injecteurs commercialise
´s(Tableau 2). La jet-ventilation transtra-
che
´ale pre
´sente l’avantage d’e
´viter les manœuvres de laryngosco-
pie, empe
ˆchant ainsi d’e
´ventuelles le
´sions muqueuses pre
ˆtant a
`
confusion avec de ve
´ritables atteintes pathologiques. Cette
technique est par ailleurs particulie
`rement adapte
´e en cas de
difficulte
´s d’intubation [25]. De larges e
´tudes incluant plusieurs
centaines de patients ont montre
´qu’elle e
´tait facile a
`utiliser
moyennant une formation initiale [10,24,26] ; cela concerne
e
´galement la chirurgie larynge
´e par laser [27].Lane
´cessite
´de
contro
ˆler la FiO
2
a
`un niveau infe
´rieur a
`40 % est la me
ˆme en jet
ventilation qu’en ventilation conventionnelle. L’ignition des gaz
inspiratoires impose l’arre
ˆt imme
´diat de la ventilation. Les
emphyse
`mes sous-cutane
´s et les pneumome
´diastins ne sont pas
rares. Les gaz injecte
´s passent dans ces espaces soit par l’orifice
cutane
´et l’emphyse
`me sous-cutane
´est d’importance variable soit
par une plaie trache
´ale a
`l’extre
´mite
´distale du cathe
´ter et
l’emphyse
`me me
´diastinal pre
´domine (douleur thoracique). Ces
complications sont be
´nignes quoique parfois impressionnantes.
Les pneumothorax lie
´sa
`une surpression par obstruction des voies
ae
´riennes [24] sont parfois compressifs ; lorsqu’ils sont en relation
avec un emphyse
`me me
´diastinal, ils ne ne
´cessitent pas habituelle-
ment de drainage.
En chirurgie ORL ou maxillo-faciale, la ventilation transtra-
che
´ale permet d’e
´viter souvent la trache
´otomie chez des patients
dont le management des voies ae
´riennes est complexe en cours de
proce
´dure [28] ou de fac¸on prophylactique [29] ou me
ˆme en
situation de sauvetage d’une asphyxie par une volumineuse
tumeur glottique [30].
La jet-ventilation s’est ave
´re
´e utile au cours de certaines
chirurgies larynge
´es et sous larynge
´es : chirurgie reconstructive de
la filie
`re laryngo-trache
´ale, re
´section de ste
´nose trache
´ale, fistule
trache
´o-œsophagienne [1]. Dans tous les cas, la protection des
voies ae
´riennes vis-a
`-vis de l’inhalation (sang ou liquide digestif)
n’est pas assure
´e.
L’obstruction des voies ae
´riennes supe
´rieures par un obstacle
sus ou sous glottique est e
´galement une indication de jet
ventilation [31] ; la mise en pression positive des voies ae
´riennes
supe
´rieures permet l’augmentation du calibre de la glotte,
favorisant ainsi sa visualisation. Dans ce contexte difficile [17],
la ventilation transtrache
´ale ne remplace pas la trache
´otomie sous
anesthe
´sie locale qui reste indique
´e surtout apre
`se
´chec du
traitement me
´dical : ae
´rosol, corticoı
¨des, antibiotiques et vaso-
constricteur. Elle est utile pour maintenir l’oxyge
´nation au cours
des trache
´otomies de
´licates techniquement ou par manque de
coope
´ration du patient [32],la
`ou
`l’intubation sous fibroscope est
contre-indique
´e[33]. L’utilisation de la jet-ventilation dans ces
situations critiques requie
`re ne
´anmoins de l’expe
´rience.
Dans certains cas, la ponction peut s’ave
´rer difficile pour des
raisons anatomiques (œde
`me cervical, scle
´rose ou goitre). La
lecture du scanner cervical est utile [33] et la ponction trache
´ale
sous anesthe
´sie locale est une mesure de prudence apre
`s
information du patient. Les contre-indications de la ponction
intercricothyroı
¨dienne sont rares : infection cutane
´e ou sous-
cutane
´s au regard de la ponction et intubation re
´cente car les
e
´ventuels granulomes postintubation sont situe
´s dans cette zone. Il
est pre
´fe
´rable d’e
´viter de piquer en zone tumorale lorsque la
tumeur larynge
´e a une extension sous glottique. Ne
´anmoins, ce
risque potentiel s’efface en cas de jet-ventilation de sauvetage.
La chirurgie larynge
´e au laser est un re
´el sujet de de
´bat. A
`notre
connaissance, seul un travail de type enque
ˆte a compare
´
l’intubation et la jet ventilation au cours de la chirurgie laser du
larynx [27]. Dans cet article, la complication principale de la jet-
ventilation est le pneumothorax ou
`le pronostic vital n’a jamais e
´te
´
mis en jeu (mais les dispositifs de jet ne disposaient pas de syste
`me
de protection vis-a
`-vis de la surdistension pulmonaire). Il faut e
ˆtre
particulie
`rement attentif a
`l’endommagement du cathe
´ter par le
faisceau, source de difficulte
´s de ventilation, d’emphyse
`me sous-
cutane
´ge
´ant et de pneumothorax. En revanche, le feu trache
´al est
une complication rare mais grave lorsque l’intubation a e
´te
´choisie.
Me
ˆme si l’utilisation de sonde spe
´cifique au laser limite le risque,
elle ne le supprime pas comple
`tement. Le seul de
´ce
`s de cette se
´rie
e
´tait justement lie
´a
`une sonde d’intubation qui s’e
´tait enflamme
´e
pendant la chirurgie.
4.1.2. Pe
´diatrie
Au cours de l’endoscopique pe
´diatrique interventionnelle, la jet
ventilation apporte un plus inde
´niable par rapport aux autres
techniques de ventilation : liberte
´du champ ope
´ratoire, immo-
bilite
´, continuite
´du geste et e
´vacuation de la fume
´e du laser par le
flux expiratoire. Selon une e
´tude ame
´ricaine, l’utilisation de la jet
est en constante progression et concerne actuellement 25 % des
enfants traite
´s pour papillomatose larynge
´e[34]. En revanche cette
technique engendre plus de proble
`mes que la ventilation
conventionnelle. Elle ne devrait se pratiquer que dans des centres
de
´die
´s et sa pratique re
´serve
´ea
`quelques anesthe
´sistes et ORL
entraine
´s[23]. Ses principales indications sont la laryngomalacie,
l’he
´mangiome sous-glottique, la papillomatose larynge
´e et l’uti-
lisation du laser en microchirurgie larynge
´e. L’utilisation d’un
ventilateur de jet muni d’un seuil de pression te
´le
´-expiratoire est
obligatoire, la jet manuelle est dangereuse chez l’enfant. En
pe
´diatrie, une seule e
´quipe a de
´veloppe
´et publie
´la jet sus-
glottique de
´livre
´par un ventilateur spe
´cifique de
´livrant deux
insufflations simultane
´es l’une a
`haute et l’autre a
`basse fre
´quence
via deux injecteurs inte
´gre
´s au microlaryngoscope (superimposed
high-frequency jet ventilation). Ils ne rapportent aucune compli-
cation [35].
Il existe tre
`s peu d’injecteurs de jet de
´die
´sa
`la pe
´diatrie :
pour la voie transtrache
´ale, le cathe
´ter de Ravussin
TM
18G [36] ;
en voie transglottique, la plus utilise
´e, le cathe
´ter COOK
TM
pe
´diatrique creux. Le plus petit fait 2,5 mm de diame
`tre externe
et peut e
ˆtre utilise
´de
´ja
`chez le nourrisson. En l’absence de
mate
´riel de
´die
´, chez le petit enfant, on utilise un cathe
´ter veineux
central ou une sonde ure
´te
´rale 8 french [37].
L’enfant en dessous de cinq ans a une compliance pulmonaire
plus basse et des re
´sistances bronchiques plus e
´leve
´es que l’adulte.
Par conse
´quent, la pression d’insufflation doit e
ˆtre plus e
´leve
´eetle
temps expiratoire prolonge
´. La mise en marche de la jet se fait avec
une PTE re
´gle
´e entre 1 et 4 cmH
2
O, un temps inspiratoire entre
20 et 30 %, une pression de travail de 0,1 bar que l’on augmente
progressivement jusqu’a
`0,03 bar.kg-1 [35] et une fre
´quence basse
(60 cycles par minute) a
`augmenter e
´galement sous e
´troite
surveillance clinique [23]. La fre
´quence typique est comprise entre
200 et 300 cycles par minute ce qui permet de re
´duire la pression
d’insufflation.
Le monitoring spe
´cifique concerne la surveillance clinique de la
respiration, la pression te
´le
´-expiratoire du ventilateur et le
monitoring transcutane
´du CO
2
qui est tre
`s fiable chez l’enfant
[38]. L’utilisation d’un syste
`me de re
´chauffement externe de
l’enfant ou interne des gaz insuffle
´s est indispensable.
La principale complication est le barotraumatisme lie
´a
`
l’obstruction de la filie
`re larynge
´e : laryngospasme ou toux sur
profondeur d’anesthe
´sie et/ou curarisation insuffisante, tampon
chirurgical etc.
4.2. Anesthe
´sie en chirurgie trache
´ale
Les indications concernent essentiellement la de
´sobstruction
de la trache
´e au laser ou
`la proble
´matique est assez comparable a
`
celle de la pathologie larynge
´e. Le syste
`me d’injection est diffe
´rent
puisque le gaz est injecte
´le plus souvent a
`travers le canal late
´ral
J.-L. Bourgain et al. / Annales Franc¸aises d’Anesthe
´sie et de Re
´animation 29 (2010) 720–727
724
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