L`anesthésie Loco Régionale en Trauma

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L’anesthésie Loco Régionale en
Trauma
Emilie R. Séguin, MD FRCPC
Anesthésiologiste – Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
CSB Mai 2016
PERTH
AUSTRALIE OCCIDENTALE
WA
2.5 millions km2
2 millions
d’habitants
BRISBANE
PERTH
1.4 million
d’habitants
SYDNEY
MERLBOURNE
ROYAL PERTH HOSPITAL
•  Hopital public tertiaire de 800 lits
•  State Trauma Centre
•  Plus 5000 traumas annuellement
•  Plus de 650 traumas majeurs (ISS > 15)
annuellement (2013)
•  Unité de traumatologie de 30 lits
•  Registre de trauma de 67 000 patients
•  Recherche en trauma
ROYAL PERTH HOSPITAL
•  22 lits soins intensifs
•  10 lits soins intermédiaires
•  State Burn Centre
•  State Spinal Centre
•  Toutes spécialités sauf pédiatrie, obstétrique
et gynécologie
¤  Depuis 1928
¤  Fondé par Rev John Flynn
¤  Offrir un service médical aux régions éloignées de l’Australie
• 
• 
• 
• 
61 avions et hélicoptères médicales
21 bases a travers le pays
270 000 patients annuellement
Parcours la distance de 25 allez-retour TerreLune annuellement
•  Dans WA ; 27 % transferts sont des traumas
•  Distances de transfert jusqu’à 2500 km
•  Temps moyens de transfert pour soins
définitifs de 11.5h
–  Conséquences cliniques importantes à l’arrivée
–  “Golden Hour” est non-pertinent
–  Fractures ouvertes non-traitées
Plan de la présentation
•  Cas cliniques intéressants
•  Révision de l’anatomie
•  Trucs techniques
•  Complications
•  Syndrome du compartiment
•  Quiz aux résidents
Cas Clinique #1
•  Sur la garde vers 20h00 on vous appel de l’urgence pour vous
dire qu’on doit amener un patient immédiatement en salle
d’opération.
•  Jeune homme, 22 ans, attaque de requin a 11h am, transfert
d’une hôpital secondaire par RFDS, réanimation initiale faite.
•  Chirurgie pour débridement et lavage, et/ou possible
amputation des 4 membres.
Questions initales ?
•  A - B – C
•  Stabilité hémodynamique
•  Étendue des dommages – Autres traumas…
•  MS, MI, Abdomen, Thorax, Tete, Colonne
•  État de consicence du patient
•  Antécédents pertinents
•  Examens pertinents : scans, Hb, coagulation
•  Jeûne
Le résident d’ortho vous dit :
•  Patient sans antécédents, attaque par 2 requins 11h00
•  Patient éveillé, orienté, calme, GCS 15
•  Stable HD, pas d’amines
•  Lacérations 4 membres, aucune autre atteinte
•  Colonne et tête clairées
•  Hb 90, Plt et INR normaux, autres labos normaux
•  4 culots et 4 PFC reçus
•  A jeun
Le patient vous dit qu’il a mal
mais est très calme, quel est
votre plan ?
A.
Anesthésie Générale + Analgésie systémique
B.  Blocs simples des membres supérieurs + AG
C.  Blocs continus des membres supérieurs + AG
D.  Bloc d’un seul côté MS + AG
E.  Bloc des membres supérieurs + inférieurs + AG
Le patient vous dit qu’il a mal
mais est très calme, quel est
votre plan ?
Pas de réponse parfaite
Anesthésiste et patient dépendant
Avantages de l’ALR sont considérables
Peu de risque d’un syndrome du compartiment
AVANTAGES ALR en Trauma
Site-spécifique
• 
• 
pas d’effets systémiques
Réduction consommation d’opioides et effets
secondaires associés
Réduction utilisation sédatifs et amélioration de
l’évaluation neurologique
Réduction de la réponse au stress
Potentielle réduction du risque de douleur
chronique et syndrome post-traumatique
• 
• 
• 
• 
Réduction temps passé a l’urgence
Utilisation plus efficace du personnel
• 
• 
• 
Diminution du personnel pour monitoring
Indications de bloc
continu
•  Douleur post-opératoire prévisible de plus de 24 heures
• 
Grosses articulations, ligaments ou tendons, chirurgies
oncologiques ou de reconstruction, allongements osseux
• 
Pas de douleur de rebond la nuit
•  Bénéfices d’un bloc sympathique
• 
Lambeaux, brûlures, engelures
•  Amputations (prévient la douleur fantôme)
•  Douleurs chroniques
• 
Douleurs d’épaule, néoplasies, algies vasculaires, SDRC
•  Chirurgie ambulatoires avec biberon
•  Bloc précoce pour transport et examination des patients ayant
une fracture (col fémoral)
Quel Bloc MSD ?
A. Axillaire
B. Infra-Claviculaire
C. Supra-Claviculaire
D. Interscalénique
Quel Bloc MSG ?
A. Axillaire
B. Infra-Claviculaire
C. Supra-Claviculaire
D. Interscalénique
AG : Est-ce qu’on doit faire une
séquence rapide chez ce patient ?
Déjeuner 9:00 am, attaque 11:00 am.
NPO depuis 9:00 am
Chirurgie à 20:00
A. OUI
B. NON
A quel niveau du plexus brachial se
fait le bloc Infra-Claviculaire ?
A.  Branches
B.  Racines
C. Divisions
D.  Faisceaux
E.  Troncs
A quel niveau du plexus brachial se
fait le bloc interscalénique ?
A.  Branches
B.  Racines
C. Divisions
D.  Faisceaux
E.  Troncs
TRONCS
DIVISION
FAISCEAUX
(CORDS)
BRANCHES
RACINES
T
DRINK
COLD
FAISCEAUX
(CORDS)
BEER
BRANCHES
DIVISION
TRONCS
R
RACINES
I-SCALENIQUE
SUPRA-CLAV
RACINES
TRONCS
INFRA-CLAV
FAISCEAUX
(CORDS)
AXILLAIRE
BRANCHES
DIVISION
•  Couvre la face antérieure du thorax
(C4) et le nerfs supra-claviculaire
•  Éparge généralement C8-T1 et
occasionnelement C7
•  Atteinte phrénique
I-S
SUPRA
INFRA
Le bloc
interscalénique
ISB : Why are we missing C8/T1 ?
Complications
Parésie du nerf phrénique
•  D’intensité variable
•  Généralement bien toléré
•  50% à 80% de diminution de l’excursion diaphragmatique
•  35% à 80% de paralysie complète
•  Pour diminuer l’atteinte :
• 
• 
• 
• 
• 
Diminuer le volume
Diminuer la concentration
Approche postérieure et non antérieure
Technique à l’échographie
Bloc à C7
•  USG + NS interscalene block at C5/C6
•  Ropi 0.5%
•  US diaphragmatic assessment + spirometry before and
after
•  45% diaphragmatic paralysis vs 100% in standard group
•  Slower onset but overall equivalent analgesia
•  Less other complications (Horner)
La technique
Dans le bloc interscalénique, à
quel endroit peut-on identifier le
nerf phrénique ?
A.  Entre le scalène antérieur et postérieur
B.  A la surface ventrale du scalène antérieur
C. Entre le scalène antérieur et médian
D.  Postérieur à la racine C4
E.  Entre la racine C4 et C5
Neurostimulation ou pas ?
•  Plus sécuritaire
•  S’assurer que l’aiguille n’est pas intra-fasciculaire
•  Recherche d’une disparition de la réponse sensitivomotrice à
– 0.3 mA
•  Impédance élevée
•  Corriger une erreur d’interprétation
•  Aide a l’identification des structures dans une technique plus
difficile
0.2
NS à 0.5 mA
NS +
NS - a 0.2 mA
1 – 2 mL
Compléter injection
Complication :
Dommage nerveux
¤  Toxicité durecte aux AL
¤  Oedeme
¤  Injection intrafasciculaire
¤  Dommage au périneurum
¤  Ischemie
¤  Inflammation
Risks factor for nerve damage
Incidence des dommages nerveux
ASRA 2010
• 
L’incidence de dommages nerveux est rare 2-3/20 000
• 
• 
Plus le membre supérieur qu’inférieur
Aucune technique n’a hors de tout doute été démontrée meilleure
qu’une autre pour prévenir les dommages nerveux
• 
• 
L’échographie est recommendée
Limiter les pressions d’injection
• 
L’incidence n’est pas plus élevée même si plus de blocs sont réalisés
• 
La grande majorité des lésions nerveuses périopératoires ne sont pas
reliées au bloc lui-même
• 
• 
Chirurgie, position, lésion nerveuse pré-existante
Utiliser une technique sécuritaire surtout chez les patients avec une
atteinte sous jacente connue
• 
• 
Diminuer les doses et concentration d’anesthésiques locaux
Évitez les agents vasoconstricteurs chez les patients ayant une atteinte connue
Le bloc supraclaviculaire
Interscalénique
Supraclaviculaire
•  Couvre la face antérieure du thorax
(C4) et le nerfs supra-claviculaire
•  Éparge générakement C8-T1 et
occasionnelement C7
•  Atteinte phrénique
I-S
•  Couvre le nerf axillaire (garrot)
•  30% tronc inférieur épargné
•  50% atteinte phrénique
•  Techniquement plus facile
SUPRA
•  Attention artère scapulaire dorsale
INFRA
Tronc inférieur
“8 ball in corner”
1ere côte
1ere côte
•  Couvre la face antérieure du thorax
(C4) et le nerfs supra-claviculaire
•  Éparge générakement C8-T1 et
occasionnelement C7
•  Atteinte phrénique
I-S
•  Couvre le nerf axillaire (garrot)
•  30% tronc inférieur épargné
•  50% atteinte phrénique
•  Techniquement plus facile
SUPRA
•  Attention artère scapulaire dorsale
•  Couvre le nerf axillaire (garrot)
•  Meilleur bloc distal
•  Aucune atteinte phrénique
•  Plus profond techniquement
INFRA
Dans le bloc infra-claviculaire, quel
faisceau donne l’innervation du nerf
ulnaire ?
A. Postérieur
B. Médial
C. Latéral
Postérieure
Latérale
Médial
Dans le bloc infra-claviculaire, si
vous utilisez le neurostimulateur,
quel faisceau risquez-vous de
stimuler en premier ?
A. Postérieur
B. Médial
C. Latéral
Postérieure
Latérale
Médial
•  Clavicule distale
•  P-e combiné cervical superficiel
•  Épaule
I-S
•  Humérus proximal
•  Humérus
•  Radius
•  Main
•  ± Combiné bloc périphérique
SUPRA
•  Coude
•  Avant-bras
•  Main
INFRA
Postérieure
Latérale
Médial
Questions ?
Cas Clinique #2
•  Jeune patient 28 ans, accident de la route il y a une
heure. Était conducteur, nu-pied.
•  Face à face haute vitesse, initialement intoxiqué
mais maintenat mieux.
•  HSD et commotion, lacération/fracture pied droit.
•  HD stable. Calme, légèrement confus.
•  Antécédent : Chirurgie instrumentation fixation
colonne postérieure pour scoliose en jeune âge.
Évidemment vous voulez faire la
chirurgie sous bloc pour permettre un
suivi de son état neurologique. Le
patient refuse une rachis ou
épidurale. Quel bloc(s) proposezvous ?
A.  Bloc fémoral
B.  Bloc sciatique-poplité
C.  Bloc fémoral et sciatique-poplité
D.  Bloc saphène et sciatique-poplité
Bloc Fémoral
Quelques trucs :
¤  Artère unique
Bloc Fémoral
¤  En forme d’amande
¤  Latéral
¤  Parfois loin …
¤  Plus on est proximal plus il
est latéral
Si lors de la neurostimulation du
bloc, vous avez une stimulation
musculaire médiale mais sans
mouvement de la rotule. Quelle
structure stimulez vous ?
A.  Le nerf fémoral
B.  Le nerf obturateur
C.  Le muscle du vaste médial
D.  Le muscle sartorius
Nerf fémoral
“Patella Dance”
•  Si stimulation
médiale et non de
la rotule ce n’est
PAS aussi fiable
•  Réangulation de
l’aiguille :
•  Latéral
•  Plus profond
•  Plus proximal
Injection
¤  Non nécessaire d’avoir une dispersion circonférentielle
¤  Pas de différence si “sur” ou “sous” le nerf
¤  Site d’insertion du cathéter
Bloc sciatique et poplité
Bloc sciatique et poplité
Bloc sciatique et poplité
Bloc sciatique et poplité
•  Autres techniques d’approche
•  Décubitus ventral
•  Jambe élevée
•  Image inversée à l’écho car la sonde est SOUS
l’aiguille et non au-dessus comme habituellement
•  Les mouvements de profondeurs sont plus difficiles
et non-spontanés
Technique Alternative
Bloc sciatique et poplité
Bloc sciatique et poplité
•  Angulation de la sonde vers le genou, surtout si la jambe
est pliée
•  Appliquer une bonne pression
•  Bien identifié la jonction des composantes
•  Eviter de confondre
•  Infiltration circonferentielle du nerf, dans la gaine si
possible
•  Injection plus profonde en premier
Bloc sciatique et poplité
Quel mouvement au
neurostimulateur est associé au
nerf sciatique (Tibial + Péronéen
commun) ?
A.  Dorsiflexion
B.  Plantifexion
C.  Inversion
D.  Éversion
Mouvements au neurostimulateur
SeeSaw Sign
Bloc sciatique et poplité
Approche Tangentielle
Vous pouvez conserver le NS à 0.2 mA
durant la technique car le patient vous le
diras si vous touchez le nerf en vous
déplaçant.
Dispersion sciatique
Dipersion distale
Quelques trucs
1.  Scanner rapidement pour voir la jonction nerveuse
2.  SeeSaw Sign
3.  Est plus sensible faire que le fémoral chez les jeunes patients
(sedation, point dermique)
4.  Bloquez les deux séparément au besoin
5.  Beaucoup plus long a agir qu’un bloc fémoral chez un patient
non-neuropathe
1. 
2. 
Faire en premier
AL plus concentré (Xylo 2%, Bupi 0.25% ou 0.5%)
6.  Peut nécessiter 1.0 mA pour stimuler chez les patient diabétique ou
ayant une neuropathie.
Fracture tibiale
•  Chirurgie
douloureuse
•  Douleur
étendue
•  On voudrait
donc les
bloquer….
SYNDROME DU
COMPARTIMENT
FACTEURS DE RISQUE EN
TRAUMA
•  Type de facture :
•  40% fractures tibia
•  23% trauma tissus mous du tibia
•  28% fractures de l’avant-bras (généralement les 2 os)
•  Patient :
•  Homme
•  Utilisateur de drogues
•  Traitement :
•  Clou intramedullaire
•  Plâtre
Problème au DIAGNOSTIC
•  Signes cliniques non fiables
•  Signes cliniques tardifs
•  La mesure des pressions
intracompartimentales est le plus fiable :
•  Pression dans le compartiment ≥ 40 mmHg
•  Pression différentielle (compartiment –
diastolique) ≥ 30 mmHg
DIAGNOSTIC
ROLE DE L’ANESTHÉSIE
RÉGIONALE
•  L’anesthésie loco-régionale pourrait masquer
les symptômes d’un syndrome du
compartiment et retarder le traitement de
celui-ci
•  Fasciotomie < 6h – 8h
•  Conséquences graves chez un patient
ROLE DE L’ANESTHÉSIE
RÉGIONALE
•  Aucune étude randomisée controlée
•  Pratique basée sur des cas rapportés
•  4 cas rapportés ou l’ALR a été blamée pour un
délais du Dx
•  Jamais de cas rapportés au niveau du membre
supérieur
ROLE DE L’ANESTHÉSIE
RÉGIONALE
•  Lien causal avec le bloc questionnable dans tous les cas
•  Dans tous les cas rapportés les patients se sont plaint de
douleur malgré le bloc
•  Douleurs peuvent être confondues avec le moment de la
fin d’un bloc “single shot” ou l’arrêt d’une perfusion.
•  Douleurs nouvelles malgré un bloc continu n’ayant pas été
cliniquement évaluées
•  Mauvaise communication entre les équipes par rapport au
territoire ou la durée attendue du bloc
•  Dans tous les cas les pressions compartimentales n’ont pas
été mesurées malgré une symptomatologie présente
CEUX QUI ONT ÉTÉ
DIAGNOSTIQUÉS SANS DÉLAIS…
ROLE DE L’ANESTHÉSIE
RÉGIONALE
•  Le syndrome du compartiment est une
complication rare mais non-négligeable qui peut
avoir des conséquences graves pour le patient.
•  Certains patients sont franchement plus à risque et
un monitoring adéquat ainsi qu’une bonne
collaboration entre l’équipe chirurgicale et
anesthésique est primordiale si un bloc est employé.
ROLE DE L’ANESTHÉSIE
RÉGIONALE
•  Dans le cas de douleur nouvelle malgré un
bloc initialement fonctionnel un syndrome
du compartiment doit être suspecté.
•  La mesure des pressions intracompartimentales est primordiale
IL FAUT ADAPTER LA
TECHNIQUE DE BLOC POUR
CHAQUE PATIENT
•  Bloc de certains territoires seulement
•  Anesthésiques locaux de courte action au
besoin
•  Utilisation de blocs continus avec faibles
concentrations
Conclusion
Conclusion
•  Gardez l’esprit ouvert aux différentes
techniques
•  Connaissez bien votre anatomie
•  Il y a plusieurs bonnes façons de faire en
anesthésie loco-régionale
•  Adaptez votre technique à la condition du
patient
•  Soyez sécuritaires
•  Pratiquez vous !
Questions ?
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