Annexe 2
COMITE INTER-ORGANISMES ENVIRONNEMENT
Lettre d’intention visant la labellisation et/ou le financement de
nouveaux Systèmes d’Observation et d’Expérimentation, sur le
long terme, pour la Recherche en Environnement
dans le cadre du plan d’action 2010 – 2013 du MESR
IMPORTANT : Le document demandé ne doit pas dépasser 4 pages ; il doit être
envoyé, avant le 1° Décembre 2009, sous forme électronique, conjointement à
Ce document devra présenter les objectifs scientifiques du SOERE proposé
(susceptible de commencer à être mis en œuvre dans les 4 ans à venir), les
paramètres qu’il envisage dacquérir et de mettre à la disposition de la communauté
scientifique, ainsi que les dispositifs instrumentaux, ou expérimentaux, permettant la
prise de données. Il serait également souhaitable d’aborder les systèmes
d’information à partir desquels l’intégration des données, et/ou leur mise à disposition
seraient effectuées. Un dernier paragraphe indiquera le dispositif scientifique
(laboratoire, OSU, organismes) sur lequel reposerait le SOERE, ainsi que les
financements nécessaires (nécessairement approximatifs, à cette étape) en
distinguant investissement, fonctionnement et ressources humaines.
STATION MARINE HAUTURIERE DE NOUVELLE-CALEDONIE
(SOERE SPOT)
Suivi de paramètres physiques, chimiques et biologiques
de l'Océan hauturier du Pacifique sud-ouest
Lettre d’intention pour le dépôt d’un SOERE
Contexte scientifique
Le rôle de l’océan dans le système climatique peut s’appréhender à travers l’analyse de mesures in
situ, d’une part via la collecte de quelques paramètres dans de nombreuses régions et, d’autre part, via
la collecte de nombreux paramètres dans des régions clefs bien identifiées. Une des actions qui a eu le
plus grand impact sur la connaissance des effets du changement climatique dans l’Océan Pacifique
Nord a été la mise en place par la NSF, en 1988, et le maintien en activité depuis cette date de
l'observatoire hauturier permanent « Hawaii Ocean Time Series » (HOT), au large d’Hawaii (station
ALOHA, 22°45’N, 158°W, 4500 m de profondeur): http://hahana.soest.hawaii.edu/hot/hot_jgofs.html
Les informations fournies par l’observatoire hauturier HOT ont volutionné les idées de la
communauinternationale sur la réponse de l’Océan Pacifique Nord et, au-delà, de l'Océan mondial
au changement climatique. Il n'existe, à ce jour, aucun observatoire équivalent à HOT dans l'Océan
Pacifique Sud, bien que l’on sache que cet Océan joue un rôle très important et très spécifique dans le
système climatique. L’équivalent de HOT pour l’Hémisphère Sud se situerait entre La Nouvelle
Calédonie et la Polynésie Française.
Proposition
Notre projet, en cours de réflexion, est de créer près de la Nouvelle Calédonie, un observatoire
hauturier (SOERE SPOT pour « South Pacific Ocean Time-series ») basée sur la me philosophie
d’observation pérenne que HOT. Ce projet de SOERE SPOT s’inscrit dans le cadre du Grand
Observatoire de l’environnement et de la biodiversité terrestre et marine du Pacifique Sud (GOPS)
porté par onze des universités et organismes de recherche qui conduisent des activités de recherche,
d’observation, de formation et d’expertise dans cette région (cf. note de présentation du GOPS en
annexe). Le projet SPOT relève de l'Axe 3 « Changement climatique - océan et atmosphère » et de
l'objectif opérationnel « Observatoires » du GOPS.
Le contexte scientifique est celui du le de l’océan dans le système climatique (programmes
internationaux CLIVAR, voire IMBER, SOLAS) et des applications opérationnelles de
l’océanographie dans un contexte régional, Européen (GMES) et international (GEOSS). Les variables
observées de façon continue (capteurs automatiques) et semi continue (visites régulières au moyen
d’un navire de recherche) à l’observatoire hauturier SPOT seront, au minimum, les mes que celles
de l’observatoire HOT dans l’Océan Pacifique Nord.
Figure 1 : Schéma illustrant la circulation océanique de surface dans le Pacifique sud-ouest avec la position
suggérée de la station SPOT (étoile) à 24h de navigation depuis le port de Nouméa
Objectifs Scientifiques
La Nouvelle-Calédonie est située en aval du grand Courant Equatorial Sud (SEC, Figure 1) dont les
eaux sont formées au centre du gyre subtropical, c’est à dire dans la région de Polynésie Française.
C’est dans cette région qu’elles « enregistrent » des signaux climatiques à leur contact avec
l’atmosphère, avant de plonger en sub-surface et dériver vers l’ouest dans le SEC. Le SEC rencontre le
Vanuatu et la côte est de la Nouvelle-Calédonie puis traverse la Mer de Corail sous forme d’un
puissant courant, le Jet Nord Calédonien (NCJ, Figure 1). Ces eaux atteignent les côtes australiennes et
cheminent ensuite a) vers l’équateur par les courants de bord ouest, b) vers la Mer de Tasmanie. Les
importantes quantités de chaleur, de traceurs, de sels nutritifs et d’oxygène acheminées font de cette
circulation un élément majeur du système climatique, impactant El Niño et le climat australien, ainsi
que les écosystèmes rencontrés sur la trajectoire des eaux. A l’ouest de la Nouvelle-Calédonie, le
contre-courant de surface subtropical (STTC en anglais, Figure 1) ramène des eaux du courant est
australien vers la côte ouest. Au niveau atmosphérique, la zone de convergence du Pacifique Sud
(SPCZ), la plus grosse machine thermodynamique de l’hémisphère sud, contrôle le climat régional et
vient toucher la Nouvelle Calédonie suivant la saison et l’activité El Niño. La SPCZ occupe, en
moyenne, tout le nord du bassin dans lequel s’écoule le SEC.
Nous proposons ici de mettre en place une station marine d’observation pérenne qui aura pour
objectif de constituer de longues séries temporelles de paramètres de base sur l’hydrologie, la
biogéochimie et la biodiversité. Les observations réalisées seront utilisées pour comprendre les
variations à long terme des processus océaniques liés au changement climatique, au cycle du carbone
et de l’eau douce, ainsi que leur réponse aux perturbations anthropiques et climatiques. Ces séries
serviront à l’étude:
1. du climat et de l’océanographie grande échelle et régionale ;
2. de la modulation des conditions océaniques récifales et côtières de Nouvelle-Calédonie (projet
de SOERE Obscal) par les conditions grande échelle ;
3. de la variabilité naturelle, des changements à long terme et de leurs causes.
La région océanique de la Nouvelle Calédonie est située entre les régimes tropical et subtropical le
long du trajet de masses d’eaux qui modulent le climat et les écosystèmes du Pacifique sud-ouest et de
l’ensemble du Pacifique équatorial via l’alimentation du le sous courant équatorial. Cette région
constitue donc un emplacement d’observation privilégié, avec un fort potentiel de validation des
simulations climatiques (GIEC). En outre, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d’infrastructures
scientifiques et techniques permettant une mise en place quasi-immédiate des observations, avec de
solides garanties de pérennité des SOERE.
Spécifiquement, nous proposons :
1. d’effectuer des mesures récurrentes sur un point fixe au large de la Nouvelle-Calédonie,
idéalement 1/mois, minimum 4/an ;
2. de mettre en place et maintenir un mouillage instrumenté avec transmission en temps el des
observations sur une partie de la colonne d’eau, idéalement pour un minimum de 10 ans,
3. d’associer à l’observation, un système pérenne de modélisation océanique et atmosphérique
régionale, rétrospectif, et en temps quasi-réel
Cette station constituerait le tout premier suivi continu des paramètres physiques et biogéochimiques
du milieu oligotrophe tropical de l’hémisphère sud. Cette activité récurrente d’observation de
paramètres climatiques essentiels permettra :
1. de stimuler les recherches de type études de processus (Annexe 1)
2. de servir de référence de validation des modèles du système climatique (physique,
biogéochimie, et biologie, incluant les différents échelons du réseau trophique)
3. d’aider la calibration des données satellites
4. d’améliorer les prévisions océaniques opérationnelles (http://prevision.ird.nc)
5. de participer au réseau mondial d’observation des variables océaniques.
Paramètres d’acquisition envisagés
Les paramètres des campagnes complèteront les mesures automatisées sur le mouillage. Ils sont
similaires à ceux mesurés sur la station HOT, c’est à dire (mesures sur la colonne d’eau):
Campagnes :
Variable
Technologie
T, S, O2
CTD
NO3, POC
Echantillons bouteille
DIC, pH
Echantillons bouteille
Particules et
zooplanction
Profileur vision marine
IOPs/réflectance
PSICAM/LISST/H6/Trios
Bactérioplancton
Echantillons bouteille
Phytoplancton
Echantillons bouteille,
FlowCAM, microscopie,
marquage fluorescent,
Composition pigmentaire
Zooplancton
Filet
Micronecton
Filet
Mouillage :
Variable
Technologie
Mesures
surface
T, S, pCO2
CARIOCA
Couleur de l’eau
Réflectance Trios
Météorologie
Station
(Tair ;flux;précipitation)
Colonne
d’eau
Courants
ADCP
T, S, O2
CTD/O2
N-P
Lumière,
particules
Transmissomètre, PAR,
LISST, H (vision marine)
Phytoplancton
Cytomètre (pico et
microplancton) /
Fluorimètre
Zooplancton
acoustique
Micronecton
acoustique
Flux de particules (extension possible) : Pièges à particules dérivants à 150m et mouillés sur le fond
Géochimie et géochimie isotopique (extension possible)
Flotteurs-profileurs bio-acoustiques (extension possible) : le LOV pourra déployer des flotteurs-
profileurs équipés de détecteurs biogéochimiques dans la gion autour de la station d’échantillonnage
Dispositifs instrumentaux
Les appareils de mesures en mer sont à la fois classiques (CTD/rosettes ; mouillage instrumenté) et
novateurs (glider, flotteurs-profileurs bio-acoustiques). Un glider, dont l’IRD est en phase de
s’équiper, pourra être utilisé pour effectuer des mesures récurrentes sur la colonne d’eau.
La station pourra servir de plateforme de test et de mise en place de nouveaux systèmes de mesures in
situ : automatisation de la détection de la richesse en espèces et de la quantification des groupes
fonctionnels clefs du bactérioplancton et du pico-phytoplancton à l’aide de technologies utilisées en
biologie moléculaire telles que DNA/RNA Chips et Auto-FISH. La localisation précise du mouillage
devra faire l’objet d’une étude concertée appuyée par la modélisation numérique (analyse de
trajectoires de particules). Une station située à l’est de la Nouvelle-Calédonie et dans un rayon de 24h
de route depuis le port de Nouméa est suggérée ici, pour des raisons de viabilité et d’accès aux
infrastructures existantes à Nouméa, notamment au centre IRD (N/O Alis, personnel technique de
l’US-IMAGO de l’IRD, ateliers, laboratoires). Le suivi des conditions océaniques grande échelle fera
écho au projet « ObsCal » d’observation des mangroves et des complexes récifo-lagonaires de
Nouvelle-Calédonie car les eaux passant l’endroit proposé baignent la côte est de Nouvelle-Calédonie
(eaux chaudes et zone probablement sensible aux réchauffements climatiques) et une partie de la te
ouest. Cet endroit a également l’intérêt de se situer sous l’influence saisonnière de la zone de
convergence du Pacifique Sud (thématique CLIVAR).
Systèmes d’information
Données brutes: mise à disposition publique en temps réel comme pour HOT (voir
www.soest.hawaii.edu/HOT_WOCE/hilights/hobp.html).
Données validées/calibrées: mises à disposition via un serveur web dédié.
Mouillage: type ORE-SSS (http://www.legos.obs-mip.fr/observations/sss/) + Coriolis
(www.coriolis.eu.org/ et /ou le système DYFAMED (www.obs-vlfr.fr/sodyf/).
Campagne: données db-océano de l'US-IMAGO (www.brest.ird.fr/us025/) et SISMER, mise à
disposition quasi-immédiate par serveur web.
Dispositifs scientifiques et ressources nécéssaires
Le SOERE SPOT sera rattaché au Grand Observatoire de l’environnement et de la biodiversi
terrestre et marine du Pacifique Sud (GOPS, Annexe 2), qui devrait avoir dans un premier temps un
statut de GIS. Scientifiquement et techniquement il sera porté conjointement par les partenaires
« locaux » (IRD, UNC, Ifremer, Météo France) et par les OSU (OMP, OOV, COM, ECCE-TERRA)
regroupant les unités de recherche impliquées dans SPOT.
Un nombre important de chercheurs ont manifes leur intérêt pour le projet dans leur discipline
respective. Cependant une telle station ne pourra être lancée qu’avec le recrutement d’un directeur de
station dont la mission sera la mise en place du projet, des financements et du système de mesure. Il
peut être envisagé de mutualiser ce poste avec celui de directeur du SOERE ObsCal, dont le montage
est propopar ailleurs. Le SOERE SPOT cessitera en outre l’implication à 100% d’un ITA ; et la
participation régulière des ITA des services existants (i.e. US de l’IRD « IMAGO »). Le LOV pourra
contribuer une expertise particulière sur la chimie des carbonates et l’acidification de l’océan, le
profilage vision marine (neige marine et zooplancton) et les flotteurs-profileurs bio-acoustiques
(biogéochimie). Le coût annuel (20 jours campagnes/an et entretien mouillage) peut être estimé à 180
k/an (1 jour Alis=8k) ; le coût de mise en place du mouillage entre 400 et 700 k, suivant
l’équipement et le nombre d’instruments déjà disponibles au parc instrumental de l’INSU.
Contexte National et international
Le SOERE SPOT s’inscrit dans l’un des objectifs prioritaires du GOPS, répondant aux problématiques
de variabilité et de changements climatiques soulevées dans le cadre international CLIVAR
(www.clivar.org). Ce type d’observation répond aux recommandations issues de la conférence
OceanObs09 (www.oceanobs09.net) appelant les nations à « implémenter des observations
biogéochimiques et biologiques systématiques et d’étendre la coordination internationale des
observations, de leur archivage et dissémination aux écosystèmes régionaux et côtiers ». Dans le
Pacifique Sud, les composantes SPICE et VAMOS de CLIVAR cadrent les problématiques physiques.
Au niveau biologique, la mise en place d’observations pérennes répond aux attentes des programmes
globaux internationaux IMBER et GLOBEC. Les collègues impliqués dans le programme australien
d’observations océaniques IMOS (www.imos.org.au), et son réseau de stations côtières de référence
seront des partenaires internationaux privilégiés.
Seulement deux stations au monde documentent les eaux du gyre subtropical : HOT (Hawaii Ocean
Time-series) et BATS (Bermuda Atlantic Time-series Study). D’autres sites instrumentés mesurent
seulement une partie des paramètres énoncés (www.oceansites.org). L’Océan Pacifique Sud aux
latitudes subtropicales ne possède aucune mesure de ce type : l’unique station au large du Chili
mesurant des eaux d’upwelling très différentes.
Le SOERE SPOT offrira une capaci d’accueil de scientifiques et de groupes nationaux et
internationaux ainsi qu’une capacité de formation en mer (étudiants, techniciens et scientifiques), en
partenariat notamment avec l’Université de Nouvelle Calédonie, le Secrétariat Général de la
Communauté du Pacifique / SOPAC (www.spc.int) et l’Université du Pacifique Sud (www.usp.ac.fj).
Contacts (liste indicative)
Alexandre Ganachaud (physique, UMR LEGOS)
Louis Legendre (biogéochimie et écosystèmes, Directeur LOV)
Fabien Durand (physique, UMR LEGOS)
Christophe Maes (physique, UMR-LEGOS)
Jérôme Lefèvre (modélisation/flux données, UMR-LEGOS+LOPB)
Thierry Delcroix (physique-SSS, UMR-LEGOS)
Jean-Pierre Gattuso (chimie des carbonates, acidification, LOV)
Hervé Claustre (biogéochimie flotteurs-profileurs bio-optique, LOV)
Gaby Gorsky (neige marine et zooplancton profileur vision marine, LOV)
Lars Stemmann (neige marine et zooplancton profileur vision marine, LOV)
Isabelle Biegala (Picoplancton, phytoplancton UMR LOPB)
Cécile Dupouy (Pigments/couleur de l’eau, UMR LOPB)
Aline Tribollet (CO2, UMR LOPB)
Martine Rodier (biogéochimie des sels nutritifs, UMR LOPB)
François Carlotti (zooplancton, UMR LOPB)
Christophe Menkès (physique-biologie, UMR LOCEAN)
Guy Cabioch (CO2, UMR LOCEAN)
Claire Lazareth (CO2, UMR LOCEAN)
Alexandre Peltier (Météo-France)
Simon Nichols (micronecton-pêches, CPS)
Johann Bell (micronecton-pêches, CPS)
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