enquête ethnobotanique des plantes utilisées dans le traitement du

publicité
123
Bull. Soc. Pharm. Bordeaux, 2009, 148, 123-138
ENQUÊTE ETHNOBOTANIQUE DES PLANTES
UTILISÉES DANS LE TRAITEMENT DU
PALUDISME À BANGUI (*)
Didier Ponel Béranger LAKOUÉTÉNÉ (1), Gérard NDOLNGAR (1),
Bénédicte BERKÉ (2), Jean-Méthode MOYEN (3),
Éphrem KOSH KOMBA (1), Innocent ZINGA (1), Semballa SILLA (1),
Jeanne MILLOGO-RASOLODIMBY (4), Philippe VINCENDEAU (5),
Jean-Laurent SYSSA-MAGALÉ (1),
Odile Germaine NACOULMA-OUEDRAOGO (4), Rémi LAGANIER (6),
Alain BADOC (7), Catherine CHÈZE (2)
(*)
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)
Manuscrit reçu le 11 février 2009
Laboratoire des sciences Biologiques et Agronomiques pour le
Développement/Substances Naturelles et Pharmacodynamiques (LaSBAD/SNP),
Faculté des Sciences et de Technologie, Université de Bangui, avenue des martyrs,
BP 1450, Bangui, République centrafricaine. [email protected],
[email protected], [email protected]
Laboratoire de Pharmacognosie, Université Victor Segalen Bordeaux 2, 146 rue
Léo-Saignat, Case 80, 33076 Bordeaux CEDEX. [email protected], [email protected]
Service de Lutte contre le Paludisme, Ministère de la Santé Publique, de la
Population et de la Lutte contre le SIDA, République centrafricaine.
[email protected]
Laboratoire de Biochimie et Chimie Appliquées (LaBioCa), Unité de Formation et
de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT), Université de
Ouagadougou, av. Charles De Gaulle, BP 1938 Ouagadougou, Burkina Faso.
[email protected]
Laboratoire de parasitologie, EA 3677, UFR Sciences Pharmaceutiques,
Université Victor Segalen Bordeaux 2, 146 rue Léo-Saignat, Case 85, 33000
Bordeaux. [email protected]
Institut Pasteur de Bangui, BP 923 Bangui, République centrafricaine.
[email protected]
Laboratoire de Sciences végétales, Mycologie et Biotechnologie, GESVAB – EA
GESVAB-EA 3675, Faculté des Sciences pharmaceutiques, Université Victor
Segalen Bordeaux 2, ISVV, 210 Chemin de Leysotte, CS 50008, 33882 Villenaved’Ornon. [email protected]
124
Une enquête ethnobotanique à Bangui en République
centrafricaine, au cours de laquelle 400 personnes ont été
interrogées, a permis de recenser 27 espèces végétales
antipaludiques réparties en 25 genres et 16 familles dont 13
d’Eudicotylédones et 3 de Monocotylédones. La plupart des
espèces sont d’origine tropicale.
Les plantes sont recherchées par 75 % de la population pour
des raisons financières et pour leur efficacité, ressentie dans 51 %
des cas. Les feuilles sont les organes les plus utilisés. La décoction
est le mode de préparation dominant et l’administration se fait
majoritairement par voie orale.
La majorité de personnes atteintes de paludisme ne se rend
pas à l’hôpital en raison de la cherté des médicaments.
Cependant, quelques-unes se soignent exclusivement par les
médicaments tels que la quinine, la chloroquine, l’association
sulfadoxine-pyriméthamine et l’amodiaquine.
INTRODUCTION
On compte chaque année au moins 300 millions de cas aigus de
paludisme dans le monde, et plus d’un million de décès lui sont attribuables.
Environ 90 % de ces décès surviennent en Afrique, principalement chez les
jeunes enfants et la femme enceinte. Le paludisme est la principale cause de
mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique (20 % des décès
lui sont liés) et il représente 10 % de la charge totale de la morbidité du
continent [36].
La République centrafricaine considère le secteur de la santé comme
étant indispensable au développement car c’est l’un des pays les plus
touchés par le paludisme qui demeure une priorité de santé publique. Selon
le Ministère de la Santé Publique centrafricain, le paludisme occupe le
premier rang des causes de morbidité et de mortalité avec 40 % des
consultations et 13,8 % des décès qui surviennent dans les formations
sanitaires [22].
La non-accessibilité géographique et économique aux soins de santé
moderne, l’insuffisance et la mauvaise répartition des personnels de santé,
de même que les comportements socioculturels, sont des facteurs qui font
125
que plus de 80 % de la population en Afrique ont recours à la médecine
traditionnelle [30].
Dans un but thérapeutique, les hommes préhistoriques utilisaient les
plantes [12]. La plupart de la population centrafricaine utilise pour diverses
raisons différentes parties des végétaux (feuilles, écorces, racines, etc.) dans
les traitements de diverses maladies dont le paludisme. Le premier
traitement efficace du paludisme date du début du XIV siècle et est
constitué par un décocté d’une poudre d’écorce de Quinquina [10].
Devant ce constat, il s’avère nécessaire de savoir si parmi les plantes
utilisées contre le paludisme en Centrafrique, certaines peuvent être mises
en valeur pour un traitement véritablement efficace. La richesse de la flore
centrafricaine permet d’espérer trouver des traitements efficaces à base de
plantes. Dans cette optique, une étude ethnobotanique à Bangui, capitale de
la République centrafricaine, a été engagée. Les espèces végétales réputées
antipaludiques ont été inventoriées et décrites, leur mode d’utilisation et les
habitudes de la population dans le traitement du paludisme ont été pris en
compte.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Zone d’étude
La zone étudiée est le 8e arrondissement, situé au Nord-Ouest de la
ville de Bangui, limité au Nord-Est par le 4e arrondissement, à l’Ouest par la
commune de Bimbo et au Sud par le 5e arrondissement. Sa superficie est de
6,22 km2 [8].
Sa population est composée principalement des ethnies Gbaya,
Banda, Mandjia et Sara [20].
Matériel végétal
25 plantes médicinales recensées lors des enquêtes ethnobotaniques
menées auprès de la population du 8e arrondissement ont été récoltées
fraiches dans leur milieu écologique à 18 et 22 km de Bangui sur les routes
de Mbaïki et Damara. Une planche d’herbier par espèce a été confectionnée
et déposée à la Faculté des Sciences de l’Université de Bangui pour
126
identification et confirmation de certains noms. La flore de Côte-d’Ivoire [4]
a servi à la détermination.
Les types biologiques ont été recensés d’après la classification de
Raunkiær [28]. Les principaux types de distribution phytogéographique ont
été retenus en se référant aux travaux réalisés par Lejoly et al. [15].
Enquête ethnobotanique
Il s’agit d’une étude transversale descriptive réalisée dans le 8e
arrondissement de Bangui de mars à mai 2008.
La population de l’étude est constituée de toute personne de plus de
18 ans habitant l’arrondissement au cours du déroulement de l’enquête.
Une enquête ethnobotanique a été réalisée à l’aide d’une fiche
remplie par interrogation orale. Le questionnaire a été axé sur les habitudes
thérapeutiques de la population en matière de lutte contre le paludisme, le
nom local, les organes ou la ou les parties de la plante utilisée, les
indications thérapeutiques, les méthodes de récolte, les recettes, les modes
d’administration, les effets secondaires, etc.
Pour des raisons pratiques (ressources financières limitées), la
méthode non probabiliste a été utilisée comme méthode d’échantillonnage.
La technique utilisée a été basée sur un choix raisonné : la taille de
l’échantillon n avec un intervalle de confiance de 95 % et un risque d’erreur
de 5 % a été calculée selon la formule de Schwartz [31], à partir du centre de
l’arrondissement :
n = P (1-P) Zα2 / i2
P = 37 %, prévalence du paludisme dans la population générale [22]
Zα = 1,96 écart-type correspondant au risque d’erreur 5 %
i = 5 %, précision
On obtient n = 358 et la taille de l’échantillon a été arrondie à 400
personnes interrogées.
L’enquête a débuté d’après l’orientation d’un crayon lancé au sol.
Les ménages ont été visités de proche en proche et interrogés selon le
consentement des chefs de ménage ou de toute personne représentant
l’autorité parentale.
127
RÉSULTATS
Informations générales sur les personnes enquêtées
Sur 400 personnes, on a 172 femmes et 228 hommes, soit 57 % de
sexe masculin.
L’âge médian des personnes interrogées est situé dans l’intervalle 40
à 44 ans. La classe modale est de 50 à 55 ans (Figure 1).
Fig. 1 : Répartition de 400 enquêtés sur l’utilisation des plantes dans le
traitement du paludisme du 8e arrondissement de Bangui en fonction de
l’âge.
Les personnes enquêtées sont 6 % à être analphabètes et 9 % à avoir
un niveau supérieur (Tableau I). Les prestataires de services sont
généralement des coiffeurs, des couturiers, des menuisiers ou des maçons,
tandis que les commerçants sont souvent des femmes vendant des beignets,
des arachides ou de la bouillie traditionnelle de riz, manioc ou maïs.
128
Tableau I :
Répartition de 400 personnes du 8e arrondissement de Bangui
interrogées sur l’utilisation des plantes dans le traitement du paludisme
en fonction du niveau d’instruction et de la situation sociale.
Données sociodémographiques
Nombre
Pourcentage
Niveau
non scolarisé
primaire
secondaire
supérieur
23
142
198
37
6
36
49
9
Situation sociale
prestataire de services
commerçant
cultivateur
fonctionnaire
pêcheur
121
97
89
74
19
30
24
22
19
5
En cas de suspicion de paludisme, 22 % des enquêtés vont
régulièrement à l’hôpital pour cause de paludisme tandis que 54 % se
rendent de façon irrégulière à l’hôpital contre 24 % qui n’y vont pas. 75%
des enquêtés se soignent par les plantes et 51 % des personnes interrogées
témoignent de leur efficacité.
Tableau II :
Répartition de 400 personnes du 8e arrondissement de Bangui sur la
fréquentation de l’hôpital, la perception de l’efficacité des plantes
antimalariques et le recours à ces plantes.
Données socio-sanitaires
Nombre
Pourcentage
Visite à l’hôpital
oui
non
parfois
88
96
216
22
24
54
Type de traitement
plantes
médicaments
301
99
75
25
74
19
89
51
29
20
Efficacité des plantes
bonne
moyenne
mauvaise
129
Parmi ceux qui ont recours aux médicaments, 40,4 % utilisent la
quinine, 35,35 la chloroquine, 13,13 l’association sulfadoxinepyriméthamine (SP) et 11,1 % l’amodiaquine pour se traiter.
27 espèces ont été mentionnées pour leur utilisation contre le
paludisme (Tableau III). Les autres pathologies traitées par ces plantes sont
l’ictère (11 plantes), les parasitoses (5), la diarrhée (3), les plaies (3), les
dermatoses (2), la grippe (2) et la constipation (1).
Tableau III :
Espèce la plus fréquemment utilisée contre le paludisme selon 400
personnes enquêtées du 8e arrondissement de Bangui.
Plantes
Cymbopogon citratus
Senna siamea
Aloe vera
Corynanthe pachyceras
Azadirachta indica
Vernonia amygdalina
Jatropha curcas
Tamarindus indica
Senna occidentalis
Tithonia diversifolia
Khaya senegalensis
Solanum lycopersicum
Panicum maximum
Mangifera indica
Indigofera tinctoria
Carica papaya
Chrysantellum indicum
Eupatorium odoratum
Cyperus articulatus
Coffea canephora
Thevetia peruviana
Gossypium barbadense
Eleusine indica
Albizia ferruginea
Morinda lucida
Citrus aurantifolia
Senna tora
Total
Nombre d’individus
48
39
38
32
31
31
29
28
27
22
13
10
8
7
5
5
4
3
3
3
3
2
2
2
2
2
1
400
Pourcentage
12,00
9,75
9,50
8,00
7,75
7,75
7,25
7,00
6,75
5,50
3,25
2,50
2,00
1,75
1,25
1,25
1,00
0,75
0,75
0,75
0,75
0,50
0,50
0,50
0,50
0,50
0,25
100,00
N° d’herbier
LP088
LP090
LP091
LP093
LP089
LP096
LP103
LP092
LP104
LP072
LP095
LP111
LP101
LP107
LP112
LP048
LP110
LP100
LP105
LP108
LP097
LP109
LP102
LP094
LP106
LP052
LP099
On a 5 Monocotylédones et 22 Eudicotylédones (Tableau IV). Ces
espèces sont essentiellement tropicales (51), cosmopolites (26) ou
afrotropicales (15 %). Les phanérophytes sont dominants (74 %) avec 40 %
de microphanérophytes.
Les feuilles sont les organes les plus utilisés (67 %), suivis des
parties racinaires (15 %), des écorces et plantes entières (7 % chacun) et
enfin des fruits (4 %). Le décocté (76 %) est la forme médicamenteuse la
plus utilisée, suivie de la macération (16 %) et de l’infusion (8 %).
130
Tableau IV : Données sur les 27 plantes signalées dans des traitements
antipaludéens selon 400 personnes enquêtées de Bangui.
Organe
utilisé
parties
racinaires
Mode de
préparation
feuilles
parties
racinaires
feuilles
décoction
feuilles
décoction
décoction
microphanérophyte pantropicale
feuilles
plante
entière
thérophyte dressé
nanophanérophyte
microphanérophyte
microphanérophyte
pantropicale
pantropicale
pantropicale
afrotropicale
plante
entière
feuilles
feuilles
feuilles
décoction
macération
décoction
macération
microphanérophyte pantropicale
feuilles
décoction
microphanérophyte afrotropicale
feuilles
décoction
mégaphanérophyte pantropicale
microphanérophyte cosmopolite
décoction
décoction
pantropicale
pantropicale
pantropicale
pantropicale
feuilles
feuilles
parties
racinaires
feuilles
feuilles
feuilles
cosmopolite
feuilles
décoction
microphanérophyte paléotropicale feuilles
soudanomésophanérophyte zambésienne écorce
décoction
microphanérophyte afrotropicale
mésophanérophyte cosmopolite
mésophanérophyte cosmopolite
infusion
infusion
macération
microphanérophyte cosmopolite
feuilles
écorce
feuilles
parties
racinaires
thérophyte dressé
fruits
macération
Nom scientifique
Cyperaceae
Cyperus articulatus
Poaceae
Cymbopogon citratus
Type biologique
Eleusine indica
Panicum maximum
Xanthorrhoeaceae
Aloe vera
Anacardiaceae
Mangifera indica
Apocynaceae
Thevetia peruviana
Asteraceae
Chrysanthellum
indicum
Eupatorium odoratum
Thitonia diversifolia
Vernonia amygdalina
Caricaceae
Carica papaya
Euphorbiaceae
Jatropha curcas
Fabaceae
Albizia ferruginea
Indigofera tinctoria
géophyte à rhizome pantropicale
thérophyte dressé
pantropicale
phanérophyte à
rhizome
afrotropicale
Senna occidentalis
Senna siamea
Senna tora
Tamarindus indica
Malvaceae
Gossypium barbadense
Meliaceae
Azadirachta indica
nanophanérophyte
microphanérophyte
nanophanérophyte
mésophanérophyte
thérophyte dressé
Khaya senegalensis
Rubiaceae
Coffea canephora
Corynanthe pachyceras
Morinda lucida
Rutaceae
Citrus aurantifolia
Solanaceae
Solanum lycopersicum
Distribution
géophyte à rhizome cosmopolite
géophyte à rhizome pantropicale
microphanérophyte pantropicale
cosmopolite
décoction
décoction
décoction
décoction
décoction
décoction
décoction
décoction
décoction
décoction
131
Le Tableau V indique les recettes et posologies des 27 espèces du
Tableau IV. En République centrafricaine et dans les pays limitrophes tels
que le Congo démocratique, le Congo et le Gabon, la posologie est
habituellement donnée en verres bambou, qui correspondent à environ
150 ml. Quand la durée du traitement n’est pas indiquée, c’est que le
traitement prend fin à la guérison du malade. La plupart des traitements sont
administrés par voie orale (81), suivis des bains (15) et de la voie anale
(4 %).
Tableau V : Recettes et posologies des 27 plantes entrant dans des
traitements antipaludéens selon 400 personnes enquêtées de Bangui.
Noms
scientifiques
Aloe
vera
Cyperus
articulatus
Cymbopogon
citratus
Eleusine
indica
Panicum
maximum
Mangifera
indica
Thevetia
peruviana
Chrysanthellum
indicum
Eupatorium
odoratum
Thitonia
diversifolia
Vernonia
amygdalina
Recette
prendre deux feuilles, enlever les
piquants et la peau, couper en petits
morceaux ; mettre dans 1 l d’eau et
bouillir ; filtrer après refroidissement
prendre une poignée de racine, mettre
dans l’eau, puis bouillir
prendre quelques poignées de feuilles,
mettre dans l’eau et bouillir
récolter les inflorescences, ajouter
dessus 1 l d’eau bouillante, puis filtrer ;
ajouter le décoté dans l’eau de bain
récolter quelques feuilles, mettre dans
2 l d’eau puis bouillir
récolter 10 feuilles sèches, mettre dans
1 l d’eau et bouillir ; filtrer
prendre la plante entière, laver ; la
mettre dans 2 l d’eau froide ; porter à
ébullition pendant 30 min, puis filtrer
récolter la plante entière, laver ; mettre
dans 1 l d’eau ; bouillir pendant 20 min,
puis filtrer
récolter une poignée de feuilles, laver,
piler, ajouter quelques gouttes d’eau
froide ; filtrer
récolter 20 feuilles, laver, mettre dans
1,5 l d’eau ; bouillir pendant 30 min ;
après refroidissement, filtrer
récolter 10 feuilles fraiches, piler dans
un mortier, laisser dans 1 l d’eau puis
filtrer
Posologie
boire 2 fois par jour, un
demi-verre matin et soir
se laver avec le décocté une
fois dans la journée
le décocté est administré à
raison d’un verre bambou
matin, midi et soir
se laver avec le décocté
mélangé
le décocté est utilisé en bain
chaud pendant trois jours
boire un verre matin, midi
et soir
boire le décocté à raison de
2 cuillères à soupe le soir
le décocté est administré au
patient dans un verre matin,
midi et soir
le macéré est administré par
voie anale, une seule fois
dans la journée
le décocté est administré au
patient dans un demi-verre
deux fois par jour
le macéré est administré par
voie orale dans 1 verre
matin et soir
132
Tableau V (suite) : Recettes et posologies des 27 plantes entrant dans
des traitements antipaludéens selon 400 personnes enquêtées de Bangui.
Noms
scientifiques
Albizia
ferruginea
Senna
occidentalis
Senna
siamea
Recette
prendre 30 feuilles, piler dans un mortier ;
mettre dans 2 l d’eau pendant 2 h, filtrer
prendre une poignée de racine, mettre
dans 1 l d’eau ; bouillir pendant 20 min ;
filtrer après refroidissement
récolter quelques feuilles ; mettre dans 1 l
d’eau, porter à ébullition ; filtrer
Senna
tora
récolter une dizaine de feuilles, mettre
dans 1 l d’eau ; bouillir pendant 30 min,
filtrer
Indigofera
tinctoria
récolter 3 feuilles, mettre dans 1 l d’eau et
bouillir pendant 20 min ; filtrer puis
ajouter à l’eau du bain
prendre 5 fruits et une poignée de feuilles,
mettre dans l’eau et bouillir pendant
40 min ; filtrer
récolter les feuilles sèches ; mettre dans
l’eau et bouillir ; filtrer
récolter 10 feuilles ; mettre dans 1 l d’eau,
bouillir et filtrer
récolter 10 feuilles, y associer une
poignée de racine de Cocos nucifera,
bouillir et filtrer
récolter une poignée de feuilles fraiches ;
mettre dans 1 l d’eau, bouillir pendant
20 min ; filtrer et ajouter quelques
carreaux de sucre
prendre l’écorce, piler jusqu’à l’obtention
de poudre ; mettre une poignée de poudre
dans l’eau chaude
prendre 5 g de feuilles et quelques
citrons ; verser dessus 1 l d’eau
bouillante, laisser refroidir pendant 5 min,
filtrer
prendre une poignée d’écorces, réduire en
poudre ; mettre la poudre dans ½ l d’eau
bouillante, ajouter quelques morceaux de
sucre
prendre 10 feuilles, piler et verser dessus
1 l d’eau froide ; laisser macérer 15 min
puis filtrer
prendre une poignée de racines coupées
en morceaux ; mettre dans 1 l d’eau puis
bouillir pendant 15 min ; filtrer
prendre 5 fruits, écraser et mettre dans ½ l
d’eau, puis laisser macérer et filtrer
Tamarindus
indica
Carica
papaya
Jatropha
curcas
Gossypium
barbadense
Azadirachta
indica
Khaya
senegalensis
Coffea
canephora
Corynanthe
pachyceras
Morinda
lucida
Citrus
aurantifolia
Solanum
lycopersicum
Posologie
boire le macéré dans un
verre bambou matin et soir
pendant une semaine
le décocté est bu dans un
verre bambou, matin et soir
boire le décocté à raison
d’un verre bambou matin,
midi et soir
boire un verre bambou de
décocté matin, midi et soir ;
le décocté est aussi utilisé
dans le traitement de l’ictère
se baigner 3 fois par jour
avec le mélange du décocté
boire à volonté pendant
toute la journée
un verre de décocté matin,
midi et soir
un verre de décocté
administré une fois par jour
boire le décocté dans un
verre bambou matin, midi et
soir
le décocté est administré
dans ½ verre bambou matin
et soir
l’infusé est administré au
malade dans un verre
bambou matin, midi et soir
prendre 2 tasses par jour
après le repas
boire ½ verre bambou de
l’infusé une fois par jour
boire 3 verres bambou par
jour
boire un verre bambou
matin et soir
boire un verre bambou
matin, midi et soir
133
DISCUSSION - CONCLUSION
Les enquêtes ethnobotaniques réalisées sur le terrain ont permis
d’interroger 400 personnes parmi lesquelles 57 % d’hommes. L’âge médian
se situe entre 40 et 44 ans et la classe modale de 50 à 55 ans. Par
comparaison, dans l’étude de Mogode Debete au Tchad [21], 91 % des
personnes interrogées étaient de sexe masculin avec un âge médian compris
entre 55 et 59 ans. En effet, les personnes âgées sont pour la plupart les
chefs de ménages et représentent l’autorité familiale. Ces personnes âgées
sont aussi sensées fournir des informations plus fiables, du fait qu’elles
détiennent une bonne partie du savoir ancestral qui fait partir de la tradition
orale.
Parmi les enquêtés, 94 % ont un niveau d’instruction au moins
équivalent à celui du primaire. En cas de suspicion de paludisme, 24 % ne
se soignent pas à l’hôpital. Un même constat a été fait par Giani [13] qui a
observé que 87 % des personnes souffrant de paludisme au Burkina Faso
sont traitées à la maison. Cela peut s’expliquer par le faible revenu des
personnes interrogées car la majorité (30 %) vit de petits travaux.
75 % des enquêtés affirment ne se soigner que par les plantes en
accord avec Kirby [14] pour qui plus de 80 % des populations des pays en
voie de développement ont recours exclusivement aux plantes pour se
soigner.
Si 75 % des enquêtés affirment se traiter par les plantes, seulement
51 % ressentent que les plantes antimalariques sont efficaces. En effet, les
fièvres traitées ne sont pas forcément d’origine paludéenne et il peut y avoir
développement d’une résistance des parasites aux extraits de plantes.
Cymbopogon citratus est l’espèce la plus utilisée (Tableau III),
certainement à cause de son efficacité contre la fièvre et par sa large
répartition autour des habitations.
Une espèce végétale peut être utilisée pour une ou plusieurs
pathologies, par exemple Aloe vera, Tithonia diversifolia, Carica papaya,
Citrus aurantifolia, qui soignent respectivement la dermatose, les
parasitoses, l’ictère et la grippe. Mogode Debete [21] a fait le même
constat : Mangifera indica, Senna tora et Azadirachta indica citées dans le
traitement des dermatoses sont aussi utilisées contre le paludisme.
Sur le plan botanique, nous avons inventorié 27 espèces végétales
réparties en 25 genres et 14 familles dont 11 d’Eudicotylédones et 3 de
Monocotylédones (Cypéracées, Poacées et Xanthorrhoéacées). Les familles
les plus citées sont les Fabacées et les Astéracées avec 6 et 4 espèces
(Tableau IV).
134
Les
phanérophytes
sont
dominants
avec
40 %
de
2
microphanérophytes (Tableau IV). Adjanohoun et al. [ ] ont observé la
même chose avec 40 % d’herbacées. Les espèces des régions tropicales sont
les plus représentées avec 63 % de pantropicales. Le même constat a été fait
par Adjanohoun et al. [1] avec 60 % d’espèces pantropicales. C’est dû au
fait que la majorité de la population provient des ethnies Gbaya, Mandja,
Banda et Sara qui viennent pour la plupart du nord avec une végétation de
savane [20].
Les feuilles sont les organes les plus utilisés à 60 %. La décoction
(76 %) est le mode de préparation dominant suivi de la macération (16 %) et
de l’infusion (8 %) (Tableau IV).
25 % des personnes interrogées se soignent par des médicaments
pharmaceutiques tels la quinine, la chloroquine, l’association sulfadoxinepyriméthamine (SP) et l’amodiaquine (Figure 2) à cause de leur moindre
cout allant de 125 à 1300 Francs CFA pour une dose adulte. Or selon des
tests in vitro réalisés en 2004, plus de 38 % des souches de Plasmodium
falciparum sont résistantes à la chloroquine et à la pyriméthamine, 15,9 % le
sont à l’amodiaquine et 0 % à la quinine [18-19]. Toutefois, la population
adulte étant prémunisée, un médicament non efficace in vitro peut-être
ressenti comme efficace. Une étude clinique chez les enfants de moins de
cinq ans montre une résistance clinique de 40 % pour la chloroquine, 20 %
pour l’amodiaquine et 22,8 % pour l’association sulfadoxine-pyriméthamine
(SP). Ces traitements sont donc à éviter, mais la résistance est diminuée en
associant les molécules entre elles. Ainsi, elle passe à 7,2 % pour
l’association chloroquine et sulfadoxine-pyriméthamine (CQ + SP) et 0 %
pour l’association amodiaquine et sulfadoxine-pyriméthamine (AMQ + SP).
[18-19]. La population de l’étude est constituée d’adultes pas encore touchés
par les interventions du programme paludisme qui utilise depuis 2006 des
combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) : Coartem®.
Parmi les plantes les plus citées lors de l’enquête, Cymbopogon
citratus qui vient en tête est connue pour l’activité antiplasmodiale de son
huile essentielle [27,29, etc.] et de son extrait éthanolique [35].
Nsonde-Ntandou et al. [24] ont fait mention de l’activité
antiplasmodiale de Senna siamea, deuxième plante la plus citée. Les espèces
du genre Aloe sont connues pour leur activité antiplasmodiale avec des CI50
inhibant les trypanosomes allant de 32 à 77 µg/ml [34]. La décoction et
l’extrait méthanolique d’Azadirachta indica ont des propriétés
antimalariques [3,6,33]. Vernonia amygdalina a une activité antiplasmodiale
[23] avec une CI50 de 1,87 µg/ml [7].
135
Des propriétés antimalariques ont été citées pour plusieurs espèces :
Jatropha curcas [5], Tamarindus indica [17], Senna occidentalis [9,16],
Tithonia diversifolia [11], Panicum maximum [25], Eleusine indica [26], etc.
Par contre, l’activité antiplasmodiale ne semble pas à notre
connaissance avoir été reportée dans la littérature pour la quatrième plante
citée, Corynanthe pachyceras. Cependant, les alcaloïdes indoliques de cette
dernière n’ont pas montré d’activité antiplasmodiale significative [32].
RÉFÉRENCES
1-
2-
3-
4-
5-
6-
7-
Adjanohoun (E.), Adjakidje (V.), Ahyi (M.R.A.), Aké Assi (L.),
Akoeugninou (A.), D’Almeida (J.), Apovo (F.), Boukef (K.), Chadare
(M.), Cusset (G.), Dramane (K)., Eymé (J.), Gassita (J.N.), Gbaguidi
(N.), Goudoté (E.), Guinko (S.), Houngnon (P.), Lo (I.), Keita (A.),
Kiniffo (H.V.) - Contribution aux études ethnobotaniques et
floristiques en République Populaire du Bénin. Paris : ACCT,
« Médecine traditionnelle et pharmacopée », 1989, 895 p.
Adjanohoun (E.), Adjakidje (V.), Ahyi (M.R.A.), Akpagana Chibon
(P.), El-Hadji (A.), Eymé (J.), Garba (M.), Gassita (J.N.), Gbeassor
(M.), Goudoté (E.), Guinko (S.), Hodouto (K.K.), Houngnon (P.),
Keita (A.), Keoula (Y.), Kluga-Ocloo (W.P.), Lo (I.), Siamevi (K.M.)
- Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Togo. Paris : ACCT, « Médecine traditionnelle et pharmacopée », 1986,
671 p.
Agomo (P.U.), Idigo (J.C.), Afolabi (B.M.) - "Antimalarial" medicinal
plants and their impact on cell populations in various organs of mice. Afr. J. Med. Med. Sci., 1992, 21(2), 39-46.
Aké Assi (L.) - Flore de la Côte-d’Ivoire. Étude descriptive et
biogéographique avec quelques notes ethnobotaniques. Tome I. II. III.
Thèse Doct. Ès-Sci. Nat., F.A.S.T. Univ. Abidjan. 1984, 1205 p.
Ankrah (N.A.), Nyarko (A.K.), Addo (P.G.A.), Ofosuhene (M.),
Dzokoto (C.), Marley (E.), Addae (M.M.), Ekuban (F.A.) - Evaluation
of efficacy and safety of a herbal medicine used for the treatment of
malaria. - Phytother. Res.: PTR, 2003, 17(6), 697-701.
Benoit-Vical (F.), Imbert (C.), Bonfils (J.P.), Sauvaire (Y.) Antiplasmodial and antifungal activities of iridal, a plant triterpenoid.
- Phytochemistry, 2003, 62(5), 747-751.
Chukwujekwu (J.C.), Lategan (C.A.), Smith (P.J.), Van Heerden
(F.R.), Van Staden (J.) - Antiplasmodial and cytotoxic activity of
isolated sesquiterpene lactones from the acetone leaf extract of
Vernonia colorata. - South Afr. J. Bot., 2009, 75(1), 176-179.
136
8-
9-
10 11 -
12 -
13 14 -
15 -
16 -
17 -
18 -
19 -
Comité d’Administration du 8ème Arrondissement - Monographie du
8ème Arrondissement de la ville de Bangui. Mairie de Bangui, 2007,
50 p.
Connelly (M.P.), Fabiano (E.), Patel (I.H.), Kinyanjui (S.M.), Mberu
(E.K.), Watkins (W.M.) - Antimalarial activity in crude extracts of
Malawian medicinal plants. - Ann. Trop Med. Parasitol., 1996, 90(6),
597-602.
Danis (M.), Mouchet (J.), 1991. Paludisme. Paris : Université
francophone UREF. 240 p.
Elufioye (T.O.), Agbedahunsi (J.M.) - Antimalarial activities of
Tithonia diversifolia (Asteraceae) and Crossopteryx febrifuga
(Rubiaceae) on mice in vivo. - J. Ethnopharmacol., 2004, 93(2-3),
167-171.
Fleurentin (J.), Mazars (G.), Pelt (J.M.) - Des sources du savoir aux
médicaments du futur. - Actes 4e Congr. Eur. Ethnopharmacol., Metz,
2000. IRD-SFE, 2002, 468 p.
Giani (S.) - Paludisme et Médecine traditionnelle. Aidemet Ong,
Bamako, 2007, 2 p.
Kirby (G.C.) - Medicinal plants and the control of protozoal disease,
with particular reference to malaria. - Roy Soc. Tropic. Med. Hyg.,
1996, 90(6), 596-609.
Lejoly (J.), Lisowski (S.), Ndjele (M.) - Catalogue des plantes
vasculaires des sous-régions de Kisangani et de la Tshopo (HautZaïre). - Trav. Lab. Bot. Syst. Écol. Univ. Bruxelles, 3e édition, 1988,
122 p.
Lombardo (M.), Kiyota (S.), Kancko (T.M.) - Ethnic, biological and
chemical aspects of Senna occidentalis (Fabaceae). - Rev. Ciênc.
Farm. Básica Apl., 2009, 30(1), 9-17.
Mahmoud (B.M.), Ali (H.M.), Homeida (M.M.), Bennett (J.L.) Significant reduction in chloroquine bioavailability following
coadministration with the Sudanese beverages Aradaib, Karkadi and
Lemon. - J. Antimicrob. Chemother., 1994, 33(5), 1005-1009.
Menard (D.), Djalle (D.), Manirakiza (A.), Yaopou (F.), Sidoua Doua
(V.), Sana (S.), Matsika-Claquin (M.D.), Madji (N.), Talain Rmin (A.)
- Drug-resistant malaria in Bangui, Central African Republic: an in
vitro assessment. - Am. J. Trop. Med. Hyg., 2005, 73(2), 239-243.
Menard (D.), Madji (N.) Manirakiza (A.), Djalle (D.), Koula (M.R.),
Talarmin (A.) - Efficacy of chloroquine, amodiaquine, sulfadoxinepyrimethamine, chloroquine-sulfadoxine-pyrimethamine combination,
and amodiaquine-sulfadoxine-pyrimethamine combination in central
African children with noncomplicated malaria. - Am. J. Trop. Med.
Hyg., 2005, 72(5), 581-585.
137
20 - MEPCI (Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération
Internationale), 2008 : Atlas de la République Centrafricaine. 121 p.
21 - Mogode Debete (J.) - Étude phytochimique de Cassia nigrans Vahl
(Caesalpiniaceae) utilise dans le traitement des dermatoses au Tchad.
Thèse
Doct.,
Univ.
Bamako,
2005,
234 p.
www.keneya.net/fmpos/theses/2005/pharma/05P31/pdf/05P31.pdf
22 - MSPPLS (Ministère de la Santé Publique et de la Population et de la
Lutte contre le SIDA) - Plan stratégique national faire reculer le
paludisme 2007-2011. Bangui, aout 2007, 88 p. http://www.rbm.who.
int/countryaction/nsp/car.pdf
23 - Njan (A.A.), Adzu (B.), Agaba (A.G.), Byarugaba (D.), Diaz-Llera
(S.), Bangsberg (D.R.) - The analgesic and antiplasmodial activities
and toxicology of Vernonia amygdalina. - J. Med. Food, 2008, 11(3),
574-581.
24 - Nsonde-Ntandou (G.F.), Ndounga (M.), Ouamba (J.M.), Gbeassor
(M.), Etou-Ossebi (A.), Ntoumi (F.), Abena (A.A.) - Enquête
ethnobotanique : screening chimique et efficacité thérapeutique de
quelques plantes utilisées contre le paludisme en médecine
traditionnelle à Brazzaville. - Phytothérapie, 2005, 3(1), 13-18.
25 - Okokon (J.E.), Nwafor (P.A.), Andrew (U.E.) - Antimalarial and
analgesic activities of ethanolic leaf extract of Panicum maximum. Asian Pac. J. Trop. Med., 2011, 4(6), 442-556.
26 - Okokon (J.E.), Odomena (C.S.), Imabong (E.), Obot (J.), Udobang
(J.A.) - Antiplasmodial and antidiabetic activities of Eleusine indica. Int. J. Drug Dev. Res., 2010, 2(3), 493-500. http://ijddr.in/old/
Dacuments/sept%20issue%202010/vol%202,%20issue%203,%20no.
%207.pdf
27 - Ratsimbason (M.), Ranarivelo (L.), Juliani (H.R.), Simon (J.E.) Antiplasmodial activity of twenty essential oils from Malagasy
aromatic plants. - ACS Symp. Ser., 2009, 1021(African Natural Plant
Products: New Discoveries and Challenges in Chemistry and Quality),
209-215.
28 - Raunkiær (C.) - The life forms of plants and statistical plant
geography being the collected papers of C. Raunkiær, with 189
photographs and figures. Oxford: Oxford University Press, 1934, xvi,
632 p.
29 - Ravinder (K.), Pawan (K.), Gaurav (S.), Paramjot (K.), Gagan (S.),
Appramdeep (K.) - Pharmacognostical investigation of Cymbopogon
citratus (DC) Stapf. - Pharm. Lett., 2010, 2(2), 181-189.
30 - Sangare (D.) - Étude de la prise en charge du paludisme par les
thérapeutes traditionnels dans les aires de Kendié (Bandiagara) et de
Finkolo (Sikasso). Thèse Doct., Univ. Bamako, 2003, 115 p. http://
www.keneya.net/fmpos/theses/2004/pharma/04P27/pdf/04P27.pdf
138
31 - Schwartz (D.) - Méthodes statistiques à l'usage des médecins et
biologistes. Paris : Flammarion Médecins Sciences, 1993, xiii, 314 p.
32 - Stærk (D.), Lemmich (E.), Christensen (J., Kharazmi (A.), Olsen
(C.E.), Jaroszewski (J.W.) - Leishmanicidal, antiplasmodial and
cytotoxic activity of indole alkaloids from Corynanthe pachyceras. Planta Med., 2000, 66(6), 531-536. http://curis.ku.dk/ws/files/
40248989/PlantaMed2000_66_531_536.pdf
33 - Subapriya (R.), Nagini (S.) - Medicinal properties of neem leaves: a
review. - Curr. Med. Chem. Anticancer Agents, 2005, 5(2), 149-156.
34 - Van Zyl (R.L.), Viljoen (A.M.) - In vitro activity of Aloe extracts
against Plasmodium falciparum. - South Afr. J. Bot., 2002, 68(1),
106-110.
35 - Williams (G.O.), Omoh (L.E.) - Mitotic effects of the aqueous leaf
extract of Cymbopogon citratus in Allium cepa root tips. - Cytobios,
1996, 87(350), 161-168.
36 - Yacine (L.) - Note de synthèse paludisme et antipaludéens. Unité
pharmaceutique PSF-CI. Janvier 2005, 9 p. http://psfci.acted.org/
images/PSF_dossiers_pdf/fiches_maladies/note-syntese-paludisme_fr.
pdf
ABSTRACT
Investigation of antimalaric plants in Bangui
An ethnobotanical survey in Bangui, Central African Republic,
during which 400 persons were interviewed, made it possible to list 27
antimalaric botanical species distributed in 25 genera and 16 families
including 13 Eudicots and 3 Monocots. Most of the species were of tropical
origin.
The plants were sought after by 75% of the population for financial
reasons and for their efficiency by 51%. Leaves were the most widely used
organs and decoction was the dominant mode of preparation.
Administration was mainly oral.
Most people suffering from malaria did not go to hospital because of
the high price of medicines. However, someone looked after themselves
exclusively with medicines such as quinine, chloroquine, sulfadoxinepyrimethamine and amodiaquine.
Key-words: Bangui, ethnobotany, paludism.
__________
Téléchargement