Imagerie Moléculaire
Mis à jour le 13/08/2010 par
SFR
IMAGERIE MOLÉCULAIRE
Charles André Cuenod
Radiologie, Hôpital Européen G. Pompidou, Université Descartes Paris
Membre du Groupe de Travail SFR
-
Recherche
L'imagerie moléculaire s'affirme de plus en plus au congrès de la RSNA, où un nombre conséquent de
présentations portait le label
«
Molecular Imaging
»
. On pouvait dénombrer : 32 cours et 33 séances
scientifiques dont 20 affichaient le mot de
«
moléculaire
»
dans le titre, deux séances plénières et deux
«
special focus
»
, ainsi que 76 posters didactiques et 49 posters scientifiques. Seize de ces posters
étaient présentés dans un espace dédié à l'imagerie moléculaire nommé :
«
The Molecular Imaging Zone
»
. De grands panneaux invitaient les congressistes à aller visiter cette
«
molecular imaging zone
»
et à
découvrir les centres d'imagerie impliqués dans ce domaine. Une journée entière de symposium était
dédiée au sujet, comportant une introduction générale, une description détaillée des techniques et des
stratégies utilisables en cancérologie, cardiologie et neurologie, et une esquisse des possibles
applications futures.
Le congressiste pouvait ainsi comprendre, au travers des nombreux cours et chapitres de cours ce qu'est
l'imagerie moléculaire. Il pouvait ainsi se rentre compte que chacun en a sa propre définition. Pour les
médecins nucléaires, par exemple, c'est la médecine nucléaire qui depuis ses origines est basée sur le
métabolisme moléculaire, au point que les sociétés de médecine nucléaire se rebaptisent
«
sociétés
d'imagerie moléculaire
»
. Pour les chercheurs travaillant sur le petit animal, l'imagerie moléculaire fait
référence à la notion de multimodalité : un plateau d'imagerie moléculaire comprendra une IRM haut
champ dédiée à l'animal, un micro
-
TEP des appareils d'imagerie optique voire un micro
-
scanner et un
micro
-
SPECT. La multimodalité permettant d'étudier des phénomènes biologiques in vivo sur animal
entier et, en fusionnant les images obtenues avec les différentes modalités, obtenir une compréhension
plus complète de ces phénomènes. Pour les chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques impliqués
dans le développement des agents de contraste de demain, ciblant des pathologies ou des structures
spécifiques, leurs travaux appartiennent au domaine de l'imagerie moléculaire. Enfin, pour les
chercheurs étudiant la migration cellulaire par imagerie à l'aide du marquage des cellules par agents de
contraste, leurs travaux appartiennent également à ce domaine.
On l'aura compris au cours de ce congrès, l'imagerie moléculaire correspond en fait à la recherche en
imagerie s'intéressant plus aux dimensions biologique, physiologique et biochimique qu'à la dimension
technologique ou physique (même si la nécessité de l'augmentation de la sensibilité pour détecter de
faibles quantités de molécules requiert l'amélioration des appareils d'imagerie). Une définition proposée
par la Task Force du MICoE (Molecular Imaging Center of Excellence) et rapportée par Martin Pomper
dans son cours d'introduction, est :
«
l'Imagerie Moléculaire est la visualisation, la caractérisation et la
mesure des processus biologiques aux échelons moléculaires et cellulaires chez l'homme et les autres
organismes vivants
»
.
S'il existe déjà quelques exemples d'imagerie moléculaire en clinique, comme l'utilisation du FDG en
TEP, l'utilisation en IRM des marqueurs spécifiques des cellules de Küpffer ou des hépatocytes et
l'imagerie de la microcirculation par injection dynamique d'agents de contraste pour l'évaluation des
traitements anticancéreux, la majeure partie des molécules dédiées à l'imagerie spécifique est
actuellement expérimentale et ne peut être utilisée que chez l'animal.
Les présentations étaient captivantes et les concepts développés permettaient une mise à jour des
connaissances acquises lors des études de médecine. Mais compte tenu de la difficulté pour obtenir
l'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'une molécule, du fait des nécessaires contrôles sanitaires
et des pressions économiques impliquant qu'une molécule soit potentiellement rentable pour être
développée, il peut y avoir une frustration pour le radiologue clinicien qui découvre des développements
auxquels ni lui ni ses patients n'auront accès dans un futur proche. Mais cela a déjà eu lieu lorsque des
grands progrès de l'imagerie dans le domaine technologique. Les équipes ont dû attendre pour avoir
accès aux premiers échographes, scanners, puis appareils d'IRM et enfin au TEP
-
scanners.
On comprend que l'étape d'imagerie du petit animal est indispensable au développement de l'imagerie
moderne et fait le lien entre la recherche fondamentale en biologie et les applications cliniques
quotidiennes.
Il apparaît que l'imagerie moderne se dirige dans deux directions complémentaires : d'une part
l'imagerie destinée à la clinique au sein des services d'imagerie et d'autre part l'imagerie destinée à la
recherche en biologie sur des plateformes dédiées au petit animal. L'imagerie du petit animal apporte à
la biologie une intégration de l'étude des mécanismes moléculaires et cellulaires à l'échelon de
l'organisme vivant dans son entier et elle apportera à l'imagerie clinique, par le biais de la translation
des techniques éprouvées chez le petit animal, les stratégies diagnostiques et thérapeutiques de
demain.
Lors de ce congrès, en plus des éléments généraux décrits ci
-
dessus, quelques points forts ou
spécifiques peuvent être retenus, nous n'en présenterons que quelques uns.
NANOTECHNOLOGIE ET NOTION D'AGENT D'IMAGERIE EN PLATEFORME
Dans sa conférence plénière
«
New Horizons
»
, Michale Welch de St Louis a rappelé l'intérêt des
nanotechnologies pour l'imagerie moléculaire. Un des avantages des nano
-
objets par rapport aux objets
macroscopiques est l'importance de la surface de ces objets. En effet, la surface diminuant moins que le
diamètre, ces nano
-
objets ont proportionnellement de grandes surfaces qui permettent non seulement