REQUIN POINTE BLANCHE DU LAGON Triaenodon obesus (Rüppell, 1837) Source : Randall Famille : Hemigaleidae ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION REPRODUCTION Requin de forme allongée. Museau carré. Couleur générale grise. Extrémités de la première dorsale et de la caudale blanches. Sexualité : le dimorphisme sexuel est net : les mâles ont deux nageoires anales adaptées à l’insémination interne des femelles. Durant l’accouplement, le mâle mord une nageoire pectorale de la femelle. L’accouplement dure 2 à 3 minutes. Taille à maturité : 100 cm pour les mâles, 125 cm pour les femelles. Caractéristiques reproductives : à la naissance, le juvénile mesure de 52 à 60 cm. Les portées peuvent être composées de 1 à 5 petits. ESPECES PROCHES Le requin pointe blanche ne peut être confondu avec aucune autre espèce de requin de Nouvelle-Calédonie. COMPORTEMENT MENSURATIONS Moyennes : entre 110 et 150 cm pour 20 à 35 kg. Maximales : la taille maximale varie selon les auteurs entre 170 cm et 210 cm pour un poids variant entre 45 et 80 kg. ALIMENTATION Le requin pointe blanche se nourrit de poissons (poissons perroquets, rougets-barbets, poissons chirurgiens, balistes…), de pieuvres et de crustacés. Il est particulièrement adroit pour extraire des proies des anfractuosités du récif. Ce requin patrouille les platiers récifaux et le haut des tombants à petite allure et toujours près du fond. Il peut se poser sur le fond, en particulier dans les passes et les grottes, face au courant. Principalement nocturnes, certains individus reviennent tous les matins dans le même trou, et ce des années durant. Cette espèce n’est pas craintive et s’approche assez facilement des plongeurs. Vie sociale : il est le plus souvent solitaire et relativement sédentaire. Quand plusieurs individus sont observés ensemble il y a toujours un individu de plus grande taille. Migration : pas de migration connue. Caractères distinctifs complémentaires : CROISSANCE ET MORTALITÉ Ce requin comme la plupart des requins a une croissance lente : de 2 à 5 cm/an pour des requins de 1 m (vitesse constatée en captivité). Une fois adulte le pointe blanche n’a pas beaucoup de prédateurs et peut vivre probablement plus de 25 ans. Museau carré. Appendices nasaux visibles. Dents petites et légèrement asymétriques. Les dents comportent un triangle principal avec deux triangles plus petits de part et d’autre. De 50 à 52 dents par rangée. La première nageoire dorsale est loin en arrière de la pectorale. La seconde dorsale fait entre 50 % et 75 % de la hauteur de la première et de taille similaire à la nageoire anale. De couleur généralement gris-marron, le requin à pointe blanche peut présenter de petites taches noires sur les flancs. ECOLOGIE Distribution Indo-Pacifique : dans l’ensemble du Pacifique, il est relativement plus abondant aux abords des petites îles. Nouvelle-Calédonie : partout. Biotopes Juvéniles et adultes : platiers et hauts de tombant, de préférence dans des eaux claires. Présents aussi bien à l’intérieur du lagon que sur la pente externe du récif barrière. Domaine de profondeur De 0 à 122 m, observé exceptionnellement jusqu’à 330 mètres. USAGES ET RISQUES Intérêts Pêche commerciale : le requin pointe blanche n’est pas une espèce ciblée par la pêche commerciale. Il est néanmoins conservé comme prise accessoire lorsqu’il est capturé à la ligne ou au filet. La demande croissante d’ailerons de requins par le marché d’Asie du sud-est a cependant entraîné sa pêche dans des zones où il ne faisait pas partie des captures traditionnelles (exemple Fidji). Ces pratiques ont fait diminué très rapidement l’abondance de cette espèce dans ces zones car ce requin, comme la plupart des autres requins de récif, a une croissance lente, une reproduction tardive et faible. Sa sédentarité le rend encore plus vulnérable. Pêche plaisancière et vivrière : parfois présent au marché, le requin pointe blanche n’est pas consommé en NouvelleCalédonie. A Tahiti sa chair et son foie sont parfois consommés. Ce requin ne présente aucun intérêt pour la pêche “sportive” malgré sa taille, sa défense étant peu vigoureuse. Aquaculture : non pratiquée. Aquariophilie : non pratiquée. Captures Engins : fusil sous-marin, filet, ligne à main et palangres. Méthodes : sa capture ne présente guère de difficulté avec une ligne appâtée avec un gros morceau de poisson ou de poulpe. Attention ! Ce requin est curieux et peut s’approcher très près, voire frôler des plongeurs ou baigneurs. Il est cependant relativement peu agressif et n’est pas considéré comme une espèce dangereuse. En particulier il n’attaque pas l’homme. Certains accidents peuvent survenir en chasse sous-marine, ce requin ayant tendance à vouloir « voler » le poisson de la flèche du chasseur. Les morsures ne sont cependant en général jamais sérieuses car les dents de ce requin sont petites et sa mâchoire est peu puissante. Ceci ne veut cependant pas dire qu’il faille ignorer le danger qu’il peut représenter lors d’une frénésie alimentaire. Source : Bartlett Etat de la ressource Monde : la population mondiale de requin pointe blanche n’est pour l’instant pas en danger, mais certaines populations, en particulier à Fidji, Tonga et en Micronésie, ont très fortement diminué suite à l’exploitation pour les ailerons. Comme pour le requin pointe noire, on observe les plus fortes concentrations de requin pointe blanche dans les atolls. Nouvelle-Calédonie : la population de requin pointe blanche n’est pas menacée en Nouvelle-Calédonie. C’est le requin le plus fréquent sur les platiers peu profonds et abords de récifs en eaux claires. Il a cependant tendance à se raréfier dans les zones les plus peuplées. Son abondance ou sa rareté est un bon indice de l’intensité de la pêche car d’une part il est très vulnérable et d’autre part la diminution du nombre de ses proies favorites (par la pression de pêche) le pousse à migrer. La présence de cette espèce est un signe de bonne santé de nos récifs. Le chasser ou le capturer est non seulement inutile mais nuisible car il nous débarrasse des poissons et Crustacés les plus faibles, en général malades ou mal adaptés.