Nous poursuivons dans ce numéro la présentation
d’un document du Père Giovanni Salerno du 30 mars
1996 sur notre spiritualité mariale.
Pourquoi invoquons-nous la Vierge Marie
comme «Mère des Pauvres du Tiers-Monde»
Amour spécial de la Vierge Marie pour les
pauvres. Nous venons de voir combien Dieu aime
les pauvres d’une manière spéciale, au point de
pouvoir affirmer que pour Lui, les pauvres sont
privilégiés. Voyons maintenant que la même chose
vaut pour Marie, notre Mère.
Observons, par exemple, que pour ses
messages envoyés à travers les siècles jusqu’à nos
jours Elle a toujours choisi des gens pauvres, des
personnes n’ayant aucune méthode spéciale de
prière. Il suffit de penser, par exemple, à l’indien
Juan Diego à qui la Vierge de Guadaloupe est
apparue en l53l au début de l’évangélisation du
Mexique ; à Bernadette Soubirous de Massabielle
(Lourdes, France), une pauvre petite bergère, de
santé fragile, asthmatique, qui, à 14 ans, ayant été
considérée comme retardée mentale, ne fut même
pas admise à recevoir sa Première Communion; à
Catherine Labouré (aujourd’hui célèbre pour la
Médaille Miraculeuse); et aux petits bergers de
Fatima (Portugal), la petite Jacinthe et son petit
frère François accompagnés de leur petite cousine
Lucie.
Il suffit de penser aussi à Mariette, une petite
fille d’à peine 11 ans (issue d’une famille
nombreuse, pauvre et non pratiquante) à qui la
Vierge est apparue dans le hameau de Banneux
(Belgique) entre le 15 Janvier et le 2 Mars 1933 et à
qui Elle dit : «Je suis la Vierge des pauvres » et
aussi: « Je suis la Mère du Sauveur, la Mère de
Dieu». Pensons enfin à l’apparition de la Vierge aux
deux petits bergers Maximin Giraud (ll ans) et
Mélanie Calvat (15 ans) de La Salette, petit village
français proche de Grenoble, survenue le l9
Septembre 1846. Ils étaient très pauvres et
dépourvus de toute instruction y compris religieuse.
Attardons-nous un peu plus sur un aspect très
significatif de ces apparitions de notre Sainte Mère
Marie à travers les siècles: la Sainte Vierge a
décidé d’inaugurer ses apparitions dans le Nouveau
Monde sous les traits d’une indienne, de la même
race que le peuple vaincu par les Conquérants
(Conquistadores), concluant cette extraordinaire et
inédite décision par toute une série de prodiges
dont le dernier est la mystérieuse image connue
aujourd’hui dans le monde entier sous le vocable
de Notre-Dame de Guadaloupe.
Notre-Dame avait choisi comme instrument
Juan Diego, un humble et pauvre indien, qui avait
cru à l’Évangile, avait été baptisé et s’était marié
selon le rite de la Sainte Église. Son épouse mourut
après quelques années sans avoir laissé de
descendance. Juan Diego avait reçu une instruction
religieuse par le ministère d’un saint missionnaire
qui, dans l’Ancien Mexique, était connu sous le nom
de “Motolinia”, qui en nahuatl, la langue des
Aztèques, veut dire “le pauvre”.
Motivé par l’exemple de ce prêtre, Juan Diego
mena, dans le mariage, une vie virtueuse marquée
aussi bien par la pauvreté que par la chasteté, la
crainte de Dieu, etc... À la mort de son épouse il
vécut avec son oncle Juan Bemardino, âgé
d’environ 70 ans.
Un jour de décembre, dans la matinée, Juan
Diego laissa son oncle à la maison, un peu malade
mais sans gravité, et se résolut à cheminer jusqu’à
la ville pour assister à la Sainte Messe. Il ne pouvait
imaginer ce qui allait se passer.
Sur le chemin de Cuauhtitlán, où il habitait, à
Tlatilolco, où se trouvait l’église, il lui fallait passer
par la colline du Tepeyac, et en y passant, il
entendit le chant merveilleux de toute une variété
d’oiseaux qui paraissaient avoir été rassemblés
spécialement en ce lieu. Il se rapprocha pour les
écouter quand soudain il se rendit compte qu’une
voix mystérieuse l’appelait: «Juanito, Juan
Dieguito».