Interprétation des sérologies pré et postvaccinales
our la grande majorité des maladies évitables par
la vaccination (MEV), il n’est pas indiqué de faire
une sérologie avant ou après la vaccination. Toutefois,
la sérologie est utilisée à l’occasion pour orienter la
mise à jour d’un statut vaccinal.
SÉROLOGIE PRÉVACCINALE
On cherchera la présence d’anticorps contre la
varicelle chez une personne âgée de 13 ans ou plus
qui a une histoire négative ou douteuse de la maladie.
De 70 à 95 % de ces personnes ont une immunité
contre la varicelle : inutile de les vacciner !
La recherche sérologique d’anticorps contre
l’hépatite A est envisagée chez des personnes ayant
couru un risque important d’infection par le passé
(ex.: adulte né dans un pays où l’hépatite A est
endémique, personne née avant 1945). On peut aussi
envisager de rechercher les anti-HBs (ainsi que
l’AgHBs) chez les personnes ayant couru un grand
risque d’infection par le virus de l’hépatite B dans le
passé.
Toutefois, l’obtention du résultat de la sérologie
prévaccinale ne doit pas retarder la vaccination
lorsqu’une exposition est prévisible. Règle générale, il
n’y a pas de risque à donner un vaccin contre une MEV
à une personne qui possède déjà des anticorps. Non
plus qu’il est indiqué de vérifier la présence d’anticorps
contre la rougeole, la rubéole et les oreillons avant de
vacciner une personne qui n’a pas de preuve
d’immunité contre ces trois infections.
SÉROLOGIE POSTVACCINALE
On peut à l’occasion faire une sérologie pour vérifier la
réponse aux vaccins. Mais des choix judicieux
s’imposent, afin que les interventions soient
efficientes ! Il faut se garder de multiplier les
sérologies postvaccinales qui entraînent des
interventions laborieuses et coûteuses qui ont peu ou
pas d’effet sur la santé publique.
En ce qui concerne l’hépatite A et la varicelle, il n’est
pas recommandé de procéder à la recherche
sérologique d’anticorps après la vaccination étant
donné le taux élevé de séroconversion après la
vaccination. De plus, les tests de détection
commercialisés sont peu sensibles dans ce contexte
(proportion non négligeable de faux négatif), donc peu
utiles à cette fin.
La détection systématique des anti-HBs après la
vaccination n’est pas généralement recommandée chez
les personnes en bonne santé. Dans des situations à
risque accru d’exposition au virus de l’hépatite B, il
est indiqué de faire un dosage des anti-HBs
de 1 à 2 mois (maximum 6 mois) après la série
vaccinale, par exemple :
aux nouveau-nés de mères AgHBs positives,
aux personnes présentant un risque continu ou
répété d’exposition au virus (ex.: partenaires
sexuels de porteurs chroniques),
aux personnes ayant une réponse sous-optimale au
vaccin (ex.: immunosupprimées ou sous dialyse),
aux travailleurs, stagiaires ou étudiants à risque
d’exposition au virus; un résultat d’au moins
10 UI/L dispense, pour la vie, de toute intervention
pour protéger contre l’hépatite B après une
exposition percutanée.
À noter que les travailleurs, les stagiaires et les
étudiants à risque d’exposition qui n’ont pas eu un
dosage des anti-HBs dans les 6 mois après la
vaccination auront une évaluation postexposition en
cas d’accident. C’est qu’il n’est pas possible
d’interpréter un résultat sous le seuil de protection
lorsque le prélèvement est effectué plus de 6 mois
après la vaccination. On est alors plus souvent en
présence d’un répondeur dont le niveau d’anticorps a
décliné. Il en va de même pour toute personne
vaccinée il y a 1, 10, 20 ans (ex.: vaccinée en
4e année du primaire) : le dosage sérologique est
Volume 23, numéro 10 – Octobre 2013
www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca