22/09/14

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22/09/14
Laurence Bouquiaux, [email protected]
Permanence le mardi à partir de 15 h
Outils du cours :
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Plan du cours en ligne
Recueil de textes illustrant le cours (non commentés)
Examen :
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Examen oral qui se base sur 1) la théorie du cours oral et 2) une question sur un des textes
Thème du cours :
Introduction historique de la philosophie de l’Antiquité à l’époque moderne, axé sur la question de la
connaissance. « Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? Plus
généralement, qu’est-ce que l’Homme ? » (Kant)
L’approche d’un cours de philosophie est différente de celle d’un cours de science. En effet, la science
se « périme » (exemple : les théories de Newton sont meilleures que celles d’Aristote), tandis que la
philosophie non (exemple : nous n’avons pas plus d’éléments de réponse qu’Aristote à l’heure
actuelle). Les questions philosophiques ne sont jamais définitivement fermées.
Ex : Sur quoi faut-il fonder la morale ?
Cette question est posée depuis l’Antiquité. Plusieurs réponses sont possibles :
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Sur la nature ? (loi du plus fort)
Opinion défendue par Calliclès (dans le Dialogue Gorgias de Platon)
Sur Dieu ? (Dieu dit ce qui est bon ou pas, mais Dieu est-il lui aussi soumis à la loi morale ?)
Descartes soutient que c’est Dieu qui décide de la moralité, et que si une action est jugée
comme bonne ou mauvaise, c’est parce que Dieu l’a décidé.
Sur une certaine idée de l’Homme ? ( = Notion d’humanisme, Aristote soutenait cette idée)
Sur des conventions sociales ?
1) Darwinisme social et Spencer
Le darwinisme social consiste à justifier pseudo scientifiquement la loi du plus fort, appuyé par la
théorie de l’évolution de Darwin disant que l’évolution s’est faite grâce à la sélection naturelle. Ainsi,
aider les plus faibles reviendrait à être contre-nature.
Les personnes soutenant le darwinisme social veulent arriver à une « naturalisation » de la morale et
formuler une morale génétiquement juste.
Spencer1 notamment, utilisa cet argument de « copier la nature » pour servir une idée de la morale
« naturelle ».
Cependant, cette vision de la morale est facilement critiquable. Ainsi, les lois sociales s’opposeraientelles à la nature puisqu’elles défendent les plus faibles.
Kropotkine2 défendra la thèse inverse avec les mêmes arguments. De son point de vue, la nature ne se
résume pas à la compétition pour la sélection naturelle, et il estime notamment que la notion de
solidarité est présente chez les insectes sociaux, comme les fourmis.
2) La sociobiologie et la naturalisation de la morale
La sociobiologie s’appuie sur la théorie selon laquelle les comportements sociaux peuvent et doivent
s’expliquer via la sélection naturelle. Ainsi, si un comportement humain est perpétré, c’est qu’il a sa
place dans la société.
Ex caricatural : les hommes sont jaloux car s’ils ne le sont pas, leur femme ira chercher ailleurs et ils ne
pourront pas se reproduire
Exemple moins caricatural : altruisme (chez les hommes et les insectes sociaux) = être profitable à
d’autres au détriment de son intérêt personnel. D’après la sociobiologie, l’altruisme est naturel mais
uniquement quand les individus altruistes ont un lien biologique entre eux.
Ex : un oiseau ne se reproduit pas une année, mais aide un autre oiseau auquel il est génétiquement
lié à nourrir sa progéniture
L’idée est que d’après la sociobiologie, il ne faut pas faire de morale en dehors des gênes.
Cependant, attention aux dérapages : cela se rapporte aux arguments de Calliclès.
Après ces exemples, concentrons-nous maintenant sur d’autres points de vue :
1) On peut contester l’idée que la science impose une morale fondée sur la compétition
2) On peut contester l’idée que la science puisse imposer une morale, quelle qu’elle soit
En réalité, la science se contente de décrire la réalité (Qu’est-ce qui est ?), tandis que la morale
s’intéresse plus à « qu’est-ce qui doit être ? »
1
Herbert Spencer, né le 27 avril 1820 à Derby et mort le 8 décembre 1903 à Londres, est un philosophe et
sociologue anglais. Il défend, dès 1857 (Progress, its law and causes), une philosophie évolutionniste. L'évolution
est un passage graduel de l'homogène vers l'hétérogène et de l'incohérent vers le cohérent. Un phénomène
évolue dans le sens d'une différenciation et d'une intégration (organisation) croissante.
2
Pierre (Piotr) Alekseïevitch Kropotkine (en russe : Пётр Алексеевич Кропоткин), né le 27 novembre du
calendrier julien / 9 décembre 1842 à Moscou et mort le 8 février 1921 à Dmitrov près de Moscou, est un
géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue, géologue et théoricien du communisme libertaire. Il est l'un
des plus grands penseurs de son temps et l'une des principales figures du mouvement anarchiste. Il est l'auteur
de nombreux ouvrages dont notamment : La Conquête du pain, L’Entraide, un facteur de l’évolution, Autour d'une
vie (mémoires d'un révolutionnaire) et l’Éthique.
Que puis-je connaître ?
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La connaissance est-elle possible ?
Ex : scepticisme (Platon), on est sûrs de rien
Comment distinguer une véritable connaissance d’une illusion ?
Quels sont les critères du vrai ?
Y a-t-il des connaissances indubitables ? Si oui, lesquelles ?
Cf : texte 1, B. Russel
Si nous sommes sûrs de la réalité matérielle, peut-on se fier à nos sens ? D’après Descartes, non. Les
sens sont limités. Par exemple, une table qui parait noire et lisse, observée au microscope, paraîtra
accidentée et d’une autre couleur. Les physiciens expliqueront que cette table est constituée d’atomes
(noyau + vide). Quelle est la vraie table ?
La science nous permet d’accéder à une version de la connaissance, mais elle a été remise en question
au 20e siècle (avec la théorie de la relativité, la physique quantique…). Cette connaissance est-elle
véritable ?
Cependant, Descartes a dit que même quand il rêvait, 2 et 2 font 4. Ainsi, seule la vérité mathématique
serait-elle véritable. Dom Juan lui aussi disait la même chose, il ne croyait en rien à part cette vérité
mathématique.
Cependant, il a été prouvé qu’il existait d’autres systèmes mathématiques cohérents que celui que
nous connaissons (par ex : la géométrie non-euclidienne). En réalité, c’est de la démarche
mathématique qui est importante. Elle consiste à valider des axiomes, en tirer des conséquences
logiques et cohérentes et énoncer des théorèmes. Il y a donc une différence entre la logique et
l’évidence.
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Quel est l’objet de la connaissance ?
- Une réalité indépendante de moi ?
- Une suite de phénomènes ?
- Un ensemble de perception ?
1) Une réalité indépendante de moi
= Réalité telle qu’elle est en elle-même ?
= Essence même des choses ?
Mais qu’est-ce que l’essence des choses ?
L’essence d’une chose, c’est ce qui fait cette chose est telle qu’elle est.
Ainsi, il faut différencier la définition nominale d’une chose et sa définition réelle. La définition
nominale d’une chose est son nom (ex pour l’homme : bipède sans plume) et la définition réelle est
son essence (ex pour l’homme : pour Aristote, l’homme est un animal raisonnable, de logos, la raison)
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