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Lien social et performance de la Bretagne
Identité collective, Identité culturelle
Le rapport 2010 de "L'état social de la France" réalisé par
l'Observatoire du dialogue et de l'intelligence sociale (ODIS)
établit un classement des pays européens et des régions
françaises en fonction de la qualité du lien social et du niveau
de performance économique. La seconde partie de l'ouvrage
est consacrée à la notion d'identité collective au niveau
mondial, des sociétés postindustrielles et de la société
française.
Quelques chiffres :
- Lien social : Bretagne= 5ème région française (France= 8ème rang de l’UE)
- Performance : Bretagne= 4ème région française (France= 12ème rang de UE)
- Lien social et performance : Bretagne= 2ème région française (France= 8ème rang
de l’UE)
- Evolution 2004 à 2010 : Dynamique positive (lien social important, bonne
performance économique) commune à l’arc centre ouest (Pays de la Loire, 1ère du
classement)
- 80% des Bretons considèrent que la Bretagne a une identité
- Environ 2.3 M d’expatriés français dans le monde, dont une large part de Bretons
- Langues : 50% des langues du XVème siècle ont disparu, ½ des 5 500 langues existantes va disparaître d’ici 100 ans
- Locuteurs de langue bretonne (2007) : 206 000, soit 4,7% de la population de la Bretagne historique, aux trois quarts âgés de plus de 70
ans
- Locuteurs de langue gallo : 5 à 10% de la population de l’est de la Bretagne
1. Méthodologie de mesure du lien social et de la performance:
* Lien social : « Savoir vivre ensemble »
Classement des régions françaises en fonction des 15 indicateurs suivants : quantité de divorces,
d’affaires civiles nouvelles, de suicide, accidentologie locale, intervention des pompiers en secours aux victimes,
nombre de journées d’arrêt maladie (< 3 mois), quantité d’affaires pénales nouvelles aux tribunaux correctionnels,
d’affaires aux conseils de prud’hommes, d’affaires contentieuses aux tribunaux de commerces, taux de délinquance
et de criminalité, nombre de pompiers volontaires, création d’association, taux de participation aux élections, solde
migratoire.
Le « Savoir vivre ensemble » en Bretagne : 5ème région de France pour le lien social, la Bretagne observe une
progression positive depuis 2004 des indicateurs suivants : litiges civils (4ème région sur 26 en 2004, 2ème place en
2010); divorces (4ème en 2004, 3ème en 2010) ; criminalités (5ème en 2004, 3ème en 2010). Toutefois, une ombre demeure
au tableau : le nombre de suicides (26ème en 2004 et en 2010). Cet aspect négatif est commun à 4 des 5 régions ayant
le lien social le plus important, (Limousin : 1ère du classement « lien social »/17ème sur l’indicateur « suicide » ;
Auvergne : 2ème du classement/20ème sur l’indicateur « suicide » ; Pays de la Loire : 3ème du classement/22ème sur
l’indicateur suicide). Seule La Réunion dispose d’un bon classement (4ème/26) et d’un bon indicateur
« suicide » (5ème/26).
* Performance : « Savoir faire »
Classement des régions françaises sur les 15 indicateurs suivants: classement des CAF, hôpitaux dans le
palmarès annuel des hôpitaux, dépenses de santé/hab, proportion de bacheliers, PIB/hab, traitement des affaires
civiles des tribunaux de grande instance, proportion de dépôts de bilan, taux de chômage, création d’emplois
salariés, création d’entreprises, brevets déposés par emploi total, médiane des revenus déclarés au fisc, part des
ménages imposés, ISF.
Le « Savoir faire » breton : le classement de la Bretagne en 4ème position sur les 26 régions françaises, tient en
grande partie aux bons résultats au baccalauréat (meilleurs taux de France avec 71.8%, contre 63.8% en France en
2008). La « faiblesse » de son taux de chômage (3ème région) tire aussi la Bretagne vers le haut du classement
« Performance économique ». On note la progression de l’indicateur chômage (7ème place en 2004, 4ème en 2010) ainsi
que de l’indicateur « création d’entreprises » (14ème en 2004, 15ème en 2010).
2. Corrélation entre la qualité du « lien social » et le niveau de « performance » :
La Bretagne fait partie des territoires qui ont les meilleurs indicateurs en termes de lien social et de performance
économique. En 2004, c’est l’une des 12 régions caractérisées par un « Equilibre performant » en opposition aux 7 régions
« Déséquilibrées et non performantes » (NPDC, Languedoc-Roussillon, Lorraine,..). Les régions « Equilibrées et
performantes » se caractérisent par un mode de gouvernance facilitant la circulation de l’information, un débat public
dynamique et accessible sur les sujets stratégiques, l’implication de chacun dans la construction d’un avenir collectif.
3. Les 3 clés du lien social et de la solidarité :
* L’affirmation identitaire (d’où l’on vient ? quels sont nos codes commun ? où l’on va ? comment on y
va ?) : elle favorise un sentiment d’appartenance à un collectif et à un territoire et ainsi une solidarité entre
individus.
* Le niveau d’urbanisation et le niveau d’anonymat induit : plus nous sommes nombreux, moins nous nous
connaissons et plus le lien social est difficile à construire. Les réseaux de villes moyennes engendrent moins d’anonymat
que les grandes métropoles.
* La « transhumance » comme facteur d’altération du lien au territoire : les déplacements quotidiens
amoindrissent le sentiment d’appartenance.
4. La Bretagne selon les 4 critères d’identité collective étudiés par l’ODIS :
* Lien au territoire (présence, ancrage) qui se caractérise par :
La notion de proximité : Celle-ci intègre l’accès aux services de base mais aussi le niveau de
sociabilité/interconnaissance (nombre d’associations, connaissance de ses voisins). Le territoire de proximité varie
selon l’âge (mobilité, mode de vie) et le territoire (urbain, rural, périurbain). La proximité est une condition de la
cohésion territoriale. Ainsi, le maintien et l’amélioration de la proximité comme moteur du « Vivre ensemble » est
indispensable à la cohésion territoriale bretonne. Le maillage urbain breton constitue par conséquent un atout pour la
qualité du lien social (Bretagne classée 5ème par l’ODIS pour sa qualité de lien social).
Le sentiment d’appartenance : Que ce soit en Bretagne ou à travers le monde, les Bretons sont fiers de leur
région et revendiquent leur appartenance (ex : association Bretons du monde : 1650 adhérents, association An Tour
Tan, Gwen ah du, marque Bretagne …).
* Codes relationnels (langage, gestes) : Singularités bretonnes dans un contexte d’uniformisation des
codes relationnels :
Les langues, une force à préserver : Le breton (langue celtique arrivée en Bretagne entre les Vème et VIIème
siècles) compte environ 206 000 locuteurs (sondage 2007). Le nombre de locuteurs a été divisé par 5 en 1 siècle. Le
gallo (variété de la langue oïl) est parlé par 5 à 10% de la population de l’est de la Bretagne. L’UNESCO répertorie le
gallo et le breton comme des langues « sérieusement en danger ».
Brassage de la population, attractivité : La croissance démographique bretonne actuelle est due en grande
partie au solde migratoire. La Bretagne attire différentes catégories de population : moins de 20 ans, 30-49 ans, et les
50 ans et plus. Cette attractivité repose en partie sur l’image de la Bretagne et la qualité de vie qui y est associée.
Culture bretonne : évènement festifs, symboles, … : La Bretagne se distingue des autres régions françaises sur
le plan festif, notamment par le nombre de festivals qu’elle accueille. Ces évènements sont liés au territoire soit
parce qu’ils célèbrent la culture bretonne (festival inter-celtique de Lorient) soit parce qu’ils reposent sur des
dynamiques locales spécifiques (festival des Vieilles Charrues, festival du Bout du monde).
* Parcours historique : mémoire officielle, histoires concurrentes : Le parcours historique constitue un
élément identitaire lorsqu’il y a une continuité entre les différents évènements de l’histoire d’un territoire (ex :
sentiment d’héritage culturel en matière de coopération). La Bretagne a une histoire riche et mouvementée qui
contribue à son identité du fait, par exemple, de la continuité de l’action politique (défense des intérêts bretons :
Anne de Bretagne, CELIB, BGV, …) et du débat engendré (rapport Bretagne/Etat, périmètre administratif et
culturel,…).
* Projet collectif : idéal, méthode : Une identité collective se caractérise aussi par le partage d’un idéal (Où
l’on va ?) et d’une méthode de mise en œuvre de cet idéal (Comment on y va ?). L’idéal collectif repose sur des
valeurs et des objectifs partagés tandis que la méthode s’appuie sur les modalités d’organisation de son corps social
(compétences, gouvernance).
L’expérience bretonne en matière de gouvernance [système coopératif, organisation en pays (seule région
intégralement couverte par des pays)] mais aussi l’objectif partagé de construire une région forte et innovante
(développement de l’IAA, télécommunications, énergies marines..) contribu
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