Source : Moreau J.
ECOLOGIE
Distribution
Indo-Pacifique : Afrique de l’Est et Mer Rouge jusqu’à Hawaï, Pitcairn et l’Est de la Polynésie Française ; du Sud du Japon
à l’Australie.
Nouvelle-Calédonie : présent dans l’ensemble du lagon calédonien.
Biotopes
Juvéniles : en général sur les platiers du récif barrière ou autour des îlots.
Adultes : le requin pointe noire fréquente souvent le haut du récif barrière, chassant dans les vagues qui le dissimulent de
ses proies. On le trouve également sur les récifs superficiels soumis à une perpétuelle agitation. Plus rarement dans les
eaux calmes. Il lui arrive de fréquenter les mangroves, entrant et sortant avec la marée. Il a été remarqué que la densité
en requins dans les atolls est élevée par rapport à ce qui s’observe dans des biotopes similaires dans le reste du Pacifique.
A l’heure actuelle il n’y a pas d’explication pour cette abondance. Il est possible que cela soit lié à l’absence de concurrence
d’espèces prédatrices comme les grandes loches, les barracudas ou les grandes murènes qui sont eux en revanche relativement
peu abondants dans les atolls.
Domaine de profondeur
Il est souvent observé dans les eaux peu profondes (moins de 10 m) mais peut néanmoins descendre jusqu’à 75 m.
USAGES ET RISQUES
Intérêts
Pêche commerciale : le requin pointe noire est pêché pour sa chair qui est vendue fraîche ou séchée, mais également
salée, fumée et congelée. Les ailerons sont consommés en soupe, et le foie conservé pour son huile.
Pêche plaisancière et vivrière : ce requin est capturé accessoirement et ne fait pas l’objet d’une recherche particulière.
Il est cependant de plus en plus souvent présent sur le marché de Nouméa ; en général il s’agit de jeunes individus dont la
tête et la queue ont été tranchées. Il est difficile de dire si cette tendance est due à un changement dans le marché ou si
cela découle de la diminution d’autres espèces commerciales.
Aquaculture : non pratiquée.
Aquariophilie : souvent présent dans les aquariums publics.
Captures
Engins : ligne à main, filet, sagaie.
Méthodes : en général cette espèce se capture à la sagaie
sur les platiers ou encore avec une ligne appâtée d’un
morceau de poisson.
Etat de la ressource
Monde : il est régulièrement capturé par les pêcheries côtières. Il est susceptible d’être menacé. La longue durée de gestation et
le faible nombre de petits par portée rendent cette espèce particulièrement vulnérable à la surexploitation.
Nouvelle-Calédonie : la population de requin pointe noire n’est pas menacée en Nouvelle-Calédonie.
Attention !
Le requin pointe noire peut devenir agressif lorsque du poisson est capturé au fusil. Il est alors susceptible d’attaquer des plongeurs
sans provocation. Ce requin a été également impliqué dans des accidents survenant sur les platiers dans très peu d’eau, les
personnes étant mordues au mollet ou à la cheville. La dentition particulièrement acérée de ce requin peut engendrer des
blessures très sérieuses malgré la relative petite taille de cette espèce. En cas de risque sur un platier il est conseillé de ne pas fuir
mais plutôt de se mettre entièrement dans l’eau pour faire réaliser au requin qu’il n’a pas à faire à une petite proie... Des cas
d’intoxications ont été recensés suite à la consommation de requin pointe noire.