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QUESTIONS/RÉPONSES
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La Lettre du Rhumatologue - n° 253 - juin 1999
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manente. Ainsi, un bilan hépatique standard normal ne per-
met pas d’éliminer formellement une infection.
–L’utilisation d’un traitement par méthotrexate au long cours
peut interférer avec la réplication virale, en particulier du
virus de l’hépatite B. Un traitement immuno-suppresseur,
éventuellement associé à une corticothérapie, peut aggraver
une hépatite B chronique active tout en masquant initialement
la cytolyse, puisque celle-ci est liée à la cytotoxicité des lym-
phocytes T du sujet contre les hépatocytes infectés par le virus
de l’hépatite B. En revanche, les
choses sont moins bien
connues pour le virus de l’hépatite C.
En pratique, il paraît donc justifié d’effectuer au moins une
fois, lors du bilan initial, une sérologie de l’hépatite B et de
l’hépatite C avant la mise sous méthotrexate. En fait, ce bilan
devrait être réalisé lors du bilan diagnostique initial de la
polyarthrite, ce qui peut permettre de faire “d’une pierre deux
coups”.
J. Sibilia
Devant une douleur de la région cubitale du poignet
évocatrice d’arthrose piso-triquétrale, quelle(s) inci-
dence(s) radiographique(s) doit-on pratiquer ?
La meilleure incidence radiographique est le cliché de poi-
gnet de profil à 30 degrés de supination. La radiographie de
face ne montre qu’inconstamment une ostéophytose du pisi-
forme, et est surtout utile pour la recherche de lésions asso-
ciées. Si la présentation clinique est typique, il n’y a pas lieu
de demander d’imagerie plus complexe.
A. Saraux
Y a-t-il des indications à prescrire du calcium à la
ménopause ? Si oui, dans quel cas ?
Il peut être utile de prescrire une supplémentation calcique
chez une femme récemment ménopausée. Cette prescription
doit au mieux reposer sur une évaluation simple des apports
calciques alimentaires grâce à l’autoquestionnaire fréquen-
tiel de Fardellone. Si une insuffisance d’apport calcique est
mise en évidence (moins de 800 mg/jour), un ajustement est
nécessaire. Il peut se faire au mieux par des adaptations dié-
tétiques, qui sont à conseiller en première intention : penser
que les laitages allégés apportent autant de calcium et moins
de lipides, que certaines eaux minérales sont riches en cal-
cium et qu’un excès de fibres alimentaires diminue l’absorp-
tion intestinale du calcium. Si les conseils diététiques sont
impossibles ou inopérants, une supplémentation calcique
médicamenteuse peut être prescrite, là encore adaptée en fonc-
tion des apports alimentaires, soit 1 à 2 comprimés par jour.
Ph. Orcel
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’article sur le syn-
drome d’insuffisance osseuse transitoire d’effort
publié dans La Lettre du Rhumatologue n° 249 de
février 1999. Dans cet article, vous citez les frac-
tures de contrainte pouvant survenir après la pose
de prothèses articulaires. J’ai eu l’occasion de
suivre un homme âgé de 40 ans chez qui avait été
mise en place une prothèse fémorale non scellée
(reprise d’un implant placé dix ans auparavant).
Dans les suites de cette intervention, mon patient
a présenté pendant 6 mois des douleurs fémorales
en regard de la queue de l’implant prothétique...
Un bilan scintigraphique objectivait une fixation
anormale dans la zone douloureuse pouvant évo-
quer une fracture de contrainte ou une FIOTE.
Très curieusement, après plusieurs mois d’évolu-
tion péjorative, j’ai prescrit en désespoir de cause
du kétoprofène. En quelques jours, la douleur dis-
paraissait, comme si l’effet antalgique lui avait
permis de pendre un appui puissant sur l’implant
prothétique et de le réencastrer...
Les douleurs après pose d’une prothèse de hanche non scel-
lée en remplacement d’une prothèse cimentée descellée, en
regard de la queue de la prothèse, avec intense hyperfixation
osseuse isotopique localisée, pouvaient en effet faire suspec-
ter le diagnostic de fracture de contrainte (fracture sur sque-
lette modifié par la prothèse), mais non celui de FIOTE, qui
est, par définition, une fracture par insuffisance osseuse tran-
sitoire d’effort (survenant sur un squelette normal après une
activité physique intense, inhabituelle et répétée, sans trau-
matisme unique et important).
Mais la guérison spectaculaire des douleurs après quelques
jours de kétoprofène dans le cas de votre patient n’est pas très
en faveur de ce diagnostic de fracture de contrainte. Il serait
néanmoins très intéressant de revoir les clichés pris immé-
diatement après la pose de la prothèse et de les comparer avec