123 Bull. Soc. Pharm. Bordeaux, 2009, 148, 123-138 ENQUÊTE ETHNOBOTANIQUE DES PLANTES UTILISÉES DANS LE TRAITEMENT DU PALUDISME À BANGUI (*) Didier Ponel Béranger LAKOUÉTÉNÉ (1), Gérard NDOLNGAR (1), Bénédicte BERKÉ (2), Jean-Méthode MOYEN (3), Éphrem KOSH KOMBA (1), Innocent ZINGA (1), Semballa SILLA (1), Jeanne MILLOGO-RASOLODIMBY (4), Philippe VINCENDEAU (5), Jean-Laurent SYSSA-MAGALÉ (1), Odile Germaine NACOULMA-OUEDRAOGO (4), Rémi LAGANIER (6), Alain BADOC (7), Catherine CHÈZE (2) (*) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) Manuscrit reçu le 11 février 2009 Laboratoire des sciences Biologiques et Agronomiques pour le Développement/Substances Naturelles et Pharmacodynamiques (LaSBAD/SNP), Faculté des Sciences et de Technologie, Université de Bangui, avenue des martyrs, BP 1450, Bangui, République centrafricaine. [email protected], [email protected], [email protected] Laboratoire de Pharmacognosie, Université Victor Segalen Bordeaux 2, 146 rue Léo-Saignat, Case 80, 33076 Bordeaux CEDEX. [email protected], [email protected] Service de Lutte contre le Paludisme, Ministère de la Santé Publique, de la Population et de la Lutte contre le SIDA, République centrafricaine. [email protected] Laboratoire de Biochimie et Chimie Appliquées (LaBioCa), Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT), Université de Ouagadougou, av. Charles De Gaulle, BP 1938 Ouagadougou, Burkina Faso. [email protected] Laboratoire de parasitologie, EA 3677, UFR Sciences Pharmaceutiques, Université Victor Segalen Bordeaux 2, 146 rue Léo-Saignat, Case 85, 33000 Bordeaux. [email protected] Institut Pasteur de Bangui, BP 923 Bangui, République centrafricaine. [email protected] Laboratoire de Sciences végétales, Mycologie et Biotechnologie, GESVAB – EA GESVAB-EA 3675, Faculté des Sciences pharmaceutiques, Université Victor Segalen Bordeaux 2, ISVV, 210 Chemin de Leysotte, CS 50008, 33882 Villenaved’Ornon. [email protected] 124 Une enquête ethnobotanique à Bangui en République centrafricaine, au cours de laquelle 400 personnes ont été interrogées, a permis de recenser 27 espèces végétales antipaludiques réparties en 25 genres et 16 familles dont 13 d’Eudicotylédones et 3 de Monocotylédones. La plupart des espèces sont d’origine tropicale. Les plantes sont recherchées par 75 % de la population pour des raisons financières et pour leur efficacité, ressentie dans 51 % des cas. Les feuilles sont les organes les plus utilisés. La décoction est le mode de préparation dominant et l’administration se fait majoritairement par voie orale. La majorité de personnes atteintes de paludisme ne se rend pas à l’hôpital en raison de la cherté des médicaments. Cependant, quelques-unes se soignent exclusivement par les médicaments tels que la quinine, la chloroquine, l’association sulfadoxine-pyriméthamine et l’amodiaquine. INTRODUCTION On compte chaque année au moins 300 millions de cas aigus de paludisme dans le monde, et plus d’un million de décès lui sont attribuables. Environ 90 % de ces décès surviennent en Afrique, principalement chez les jeunes enfants et la femme enceinte. Le paludisme est la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique (20 % des décès lui sont liés) et il représente 10 % de la charge totale de la morbidité du continent [36]. La République centrafricaine considère le secteur de la santé comme étant indispensable au développement car c’est l’un des pays les plus touchés par le paludisme qui demeure une priorité de santé publique. Selon le Ministère de la Santé Publique centrafricain, le paludisme occupe le premier rang des causes de morbidité et de mortalité avec 40 % des consultations et 13,8 % des décès qui surviennent dans les formations sanitaires [22]. La non-accessibilité géographique et économique aux soins de santé moderne, l’insuffisance et la mauvaise répartition des personnels de santé, de même que les comportements socioculturels, sont des facteurs qui font 125 que plus de 80 % de la population en Afrique ont recours à la médecine traditionnelle [30]. Dans un but thérapeutique, les hommes préhistoriques utilisaient les plantes [12]. La plupart de la population centrafricaine utilise pour diverses raisons différentes parties des végétaux (feuilles, écorces, racines, etc.) dans les traitements de diverses maladies dont le paludisme. Le premier traitement efficace du paludisme date du début du XIV siècle et est constitué par un décocté d’une poudre d’écorce de Quinquina [10]. Devant ce constat, il s’avère nécessaire de savoir si parmi les plantes utilisées contre le paludisme en Centrafrique, certaines peuvent être mises en valeur pour un traitement véritablement efficace. La richesse de la flore centrafricaine permet d’espérer trouver des traitements efficaces à base de plantes. Dans cette optique, une étude ethnobotanique à Bangui, capitale de la République centrafricaine, a été engagée. Les espèces végétales réputées antipaludiques ont été inventoriées et décrites, leur mode d’utilisation et les habitudes de la population dans le traitement du paludisme ont été pris en compte. MATÉRIEL ET MÉTHODES Zone d’étude La zone étudiée est le 8e arrondissement, situé au Nord-Ouest de la ville de Bangui, limité au Nord-Est par le 4e arrondissement, à l’Ouest par la commune de Bimbo et au Sud par le 5e arrondissement. Sa superficie est de 6,22 km2 [8]. Sa population est composée principalement des ethnies Gbaya, Banda, Mandjia et Sara [20]. Matériel végétal 25 plantes médicinales recensées lors des enquêtes ethnobotaniques menées auprès de la population du 8e arrondissement ont été récoltées fraiches dans leur milieu écologique à 18 et 22 km de Bangui sur les routes de Mbaïki et Damara. Une planche d’herbier par espèce a été confectionnée et déposée à la Faculté des Sciences de l’Université de Bangui pour 126 identification et confirmation de certains noms. La flore de Côte-d’Ivoire [4] a servi à la détermination. Les types biologiques ont été recensés d’après la classification de Raunkiær [28]. Les principaux types de distribution phytogéographique ont été retenus en se référant aux travaux réalisés par Lejoly et al. [15]. Enquête ethnobotanique Il s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée dans le 8e arrondissement de Bangui de mars à mai 2008. La population de l’étude est constituée de toute personne de plus de 18 ans habitant l’arrondissement au cours du déroulement de l’enquête. Une enquête ethnobotanique a été réalisée à l’aide d’une fiche remplie par interrogation orale. Le questionnaire a été axé sur les habitudes thérapeutiques de la population en matière de lutte contre le paludisme, le nom local, les organes ou la ou les parties de la plante utilisée, les indications thérapeutiques, les méthodes de récolte, les recettes, les modes d’administration, les effets secondaires, etc. Pour des raisons pratiques (ressources financières limitées), la méthode non probabiliste a été utilisée comme méthode d’échantillonnage. La technique utilisée a été basée sur un choix raisonné : la taille de l’échantillon n avec un intervalle de confiance de 95 % et un risque d’erreur de 5 % a été calculée selon la formule de Schwartz [31], à partir du centre de l’arrondissement : n = P (1-P) Zα2 / i2 P = 37 %, prévalence du paludisme dans la population générale [22] Zα = 1,96 écart-type correspondant au risque d’erreur 5 % i = 5 %, précision On obtient n = 358 et la taille de l’échantillon a été arrondie à 400 personnes interrogées. L’enquête a débuté d’après l’orientation d’un crayon lancé au sol. Les ménages ont été visités de proche en proche et interrogés selon le consentement des chefs de ménage ou de toute personne représentant l’autorité parentale. 127 RÉSULTATS Informations générales sur les personnes enquêtées Sur 400 personnes, on a 172 femmes et 228 hommes, soit 57 % de sexe masculin. L’âge médian des personnes interrogées est situé dans l’intervalle 40 à 44 ans. La classe modale est de 50 à 55 ans (Figure 1). Fig. 1 : Répartition de 400 enquêtés sur l’utilisation des plantes dans le traitement du paludisme du 8e arrondissement de Bangui en fonction de l’âge. Les personnes enquêtées sont 6 % à être analphabètes et 9 % à avoir un niveau supérieur (Tableau I). Les prestataires de services sont généralement des coiffeurs, des couturiers, des menuisiers ou des maçons, tandis que les commerçants sont souvent des femmes vendant des beignets, des arachides ou de la bouillie traditionnelle de riz, manioc ou maïs. 128 Tableau I : Répartition de 400 personnes du 8e arrondissement de Bangui interrogées sur l’utilisation des plantes dans le traitement du paludisme en fonction du niveau d’instruction et de la situation sociale. Données sociodémographiques Nombre Pourcentage Niveau non scolarisé primaire secondaire supérieur 23 142 198 37 6 36 49 9 Situation sociale prestataire de services commerçant cultivateur fonctionnaire pêcheur 121 97 89 74 19 30 24 22 19 5 En cas de suspicion de paludisme, 22 % des enquêtés vont régulièrement à l’hôpital pour cause de paludisme tandis que 54 % se rendent de façon irrégulière à l’hôpital contre 24 % qui n’y vont pas. 75% des enquêtés se soignent par les plantes et 51 % des personnes interrogées témoignent de leur efficacité. Tableau II : Répartition de 400 personnes du 8e arrondissement de Bangui sur la fréquentation de l’hôpital, la perception de l’efficacité des plantes antimalariques et le recours à ces plantes. Données socio-sanitaires Nombre Pourcentage Visite à l’hôpital oui non parfois 88 96 216 22 24 54 Type de traitement plantes médicaments 301 99 75 25 74 19 89 51 29 20 Efficacité des plantes bonne moyenne mauvaise 129 Parmi ceux qui ont recours aux médicaments, 40,4 % utilisent la quinine, 35,35 la chloroquine, 13,13 l’association sulfadoxinepyriméthamine (SP) et 11,1 % l’amodiaquine pour se traiter. 27 espèces ont été mentionnées pour leur utilisation contre le paludisme (Tableau III). Les autres pathologies traitées par ces plantes sont l’ictère (11 plantes), les parasitoses (5), la diarrhée (3), les plaies (3), les dermatoses (2), la grippe (2) et la constipation (1). Tableau III : Espèce la plus fréquemment utilisée contre le paludisme selon 400 personnes enquêtées du 8e arrondissement de Bangui. Plantes Cymbopogon citratus Senna siamea Aloe vera Corynanthe pachyceras Azadirachta indica Vernonia amygdalina Jatropha curcas Tamarindus indica Senna occidentalis Tithonia diversifolia Khaya senegalensis Solanum lycopersicum Panicum maximum Mangifera indica Indigofera tinctoria Carica papaya Chrysantellum indicum Eupatorium odoratum Cyperus articulatus Coffea canephora Thevetia peruviana Gossypium barbadense Eleusine indica Albizia ferruginea Morinda lucida Citrus aurantifolia Senna tora Total Nombre d’individus 48 39 38 32 31 31 29 28 27 22 13 10 8 7 5 5 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 1 400 Pourcentage 12,00 9,75 9,50 8,00 7,75 7,75 7,25 7,00 6,75 5,50 3,25 2,50 2,00 1,75 1,25 1,25 1,00 0,75 0,75 0,75 0,75 0,50 0,50 0,50 0,50 0,50 0,25 100,00 N° d’herbier LP088 LP090 LP091 LP093 LP089 LP096 LP103 LP092 LP104 LP072 LP095 LP111 LP101 LP107 LP112 LP048 LP110 LP100 LP105 LP108 LP097 LP109 LP102 LP094 LP106 LP052 LP099 On a 5 Monocotylédones et 22 Eudicotylédones (Tableau IV). Ces espèces sont essentiellement tropicales (51), cosmopolites (26) ou afrotropicales (15 %). Les phanérophytes sont dominants (74 %) avec 40 % de microphanérophytes. Les feuilles sont les organes les plus utilisés (67 %), suivis des parties racinaires (15 %), des écorces et plantes entières (7 % chacun) et enfin des fruits (4 %). Le décocté (76 %) est la forme médicamenteuse la plus utilisée, suivie de la macération (16 %) et de l’infusion (8 %). 130 Tableau IV : Données sur les 27 plantes signalées dans des traitements antipaludéens selon 400 personnes enquêtées de Bangui. Organe utilisé parties racinaires Mode de préparation feuilles parties racinaires feuilles décoction feuilles décoction décoction microphanérophyte pantropicale feuilles plante entière thérophyte dressé nanophanérophyte microphanérophyte microphanérophyte pantropicale pantropicale pantropicale afrotropicale plante entière feuilles feuilles feuilles décoction macération décoction macération microphanérophyte pantropicale feuilles décoction microphanérophyte afrotropicale feuilles décoction mégaphanérophyte pantropicale microphanérophyte cosmopolite décoction décoction pantropicale pantropicale pantropicale pantropicale feuilles feuilles parties racinaires feuilles feuilles feuilles cosmopolite feuilles décoction microphanérophyte paléotropicale feuilles soudanomésophanérophyte zambésienne écorce décoction microphanérophyte afrotropicale mésophanérophyte cosmopolite mésophanérophyte cosmopolite infusion infusion macération microphanérophyte cosmopolite feuilles écorce feuilles parties racinaires thérophyte dressé fruits macération Nom scientifique Cyperaceae Cyperus articulatus Poaceae Cymbopogon citratus Type biologique Eleusine indica Panicum maximum Xanthorrhoeaceae Aloe vera Anacardiaceae Mangifera indica Apocynaceae Thevetia peruviana Asteraceae Chrysanthellum indicum Eupatorium odoratum Thitonia diversifolia Vernonia amygdalina Caricaceae Carica papaya Euphorbiaceae Jatropha curcas Fabaceae Albizia ferruginea Indigofera tinctoria géophyte à rhizome pantropicale thérophyte dressé pantropicale phanérophyte à rhizome afrotropicale Senna occidentalis Senna siamea Senna tora Tamarindus indica Malvaceae Gossypium barbadense Meliaceae Azadirachta indica nanophanérophyte microphanérophyte nanophanérophyte mésophanérophyte thérophyte dressé Khaya senegalensis Rubiaceae Coffea canephora Corynanthe pachyceras Morinda lucida Rutaceae Citrus aurantifolia Solanaceae Solanum lycopersicum Distribution géophyte à rhizome cosmopolite géophyte à rhizome pantropicale microphanérophyte pantropicale cosmopolite décoction décoction décoction décoction décoction décoction décoction décoction décoction décoction 131 Le Tableau V indique les recettes et posologies des 27 espèces du Tableau IV. En République centrafricaine et dans les pays limitrophes tels que le Congo démocratique, le Congo et le Gabon, la posologie est habituellement donnée en verres bambou, qui correspondent à environ 150 ml. Quand la durée du traitement n’est pas indiquée, c’est que le traitement prend fin à la guérison du malade. La plupart des traitements sont administrés par voie orale (81), suivis des bains (15) et de la voie anale (4 %). Tableau V : Recettes et posologies des 27 plantes entrant dans des traitements antipaludéens selon 400 personnes enquêtées de Bangui. Noms scientifiques Aloe vera Cyperus articulatus Cymbopogon citratus Eleusine indica Panicum maximum Mangifera indica Thevetia peruviana Chrysanthellum indicum Eupatorium odoratum Thitonia diversifolia Vernonia amygdalina Recette prendre deux feuilles, enlever les piquants et la peau, couper en petits morceaux ; mettre dans 1 l d’eau et bouillir ; filtrer après refroidissement prendre une poignée de racine, mettre dans l’eau, puis bouillir prendre quelques poignées de feuilles, mettre dans l’eau et bouillir récolter les inflorescences, ajouter dessus 1 l d’eau bouillante, puis filtrer ; ajouter le décoté dans l’eau de bain récolter quelques feuilles, mettre dans 2 l d’eau puis bouillir récolter 10 feuilles sèches, mettre dans 1 l d’eau et bouillir ; filtrer prendre la plante entière, laver ; la mettre dans 2 l d’eau froide ; porter à ébullition pendant 30 min, puis filtrer récolter la plante entière, laver ; mettre dans 1 l d’eau ; bouillir pendant 20 min, puis filtrer récolter une poignée de feuilles, laver, piler, ajouter quelques gouttes d’eau froide ; filtrer récolter 20 feuilles, laver, mettre dans 1,5 l d’eau ; bouillir pendant 30 min ; après refroidissement, filtrer récolter 10 feuilles fraiches, piler dans un mortier, laisser dans 1 l d’eau puis filtrer Posologie boire 2 fois par jour, un demi-verre matin et soir se laver avec le décocté une fois dans la journée le décocté est administré à raison d’un verre bambou matin, midi et soir se laver avec le décocté mélangé le décocté est utilisé en bain chaud pendant trois jours boire un verre matin, midi et soir boire le décocté à raison de 2 cuillères à soupe le soir le décocté est administré au patient dans un verre matin, midi et soir le macéré est administré par voie anale, une seule fois dans la journée le décocté est administré au patient dans un demi-verre deux fois par jour le macéré est administré par voie orale dans 1 verre matin et soir 132 Tableau V (suite) : Recettes et posologies des 27 plantes entrant dans des traitements antipaludéens selon 400 personnes enquêtées de Bangui. Noms scientifiques Albizia ferruginea Senna occidentalis Senna siamea Recette prendre 30 feuilles, piler dans un mortier ; mettre dans 2 l d’eau pendant 2 h, filtrer prendre une poignée de racine, mettre dans 1 l d’eau ; bouillir pendant 20 min ; filtrer après refroidissement récolter quelques feuilles ; mettre dans 1 l d’eau, porter à ébullition ; filtrer Senna tora récolter une dizaine de feuilles, mettre dans 1 l d’eau ; bouillir pendant 30 min, filtrer Indigofera tinctoria récolter 3 feuilles, mettre dans 1 l d’eau et bouillir pendant 20 min ; filtrer puis ajouter à l’eau du bain prendre 5 fruits et une poignée de feuilles, mettre dans l’eau et bouillir pendant 40 min ; filtrer récolter les feuilles sèches ; mettre dans l’eau et bouillir ; filtrer récolter 10 feuilles ; mettre dans 1 l d’eau, bouillir et filtrer récolter 10 feuilles, y associer une poignée de racine de Cocos nucifera, bouillir et filtrer récolter une poignée de feuilles fraiches ; mettre dans 1 l d’eau, bouillir pendant 20 min ; filtrer et ajouter quelques carreaux de sucre prendre l’écorce, piler jusqu’à l’obtention de poudre ; mettre une poignée de poudre dans l’eau chaude prendre 5 g de feuilles et quelques citrons ; verser dessus 1 l d’eau bouillante, laisser refroidir pendant 5 min, filtrer prendre une poignée d’écorces, réduire en poudre ; mettre la poudre dans ½ l d’eau bouillante, ajouter quelques morceaux de sucre prendre 10 feuilles, piler et verser dessus 1 l d’eau froide ; laisser macérer 15 min puis filtrer prendre une poignée de racines coupées en morceaux ; mettre dans 1 l d’eau puis bouillir pendant 15 min ; filtrer prendre 5 fruits, écraser et mettre dans ½ l d’eau, puis laisser macérer et filtrer Tamarindus indica Carica papaya Jatropha curcas Gossypium barbadense Azadirachta indica Khaya senegalensis Coffea canephora Corynanthe pachyceras Morinda lucida Citrus aurantifolia Solanum lycopersicum Posologie boire le macéré dans un verre bambou matin et soir pendant une semaine le décocté est bu dans un verre bambou, matin et soir boire le décocté à raison d’un verre bambou matin, midi et soir boire un verre bambou de décocté matin, midi et soir ; le décocté est aussi utilisé dans le traitement de l’ictère se baigner 3 fois par jour avec le mélange du décocté boire à volonté pendant toute la journée un verre de décocté matin, midi et soir un verre de décocté administré une fois par jour boire le décocté dans un verre bambou matin, midi et soir le décocté est administré dans ½ verre bambou matin et soir l’infusé est administré au malade dans un verre bambou matin, midi et soir prendre 2 tasses par jour après le repas boire ½ verre bambou de l’infusé une fois par jour boire 3 verres bambou par jour boire un verre bambou matin et soir boire un verre bambou matin, midi et soir 133 DISCUSSION - CONCLUSION Les enquêtes ethnobotaniques réalisées sur le terrain ont permis d’interroger 400 personnes parmi lesquelles 57 % d’hommes. L’âge médian se situe entre 40 et 44 ans et la classe modale de 50 à 55 ans. Par comparaison, dans l’étude de Mogode Debete au Tchad [21], 91 % des personnes interrogées étaient de sexe masculin avec un âge médian compris entre 55 et 59 ans. En effet, les personnes âgées sont pour la plupart les chefs de ménages et représentent l’autorité familiale. Ces personnes âgées sont aussi sensées fournir des informations plus fiables, du fait qu’elles détiennent une bonne partie du savoir ancestral qui fait partir de la tradition orale. Parmi les enquêtés, 94 % ont un niveau d’instruction au moins équivalent à celui du primaire. En cas de suspicion de paludisme, 24 % ne se soignent pas à l’hôpital. Un même constat a été fait par Giani [13] qui a observé que 87 % des personnes souffrant de paludisme au Burkina Faso sont traitées à la maison. Cela peut s’expliquer par le faible revenu des personnes interrogées car la majorité (30 %) vit de petits travaux. 75 % des enquêtés affirment ne se soigner que par les plantes en accord avec Kirby [14] pour qui plus de 80 % des populations des pays en voie de développement ont recours exclusivement aux plantes pour se soigner. Si 75 % des enquêtés affirment se traiter par les plantes, seulement 51 % ressentent que les plantes antimalariques sont efficaces. En effet, les fièvres traitées ne sont pas forcément d’origine paludéenne et il peut y avoir développement d’une résistance des parasites aux extraits de plantes. Cymbopogon citratus est l’espèce la plus utilisée (Tableau III), certainement à cause de son efficacité contre la fièvre et par sa large répartition autour des habitations. Une espèce végétale peut être utilisée pour une ou plusieurs pathologies, par exemple Aloe vera, Tithonia diversifolia, Carica papaya, Citrus aurantifolia, qui soignent respectivement la dermatose, les parasitoses, l’ictère et la grippe. Mogode Debete [21] a fait le même constat : Mangifera indica, Senna tora et Azadirachta indica citées dans le traitement des dermatoses sont aussi utilisées contre le paludisme. Sur le plan botanique, nous avons inventorié 27 espèces végétales réparties en 25 genres et 14 familles dont 11 d’Eudicotylédones et 3 de Monocotylédones (Cypéracées, Poacées et Xanthorrhoéacées). Les familles les plus citées sont les Fabacées et les Astéracées avec 6 et 4 espèces (Tableau IV). 134 Les phanérophytes sont dominants avec 40 % de 2 microphanérophytes (Tableau IV). Adjanohoun et al. [ ] ont observé la même chose avec 40 % d’herbacées. Les espèces des régions tropicales sont les plus représentées avec 63 % de pantropicales. Le même constat a été fait par Adjanohoun et al. [1] avec 60 % d’espèces pantropicales. C’est dû au fait que la majorité de la population provient des ethnies Gbaya, Mandja, Banda et Sara qui viennent pour la plupart du nord avec une végétation de savane [20]. Les feuilles sont les organes les plus utilisés à 60 %. La décoction (76 %) est le mode de préparation dominant suivi de la macération (16 %) et de l’infusion (8 %) (Tableau IV). 25 % des personnes interrogées se soignent par des médicaments pharmaceutiques tels la quinine, la chloroquine, l’association sulfadoxinepyriméthamine (SP) et l’amodiaquine (Figure 2) à cause de leur moindre cout allant de 125 à 1300 Francs CFA pour une dose adulte. Or selon des tests in vitro réalisés en 2004, plus de 38 % des souches de Plasmodium falciparum sont résistantes à la chloroquine et à la pyriméthamine, 15,9 % le sont à l’amodiaquine et 0 % à la quinine [18-19]. Toutefois, la population adulte étant prémunisée, un médicament non efficace in vitro peut-être ressenti comme efficace. Une étude clinique chez les enfants de moins de cinq ans montre une résistance clinique de 40 % pour la chloroquine, 20 % pour l’amodiaquine et 22,8 % pour l’association sulfadoxine-pyriméthamine (SP). Ces traitements sont donc à éviter, mais la résistance est diminuée en associant les molécules entre elles. Ainsi, elle passe à 7,2 % pour l’association chloroquine et sulfadoxine-pyriméthamine (CQ + SP) et 0 % pour l’association amodiaquine et sulfadoxine-pyriméthamine (AMQ + SP). [18-19]. La population de l’étude est constituée d’adultes pas encore touchés par les interventions du programme paludisme qui utilise depuis 2006 des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) : Coartem®. Parmi les plantes les plus citées lors de l’enquête, Cymbopogon citratus qui vient en tête est connue pour l’activité antiplasmodiale de son huile essentielle [27,29, etc.] et de son extrait éthanolique [35]. Nsonde-Ntandou et al. [24] ont fait mention de l’activité antiplasmodiale de Senna siamea, deuxième plante la plus citée. Les espèces du genre Aloe sont connues pour leur activité antiplasmodiale avec des CI50 inhibant les trypanosomes allant de 32 à 77 µg/ml [34]. La décoction et l’extrait méthanolique d’Azadirachta indica ont des propriétés antimalariques [3,6,33]. Vernonia amygdalina a une activité antiplasmodiale [23] avec une CI50 de 1,87 µg/ml [7]. 135 Des propriétés antimalariques ont été citées pour plusieurs espèces : Jatropha curcas [5], Tamarindus indica [17], Senna occidentalis [9,16], Tithonia diversifolia [11], Panicum maximum [25], Eleusine indica [26], etc. Par contre, l’activité antiplasmodiale ne semble pas à notre connaissance avoir été reportée dans la littérature pour la quatrième plante citée, Corynanthe pachyceras. Cependant, les alcaloïdes indoliques de cette dernière n’ont pas montré d’activité antiplasmodiale significative [32]. 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Most people suffering from malaria did not go to hospital because of the high price of medicines. However, someone looked after themselves exclusively with medicines such as quinine, chloroquine, sulfadoxinepyrimethamine and amodiaquine. Key-words: Bangui, ethnobotany, paludism. __________