C
ette œuvre comporte deux tomes
très diérents : le premier est consa-
cré à une étude d’ensemble basée sur
les quelques 2300 généraux qui ont traversé
l’époque, notamment au sujet du passé mili-
taire de ces futurs généraux, qu’ils aient déjà
entamé une carrière dans l’armée d’Ancien
Régime ou non, tome dans lequel sont aus-
si passées au crible le courage, la discipline,
l’intelligence stratégique, la délité envers le
chef suprême, et l’envers de toutes ces qua-
lités, puis où est abordé l’aspect uniformo-
logique, et structurel, (grades, avancements,
nominations, destitutions.)
L
e second tome est, lui, sous la forme
d’un dictionnaire, un point de vue
sur les cent plus emblématiques géné-
raux qui, de Valmy à Waterloo, ont com-
mandé les armées. Dans cette période de
guerre quasi continue, guerres de défense,
préventives, ou de conquête, il est normal
de voir entrer avec fracas sur le devant de la
scène, à l’ombre du plus prestigieux d’entre
eux, Napoléon Bonaparte, avec lui et parfois
contre lui, un nombre assez considérable de
talents.
C’est pourquoi, parmi ces 2300 généraux,
nous avons choisi les cent généraux qui
nous ont paru les plus grands, qu’ils aient
été maréchaux, généraux de corps d’armée,
généraux de division, ou de brigade.
Nous nous intéressons donc à eux seulement
en tant que généraux, et, naturellement, pas
au-delà de 1815, sans égrainer la liste trop
mécanique et fastidieuse de leurs états de
service, mais au contraire en insistant sur ce
qui les caractérise fortement, et en focalisant
sur leurs « moments forts ».
LA RÉVOLUTION & DE L’EMPIRE
&
18151792
&
LES PLUS GRANDS GÉNÉRAUX DE
6 7
Castiglione et maréchal d’Empire en 1804, on pourrait dire que cet ennoblissement lui ôta
tout talent pour la suite car s’il fit la plupart des campagnes de l’Empire, on ne retrouvera
jamais l’homme de 1796.
En 1814, pendant la campagne de France, Napoléon lui demande de rechausser ses bottes de
93: il a pour mission d’arrêter l’invasion des Alliés dans le Sud-Est. Mais il est battu à Saint-
Georges le 18 mars puis à Limonest le 20 et doit évacuer Lyon. Déjà, son comportement en
Allemagne avait été loin d’être brillant et il apparaît désormais indécis, découragé. A-t-il trahi?
Il a eu des contacts avec le prince de Hesse-Hombourg et il a lancé le 16 avril une proclamation
prescrivant à ses soldats «la couleur vraiment française» de la cocarde blanche des Bourbons,
dénonçant en Napoléon le tyran qui a «immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition».
Napoléon, qui le rencontra sur la route de l’Ile d’Elbe, devait observer: «Depuis longtemps,
chez lui, le maréchal n’était plus le soldat; son courage, ses vertus premières l’avaient élevé
très haut hors de la foule ; les honneurs, les dignités, la fortune l’y avaient replongé. Le
défectionnaire de Lyon fit oublier le vainqueur de Castiglione.»
Arrivé à Paris, il s’empressa d’aller présenter sa soumission au Roi, qui le récompensa en le
nommant pair de France.
De lui, Napoléon dicte à Las Cases un portrait peu flatteur: «Sa taille, ses manières, ses paroles,
lui donnaient l’air d’un bravache, ce qu’il était bien loin d’être du reste, quand une fois il se
trouva gorgé d’honneurs et de richesses, lesquelles d’ailleurs il s’adjugeait de toutes mains et de toutes
manières.» Las Cases ajoute que Napoléon remarquait pourtant, à la décharge du maréchal:
«C’est Augereau surtout qui décida de la journée de Castiglione, et, quelques torts que l’Empereur
eût à lui reprocher par la suite, le souvenir de ce grand service national lui demeura constamment
présent et triompha de tout.»
Ayant conservé son titre de pair de France, Augereau est appelé à prendre part au procès du
maréchal Ney. Dignement, il refuse de siéger, répugnant à juger un frère d’armes.
Rejeté par tous, désavoué, le téméraire soldat se retira alors dans son château de la Houssaye. Il
ne rêvait plus que de jouir en paix de l’immense fortune qu’il avait accumulée par ses pillages
et ses revenus, mais il ne pourra pas en profiter longtemps. Le 12 juin 1816, «le fier brigand»
mourut sans héritier entre son beau-père et sa jeune femme.
Louis-Albert-Guislain BACLER D’ALBE (1761-1824)
A Sallanches où il passe sa jeunesse, il réalise de splendides peintures, très colorées, notamment
sur la région du Mont-Blanc; il est ainsi un des premiers peintres à représenter la nature telle
qu’il la voit; et, en ce sens, il est bien le contemporain de Rousseau. Bien que vivant dans
le duché de Savoie, il est enthousiasmé par la Révolution et s’enrôle comme volontaire en
1793 pour défendre la République; il sert comme capitaine d’artillerie au siège de Lyon et
de Toulon. Nommé à l’Armée des Alpes, il y rencontre Bonaparte en 1795, qui le nomme
adjoint à l’adjudant major du parc d’artillerie. Lui et le futur général en chef ne se quitteront
plus. Le 3 septembre 1796, il est promu officier géographe, car Bonaparte, impressionné par
la qualité de ses dessins et de ses relevés, lui demande de réaliser les plans de la côte, de Nice à
Savone, et d’enseigner le dessin pour effectuer des tracés et les plans des fortifications.
En 1797, il réalise une carte de la péninsule (30 feuilles) qu’il finance lui-même, l’armée n’ayant
pas de budgetpour cela; ces cartes sont dérobées par l’armée autrichienne, rendues après le trai-
té de paix de Campoformio. L’ouvrage parait en 1802 en 52 feuillessous cet intitulé : «Carte
du théâtre de la guerre en Italie lors des premières campagnes de Bonaparte». Plus qu’utile dans
l’élaboration de plans topographiques, il se distingue aussi par son courage au cours de la ba-
taille du pont d’Arcole, bataille qu’il reproduit dans une œuvre ambitieuse. De cette campagne,
il immortalise aussi les batailles de Rivoli, de Lodi, et le passage du Pô à Plaisance, dans de
Bonaparte et son état-major à la bataille d’Arcole.
(Peintue de Bacler d’Albe).
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Joseph Marie DESSAIX (1764-1834)
Médecin à Thonon puis Turin, il vient exercer à Paris à la veille de la Révolution; et dès
1789, il prend partie pour les idées nouvelles, entre dans la Garde nationale et retourne à
Thonon en 1791, pour y faire germer les nouvelles idées. Il repart à Paris en 1792, pour éviter
une condamnation en Savoie, puis devient capitaine de la Légion des Allobroges. Quelques
jours plus tard, il participe à l’attaque des Tuileries, le 10 août et devient chef de bataillon de
la Légion des Allobroges.
De 1793 à 1797, il participe aux principales guerres de cette époque, sans mérite particulier
mais non sans enthousiasme, et il est fait prisonnier à Rivoli, ce qui lui vaudra sept mois d’exil
en Hongrie, avant d’être échangé.
A sa libération, il retourne en Italie en tant que chef de brigade de la 27ème légère. En 1798, il
est élu au Conseil des 500, comme député du Mont Blanc.
Opposé au 18 brumaire, Dessaix se retrouve exclu de la représentation nationale, mais reçoit
un nouveau commandement dans l’armée en Suisse, puis à l’armée Gallo-Batave; il se retrouve
à Hanovre en 1803, où il obtient sa promotion de général de brigade.
L’année suivante, au camp d’Utrecht, il prend le commandement de la 1ère brigade de la 1ère
division du général Marmont. Quand la guerre éclate en 1805, son unité est devenue une
partie du 2ème corps de la Grande Armée et combat devant Ulm.
Il passe ensuite à l’armée d’Italie, dans la division Broussier, où on lui donne le commandement
de la 2ème brigade, en avril 1809, avec laquelle il fera toute cette campagne d’Italie, sous l’autorité
du Vice Roi; campagne d’abord difficile puis victorieuse, réussissant à, une fois de plus, bouter
hors de la péninsule, cette Autriche qui ne fut jamais acceptée par la population; commandant
l’avant-garde de l’Armée, Dessaix est blessé de 2 coups de feu au combat de Venzone sur le
Tagliamento. Il commande de nouveau l’avant-garde reformée le 7 mai, combat à la bataille
de la Piave, est vainqueur sur la Livenza, et combat avec fougue à Villanova, Venzone, Tarvis,
San Michele, toujours sous les ordres de la division du général Broussier.
Blessé à Wagram, il est promu général de division, en juillet 1809.
Nommé commandant de la 2ème division du 4ème corps sous Masséna à l’armée d’Allemagne,
ensuite de la 1ère division sous Oudinot à l’armée de Brabant, puis chef d’une division au corps
d’observation de Hollande jusqu’en 1811, enfin commandant de la 4ème division de l’armée
d’Allemagne sous Davout, période où il est récompensé du titre de grand officier de la Légion
d’Honneur.
Il participe à la campagne de Russie où il est blessé à Mohilev et il a le bras fracassé par un
biscaïen à la Moskowa. Il commande encore, cependant, une division en Prusse jusqu’en
1813, mais malade il rentre dans ses foyers. Pourtant sa carrière militaire n’est pas terminée,
car, patriote, et ne se sentant en rien piémontais (rappelons que la Savoie n’était pas française
avant 1790), il est nommé commandant de la Garde nationale du Mont Blanc, début 1814,
et il force les troupes de la coalition à évacuer une très grande partie de la Savoie, gagnant par
son courage le surnom de Bayard du Mont Blanc.
En 1815, il commande la 19ème division militaire à Lyon, puis le 6ème corps d’observation à
Chambéry; il s’empare de Carouge, mais est contraint de signer l’armistice.
Arrêté en mai 1816, relâché en septembre de la même année, il se retire à Fernay-Voltaire, et
meurt à Marclaz, en 1834.
Le général Desaix à la bataille de Tarvisio
en 1809 ; derrière lui un dragon
de la Garde royale italienne
tenant un drapeau autrichien,
un officier d’état-major,
un prisonnier autrichien,
un officier d’ordonnance.
Et chevau-légers polonais
du 7ème régiment, 1813
(Anne SK Brown military collection).
76 77
Lazare HOCHE (1768-1797)
Déjà dans l’armée depuis 1784 dans les Gardes Françaises, dès la Révolution il est donc très
vite remarqué par ses chefs, à la fois par son expérience militaire et sa culture. En 1793 il
reçoit le commandement de Dunkerque qu’il défend brillamment contre les Anglais. Il est
rapidement promu général de brigade, puis général de division la même année.
En 1793, général en chef de l’armée de Moselle, il est confronté aux Prussiens de Brunswick
et aux Autrichiens de Wurmser, lorsqu’ils envahissent l’Alsace. Avec une armée inférieure
en nombre, Hoche lance une contre-offensive en attaquant le général autrichien Hotze à
Wœrth et Frœschwiller. Hoche harangue et stimule ses soldats et, à la baïonnette, vétérans et
volontaires, tous s’élancent et s’emparent des redoutes. Le corps de Hotze est mis en déroute
et pendant trois jours, du 22 au 25 décembre, ses lieutenants chassent les Prussiens, obligés
de se retirer.
Les cuirassiers d’Hautpoul à Eylau. Hoche s’apprêtant à traverser le Rhin en 1793.
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1791, il quitte Epinay, pour s’engager en août 1792 au 9ème bataillon des Fédérés Nationaux,
où il participe aux premières guerres de la Révolution.
Il s’y distingue notamment à Jemappes, où il reprend à l’ennemi le drapeau du bataillon.
Dénoncé, destitué, comme tant d’autres - donc à tort -, puis réintégré à l’armée du Nord, il
participe à la bataille de Fleurus; puis il est blessé à Maubeuge et laissé pour mort à Mons; il
s’empare du pont de Limbourg, où il est de nouveau blessé.
Nommé chef de bataillon en 1796, il commande alors un bataillon de grenadiers pendant la
campagne d’Allemagne; et il est encore blessé à Wurtzbourg, en Bavière.
Il est ensuite intégré à la division Bernadotte, dont il sera l’aide de camp jusqu’en 1802. Il
participe à la campagne d’Italie en 1796-1797; puis en 1800, il est sévèrement blessé au
village de Schout (Hollande), en repoussant un corps d’Anglo-Russes.
Il est sous-chef d’état-major de Bernadotte, lors de la bataille d’Austerlitz et il peut y cueillir
sa part de lauriers.
Promu général de brigade le 10 février 1806, il prend le commandement d’une brigade de la
1ère division du 1er corps lors de la campagne de Prusse. Il prend une part active à la bataille
d’Iéna, puis, à la poursuite de l’armée prussienne, il est le premier à traverser la Saale où il
culbute l’armée du prince de Wurtemberg; et finalement il pénètre en vainqueur dans Lübeck.
Nommé chef d’état-major général du 1er corps par Bernadotte, celui-ci est blessé le 6 juin
1807, dans une escarmouche; il est remplacé par le général Victor et c’est sous ses ordres que
le 1er corps remporte la victoire de Friedland, ce qui permet à Victor de recevoir son bâton de
maréchal.
Ainsi, en janvier 1808, le 1er corps, toujours commandé par Victor, est désigné pour
l’expédition d’Espagne et le général Maison se voit confier le commandement d’une brigade
de la 2ème division. Au cours de cette campagne, il se distingue, en novembre 1808, à la
bataille d’Espinosa puis il est blessé à l’attaque de Madrid, où une balle lui fracasse le pied et
le contraint à rentrer en France.
En 1809, remis de sa blessure, Maison retrouve le maréchal Bernadotte qui commande l’armée
de l’Escaut, alliée aux Hollandais pour repousser les Anglais, qui ont envahi l’île de Walcheren.
Après la reconquête de l’île, il exerce plusieurs commandements civils et militaires, dont celui
du département de la Lippe issu de l’ex-duché de Berg et celui du camp d’Utrecht.
Il revient à la Grande Armée et il est promu général de division en août 1812. Il prend le
commandement de la 16ème division du 5ème corps jusqu’en décembre 1813. Il participe à la
bataille de Lützen, où après une journée de combats intenses, les forces prussiennes et russes
battent en retraite, permettant ainsi à la Grande Armée de conserver les ponts franchissant
l’Elster, que l’ennemi voulait détruire.
Les 20 et 21 mai, il repousse à Bautzen la charge de six colonnes de la cavalerie prussienne.
Enfin, bien que blessé aux combats de Wachau qui précèdent la bataille de Leipzig, il est présent
à son poste et de nouveau blessé dans la plus grande de toutes les batailles napoléoniennes.
Maison reçoit en janvier 1814 le commandement du 1er corps de l’armée du Nord, chargé de
couvrir la Belgique et le port d’Anvers. L’infériorité numérique dans laquelle il se trouve ne lui
permet pas de résister à la pression des coalisés et il décide de rentrer sur Paris à marche forcée.
A Quiévrain, il est informé de l’abdication de l’Empereur. Il conclut un armistice et gagne
Lille, où prend fin sa carrière de soldat napoléonien. En effet, au retour de l’île d’Elbe, Maison
reste fidèle au roi; mais à la seconde Restauration, chargé avec d’autres, de juger le maréchal
Ney, il se déclarera incompétent, sauvant ainsi son honneur.
François Séverin MARCEAU-DESGRAVIERS (1769-1796)
Fils de procureur, il est destiné à une carrière d’avocat; mais sa vocation pour l’armée est plus
forte et il s’engage dans un régiment d’infanterie à 16 ans. Officier en 1791 dans le bataillon
des volontaires d’Eure-et-Loir, il obtient en 1792 son intégration dans l’armée régulière
comme lieutenant de cavalerie.
Le général Marceau
(Anne SK Brown
military collection).
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Georges MOUTON (1770-1838)
Les premières années de sa vie, c’est du Victor Hugo: famille pauvre et pléthorique, caractère
ambitieux, puissance athlétique, patriotisme, etc… C’est ainsi qu’à 26 ans, alors qu’il n’avait
reçu que l’instruction de la rue et des champs de bataille - ce qui, certes, peut être valorisant
en 1796 - il est colonel sous Meynier à l’armée d’Italie.
Affecté à la 60ème demi-brigade, il participe aux opérations autour de la forteresse de Mantoue.
En mai 1797, Joubert le prend comme aide de camp. En tant que chef de la 99ème demi-
brigade, il est affecté à l’armée de Rome; puis de décembre 1799 à avril 1800, il se bat
pour la défense de Gênes, dans un combat qui semble à tous désespéré, mais qui, avec Soult
et Masséna, s’avère finalement vainqueur. Gravement blessé par deux fois, il est rapatrié en
France. Soult écrit de lui à Bonaparte: «Il n’est pas possible d’être plus brave.»
En 1805, nommé général de brigade, Napoléon le prend comme aide de camp et il le restera
jusqu’à la fin de l’Empire, malgré le refus qu’il avait opposé l’année d’avant, un peu révulsé pas
les fastes du Sacre. Il se montre toujours franc et direct. «Celui-là n’est pas un flatteur» dira
l’Empereur à Caulaincourt. Mais il est également discipliné et loyal, organisateur remarquable
et méticuleux.
A la fin de 1807, il obtient le grade de général de division et le rang d’inspecteur général.
En 1808, en Espagne, sa division remporte les batailles de Rio-Secco et de Burgos, mettant la
main sur cinquante neuf canons.
En 1809, en Autriche, après la manœuvre savante d’Abensbergq et la victoire d’Eckmühl,
Mouton va se distinguer à Aspern, avec deux bataillons de l’infanterie de la Jeune Garde: il
s’empare du village et se retrouve immédiatement encerclé; il reçoit le renfort de deux autres
bataillons, ceux de Rapp, autre aide de camp de l’Empereur; et tous deux repoussent les
Autrichiens de Rosenberg. Ce qui vaudra à Mouton le titre de comte de Lobau.
Ensuite, Mouton participera à toutes les campagnes; mais le plus souvent comme aide major
général, c’est-à-dire occupé à l’organisation de l’armée, tâche obscure mais indispensable, où
il saura montrer tout son talent.
Régis-Barthélemy MOUTON DUVERNET (1770-1816)
Né au Puy en Velay, il s’engage à 15 ans comme soldat dans le régiment de la Guadeloupe
et il sert encore dans ce régiment en 1791. Puis il s’engage comme volontaire en décembre
1791, à l’armée du Gard et il se trouve capitaine adjudant-major au siège de Toulon en 1793.
Capitaine à la 117ème demi-brigade de bataille en 1794, unité incorporée dans la 70ème de ligne,
en 1796. Il y fait les campagnes d’Italie et il se distingue à Arcole, en novembre 1796, où il est
blessé d’un coup de feu qui lui fracture la jambe droite.
Aide de camp du général Chambarlhac en 1797, il est ensuite adjoint aux adjudants généraux
et employé auprès de l’adjudant général Gareau en 1799; puis il est nommé par le général
Moreau chef de bataillon à la suite de la 75ème, en 1799. Confirmé chef de bataillon, aide de
camp du général Gareau en 1800, il est envoyé avec lui à Malte: il y est fait prisonnier par les
Anglais au début de 1800.
Il sert à nouveau en Italie, en 1801; puis il devient aide de camp du général Lesuire en
novembre 1802; chef de bataillon à la 3ème de ligne en 1803, il est successivement aux camps
de Bayonne, de Compiègne, puis à Boulogne jusqu’en 1805; enfin, à la Grande Armée, il est
major du 64ème de ligne en avril 1806.
Il se retrouve colonel du 63ème de ligne à la place de Lacuée; puis il part servir en Espagne,
où il est nommé général de brigade en 1811; il en revient général de division en 1813, pour
faire avec courage et distinction la campagnes de 1813 en Saxe. Prisonnier de guerre à la
capitulation de Dresde, il rentre de captivité en 1814, pour commander à Valence la 2ème
subdivision de la 7ème division militaire.
Il se joint à Napoléon au retour de l’île d’Elbe; il est envoyé en mission extraordinaire dans
son département de la Haute-Loire et il accompagne Grouchy à Lyon. Il est ensuite chargé par
Suchet du commandement des départements de l’Ardèche, du Cantal, de la Haute-Loire, de
la Loire et du Puy de Dôme. Il est nommé représentant de la Haute-Loire pendant les Cent-
Jours en mai 1815, où il appuie toutes les mesures qui ont pour but de sauver l’indépendance
nationale. Gouverneur de Lyon en juillet 1815, il y montre beaucoup de vigueur, mais aussi
de prudence et de modération. Il s’oppose au retour des Bourbons, même après Waterloo, où
il est présent et aurait dû soutenir l’offensive du maréchal Ney.
L’ordonnance du 24 juillet 1815 en fait un traître au roi, passible du conseil de guerre. Il se
cache alors chez un ami royaliste; puis pensant les esprits apaisés, il réapparaît et se constitue
prisonnier auprès du préfet de la Loire. Le conseil de guerre le condamne à mort le 15 juillet
1816. Sa femme essaie en vain d’obtenir sa grâce auprès du roi; mais il est fusillé le 27 juillet
1816, chemin des Etroits, à Lyon.
Deuxième régiment de
chevau-légers napolitains,
sous Murat.
(Anne SK Brown
military collection).
T
irage limité à 150 exemplaires
tous numérotés
C
oret de fort grammage
I
llustrations inédites
G
rand format 240 x 320 mm
D
eux tomes de 240 pages chacun
P
apier couché 150 gr. semi-mat
R
eliure en soie d’Orient, signet, tranche l,
gardes en couleur, étiquette dans bossage