Les éléments d’une matrice stochastique appartiennent donc à l’intervalle [0,1]. Il n’est pas très
utile de s’appesantir sur les matrices stochastiques en soi. Voici une propriété simple :
Exercice 1 Démontrer que toute les puissances d’une matrice stochastique sont des matrices
stochastiques. △
Solution : On démontrera que le produit de deux matrices stochastiques de même taille est
une matrice stochastique puis on fera une récurrence.
Définition 2 Soit X= (X0, X1, . . . , Xn, . . .)une suite de variables aléatoires à valeurs dans
l’ensemble E= (1,2, . . . , t). On dit que Xest une chaîne de Markov d’espace des états E,
de loi initiale L0sur Eet de matrice de transition T,Tétant une matrice stochastique (t×t)
dont les coefficients seront notés p(·,·)si
3L0est la loi suivie par X0,
3quel que soit l’entier n>0et quels que soient les états i0, i1, . . . , in−1, i et jtels que
P(X0=i0, . . . , Xn−1=in−1, Xn=i)>0,
P(Xn+1 =j/X0=i0, . . . , Xn−1=in−1, Xn=i)=p(i, j).(1)
•La condition P(X0=i0, . . . , Xn−1=in−1, Xn=i)>0assure évidemment que la probabilité
conditionnelle (1) a bien un sens.
•p(i, j), élément générique de la matrice de transition Ts’appelle probabilité de transition de
l’état ià l’état j. (2) nous dit que p(i, j)est une probabilité conditionnelle (si iest un état visité,
c’est à dire s’il existe un instant ntel que P(Xn=i)>0, ce que l’on peut évidemment toujours
supposer). Ce n’est pas une probabilité sauf si l’on se réfère à la notion de loi conditionnelle.
La terminologie est trompeuse.
•On devrait évidemment se poser le problème de l’existence de tels objets mathématiques.
C’est trop difficile pour ce papier, voir [4], pp. 127-128 : Chaînes de Markov homogènes.
La propriété de Markov - égalité (1) - porte sur un conditionnement par l’instant présent (l’ins-
tant n) et tous les instants passés, s’il y en a (si n>1). Voici une propriété de conditionnement
par l’instant présent seulement :
Théorème 1 Soit Xune chaîne de Markov d’espace des états E, de loi initiale L0sur E
et de matrice de transition T. Alors, quels que soient les états i,jet l’entier n>0tels que
P(Xn=i)>0,
P(Xn+1 =j/Xn=i)=p(i, j).(2)
Au lieu du théorème 1, nous allons plutôt démontrer le théorème plus général 2, dans lequel on
conditionne par le présent (l’instant n) et une partie quelconque du passé.
Théorème 2 Soit Xune chaîne de Markov d’espace des états E, de loi initiale L0sur Eet de
matrice de transition T,n, n1, . . . , np, où p>0, des instants tels que 06n1<· · · < np< n,
i1, . . . , ip, i des états tel que PXn1=i1, . . . , Xnp=ip, Xn=i>0. Alors,
PXn+1 =j/Xn1=i1, . . . , Xnp=ip, Xn=i=p(i, j).(3)
Nous ferons dériver le théorème 2de l’importante règle de multiplication des probabilités le
long d’un chemin.
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