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Fait normal pour l'époque, la majorité des oeuvres du maître met en scène des épisodes
religieux, souvent tirés de la Bible. Mais parmi les Vierges à l'Enfant et les aventures de Saint
Jérôme, quelques sujets profanes émergent ; Cima, peintre humaniste sensible aux tendances
de son temps, s'intéresse aux écrits célèbres de l'Antiquité, notamment Ovide, et en tire des
sujets narratifs qu'il représente par exemple sur des panneaux décoratifs destinés aux coffres
de mariage (cassoni). Ces choix, qui flattent le goût pour l'Antiquité classique des
collectionneurs de l'époque, font quasiment de Cima une exception dans la tradition artistique
vénitienne. Ainsi, Bacchus et Thésée se promènent sur des compositions encore inspirées du
système courtois médiéval, mais dotées d'une noblesse classique. Clou de l'exposition : le
gigantesque lion de Saint Marc, emblème de Venise, qui apparaît sur une toile de plus de 5
mètres de largeur, pour environ 2 mètres de hauteur.
Le musée du Luxembourg nous présente donc "un peintre entre deux siècles", dont les toiles se
caractérisent par une grande pureté des formes, des vues particulières en contre-plongée, un
classicisme emprunt de sérénité et un grand raffinement dans le traitement des tonalités
chromatiques. N'hésitez pas à chercher les empreintes digitales du maître sur les toiles ; elles
sont le témoin de son souci de soigner les transitions entre les différents tons, en travaillant la
peinture au doigt.
Visuels :
1. Saint Sébastien, 1500-1502 (c) Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, photo M. Bertola
2. Vierge à l'Enfant, 1490-1493 (c) Archives Alinari, Florence, Dist. Service presse RMN - Grand
Palais / Daniela Camilli
3. Vierge à l'Enfant entre Saint Michel archange et Saint André l'apôtre, vers 1496-1498 (c)
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