ACOUPHÈNES
LES SOLUTIONS
60 conseils pour :
-› déterminer leurs origines
-› les neutraliser
CONSEILS COMMENTÉS
Détourner le regard de la
maladie
.
Remettre sur la voie de la
guérison
.
Docteur Jean-Loup Dervaux
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– I –
FAITES LE POINT
SUR VOTRE ACOUPHÈNE
« Toute maladie porte en elle-même les germes de sa propre guérison. »
S.
HaHnemann
Cette première partie va vous permettre d’actualiser, voire de compléter
vos connaissances sur les acouphènes avec une consigne simple : expliquer
et dédramatiser.
L’univers des acouphènes est un monde complexe dans lequel il faut
apprendre à se diriger, or :
On a toujours à apprendre de sa propre maladie.
Comment considérez-vous votre acouphène ?
N’ayez envers lui ni soumission ni haine : considérez-le simplement
comme un hôte indésirable dont il va falloir vous débarrasser.
Vous devez donc être déterminé à mener une lutte « à la loyale »,
appuyé en cela par votre allié : votre thérapeute.
Il sagit aussi deffectuer un travail sur vous-même : quelle est la part
de votre responsabilité ? Quels sont les changements à effectuer ?
De plus, le considérer comme un objet d’étude vous permet de prendre
du recul, une forme de distanciation.
Il faut cesser de subir et vous emparer du sujet.
Prendre la mesure de votre mal, en comprendre les causes et mécanismes,
telle est la zone d’exploration de cette première partie, avec un objectif :
détourner votre regard de la maladie pour le reporter vers la guérison.
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Prenez la mesure de votre mal
Cette première série de thèmes va vous permettre d’étudier toutes les
caractéristiques des acouphènes.
L’étude attentive des caractéristiques globales de votre acouphène
(durée, intensité, évolutivité, etc.) va vous aider :
- à faire céder l’anxiété, voire l’angoisse, liée à la nature d’une maladie
aiguë ;
- à supprimer l’inquiétude ou la déprime liée à l’évolution d’une
maladie durable ou à certaines idées toutes faites, faussement reçues
ou mal digérées.
En bref, ces mesures contribueront à faire sauter les verrous psychologiques
s’opposant à votre guérison.
De plus, la détermination des composantes de votre trouble
va permettre d’ajuster la physionomie, le niveau et la durée
du traitement dont l’efficacité sera de ce fait améliorée.
Circonscrire la notion d’acouphène.
Retrouver le vécu des sensations.
Apprécier le retentissement au quotidien.
Envisager la consultation des acouphènes.
Tels sont les différents thèmes abordés dans cette première séquence.
Cernez votre adversaire !
Avant de développer un sujet, il est bon de le situer et d’en tracer les
limites.
Définir un acouphène et analyser ses différents types, sans omettre
d’en dresser un rapide historique, telle est la zone d’exploration de ce
thème.
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I — Faites le point sur votre acouphène
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1. Définissez-le précisément
Lacouphène est, de manière imagée, « l’oreille qui bourdonne, tinte ou
siffle ».
La définition précise et complète de votre acouphène a un effet
bénéfique permettant de la dédramatiser en l’objectivant, de cesser
de ne penser qu’à lui, même lorsqu’il vous laisse tranquille.
Bref, de ne lui redonner que la place qu’il mérite !
Il s’agit, en fait, de la perception auditive anormale d’un bruit au niveau
de l’oreille, uni ou bilatéral, continu ou intermittent, de tonalité variable
et que le sujet, dans la très grande majorité des cas, est seul à entendre ;
c’est donc, dans ces conditions, une perception auditive fantôme pour
toute autre personne que l’acouphénique, perception qui prend presque
toujours naissance au niveau des voies auditives.
Cette large définition recouvre, il faut bien le reconnaître et comme
nous l’avons précisé dès l’introduction, des phénomènes de mécanisme et
de nature variables, la dénomination dacouphènes étant alors considérée
comme une sorte de « chapeau global ».
Elle n’est pas unique puisque les Anglo-Saxons dénomment le même
phénomène tinnitus, signifiant en latin « tintement ».
On peut créer un acouphène expérimental en mettant un coquillage
fermé ou sa main en conque sur l’oreille, créant alors une chambre close
isolée des bruits de l’extérieur. On entend alors le bruit de fonctionne-
ment de l’oreille, assimilé au bruit de la mer.
Ceci témoigne de l’existence d’une « balance » entre les bruits de l’exté-
rieur et ceux de l’intérieur.
À l’heure actuelle, on pense qu’il s’agit en réalité d’un message déformé
– véritable distorsion du message sonore – en provenance de l’oreille en
direction du cerveau et interprété comme un son, plutôt que d’un bruit
anormal que l’on pourrait, à la limite, faire cesser. En effet, l’étude des
bruits produits par l’oreille (oto-émissions acoustiques) ne montre, dans
la très grande majorité des cas, rien d’anormal chez les acouphéniques ;
ce ne sont donc pas eux qui sont en cause.
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Acouphènes, les solutions
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Notez aussi qu’en définissant votre acouphène, vous modifiez la relation
que vous entretenez avec lui et pouvez être amené à découvrir dautres
possibilités de le juguler.
En pratique !
o Lacouphène est une perception auditive anormale.
o Cette dénomination est un véritable générique.
o C’est un message déformé venant de l’oreille.
De plus…
Brève histoire des acouphènes
Lacouphène jalonne les différentes étapes de l’histoire de l’humanité.
Or, l’étude de l’historique d’une maladie permet de la relativiser et
apporte une autre dimension à sa compréhension.
On en retrouve déjà la trace dans les écrits ou les bas-reliefs de l’Égypte
ou de la Grèce antique ; cette dernière voit, à l’ère latine, la naissance
de la dénomination tinnitus ainsi qu’une évocation de l’hyperacousie.
Le Moyen Âge suppose que l’acouphène est lié à un excès d’air dans
l’oreille et en propose une classification suivant les sons ; il note par
ailleurs l’effet bienfaisant du bruit ambiant.
La Renaissance mentionne l’importance du bruit environnemental excessif
et donc des traumas sonores.
Le
xvii
e siècle voit l’esquisse de l’anatomie et de la physiologie de l’oreille
et invoque, pour sa part, un excès d’air dans les cavités de l’oreille interne.
Le
xviii
e siècle présuppose un excès de liquide dans ce même labyrinthe
et préconise un traitement radical : la mastectomie !
Quant au
xix
e siècle, il prélude aux théories contemporaines, mettant
l’accent sur la parapsychologie, l’origine circulatoire et des traitements
par l’électrothérapie et le masquage de l’acouphène ; à cette époque
déjà, l’aspirine est considérée comme un facteur d’acouphènes ; il voit
aussi la naissance de la dénomination d’hyperacousie, aussi appelée
« hyperesthésie acoustique ».
On voit bien que l’acouphène est une maladie de tous les temps
et que les progrès, tant en matière d’explication que de traitement,
ont été très progressifs et très échelonnés.
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