Évaluation pharmacocinétique/pharmacodynamique des antibiotiques : mieux comprendre avant de mieux prescrire

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Évaluation pharmacocinétique/pharmacodynamique
des antibiotiques : mieux comprendre
avant de mieux prescrire
! B. Schlemmer*
n antibiothérapie, comme dans d’autres domaines, on
assiste, du fait de la concurrence et du coût des développements, à une course effrénée entre firmes pharmaceutiques, course dans laquelle les prises de risques par les
industriels deviennent à la fois nécessaires et peut-être excessives. Il en est ainsi pour ce qui est de l’évaluation de la tolérance, par exemple, et les déboires récents survenus à de nouveaux antibiotiques, immédiatement avant ou après leur
commercialisation, permettent de s’interroger sur l’aptitude des
plans d’études à assurer l’évaluation complète de la sécurité
d’utilisation de nouveaux produits...
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Il en est peut-être de même pour l’évaluation de l’efficacité.
C’est le mérite de la Journée de pharmacologie clinique de
Bichat-Claude Bernard, qui fait l’objet d’un compte-rendu dans
ce même numéro de La Lettre de l’Infectiologue, que d’avoir
abordé le thème de l’évaluation pharmacocinétique/pharmacodynamique (PK/PD) des antibiotiques, et de son intérêt pour
améliorer notre connaissance des antibiotiques, de leur comportement et des résultats attendus en thérapeutique.
Comme dans les autres domaines thérapeutiques, il existe ici
une relation entre les données cinétiques du médicament et l’effet obtenu. La particularité des antibiotiques, comme d’ailleurs
des autres médicaments anti-infectieux, est que cette relation
n’est pas celle d’une concentration à un effet pharmacologique
direct, accessible et mesurable. Elle est, en effet, d’une bien
plus grande complexité du fait de cette fameuse relation triangulaire entre l’antibiotique, le sujet à qui on l’administre et la
population bactérienne responsable de l’infection et cible du
traitement. L’éradication bactérienne recherchée résulte non
seulement de l’effet de l’antibiotique au site de l’infection, mais
aussi de l’effet propre des moyens de défense de l’organisme.
* Hôpital Saint-Louis, 75010 Paris.
La Lettre de l’Infectiologue - Tome XV - n° 2 - février 2000
Des données de dose-ranging ne sont pas d’application universelle, puisque largement dépendantes du modèle utilisé
(nature de l’infection, hôte, espèce bactérienne impliquée…)
et non extrapolables à d’autres situations.
La détermination des posologies adéquates et des rythmes d’administration optimaux en antibiothérapie peut être étayée non
seulement par les données issues de la pharmacocinétique (rapportée aux CMI vis-à-vis des bactéries cibles), mais aussi par des
données dynamiques de microbiologie évaluées in vitro ou dans
des modèles animaux. Ces données sont variables selon les antibiotiques et leurs mécanismes d’action et selon les espèces bactériennes. L’exploration préclinique de ces données pour apprécier l’efficacité antibactérienne devrait permettre de guider les
plans de développement et d’ajuster au mieux le profil des essais
thérapeutiques à mener, compte tenu des indications thérapeutiques ciblées par l’industriel.
Les données actuellement disponibles sont encore limitées, si
bien que les études PK/PD doivent être encouragées. Elles doivent, en effet, permettre une meilleure définition des conditions
d’efficacité maximale d’un nouvel antibiotique, comparativement à ce qui peut être connu pour des produits plus anciens
de la même classe. À ce titre, elles devraient contribuer à une
meilleure définition des concentrations critiques (breakpoints).
Elles devraient aussi permettre d’affiner nos connaissances sur
les conditions dans lesquelles est favorisée, ou au contraire
entravée, l’émergence de sous-populations résistantes au sein
d’une population bactérienne de départ, du seul fait des concentrations d’antibiotique obtenues au site de l’infection. De
manière ciblée enfin, les relations PK/PD peuvent être explorées dans les études cliniques, au moins dans des sous-groupes
de patients évaluables selon un critère d’éradication bactérienne, ou dans des infections dues à certaines espèces vis-àvis desquelles on attend de l’antibiotique des performances qui
le distinguent des produits de référence.
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Que ce soit pour en préciser le mode d’action, pour en mieux
cerner le potentiel thérapeutique ou pour en définir de manière
plus critique les posologies et les modalités d’utilisation, les
données de l’évaluation PK/PD d’un antibiotique doivent permettre d’en améliorer la connaissance, et surtout d’en optimiser l’utilisation. C’est à ce titre que cette évaluation devrait
prendre, à l’avenir, une place croissante dans le développement des antibiotiques. Il ne fait aucun doute que les exigences
en la matière vont s’accentuer pour l’enregistrement des anti-
biotiques. Des recommandations générales sont d’ailleurs en
préparation sur ce point à l’Agence Européenne du Médicament. Elles devront ensuite être déclinées au cas par cas par
les industriels et leurs experts. Sans dispenser des études
cliniques qui seules permettent d’apprécier concrètement l’efficacité et la tolérance d’un nouveau produit, elles contribueront à une conception plus critique des plans de développement et serviront in fine l’objectif de meilleur usage des
antibiotiques.
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