Dans l’Antiquité
Les hommes ne se définissent pas selon une orientation sexuelle. Les concepts d’hétérosexualité,
d’homosexualité et de bisexualité sont des concepts modernes qui n’existent pas à cette époque. Le
mot « sexe » n’est d’ailleurs apparu qu’au 12ème siècle, suivi au 18ème du mot « sexuel » qui précéda
au 19ème, le mot « sexualité ». On utilisait auparavant souvent le mot « corps » pour désigner le
sexe.
Au 2ème siècle après J.C, Clément d’Alexandrie, un des pères de l’église et un des premiers lettrés
grec chrétien, se pencha sur les distinctions entre les dénominations cliniques et politiques des mots
pédophiles (du grecs « paidos » signifiant « enfant » et « philia » « amitié ») et pédophtores
(« phtorein » = « détruire »).
Il différenciait le déviant de l’anormal et de l’inconvenant qui lui, rompait le contrat social. Ces
études furent peu reprises dans le champ médico légal actuel qui n’énonce que le seul terme de
pédophile et ce, en contradiction avec l’étymologie et l’historique du vocable.
Le mot pédérastie formé des deux radicaux « paidos » (« enfant ») et « eros » (« amour sexuel »)
correspondrait davantage encore que celui de pédophtore parait totalement adapté.
En Grèce
L’amour masculin a eu une place notable dans la civilisation hellénique, particulièrement dans le
domaine de la pédagogie. C’est à Athènes, au 6ème siècle, que l’éducation a cessé d’être
essentiellement militaire. On est alors passé, d’une culture de guerriers à une culture de scribes.
Parallèlement, la famille ne pouvait assurer l’éducation des enfants jusqu’à l’âge adulte. La mère
était reconnue compétente en ce domaine, de la naissance à la préadolescence. Le père, quant à lui,
était d’abord citoyen, homme politique avant d’être un chef de famille.
L’adolescent, « l’éromène » était donc confié à un homme d’âge mûr, « l’éraste » qui
l’accompagnait dans un travail de formation et de maturation nuancé de condescendance paternelle,
de docilité et de vénération qui s’exerçait librement, par la fréquentation quotidienne, le contact et
l’exemple, la conversation, la vie commune, l’initiation progressive du plus jeune aux activités
sociales de l’aîné.
Cette éducation avait une valeur d’idéal, de perfection d’éducation.
Ultérieurement, une autre éducation orientée vers l’efficience professionnelle apparaîtra en d’autres
milieux. A l’ombre de l’éros masculin se développera l’enseignement technique transmis dans une
communion spirituelle créée par l’attachement souvent passionné du disciple pour son maître, son
guide, son initiateur qui l’initie au secret de sa science ou de son art en dérapant souvent vers
quelque chose de plus charnel.
Longtemps, l’absence d’institutions éducatives, fortement critiquées à leur création sous prétexte
qu’elles cantonnaient le maître à un rôle technique d’instruction et non d’éducation a favorisé ce
type d’éducation.