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AVANT-PROPOS
La crise des migrants, la refonte du volet méditerranéen de la
politique de voisinage ou l’approfondissement de l’Union économique et
monétaire ont été l’occasion ces dernières semaines d’un rapprochement des
positions françaises et italiennes quant à l’avenir de l’Union européenne. Le
volontarisme italien en la matière fait écho à l’élan réformateur qui traverse
le pays au plan interne. Les trois gouvernements qui se sont succédé depuis
2011 ont entrepris une vaste révision des politiques publiques, jusqu’à
redéfinir, ces dernières semaines, le cadre institutionnel pour accélérer la
prise de décision et les réformes.
C’est dans ce contexte qu’une délégation de la commission des
affaires européennes du Sénat s’est rendue à Florence et à Rome les 26 et
27 octobre derniers afin d’échanger sur les principaux sujets européens avec
ses homologues de la commission du Sénat italien sur les politiques de
l’Union européenne. Conduite par M. Jean Bizet, cette délégation était
composée de Mmes Pascale Gruny et Gisèle Jourda, MM. Michel Billout,
Jean-Yves Leconte, Didier Marie, Yves Pozzo di Borgo, Jean-Claude Requier
et Simon Sutour.
La rencontre à Rome a permis d’aborder la crise des migrants, la
coopération en Méditerranée, l’approfondissement de l’Union économique et
monétaire, l’agenda numérique, l’Union de l’énergie et le climat. La
déclaration commune adoptée à cette occasion appuie notamment les
initiatives européennes en matière de relocalisation, appelle au renforcement
des moyens de l’agence Frontex afin d’accompagner le retour dans les pays
d’origine et l’entrée en service d’un corps de garde-côtes et de
garde-frontières européens. Elle appelle également à la mise en place d’une
nouvelle politique méditerranéenne audacieuse et flexible. Au plan
économique, le texte insiste sur la nécessité de compléter l’Union
économique et monétaire et d’en renforcer le contrôle démocratique tout en
poursuivant l’intégration du marché intérieur, dans le domaine du
numérique et de l’énergie notamment. Les deux commissions souhaitent
enfin que la Conférence de Paris sur le climat aboutisse à un accord
ambitieux, dans la lignée des engagements souscrits par l’Union européenne.