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TCHAD
4 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
INTRODUCTION
1. Le revenu par habitant a plus que doublé depuis le début de la production de pétrole
en 2002-03, mais le Tchad a accompli des progrès limités dans la réduction globale de la
pauvreté et l’amélioration de l’accès aux services financiers (tableau 8). Le Tchad est un pays
fragile dont les institutions et la capacité d’action sont faibles. Ses recettes pétrolières sont appelées
à diminuer et il est vulnérable aux chocs liés aux cours du pétrole et à une dégradation de la sécurité
régionale. En 2013, le Tchad était classé 184e sur 186 pays selon l’indice de développement humain
des Nations Unies. La lenteur des progrès accomplis selon les indicateurs de développement
humain, malgré une décennie marquée par d'abondantes recettes pétrolières, s’explique par
plusieurs facteurs, en particulier les conflits armés intérieurs qui ont affligé le pays jusqu’en 2009,
une politique budgétaire procyclique qui a transmis la volatilité des recettes pétrolières aux
dépenses publiques, une mauvaise gouvernance et des dépenses improductives/inefficientes (en
dépit d’investissements publics considérables, la qualité des infrastructures reste parmi les plus
faibles de la région). En outre, les relations avec la communauté internationale ont été mises à mal
jusqu’à une date très récente, et le Tchad n’a pas réussi à atteindre le point d’achèvement de
l’initiative PPTE malgré l’atteinte du point de décision en 2001.
2. Le Tchad est devenu un repère de stabilité dans une région très instable. Le Tchad
continue de connaître sa plus longue période de stabilité politique intérieure depuis son
indépendance. Des élections régionales sont prévues pour 2015 et des élections législatives et
présidentielles d'ici à 2016. Alors que la situation politique était relativement calme à l'intérieur du
pays, le Tchad a dû mobiliser des ressources pour faire face au regain d'insécurité dans les pays
voisins. Le Tchad a activement contribué aux efforts déployés par la communauté internationale
pour rétablir l'ordre au Mali et a dû renforcer la sécurité le long de ses frontières avec la plupart des
pays voisins (Soudan, Libye, Niger, Nigéria et RCA). L'intervention au Mali a entraîné des dépenses
budgétaires supplémentaires au premier semestre 2013, mais les Nations Unies ont maintenant pris
en charge le financement des opérations internationales de sécurité dans ce pays. Les autorités
tchadiennes ont demandé à la communauté internationale d'assumer le coût de la reconstitution du
matériel militaire déployé au Mali (estimé à 160 milliards de francs CFA, soit 3,3 pour cent du PIB
non pétrolier). Le Tchad fait face à des pressions récurrentes sur ses dépenses pour assurer la
sécurité aux frontières et aider les réfugiés affluant du Niger, du Nigéria, du Soudan et, en
particulier, de la RCA, d'où un grand nombre de citoyens tchadiens ont dû être rapatriés.
3. Un programme de référence a été approuvé par la direction du FMI en juillet 20131. Le
programme de référence a pour but de poursuivre les progrès accomplis récemment sur le plan
1 Le document EBS/13/103 définissait le programme de référence comme couvrant la période d'avril à
décembre 2013, c'est-à-dire la période pendant laquelle devait être mis en œuvre le programme présenté par les
autorités dans leur lettre à la Directrice générale. Or, conformément à la pratique du FMI, le suivi prévu par le
programme ne peut commencer avant la date à laquelle les discussions de fond ont commencé avec les autorités (en
l'occurrence, début juin 2013).