
•
•
Activité maximale vers + 24 °C
Arrêt du vol vers + 15-18 °C
Résiste de courtes périodes à -1,5 °C
Moyenne des températures maximales pour
les mois les plus froids supérieure à + 12,5 °C
(10 jours consécutifs au moins > 13 °C)
Effets des facteurs abiotiques
sur la capacité vectorielle
T °C basses
Tx infection
virogénèse
date de 1re
piqûre infectante
fréquence de
repas
Tx mortalité
T °C élevées
Tx infection
virogénèse
date de 1re
piqûre infectante
fréquence de
repas
Tx mortalité
• pas de réplication en
dessous de 15° (réversible)
• augmentation de la
capacité vectorielle
d'espèces normalement
considérées comme de
mauvais vecteurs
(C. obsoletus, C. pulicaris)
"Understanding vector capacity
is the key to understanding
disease dynamics" Mullens, 1995
Climat et abondance
• variabilité des paramètres déterminants
- zones arides : juste après les pluies
- zones plus tempérées : fin de la saison la plus chaude
• activité (piégeage) • corrélation positive avec la température.
• seuils : 18 °C - 38 °C
• humidité, vent
• dynamiques de population
• T °C raccourcit les cycles biologiques
• résiste de courtes périodes à -1,5 °C
• impact favorable de l’humidité, mais
défavorable de la pluviosité élevée
Répartition mondiale de la fièvre catarrhale du mouton en 1991
Atlas des maladies infectieuses des ruminants, 1991
P.C. Lefèvre, IEMVT/CTA
maladie clinique
preuve sérologique
présence soupçonnée
Persistance des arboviroses liées à C. imicola
Moyenne des températures maximales pour les mois les plus froids
supérieure à + 12,5 °C (10 jours consécutifs au moins > 13 °C)
> 12°5
pendant 7 mois
> 12°5 toute l'année
(Seller, Mellor, 1993)
Situation en 1999
1999
1999
1999
(1956-60)
1998
1999
Situation en 2000
92500 cas (10%)
2800 cas (5%)
1650 cas (16%)
6000 cas
Prévalence cl.: 10%
Prévalence cl.: 4%
Situation en 2001
Prév. cl.: 7%
27 % élevages
9
Prév. cl.: 7%
prév. cl.: 5%
56000 cas
58% des57
troupeaux
Sérop.
%
Prév. cl.: 6,2%
Situation en 2001
2
9
2
prév. cl.: 5%
2
2
2
2
2 9
4 9 ?
9 4
58% des troupeaux
16
l’infection
• chez les vertébrés
• bovins : 100 jours
• ovins : 55 jours
• virémie entre le 3e et dixième jour
Maintien enzootique =
transmission permanente
• chez les vecteurs
• garde l’infection à vie
• 1 piqûre peut suffire
• pas de transmission transovarienne démontrée
Foyer
Initial
Vent
nouveaux foyers
Déplacement
2000 – Cas de la Corse
18 octobre 2000
3 novembre 2000
23 octobre 2000
22 novembre 2000
49 foyers, regroupant 12 000 ovins
morts
abattus
sérop.
ovins
sérop.
bovins
Corse du sud
1831
1531
38 %
40 %
Haute Corse
5
18
16 %
24 %
Testés : ovins : 5000, bovins : 2250
Épizootie de 2000 en Corse
Foyer en Espagne et Sardaigne
de Août/Septembre
Vigilance, lancement enquêtes
sérologiques et entomologiques
18/10/2000 première suspicion
27/10/2000 premier foyer
60
Évolution sur 2 mois
Nb de che ptels
50
40
30
20
10
18
-s
e
25pt
-s
ep
02t
-o
c
09t
-o
c
16t
-o
ct
23
-o
c
30t
-o
c
06 t
n- o
13v
-n
o
20v
-n
o
27v
-n
ov
04
-d
éc
11
-d
éc
18
-d
éc
25
-d
éc
01
-ja
nv
0
Épizootie de 2001 en Corse
1) Même virus qu’en 2000
2) 396 suspicions 335 foyers
3) Sud touché en premier, peu de différence
Nord/Sud (prévalence cheptel 59 % vs 46 %)
4) Impact beaucoup plus fort qu’en 2000,
environ 50 % des cheptels touchés et plus de
10 000, soit 8 % des ovins meurent
2000
2001
1.
Situation départ (réservoir de virus
quantité de vecteur) différente
2.
Limite de la vaccination
Nombre de foyers
Aucun
(111)
1 à 5 (95)
6 à 10
(9)
11à 15
(4)
Foyers/commune
Épizootie de 2001 en Corse
7/7/2000 première suspicion
Évolution sur 4 mois
16/7/2000 premier foyer
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
juil sem 1
sept sem 1
oct sem 1
nov sem 1
1/ A l’échelle d’un foyer il existe des animaux non vaccinés
(jeunes, gravides, béliers) (Étude faite en Corse)
2/ Et les animaux vaccinés ?
Corse du Sud Haute Corse
Corse
Ovins dans les foyers
18 057
54 584
72 641
Vaccinés
14 522 (80%) 41 981 (77%) 56 503 (78%)
Morbidité
14,9%
18%
17,2%
Morbidité vaccinés
7%
6%
6,3%
Morbidité non vaccinés
46%
52,5%
51,1%
Mortalité
13%
13,7%
13,5%
Mortalité vaccinés
6,4%
4,6%
5,1%
Mortalité non vaccinés
39,1%
40%
40%
Novembre 2000 - Corse
Culicoides imicola
de 500 à 12 000
de 10 à 100
moins de 10
aucun
janvier 2000 - Corse
Culicoides imicola
de 500 à 12 000
de 10 à 100
moins de 10
aucun
juin 2001 - Corse
Culicoides imicola
de 500 à 12 000
de 10 à 100
moins de 10
aucun
C.newsteadi
C.obsoletus
Surveillance entomologique
Points sentinelles 2002 (Corse)
Communes de
localisation des
pièges sentinelles
Protocole
Piégeage toutes les
3/4 semaines
Tri à la DSV
Fiche de capture
http://blue-tongue.cirad.fr/Index.html
Surveillance entomologique
Sur le continent (Sud de la France)
• 2001
–
–
–
–
Création de compétences à l'EID méditerranée
Piégeage lumineux réalisés par EID
Appui scientifique et technique ULP
Pas de points fixes
• Programme 2002
–
–
–
–
–
Pièges fabriqués en Corse (sur modèle ULP)
Augmentation des compétences de l'EID
Piégeage lumineux réalisés par EID
définition de points sentinelles
Gestion des données sur le Web
Surveillance entomologique
Absence de C. imicola dans tous les pièges
en 2001 sur le continent (Sud de la France)
Surveillance entomologique
Zones de piégeage proposées en 2002
Surveillance sérologique
En Corse
• 2000
– Enquête sérologique représentative sur ovins et bovins
• 2001
– Enquête sérologique sur ovins transhumants vaccinés à la
descente d'estive
• 2002
– Enquête représentative sur les bovins au cours de l'hiver
2001/2002 (sérums de prophylaxie) 71 cheptels / département
– Analyse des animaux négatifs à la fin de l'année
– Enquête représentative sur les ovins après campagne de
vaccination
– Agrément des laboratoires départementaux
Surveillance sérologique
Sur le continent (Sud de la France)
• Hiver 2000/2001
– Enquête sérologique représentative sur bovins (sérums de
prophylaxie)
• 2002
– Enquête représentative sur les bovins au cours de l'hiver
2001/2002
– 21 cheptels par département (95 % de probabilité de détection
de la maladie si présente dans 2 % des cheptels)
– Surveillance en continu sur animaux prélevés à l'abattoir
– Agrément des laboratoires départementaux
Risques d'extension
24
43
15
07
46
47
32
Pau
65
12
82
Montauban
81
Toulouse
31
09
Valence
26
05
48
11
66
04
84
06
Avignon
30
Nimes
Nice
Arles
Antibes
Cannes
Montpellier
34
13
Aix-en-Provence
83
Marseille
Beziers
Toulon
La
Seyne-sur-Mer
Perpignan
450
2B
350
250
150
Ajaccio
2A
●Capacités
de dispersion des vecteurs
active : négligeable
passive : vents 0,5 - 2 km, 10-30 km/h, 150 km
●
Impératif de prévoir, en temps réel :
✔ les modalités et chemins d’extension
✔ les potentialités de sédentarisation
●
D’où :
➨ besoin rapide de modèles dynamiques,
➨ besoin urgent d’approfondissements
sur l’écologie des vecteurs
Occupation du sol
Elevage
Météo
Modèles de prévision de la présence du vecteur
TELEDETECTION
• fondés sur les facteurs abiotiques - impact des paramètres biotiques ?
• Connaissances partielles de l’écologie des Culicoides
NOAA, Capteur AVHRR
(Baylis, et al., 1999)
NDVI
(Normalised difference
vegetation index)
NDVI = (canal 2 – canal 1) /
(canal 2 + canal 1)
LST
(Land Surface
temperature)
LST = canal 4 + 3,33
(canal 5 - canal 4)
Ln (n+1) = -94 + 0,323 LST +
19,7 NDVI
n : abondance de C. imicola
Vecteurs du virus bluetongue en Méditerranée
C. imicola. Log. abundance predictions
vert pâle = 0.00-0.02, vert moyen = 0.03-0.78, vert foncé = 0.95-3.63
cs8dn381
Données test d’Espagne et du Maroc
utilisées pour réaliser des prédiction sur
l’ensemble de la Méditerranée.
Zones où le vecteur a
ensuite été détecté
Separate co-variance matrix, maximising total MD between groups, 8 variables
Modèles de prévision de la présence du vecteur
METEOROLOGIE
• Modèles de dispersion des particules appliqués aux Culicoides
Modèles de prévision de la présence du vecteur
METEOROLOGIE
• Modèles de dispersion des particules appliqués aux Culicoides
• Rose des vents
ALADIN (Météo-France)
Conclusion
• Maladie vectorielle
– Nécessité du vecteur
– Dépendance de la température
• Épidémiologie complexe
– Atteinte de tous les ruminants
– Difficile de « casser » le cycle
• Peu d'outils de lutte
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