χρηστήριον / khrêstếrion (terme qui désigne aussi l'oracle
et la réponse de l'oracle).
La mantique, c'est-à-dire le domaine de la
divination, n'est, dans le monde grec antique, constituée que
des sciences oraculaires. Les devins comme Tirésias sont
considérés comme des personnages mythologiques : la
divination, en Grèce, n'est pas l'affaire de mortels inspirés
mais de personnes respectant des rites déterminés, bien que
la tradition ait pu donner l'apparence d'une telle inspiration,
ou, au sens propre, ἐνθουσιασμός / enthousiasmós,
« enthousiasme », c'est-à-dire le « fait d'avoir le dieu en
soi ».
Les dieux-devins
La faculté de divination, ou μαντεία / manteía, est
une capacité purement divine. Pour comprendre la
mantique grecque, il faut savoir que le destin, personnifié
par les trois Moires (Μοῖραι / mõirai, proprement « celles
qui donnent [le destin] en partage »), est une force
indépendante des dieux, qui y sont soumis et ne peuvent le
fléchir. Tout au plus peuvent-ils le retarder et, surtout,
l'entrapercevoir et en faire part, de manière voilée, aux
mortels. Ce pouvoir de divination semble, dans les premiers
temps de la mantique, être lié fortement avec la terre et les
forces chtoniennes, d'où les oracles rendus par incubation,
c'est-à-dire transmis aux mortels par les songes, après une
nuit passée contre le sol.