Notre histoire est ponctuée de changements constitutionnels. Aucun pays d'Europe n'a eu
autant de constitutions écrites que la France.
Aucune raison impérieuse n'impose au droit d'être transcrit : possibilité
A différentes époques la volonté de codifier a été agissante.
Transcrire le droit : réaliser une grande œuvre politique. C'est placer le droit sous l'emprise
de pouvoir, en faire un monopole. Un pouvoir ne peut se désintéresser du droit. Instrument
que le pouvoir use pour plier la société. Comment se faire obéir ? En édictant un Code qui
se présente comme la perfection et en délégitimant à l'avance les tentatives de le remettre
en cause ainsi que l'autorité du pouvoir.
Codes : montre les intentions politiques de l'auteur.
Quelque que soit le temps, toutes les tentatives de fixer le droit n'ont jamais empêché son
évolution. C'est évident aujourd'hui où nous vivons : extraordinaire chaos juridique. On n'a
jamais produit autant de textes avec un niveau d’obsolescence qui n'a jamais été autant
élevé. Dans toute l'histoire romaine, on dénomme 800 lois du 8e av JC au 5e s après JC ;
1200 lois par an en France. Aucun juriste ne peut suivre l'évolution du droit aujourd'hui :
juristes spécialisés dans un domaine. Un étudiant en droit perd 50% de ce qu'il apprend :
production législative qui est tellement abondante que dans ces conditions il n'est plus
possible de maintenir les grands équilibres juridiques. Cette période s'exprime par le fait
que nous vivons l'écroulement d'un monde qui n'en finit pas d'agoniser et la gestation d'un
monde nouveau qui a du mal à naitre. -> Règles antinomiques dans notre monde. Règles
du passés qui s'écroulent; nouvelles règles qui peinent à s'imposer. Quelque chose qu'on
peut mieux comprendre en considérant notre système juridique dans une autre
perspective.
Deux manières d'exposer les règles de droit :
- Appui sur l'extension des règles de droit dans toute leur amplitude technique. On
apprend le droit à travers une exposition thématique, comme on apprend les maths.
- Appréhender le droit dans son épaisseur historique : Droit différent des maths, pas
expression pure de la raison, produit + ou - cohérent de l'histoire humaine, haut/bas,
réussites/échecs. Chaque peuple a son droit : droit = expression du génie d'un peuple.
Présentation historique du droit :
L'histoire humaine singulière est l'origine du droit.
Lorsqu'on aborde le droit, l'histoire est nécessaire.
Ce n'est pas parce qu'une règles est ancienne qu'elle est susceptible d'être critiquée et
remise en cause, et ce n'est pas parce qu'elle est nouvelle qu'elle est adaptée à nos
besoins juridiques; aucun lien intellectuel entre les deux. Nous sommes gouvernés par
des règles anciennes qui existaient dans le code justinien et certaines règles nouvelles
s'avèrent tout à fait inapplicable. L'expérience des siècles est fondamentale. Les formes
extérieures d'existence de l'humanité ont changé : innovations techniques. Elles
évolueront encore mais l'être humain est le même quelle que soit l'époque (besoins désirs
passions envies, envie de puissance et d’enrichissement) : données stables. Les remèdes
juridiques donc peuvent être utilement puisés dans les époques anciennes. Les règles
changent en permanence. Ce n'est pas parce que les règles changent que la société
évolue vraiment. Il faut que tout change pour que rien ne change. Le droit évolue sans
cesse mais l'essentiel demeure.
Mais on peut s'interroger avec beaucoup de scepticisme sur l'idée de progrès. Il y a
également des régressions. Progrès : vue de l'esprit, croyance qui est axée sur l'idée que
l'histoire humaine est orientée vers un but, une fin qui représente un mieux, idée présente
dans l'histoire de l'occident, Condorcet a écrit vers 1789 un livre Tableau des progrès de
l'esprit humain. Il montre que l'histoire humaine est orientée vers une fin, le progrès, la
civilisation. La dernière étape est la révolution française : enfantement d'un monde
nouveau. Idée retrouvée à différentes époques, 20e s (russes) pour parvenir à la société
socialiste qui permet d'arriver au communisme -> Croyances et on peut dire que le