Chapitre 12 : le phénotype immunitaire au cours de la vie. 1. La

Chapitre 12 : le phénotype immunitaire au cours de la vie.
A la naissance, un individu possède des lymphocytes B et des lymphocytes T qui lui sont
propres. C’est son phénotype immunitaire.
Ce phénotype immunitaire évolue au cours de la vie au gdes expositions avec les
antigènes.
Certaines maladies infectieuses infantiles dont on a été victime ne se contractent pas une
deuxième fois. Une immunité durable a donc été acquise après une primo-infection, cette
particularité est permise par la mise en « mémoire » de l’antigène lors du premier contact.
C’est sur ce principe que repose la vaccination.
Problèmes : Quel est le principe de la vaccination ? Comment évolue le phénotype
immunitaire d’un individu au cours de sa vie ?
1. La vaccination : une évolution artificielle du phénotype immunitaire.
A. Les réponses primaires et secondaires.
Lors du premier contact avec un antigène, on observe un délai de 8 jours environ avant la
production d’anticorps et de LTc par l’organisme, c’est la réponse primaire. Celle-ci est donc
lente, quantitativement peu importante et d’une durée courte.
Lors du 2ème contact avec le même antigène, le délai de réponse est beaucoup plus court (2
jours) et la production d’anticorps est beaucoup plus forte. C’est la réponse secondaire.
Celle-ci assure une protection d’une durée bien plus longue.
En effet, suite au premier contact avec un Ag, le système immunitaire développe une
mémoire immunitaire qui lui permettra, lors d’une infection par le même Ag, de répondre de
façon plus rapide et plus efficace, et donc de ne pas déclarer la maladie.
Cette réponse secondaire repose sur la présence de Lymphocytes mémoires.
B. Les mécanismes de la mémoire immunitaire.
Lors de la réponse primaire, on observe la production de lymphocytes mémoires (B, T4 et
T8) spécifiques de l’antigène auquel ils ont été confrontés.
Ces cellules sont plus nombreuses que les cellules du clone avant infection. D’une durée de
vie plus longue (souvent plusieurs années à dizaines d’années), elles circulent dans le sang et
dans la lymphe ce qui les rend disponibles à tout moment pour répondre plus rapidement à
une nouvelle infection.
Ainsi, lors de la réponse secondaire, on observe une mobilisation des lymphocytes mémoires
ayant déjà été en contact avec le même antigène. Ils se dirigent vers le lieu de l’infection. Les
étapes de prolifération, différenciation sont bien plus rapide et très amplifiées.
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TP 20 : L’évaluation d’une immunisation : le Test ELISA
C. La vaccination : une mise en mémoire.
1. Le principe
L’immunité acquise naturelle peut être reproduite naturellement par l’administration d’un
vaccin.
Celle-ci consiste en l’introduction dans l’organisme de tout ou une partie d’un agent
pathogène rendu inoffensif mais gardant un pouvoir immunogène.
Cette introduction provoque une réaction immunitaire protectrice (réponse primaire) pour
l’organisme et permet la production de cellules à mémoire.
A la suite de la vaccination (ou lors d’un rappel), une exposition de l’organisme au
microorganisme provoque une réponse immunitaire de type secondaire plus rapide et plus
efficace que la réponse primaire et qui élimine l’agent pathogène.
Les vaccins classiques sont des préparations contenant des micro-organismes tués, des
extraits microbiens ou bien des micro-organismes vivants (ou leurs toxines) atténués par des
traitements physiques ou chimiques.
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2. Le rôle des adjuvants.
Un adjuvant immunologique est une substance qui - quand elle est administrée (avalée,
inhalée, injectée...) conjointement avec un antigène - stimule, active, prolonge, renforce ou
module le système immunitaire, bien que cette substance n'ait pas elle-même et en soi de
vertu antigénique.
Les adjuvants sont de nature diverses mais on distingue deux grandes catégories :
Ceux qui favorisent la biodisponibilité des Antigènes sur le lieu de l’injection par
exemple on utilise des émulsions à base d'huile avec un stabilisant.
Ceux qui activent l'immunité innée en stimulant ses cellules par leurs récepteurs
PRR. Or l’activation de l’immunité innée est indispensable pour activé l’immuni
adaptative.
C’est le cas des aluns ou sels d'aluminium. La fixation sur les récepteurs PRR induit la
production de cytokines qui permet le recrutement des LB et des LT sur le lieu de
l’infection.
Rq. Les adjuvants font aujourd’hui beaucoup débat notamment à cause de l’aluminium entrant dans leur
composition. Le rôle éventuel que jouerait l’aluminium vaccinal dans le développement de troubles
neurologiques dégénératifs ou de maladies auto-immunes est à la source d’interrogations, qui ont très
récemment conduit un groupe de députés de l’Assemblée nationale à réclamer un moratoire sur les vaccins
contenant de l’aluminium.
Néanmoins, il s’avère qu’à ce jour aucune preuve directe de toxicité neurologique imputable à l’aluminium des
adjuvants n’a pu être fournie
Sans « adjuvant », de nombreuses molécules étrangères au soi sont peu ou pas immunogènes. Les adjuvants
restent indispensables à la plupart des vaccins.
2. L’évolution du phénotype immunitaire.
Le phénotype immunitaire
correspond à l’ensemble
des caractères observables,
impliqués dans les
réactions immunitaires. Il
représente donc les
potentialités du système
immunitaire à se défendre
à un moment donné contre
tous les antigènes
possibles.
Il peut se définir:
au niveau de l'organisme (phénotype macroscopique): séropositivité
au niveau cellulaire (phénotype cellulaire): clones de LB et de LT; LB mémoires; LT
mémoires; plasmocytes; Ltc
au niveau moléculaire (phénotype moléculaire): présence de tel anticorps circulants;
présence de tel récepteur T ou B
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A. Une diversité remarquable du répertoire immunitaire.
Grâce à des mécanismes génétiques originaux, l’organisme produit des lymphocytes T et B
d’une infinie diversité : c’est le répertoire immunologique formé des anticorps (circulants
ou membranaires des LB) et des récepteurs membranaires des LT.
Parmi les cellules immunitaires, la très grande majorité, notamment celles qui sont
potentiellement dangereuses pour l’organisme (« auto-réactives »), sont éliminées.
Cf. Chapitre 11 : 5ème partie.
B. Une interaction entre génotype et environnement.
Le phénotype immunitaire évolue au cours de la vie. En effet, en fonction des contacts avec
différents antigènes au cours de la vie d’un individu, que ces contacts soient naturels ou
artificiels (vaccination), certains clones de lymphocytes seront sélectionnés ce qui entrainera
une augmentation de leur population et la production de
Lymphocytes mémoires.
Il y a donc bien une modification des cellules impliquées
dans la défense de l’organisme. Le phénotype
immunitaire s’est bien modifié.
Rq. L’augmentation du nombre d’individus vaccinés contre un
pathogène au sein d’une population assure la protection de la
population entière. Cette stratégie vaccinale adoptée sous forme de
vaccinations obligatoires ou incitatives a permis de faire disparaître
complètement certains virus comme la variole (dernier cas
enregistré en 1977 en Somalie) ou de diminuer l’incidence de
certaines maladies comme la rougeole par exemple.
Toutefois, cette protection ne dure que tant que les nouveaux
individus d’une population sont vaccinés et que les adultes subissent
des rappels réguliers. Toute diminution de la couverture vaccinale
peut entraîner une résurgence de maladies devenus rares.
Bilan :
Avant la naissance: ni l'embryon, ni le fœtus n'ont un système immunitaire fonctionnel. A
partir du 3° mois de grossesse, le phénotype immunitaire du fœtus est le résultat d'une
immunité passive (transfert d'anticorps de la mère vers le fœtus via le placenta).
Après la naissance, le phénotype immunitaire est le résultat :
- De l'immunité passive: les anticorps maternels vont protéger l'enfant pendant les premiers
mois de sa vie. Ils disparaîtront progressivement.
- De la mise en place du système immunitaire de l'enfant qui devient fonctionnel grâce à des
mécanismes génétiques originaux (l'organisme produit des LB et des LT d'une infinie
diversité); Ce système génétique particulier est à l'origine de la variabilité du phénotype.
Cela concerne le répertoire immunologique.
- De la mise en place naturellement de l'immunité adaptative: l'enfant rencontre des Ag
présents dans son environnement, l'Ag qui a réussi à franchir les barrières naturelles est à
l'origine de la sélection d'un clone de LB, de LT4 et/ou de LT8 pré-cytotoxiques.
Tout au long de sa vie, l'enfant sera confronté en permanence aux différents Ag présents
dans son environnement.
Ce système génétique particulier est à l'origine de la variabilité du phénotype. L'évolution
du phénotype immunitaire récapitule ainsi l'histoire des contacts antigéniques d'un
individu.
- De la mise en place artificielle de l'immunité acquise: le phénotype immunitaire peut être
volontairement modifié en provoquant une immunisation active, à titre préventif, par la
vaccination.
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