Evolution du marché
La tendance au tassement du marché de l'imagerie dans les pays développés se confirme, des chiffres
d'évolution (07/06) de
-
15 % sont en particulier cités pour les Etats
-
Unis et le Japon. L'Europe s'en
tirerait mieux (+ 3%), ce chiffre intégrant toutefois les pays de l'Est. En effet, on observe encore une
croissance relativement forte pour les pays en voie de développement, ce qui dope un marché
relativement contraint dans les pays développés, par les mesures de maîtrise liées à la croissance trop
rapide des dépenses de santé.
En France
L'année 2006 avait été une
«
mauvaise année
»
, en particulier pour les équipements lourds
probablement par un double effet : un faible nombre de renouvellement et dans certaines régions, un
gel des autorisations liées au SROSS 3. L'année 2007 est semble
-
t
-
il plus favorable, notamment à partir
du 3
ème
trimestre.
Le marché français reste atypique dans le paysage occidental, bien en retrait des autres pays
européens, Allemagne, Grande Bretagne, Espagne.
L'imagerie de coupe dont le développement est lent, ne représente aujourd'hui que 50% de l'activité
radiologique (80% dans les autres pays de l'union Européenne).
Si le plan cancer a permis de rattraper le retard en PET CT, l'élaboration puis la mise en application des
SROS 3 et l'accroissement de la demande d'examens, fait qu'à ce jour, le nombre de machines
d'imagerie en coupe, scanner et surtout IRM, est encore insuffisant : un IRM pour 140 000 habitants en
France, contre un IRM pour 40 000 habitants en Allemagne ; parc installé : en France : 450 machines,
contre 1800 en Allemagne et 800 en Espagne.
Ce faible taux d'équipements lourds, notamment par rapport aux autres pays de l'UE, est toujours aussi
vivement souligné à la fois par les industriels et les professionnels du domaine (SFR en particulier).
Il faut néanmoins noter que si le nombre de machine est faible, l'activité quantitative de celles
-
ci est
très élevée par rapport à nos voisins Européens.
A l'initiative des industriels de l'imagerie, s'est crée l'association I.S.A. : Imagerie, Santé et Avenir dont
le but est de sensibiliser les pouvoirs publics aux besoins en équipements lourds d'imagerie.
Une étude menée conjointement par ISA et la SFR sur le délai moyen d'attente d'un rendez
-
vous d'IRM
en cancérologie sur l'ensemble de l'hexagone, a montré une disparité de ceux
-
ci d'une région à l'autre,
avec dans tous les cas des délais longs du fait du nombre limité de machines.
Une délégation parlementaire était présente cette année sur le RSNA, à l'initiative de la SFR pour
sensibiliser aux besoins de croissance du marché français :
«
sensibilisation à l'importance de l'imagerie dans la qualité de la prise en charge et du parcours de
soins du patient
»
. Montrer l'importance de l'imagerie face aux objectifs de restructuration et
d'économies.
Concernant toujours les machines d'imagerie en coupe, sont attendues de la part des sociétés
savantes : la validation de la coloscopie virtuelle en scanner dans le dépistage du cancer du colon (pour
laquelle une étude comparative par rapport à l'endoscopie est en cours), et la validation de l'IRM dans
le dépistage du cancer du sein chez les patientes à risque. Si ces indications étaient confirmées, elles
accentueraient encore les besoins de recours à ces techniques.
Le marché des PACS est aussi en retard en France, avec seulement 10 à 12% des établissements
équipés. Certains constructeurs fondent des espoirs sur
«
l'avenant 24
»
(
disposition de l'Assurance
Maladie qui amène un remboursement complémentaire si la structure s'est dotée d'un système
d'archivage) qui pourrait permettre un développement plus rapide de ce marché au moins dans les
cabinets privés. Ce retard explique également la large part que représente encore aujourd'hui le film
dans le chiffre d'affaire des sociétés initialement spécialisées dans la surface sensible, et aussi pour sa
consommation en France (la plus importante des pays de l'UE)
Le plan Hôpital 2012, l'accent mis sur les systèmes de partage d'informations de santé, les
mutualisations en imagerie et l'intérêt du développement de PACS de territoire, devrait permettre le
développement des réseaux d'images au sein des établissements de santé, et sur le plan régional.
Stratégies industrielles
S'adaptant aux réalités financières, à l'évolution des besoins médicaux et aux lois du marché
international, les industriels du domaine adaptent leur stratégie de croissance et de diversification.
Les grands groupes industriels, renforcent leur présence dans le domaine de la santé, et procèdent à
des restructurations internes : réduction du nombre de division, trois à quatre maximum, la division
santé ayant une place significative en terme de positionnement et de développement.
Pour ces grands groupes, les stratégies industrielles de rachat ou d'alliance entreprises les années
précédentes se poursuivent en 2007 pour permettre à chacune des sociétés d'être présente sur
l'ensemble du domaine de la santé, d'un bout à l'autre du processus de prise en charge du patient, de
son lieu d'hospitalisation jusqu'à son accompagnement lors du retour à son domicile.
Les dirigeants de ces sociétés, évoquent un recentrage de leur stratégie sur les besoins des patients,
l'objectif affiché de longue date :
«
comment développer la meilleure technologie
»
laissant aujourd'hui
la place à cette nouvelle approche centrée sur le patient et construite autour des besoins de celui
-
ci.
Comment une société d'imagerie médicale peut
-
elle apporter de la valeur ajoutée, de l'efficacité dans la
prise en charge du patient, tel est le nouvel objectif.
Le souhait d'avoir une approche toujours plus précoce, plus prédictive est aussi clairement affiché :
meilleure compréhension des causes de la maladie, pour, face à un type de pathologie donné, permettre
aux cliniciens de prescrire d'emblée
«
le premier bon traitement
»
;
une étude menée aux Etats
-
Unis
montre qu'aujourd'hui, cela n'est vrai que dans un cas sur deux.
L'imagerie connaîtrait ainsi une nouvelle étape : mettre en évidence la pathologie avant qu'elle n'ait un
retentissement fonctionnel.
Pour les sociétés dites de
«
support d'images
»
, la diversification s'impose par la baisse progressive du
marché des films, toutefois moins spectaculaire que dans le domaine photographique, ce qui amène ces
fournisseurs à parler de baisse
«
maîtrisée
»
(-
10 % pour 2007 après
-
5 % en 2005 et
-
7 % en 2006). La
diversification se fait principalement par les PACS et RIS, voire SIH (Agfa, Carestream et Fuji), par des
systèmes de radiologie numérique (Carestream et Agfa) ou par d'autres domaines d'activité
(échographie pour Fuji).