ميحرلا نمحرلا للها مسب Sociologie des prédic-acteurs de l’Islam de France

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Sociologie des prédic-acteurs de l’Islam de France
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Au nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux
Depuis quelques années maintenant, la communauté musulmane en
France (comme partout ailleurs), connaît une fulgurante inflation de
prédicateurs à l’Islam en tout genre et à toutes les sauces, de l’américaine à la
harissa…
Je ne parle pas ici de ceux qui sont adoubés par les média-manipulateurs officiels (télés et
radios), ni de ceux qui passeraient même pour fonctionnaires tant ils sont assermentés par le
Ministère de l’Intérieur. Je parle de ceux qui bien souvent se sont autoproclamés
prédicateurs (et je pourrais même dire e-procl@mé). Leurs buts : la da’wa ila Allah.
Alors où est le problème pour moi, musulman identitaire et décomplexé, sur-engagé et affilié
à l’orthodoxie et orthopraxie sunnite ?
Et bien justement parallèlement à ça, avec ma petite expérience dans les études historiques,
sociales et politiques, je suis toujours amené à réfléchir sur les origines d’un phénomène et à
méditer sur son devenir en fonction des caractéristiques mêmes de ce phénomène.
Alors justement : quelles sont les caractéristiques de ces prédicateurs ?
Avant toute chose, une petite précision : veuillez à ne pas m’accuser de faire un procès
d’intention en lisant ce que vous allez lire. L’intention étant dans le cœur, seuls les paroles,
les actes, les prises de positions, les styles et les postures m’intéressent. En gros, je suis ici
comme un botaniste devant une fleur ou un zoologiste devant un animal : j’observe et je
prends des notes en essayant de comprendre tous ces mécanismes en tant que phénomène
social.
1. Primauté du contexte :
Tout d’abord la première chose à rappeler, est que ce genre de prédicateurs ne naît pas ex-
nihilo, de rien, ils émergent d’un contexte, à partir d’un terreau très fertile, en l’occurrence
celui de la France (Mais aussi de la Belgique : alors considérons pour simplifier que les
belges francophones sont comme nos ch’tis du nord…). Pour faire de la petite sociologie de
première année, la société détermine souvent l’ « habitus » des individus et de leurs groupes
sociaux, on ne peut donc pas étudier le fait « prédicateur » indépendamment de son
environnement.
Or le musulman de France est certainement, dans le monde occidental, celui dont la
conscience est la plus déstructurée : spécificité de la dés-intégration à la française, héritage
colonial, type d’immigration et origine sociale sont des amorces d’explications.
La ghettoïsation, l’acculturation, l’assimilation forcée, l’échec scolaire, la perte de repères
stables et cohérents, les manipulations idéologiques et historiques, les mensonges
conformistes qu’ils soient issus de la tradition sclérosée « blédarde » (car inapte à faire face
de manière durable à la modernité occidentale) ou bien ceux véhiculés par l’État en quête de
la soumission absolue de ces néo-citoyens potentiellement dangereux et donc à contrôler…
Tout ceci est de nature à détruire la saine fitra, la saine raison des musulmans français et les
transforme en individus malléables corvéables, manipulables, intégrables à n’importe quoi,
n’importe comment et pour n’importe qui Sans aucun sens critique, prêts à
consommer (physiquement ou spirituellement) tout ce qu’on leur offre pourvu que les
apparences soient sauves (ou presque). Ce processus entre dans ce que l’on nomme la
socialisation. Et celle-ci leur fait intégrer une néo-culture (qui n’est même plus
authentiquement française), celle de l’hyper-modernité individualiste, qui prône avant toute
chose la réussite égoïste et égocentrée, celle de la consommation ultralibérale cherchant à
satisfaire avant tout ses propres désirs de consommation de masse par un consumérisme le
plus débridé, de celles qui cultive l’Ego, le « Moi », le « Je » primant sur la collectivité, sur
l’esprit de corps, sur les liens de la fraternité, sur la « ’assabiya islamique » (chose honnie
par le système).
D’ailleurs, on connaît à cet égard le but du Rap, de la musique, des modes, de la télévision
et de certaines productions cinématographiques qui visent tout particulièrement les français
d’origine immigrée dans cette entreprise de manipulation idéologique visant à les
conditionner selon les canons connus.
Les musulmans de manière générale et ceux d’origine africano-maghrébine particulièrement,
ont tous intériorisé ces concepts, ils savent tous que pour « réussir », que cela soit par le
sport, le cinéma, la musique, ou par le nouveau job de la « représentation communautaro-
religieuse », la soumission totale au système est l’ascenseur social le plus rapide.
Quel est le rapport de cette description et analyse sociologique des musulmans
francophones avec nos prédicateurs ?
2. Analyse psycho-sociologique de la vocation « prédicateur » :
Il est donc indéniable que le prédicateur et sa prédication se retrouvent conditionnés par cet
environnement. Individualisme, consumérisme libéral, soumission au système dominant. Ces
trois points nous permettent de comprendre la portée de ces prédicateurs et leurs finalités.
L’individualisme, dans une société ultralibérale ayant dépassé le stade même de la
modernité, pousse les individus à utiliser toutes leurs capacités et potentialités dans un seul
but personnel et égoïste : celui de s’accaparer les moyens de satisfaire leurs désirs de se
sublimer par rapport à la masse des individus (par le pouvoir, la richesse qui satisfait les
désirs de consommation et le prestige) : et ce désir de s’élever par rapport aux autres est
d’autant plus fort dans une société démocratique prônant l’Égalitarisme.
Tout ces désirs sont humains, et sont encore plus forts quand ces derniers ne sont pas
affichés de manière consciente et assumée.
Dès lors, sans s’en rendre compte (surtout au début de sa « carrière », avec le zèle de la
sincérité de le faire pour l’Islam), le néo-prédicateur va user inconsciemment de l’Islam
comme d’un simple tremplin social : et machinalement, c’est l’Islam qui va lui permette de
monter dans la hiérarchie de la société et tout d’abord, dans la hiérarchie de son propre
groupe d’appartenance, celui de sa communauté d’origine.
Se faire une place et un nom dans la communauté musulmane française en utilisant l’Islam,
le prétexte de la prêche est facile et a toujours existé en France : depuis le début des années
80/90, tout imam d’une quelconque mosquée maîtrisant un tant soi peu les sciences
islamiques sait quel pouvoir et prestige il pouvait en tirer devant une communauté où
l’ignorance était si présente.
La nouveauté, qui marque une dégradation encore plus perverse de ce phénomène, est que
ces prédicateurs optent pour ce but des stratégies de communication dignes des plus grands
spécialistes du Marketing publicitaire.
L’image est, on le voit très bien, au cœur du système, au cœur du « Star-système ».
Maîtriser son image est un point de ce « dogme » car c’est la clé maîtresse de la réussite de
cette carrière/vocation de prédicateur. Il faut donc la sublimer, la renforcer, la manipuler, et
pouvoir jouer avec par les possibilités infinies qu’offrent les nouvelles technologies de
l’information et de la communication : c’est un axe majeur de cette prédication, sans laquelle
tout l’édifice ne peut se construire.
Le piège qu’ils se construisent à eux-mêmes est que la culture de l’image renforce le culte
de l’image : dans un cercle vicieux, elles se nourrissent et se complètent, renforçant la
dépendance à l’image, si bien qu’au delà d’un certain stade, on ne peut plus s’en passer et
ne pas la cultiver.
D’où l’importance de s’afficher avec tel célèbre imam ou prédicateur star du Moyen-Orient
pour ces prédicateurs, de la même manière qu’une petite star du show-bizz français tient à
montrer qu’il fréquente ces grands homologues américains : tout cela pour valoriser sa
propre image auprès de son propre public.
La « peopolisation » ou la « starification » de la da’wa autour de ces prédicateurs montre
bien, en effet, que « Le changement c’est maintenant », et que nous vivons l’ère de
l’individualisme consumériste habillé en réalité du vêtement et du langage islamique.
Le parallèle avec le « rappeur bling-bling» de nos cités est évident, frappant même.
Vidéoclip, postures, style du langage… Ces rappeurs étaient pourtant beaucoup moins
schizophréniques que ce genre de prédic-acteurs : ils assument leurs individualismes, et le «
MOI JE » (suis le plus beau/fort/riche etc…) qui ne fait que reproduire la culture ultralibérale
du ghetto américain. Le rappeur hédoniste est donc un homme de son temps et issu de la
culture occidentale (anglo-saxonne), profitant de sa notoriété, de sa « gloire », de sa
renommée pour montrer son image de la réussite, ses belles voitures, ses bimbos, ses
vêtements griffés, ses vacances dans les lieux les plus « branchés » de la planète, ses
sorties en boite ultra-select et tendance…
Nous comprenons bien que le néo prédicateur islamique ne peut pas reproduire tout ceci
sous la forme d’un absolu copié-collé, il serait bien entendu en contradiction flagrante avec
les valeurs auxquelles il appelle, mais inconsciemment, il reproduit les mêmes « codes »
sociaux, le même « ethos » (sociologiquement parlant).
Montrant que maghrébins de France/Belgique quand ils sont prédicateurs, rappeurs,
footballeurs ou star du ciné ou de la téléréalité, tous viennent du même quartier, tous ont le
même « habitus », car fondamentalement les mêmes origines sociales, et tous ont
quasiment les mêmes rêves, mais chacun choisit une stratégie différente.
Encore une fois, comprenons bien que tous cela est très souvent inconscient, il ne s’agit pas
d’affaire de sincérité et d’accuser telle ou telle personne d’être foncièrement un malhonnête,
un hypocrite ou un menteur opportuniste. Nous sommes ici en face d’un système : et quand
les individus ne se sont pas « désocialisés » de ce système et de ces processus coercitifs,
notamment par une autocritique « radicale », ils ne feront que reproduire de manière
intériorisée le comportement global et général toléré par ce système et que le système leur a
inculqué.
C’est pourquoi, et malgré lui, le néo-prédicateur islamise les codes d’une culture qui n’est
absolument pas islamique (grosso-modo ce qu’on pourrait appeler pour simplifier le culte de
soi…), aspect d’une culture symptomatique du monde occidental en dérive qui a épuisé et
vidé toutes ses prétendues valeurs. Ce prédicateur ne fait que filtrer et épurer de ces codes
étrangers ce qui est en opposition flagrante avec le rôle et l’image que lui et son auditoire se
font de son statut : tout le reste est assimilé sans aucun recul (ce qui est normal
puisqu’intériorisé).
Pourtant, lorsque l’ego s’en mêle, on remarque très bien que ces prédicateurs ressentent au
fond d’eux mêmes, les effets de cette « personnali» contradictoire. En effet, à la simple
remarque, critique ou conseil (notamment sur le style : le fond est affaire de spécialiste) le
mot JALOUX en mode défense fuse de leur part, tel un préadolescent essuyant une critique
en commentaire sur son skyblog. Ce mot est un véritable symbole à lui seul : car, au fond,
jaloux de quoi ?
Jaloux de tout ce que nous venons d’expliquer ci dessus : et paradoxalement, c’est la preuve
qu’ils perçoivent le bien fondé des critiques de leurs coreligionnaires. Mais le problème est
qu’ils les intègrent de la manière la plus « animale » possible. Leurs cortex reptiliens veulent
leur faire croire que ces individus qui « osent » les critiquer, ne les critiquent que pour de
mauvaises raisons, la vraie raison de leurs critiques est, qu’au fond, ils ne veulent en fait
qu’une seule chose, prendre une place : la leur, d’où le terme de « Jaloux ».
De la même manière que les stars du show-bizz, rappeurs ou autres, lorsqu’ils sont parfois
attaqués ou dénigrés par leurs ex-fans ou des détracteurs issus de leurs communautés
d’origines (quartiers ou autres), se défendent à l’identique : « De toute façon cest qu’des
jaloux ces pauv’ nazes, ils ont la rage de mon fric, de moi, de ma tchatche et de mes
meufs… ».
Là encore le langage n’est pas le même avec nos néo-prédicateurs, mais il est simplement «
islamisé » et plus modéré. Cette posture de défense « jaloux » montre bien qu’on est dans le
principe du « Star-system ». Le mot « jaloux » est donc le symbole clair de cette dérive
égocentrique inconsciente.
Je dis très souvent inconscient mais en réalité je pense, que si au début le zèle de la
prédication inhibe les effets pervers de l’ego, la culture de l’image prend consciemment le
dessus petit à petit. A tel point (le comble de tout ceci), qu’ils montrent même à ce sujet,
leurs capacités à rebondir sur ces critiques en rajoutant une couche de da’wa médiatique
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