même « habitus », car fondamentalement les mêmes origines sociales, et tous ont
quasiment les mêmes rêves, mais chacun choisit une stratégie différente.
Encore une fois, comprenons bien que tous cela est très souvent inconscient, il ne s’agit pas
d’affaire de sincérité et d’accuser telle ou telle personne d’être foncièrement un malhonnête,
un hypocrite ou un menteur opportuniste. Nous sommes ici en face d’un système : et quand
les individus ne se sont pas « désocialisés » de ce système et de ces processus coercitifs,
notamment par une autocritique « radicale », ils ne feront que reproduire de manière
intériorisée le comportement global et général toléré par ce système et que le système leur a
inculqué.
C’est pourquoi, et malgré lui, le néo-prédicateur islamise les codes d’une culture qui n’est
absolument pas islamique (grosso-modo ce qu’on pourrait appeler pour simplifier le culte de
soi…), aspect d’une culture symptomatique du monde occidental en dérive qui a épuisé et
vidé toutes ses prétendues valeurs. Ce prédicateur ne fait que filtrer et épurer de ces codes
étrangers ce qui est en opposition flagrante avec le rôle et l’image que lui et son auditoire se
font de son statut : tout le reste est assimilé sans aucun recul (ce qui est normal
puisqu’intériorisé).
Pourtant, lorsque l’ego s’en mêle, on remarque très bien que ces prédicateurs ressentent au
fond d’eux mêmes, les effets de cette « personnalité » contradictoire. En effet, à la simple
remarque, critique ou conseil (notamment sur le style : le fond est affaire de spécialiste) le
mot JALOUX en mode défense fuse de leur part, tel un préadolescent essuyant une critique
en commentaire sur son skyblog. Ce mot est un véritable symbole à lui seul : car, au fond,
jaloux de quoi ?
Jaloux de tout ce que nous venons d’expliquer ci dessus : et paradoxalement, c’est la preuve
qu’ils perçoivent le bien fondé des critiques de leurs coreligionnaires. Mais le problème est
qu’ils les intègrent de la manière la plus « animale » possible. Leurs cortex reptiliens veulent
leur faire croire que ces individus qui « osent » les critiquer, ne les critiquent que pour de
mauvaises raisons, la vraie raison de leurs critiques est, qu’au fond, ils ne veulent en fait
qu’une seule chose, prendre une place : la leur, d’où le terme de « Jaloux ».
De la même manière que les stars du show-bizz, rappeurs ou autres, lorsqu’ils sont parfois
attaqués ou dénigrés par leurs ex-fans ou des détracteurs issus de leurs communautés
d’origines (quartiers ou autres), se défendent à l’identique : « De toute façon c’est qu’des
jaloux ces pauv’ nazes, ils ont la rage de mon fric, de moi, de ma tchatche et de mes
meufs… ».
Là encore le langage n’est pas le même avec nos néo-prédicateurs, mais il est simplement «
islamisé » et plus modéré. Cette posture de défense « jaloux » montre bien qu’on est dans le
principe du « Star-system ». Le mot « jaloux » est donc le symbole clair de cette dérive
égocentrique inconsciente.
Je dis très souvent inconscient mais en réalité je pense, que si au début le zèle de la
prédication inhibe les effets pervers de l’ego, la culture de l’image prend consciemment le
dessus petit à petit. A tel point (le comble de tout ceci), qu’ils montrent même à ce sujet,
leurs capacités à rebondir sur ces critiques en rajoutant une couche de da’wa médiatique