République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF FACULTE DE GENIE ELECTRIQUE DEPARTEMENT D’ELECTROTECHNIQUE MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MAGISTER Spécialité : Ecole Doctorale de Génie électrique Option : Compatibilité Electromagnétique (CEM) Présenter par : Mr. ZIANE AHMED Sujet du mémoire Calcul du champ électromagnétique de foudre en présence d’un sol stratifié verticalement et d’une tour élevée SOUTENUE LE : DEVANT LE JURY COMPOSE DE : Président : Mr BOUTHIBA Tahar Rapporteur : Mr AZZOUZ Zin-Eddine CO- Rapporteur : Mr Mimouni Abdenbi Examinateur : Mr Flazi Samir Examinateur : Mr Kotni Lahouari Professeur (USTOMB) Professeur (USTOMB) Maitre de conférences .A (Univ-Tiaret) Professeur (USTOMB) Maitre de Conférences .A (USTOMB) 2014 Remerciements Ce travail a été effectué au sein de l’équipe de compatibilité électromagnétique au Laboratoire de développement et d’entraînement électrique (LDEE), de l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF. Sous la direction du Professeur Zin Eddine Azzouz. Tout d’abord, je tiens à remercier le Professeur. Zin eddine Azzouz qui m’a offert la possibilité de réaliser une thèse sous sa direction. Je lui suis reconnaissant surtout pour sa confiance en moi et pour m’avoir toujours guidé dans la bonne direction. Son encadrement souple mais opportun me couvrit de son aile tutélaire depuis le choix du sujet pour lequel la plus grande liberté me fut laissée jusqu’à la relecture critique de la présente thèse. Que cette thèse soit un témoignage de ma respectueuse reconnaissance pour l’intérêt constant qu’il a porté à mon travail en me faisant bénéficier de son expérience. Mes sincères remerciements s’adressent et reconnaissances à mon Co-encadreur Monsieur A.MIMOUNI pour son amitié, ses aides et ses conseils qui ont m’éclairé le droit chemin de cette étude. J’adresse mes sincères remerciements Dr : T.Bouthiba pour avoir accepté la présidence du jury, pour sa suggestions et remarques constructives. Que tous les membres de jury qui ont bien voulu évaluer et examiner mon travail, trouvent ici l’expression de mon profond respect.et aussi d'avoir accepté de participer à ce Jury. Je remercie : Mr S.Flazi Mr. L.Kotni (USTO-MB) (USTO-MB) Je remercie également monsieur B.Ghemri (USTO-MB) pour son aide si précieuse et pour les connaissances nécessaires pour mener à bien le projet que je me suis vue confié. Mes remerciements s’adressent également à tout le corps enseignant qui a contribué à ma formation. Je n’oublierais pas d’adresser mes remerciements à mes collègues et amis avec lesquels ce fut toujours agréable de travailler. Je ne terminerais pas sans associer à mes remerciements tous les membres de ma famille pour leur soutien tacite, amical et moral. Je dédié ce modeste travail à : Mes parents, Mes frères et sœurs, Ma femme et mes trois enfants, Tous mes amis. Résumé L’objectif de ce travail réside dans l’étude et la détermination du champ électromagnétique rayonné par foudre pour un sol stratifié verticalement et en présence d’un tour. Le calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre est effectué au niveau du sol. Cette caractérisation nécessite au préalable la connaissance de la distribution spatio-temporelle du courant d’arc en retour, ce dernier est lié au courant à la base de la tour et du canal de foudre à travers les modèles d’ingénieur. Nous avons, dans un premier temps, abordé la modélisation du courant associé à la phase d’arc en retour ainsi que celle du courant au sol. Des simulations de ces deux courants ont été ensuite effectuées, sur la base de modèles appartenant à la famille des modèles d’ingénieur. La suite du travail a été consacrée à la simulation du rayonnement électromagnétique par foudre en présence d’un sol stratifié verticalement en présence d’une tour à l’aide d’une méthode numérique intéressante à savoir la méthode FDTD. Le premier objectif fixé a été de valider les résultats de simulation en les comparants avec ceux de la littérature spécialisée basés sur d’autres approches. Nous nous sommes intéressés ensuite à l’étude de l’influence de la stratification verticale du sol sur les formes d’ondes du champ électromagnétique associé au coup de foudre. SOMMAIRE Introduction générale Chapitre I: Phénoménologie de la foudre I.1 Introduction……………………………………………………………………………………………………….. 3 I.2 Description phénoménologique……………………………..……………………………………………..3 I.2.1 Mécanismes de formation des nuages orageux……………………………………………..3 I.2.2 Répartition des charges à l’intérieur d’un nuage…………………………………………..3 I.2.3 Types de coup de foudre……………………………………………………………………………..5 I.2.3.1 Classifications des coups de foudre………………………………………………...…..5 I.2.3.2 Décharges négatives nuage-sol………………………………………………………….6 I.3 Observations expérimentales………………………………………………………………...……….……..8 I.3.1 Caractérisation du courant de l’arc en retour……………………………………………….8 I.3.1.1 Foudre naturelle…………………………………………………………………………….…8 I.3.1.1.1 Mesure du courant d’arc en retour en utilisant des tours Instrumentées....................................................................................9 I.3.1.1 Foudre déclenchée artificiellement……………………………………………………13 I.3.2 Vitesse de l’arc en retour…………………………………………………………………….……..14 I.4 Caractérisation du champ électromagnétique..……………………..……………………………….15 I.5 Conclusion………………………………………………………………………….………………….…………….18 Chapitre II: Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.1 Introduction………………………………………………………………………………………………………..19 II.2 Détermination du courant de foudre à la base du canal…………………………………………19 II.2.1 Forme analytique du courant de foudre……………………………………………………....19 II.2.1.1 Modèle bi-exponentiel…………………………………………………………...………....19 II.2.1.2 Modèle d’Heidler……………………………………………………………...……………..21 II.2.1.3 Modèle Hybride……………………………………………………….……………..…….…23 II.2.2 Modélisation de la distribution de courant le long le canal de foudre…………..24 II.2.2.1Modèles d’ingénieurs………………………………………………………………….…….25 II.2.2.1.1 Modèle de Bruce et Golde (BG)………………………………………….…25 II.2.2.1.2 Modèle de la ligne de transmission TL................................................26 II.2.2.1.3 Modèle de la ligne de transmission modifié MTL (Modified Transmission-Ligne)……………………………….......27 II.2.2.1.4 Modèle de la source de courant mobile TCS (Travelling Curent Source)……………………………………………...….29 II.2.2.1.5 Modèle de Diendorfer et Uman-DU……………………………………...30 II.2.3 Généralisation des modèles ingénieur………………………………………………...…….....30 II.3 Distribution du courant le long d’une tour et dans le canal de foudre…………..………...31 II.3.1 Modèle Rachidi et al……………………………………………………...………………..…………....31 II.3.2 Modèle de Y. Baba et V.A. Rakov………………………………………………..……..…………......32 II.4 Formulation du champ électromagnétique rayonné par la foudre……………..…………….34 II.4.1 Champ Electromagnétique au Dessus du Sol……………………………………..…………34 II.4.1.1 Formules générales……………………………………………………………..…………..34 II.4.1.2 Approximation d’un sol parfaitement conducteur ……………………………36 II.4.1.3 Validation de l’hypothèse d’un sol parfaitement conducteur……..………38 II.4.1.4 Approximation de Cooray-Rubinstein………………………………………..……..38 II.4.2 Champ électromagnétique en dessous du sol……………………………………………..……..40 II.4.2.1 Approximation de Cooray……………………………………………………………….40 II.4.2.2 Algorithme de Delfino et al …………………………………………………….....40 II.4.2.3 Approximation par la méthode numérique (FDTD)…………………………..42 II.5 Conclusion………………………………………………………………………………………………..…….….42 Chapitre III: Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour III.1 Introduction……………………………………………………………………………………………………….43 III.2 Formulation du champ électromagnétique rayonnée par foudre pour un sol monocouche et en présence d’une structure élevée (une tour) ……………………………43 III.3 Formulation du champ pour un sol stratifié et en l’absence d la ........................................46 III.3.1Présentation et discussion des résultat par Shoory et al ……………..……………….49 III 3.2 Présentation et analyse de nos résultats……………………………………………………..51 III .4 Formulation du champ en présence d’un sol stratifie verticalement et d’ une tour……………………………………………………………………………………………………...56 III.5 Conclusion…………………………………………………………………………………………………………58 Chapitre IV : Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV.1 Introduction…………………………………………………………………………………….……………..…..59 IV.2 Géométrie du problème………………………………………………………………….……………….…..60 IV.3 Formulation du champ électromagnétique…………………………………….…………….…......61 IV.3.1 Formulation de base…………………………………………………………….…………….…….61 IV.4 Principe de base de la méthode FDTD………………………………………………………….…..…..62 IV.4.1 Discrétisation spatio-temporelle………………………………………………….……………...62 IV.4.2 Condition aux limites absorbantes(ABC)..............................................................................66 IV.4.2.1 Les conditions aux limites de Mur…………………………………………………..66 IV.5 Validation de l’approche FDTD dans le calcul du courant et du champ électromagnétique associé en d’une ………………………….............................................................68 IV. 6 Résultats obtenus dans le cas d’un sol stratifié verticalement en présence d’une tour…...74 IV.7 Conclusion..........................................................................................................................80 Conclusion générale…………………………………………………………………………………………………….…….…81 Références bibliographiques………………………………………………………………………………..….…….…….82 Introduction générale Introduction générale Introduction générale Les perturbations électromagnétiques en milieu industriel notamment celui de l’industrie électrique (réseaux d'énergie électrique) constituent de nos jours l'une des principales causes des problèmes liés à la qualité de l'énergie fournie aux consommateurs. En effet, pour les réseaux électriques le problème devient de plus en plus difficile à gérer car ces derniers connaissent un développement et un niveau de complexité de plus en plus croissant faisant intervenir des dispositifs de contrôle commande à base d’électronique. Ces dispositifs sensibles qui servent au pilotage à distance du réseau électrique sont très vulnérables et donc souvent perturbés par les champs électromagnétiques présents dans l’environnement du réseau électrique et ses composants. Ceci se traduit par une modification néfaste des ordres de décision engendrant souvent des dysfonctionnements du réseau électrique. Il devient alors impératif de faire des investigations théoriques et expérimentales afin d’identifier les champs électromagnétiques agresseurs et de quantifier leurs effets sur les différents éléments du réseau électrique. Ceci permettra d’adopter des stratégies de protection plus efficaces. Le phénomène de foudre, qui est un phénomène naturel, constitue une source majeure de perturbations électromagnétiques pour le réseau électrique ainsi que pour tous les dispositifs et systèmes électriques et ou électroniques. En effet ce phénomène par ses effets directs et indirects, peut entrainer de nombreux dérangements et destructions d’équipements au sein même du réseau. Aussi, afin de protéger ces dispositifs il devient plus que nécessaire d’évaluer correctement les champs électromagnétiques (effets indirects surtout) causés par ce phénomène. L’objectif de notre travail est donc la caractérisation du champ électromagnétique rayonné par la foudre pour un sol stratifié verticalement et en présence d’une tour élevée. Cette caractérisation est basée sur le développement de codes de calcul élaborés en Fortran au sein de notre équipe, utilisant une méthode aux différences finies, appelée la FDTD (Finite-Difference Time-Domain). Le champ électromagnétique sera calculé au niveau du sol stratifié verticalement à deux couches. Le mémoire est subdivisé en quatre chapitres : Ainsi dans le Chapitre I, après un bref rappel de la phénoménologie de la foudre, nous présentons les observations expérimentales utiles à l’élaboration des modèles du courant de l’arc en retour et du champ électromagnétique associé. 1 Introduction générale Le Chapitre II, est consacré à la modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre. Dans un premier temps, nous présentons brièvement les différents modèles de l’arc en retour. Une attention particulière est réservée aux modèles dits d’ingénieur. Ces modèles permettent une description de la distribution du courant le long du canal en fonction du courant à la base du canal. La prise en compte de la présence d’une tour élevée est aussi abordée dans ce chapitre à travers la présentation des modèles de courant le long de la tour. Nous présentons ensuite les formulations mathématiques utilisées pour le calcul du champ électromagnétique au dessus et en dessous d’un sol supposé parfaitement conducteur en première approximation et ensuite la mise en œuvre d’une approximation permettant la prise en compte de la conductivité finie du sol. Le Chapitre III, présente les différentes formulations du champ électromagnétique rayonné par la foudre tout en considérant le cas d’un sol homogène et non homogène et aussi celui de la présence ou non d’une tour élevée. L’étude commence par la mise en œuvre de la formulation d’un sol stratifié à une seule couche (sol mono couche) supposé parfaitement conducteur et en présence d’une tour élevée. Nous abordons ensuite le cas d’un sol stratifié verticalement multicouches en l’absence de la tour dans un premier temps ensuite avec la présence de la tour. Une formulation simplifiée à savoir la formulation de Wait est utilisée pour la calcul du champ électrique vertical au niveau du sol stratifié. Le modèle de Baba et Rakov est utilisé pour représenter la distribution du courant dans le canal et le long de la tour. Dans le Chapitre IV, nous présentons et discutons les résultats obtenus par simulation à l’aide du programme développé au sein de l’équipe CEM, basé sur la technique FDTD. Une analyse comparative des résultats que nous avons obtenus avec ceux issus de la littérature, est présentée à la fin du chapitre. Enfin, nous terminons notre travail par une conclusion générale. 2 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Chapitre I Phénoménologie de la foudre I.1 Introduction La foudre est l’un des phénomènes naturels les plus étudiées à cause de son pouvoir destructeur et son caractère spectaculaire. Ce phénomène qui est étudié depuis le dix septième siècle reste encore inexpliqué quant à sa phénoménologie et suscite un certain nombre d’études de la part des physiciens. Par ailleurs, la foudre engendre des effets directs et indirects sur les structures et ouvrages électriques. La protection efficace de ces derniers nécessite une bonne connaissance du phénomène de foudre et une évaluation précise des effets engendrés. Actuellement au sein de la communauté scientifique de nombreux chercheurs travaillent sur les mécanismes de génération de la décharge de la foudre et contribuent ainsi à une meilleure compréhension de cette décharge et de ses effets néfastes sur les systèmes [Rakov et Uman, 2003]. Dans ce chapitre, après une brève introduction sur le phénomène de la foudre, nous allons présenter une description générale de la phénoménologie de la foudre. Nous présentons ensuite les observations expérimentales liées aux éclairs naturels et aux éclairs déclenchés artificiellement. Nous abordons enfin les caractéristiques des champs électromagnétiques rayonnés par la foudre. I.2 Description du phénomène de foudre I.2.1 Mécanismes de formation des nuages orageux La formation des nuages orageux résulte de la rencontre entre un flux d’air anormalement froid issu de l’électrosphère et un flux d’air anormalement chaud venant du sol. A l’origine les nuages orageux sont des cumulus. A ce stade, un courant ascendant, d’air chaud prédomine au sein du nuage. Ce courant vertical atteint habituellement sa vitesse maximale dans la partie supérieure (de l’ordre de 25m/s). Durant son ascension, l’eau contenue dans le courant d’air chaud, se condense au contact de l’air ambiant plus froid et provoque la création de gouttes d’eau et de glace dans la partie haute du nuage ainsi qu’un courant descendant constitué d’air froid. On parle alors de cumulonimbus. Ce type de nuage est facilement reconnaissable grâce à sa forme en enclume provoquée par la rencontre entre le courant ascendant et les couches hautes de l’atmosphère, (la stratosphère) [1] [2]. I.2.2 Répartition des charges à l’intérieur d’un nuage Le processus par lequel les nuages d’orage acquièrent une charge n'est pas complètement bien compris. A l’heure actuelle, Il existe deux théories fondamentales qui expliquent la répartition des charges électriques au sein d’un nuage : 3 Chapitre I Phénoménologie de la foudre D’une part, la théorie de la convection qui considère que les ions libres dans l'atmosphère sont captés par les gouttelettes contenues dans le nuage. Les gouttelettes ainsi chargées sont ensuite transportées par les courants convectifs dans le nuage, produisant ainsi des zones de charges. D’autre part, la théorie de gravitation, qui repose sur l’hypothèse que les particules chargées négativement sont plus lourdes que les particules chargées positivement. Dans ce cas, la séparation entre les charges négatives est positives se fait par gravité. Néanmoins, aucune de ces deux théories ne permet d’obtenir une bonne corrélation avec les observations effectuées sur le terrain ou en laboratoire. Cependant, la majorité du monde scientifique s'accorde aujourd'hui sur le fait que le haut du nuage est chargé positivement et que le bas du nuage se compose de particules négatives mais peut aussi contenir des poches de particules positives, comme le montre la Figure I-1 Figure I-1 : Distribution des charges électriques dans la masse d’un cumulo-nimbus et répartition du champ électrique au sol, au moment ou va se produire la foudre [3] Que le nuage soit chargé positivement ou négativement, l’accumulation des charges à sa base est assez importante pour créer une différence de potentiel pouvant atteindre plusieurs kilovolts. Cette différence de potentiel engendre de manière locale un champ électrique pouvant aller de 10 à 50 kV/cm. Pour pouvoir observer une décharge électrique, le champ électrique doit dépasser la valeur critique du champ de rupture de l’air estimée à 30 kV/cm. Il faut noter, cependant, que le champ électrique peut devenir beaucoup plus intense à cause des aspérités du terrain, arbres, sommets montagneux, constructions, qui sont le siège d’effets de pointe ou de couronne. 4 Chapitre I Phénoménologie de la foudre I.2.3 Types de coups de foudre I.2.3.1 Classifications des coups de foudre Bien que les décharges inter-nuages et intra-nuages constituent plus de la moitié des décharges de foudre, ce sont surtout les décharges nuage-sol qui ont fait l'objet d'études très poussées; ceci est dû essentiellement à des raisons d'ordre pratique à savoir : blessures et morts d’hommes, incendies de forêts, perturbations engendrées dans les réseaux de transport d’énergie électrique et de télécommunication et aussi du fait qu'il est plus facile de mesurer les caractéristiques optiques et électriques des décharges nuage-sol. Les décharges de foudre nuage-sol se subdivisent en quatre catégories. Ces catégories sont définies d'une part selon la direction du traceur (ascendante ou descendante) qui déclenche la décharge, et d'autre part selon le signe de la charge portée par le traceur (positive ou négative). La figure ci-dessous illustre ces quatre catégories des décharges nuage-sol. Figure I.2 : Classification des coups de foudre selon Berger et al. [5] Dans les régions tempérées, plus de 90% des coups de foudre nuage-sol sont de la catégorie 1. Ce type de décharges, appelées décharges négatives, peut par conséquent être considéré comme la forme la plus commune des décharges nuage-sol. Cette forme de décharge est déclenchée par un traceur descendant charger négativement. Les coups de foudre appartenant à la 3ème catégorie sont aussi déclenchés par un traceur descendant, mais chargé positivement (décharge dite positive). Cette catégorie regroupe moins de 10% des décharges nuage-sol. Enfin, les décharges des catégories 2 et 4 qui sont déclenchées par des traceurs ascendants, sont relativement rares et apparaissent généralement aux sommets des montagnes ou des structures longues. 5 Chapitre I Phénoménologie de la foudre I.2.3.2 Décharges négatives nuage-sol Une décharge négative (nuage-sol) typique apporte une quantité de charge négative de quelques dizaines de Coulomb à la terre. La décharge totale est appelée éclair et possède une durée de l'ordre de 0.5 seconde. Chaque éclair est constitué de plusieurs composantes de décharge dont typiquement trois ou quatre impulsions de courant de forte amplitude dites arcs en retour. Chaque arc en retour a une durée d’environ 1 ms, la séparation entre deux arcs en retour successifs étant typiquement de plusieurs dizaines de millisecondes. La figure I.3 illustre le processus d'un éclair négatif; plusieurs phases peuvent y être distinguées à savoir : la décharge préliminaire (‘’preliminary breakdown’’, en anglais) intervient à l'intérieur du nuage. Cette décharge déclenche le développement d'un canal chargé négativement dirigé vers le sol appelé ‘’traceur par pas’’ (‘’stepped leader’’). La progression de ce canal s'effectue par une série de bonds (ou pas) lumineux successifs, chaque bond ayant une longueur de quelques dizaine de mètres et une durée d'environ 1 microseconde; deux bonds successifs sont séparés par une pause de l'ordre de 500 microsecondes. Le traceur apporte une quantité de charges négatives de l'ordre de 10 Coulomb vers le sol avec une vitesse moyenne de . A chaque pas du traceur correspond une impulsion de courant d'amplitude supérieure à 1 kA. Ces dernières sont associées à des impulsions de champs électriques et magnétiques d'une durée d'environ 1 microseconde et des temps de montée inférieurs à 0.1 microseconde. A l'approche du sol le traceur, dont le potentiel par rapport à la terre est environ -10 MV, provoque une intensification du champ électrique et initie une ou plusieurs décharges ascendantes (‘’upward connecting leader’’): cette phase est appelée le processus d'attachement (‘’attachement process’’). La jonction entre une des décharges ascendantes et le traceur par pas s'effectue à quelques dizaines de mètres au-dessus du sol. Le canal du traceur est alors déchargé lorsqu'une onde de potentiel de sol, le premier arc en retour (first return stroke), se propage vers le nuage et neutralise le canal chargé par le traceur avec une vitesse décroissante en fonction de la hauteur de l'ordre de 1/3 de la vitesse de la lumière. Le premier arc en retour produit un courant au niveau du sol d'une valeur de pic typique de 30 kA et d'un temps de montée de l'ordre de quelques microsecondes. La durée de l'impulsion du courant (à la mi-hauteur) est de l'ordre de 50 microsecondes. Durant cette phase, la température du canal s'élève rapidement pour atteindre des valeurs jusqu'à qui génère un canal de haute pression provoquant une onde de choc appelée ‘’tonnerre’’. 6 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Figure I.3 Illustration des différentes phases d’ une décharge négative nuage-sol [1] Après la phase de l'arc en retour, l'éclair peut disparaître. Néanmoins, si une quantité résiduelle de charges est encore présente au sommet du canal, il se développe dans le canal précédemment tracé un traceur obscur (‘dart leader’) à une vitesse de l'ordre de apportant une charge d'environ 1 Coulomb associée à un courant de 1 kA. Entre la fin du premier arc en retour et le début du traceur obscur, une activité électrique, désignée par les processus ‘’ J’’et ‘’K ‘’ [1], se manifeste. Il existe cependant un doute quant à l'influence de cette activité et le déclenchement du traceur obscur [1], [2]. Le traceur obscur déclenche enfin l'arc en retour subséquent (‘subséquent return stroke’) (Figure I.4). Les courants des arcs en retour subséquents mesurés à la base du canal ont généralement un temps de montée plus rapide que le courant du premier arc en retour. De nouvelles séquences traceur-arc peuvent ensuite se produire, donnant parfois jusqu'à 15 arcs en retour. Le dernier arc en retour est souvent à l'origine d'un fort courant de l'ordre de 100 A (‘continuing current’) qui draine la charge résiduelle de la cellule orageuse. Figure I.4 : Séquence traceur descendant-arc en retour dans un éclair [1]. 7 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Figure I.5 : Photographie d’un éclair comportant 12 arcs en retour (séquence temporelle : de gauche à droite). Le premier arc en retour est à gauche et comporte des ramifications [1] I.3 Observations expérimentales Les différentes caractéristiques et données expérimentales présentées sont relatives : • Au courant à la base du canal, • A la vitesse de l’arc en retour, • Au champ électromagnétique rayonné. Ces mesures concernent les coups de foudres naturels, et ceux déclenchés artificiellement. I.3.1 Caractérisation du courant de l’arc en retour I.3.1.1 Foudre naturelle Figure 1.6 : Exemple de mesure de courant de foudre en utilisant une tour instrumentée. Tour CN à Toronto au Canada [4]. 8 Chapitre I Phénoménologie de la foudre I.3.1.1.1 Mesure du courant d’arc en retour en utilisant des tours instrumentées a. Tours de petite taille La description la plus complète du courant de l'arc en retour à la base du canal de foudre est donnée par l'équipe du Professeur Berger [5] (rapporté par Uman [1]), qui durant les années 1950-1980 a exploité une station expérimentale au sommet de Monte San Salvatore, Lugano, en Suisse. La mesure du courant a été effectuée au sommet de deux tours de 55 m de haut. Environ 15 % des mesures rapportées par l’équipe du Prof. Berger sont dues à des traceurs descendants (Figure I.2.a). La plupart des décharges sont initiées par des traceurs ascendants positifs et négatifs (Figure I.2.b et I.2.d). La figure I.7 illustre les formes moyennes des courants typiques correspondant aux arcs en retour premier et subséquent d’une décharge négative. Dans cette figure, il est possible de voir un temps de montée rapide du courant correspondant à l’arc en retour subséquent. La distribution statistique des principaux paramètres du courant est présentée dans le tableau.1. Figure I.7 : Forme moyenne normalisée des courants d’arcs en retour premier et subséquent (A) premier arc en retour, (B) arc en retour subséquent [5]. 9 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Tableau I.1 : Paramètres du courant d’un coup de foudre descendant négatif [5]. A partir du tableau I.1, on peut établir les remarques suivantes concernant les décharges de foudre descendantes négatives: • Les amplitudes du courant du premier arc en retour sont supérieures à celles des arcs en retour subséquents. • La valeur maximale de la variation du courant dans le cas d’un arc subséquent est supérieure à celle du premier arc en retour. • Le temps de montée du courant de l’arc en retour subséquent est plus rapide que celui d’un courant du premier arc en retour. • La durée de l’impulsion du courant de l’arc en retour subséquent est inférieure à celle du premier arc en retour. D’autres campagnes expérimentales de mesure du courant d’arc en retour ont eu lieu. On peut citer, par exemple, les campagnes qui se sont déroulées durant les années 70 à savoir : • Les mesures faites par l’équipe du Professeur Garbagnati au sommet de deux tours de 40 m, situées au sommet de deux montagnes une au nord et l’autre au centre de l’Italie [1]. Le courant mesuré correspond aux deux types de décharges de foudre : ascendante et descendante. 10 Chapitre I • Phénoménologie de la foudre Les mesures de l’équipe du Professeur Eriksson effectuées sur une tour de hauteur 60 m installées sur une terre plate en Afrique du sud. La tour a été isolée du sol et le courant de foudre a été mesuré à la base à travers un transformateur de courant et une sonde Rogowski. Plus de 50% des décharges observées étaient initiées par des traceurs descendants négatifs et aucun enregistrement des traceurs positifs n’a été fait. Le temps de montée du courant très rapide n’a jamais été observé dans d’autres études [4]. On peut trouver dans la littérature d’autres mesures du courant de foudre obtenues en utilisant de petites tours (par exemple : les résultats de Narita et al. [6] en 2000 au Japon, les résultats de Diendorfer et al. [7], [8] en 2000 et 2002 en Autriche et les résultats de Torres et al. [9], [10] en 1999 en Colombie. b. Tours élevées Dans cette section, on présente trois exemples de mesure du courant de l’arc en retour en utilisant une tour élevée et instrumentée : La tour d’Ostankino à Moscow [11] Cette tour est de 540 m de hauteur, le courant est mesuré dans trois endroits de la tour à savoir : à 47 m, à 272 m et à 533 m (Figure I.8). On remarque que la forme du courant mesuré change d’un endroit à un autre, la valeur du pic de ce courant augmente en allant du sommet de la tour vers le sol, Bermudez [4] rapporte que ceci est dû aux réflexions multiples de l’onde de courant au sommet avec un coefficient négatif et les réflexions multiples à la base de la tour avec un coefficient positif. Figure I.8 : Formes du courant mesuré à 533m, 272m et 47m sur la tour d’Ostankino, Moscow [11]. 11 Chapitre I Phénoménologie de la foudre La tour CN à Toronto au Canada La tour CN est la tour la plus élevée dans le monde, en tout les cas jusqu’à présent, elle est de 553 m de hauteur, le courant de l’arc en retour est mesuré à 474 m et à 509 m. Les mesures effectuées en 1999 sont présentées sur la figure I.9. (a) (b) Figure I.9 : Représentation temporelle du Courant d’’arc en retour : (a) Tour de 509 m et (b) Tour de 474 m [4] On obtient les mêmes remarques que pour le cas précédent (tour d’Ostankino), sauf que dans ce cas, la forme du courant est plus complexe, Shostak [12] rapporte que ceci est dû à la structure complexe de la tour CN. La tour Peissenberg en Allemagne Cette tour est de 168 m de hauteur, les mesures du courant de l’arc en retour sont effectuées à 167 m et 13 m. La figure I.10.a montre une photographie de la tour Peissenberg et la figure I.10.b décrit les variations temporelles du courant d’arc en retour mesuré simultanément, au sommet et à la base de la tour. La contamination du courant par les réflexions multiples est bien mise en évidence. (a) (b) Figure I.10 : (a) La tour Peissenberg, (b) Courant mesuré au sommet et à la base de la tour [4] 12 Chapitre I Phénoménologie de la foudre I.3.1.2 Foudre déclenchée artificiellement La technique du déclenchement artificiel de la foudre constitue un outil très fiable pour bien comprendre la phénoménologie d’une foudre naturelle [7]. En effet elle donne des informations sur le courant à la base du canal de foudre et sur le champ électromagnétique associé. La figure I.11 illustre une séquence d’évènements lors d’un déclenchement artificiel de la foudre. Le procédé de déclenchement consiste à propulser vers la base du nuage orageux une fusée tirant un fil métallique mis en contact avec le sol. Le fil conducteur remplace « le processus d’attachement », il établit un court circuit à travers le quel s’effectue l’écoulement de l'arc en retour. La localisation précise du point d'impact permet de réaliser des mesures de courant et de champ rayonné. Figure I.11: Séquence d’évènements d’un déclenchement artificiel classique de la foudre [13]. 13 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Figure I.12 : Exemple d’un déclenchement artificiel de la foudre en Floride [4]. Les caractéristiques du courant de l’arc en retour (pic du courant et de sa dérivée) ont été résumées par Rakov [13] (tableau I.2) à partir de deux campagnes expérimentales effectuées en France et aux Etats Unis (Floride). Tableau I.2 : Caractérisation du courant de l’arc en retour [13]. D’après les donnés consignés sur le tableau ci-dessus on peut noter une similitude entre la valeur moyenne du pic du courant mesurée en Floride(USA) et celle rapportée par Berger et al. (Tableau I.1), lors de la compagne de mesures de Lugano en suisse. I.3.2 Vitesse de l’arc en retour Les données expérimentales les plus récentes sont publiées par Idone et Orville 1982[14]. En effet, dans cette publication on trouve les valeurs de la vitesse de l’arc retour correspondant à 17 premiers arcs en retour et 46 arcs en retour subséquents. vitesse moyenne mesurée est de pour les premiers arcs en retour et en en La de pour les arcs en retours subséquents. D’autre part, il a été mis en évidence que la vitesse de l’arc en retour, tant pour les premiers que les subséquents, décroit en fonction de la hauteur, cette décroissance est plus marquée pour les premiers arcs en retour. 14 Chapitre I Phénoménologie de la foudre La valeur de la vitesse de l’arc en retour pourrait être liée à celle de l’intensité du courant. En effet ces deux grandeurs dépendent l’une et autre de la distribution de la charge par unité de longueur du canal et du potentiel électrique qui en résulte [1].Il existe plusieurs relations qui se proposent d’exprimer la dépendance entre ces grandeurs, en particulier celle de Rusk[16] basée sur la relation empirique de Toepler et celle présentée par Wagner[17] qui repose sur des considérations énergétiques. Cependant, les valeurs de vitesse obtenues par ces relations s’accordent relativement avec les mesures que pour le premier arc en retour. En 2007, Rakov [28] rapporte que la vitesse de l’arc en retour est inférieure à la vitesse de la lumière pour les raisons suivantes: le canal de foudre est considéré comme une ligne de transmission avec pertes, non-linéaire et non-uniforme (l’approximation faite pour les lignes de transmission n’est plus valable). De plus, son impédance caractéristique augmente en fonction de la hauteur, ce qui engendre une dispersion de l’onde de l’arc en retour même en l’absence de pertes. La charge électrique ne peut pas être confinée à l’intérieur de la colonne qui se trouve à l’intérieure du canal et qui véhicule le courant de l’arc en retour, mais elle est repoussée à l’extérieur par une décharge électrique radiale formant une couronne. La résistance par unité de longueur en avant du front de l’arc en retour est relativement grande (ce qui cause une atténuation et une dispersion additionnelle). Par contre, elle est deux fois moins ou plus en arrière du front. I.4 Caractérisation du champ électromagnétique Les caractéristiques du champ électrique et du champ magnétique en fonction de la distance du point d’impact sont présentées respectivement aux figures I.13 et I.14 cidessous. Les courbes en trait continu correspondent aux premiers arcs en retour et celles en traits discontinus aux arcs en retour subséquents [18]. 15 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Figure I.13: Champ électrique vertical mesuré correspondant à un premier arc en retour (trait continu) et à un arc en retour subséquent (pointillés) à des distances variant de 1 Km à 200 Km [18] Figure I.14 : Densité du flux magnétique correspondant à un premier arc en retour (trait continu) et à un arc en retour subséquent (pointillés) à des distances variant de 1 Km à 200 Km [18] 16 Chapitre I Phénoménologie de la foudre D’après ces deux figures (I.13 et I.14) on peut noter les remarques suivantes: • Le champ électromagnétique présente, pour toute distance comprise entre 1 km et 200 km, un premier pic, dont l'intensité est approximativement inversement proportionnelle à la distance. • A des distances relativement proches, le champ magnétique présente une bosse à environ 30 μs, alors que le champ électrique a une croissance en rampe après son pic initial. • Les champs électriques et magnétiques lointains (distance supérieure à environ 50 km) ont essentiellement la même forme d'onde, et présentent une inversion de polarité. A cause de la raideur des fortes impulsions du champ électromagnétique rayonné par l’arc en retour, la foudre est une contrainte majeure pour tout élément électrique ou électronique exposé à ce champ. Le calcul de ce champ électromagnétique fera l’objet du prochain chapitre.n Les mesures des champs électriques à 30 m et 500 m du canal de foudre sont présentées dans la référence [19]. Dans cette dernière Rubinstein et al ont analysé 40 formes d’ondes du champ électrique à 500 m et 8 formes d’ondes à une distance de 30 m du canal de foudre. La figure I.16 donne l’allure du champ électrique vertical mesuré à 500 m, correspondant à la phase traceur-arc en retour. La durée de l’onde est de 800 μs. Cette durée s’explique par le fait que l’ionisation du canal de foudre par le traceur modifie sensiblement le champ électrique vertical, avec une augmentation lente de la pente négative de la courbe du champ électrique [4]. Cette caractéristique n’est pas perceptible pour les longues distances, dans lesquelles la progression du traceur reste pratiquement invisible. Le commencement de la neutralisation des charges dans le canal par l’arc en retour est probablement associé avec le commencement de la progression positive et rapide du champ électrique vertical [4] (Figures I.16 et I.17). Figure I.15 : Campagne expérimentale de mesure du champ électrique vertical à 500 m et 30 m respectivement du canai de foudre [19] 17 Chapitre I Phénoménologie de la foudre Figure I.16 : Variations temporelles du champ électrique vertical mesuré à 500 m du point d’impact de la foudre. Les flèches indiquent le commencement de la phase de l’arc en retour [19]. Figure I.17: Variations temporelles du champ électrique vertical mesuré à 30 m du point d’impact de la foudre. Les flèches indiquent le commencement de la phase de l’arc en retour [19] I.5 Conclusion Dans ce chapitre, l’examen de la phénoménologie de la foudre a montré que cette dernière se manifestait par des coups appelés ‘’coups de foudre ‘’ consistant en des décharges électriques accompagnées d’un champ électromagnétique. Nous avons également dans ce chapitre présenté des résultats de compagnes expérimentales mettant en évidence la forme d’onde du courant de foudre ainsi celle du champ électromagnétique rayonné dont la modélisation fera l’objet du prochain chapitre. 18 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.1 Introduction Les variations les plus brutales et de grandes amplitudes du champ électromagnétique engendré par la foudre ont lieu lors de la phase de l’arc en retour. Plusieurs modèles de ce dernier, avec différents degrés de complexité, ont été développés par plusieurs chercheurs afin de permettre l’évaluation de son rayonnement électromagnétique. L’une des difficultés majeures liée à la modélisation réside dans le fait que le courant ne peut être mesuré qu’à la base du canal de foudre ; or, pour déterminer le champ électromagnétique rayonné, il est nécessaire de connaître la distribution du courant le long du canal. Les modèles de l’arc en retour proposés diffèrent l’un de l’autre par cette description des distributions spatiotemporelles du courant le long du canal de foudre. Ce chapitre est consacré à la modélisation du rayonnement électromagnétique par la foudre, basée sur le courant d’arc en retour. On s’intéressera en particulier aux modèles dans lesquels il existe une relation relativement simple entre la distribution du courant le long du canal et le courant à la base du canal. On abordera ensuite à présentation de la formulation du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre dans le cas d’un sol de conductivité finie. II.2 Détermination du courant de foudre à la base du canal Afin de pouvoir calculer le champ rayonné par l'arc en retour d'une décharge orageuse, il importe de connaitre en premier lieu le courant situé à la base du canal, ainsi que sa vitesse de propagation [20]. Afin de pouvoir le modéliser facilement et en négligeant la tortuosité du canal, l’arc en retour est assimilé à une antenne verticale, excitée à sa base par un générateur de courant symbolisant le rattachement de l’arc au sol. II.2.1 Forme analytique du courant de foudre Les formes analytiques du courant de foudre, généralement rencontrées au sein de la littérature, se composent de sommes de fonctions exponentielles. Ce type de fonction présente l’intérêt d’avoir une transformée de Fourier pouvant être calculée de manière analytique, ce qui facilite l’analyse dans le domaine fréquentiel. II.2.1.1 Modèle bi-exponentiel [20] C’est la première expression adoptée, et sans doute la plus utilisée dans la littérature [21], le premier arc en retour et l’arc en retour subséquent respectivement sont représentés par les équations (II.1) et (II.2) : * Premier arc en retour : II.1 19 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Où: : désigne l’amplitude de courant de foudre. : est l’inverse du temps de montée de l’impulsion du courant de foudre. : l’inverse de la durée de l’impulsion du courant de foudre. * Arc en retour subséquent: II.2 Avec : II.3 II.4 Et : Amplitude de courant : Inverse du temps de montée de l’impulsion du courant : Inverse de la durée de l’impulsion du courant Par une simple analogie, on obtient les mêmes définitions pour les variables associées au courant . Les paramètres de ces deux fonctions. liés au temps de montée, à la valeur de crête et à la durée de l’impulsion du courant, ont été déterminés de manière à reproduire le plus fidèlement possible les courbes expérimentales moyennes, obtenues par Berger et al. publiées dans [5]. Dans le tableau ci-dessous sont consignés les paramètres des fonctions représentent le courant à la basse du canal. Premier arc en retour Arc en retour subséquent (kA) ( 33.7 9.2 4 - 14.3 18 3 10 ) ( ) ( KA) ( ) ( - ) - 9.4 Tableau II.1 Paramètres des fonctions exponentielles simulant le courant de foudre à la base du canal [20]. Dans La figure II.1 nous présentons les formes d’ondes normalisées du courant du premier arc en retour et celui de l’arc en retour subséquent sur une durée de 40 μs. Ces formes sont obtenues en utilisant le modèle bi-exponentiel du courant à la base du canal de foudre et en adoptant les paramètres du tableau II.1. 20 Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre ✐✎ ✙ ✐✎ ✙ ✐✎ ✘ ✐✎ ✘ ✐✎ ✗ ✐✎ ✗ ✐✎ ✖ ✐✎ ✖ ✐✎ ✕ ✐✎ ✕ ✩ ✏ ✩ ❍❁❘ ✩ ✏ ✩ ❍❁❘ Chapitre II ✐✎ ✔ ✐✎ ✔ ✐✎ ✓ ✐✎ ✓ ✐✎ ✒ ✐✎ ✒ ✐✎ ✑ ✐✎ ✑ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼ ❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✐ ✐ ✔✐ ✑✐ ✒✐ ▼ ❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ (a) (b) Figure II.1 : Courant à la base du canal de foudre (normalisé), correspondant au (a) premier arc en retour et (b) à l’arc en retour subséquent, calculés à l’aide du modèle bi-exponentiel. II.2.1.2 Modèle d’Heidler En 1985, Heidler [22] a présenté une nouvelle expression analytique du courant à la base du canal de foudre. L’utilisation de cette dernière a donné des résultats correspondant mieux à ceux mesurés lors de compagnes expérimentales. L’expression est donnée par l’équation suivante : II.5 Avec : : Amplitude maximale du courant i (0, t) à la base du canal de foudre. : Temps de montée de l’impulsion du courant i (0, t) à la base du canal de foudre. : Durée de l’impulsion du courant i (0, t) à la base du canal de foudre. : Exposant variant de 2 à 10, : Facteur de correction de l’amplitude du courant donné par : II.6 Cependant, la somme de deux fonctions de Heidler représente mieux le premier pic typique du courant d’arc en retour subséquent. Ainsi, le courant à la base du canal de foudre se présente sous la forme : II.7 Ou : II.8 21 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.9 II.10 Et II.11 II.12 Avec : : Amplitudes du courant : Temps de montée de l’impulsion du courant : Durée de l’impulsion de courant , , : Facteur de correction de l’amplitude du courant donnée par l’expression [II.10], : Facteur de correction de l’amplitude du courant i2 donnée par l’expression [II.11], : Nombre entier compris dans l’intervalle [2,10], Même définition pour le courant . Le tableau II.2 présente les paramètres de la fonction d’Heidler pour simuler des arcs en retour typiques (premiers arcs en retour et arcs en retour subséquents). (KA) Premier arc en retour Arc en retour subséquent KA) 28 1.8 95 2 - - - 2 10.7 0.25 2.5 2 6.5 2.1 230 2 Tableau II.2 Paramètres du courant à la base du canal de foudre en adoptant la fonction d’Heidler [2] La Figure II-2 montre que la fonction d’ Heidler permet la représentation de la forme d’onde typique d’arc en retour. En effet, cette représentation permet d’obtenir un pic de courant suivi d’une décroissance lente. 22 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre ✑✒ ✑✐ ✩✈❋✡ ✉ ✘ ✖ ✔ ✒ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ (a) (b) Figure II.2 : Courant à la base du canal d’un arc subséquent typique correspondant (a)calculé a l’aide de modèle d’Heidler (b) issue da la référence [15] Les paramètres de la fonction d’Heidler[22]sont consignés dans le tableau II.2. Le modèle reproduit bien la forme d’un courant de foudre typique mesuré à la base du canal de foudre par Berger et al. [5]. Par ailleurs, l’expression d’Heidler permet un ajustement de l’amplitude du courant, de sa dérivée maximale et de la quantité de charge transférée en variant presque indépendamment les paramètres , et . II.2.1.3 Modéle hybride (Heidler- bi-exponentiel) [23] En 1990,Nucci et al . [23] ont proposé un modèle hybride comprenant d’une sommation entre deux termes, l’un sous forme de la fonction d’Heidler et l’autre sous la forme de la fonction Bi-exponentielle .Ce modèle se traduit par l’expression mathématique suivante : II.13 Le tableau II.3 donne Les paramètres de l’expression (II.13) correspondant à un courant ont été obtenus expérimentalement par Leteinturier et al. [24]. Le courant à la base du canal obtenu à l’aide de ce modèle est caractérisé par un pic initial de 11 et une valeur maximale de la dérivée d’environ de 105 ( 9.9 0.072 / . ( 5 2 7.5 ( ( 100 6 Tableau II.3 Paramètres du courant à la base du canal de foudre (modèle Hybride) [23]. 23 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre ✑✒ ✑✐ ✩✈❋✡ ✉ ✘ ✖ ✔ ✒ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ (a) Figure II.3 Courant à la base du canal de la foudre (a) calculé a l’aide du modèle hybride (b) issu de la référence [15] II.2.2 Modélisation de la distribution de courant le long le canal de foudre Le calcul du champ électromagnétique généré par la foudre exige la connaissance de la distribution de courant le long du canal. Ces dernières années, une multitude de modèles a été développée afin de reproduire au mieux les phénomènes physiques. La diversité de ces modèles peut s’expliquer par la complexité du phénomène de propagation du courant dans le canal de foudre. Ces modèles ont fait l’objet de plusieurs publications ces dernières années (voir par exemple : [25];[26];[27];[23];[29];[30] et [31]. Les modèles de l’arc en retour sont classés en quatre catégories : a) b) c) d) Les Modèle physique Les Modèle électromagnétique Les Modèle RLC Les Modèle d’ingénieur [85] Dans ce travail, nous utilisons les modèles d’ingénieur pour deux raisons essentielles : • • La première liée au faible nombre de paramètres ajustables caractérisant ces modèles. La deuxième raison est liée au fait que la distribution spatio-temporelle du courant le long du canal de foudre est reliée au courant à la base du canal par une expression simple. L’avantage de l’utilisation de ces modèles est le fait de disposer de données expérimentales notamment celle du courant mesuré à la base du canal de foudre. 24 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.2.2.1 Modèles d’Ingénieurs II.2.2.1.1 Modèle de Bruce et Golde (BG) Dans ce modèle présenté par Bruce et Golde en 1941 [32] , le canal de foudre est modélisé par une antenne verticale de très faible section, parcourue par une impulsion de courant qui se propage à une vitesse inférieure à la vitesse de la lumière. Cette propagation ne subit ni déformation ni atténuation. Le courant , à des hauteurs inférieures au front de l’arc en retour, est égal au courant à la base du canal ; à des hauteurs supérieures au front de l’arc en retour, comme dans tous les autres modèles, le courant est nul : II.14 Avec : z' : altitude le long du canal : vitesse du front de l'arc en retour. La figure II.4 donne une représentation tridimensionnelle (courant dans le canal en fonction du temps et de la hauteur dans le canal) selon le modèle BG, les paramètres du courant à la base du canal utilisés comme données initiales pour cette représentation sont ceux représentés dans le tableau II.2, avec une vitesse de propagation du courant le long du canal . Dans ce modèle la distribution du courant de foudre présente une discontinuité qui apparait au front d’onde impliquant une neutralisation instantanée des charges avant l’arrivée du courant. Une autre limitation de ce modèle réside dans la supposition que le courant en chaque point le long du canal s'ajuste instantanément à la grandeur du courant à la base à cet instant. Cette hypothèse n’est valable que dans le cas où la vitesse de propagation du courant est infinie. Le phénomène devient instantané, aussi physiquement impossible. 25 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre 60 50 15 40 i(kA ) 10 30 5 40 0 8 30 7 20 20 6 5 z'(km) 4 3 10 2 1 0 t(us) 10 0 Figure II.4 Distribution spatio-temporelle du courant de l’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle BG. II.2.2.1.2 Modèle de la ligne de transmission TL (Transmission-Ligne) Ce modèle à été présenté par Uman et Mclain en 1969 [33]. Ces derniers ont assimilé le canal de foudre à une ligne de transmission, sans pertes, dans laquelle une impulsion de courant se propage à partir du sol à la vitesse de l’arc en retour, généralement très inférieure à la vitesse de la lumière . La distribution du courant le long du canal est définie par les équations suivantes : II.15 La figure II.5 donne une représentation tridimensionnelle (courant dans le canal en fonction du temps et de la hauteur dans le canal) selon le modèle TL. Nous adoptons les mêmes paramètres du courant à la base du canal décrits dans le tableau II.2, avec la même vitesse de propagation du courant le long du canal . L’inconvénient de ce modèle réside dans le fait que l’intensité du courant le long du canal reste constante car le modèle TL ne permet aucun transfert de charge entre le traceur et l’arc en retour. Or, des résultats obtenus à partir d’observations optiques ont montré que l’amplitude et la forme du courant varient en fonction de la hauteur [35] et les mesures des variations du champ électrique associé au traceur ont mis en évidence que le traceur est bel et bien porteur d’une certaine densité de charges [30]. 26 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre 60 50 15 40 i(kA) 10 30 5 40 20 30 0 8 20 6 10 4 z'(km) 2 0 10 t(us) 0 Figure II.5 : Distribution spatio-temporelle du courant de l’arc retour subséquent le long du canal selon le modèle TL. II.2.2.1.3 Modèle de la ligne de transmission modifié MTL (‘’Modified Transmission-Ligne’’) Ce modèle à l’avantage de pallier les défauts du modèle TL tout en gardant sa simplicité qui permet une utilisation aisée dans les calculs du champ électromagnétique associé à l’arc en retour. Plusieurs chercheurs ont proposé deux modèles complémentaires basés sur le modèle TL, permettant de prendre en compte : - la distribution spatio-temporelle du courant le long du canal de foudre. - le transfert de charges le long du canal de foudre. a) Modèle de la ligne de transmission modifié avec décroissance linéaire MTLL (‘’The Modified Transmission Line with Exponential decay’’) La première modification du modèle TL, proposé par [Rakov and Dulzon, 1987] [35], supposé une décroissance de l’amplitude du courant le long du canal de foudre de forme linéaire. La distribution spatio-temporelle du courant est exprimée comme suit : II.16 Avec H : la hauteur totale du canal de foudre. 27 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre b) Modèle de la ligne de transmission modifié avec décroissance exponentielle MTLE (‘’Modified Transmission-Ligne with Exponential decay‘’) La seconde modification proposée par Nucci, et al. en 1988 [20], reprise ensuite en 1989 et 1990 par Rachidi et Nucci [36], [37]), suppose que la décroissance de l’amplitude du courant le long du canal de foudre est de forme exponentielle. Ainsi la nouvelle distribution spatio-temporelle du courant est : II.17 Le paramètre représente le taux de décroissance de l’intensité du courant le long du canal ; sa valeur a été déterminée par Nucci et Rachidi [36] selon les travaux publiés par Lin et al. en 1979 [18] et en 1980 [38]. Cette valeur est comprise dans l’intervalle [1.5, 2] km. A noter que le paramètre a été introduit dans la formulation du courant le long du canal afin de prendre en compte le transfert de charges entre le traceur et l’arc en retour. Les figures II.6 et II.7 donnent une représentation tridimensionnelle du courant dans le canal en fonction du temps et de la hauteur dans le canal selon les modèles MTLL et MTLE. 60 50 15 40 10 i(kA) 30 5 40 20 30 0 8 20 6 10 10 4 2 0 z'(km) 0 t(us) Figure II.6 : Distribution spatio- temporelle du courant de l’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle MTLL 28 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre 60 50 15 40 10 i(kA) 30 40 5 30 0 8 20 t(us) 6 10 10 4 z'(km) 20 2 0 0 Figure II.7 : Distribution spatio-temporelle du courant de l’arcretour subséquent le long du canal selon le modèle MTLE II.2.2.1.4 Modèle de la source de courant mobile (appelé Modèle TCS) (Travelling Curent Source) Le modèle TCS à été proposé par Heilder en 1985 [39], ce modèle considère que les charges du traceur sont neutralisées à l’arrivée de l’arc en retour. Un courant de source, associé a l'arc en retour se propage à la vitesse de la terre vers le sommet. Le courant injecté par cette source à la hauteur z' est supposé se propager dans le sens inverse de la vitesse de la lumière “c”. Il atteint le sol après un temps égal à z'/c. L'expression mathématique d'un tel courant de foudre est donnée comme suit : II.18 La figure II.8 donne une représentation tridimensionnelle (courant dans le canal en fonction du temps et de la hauteur dans le canal) selon le modèle TCS, en adoptant les mêmes paramètres cités dans le modèle BG, du courant à la base du canal, avec une vitesse de propagation du courant le long du canal sont ceux représentés dans le tableau II.2. 29 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre 60 50 15 40 10 i(kA) 30 40 5 20 30 0 8 20 6 10 4 z'(km) 2 0 10 t(us) 0 Figure II.8 : Distribution spatio-temporelle du courant de l’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle TCS II.2.2.1.5 Modèle de Diendorfer et Uman( appelé Modèle ‘’DU’’) Ce modèle a été proposé par Diendorfer et Uman en 1990 [40]. Dans ce modèle le courant de l’arc en retour se compose de deux termes, le premier terme est identique à celui du modèle TCS, et le deuxième terme représente un courant de polarité inverse avec une décroissance exponentielle. La distribution du courant de foudre, d’après ce modèle, s’écrit : II.19 Où est une constante de temps, supposée égale à 0.1 μs selon Thottappillil et al. [28]. Avec : • Cas particulier : Le modèle DU devient le modèle TCS pour II.2.3 Généralisation des modèles ingénieur Les modèles d’ingénieur les plus utilisés dans la littérature sont les modèles TL, MTLE, MTLL, BG et TCS [29], [41], Rakov et al ont proposé la représentation de ces modèles à l’aide d’une seule expression. Cette dernière s’écrit comme suit : II.20 30 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Avec : : est une fonction d’atténuation du courant le long du canal, : La fonction échelon d’unité donné par : II.21 : vitesse de propagation de l’arc en retour, : vitesse de propagation de l’onde du courant de foudre. Le tableau II.4, on donne les paramètres et Modèle P (z’) BG 1 TL 1 TCS 1 pour les cinq modèles d’ingénieur. MTLL MTLE Tableau II.4, les paramètres et dans equation (II20) pour les cinq modèles d’ingénieur selon [Rakov], [30]. II.3 Distribution du courant le long de la tour et dans le canal de foudre II.3.1 Modèle F.Rachidi et al Proposé par [Rachidi et al 2002][42], les modèles d’ ingénieurs initialement proposés dans le cas d’un arc en retour initie du sol ont été récemment modifies par Rachidi et al , pour prendre en compte le cas d’un arc en retour initié à partir du sommet d’une tour, Rachidi et al , ont représenté le canal par une source de courant. Il faut noter ici que pour des hauteurs composes entre ‘’0’’ et ‘’h’’ , on s’intéressera à la distribution spatio-temporelle du courant le long de la tour, et que pour des hauteurs supérieurs à la ‘’h’’ . On s’intéressera à la distribution spatiotemporelle du courant le long du canal de foudre ces distribution s’écrivent comme suit (fig. II .9). 31 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Pour : II.22 Pour : II.23 Les équations (II.22) et (II.23) sont basées sur le concept du courant ‘non contaminé’ , qui représente le courant idéal qui serait mesuré au sommet de la tour si les coefficients de réflexion à ses deux extrémités sont nuls. II.3.2 Modèle de Y. Baba et V.A. Rakov en 2005 [43]. En 2005, Baba et Rakov [43] ont proposé une autre approche basée sur l’utilisation d’une série de sources de tension dans la jonction tour-canal. Ils ont montré qu’une telle représentation est équivalente à celle de Rachidi et al. Dans leur représentation, Baba et Rakov ont exprimé la distribution du courant le long de la tour et le long du canal de foudre en termes de courant de court-circuit , qui est relié au courant ‘non contaminé’ par la relation suivante : II.24 Les équations du courant de l’arc en retour du canal de foudre le long de la tour et le long développées par Baba et Rakov [44] s’écrivent comme suit : Pour II.25 Pour II.26 II.27 32 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.28 Figure II.9 Propagation du courant le long du canal de foudre et le long de la tour [43] Ou, et : sont respectivement les coefficients de réflexion du courant au sommet et à la base de la tour, la hauteur de tour, : La vitesse du front de l’arc en retour, : La vitesse de propagation de l’onde du courant, : Une fonction unité, Facteur d’atténuation du courant, n : Le nombre de réflexions aux deux extrémités de la tour. Les expressions de : et sont données dans le tableau (II.4). Les équations(II.25), (II.26) montrent que des ondes de courant d’une même amplitude, , sont initialement injectées, simultanément, dans la tour et dans le canal de foudre. On note que Les équations (II.25) et (II.26) sont identique aux équations (II.22)et (II.23) écrites en terme de courant ‘ non contaminé ’: . Exemple d’illustration : La figure II.10 présente le courant ‘non contaminé’ 33 . Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Ce courant est modélisé par Nucci et al. [23] par la somme d’une fonction d’Heidler et d’une fonction exponentielle (équation II.13), est caractérisée par un pic d’environ 11 kA et un pic de la dérivée d’environ 105 kA/μs.. Les paramètres de ce dernier sont ceux du Tableau II.3. ✑✒ ✑✐ ❉✐✈❋✡ ✉ ✘ ✖ ✔ ✒ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ Figure II.10. : Variations temporelle du Courant ‘non contaminé’ II.4 Formulation du champ électromagnétique rayonné par la foudre II.4.1 Champ électromagnétique au dessus du Sol II.4.1.1 Formules générales L’étude du champ électromagnétique rayonné par un dipôle placé au dessus d’un sol de conductivité finie, à été publié pour la première fois en 1909 par Sommerfeld [46]. Le problème complet du rayonnement électromagnétique d’un dipôle au dessus d’un plan conducteur a été traité par Baños en 1966 [47] en déterminant la solution des équations de Maxwell pour chaque milieu en accord avec les conditions aux limites sur l’interface air-sol. En coordonnées cylindriques, les équations du champ, créé par un dipôle électrique placé à une hauteur z’, sont données par les expressions suivantes dans le domaine fréquentiel [2] (figure II.11) : II.29 II.30 II.31 34 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Avec : II.32 II.33 II.34 et II.35 II.36 II.37 II.38 II.39 II.40 Où : : désigne la composante radiale du champ électrique. : désigne la composante vertical du champ électrique. : désigne le champ magnétique azimutal. Les paramètres , et désigne respectivement la permittivité diélectrique, perméabilité magnétique et la conductivité électrique du sol. : la fonction de Bessel d’ordre 0. : désigne la transformée de Fourier du courant de foudre. 35 la Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Point d’observation P(r, φ, z) Plan conducteur Figure. II.11 Modèle géométrique intervenant dans les équations du champ électromagnétique [34]. Les expressions (II.32) , (II.33)et (II.34) sont connues sous le nom d’intégrales de Sommerfeld, exprimant ainsi, l’interaction de la source électromagnétique avec le sol [2]. Du point de vue numérique, ces intégrales se distinguent comme une tache délicate du fait de la lenteur de leur convergence [2]. De plus, le passage du champ électromagnétique du domaine fréquentiel au domaine temporel nécessite une transformée de Fourier inverse qui peut poser parfois certains problèmes d’ordre numérique. II.4.1.2 Approximation d’un sol parfaitement conducteur (conductivité du sol infinie) En utilisant l’hypothèse un sol parfaitement conducteur dans la méthode temporelle [2]. Cette dernière se trouve simplifiée et permet ainsi d’effectuer les calculs rapidement avec une bonne précision. Uman et al en 1975[49], ont développé des formules temporelles déduites des équations de Maxwell en utilisant la théorie des images pour un sol parfaitement conducteur (fig. II.11). Leteinturier en 1980 [50] a obtenu les même équations mais en faisant tendre la conductivité du sol vers l’infini dans les intégrales générales de Sommerfeld. 36 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre Les composantes des champs électrique et magnétique en un point générées par un segment infinitésimal à la hauteur (Figure II.11) portant un courant peuvent être exprimées dans le domaine temporel par les expressions suivantes [2] : II.41 II.42 II.43 Avec : : La permittivité diélectrique du vide, : La perméabilité magnétique du vide, : La vitesse de la lumière, la distance du dipôle au point d’observation, : La distance radiale entre le canal de foudre et le point d’observation ’ : La hauteur du point d’observation par rapport au sol. ‘’ ’’ : est un indice indiquant que le sol est parfaitement conducteur. 37 . Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre On peut noter que les champs électriques vertical ( ) et radial ( ) représentent la somme de trois contributions : * Une contribution électrostatique ayant pour source l’intégrale du courant de l’arc en retour et représentant la charge du canal * Une contribution rayonnée ayant pour source la dérivée du courant de l’arc en retour. * Une contribution induite ayant pour source le courant de l’arc en retour. Le champ magnétique azimutal est, quand à lui, composé par une composante rayonnée (ayant pour source la dérivée du courant de l’arc en retour) et une composante induite (ayant pour source le courant de l’arc en retour). II.4.1.3 Validation de l’hypothèse d’un sol parfaitement conducteur Bien que cette hypothèse permette une simplification des équations du champ électromagnétique, elle n’est pas toujours valable. Pour des distances ne dépassant pas quelques kilomètres, elle est une approximation raisonnable dans le calcul du champ électrique vertical et le champ magnétique azimutal comme il a été montré par plusieurs auteurs (Rachidi et al. [51], Rubinstein [53], Zeddam et Degauque [52]). Quant à la composante horizontale du champ électrique, elle est beaucoup plus affectée par la conductivité finie du sol ([54], [55] et [50]). Pour les distances supérieures à plusieurs kilomètres, la propagation au dessus d’un sol de conductivité finie n’est plus négligeable et a pour conséquence majeure une atténuation des composantes hautes fréquences, qui se traduit par une diminution de la valeur de pic et de la raideur du front du champ [2] [15]. II.4.1.4 Approximation de Cooray-Rubinstein La prise en compte rigoureuse de la conductivité finie du sol implique des équations de champ électromagnétique complexes contenant des intégrales lentement convergentes (Intégrales de Sommerfeld). Plusieurs formules simplificatrices ont été développées dans la littérature pour palier à ce problème, l’approximation la plus simple, pour des temps de calcul raisonnables avec une bonne précision est connue sous le nom de « l’approximation de Cooray- Rubinstein » (Rubinstein [53], Cooray [54]). Le champ électrique horizontal rayonné par la foudre, calculé en un point situé au dessus d’un sol de conductivité finie s’exprime par la relation suivante : II.44 38 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre ‘’ ‘’est un indice indiquant que le sol est parfaitement conducteur . : désignent respectivement, les transformées de Fourier du champ électrique horizontal à une hauteur z au dessus du sol et du champ magnétique au sol (le calcul de ces deux champs se fait en supposant un sol parfait). Si la conductivité du sol est élevée, l’expression (II.44) peut être simplifiée comme suit : II.45 Avec : : Épaisseur de peau, II.46 La formule de Cooray-Rubinstein permet d’obtenir des approximations satisfaisantes du champ pour toutes les distances considérées [53]. De plus, parmi toutes les formules simplificatrices, elle est la seule à reproduire l’inversion de polarité du champ à moyenne distance [53]. Récemment [58], Cooray a proposé une petite modification dans le terme , calculé pour un sol parfait, contenu dans l’expression du champ électrique horizontal (II.44) afin d’obtenir une meilleure prise en compte de la conductivité finie du sol. Selon cette modification le terme s’écrit alors : II.47 Les indices et désignent, respectivement, les composantes : électrostatique, d’induction et de rayonnement. Dans la référence [58], Cooray rapporte qu’une erreur de plus de 25% est observée sur le pic initial du champ horizontal calculé à une hauteur de quelques dizaines de mètres par l’expression (II.44). La petite correction sur l’approximation, minimise l’erreur à moins de 5%. 39 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.4.2 Champ électromagnétique en dessous du sol Les perturbations induites par la foudre dans les câbles souterrains posent des problèmes majeurs au niveau des équipements et des installations électriques et électroniques situées au dessous du sol. La détermination ces perturbations exige la connaissance du champ électromagnétique généré par la foudre en dessous du sol. Afin de permettre l’estimation des courants et des tensions induites par ce champ dans ces câbles enterrés. Les expressions générales du champ électrique, en un point situé au dessous d’un sol de conductivité finie, généré par un dipôle situé au dessus du sol ont été développées par Baños [47]. Ces équations sont exprimés dans le domaine fréquentiel et contiennent des intégrales de Sommerfeld. L’évaluation numérique directe de ces équations n’est pas recommandée surtout dans le cas d’un couplage du champ avec un câble souterrain. II.4.2.1 Approximation de Cooray En 2001, Cooray[59] propose des expressions simplifiées permettant le calcul des champs électriques pénétrant dans le sol et générés par une onde de type foudre. Ces expressions se basent sur la connaissance du champ électrique dans le cas d’un sol de conductivité finie, au niveau de l’interface sol-air. Ainsi dans le domaine fréquentiel ces expressions s’écrivent comme suit : II.48 II.49 II.50 Avec : En 2004, Petrache [48] a fait une comparaison entre les expressions simplifiées de Cooray et les solutions numériques exactes publiées par Zeddam [52]. Le point d’observation est situé à une distance de 100 m du canal de foudre à deux profondeurs au dessous du sol (1 m et 10 m) et pour deux valeurs de conductivités du sol : 0.01 S/m et 0.001 S/m. Il a trouvé que l’approximation de Cooray permet l’obtention de résultats très satisfaisants par rapport aux solutions numériques. II.4.2.2 Algorithme de Delfino et al Delfino et al.ont développé en 2006[60] un algorithme efficace pour l’évaluation exacte du champ électromagnétique en dessous d’un sol imparfait. Dans cette même référence ces auteurs ont montré que les fonctions de Green exprimées par les expressions (II.29), (II.30), (II.31) peuvent être exprimées sous la forme suivante 40 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.51 Avec : , : désignent respectivement les composantes verticale et radiale du champ électrique. : désigne la composante azimutale du champ magnétique, : est le nombre d’onde dans l’air, : est le nombre d’onde dans le sol, l’indice de réfraction complexe : fonction de Bessel d’ordre zéro. : fonction de Bessel d’ordre 1. ; ; Il est bien connu que (les fonctions de Green II.51) sont utilisables pour évaluer le champ électromagnétique produit par une décharge de foudre. Pour cela, il est nécessaire de multiplier ces fonctions par la distribution du courant et d'intégrer le résultat le long du canal de foudre (pour plus de détails, le lecteur pourra consulter la référence [60]). Par ailleurs, l’algorithme de Delfino et al, développé sur la base des expressions (II.51), a été utilisé pour tester la validité de la formule de Cooray. Cette dernière utilisée pour la prédiction du champ électromagnétique permet l’obtention d’un bon accord avec la solution exacte pour les grandes valeurs de la conductivité du sol (≈ 0.01 S/m). Cependant, pour les petites valeurs de la conductivité (≈ 0.001 S/m), la formule de Cooray donne des résultats moins satisfaisants par rapport à la formulation exacte. 41 Chapitre II Modélisation du rayonnement électromagnétique de la foudre II.4.2.3 Approximation par la méthode numérique (FDTD) : Finite Difference Time Domain (FDTD) La méthode numérique des différences finies dans le domaine temporel (FDTD) a été introduite pour la première fois dans le domaine l’électromagnétisme par Yee [61] en 1966. Elle à été ensuite raffinée et employé par Tavlove en 1970. Elle est aussi très utilisée par beaucoup de chercheurs dans différents secteurs comportant des phénomènes dispersion d’ondes électromagnétiques. Comparée aux approches traditionnelles pour l'évaluation du champ électromagnétique à proximité du canal de foudre, l’approche FDTD se distingue par sa robustesse et sa flexibilité [62]. De plus, la conductivité finie du sol est prise en considération d'une manière directe dans cette approche, ce qui constitue un grand avantage. La méthode FDTD à été largement utilisée pour calculer les surtensions et les courants induits dans les lignes aériennes causés par des coups de foudre indirects (voir [63],[ 64] , [65],[66], [ 67 ] ,[ 68] ,[69] et [70], Pour le calcul du champ électromagnétique rayonné par coup de foudre, plusieurs travaux ont été réalisés à l’aide de cette technique (voir les références [ 71] ,[72],[73][74]). Plus récemment, la méthode à été introduite dans le calcul du champ électromagnétique par les auteurs des références ([75] [76],[77]en 2007). II.5 Conclusion Dans ce chapitre nous avons abordé une phase difficile dans l’étude du phénomène de foudre à savoir la modélisation de son rayonnement électromagnétique responsable de beaucoup de problèmes de compatibilité électromagnétique (action du champ électromagnétique rayonné sur les structures et ouvrages électrique telles que les lignes électrique aériennes). L’expression de champ étant fonction du courant à la base du canal (donnée accessible à la mesure) et du courant dans le canal, nous avons été amenés à nous intéresser à la modélisation de ces deux courants . Nous avons retenu les modèles d’ingénieurs à cause de leur simplicité et de la quantité raisonnable de paramètres à manipuler. La présence d’une tour élevée dans l’environnement étudié a également été examinée en termes de modélisation des différents courants mis en jeu en présence de cet objet (la tour). Nous avons, ensuite, montré les différents aspects liés au calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre. Différentes approximations ont été examinées et étudiées afin de les mettre en œuvre dans un tel calcul. Dans le chapitre suivant nous allons calculer le champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre dans le cas d’un sol stratifié verticalement et en présence d’une tour élevée. 42 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour III.1 Introduction Ces dernières années, les chercheurs de la communauté scientifique ont déployé beaucoup s’efforts afin d’évaluer correctement le champ électromagnétique rayonné par la foudre. Les expressions mathématiques du champ électromagnétique rayonné sont souvent données et établies en présence d’un sol homogène et de conductivité finie. Mais en réalité le sol ne se présente jamais sous cette forme simpliste. Effet les spécifications topologiques et géologiques du sol interviennent dans les formes d’ondes du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre. Aussi nous nous proposons dans ce chapitre d’étudier l’influence de la stratification verticale du sol sur le champ électromagnétique rayonné par la foudre. III.2 Formulation du champ électromagnétique rayonné par la foudre pour un sol monocouche et en présence d’une structure élevée (une tour) L’étude de la foudre en présence d’objets élevés a attiré l’attention de nombreux chercheurs ([11,42, 117,120]), principalement parce que les données du courant de foudre sont souvent rassemblées au moyen d’instruments installés sur des tours élevées. Ainsi, les données obtenues par Berger et son équipe [5], durant les années soixante dix, représentent jusqu’à présent la caractérisation statistique la plus complète des paramètres de courant de la foudre. Des résultats expérimentaux du courant de foudre et du champ électromagnétique associé ont été obtenus grâce à des tours élevées et instrumentées (par exemple la tour CN au Canada [118], la tour Peissenberg en Allemagne [78], la tour Gaisberg en Autriche [119]…). La géométrie adoptée, dans cette étude, pour calcul du champ électromagnétique pour un sol monocouche, supposé parfaitement conducteur et en présence d’une tour est décrite à la figure (III.1) ci-dessous. Les trois composantes du champ électromagnétique sont calculées en un point d’observation situé au dessus de sol, elles s’expriment comme suit : III.1 III.2 III.3 43 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Figure III.1 Géométrie adoptée pour calcul du champ électromagnétique rayonné. La distribution du courant dans la tour et dans le canal de foudre est introduite par le modèle de Rachidi et al [42]. Ainsi selon ce modèle la distribution de courant le long de la tour, c'est-à-dire pour une hauteur comprise entre , s’écrit sous la forme suivante : III.4 Quant à la distribution de courant le long du canal de foudre elle s’écrit de la manière suivante : III.5 Par ailleurs, ces distributions de courant, s’écrivent selon le modèle de Baba et Rakov [43] comme suit : Pour III.6 44 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Pour III.7 Le courant non contaminé , décrit auparavant à la figure II.10, permet le calcul de la distribution spatio-temporelle du courant le long de la tour et le long du canal de foudre en utilisant les équations III.4 et III.5. Par exemple pour la tour de Peissenberg (h=168m) pour et ayant des paramètres de réflexion du courant au sommet et à la base de la tour respectivement les valeurs suivantes [78] : et , on obtient, la forme d’onde de la distribution spatio-temporelle du courant le long du canal de foudre (représentée par le modèle MTLE, ) présentée à la figure III.2 ci-dessous. Figure III.2: Distribution spatio-temporelle du courant le long de la tour et le long du canal de foudre L’analyse de la figure III.2 montre une discontinuité au front du courant de foudre (phase d’arc en retour). Cette discontinuité est due au fait que le courant injecté au sommet de la tour se divise en deux : un premier courant qui se propage le long du canal de foudre avec la vitesse de l’arc en retour v et un deuxième courant qui se propage vers le sol, le long de la tour, avec la vitesse de la lumière ‘c’. Suite aux multiples réflexions à la base et au sommet de la tour, une partie du deuxième courant va être transmise au canal de foudre, cette onde transmise, qui est supposée se propager avec la vitesse de la lumière, trouve sur son chemin le front de l’arc en retour (premier courant) se propageant à une vitesse inférieure à la vitesse de la lumière, ce qui est physiquement inconcevable (l’onde transmise n’est pas autorisée à être au devant du front de l’arc en retour). Cette observation a été soulevée par Pavanello et al. [48] lors de la comparaison des différentes distributions du courant prédites par cinq modèles d’Ingénieur. Comme solution à ce problème, ces auteurs ont suggéré l’ajout d’un terme additionnel, appelé ‘turn-on term’, dans les équations du champ électromagnétique. Les figures IV.13 nous donnent les formes d’ondes du courant au sommet (168 m) et à la base de la tour (0 m). Les effets des réflexions multiples aux deux extrémités de la tour sont clairement visibles dans ces formes d’ondes. On peut aussi voir 45 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour que le courant à la base de la tour possède une valeur maximale élevée due à la contribution de l’onde réfléchie au niveau du sol. III.3 Formulation du champ pour un sol stratifié et en l’absence de la tour [87][92]. Dans cette partie nous allons présenter l’étude du rayonnement électromagnétique de la foudre par une formulation simplifiée connue sous le nom de formulation de Wait [84,85]. Cette formulation a été utilisée en 2009 par shoory et al [85] pour calculer le champ électromagnétique en présence d’un sol stratifié. En effet, Shoory et al [85] ont utilisé la formulation simplifiée de Wait pour évaluer la composante verticale du champ électrique engendré par une décharge de foudre en présence d’un sol stratifié. Ces auteurs ont considéré deux types de stratification du sol (une stratification verticale et une stratification horizontale). Dans notre travail nous nous intéressons à la stratification verticale (figure III.3). Pour des besoins de comparaison des résultats nous avons fixé (comme les auteurs de la référence [85]) les paramètres électriques de la couche proche du canal (couche 1) à des valeurs plus faibles que ceux de la couche voisine (couche 2). Dans la figure III.3, nous présentons la géométrie du problème étudié dans ce paragraphe à savoir le calcul du rayonnement de la foudre la présence d’un sol stratifié à deux couches et en l’absence de la tour. La stratification du sol consiste en deux couches (stratification verticale) possédant des propriétés électriques différentes. H z’ Figure. III.3 : Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique rayonné en présence d’un sol stratifié verticalement à deux couches. L’expression mathématique, dans le domaine fréquentiel, du champ électrique vertical et pour une hauteur ( ) d’un sol stratifié verticalement est donnée par la relation suivante : III.8 46 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Où : : désigne le champ électrique vertical au niveau d’un sol parfaitement conducteur non stratifié. : désigne la fonction d’atténuation correspondant au dipôle situé à la base du canal de foudre. Dans le cas d’un sol stratifié verticalement (voir le chapitre 7 référence [92]), l’expression (III.8) s’écrit dans le domaine temporel sous la forme d’une intégrale de convolution donnée par l’expression suivante : III.9 Où : : la transformée de fourrier inverse de la fonction atténuation : la transformée de fourrier inverse du champ électrique vertical au niveau du sol stratifié verticalement. : la transformée de fourrier inverse du champ électrique vertical dans le cas d’un sol parfaitement conducteur non stratifié. Par ailleurs, les auteurs des référence [94,96] et [95, 88] ont donné respectivement les expressions suivantes pour la fonction d’atténuation d’un sol stratifié verticalement : III .10 III.11 Où : et désignent les fonctions d’atténuation de chaque section verticale dans le sol, ces fonctions sont calculées à une distance horizontale (x) variant entre le point zéro « 0 » et le point observation c-a-dire entre l’intervalle [0, r]. Elles Sont définies par les relations suivantes : III.12 III.13 47 Chapitre III Où Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour est la fonction d’erreur complémentaire, elle s’écrit comme suit : III.14 Et est appelé distance numérique selon la référence [84]. Son l’expression est donnée pour chaque couche comme suit : III.15 III.16 Avec le nombre d’onde dans l’air défini par la relation : III.17 Dans le cas général (n : nombre de couches du sol stratifié verticalement), les expressions (III.12 et III.13) deviennent : III.18 et les expressions III.15 et III.16 s’écrivent : III.19 Avec : (n= 1,2) : impédances de surface normalisées pour chaque couche verticale dans le sol. III.20 III.21 III.22 A noter que Hill et Wait [97] ont proposé l’utilisation de l’expression (III.10) si : et l’expression (III.11) si : . Ces auteurs ont montré qu’il y’à des singularités dans les fonctions à intégrer dans les expressions (III.10) et (III.11). Ils ont alors apporté les modifications nécessaires par les formules suivantes : 48 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour III.23 III.24 Où : désigne la distance minimale permettant de considérer la fonction d’atténuation comme étant constante. Dans le domaine temporel, l’expression du champ électrique vertical pour un sol parfaitement conducteur d’hauteur est donnée par la relation (II.41) du chapitre II. III.25 Pour un sol stratifié verticalement et pour une hauteur , cette expression devient : III.26 III.3.1 Présentation et discussion des résultats obtenus par Shoory et al [84] Sur la base des formulations présentées ci dessus, nous présentons dans cette section, les résultats obtenus par Schoory et al afin de bien voir l’effet de la stratification verticale du sol sur les allures des champs électromagnétiques rayonnés. En effet, dans la référence [84], Schoory et al présentent les résultats consistant en les allures temporelles du champ électrique vertical correspondant à la configuration d’étude de la figure III.3. Les paramètres du sol à deux couches verticales considérés par ces auteurs, sont présentés dans le tableau III.1. Les valeurs des paramètres relatifs au courant de foudre à la base du canal sont consignées dans le tableau III.2. Ainsi dans la figure III.4 nous présentons les variations temporelles du champ électrique vertical (obtenues par Schoory et al ) pour une distance radiale dl de 100 km du point 49 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour d’impact de la foudre et pour une hauteur z=0 (correspondant au niveau du sol ). Dans cette même figure sont présentés différentes courbes ( au dessus du sol ) correspondant aux cas suivants : 1/ sol homogène (monocouche), =0. 2/ sol homogène (monocouche), . 3/ sol stratifie (deux couches) verticalement , . Pour ce dernier cas, le champ électrique vertical est calculé en utilisant les deux expressions citées dans la section III.3 (expressions : III.23et III.24). Conductivité électrique / permittivité Valeurs correspondantes 0.001 Première couche 10 4 Deuxième couche 30 Tableau .III.1 Paramètres électriques relatif aux deux couches considérées [84]. Paramètre de la première fonction d’ Heidler 10.7 0.25 Paramètres de la deuxième fonction d’ Heidler 2.5 6.5 2.1 230 Tableau III.2 Paramètres correspondant aux deux fonctions d’Heidler utilisés pour calculer le champ électrique vertical [85] avec . Figure III.4 Variations temporelles du champ électrique vertical au niveau du sol à une distance radiale de pour différentes distances du point d’impact de la foudre et en présence d’un sol stratifié verticalement [84]. 50 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour L’analyse des formes d’ondes du champ électrique vertical, obtenues par Shoory et al et présentées à la figure III.4, montre que ces formes sont presque identiques, qu’on les obtienne à partir de l’expression III.23 ou de l’expression III.24. De plus l’effet de la stratification verticale du sol, se traduit par la diminution de l’amplitude maximale et du temps de montée du champ électrique vertical par rapport au cas correspondant à un sol homogène (monocouche) . Par ailleurs, par rapport au cas d’un sol homogène , l’effet de la stratification du sol se traduit sur l’allure temporelle du champ électrique vertical par l’augmentation de son amplitude et de son temps de montée. III.3.2 Présentation et analyse de nos résultats Dans ce paragraphe nous présentons les résultats de simulation que nous avons obtenus, à savoir les formes d’ondes du champ électrique (vertical et radial) et du champ magnétique azimutal, en mettant en œuvre une technique de calcul numérique à savoir FDTD. Le calcul du champ est effectué au niveau du sol (figure III.5). Le point d’observation, où s’effectue le calcul, est situé à une distance radiale (horizontale) du canal du foudre. Les paramètres géométriques du problème sont : *Sol stratifié verticalement à deux couches *Distance radiale maximale * Hauteur maximale au dessus du sol * Profondeur maximale en dessous du sol Les paramètres de la simulation sont : * Modèle de représentation du courant dans le canal de foudre retenu : Modèle MTLE. * Modèle de représentation du courant à la base du canal de foudre retenu : somme des deux fonctions d’Heidler. . * Vitesse de propagation du courant de foudre le long du canal : * Taux de décroissance de ce courant le long du canal . * Les paramètres électriques du sol sont consignés dans le tableau III.1. * Les paramètres du courant de foudre à la base du canal sont consignés dans le tableau III.2. * Pas de discrétisation spatiale : , . . * Les Pas de discrétisation temporelle : 51 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Figure III.5 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique en présence d’un sol stratifié verticalement à deux couches. Dans ce qui suit nous allons présenter les graphes relatifs aux formes d’ondes du champ électrique vertical et radial et du champ magnétique azimutal pour différents configurations du sol à savoir : 1- Première configuration : sol homogène (monocouche) possédant une conductivité électrique relativement élevée , . En adoptant la géométrie illustrée dans la figure (III .6), les trois composantes du champ électromagnétique rayonné sont calculées en un point d’observation placé au niveau du sol à une distance radiale par rapport au canal . Figure III.6 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique en présence d’un sol homogène (monocouche) , . 52 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour 2- Deuxième configuration : sol homogène (monocouche) possédant une conductivité électrique relativement faible , . En adoptant la géométrie illustrée dans la figure (III .7), les trois composantes du champ électromagnétique rayonné sont calculées en un point d’observation placé au niveau du sol à une distance radiale par rapport au canal . Figure III.7 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique en présence d’un sol homogène (monocouche) , . 3- Troisième configuration : sol stratifie verticalement (deux couches), possédant les conductivités électriques suivantes : , , . En adoptant la géométrie illustrée dans la figure (III .8), les trois composantes du champ électromagnétique rayonné sont calculées en un point d’observation placé au niveau du sol à une distance radiale par rapport au canal . 53 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Figure III.8 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique en présence d’un sol stratifié verticalement à deux couches. Ainsi dans les figures III.9 III.10 III.11 nous présentons les variations temporelles du champ électrique vertical, du champ électrique radial et du champ magnétique azimutal, pour les trois configurations du sol citées ci-dessus, que nous avons obtenues à l’issue de la simulation basée sur la méthode FDTD. ✘✐ ▲❏●❈❏❍❏❇➨■❅ ✈✑❅❒❃❏◆❃❈❅✉❄● ✝✐ ✗✐ ▲❏●▲▼ ❒❁▼ ❉ ❆❉ ➩❖❅❒▼ ❉ ❃❁● ❅❍❅■▼ ✌❄● ✝ ✒✐✐❍ ▲❏●❈❏❍❏❇➨■❅ ✈✒❅❍❅ ❃❏◆❃❈❅✉❄● ✝ ✕❋❍ ✖✐ ✥❚✈ ✶✏ ❍✉ ✕✐ ✔✐ ✓✐ ✒✐ ✑✐ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ✑✒ ✑✔ ✑✖ ✑✘ ▼✈◆▲✉ Figure III.9 Variations temporelles du champ électrique vertical au point d’observation ( , ) pour différentes valeurs de . 54 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour ✐✎ ✐✒ ▲❏●❈❏❍❏❇➨■❅ ✈✑❅❒❃❏◆❃❈❅✉❄● ✝✐ ▲❏●▲▼ ❒❁▼ ❉ ❆❉ ➩❖❅❒▼ ❉ ❃❁● ❅❍❅■▼✌❄● ✝ ✒✐✐❍ ✐✎ ✐✑✘ ▲❏●❈❏❍❏❇➨■❅ ✈✒❅❍❅ ❃❏◆❃❈❅ ✉❄● ✝ ✕❋❍ ✐✎ ✐✑✖ ✥❒✈ ✶✏ ❍✉ ✐✎ ✐✑✔ ✐✎ ✐✑✒ ✐✎ ✐✑ ✐✎ ✐✐✘ ✐✎ ✐✐✖ ✐✎ ✐✐✔ ✐✎ ✐✐✒ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ▼✈ ◆▲✉ ✑✒ ✑✔ ✑✖ ✑✘ Figure III.10 Variations temporelles du champ électrique radial au point d’observation , ) pour différentes valeurs de . ( ✐✎ ✒ ▲❏●❈❏❍❏❇➨■❅ ✈✑❅❒❃❏❃❈❅ ✉❄● ✝✐ ✐✎ ✑✘ ▲❏●▲▼ ❒❁▼ ❉ ❆❉ ➩❖❅❒▼ ❉ ❃❁● ❅❍❅■▼ ✌❄● ✝ ✒✐✐❍ ▲❏●❈❏❍❏❇➨■❅ ✈✒❅❍❅ ❃❏◆❃❈❅✉❄● ✝ ✕❋❍ ✐✎ ✑✖ ★✱✈ ✡✏ ❍✉ ✐✎ ✑✔ ✐✎ ✑✒ ✐✎ ✑ ✐✎ ✐✘ ✐✎ ✐✖ ✐✎ ✐✔ ✐✎ ✐✒ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ✑✒ ✑✔ ✑✖ ✑✘ ▼✈◆▲✉ Figure III.11 Variations temporelles du champ magnétique azimutal au point d’observation ( , ) pour différentes valeurs de . 55 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Analyse des résultats obtenus : On peut dire, d’après les allures temporelles du champ électrique vertical présentés à la figure III.9, que l’effet de la stratification verticale du sol, se traduit par la diminution de l’amplitude maximale et du temps de montée du ce champ par rapport au cas . correspondant à un sol homogène (monocouche) Cependant, par rapport au cas d’un sol homogène (monocouche) , l’effet de la stratification du sol se traduit, sur l’allure temporelle du champ électrique vertical, par l’augmentation de l’amplitude et du temps de montée. A noter que ce comportement du champ électrique vertical par rapport à la stratification vertical du sol, a été aussi mis en évidence dans les références [84] et [90]. D’après les formes d’ondes du champ électrique radial présentées à la figure III.10, l’effet de la stratification verticale du sol, se traduit par la diminution relativement faible en l’amplitude par rapport au cas correspondant à un sol homogène (monocouche) . Par ailleurs, la décroissance temporelle de ce champ est plus lente dans le cas d’un sol stratifié. Par rapport au cas d’un sol homogène , la stratification verticale du sol se traduit sur l’allure temporelle du champ magnétique azimutal (figure.III.11) par la diminution de l’amplitude et du temps de montée. Cependant, par rapport au cas d’un sol homogène (monocouche) , l’effet de la stratification verticale du sol est presque négligeable. D’autre part la comparaison de nos résultats de simulations, obtenus en mettant en œuvre la technique numérique FDTD, notamment en ce qui concerne le champ électrique vertical, avec ceux obtenus par Shoory et al (fig.III.4) qui ont utilisé les formulations simplifiées de Wait montre le même comportement du point de vue forme d’onde du champ électrique vertical. III.4 Formulation du champ en présence d’un sol stratifié verticalement et d’une tour Le champ électromagnétique de la foudre en présence d’un sol stratifié verticalement et d’une tour (figure III.9) se calcule en utilisant la formulation simplifiée de Wait. Quant aux distributions du courant le long de la tour et le long du canal de foudre elles sont modélisées par le modèle de Baba et Rakov (expressions III.6 et III.7). 56 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour Canal Point D’observation Tour sol Figure III.9 : Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique rayonné en présence d’un sol stratifie verticalement à deux couches et d’une tour. L’expression mathématique du champ électrique vertical, pour le cas d’un sol stratifié verticalement et en présence d’une tour, est obtenue en introduisant les expressions de la distribution spatio-temporelle du courant de foudre (expression III.6 et III.7, modèle de Baba et Rakov), dans l’expression du champ électrique vertical correspondant à un sol stratifié en l’absence de la tour (III.26), pour une hauteur : ). Cette expression devient : III.27 Dans le chapitre suivant, nous allons calculer le champ électrique rayonné par la foudre dans le cas d’un sol stratifié et en présence de la tour à l’aide de la méthode numérique FDTD. Les résultats obtenus seront comparés à ceux calculés à l’aide de la formulation présentée ci dessus pour la même configuration géométrique. 57 Chapitre III Formulations du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en présence d’un sol stratifie et d’une tour III.5 Conclusion Dans ce chapitre, nous avons décrit les formulations mathématiques relatives aux composantes du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre afin de comparer les résultats obtenus avec ceux déterminés par une technique numérique intéressante en l’occurrence la technique FDTD. La géométrie considérée comporte outre un sol stratifié, une tour élevée afin de se rapprocher le plus possible de la réalité du sol et des géométries d’études expérimentales de la foudre faisant intervenir des tours instrumentées. 58 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV.1 Introduction Les simulations numériques sont apparues dans les années 70 grâce aux premiers développements de l’informatique. L’accroissement des puissances de calcul des ordinateurs permet aujourd’hui d’étudier des problèmes que l’on ne pouvait pas aborder autrefois. Les capacités dont nous disposons maintenant, nous permettent en effet de considérer des situations de plus en plus proches de la réalité. Les domaines d’application des simulations numériques sont nombreux, ils concernent, pour n’en citer que quelques uns, la mécanique des fluides, la mécanique classique, l’élasticité, la résistance des matériaux, l’électromagnétisme, la physique quantique etc. Les implications sont importantes aussi bien sur le plan théorique que dans la pratique. En effet Les simulations permettent de réduire les durées de conception et donc le coût de fabrication d’un produit, ce qui est très important pour la compétitivité industrielle. Ce travail s’inscrit dans le domaine de l’électromagnétisme faisant intervenir différentes méthodes numériques dont la méthode des moments, la méthode des éléments finis, la méthode TLM (« Transmission Line Matrix ») et la méthode des différences finies (FDTD)[15]. Ces méthodes sont utilisables aussi bien dans le domaine temporel que dans le domaine fréquentiel. La mise en œuvre de ces techniques numériques dans les études CEM liées au phénomène de foudre est d’une grande importance car elle permet de caractériser le rayonnement électromagnétique de la foudre dans le cas de géométries complexes comprenant des structures élevées telles les tours par exemple. Ces dernières sont aussi utilisées dans les mesures expérimentales de la foudre (foudre artificielle, foudre naturelle) car elles sont instrumentées à leurs bases. La nature du sol (stratifié ou mono couche, de conductivité finie ou parfaitement conducteur) influe beaucoup sur le rayonnement de la foudre notamment sur le champ électromagnétique rayonné. Ainsi à cause de la complicité de la géométrie du problème lié à la foudre, les chercheurs ont souvent simplifié le problème en considérant un sol monocouche de conductivité infinie et en l’absence de tours élevées. Ceci leur a permis de développer des codes de calculs spécifiques basés sur des méthodes numériques évoluées telles que la méthode des différences finies. 59 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Aussi dans le cadre de ce mémoire, nous nous proposons d’examiner l’influence de la nature du sol ainsi que l’influence de la présence d’une tour élevée sur les formes d’ondes du champ électromagnétique rayonné par la foudre. Les calculs sont effectués à la l’aide d’un code de calcul développé au sein de l’équipe CEM du laboratoire de développement des entrainements électriques (LDEE) de l’USTO. Ainsi dans ce chapitre nous présentons l’étude du champ électromagnétique rayonné au voisinage du canal de foudre et d’une tour élevée. Les composantes du champ électromagnétique évaluées au niveau d’un sol stratifié verticalement. IV.2 Géométrie du problème La géométrie du problème du rayonnement électromagnétique de la foudre adoptée est présentée à la fig. (IV.1). La tour élevée et le canal de foudre sont considérés comme une antenne verticale unidimensionnelle de hauteur « H » placée au dessus d’un sol constitué de deux couches (couche 1 et couche 2)dans le cas de la stratification verticale. ρt : Coefficient de réflexion au sommet de la tour. ρg : Coefficient de réflexion à la base de la tour H : Hauteur du canal de foudre σ0, ε0, µ0 : conductivité, permittivité et perméabilité de l’air. σ1, ε1, µ1 : Conductivité, permittivité et perméabilité de la couche 1. σ2, ε2, µ2 : Conductivité, permittivité et perméabilité de la couche 2. 1 1 1 Figure. IV.1: Modèle géométrique du problème du rayonnement électromagnétique de la foudre en présence d’un sol stratifié verticalement et d’une une tour élevée. 60 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV.3 Formulation du champ électromagnétique IV.3.1 Formulation de base La méthode FDTD est basée sur la formulation standard des équations de Maxwell suivantes : IV.1 IV.2 Qui s’écrivent aussi sous la forme : : est le champ électrique, le champ magnétique, et sont respectivement, la perméabilité magnétique, la conductivité électrique et la permittivité diélectrique du milieu. Pour l’analyse du champ électromagnétique rayonné par la foudre, on peut adopter un domaine de calcul à deux dimensions (2D) (fig. IV.3) avec un système à coordonnées cylindriques (voir figure IV.4) Les équations (IV.1) et (IV.2) peuvent être écrites sous la forme suivante: IV.3 Où : est champ électrique radial, magnétique azimutal, : le champ électrique vertical, : le champ : la distance radiale entre le point d’observation et le canal de foudre , : la hauteur du point d’observation par rapport au sol . 61 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV.4 Principe de base de la méthode FDTD IV.4.1 Discrétisation spatio-temporelle La double discrétisation spatiale et temporelle par les différences finies, appliquée aux équations de Maxwell, a été décrite de manière originale par Yee [65] en 1966. La discrétisation des opérateurs de dérivation utilise un schéma centré des différences finies, avec une formulation dont l’erreur est du second ordre pour chaque pas de discrétisation. IV.4 Les composantes du champ électrique sont calculées aux instants en fonction du champ électrique à l’instant “n”, c’est à dire, la valeur obtenue dans le pas temporel précédent tandis que celles du champ magnétique elles sont calculées aux instants (Fig. IV.2). Discrétisation spatiale - Direction radiale « - Direction verticale « Où IV.5 » IV.6 » et j sont les incréments dans l’espace respectivement suivant l’axe « r » et suivant l’axe « z ». Δr et Δz représentent les pas spatiaux, respectivement dans la direction : radiale et verticale. Discrétisation temporelle Le temps est discrétisé en intervalles échantillonné par , avec centrées, le champ électrique , ce qui implique que tout instant ‘ t ’ peut être un entier positif. Pour que les dérivées temporelles soient est calculé à l’instant et le champ magnétique à . La discrétisation temporelle est effectuée avec un pas Δt, le temps ‘t’ correspond alors à un nombre entier de fois Δt, soit t = n Δt. Les composantes du champ électrique sont évaluées aux instants entiers n Δt tandis que les composantes du champ magnétique sont évaluées 62 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD aux instants demi-entiers (t - Δt/2) et (t + Δt/2). Ainsi une composante temporelle ne dépend que des évènements liés à la période temporelle précédente (figure IV.3). IV.7 : Incrément dans le temps. (n + 1) ∆t E Figure IV.2 : Principe de discrétisation temporelle en différences finies [100] (a) Coordonnées Cartésiennes [98] (b) Coordonnées cylindriques [99] Figure IV.3 : Maillage spatial 3D en différences finies- modèle de Yee. i-1 i i+1 Figure IV.4 Domaine de calcul à deux dimensions (2D) pour un système de coordonnées cylindriques. 63 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD La résolution du système d’équations (IV.3) est obtenue en mettant en œuvre l’approche FDTD. On définit chaque fonction spatio-temporelle f évaluée en chaque point de l’espace et à chaque instant comme : IV.8 Les approximations du premier ordre des équations aux dérivées partielles s’écrivent comme suit: IV.9 A partir des équations aux dérivées partielles du système (IV.3) et en utilisant les équations (IV.9), on obtient les composantes du champ électromagnétique rayonné par la foudre à savoir : Le champ électrique vertical : IV.10 IV.11 Où IV.12 Le champ électrique radial : IV.13 64 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Le champ magnétique azimutal : IV.14 : désignent respectivement la permittivité diélectrique et la conductivité électrique qui caractérisent chaque nœud de la grille du maillage. Sol -1 Sol -1 * Fig. IV.5 Maillage 2D-FDTD avec coordonnées cylindriques. 65 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV.4.2 Condition aux limites absorbantes(ABC) Lorsque les équations du champ électromagnétique sont résolues dans le domaine temporel en utilisant des méthodes aux différences finies dans un espace non borné, il doit y avoir une méthode limitant le domaine dans lequel le champ est calculé. Ceci est réalisé en employant des conditions aux limites de type absorbantes (« Absorbing Boundary Conditions » :ABC) aux frontières artificielles du domaine pour simuler l’espace non borné (Figure IV.5). Il existe dans la littérature plusieurs types de conditions aux limites absorbantes. Parmi celles-ci on peut citer deux conditions très utilisées pour calcul du champ électromagnétique à savoir : Les conditions aux limites de Mur [101] La couche parfaitement absorbante : PML (« Perfectly Matched Layer ») IV.4.2.1 Les conditions aux limites de Mur [101] Ces conditions possèdent l’avantage d’être faciles à implémenter numériquement. En effet, elles consistent en l’extrapolation des valeurs du champ magnétique aux nœuds situés sur les limites du domaine discrétisé suivant le principe de discrétisation de la méthode FDTD (figure IV.5), à partir des valeurs du champ magnétique pré-calculées aux nœuds situés au voisinage intérieur immédiat de ces limites. Si ces dernières sont suffisamment éloignées de la source du champ électromagnétique, les valeurs du champ magnétique sur les frontières du domaine sont obtenues par extrapolation du premier ou du deuxième ordre. Ces conditions ont été développées par Mur [101]. Les conditions de Mur sont caractérisées par leur facilité de mise en œuvre. Par contre elles ne sont rigoureusement valables que pour les ondes arrivant à incidence normale par rapport à la limite du domaine, car des réflexions parasites apparaissent en incidence oblique. Pour notre part dans le cadre de ce travail, nous avons utilisé les conditions aux limites absorbantes au premier ordre développées par Mur [100]. Leurs approximations aux différences finies s’écrivent comme suit: Dans la direction radiale (r) : 66 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV.15 Dans la direction verticale (z) : IV.16 IV.17 est la vitesse de propagation du champ électromagnétique à chaque nœud de la grille du maillage. La vitesse s’exprimé à l’aide de l’expression suivante [102] : IV.18 C : étant la vitesse de la lumière : la permittivité relative correspondant à chaque nœud dans la grille du maillage. Le champ électrique vertical sur l’axe z (r = 0) doit être traité d’une manière spéciale. Dans la région dépourvue de charges électriques, il est donné par l’expression [103]: IV.19 Dans la région comportant le canal de foudre, selon la loi d’Ampère, le champ électrique vertical peut être écrit sous la forme [103]: IV.20 67 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD : Désigne le courant qui traverse chaque nœud appartenant à la région qui comporte le canal de foudre. Si est négatif ceci implique que ce courant est toujours nul. Donc ceci modélise bien le fait que le courant ne peut exister que dans le canal de foudre . Pour éviter des instabilités numériques, les pas spatiaux ( et le pas temporel ( ), doivent satisfaire la condition de stabilité de calcul suivante : IV.21 IV.5 Validation de l’approche FDTD dans le calcul du courant et du champ électro magnétique associé en présence d’une tour Dans ce paragraphe nous comparons les résultats de simulation, obtenus grâce à l’approche FDTD, aux résultats expérimentaux tirés de la référence [104] et de la référence [121].Le but de cette comparaison étant de valider l’approche FDTD que nous avons retenu pour calculer le champ électromagnétique rayonné par la foudre. La figure IV.6 présenté une forme d’onde typique du courant mesuré au sommet de la tour Peissendeg tirée de la référence [104]. En raison des réflexions multiples aux deux extrémités de la tour, cette forme d’onde présente deux pics caractérisés par des temps de montée rapides. Le premier pic possède une amplitude d’environ 3.5 kA et le deuxième une amplitude d’environ 5 KA. Figure IV.6 Courant mesuré au sommet de la tour 168 m [104]. 68 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Les champs électriques et magnétiques associés sont représentés, respectivement, sur les figures IV.7et IV.8 (courbes tirées de la référence [104]). Le champ électrique vertical est mesuré à la distance 198m de la tour. Il est caractérisé par un premier pic d’une valeur de 1.71 kV/m suivi par une évolution en forme de rampe croissante. Le champ magnétique est mesuré à la distance de 185m par rapport à la tour, il est caractérisé par un pic d’une valeur de 4.8 A/m. Figure IV.7 Champ électrique vertical mesuré à la distance de 198 m de la tour Peissenberg [104]. Figure IV.8 Champ magnétique azimutal mesuré à la distance de 185m de la tour Peisenberg[104]. 69 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Notons que dans nos calculs le courant ‘non contaminé ’ injecté au sommet de la tour à savoir est une donnée d’entrée à partir de laquelle on peut calculer la distribution du courant le long de la tour et long du canal de foudre. Ce courant ‘ non contaminé ‘ est représenté numériquement par la somme de deux fonctions d’Heidler [22] dont les paramètres sont consignés sur le tableau IV.1. IV.22 Avec : Du point de vue expérimental, la seule donnée accessible à la mesure est le courant ‘’contaminé ‘’ enregistré au sommet la tour, le courant ‘’ non contaminé ‘’ est alors extrait à partir de ce courant mesuré. Tableau IV.1: Paramètres de deux fonctions d’Heidler modélisant le courant non contaminé [15]. Paramètres de la fonction d’ Heidler 942.5 0.44 0.27 Paramètres de la fonction d’ Heidler 2 2193.2 0.27 La figure IV.9(a) présente le courant non contaminé correspondant (courant total calculé au sommet de la tour) 200 2 et la figure IV.9(b) le courant en utilisant L’équation (II.22). Les coefficients de réflexion au sommet et à la base de la tour sont respectivement, et [105]. 70 Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD ✒✕✐✐ ✕✐✐✐ ✒✐✐✐ ✔✐✐✐ ✣ ❏◆❒❁■▼✈✡ ✉ ❃❏◆❒❁■▼✈✡ ✉ Chapitre IV ✑✕✐✐ ✑✐✐✐ ✓✐✐✐ ✒✐✐✐ ✕✐✐ ✑✐✐✐ ✐ ✐ ✑ ✒ ✓ ✔ ✕ ✖ ✗ ✘ ✙ ✐ ✐ ▼✈◆▲✉ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ▼✈◆▲✉ (a) (b) Figure IV.9 (a) :Courant non contaminé et (b) :Courant total calculés au sommet de la tour Peissenberg. On représente dans les figures IV.10 et IV.11 le champ électrique vertical et le champ magnétique azimutal calculés respectivement à 198m et 185m de la tour. Les deux champs de la figure IV.10 et IV.11 sont obtenus par l’utilisation de modèles décrits dans la section II.3.2, et en adoptant le modèle MTLE, avec La vitesse de l'arc en retour , et pour un taux de décroissance de courant On peut voir sur la figure IV.10 que la valeur du pic initial et la croissance de la rampe qui suit ce premier pic est en bonne concordance avec les observations expérimentales présentés dans la figure IV.7. ✒✐✐✐ ✥❚ ✈✶✏ ❍✉ ✑✕✐✐ ✑✐✐✐ ✕✐✐ ✐ ✐ ✒ ✔ ▼✈◆▲✉ ✖ ✘ ✑✐ Figure IV.10 : Champ électrique calculé à 198 m de la tour. 71 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Le champ magnétique calculé, présenté sur la figure IV.11, est en bon accord avec les mesures présentées sur la figure IV.8 notamment en ce qui concerne la forme d’onde et la reproduction du premier pic. ✖ ★✱ ✈✡ ✏❍ ✉ ✕ ✔ ✓ ✒ ✑ ✐ ✐ ✒ ✔ ▼✈◆▲✉ ✖ ✘ ✑✐ Figure IV.11 : Champ magnétique azimutal calculé à 185 m de la tour. Nous pouvons en guise de conclusion noter que nos résultats de simulation notamment les formes d’ondes du champ électrique vertical et du champ magnétique, issues du calcul FDTD, concordent sur le plan des amplitudes des premiers pics et sur le plan des formes d’ondes avec les courbes expérimentales de la référence [104]. Validations des formes d’ondes du courant Dans la figure IV.12 nous présentons les formes d’ondes typiques du courant mesuré, au sommet et à la base de la tour Peissenderg, issus de la référence [121]. Dans la figure IV.13 nous présentons les formes d’ondes du courant calculé, au sommet de la tour (168 m) et à la base de la tour (0 m), par la technique FDTD. Les effets des réflexions multiples aux deux extrémités de la tour sont clairement visibles dans ces formes d’ondes. On peut voir aussi que le courant à la base de la tour possède une amplitude maximale élevée due à la contribution de l’onde réfléchie au niveau du sol [106, 107]. Paramètres de calcul : Hauteur de la tour : h=168 m (correspondant à la tour Peissenberg), Paramètres de réflexion du courant au sommet et à la base de la tour : ρt = -0.53 et ρg = 0.7. Les paramètres relatifs au courant ‘non contaminé ’ sont consignés sur le tableau IV.2. 72 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Tableau IV.2: Paramètres de deux fonctions d’Heidler, le courant non contaminé [121]. 10.7 0.25 2.5 6.5 2.1 230 Figure IV.12 : Courant mesuré à la base et au sommet de la tour 168 m [121]. ✔ ❘ ✑✐ ✓✎ ✕ ❃❏◆❒❁■▼➠● ❁ ❂❁▲❅ ❄❅ ● ❁▼ ❏◆❒ ❃❏◆❒❁■▼❁◆ ▲❏❍❍❅▼❄❅ ● ❁▼ ❏◆❒ ✓ ❃❏◆❒❁■▼✈✡ ✉ ✒✎ ✕ ✒ ✑✎ ✕ ✑ ✐✎ ✕ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ▼✈◆▲✉ Figure IV.13 : Courant à la base et au sommet de la tour 168 m. A l’issue de cette comparaison, nous pouvons conclure que les résultats du courant au sommet et à la base de la tour obtenus à l’aide du calcul FDTD, concordent assez bien (forme d’onde et amplitude) avec les résultats obtenus expérimentalement. 73 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV. 6 Résultats obtenus dans le cas d’un sol stratifié verticalement en présence d’une tour Dans ce paragraphe nous présentons les résultats de simulation que nous avons obtenus, en mettant en œuvre l’approche FDTD, dans le cas d’un sol stratifié verticalement avec la présence d’une tour. Nous adoptons la même démarche de présentation des résultats que celle des paragraphes précédents à savoir la considération de trois configurations du sol : - Sol monocouche avec forte valeur de la conductivité électrique - Sol monocouche avec faible valeur de la conductivité électrique - Sol stratifié verticalement à deux couches de conductivités électriques différentes. Les résultats de simulation consistent en les formes d’ondes du champ électromagnétique rayonné par la foudre dans le cas d’une géométrie comprenant un sol stratifié et une tour élevée. Le calcul des trois composantes de ce champ est effectué en un point d’observation ‘ ’ (figure IV.14) place au niveau du sol la tour élevée égale à 5 km. et situé à une distance ,radiale par rapport à . Figure IV.14 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique pour un sol stratifié verticalement à deux couches et en présence d’une tour élevée. 74 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD Les paramètres électriques relatifs à chaque couche du sol stratifié sont consignés dans le tableau IV.3. La région de calcul est délimitée par une distance radiale maximale par rapport à la tour et une hauteur maximale par rapport au sol et enfin par une profondeur (voir la figure IV.14). Les pas de discrétisation spatiale et temporelle utilisés lors de la simulation sont : et . Tableau IV.3 Paramètres électriques relatifs aux deux couches [84]. Paramètres Valeurs Première couche 0.001 10 Deuxième couche 4 30 Le canal de foudre est représenté par le modèle MTLE ; avec une vitesse de propagation du courant le long du canal , et un taux de décroissance de ce courant le long du canal . Quant au courant à la base de la tour, il est représenté par la somme de deux fonctions d’Heidler dont les paramètres sont ceux illustrés dans le tableau IV.4. Tableau IV.4 Paramètres relatifs aux deux fonctions d’Heidler utilisés pour calculer le Champ électrique vertical [85]. avec . Paramètre de la première fonction d’ Heidler 10.7 0.25 Paramètre de la deuxième fonction d’ Heidler 2.5 6.5 2.1 230 Dans ce qui suit nous allons présenter les allures temporelles du champ électrique vertical, du champ électrique radial et du champ magnétique azimutal pour les trois configurations du sol citées auparavant à savoir : 1- Première configuration : sol homogène (monocouche) possédant une conductivité électrique relativement élevée , . 75 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD En adoptant la géométrie illustrée dans la figure (IV .15), les trois composantes du champ électromagnétique rayonné sont calculées en un point d’observation placé au niveau du sol à une distance radiale par rapport au canal . Figure IV.15 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique pour d’un sol homogène (monocouche) et en présence d’une tour , . 2-Deuxième configuration : sol homogène (monocouche) possédant une conductivité électrique relativement faible , . En adoptant la géométrie illustrée dans la figure (IV.16). Les trois composantes du champ électromagnétique rayonné sont calculées en un point d’observation placé au niveau du sol à une distance radiale par rapport au canal . Figure IV.16 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique pour un sol homogène (monocouche) et en présence d’ une tour , 76 . Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD 3-Troisième configuration : sol stratifié verticalement (deux couches), possédant des conductivités électriques et , . En adoptant la géométrie illustrée dans la figure (IV.17), les trois composantes du champ électromagnétique rayonné sont calculées en un point d’observation placé au niveau du sol à une distance radiale par rapport au canal . Figure IV.17 Modèle géométrique adopté pour le calcul du champ électromagnétique pour un sol stratifié verticalement à deux couches et en présence d’une tour. Les variations temporelles du champ électrique vertical et du champ électrique radial ainsi que celles du champ magnétique azimutal sont présentées respectivement dans les figures (IV.18, IV.19, IV.20) pour différentes valeurs de dl. 77 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD ✑✘✐ (3 ✑✖✐ ✑✉▲❏●❍❏■❏❃❏◆❃❈❅✌ ❆❁❉ ❂● ❅ ❃❏■❄◆❃▼ ❉❖❉▼ ➩✌ ❄● ✝✐ ✒✉▲❏●▲▼ ❒❁▼ ❉❆❉➩❖❒▼ ❉❃❁● ❅❍❅■▼ ✌❄● ✝ ✒✐✐❍ ✑✔✐ ✥❚✈✶✏ ❍✉ ✓✉▲❏●❍❏■❏❃❏◆❃❈❅✌ ❆❏❒▼ ❅ ❃❏■❄◆❃▼ ❉❖❉▼ ➩✌ ❄● ✝ ✕❋❍ ✑✒✐ (2 ✑✐✐ (1 ✘✐ ✖✐ ✔✐ ✒✐ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ✑✒ ✑✔ ✑✖ ✑✘ ▼✈◆▲✉ Figure IV.18 Variations temporelles du champ électrique vertical en présence d’une tour au point d’observation (Tour Peissenberg (168 m). pour différentes valeur de ✐✎ ✐✔✕ (3 ✐✎ ✐✔ ✑✉▲❏●❍❏■❏❃❏❃❈❅✌ ❆❁❉ ❂● ❅ ❃❏■❄◆❃▼ ❉ ❖❉ ▼ ➩✌ ❄● ✝✐ ✐✎ ✐✓✕ ✒✉▲❏●▲▼ ❒❁▼ ❉ ❆❉ ➩❖❅❒▼ ❉ ❃❁● ❅❍❅■▼ ✌ ❄● ✝ ✒✐✐❍ ✓✉▲❏●❍❏■❏❃❏❃❈❅✌ ❆❏❒▼ ❅ ❃❏■❄◆❃▼ ❉ ❖❉ ▼ ➩✌ ❄● ✝ ✕❋❍ ✥❒✈✶✏ ❍✉ ✐✎ ✐✓ ✐✎ ✐✒✕ (2 ✐✎ ✐✒ (1 ✐✎ ✐✑✕ ✐✎ ✐✑ ✐✎ ✐✐✕ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ✑✒ ✑✔ ✑✖ ✑✘ ▼✈◆▲✉ Figure IV.19 Variations temporelles du champ électrique radial en présence d’une tour au point d’observation pour déférentes valeur de (Tour Peissenberg (168 m). 78 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD ✐✎ ✔✕ (3 ✐✎ ✔ ✑✉▲❏●❍❏■❏❃❏◆❃❈❅✌❆❁❉❂● ❅ ❃❏■❄◆❃▼ ❉❖❉ ▼ ➩✌ ❄● ✝✐ ✐✎ ✓✕ ✒✉▲❏●▲▼ ❒❁▼ ❉ ❆❉➩❖❅❒▼ ❉❃❁● ❅❍❅■▼ ✌ ❄● ✝ ✒✐✐❍ ★✱✈✡✏ ❍✉ ✓✉▲❏●❍❏■❏❃❏◆❃❈❅✌❆❁❉❂● ❅ ❃❏■❄◆❃▼ ❉❖❉ ▼ ➩✌ ❄● ✝ ✕❋❍ ✐✎ ✓ (2 ✐✎ ✒✕ (1 ✐✎ ✒ ✐✎ ✑✕ ✐✎ ✑ ✐✎ ✐✕ ✐ ✐ ✒ ✔ ✖ ✘ ✑✐ ✑✒ ✑✔ ✑✖ ✑✘ ▼✈◆▲✉ Figure IV.20 Variations temporelles du champ magnétique azimutal en présence d’une tour au point d’observation pour différentes valeur de (Tour Peissenberg (168 m). L’analyse de ces variations temporelles montre que : La forme d’onde du champ électrique vertical dans le cas d’un sol stratifié possède une amplitude inférieure à celle correspondant à un sol monocouche de conductivité élevée. Cependant cette amplitude est supérieure à celle correspondant à un sol monocouche de faible conductivité. Le champ électrique vertical présente, dans les trois configurations étudiées, une forme oscillatoire amortie traduisant l’effet des coefficients de réflexion au sommet et à la base de la tour. Le champ électrique radial possède lui aussi une forme oscillatoire amortie. L’onde de ce champ dans le cas d’un sol stratifié possède une amplitude inférieure à celle correspondant à un sol monocouche de conductivité élevée. Par rapport à celle correspondant à un sol monocouche de faible conductivité, l’effet de la stratification verticale du sol se traduit par une légère augmentation de l’amplitude avec une décroissance plus lente (sol stratifié) de la forme d’onde de ce champ. Le champ magnétique azimutal possède lui aussi une forme oscillatoire amortie. La forme d’onde de ce champ (sol stratifié) possède une amplitude inférieure à celle correspondant à un sol monocouche de conductivité élevée. L’effet de la stratification verticale du sol est presque négligeable par rapport au cas d’un sol monocouche de faible conductivité. 79 Chapitre IV Simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre par la méthode FDTD IV. 7 Conclusion Dans ce chapitre, on a présenté une analyse des champs électromagnétiques rayonnés par une décharge de foudre. Les composantes du champ électromagnétique sont calculées au niveau d’un sol stratifié verticalement en présence d’un tour élevée. Les calculs sont basés sur l’utilisation de la méthode aux différences finies (FDTD). La validation de nos résultats de simulation obtenus à l’aide de cette technique a été réalisée à travers une comparaison entre nos résultats et ceux obtenus expérimentalement tirées de la littérature(84). A l’issue de cette comparaison nous pouvons conclure que l’effet de la stratification verticale du sol, en présence d’une tour élevée, sur les allures des champs électromagnétiques rayonnés par la foudre ne peut être négligé car son influence est très importante sur l’augmentation de l’amplitude du champ électrique vertical. 80 Conclusion générale Conclusion générale Conclusion générale Nous sommes intéressés, dans le cadre de ce mémoire, à la mise en place d’une méthodologie de caractérisation du rayonnement électromagnétique par la foudre dans le but d’étudier les formes d’ondes du champ électromagnétique rayonné par la foudre pour un sol stratifié verticalement et en présence d’une tour élevée. Les simulations effectuées sur la base de méthodes des différences finies nous ont permis de caractériser ce champ rayonné dans le cas d’un sol stratifié et en présence d’une tour. Les résultats de simulations ont été validés par des résultats tirés de la littérature spécialisée obtenus à l’aide de formulations simplifiées(84). Nous avons aussi, à travers ce calcul, mis en évidence l’effet de la stratification verticale du sol sur les allures des trois composantes du champ électromagnétiques rayonné par la foudre. Nous pensons donc avoir atteint l’objectif fixé au départ dans le cadre du cahier de charges de cette thèse. 81 Références bibliographiques Références bibliographiques Références bibliographiques [1] M.A. Uman « The lightning discharge », Dover Publications, INC, Mineola, New York, 2001. [2] F. Rachidi «effets électromagnétiques de la foudre sur les lignes de transmission aériennes: modélisation et simulation », thèse N° 974 (1991), Ecole Polytechnique Fédéral de Lausanne. 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Des simulations de ces deux courants ont été ensuite effectuées, sur la base de modèles appartenant à la famille des modèles d’ingénieur. La suite du travail a été consacrée à la simulation du rayonnement électromagnétique par foudre en présence d’un sol stratifié verticalement en présence d’une tour à l’aide d’une méthode numérique intéressante à savoir la méthode FDTD. Le premier objectif fixé a été de valider les résultats de simulation en les comparants avec ceux de la littérature spécialisée basés sur d’autres approches. Nous nous sommes intéressés ensuite à l’étude de l’influence de la stratification verticale du sol sur les formes d’ondes du champ électromagnétique associé au coup de foudre.