évolutionnistes. Il fait une thèse d’anthropologie qu’il finit en 1916 et qu’il fait sur les familles des Aborigènes
d’Australie. Son étude s’appuie sur les données recueillies par d’autre sur le terrain. Cette étude éveille une
certaine frustration chez lui. Le fait de ne pas avoir étudié lui-même les choses. cela le pousse à vouloir
partir sur le terrain et il part en 1915 en Australie mais là, la WWI éclate et en tant que ressortissant austro-
hongrois, il est assigné à résidence en Australie et dans le Pacifique sous domination coloniale britannique.
Cela lui permet de faire vraiment de l’étude de terrain. Il va partir dans les îles Trobriand (Est de la
Papouasie, Nouvelle-Guinée) pendant 3 ans (1915-1918). Il va recueillir une somme considérable de
données de terrain et il va écrire un ouvrage connu «!les argonautes du Pacifique occidental!» (1922).
L’auteur et Boas ont pas mal de points communs notamment comme le fait d’étudier les sociétés
comme un tout et le fait que les sociétés sont égales en valeur en dépit de leur singularité.
Lui aussi va s’élever contre les théories évolutionnistes qui considèrent l’autre comme primitif. Et
notamment, cette attitude répandue chez les évolutionnistes, ce goût pour la description de pratiques qui
leur paraissent irrationnelles. Ils montrent au contraire qu’il y a toujours une logique sous-jacente à toutes les
pratiques culturelles. Pour peu que l’on se place dans le contexte où elles prennent place, les pratiques
deviennent rationnelles.
Contrairement à Boas, l’auteur ne pense pas qu’il faille considérer le passé d’un peuple pour
comprendre son histoire. Ce qui importe est ce qu’on observe sur le terrain, dans le présent et comment une
société s’organise dans ses différents aspects en même temps.
Quelque chose de caractéristique de l’anthropologie anglaise est l’attention portée aux structures
sociales, comment la société est organisée. La culture et les règles sociales sont pour eux non là par
hasard mais pour remplir une fonction, pour répondre à des besoins humains qui d’une façon sont
universels. C’est finalement le besoin d’organisation, de cohésion sociale. Donc derrière chaque élément on
cherche quelles sont les fonctions sociale de cet élément, comment ils permettent à la société de se
structurer. Par exemple, comment la religion permet une certaine cohésion sociale.
Cette manière de voir les choses porte l’influence de la sociologie et notamment l’influence d’un
grand sociologue français, Emile Durkheim (1858-1917). Il va mettre au point certaines bases de la
méthode sociologique et qui va beaucoup influencer les anthropologues du 20ème siècle même s’il garde
certains préjugés évolutionnistes. Il va beaucoup se servir d’études de terrain faites par d’autres. Il va par
exemple s’intéresser aux aborigènes d’Australie à partir d’ethnographes : Spencer, Jillen. Par rapport aux
aborigènes, il va s’intéresser à eux, parce que dans une perspective évolutionniste, il pense qu’en observant
leur religion on pourrait comprendre quelles sont les bases sociales de la religion (ce serait le peuple le plus
primitif). Malgré tout, il va proposer des conclusions intéressantes. Néanmoins il avance l’idée que la
religion est une institution sociale ayant une fonction sociale. Cette fonction est d’apporter une certaine
cohésion sociale. Il parle par exemple de totémisme pour les aborigènes d’Australie. Les évolutionnistes
disent que la croyance dans un totem est une pensée irrationnelle alors que Durkheim dit que c’est la
fonction sociale de cette croyance. Le totem permet une cohésion sociale.
Il se retrouve dans les îles Trobriand de 1915 à 1918. Il va observer un phénomène important et très
connu en anthropologie : le système des échanges de la Kula. La Kula est un système d’échange d’objets
très particulier qui sont des bracelets et des colliers de coquillages entre les habitants de cette région. Ces
échanges existent toujours aujourd’hui. Ils avaient été observés avant Malinowski notamment par des
missionnaires mais de manière éparse, avec beaucoup de préjugés évolutionnistes.
Dans ces îles, on a le même type de système de parenté soit matrilinéaire, organisation sociale
en petit groupe, avec des chefs (clan) avec un régime héréditaire. C’est une particularité car ailleurs en
Papouasie on a pu avoir des systèmes différents tels que des leaders qui acquièrent leur statut en
s’illustrant. Il y a une grande importance partout en Papouasie des ancêtres et de ce fait des rites
funéraires. Ils font accéder les défunts au statut d’ancêtres. Les gens n’ont pas de divinité à cette époque,
ce qui n’est pas le cas aujourd’hui avec l’adoption de différentes religions chrétiennes. Partout en Papouasie,
il y a une grande importance accordée au fait de donner et de recevoir en échange et en fin de compte
d’échanger, dans une relation de réciprocité.
L’auteur observe que les gens ne vivent pas isolés les uns des autres mais ils sont constamment en
lien, en relation les uns avec les autres, notamment par le biais d’échanges constants d’objets. Ce qui
remet en cause aussi beaucoup le préjugé évolutionniste selon lequel les populations primitives vivaient de
manière isolée, coupées du reste du monde.
Les échanges de la Kula consiste en l’échange de deux types d’objets : des colliers faits de perles
de coquillages rouges (Document.) nommés sulava et des bracelets faits de coquillages blancs nommés