Origine de la vie 2
L'origine des molécules organiques
Une explication : la condensation sur surfaces minérales
Cristaux de pyrite
L'assemblage de petites mol€cules (comme les acides amin€s) en
macromol€cules (comme les prot€ines) n€cessite l'€limination de
mol€cules d'eau. Or, la thermodynamique indique qu'il est d€favorable
de r€aliser une telle condensation dans l'eau elle-m‹me. Il est possible
pour r€soudre cette contradiction de faire appel • des surfaces
min€rales, comme les micas, les argiles ou les pyrites. L'adsorption des
petites mol€cules sur ces surfaces les concentre et les modifie
chimiquement, ce qui peut rendre la formation de macromol€cules plus
favorable.
L'argile, par exemple, se trouve tr‡s abondamment sur Terre et est
constitu€e d'un empilement de couches fines. Entre les diff€rentes
couches de l'argile peuvent se glisser certaines petites mol€cules organiques, ce qui permet une adsorption
importante. L'argile est aussi un catalyseur tr‡s efficace pour de nombreuses r€actions organiques, et aurait donc pu
permettre la polym€risation des acides amin€s et/ou des acides nucl€iques. Le chimiste anglais Graham Cairns-Smith
a d€velopp€ cette hypoth‡se dans Seven clues to the origin of life en 1985 (traduction franŒaise : L'énigme de la vie,
1990).
L'expérience Urey-Miller et l'origine des molécules organiques
En 1953, Stanley Miller, accompagn€ de Harold Urey, a voulu reproduire les conditions de la Terre primitive. Ils ont
enferm€ dans un ballon des gaz (m€thane CH4, ammoniac NH3, hydrog‡ne H2 et eau H2O) et soumis le m€lange •
des d€charges €lectriques pendant sept jours.
Ils ont obtenu des mol€cules organiques, les briques du vivant, et notamment de l'ur€e (CON2H4), du formald€hyde
(H2CO), de l'acide cyanhydrique (HCN), des bases et des acides amin€s (AA), certains compos€s €tant pr€sents •
plus de 2 %.
Miller et Urey ont utilis€ une atmosph‡re r€ductrice et non pas une atmosph‡re oxydante. Depuis l'exp€rience a €t€
refaite plusieurs fois, en variant la composition de l'atmosph‡re et la source d'€nergie (utilisation du rayonnement
ultraviolet notamment). Cependant, une atmosph‡re moins r€ductrice (dioxyde de carbone CO2, azote N2, eau H2O)
qui provient du volcanisme donne de tr‡s mauvais rendements.
L'exploitation de l'idée de Miller
Suite aux exp€riences de Miller, il a fallu d€terminer les r€actions chimiques qui se sont produites dans l'enceinte (le
ballon dans lequel il avait enferm€ les diff€rents gaz). Ainsi est n€e la chimie organique dans l'eau.
Ces r€actions n€cessitent de fortes concentrations, des domaines de temp€rature et de pH tr‡s €troits qui font que ces
m€canismes sont tr‡s peu probables : une mare en voie d'ass‡chement pourrait peut-‹tre expliquer les fortes
concentrations.
L'exp€rience fut • l'€poque tr‡s critiqu€e • cause de cela. De plus, sa fiabilit€ a €t€ remise en cause car les mol€cules
organiques obtenues pourraient a priori provenir d'une contamination ext€rieure. (?) Une contamination ext€rieure
est toutefois improbable pour les raisons €voqu€es ci-apr‡s.
En outre, la pr€sence d'hydrog‡ne (libre) dans l'atmosph‡re primitive est possible, mais seulement en concentration
r€duite (de l'ordre du 1/100 de % ; ~100ppm ?) car compte tenu de la masse de la Terre et de la force de gravitation
qui en r€sulte, l'hydrog‡ne est tr‡s mal retenu vis-•-vis du vent solaire.
Une des sources d'hydrog‡ne (libre) primitive aurait pu ‹tre les gaz volcaniques rejetant l'hydrog‡ne issu de la
r€action de l'eau des roches avec des compos€s r€ducteurs, comme le fer des m€t€orites incorpor€ aux roches du