La bactérie Legionnelle dans les tours de

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La nouvelle identité de
La bactérie Legionnelle dans les tours
de refroidissement
Martin Beaulieu, Ph.D., chimiste
Van Hiep Nguyen, ing., M.Sc.A., M.A.
Éclosion de légionnellose à Québec
• 26 juillet au 8 octobre 2012 à Québec
• 181 personnes touchées, 23% aux soins
intensifs, moyenne d’âge 62 ans
• 13 décès (7% des personnes infectées)
• 131 tours de refroidissement de 70
bâtiments enquêtés par la DSP
• 1 seul coupable : les tours du Complexe
Place Jacques Cartier
• Même souche de bactérie chez les patients
et dans l’eau de ces tours : pulsovar A
Complexe Jacques Cartier et ses
deux tours de refroidissement
Deux tours de refroidissement
La maladie du Légionnaire
Congrès de l’American Legion en Philadelphie 1976
• 4 400 participants, 221 infectés et 34 décès
• Source d’infection: système de climatisation de hôtel
La fièvre de Pontiac (bénin ,grippe)
La maladie du légionnaire (grave)
• Mortelle pour les personnes âgées (50+) Forme grave:
•
•
•
•
•
Entraîne la mort dans 15% des cas
Fièvre à plus de 38.5 °C
Douleurs musculaires
Des maux de tête
Fatigues
• Patients plus susceptibles :
• Hommes, fumeurs, grands consommateurs d’alcool, personnes âgées, malades
chroniques, système immunitaire affaibli
Maladie de la Légionnellose
• Maladie à déclaration obligatoire (moyenne de 2 cas
par an à Québec)
• Incubation : 2 à 10 jours
• Taux d’attaque : 0,1 à 5% ; Létalité : 10 à 20%
• Cause : inhalation de fines gouttelettes d’eau
contaminée par la bactérie Légionelle
Les personnes les plus
touchées (France)
TAUX D'INCIDENCE DE LA LEGIONELLOSE PAR
CLASSES D'ÂGE, FRANCE, 2002
6
5
4
INCIDENCES
/100000
3
2
1
0
HOMMES
FEMMES
< 30 30 à 40 à 50 à 60 à 70 à > 79
39 49 59 69 79
ÂGES
• 60% des personnes
infectées ont une santé
fragile
• Facteurs à risques :
• âge
• Alcool, tabac
• Sexe masculin
• Système immunitaire
affaibli
Bactérie Légionnelle
• Bactérie Gram négatif (eau et sols), 52 espèces différentes, seule
l’espèce L. Pneumophila (16 sérogroupes) cause la maladie au Québec
• Eaux naturelles : lacs, rivières, sols humides, etc.
• Eaux avec conditions favorables : biofilm, température favorable 25 à
42 °C, présence d’algues et amibes, forte concentration de calcium
• Mode de contamination : inhalation de microgouttelettes d’eau
(diamètre < 5µm) autour d’un rayon de 3 km (9 km à Québec pour un
cas )
• Pas de transmission de personne à personne
Températures favorables pour
la bactérie Légionelle
##
Présence de la Légionnelle dans tous
les circuits d’eau
##
Tours de refroidissement
• Tour aéroréfrigérante (TAR) = système de
refroidissement de circuits d'eaux chaudes utilisés
dans les installations de climatisation
• Échangeur de chaleur entre l'eau et l'air ambiant.
• Eau chaude (25-40 °C) est pulvérisée vers le haut.
• Air induit naturellement ou mécaniquement par une
ventilation, permet de refroidir l'eau par évaporation .
• Air rejeté par la tour est chargé de vapeur d'eau due
à l'évaporation (panache), et de fines gouttelettes
d'eau
Système de refroidissement d’un
bâtiment avec la tour de refroidissement
##
Schéma type d’un tour TAR
##
##
##
##
##
Bactérie Légionelle et les tours de
refroidissement
• Déposition dans le bassin de la tour
Accumulation de calcium et/ou contaminants qui pénètrent dans la
tour via l’air. Ces dépôts servent d’endroits où les bactéries
peuvent se cacher
• Corrosion
Les métaux corrodés servent aussi d’abri pour les bactéries
• Température de l’eau favorable (25 – 42° C)
Croissance très rapide des bactéries Légionnelle
• Gouttelettes d’eau :
Vecteur de propagation des Bactéries du
Légionnelle dans l’air autour de la tour (jusqu’à
3 km)
Débris, tartre, dépôts
Propagation des bactéries par
les gouttelettes d’eau
Propagation des bactéries
Enquête de la DRSP
Inspection visuelle
• 6 bâtiments (9%) sur 70 : manque d’entretien
• 7 bâtiments (10%) sur 70 : présence de conditions à risque
• 57 (81%) sur 70 : semblent être en bon état
Résultats d’échantillonnage de la DRSP
(seuil d’action : 1 000 UFC de L.pneumophila / litre)
• 131 tours de 70 bâtiments de la Ville de Québec
1ère série de prélèvements
42 bâtiments
avec légionelle
(60%)
27 bâtiments avec
plus de
1 000 UFC/L
(64 %)
16 bâtiments
entre 1 000 et
100 000 UFC/L
(38 %)
15 bâtiments avec
moins de
1 000 UFC/L
(36 %)
11 bâtiments avec
plus de 100 000
UFC/L
Désinfection
immédiate (26 %)
Désinfection immédiate par le
brome par ordonnance
• Seuil d’action immédiate : 100 000 UFC/L de toutes les
espèces de Legionella (règlement français)
• 27 bâtiments qui ont plus que 1 000 UFC/L ont été
désinfectés par le brome
• 11 bâtiments qui ont 100 000 UFC/L (dont 7 bâtiments ont
le Legionella Pneumophila) sont inclus dans la
campagne de désinfection
Résultats d’échantillonnage de la
Santé Publique de Québec
• 1ère désinfection obligatoire avec du brome en forte
concentration et purge des systèmes
2è série de prélèvements
14 bâtiments
avec légionelle
(20%)
9 bâtiments avec
plus de
1 000 UFC/L
(64 %)
6 bâtiments
entre 1 000 et
100 000 UFC/L
(43 %)
5 bâtiments avec
moins de
1 000 UFC/L
(36 %)
3 bâtiments
avec plus de
100 000 UFC/L
(21 %)
Législation et
règlementation au
Québec ?
##
RIEN DU TOUT jusqu’au
27 mars 2013 !
##
Plusieurs standards
• Cooling Technology Institute (CTI) « Legionellosis Guideline :
Best practices for control of Legionella », 2008
• Association of Water Technologies (AWT) « Legionella 2003 :
An update and statement », 2003
• ASTM D 5952-96 « Standard guide for inspecting water
systems for Legionellae and investigating possible outbreaks
of Legionellosis »
• ASHRAE Standard « Guideline 12-2000 : Minimizing the risk of
Legionellosis associated with building water systems »
• ASHRAE Standard 188 P « Prevention of Legionellosis
associated with building water systems »
• ASHRAE « Position document on Legionellosis », 2012
D’abord les normes d’action
Niveaux d’action selon
OSHA
Non-Potable
UFC/ml
Potable
UFC/ml
Pas d’actions
< 100
< 10
Nettoyage et
traitement
Traitement choc
d’urgence
< 1 000
< 100
Plus de 1 000
Plus de 100
Échantillonnage de l’eau
Pour détection des bactéries Légionnelle
•Méthode de culture
conventionnelle
•
•
•
•
•
•
•
Échantillon d’eau 250 ml
Culture sur des pétris – cellules viables vont croître
Incubation à 35-37°C
Durée de 10-14 jours pour pouvoir identifier
Identification des espèces incluant L. Pneumophila
Identification du sous espèce Sérogroupe 1
Identification du pulsovar A ou B ou C
##
##
##
Échantillonnage de l’eau
Pour détection des bactéries Légionnelle
• PCR: Quantitative Polymerase Chain Reaction
de EPA
• Test génétique sur ADN spécifique
• Résultat le même jour (bon pour les cas
d’épidémie)
 Bactéries viables et non viables
Ne peut pas distinguer spécifiquement la
bactérie L. Pneumophila
Sert de test qualitatif pour présence/absence
Comment se prémunir de la
légionnellose : éliminer les sources : air
• Air : Vecteur de transmission
• Éliminateurs de gouttelettes d’eau à la sortie des tours
• Performants
• Bonne maintenance
• Conception d’origine
• Entrée des contaminants dans les bassins d’eau
• Poussières, pollen, feuilles, etc. dans les tours
• Localisation de la tour loin des sources
• Entrée d’air frais et fenêtres : loin des tours
Présence d’algues ou de débris
Comment se prémunir de la
légionnellose : eau
• Alimentation en eau de la tour
• L’eau doit contenir le moins de
matière en suspension possible
• Filtration de l’eau
• Fortement recommandée (UV ou
sable filtrant ou ozone)
• Éviter tout dépôt dans les bassins
Comment se prémunir de la
légionnellose : matériaux
• Matériaux de
construction des
bassins d’eau : acier
inoxydable, autres
matériaux lisses, pas de
corrosion, faciles à
nettoyer
Comment se prémunir de la
légionnellose : : température
• Maintenir la
température de l’eau
en dehors de la zone
optimale de
croissance des
bactéries Légionelle
(35 à 46 degrés C)
• Utiliser l’eau chaude à
60 degrés C pour tuer
les bactéries et
désinfecter la tour
Produits utilisés pour le
nettoyage
• La nature de produits utilisés dépend du
type de dépôt, de la métallurgie des
tours d’eau et du réseau de distribution
d’eau
• À choisir selon les conseils des experts
pour ne pas endommager les surfaces
des tours et des réseaux de conduits
d’eau
Nettoyage
•Biodispersant
Déplacer et dissoudre toute accumulation de matières
organiques et de les maintenir en suspension
Permet au biocide de pénétrer le biofilm
Dosage automatique
Nettoyage
Agents d’élimination de produits de
corrosion
•Permet d’éliminer les dépôts
d’oxydes de métaux en surface
Nettoyage
Agent d’élimination des alcalino-terreux
•Permet d’éliminer les
dépôts calcaires
Produits utilisés pour la
désinfection
• Biocide ou agents bactéricides
Contrôler le développement des bactéries, des champignons et des
algues dans tous les systèmes.
Biocides oxydants sont à favoriser (Chlore, Brome, Ozone, Acide
peracétique). Durée d’action cependant limitée
Dosage en continu automatisé
Produits utilisés pour la
désinfection
Agents bactériostatiques
1. Permet de contrôler le développement
des bactéries, champignons et algues
dans tout le système sur une longue
période.
2. Les biocides non oxydants sont à
favoriser (Isothiazolin, glutaraldéhyde,
DBNPA, carbames, etc.).
Produits pour la prévention
• Inhibiteur de tartre
• Le tarte et ses sous-produits peuvent servir de site de
prolifération pour les bactéries
• Choisir un inhibiteur de tartre compatible avec le biocide
• Anticorrosion
• Les sous produits de corrosion sont des nutriments pour les
bactéries et peuvent aussi servir de site de prolifération
• Maintenir l’intégrité de la tuyauterie et des bassins
• Choisir un produit anticorrosion compatible avec le biocide
Décontamination
• Doit se faire en plusieurs étapes
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
Vidange
Nettoyage
Rinçage
Désinfection préventive
Inspection
Si problème observé, recommencer le nettoyage en corrigeant l’agent
utilisé
Désinfection contrôlée sur 24 heures
Prise d’échantillons d’eau
Vidange
Remplissage et prise d’échantillons pour analyse microbiologique selon
l’AWWA 6C 651-05
Remise en service avec agents bactériostatiques
DÉCONTAMINATION NORMALE
selon ASHRAE
Procédure
• Vider le réservoir
• Nettoyer tous les débris
• Ajouter le chlore et le
maintenir à 5 ppm pendant 6
heures
• Ajouter un bio-dispersant si
nécessaire
DÉCONTAMINATION D’URGENCE
selon ASHRAE
Procédure
• Vider le réservoir
• Nettoyer les débris
• Ajouter le chlore
résiduel à 10 ppm et le
maintenir pendant 24h
• Refaire la procédure
trois (3) fois de suite
Suivi
• Procédures de suivi
Hebdomadaire ou mensuelle (saison
chaude)
Inspection visuelle des tours d’eau
pour détecter tout débris et biofilm
Analyse de l’eau (culture ou PCR)
Équipement de protection
individuelle
•Toujours considérer la tour
comme contaminée
•Port obligatoire d’un masque N-95
(économique et facile d’utilisation)
et des gants
Nouveau règlement de la
Régie du Bâtiment
• La Régie du Bâtiment du
Québec
• Nouveau règlement portant sur
l’entretien des tours de
refroidissement à l'eau qui
entre en vigueur le 27 mars
2013
• Élaboration d’un programme
d’entretien de votre tour de
refroidissement
Projet de règlement
supplémentaire
La prochaine étape du règlement….
• Une deuxième phase est en élaboration concernant
l’échantillonnage de paramètres physico-chimiques de
l’eau
• La Régie du bâtiment devrait statuer au cours de l’année
2013 sur les concentrations de bactérie Légionnelle qui
nécessitent une action
Des questions?
[email protected] (Montréal)
[email protected] (Québec)
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