DOSSIER A DECOUVRIR Les mouchoirs illustrés de l`atelier Buquet

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DOSSIER A DECOUVRIR
Les mouchoirs illustrés de l’atelier Buquet
L’histoire de France en image
Introduction
Le Musée des Traditions et Arts Normands - château de Martainville possède une importante collection de
mouchoirs de cou qu’il doit à la générosité de la famille Buquet, qui en 2001, fit don au musée de l’intégralité
des archives de l’entreprise familiale. Des dessins préparatoires, des calques, coupures de presse,
lithographies et gravures, échantillons textiles, journaux d’atelier et mouchoirs de cou composent cette
exceptionnelle donation qui offre une vue d’ensemble sur la vie d’un atelier artisanal au XIXe siècle.
Le mouchoir de cou est un carré de tissu de coton d’environ 65 cm sur 80 cm, constitué d’une scène centrale
rehaussée d’un entourage rouge. Le mouchoir illustré fait partie du costume populaire des Normands. Il se
porte en fichu pour les femmes et en cravate nouée autour du cou pour les hommes.
Grâce à quelques années d’’expérience acquises chez son oncle Louis-Nicolas Goutan, indienneur à Lyons-laForêt, Alexandre Buquet (1801-1846) fonde à Rouen vers 1840 un atelier de gravure sur cuivre. L’atelier se
spécialise dans la gravure de rouleaux et de planches de cuivre pour l’impression des toiles imprimées et des
mouchoirs de cou. L’atelier travaille pour des imprimeurs aussi appelés indienneurs comme Bataille, LamyGodard et Renault qui passent commande des motifs auprès de l’atelier. Le graveur travaille ensuite à
l’élaboration d’un dessin, qui une fois validé par l’indienneur est gravé sur des plaques de cuivre pour les
mouchoirs et sur des rouleaux pour les toiles imprimées.
L’organisation du travail dans l’atelier est particulièrement bien connue à partir de 1855 grâce à une source
d’informations exceptionnelle : les carnets d’atelier. Ces carnets, tenus quotidiennement par NarcisseAlexandre (fils d’Alexandre Buquet) de 1855 à 1885, donne l’emploi du temps de chaque employé, le nom des
mouchoirs commandés, les sommes réglées par les indienneurs pour les gravures.
Les motifs des mouchoirs illustrés sont très variés : militaire, humoristique, moraliste, ou historique. Leur point
commun est de révéler les mentalités de l’époque. Le choix du mouchoir porté autour du cou par les hommes
donne à voir ses opinions politiques ou son attachement à un régime. Le mouchoir a une vocation décorative
mais également éducative. Comme les images d’Epinal, il peut être épinglé au mur et alors dévoiler toutes les
subtilités du dessin et tout le sens des textes qui l’accompagne.
Ce dossier s’arrête plus particulièrement sur une série de ces mouchoirs illustrés, ceux consacrés aux
événements historiques. Evénements d’actualité pour la plupart, puisque les mouchoirs sont publiés quelques
mois après l’événement, ces mouchoirs donnent une vision de l’histoire du XIXe siècle de 1840 à 1890. Flaubert
lui-même dans les brouillons de son manuscrit de Madame Bovary fait mention du port de ces mouchoirs
historiés. Dans un passage parlant de Félicité, la servante de madame Bovary, il écrit : "Elle entra dans la
chambre en poussant des exclamations de joie. Elle portait aux épaules un beau foulard en cotonnade dont
monsieur Lheureux tout à l’heure venait de lui faire cadeau. Cette œuvre d’un génie rouennais et qui était sur
fond rouge, bariolée de foudre noire et avec personnages eut pendant (…) jours un immense succès grâce à sa
portée politique. On y voyait au milieu agréablement représentés Monsieur Guizot en habit noir avec Pritchard
et la reine Pomaré, toute nue, qui autour d’une table buvaient un verre de bière ». Ce passage fait son doute
allusion au mouchoir de cou gravé par l’atelier Buquet et imprimé chez Bataille en 1847 et mettant en scène le
protectorat établi par la France sur Tahiti en 1843.
Photo 1 : Mouchoir illustré « La rencontre de Pritchard et de
la reine Pomaré » imprimé chez Bataille en 1847. Coll. MTAN
2001.1.02.
Ce dossier a été réalisé par Mylène Doré, attachée de
conservation au musée des Traditions et Arts Normands grâce
aux recherches menées par Jean-Luc Lesaffre, chercheur et
collectionneur.
1/ La légende Napoléonienne
La « légende dorée » de Napoléon commence dès le début de l’Empire.
Revivifié à sa mort, le mythe célébré par les artistes atteint son apogée sous la
Restauration. Le point culminant de cette glorification de l’Empereur se situe en
1840 avec le retour de ses cendres. C’est le Prince de Joinville, fils du roi LouisPhilippe qui mène l’expédition sur la « Belle-Poule ». Cet événement donna lieu
à une série de mouchoirs illustrés, imprimés chez Pierre Bataille vers 1840, sur
le thème de Napoléon 1er. Ces mouchoirs inspirés de tableaux ou de gravures
de l’époque glorifient l’Empereur, allant jusqu’à suggérer sa renaissance à
l’image du mouchoir « Napoléon sortant du tombeau ».
Photo 2 : Dessin préparatoire pour le mouchoir illustré « Napoléon
sortant du tombeau » MTAN 2004.7.5.15
-
Napoléon et ses neveux
Photo 3 : Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet,
imprimée à la plaque de cuivre en 1840 chez Bataille à
Déville-les-Rouen. MTAN 2001.1.61
Au centre du mouchoir, Napoléon 1er dans un halo de lumière
s’adresse à ses neveux représentés dans quatre médaillons
légendés.
- Napoléon Louis Bonaparte, représentant du peuple, Seine
- Lucien Murat, représentant du peuple, Lot
- Napoléon Bonaparte, représentant du peuple, Corse
- Pierre Napoléon Bonaparte, représentant du peuple, Corse
Sous le médaillon central, une inscription :
« Du haut des cieux, je vous montre la France !
Et vous crois mes neveux ma plus chère espérance à la
République en digne citoyens.
Donnez lui votre vie et soyez ses soutiens.
Que pour les combats vos âmes soient rebelles.
Les palmes de la paix sont des palmes plus belles.
Aimez votre Patrie, mère au sublime cœur
Où les peuples un jour puiseront leur bonheur ».
Napoléon est présenté comme un guide pour ses neveux.
-
Napoléon à Saint-Hélène
Photo 4 : Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet (« Buquet
sculp. »), imprimé à la plaque de cuivre en 1840, chez Bataille à
Déville-les-Rouen. MTAN 2001.1.174
Napoléon une main dans le dos, l’autre dans le gilet attend sur un
rocher à Saint Hélène, lieu de son exil. Au dessus de lui, un halo de
lumière perce les nuages. En arrière plan, on distingue un navire,
probablement « la Belle-Poule » commandée par le prince de Joinville
pour ramener les cendres de l’Empereur sur le continent. En mai
1840, le roi Louis-Philippe obtient de l’Angleterre la restitution des
cendres et confie à son 4ème fils, le Prince de Joinville, le soin de
conduire cette mission à bord du navire « la Belle Poule ».
- L’Empereur Napoléon (avant, pendant, après)
Ce mouchoir très riche dans sa composition et dans la qualité de sa gravure relate la vie de l’Empereur sur trois
registres. De gauche à droite, les temps forts du règne de Napoléon sont évoqués, l’ensemble de la
composition est surmonté d’un l’aigle.
La première colonne représente les débuts de l’Empereur : jeune
officier sur un champ de bataille (en haut), visitant les pestiférés de
Jaffa (inspiré de l’œuvre de Gros), en dessous un texte narre sa
jeunesse et ses premiers exploits militaires.
Au centre, c’est le règne de l’Empereur qui est illustré : debout avec
ses attributs impériaux (en haut), pendant le sacre (inspiré du
tableau de David), en dessous un texte explicatif narre les grandes
réalisations de l’Empereur
A droite, c’est l’exil qui est représenté : Napoléon à Sainte-Hélène
(en haut), Napoléon lors des fêtes du 15 août sur l’île et un texte
narratif en dessous.
Sous cette composition, des objets évoquent les principales
réalisations et conquêtes de l’Empereur : code napoléonien, momie
égyptienne…
De chaque coté du mouchoir deux colonnes sur lesquelles le nom
des grandes victoires militaires de l’Empereur sont inscrites.
Photo 5 : Mouchoir illustré gravé par Houiste, imprimé à la plaque de cuivre vers 1840. MTAN 2001.1.83
- Le tombeau de Napoléon
Photo 6 : Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet (« Buquet del. et sc. ») et imprimé chez LamyGodard (« F. de Lamy-Godard à Rouen ») à Darnétal en 1853, MTAN 2001.1.82
Photo 7 : Dessin préparatoire réalisé par l’atelier Buquet. MTAN 2004.7.5.41
Ce mouchoir représente le tombeau de Napoléon Ier aux Invalides. Sous la scène, un texte explicatif : « Les
cendres de ce grand homme rapportées en France sur la frégate "La Belle -Poule" commandée par le Prince de
JOINVILLE, arrivèrent le 15 décembre 1840 après avoir remonté la Seine au milieu des témoignages
d'allégresse de toutes les populations riveraines heureuses de saluer les restes de celui qui fit la France si
grande. On a fait de magnifiques funérailles pour transporter le corps de NAPOLEON 1ier. Dans l'église des
Invalides. Les grands dignitaires de l’Etat, l'Armé le peuple, tout le monde enfin s’empressa d'accompagner les
restes si chers ».
Deux pilastres encadrent la scène. Dessus, figurent des inscriptions rappelant les temps forts du règne de
l’Empereur : Honneur, Conseil d’Etat, code napoléonien, cour des comptes, patrie, travaux publics,
enseignement public.
2/ La Révolution de 1848
Le 23, 24, 25 février 1848, le peuple parisien se soulèvent sous l’impulsion des libéraux et des républicains,
contraignant le roi Louis-Philippe à abdiquer. Les révolutionnaires imposent un gouvernement provisoire
mettant ainsi fin à la Monarchie de Juillet et instaurant un nouveau régime : la Seconde République le 25 février
1848. Les mouchoirs de cou de l’atelier Buquet illustrent les moments forts et les personnages clés de ces trois
jours d’insurrection. Pour réaliser ces mouchoirs d’actualité, puisqu’ils sont publiés pendant l’année de
l’événement, Buquet s’inspire des lithographies de l’époque.
-
Le trône brûlé
La scène représente un moment clé des trois journées d’émeute de février 1848. Au centre sur la place de la
Bastille, le trône royal est brulé par les émeutiers. Sous la scène on peut lire : « Le trône de France où tant de
rois se sont assis est brûlé par le peuple au pied de la colonne de juillet ». Au pied du trône des parchemins
sont également incendiés, ils symbolisent les griefs du peuple contre le pouvoir en place « abandon de la
Pologne », « indemnité Pritchard », « corruption électorale » « massacre de la rue Transnonain ».
Le 24 février, après deux journées d’émeute, les révolutionnaires s’emparent de l’hôtel de ville, du palais royal
et des Tuileries où ils prennent le trône royal, symbole du pouvoir en place.
Ce mouchoir s’inspire d’une lithographie retrouvée dans le fonds d’archives de l’atelier Buquet.
Photo 8. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet (« Buquet del. et sc. » et imprimée chez LamyGodard (« Fque de Pre Bataille à Rouen » en 1848, MTAN 80.10.17
Photo 9 : Lithographie de Lordereau « le trône brulé ». MTAN 2004.7.6.56
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Lamartine haranguant le peuple
Cet épreuve d’atelier représente Lamartine débout devant une assemblée
proclamant un discours pour défendre le drapeau tricolore. Le drapeau
qu’il tient porte l’inscription « République française ». Sous la scène on
peut lire « Citoyens vous demandez le drapeau rouge, je vais vous dire
pourquoi je le repousse de toute la force de mon patriotisme. C'est que
notre drapeau tricolore a fait le tour du monde à la tête de nos armées
avec nos libertés et nos gloires et que le drapeau rouge n'a fait que le tour
du champ de Mars trainé dans des
flots de sang !... »
Photo 10. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet (« Buquet,
sc.») et imprimée chez Pierre Bataille (« Fabque de P. Bataille à
Rouen») en 1848, MTAN 2001.1.48
Photo 11 : Dessin préparatoire réalisé par l’atelier Buquet MTAN
2004.7.5.33
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La montagne
Trente députés élus le 23 avril 1848 à l’Assemblée Constituante, siègent dans les tribunes de l’Assemblée.
C’est la partie gauche de l’Assemblée regroupant la gauche socialiste, dénommée les montagnards qui est
représentée ici. Chaque député porte un numéro qui renvoie à son nom et aux départements où il a été élu.
Photo 12. Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet
(« Gravé par Buquet ») et imprimé chez Pierre Bataille en
1848, MTAN 2001.1.166
-
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Le général Cavaignac
Au centre du mouchoir, dans un médaillon de forme octogonale, le général Cavaignac est représenté à cheval
entouré par la Garde Nationale. Le général Cavaignac élu député pour la Seine et le Lot aux élections d’avril
1848, se voit confier à la suite des journées d’insurrection le pouvoir exécutif.
Tout autour du mouchoir de petites scènes légendées relatent les événements marquant des journées
d’émeute de juin 1848 :
Révolte des Ateliers Nationaux le 22 juin 1848
Le Garde Nationale
Leclerc voyant son fils qui combattait à ses cotés, frappé mortellement l’enlève et va chercher son second
fils pour le remplacer.
Charge de cavalerie contre les insurgés.
Le Général de Brea et son aide de camp allant porter des paroles de conciliation aux insurgés sont
lâchement assassinés.
Le Jeune Martin garde mobile s’élance sous une pluie de balles et enlève un drapeau aux insurgés.
Transport de blessés aux ambulances.
L’archevêque de Paris blessé mortellement sur la barricade Saint Antoine
Photo 13. Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet et
imprimé chez Pierre Bataille en 1848, MTAN 2001.1.178
3/ Le Second Empire et la famille impériale
Alors qu’il est Président des Français mais en opposition avec l’Assemblée, Napoléon III organise le coup d’état
du 2 décembre 1851, qui sonne le glas de la Deuxième République. L’Empire est restauré jusqu’en 1870, date
à laquelle la guerre contre la Prusse de Bismarck mettra fin au Second Empire. Durant cette période qui courre
de 1852 à 1870, de nombreux mouchoirs de cou sont gravés par l’atelier Buquet. Les grands événements qui
rythment la vie de la famille impériale (mariage, baptême, naissance) sont des thèmes privilégiés dans les
commandes passées à l’atelier par les imprimeurs. La politique extérieure menée par Napoléon III en Crimée,
en Italie ou Algérie inspirera également de très nombreux mouchoirs de cou. Vers 1855, l’Empire est à son
apogée, comme en témoigne la multiplication des mouchoirs de cou illustrant la famille impériale.
Eugénie de Théba chevauchant
Cette épreuve d’atelier se lit dans les deux sens. D’un coté, l’Empereur
Napoléon III chevauche aux cotés de l’impératrice Eugénie de Théba. Sous
la scène, on peut lire « Partout où ils passent le peuple par des vivats
témoigne la joie qu’il ressent du choix fait par l’élu de la France. »
Dans l’autre sens, c’est le mariage de Napoléon et Eugénie qui est évoqué
par ce double portrait sous lequel on peut lire « Catholique pieuse, elle
adressera au ciel les mêmes prières que moi pour le bonheur de la France ;
gracieuse et bonne elle fera revivre dans la même position, j'en ai le ferme
espoir, les vertus de l'impératrice Joséphine. »
Photo 14. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« dess grav N.A Buquet ») et imprimée chez Lamy-Godard en 1853,
MTAN 2001.1.20
-
Le baptême du prince impérial
Ce mouchoir illustre le baptême du fils de Napoléon III et Eugénie de Théba. Le baptême se déroula le 14 juin
1856, à Notre-Dame, en présence de tous les corps constitués, conduit par le cardinal Patrizzi, légat du pape.
La cérémonie revêt un tel éclat et suscite un tel enthousiasme populaire qu'elle fera dire à Napoléon III : "Un tel
baptême vaut un sacre".
Sous la scène on peut lire : « Le baptême de cet enfant si cher à toute la France a eu lieu le 14 juin 1856. Son
parrain S. S. le Pape Pie IX représenté par son légat a latere, le cardinal Patrizzi et sa marraine S. M. la reine
de Suède représentée par S. A. la grande Duchesse de Bade lui ont donné les noms de NAPOLEON EUGENE
LOUIS JEAN JOSEPH »
Photo 15. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier
Buquet (« Buquet del et sc») et imprimée chez
Lamy-Godard (« Lamy-Godard F à Rouen « ) en
1856, MTAN 2001.1.21
-
Eugénie impératrice des français
L’Impératrice est représentée dans un médaillon entouré d’aigle. Elle pose dans une somptueuse robe et
touche de sa main droite une couronne posée sur une table. En arrière plan, on aperçoit les fontaines du parc
de Saint-Cloud. Ce mouchoir s’inspire de l’œuvre de Franz Xavier Winterhalter qui a peint l’impératrice pendant
plus de 10 ans. Eugénie de Théba dite Eugénie de Montijo (5 mai 1826 – 11 juillet 1920) fut l'épouse de
Napoléon III, et fut donc impératrice de 1853 à 1870.
Photo16. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet (« Gravure d'A. Buquet à Rouen ») et imprimée
chez Lamy-Godard (« Lamy-Godard frères à Rouen») en 1860, MTAN 2001.1.60
Photo 17 : Dessin préparatoire MTAN 2004.7.5.50
-
Naissance du prince impériale
Ce mouchoir présente la naissance du fils de Napoléon III et
d’Eugénie de Théba que l’on nommera le prince impérial. L’enfant
dans les bras de l’Empereur est présenté aux dignitaires en
présence. En arrière plan, on aperçoit la jeune mère dans son lit.
Sous la scène on peut lire « NAPOLEON EUGENE LOUIS JEAN
JOSEPH Fils de France est né aux Tuileries, le Dimanche 16 mars
1856, à trois heures un quart du matin. Toute la France a partagé la
joie de l'Empereur, en apprenant que le ciel lui avait donné un fils et
a salué avec enthousiasme la venue d'un enfant de France. On a vu
en lui l'assurance de la perpétuité d'un système qui est la plus sûre
garantie des intérêts du pays. Cet enfant qui consacre à son
berceau la paix qui
se
prépare,
la
bénédiction du Saint
Père apporté par
(…) une heure après sa naissance, enfin les acclamations du
peuple Français que l'Empereur a tant aimé sera digne des
destinés qui l'attendent »
Photo 18. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet et
imprimée chez Lamy-Godard en 1856, MTAN 2001.1.63
Photo 19 : Dessin préparatoire MTAN 2001.1.185
-
S. A. le prince impérial
Le jeune prince, fils de l’Empereur Napoléon III et de l’Impératrice
Eugénie est représenté dans un médaillon pendant sa première
année.
Photo 20. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet sc. ») et imprimée chez Lamy-Godard (« LamyGodard frères à Rouen ») en 1856, MTAN 2001.1. 173
-
Ouverture de l’exposition universelle
A l’occasion de l’ouverture de l’Exposition Universelle de 1855 qui se déroula à Paris, Napoléon III aux cotés de
l’impératrice prononce le discours inaugural devant une foule. Sous la scène, on peut lire un extrait du discours
de l’Empereur « En chargeant mon cousin d’organiser l’Exposition Universelle de l’industrie, j’ai voulu surtout
associer plus intimement ma dynastie aux grands intérêts de l’Europe civilisée ! Je me fais un plaisir de le
remercier, ainsi que les membres de la commission, du dévouement qu’ils ont apporté à cette tâche. Ce palais
de l’Industrie et des Arts sera le temple de la concorde. » Extrait du discours de l’Empereur, le 15 mai 1855.
Photo 21. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet (« Buquet d. sc. ») et imprimée chez LamyGodard (« Lamy Godard frère à Rouen ») en 1855, MTAN 2001.1.170
Photo 22 : Dessin préparatoire MTAN 2004.7.7.126
4/ La troisième République
Pendant la guerre contre la Prusse en 1870, la défaite et la capture de l’Empereur à Sedan marquent la fin du
Second Empire et le début d’un nouveau régime, la Troisième République, fondée sur un système
parlementaire à deux chambres. Pendant cette période, l’atelier Buquet produit moins de mouchoir sur des faits
d’actualité mais d’avantage de portraits tels que ceux des différents présidents et se lance dans les mouchoirs
d’instruction militaire.
-
La Libération du territoire
Ce mouchoir illustre la libération du territoire français après l’occupation prussienne. La défaite de la France
face à la Prusse dans la guerre qui opposa les deux puissances de 1870 à 1871 conduit à un traité de paix
signé à Versailles le 26 février, et confirmé par le traité de Francfort du 10 mai 1871. Ce dernier prévoit que la
France verse des indemnités de guerre à la Prusse. Les troupes allemandes occuperont une partie de la
France jusqu'à ce que le total des indemnités soit versé en septembre 1873. Le mouchoir représente une scène
de liesse dans la rue après l’annonce de la libération. Un long texte explicatif explique les circonstances de
l’événement.
Photo 23. Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet et
imprimé chez Renault (« Fabrique E. Renault à Rouen ») en
1873, MTAN 80.10.27
-
Le Président Mac Mahon, duc de Magenta
Portrait du Maréchal Mac Mahon, Président de la République, il
succède à Adolphe Thiers le 24 mai 1873 et démissionne le
30 janvier 1879. Il est à l’origine du vote du septennat présidentiel.
Photo 24.Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet (« A.
Buquet ») et imprimé chez Renault (« Fabrique de E. Renault à
Rouen ») en 1874, MTAN 80.10.19
-
Jules Grévy
Portrait de Jules Grévy Président de la République, qui succède au
Maréchal Mac Mahon après sa démission. Réélu pour une seconde
fois en 1885, Jules Grévy est contraint de démissionner en 1889
après un scandale. Sur ce mouchoir le président est représenté
dans un médaillon surmonté d’une banderole « République
française ». Aux quatre coins du mouchoir, des objets symbolisent,
l’industrie, les arts, l’exploration et la marine. Sous le portrait figure
un long texte biographique.
Photo 25. Mouchoir illustré, gravé par l’atelier Buquet (« A.
Buquet des. grav. ») et imprimé chez Renault (« Fabrique de E.
Renault à Rouen ») en 1879, MTAN 80.10.19
-
Félix Faure
Portrait du Président Félix Faure, représenté débout devant son bureau. Ce mouchoir devait être prévu pour le
président Casimir Périer, finalement c’est la tête de Félix Faure que l’on retrouve ici sur le corps de Casimir
Perier. 7ème Président de la Troisième République, il est élu à la suite de la démission de Casimir Perier en
1895. Il meurt en 1897 avant la fin de son mandat.
Photo 26. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet (« A. Buquet et gendre. ») et imprimée chez
Renault (« Manufacture de E. Renault à Rouen ») en 1895, MTAN 2001.1.62
Photo 27 : Dessin préparatoire pour un mouchoir représentant Casimir Perier. Ce dessin a servi de
modèle pour le mouchoir de Félix Faure. MTAN 2004.7.6.58
5/ La guerre de Crimée
La guerre de Crimée (1853-1856) opposa la Russie impériale et une coalition comprenant l’Empire Ottoman, le
Royaume-Uni, la France et le Royaume de Sardaigne. Les événements de cette guerre menée pour la France
par Napoléon III, durent avoir un retentissement important dans la société française de l’époque car de très
nombreux mouchoirs de cou (36 au total de 1854 à 1856) furent édités à cette période sur les grandes batailles
et les moments forts de ce conflit. Purement démonstratif (bataille et siège) ou satirique, ils sont le témoin de
l’intérêt du conflit pour les français.
La vérité en Russie
Nicolas Ier, Tsar de Russie, lisant les journaux est assis devant son secrétaire et converse. La discussion des
deux hommes est retranscrite en dessous de la scène.
Le secrétaire :- "Tous les journaux ennemis annoncent que les Russes ayant tiré sur un parlementaire, les
flottes combinées ont détruit le port militaire et les fortifications d'Odessa en épargnant la ville et le port
marchand. Ils ajoutent que les amiraux ont voulu de cette manière punir notre conduite d'un peuple barbare.
Nicolas :- "Brûlez tous ces journaux et publiez que les flottes combinées se sont présentées devant notre bonne
ville d’Odessa. Là elles ont reçu une sévère leçon (…) Faîtes chanter un Te DEUM".
Le 22 avril 1854, la marine britannique, française et ottomane
bombarde le port d’Odessa, situé en mer noire.
Photo
28. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet d. et sc.») et imprimée chez Lamy-Godard («LamyGodard Frères à Rouen ») en 1854, MTAN 2001.1.117
-
Le congrès de la paix
Le 25 février 1856, s’ouvre le congrès de Paris rassemblant les principaux acteurs de la guerre de Crimée. Il
consacre la défaite de la Russie. Cette dernière accepte l’indépendance de l’Empire Ottoman et la
neutralisation de la mer noire.
Autour d’une table douze hommes ont pris place. Sous la scène, figure le nom des participants et un extrait du
discours de l’Empereur Napoléon III :
« Français : 1 Le comte Walesky
2 Le baron de Bourquenay
Autrichien : 3 Le comte Buot
4 De Hubner
Anglais :
5 Lord Clarendon
6 Lord Cowley
Russe :
7 Le comte Alexis Orlov
8 De Brunnov.
Piémontais : 9 le comte de Cavour
10 Le marquis de Villamera
Ottomans :
11 Ali Pacha
12 mahem med Djamil Bey »
« L'ouverture des Conférences sous la Présidence du comte Walleski, eut lieu le 25 février 1856 dans l'Hôtel
du ministère des affaires étrangères. Situé Quai d'Orsay. – Les plénipotentiaires des puissances belligérantes
et alliées sont réunis à Paris, pour décider des conditions de la Paix. L'esprit de modération et d'équité qui les
anime tous font espérer un résultat favorable. »
(Extrait du Discours de l'Empereur à l'ouverture de la session législative 4 mars 1856 »)
Photo 29. Epreuve
d’atelier, gravée par
l’atelier
Buquet
(« Buquet del. et sc.
») et imprimée chez
Lamy-Godard («Lamy
Godard
frères
à
Rouen ») en 1856,
MTAN 2001.1.79
Photo 30 :
préparatoire.
2004.7.8.265
-
Dessin
MTAN
L’âne de Nicolas
Le Tsar de Russie Nicolas Ier et deux soldats russes chevauchent un âne aux yeux bandés et tentent de franchir
un précipice. De l’autre côté des soldats alliés les regardent. Ce mouchoir satirique et métaphorique symbolise
les difficultés de l’armée russe dans le conflit.
Photo 31. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet, del, et scu. ») et imprimée chez Lamy-Godard
(«Lamy Godard Frère à Rouen ») en 1854, MTAN 2001.121
6/ Les relations franco-russes
L’alliance franco-russe en vigueur de 1892 à 1917 est une alliance miliaire. Le mandat de Félix Faure (18951897) est marqué par un renforcement des relations diplomatique entre la France et la Russie. En 1896, le
président français invite Nicolas II à Paris et l’année suivante c’est Félix Faure qui se déplace en visite officielle
en Russie.
-
Alliance franco-russe
Cette visite est représentée sur ce mouchoir par une poignée de
main entre les deux chefs d’état à bord du navire le Pothuau.
Photo 32. Mouchoir illustré, imprimé à la plaque de cuivre
par l’atelier Buquet et imprimé chez Renault («Manufacture
de E. Renault à Rouen ») en 1854, MTAN 80.10.15/ 80.10.25
7/ Les relations franco-anglaises
Napoléon III connaissait bien l'Angleterre : l'année 1855 va constituer un moment clef favorable au
rapprochement des deux puissances. Leur engagement commun dans la guerre de Crimée en 1854-1856, pour
soutenir les Turcs face à la puissance russe, y contribue fortement. Le rapprochement avec l’Angleterre est l’un
des objectifs majeurs de l’Empereur. Cette alliance politique se traduit par des visites de part et d'autre de la
Manche : Napoléon III se rend à Windsor en avril 1855 et Victoria, accompagnée du prince Albert et de leurs
enfants, vient à Paris du 18 au 27 août de la même année.
-
Vive la reine Victoria
Le 18 août 1855, le couple royal anglais accompagné de leurs fils viennent en France à l’occasion de
l’Exposition Universelle. C’est l’entrée de la reine dans Paris qui est représentée sur ce mouchoir
commémoratif. Sous la scène, un texte explicatif décrit l’événement « A l'arrivée du convoi le prince Napoléon
entouré de tous les dignitaires de l'Empire présente ses hommages à la Reine Victoria. Le général de la
Waestine remet à cette gracieuse souveraine un magnifique bouquet offert par la garde nationale de Paris.
Partout les acclamations retentissent des hommes venus de tous les coins de la terre saluent avec
enthousiasme les souverains des deux grands peuples alliés pour la cause de la civilisation et du progrès,
alliance heureuse qui doit amener la paix universelle »
Photo 33. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet del et sculp ») et imprimée chez Lamy-Godard
(«Lamy-Godard frère à Rouen ») en 1855, MTAN 2001.1.32
-
Remontrance de John Bull à Jacques Bonhomme
John Bull, personnage représentant l’Angleterre et Jacques
Bonhomme, personnage français, discutent des relations entre les
deux nations.
Sous la scène un texte :
"Vous avez fait des niches à tout le monde, ami John Bull, nous
étions bons amis et notre union donnait à réfléchir aux plus
robustes et aux moins endurants ; prenez garde si nous nous
fâchons, de demeurer seul et d'autre moins considéré que par le
passé".
Quatre saynètes encadrent la scène centrale évoquant la guerre
d’Italie, la guerre de Crimée, l’Irlande et l’Indes. Elles évoquent
l’alliance entre les deux pays dans ces différents conflits.
Photo 34. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet del. et sc. ») et imprimée chez Lamy-Godard («LamyGodard frère à Rouen ») en 1860, MTAN 80.10.28
8/ La Conquête algérienne
En Juillet 1830, une expédition est conduite vers Alger, c’est le début de la conquête de l’Algérie par la France
qui se poursuivra sous la Restauration et le Second Empire. Les mouchoirs de cou de l’atelier Buquet ne
manquèrent pas d’illustrer les moments forts de cette épopée française en Algérie sous les différents régimes.
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La prise de la Smala
Treize ans après la prise d’Alger, la prise de la Smala est le point
culminant de la guerre entre les troupes françaises et
algériennes. Cet épisode fut notamment immortalisé par un
tableau commandé par le roi Louis-Philippe à Horace Vernet. Le
16 mai 1843, un escadron de 500 cavaliers commandé par le duc
d’Aumale (4ème fils de Louis-Philippe), s’empare de la Smala
d’Abd-el-Kader (véritable ville itinérante de plus de 30 000
personnes). Ce coup d’éclat militaire eut un grand retentissement
en France, d’où sa représentation sur un mouchoir de cou.
Photo 35. Epreuve d’atelier, gravé par l’atelier Buquet
(« Buquet sculpt ») et imprimé chez Bataille (« Fque de P.
Bataille à Déville») en 1843, MTAN 2001.1.03
-
La reddition D’Abd-el-Kader
Vaincu lors de la prise de la Smala, Abd-el-Kader, chef de la guerre
sainte contre la colonisation française, se réfugie au Maroc où il
continue la lutte avant de se rendre aux Français en 1847. Cette
réédition est immortalisée dans ce mouchoir. A droite le sultan Abdel-Kader se rend au général Lamoricière qui lui retire son sabre,
symbole de la lutte qu’il mena pendant 15 ans contre la colonisation.
Photo 36. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet et
imprimée chez Lamy-Godard en 1848, MTAN 2001.04
9/ La campagne d’Italie 1859
La campagne d'Italie de 1859 voit s’affronter l’armée franco-piémontaise et celle de l’empire d'Autriche. Sa
conclusion permet la réunion de la Lombardie au royaume de Sardaigne et pose la base de la constitution du
royaume d’Italie
En 1858, Napoléon III et le comte de Cavour, Premier ministre du royaume de Piémont, convinrent de chasser
l’Autriche et de faire de Victor-Emmanuel le roi de l’Italie du Nord, “ des Alpes à l’Adriatique ”. En échange, le
Piémont céderait Nice et la Savoie à la France. Provoquée par le Piémont, l’Autriche prit l’initiative de la guerre.
L’armée française, commandée par Napoléon III, vint à l’aide des Piémontais. Elle remporta les victoires de
Magenta et de Solferino (4 et 24 juin 1859), libérant ainsi la Lombardie.
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Les zouaves de Palestro
Ce mouchoir illustre la victoire des armées françaises et
piémontaises sur les autrichiens le 31 mai 1859. Les zouaves
(corps d’infanterie recruté parmi les populations algériennes)
se distinguèrent pendant la guerre d’Italie notamment lors de la
bataille de Palestro au terme de la quelle les zouaves
promurent Victor Emmanuel, caporal d’honneur du régiment.
Photo 37. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet frères del. et sc. ») et imprimée chez LamyGodard («Lamy-Godard Frères à Rouen ») en 1859, MTAN
80.10.26
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Bataille de Solferino
Ce mouchoir très richement illustré immortalise la bataille de Solferino qui se déroula le 24 juin 1859 en
Lombardie. Il s'agit d'une victoire de l'armée française de Napoléon III alliée à l'armée sarde, sur l'armée
autrichienne de l'empereur François-Joseph. Le centre du mouchoir représente une scène de bataille pendant
laquelle les armées alliées repoussent les Autrichiens et leur ôtent leur drapeau.
Aux quatre coins du mouchoir, des médaillons ovales légendés représentent les belligérants du combat,
Francois Joseph (Autriche), Napoléon III, SAI le prince Napoléon, Victor Emmanuel (Sarde). Quatre saynètes,
légendées également, présentent les différents corps d’armée présents lors de la bataille. Sous la scène
centrale un texte relate la bataille « le 24 juin, à 4 heures du
matin, l'armée française reçut de l'Empereur l'ordre de se porter
sur Solferino, où l'armée autrichienne occupait des positions
formidables qui furent enlevées par les voltigeurs et les
chasseurs de la garde. Les différents corps de l'armée
poursuivirent les Autrichiens jusqu'à Cavriana ; à 5 heures du
soir, un orage violent favorisa la retraite des Autrichiens que
nos soldats poursuivirent jusqu'au Mincio. Dans cette glorieuse
journée nous avons pris à l'ennemi 3 drapeaux, 30 canons,
8.000 prisonniers, et mis 45.000 hommes hors de combat. »
Photo 38. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet frère des et grav Rouen ») et imprimée chez
Lamy-Godard («Lamy Godard Frères à Rouen ») en 1859,
MTAN 2001.1.68
10/ Les relations franco-chinoises
La seconde guerre de l'opium dura de 1856 à 1860 et opposa la France et le Royaume-Uni à la Chine. Cette
guerre peut être vue comme le prolongement de la première guerre de l'opium, d'où le nom qu’on lui attribua.
En 1839, la Chine ayant saisi des caisses d'opium indien, l'Angleterre entreprit la guerre de "l'Opium ".
Sous l’Empereur Hien-Fonng (1851 -1862), l'assassinat de missionnaires chrétiens amena l'intervention
franco-anglaise, la prise de Canton (1857), celle de Tien-Tsin et le traité de Tien-Tsin (26 juin 1858), qui
admettait à Pékin des ambassadeurs français et anglais et ouvrait de nouveaux ports. Le traité fut violé,
Pékin occupé (1860) et la Chine forcée de signer le deuxième traité de Tien-Tsin (24 oct. 1860). Cinq
mouchoirs furent édités sur les événements de cette guerre entre 1859 et 1860.
-
L’armée chinoise avance
Ce mouchoir humoristique représente des soldats chinois se
poussant les uns les autres pour avancer. En arrière plan, les
soldats français regardent la scène amusés.
Photo 39. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet Fre del et s ») et imprimée chez Lamy-Godard
(«Lamy-Godard frères à Rouen ») en 1858, MTAN 2001.1 .23
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Tao Kwang, Empereur de Chine
Ce mouchoir très richement illustré comporte en son centre un portrait de l’Empereur Tao-Kwang. Autour du
portrait, cinq saynètes illustrent les forces armées chinoises (infanterie, artillerie, jonque et cavalerie) et
françaises avec le départ de la flotte de Marseille le 5 décembre 1859 pour une expédition dirigée contre la
Chine.
Photo 40. Epreuve
d’atelier, gravée par
l’atelier
Buquet
(« Buquet del et sculp
») et imprimée chez
Lamy-Godard («LamyGodard frères à Rouen
») en 1860, MTAN
2001.1.175
Photo
41 :
Dessin
préparatoire, mine de
plomb rehaussé à la
gouache
blanche.
MTAN 2001.1.188
11/ Figures de l’histoire de France
Les grands personnages de l’histoire de France furent également l’objet de mouchoirs de cou. Les hommes qui
portaient ces mouchoirs signifiaient ainsi leur adhésion aux valeurs que véhiculent ces personnages
historiques : patriotisme pour Jeanne d’Arc ou dévotion pour Pie IX
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Jeanne d’Arc
C'est à l'époque romantique que se forgea l'image de l'héroïne nationaliste et sainte. Au XIXe siècle, après la
guerre franco-allemande de 1870, Jeanne fut surnommée la « Bonne Lorraine » puisqu’elle était originaire de
cette région. Elle incarnait alors l’esprit de revanche des Français.
Ce mouchoir reprend les représentations classiques de la « pucelle d’Orléans ». Au centre Jeanne d’Arc en
armure brandit son épée et de l’autre main tient un étendard. Elle foule le drapeau anglais sur un champ de
bataille. De part et d’autre de la scène deux encadrés narrent ses
exploits. Aux quatre coins du mouchoir, de petites saynètes
légendées illustrent les temps forts de la vie de Jeanne : « la
maison de Jeanne à Dom Rémi, Jeanne d’Arc gardant les
troupeaux, la tour qui servit de prison à Jeanne d’Arc à Rouen, le
supplice de Jeanne d’Arc.
Photo 41. Epreuve d’atelier, gravée par l’atelier Buquet
(« Buquet des. grav ») et imprimée chez Lamy-Godard
(«Buquet des. grav ») en 1867, MTAN 2001.179/80.10.14)
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Pie IX
Trois mouchoirs de cou furent édités pour rendre hommage à ce pape très populaire en France. Giovanni
Ferretti (1792, 1878), fut élu le 16 juin1846 sous le nom de Pie IX. Il eu le règne le plus long (32 ans) et l'un des
plus tourmentés de l'histoire de l'Église. Il est représenté ici, assis à son bureau.
Photo 43. Epreuve
d’atelier, gravée par
l’atelier Buquet
(« Buquet del et sc.»)
et imprimée chez,
Lamy-Godard
(«Lamy-Godard
Frères à Rouen») en
1860, MTAN
2001.1.18
Photo 44 : Dessin
préparatoire : MTAN
2004.7.5.24b
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