
Tous les Etats développés ont des budgets « santé » faramineux qui handicapent des
investissements essentiels en matière de recherche, d’éducation, de sécurité, de culture, de
tourisme… Les affections de longue durée (ALD) sont de plus en plus longues et coûteuses…
Les pays en voie de développement gardent des taux de mortalité infantile élevés et des
malades de tous âges meurent faute de soins. Le Sida qui dévaste l’Afrique n’est pratiquement
pas soigné, à l’inverse des pays développés où les malades, même s’ils ne guérissent pas,
vivent beaucoup plus longtemps qu’il y a 25 ans. Coût en France chaque année, 5,5 milliards
d’euros. Soulignons l’immense progrès : le Sida n’est plus lié à la transfusion sanguine, mais
seulement à la drogue et à la multipartenarité sexuelle, chez des personnes de même sexe ou
de sexe différent.
Chez nous on parle du budget « santé-solidarité » avec la lutte contre les exclusions, la
couverture maladie universelle (CMU) pour 5 millions d’individus en France, l’allocation
personnalisée d’autonomie ou celle pour les handicapés. Chaque gouvernement se vante de
ses performances : 15 milliards de budgets sociaux, d’assistance aux personnes, aux familles
en difficulté et un pourcentage chaque année en hausse représentant plus de 28 % du PIB.
La lutte contre le cancer, le plan national nutrition santé, la prévention du suicide, le
programme d’actions en santé mentale, le renforcement de la contraception, le plan
Alzheimer, l’autisme… sont les sujets phares présentés par nos ministres de la Santé qui se
succèdent au rythme des changements de gouvernement.
Ils sont tous coûteux et peu efficaces parce qu’ils sont pensés en termes politiques, et ce qui y
domine est se maintenir quelques années au pouvoir, bien plus que la vraie santé individuelle
et collective.
Les chiffres de 2011 du Projet de Loi Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) sont
intéressants à analyser et démontrent bien les contorsions des responsables politiques,
acharnés qu’ils sont à montrer qu’ils s’occupent de la santé.
Chez nous, les dépenses de santé atteignent 223,1 milliards d’Euros en 2009, soit 11,7 % du
PIB contre 11 % en 2008. Aux USA, c’est 15,3 % du PIB, en Suisse 11,3 % et en Allemagne
10,6 %. Ce sont les dépenses de médicaments, 33,4 milliards d’Euros, qui augmentent à un
rythme soutenu, +4,4 % en valeur et +7,1 % en volume. Les récentes restrictions des
remboursements de certains médicaments, inutiles ou dangereux, auraient dû intervenir depuis
longtemps. Mais les laboratoires pharmaceutiques sont encore puissants. Ils manipulent les
politiques souvent incompétents en Santé publique, considérant que face à la moindre petite
misère humaine, même bénigne, il faut « une médecine, une molécule ».
Les excès de prescriptions sont de plus en plus courants, en particulier pour les personnes
âgées, que l’on habitue à prendre – pour le cœur, le cerveau, les reins, la vessie, le foie, les
muscles, le squelette, la ménopause, l’andropause – un nombre consternant de drogues,
chaque spécialiste d’organe ne regardant pas en dehors de sa spécialité et ne se souciant pas
des interférences entre les molécules.
Les excès médicamenteux : pas plus de 3 médicaments !