اﶺﻬﻮرﻳﺔ اﳉﺰا ﺮﻳﺔ ا ﳝﻘﺮاﻃﻴﺔ اﻟﺸﻌﺒﻴﺔ وزارة اﻟﺘﻌﻠﲓ اﻟﻌﺎﱄ و اﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ ﻠﻌﻠﻮم و اﻟﺘﻜ)ﻮﻟﻮﺟ'ﺎ ﶊﺪ ﺑﻮﺿﻴﺎف, ﺎﻣﻌﺔ وﻫﺮان0 Présentée par : ARZAG Kaddour Intitulé Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre à l’aide de la méthode FDTD en trois dimensions Faculté :Génie Electrique Département :Electrotechnique Spécialité :Electrotechnique Option :Compatibilité Electromagnétique Devant le Jury Composé de : Membres de Jury Grade Qualité Domiciliation BOUTIBA Tahar Professeur Président USTO-MB AZZOUZ Zin-eddine Professeur Encadreur USTO-MB FLAZI Samir Professeur Examinateur USTO-MB MIMOUNI Abdenbi Professeur Examinateur Univ. Tiaret MAHI Djillali Professeur Examinateur Univ. Laghouat BENDAOUD Abdelber Professeur Examinateur Univ. Sidi Bel Abbes Année Universitaire : 2016/2017 Remerciements Ce travail a été effectué au sein de l’équipe de compatibilité électromagnétique au laboratoire de développement et d’entraînement électrique (LDEE) de l’Université des Sciences et de Technologie « Mohamed Boudhiaf » d’Oran (USTO « MB »), sous la direction du Professeur Zin-Eddine AZZOUZ. Je tiens à exprimer toutes mes sincères remerciements et mes reconnaissances à son égard pour sa confiance en m’accueillant dans son équipe, et de m’a donné la possibilité de mener ce travail dans des excellentes conditions. Comme je le remercie vivement pour sa patience, ces conseils, ces grandes qualités scientifiques et humaines et son professionnalisme qui m’ont aidé et guidé tout le long de ce travail. J’adresse mes sincères remerciements et reconnaissances au Professeur Yoshihiro BABA de l’Université Doshisha de Kyoto-Japon, pour son étroite collaboration durant mes séjours au laboratoire d’analyse des réseaux électriques « PSAL » et pour l’occasion qu’il m’a donné pour profiter de ces vastes compétences scientifiques, et aussi pour ces conseils et commentaires utiles. Mes sincères remerciements s’adressent au Professeur Akihiro AMETANI, Responsable du laboratoire d’analyse des réseaux électriques « PSAL » à l’Université Doshisha, qui a eu la gentillesse de m’envoyer une lettre d’accueil, ce qui m’a facilité l’obtention des stages en Japon afin de finaliser ma thèse de Doctorat. Je profite cette occasion pour remercier aussi le Prof. Naoto Nagaoka et le Dr. T. H. Thang pour leurs collaborations. J’exprime ma reconnaissance au Professeur S. FLAZI de l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran pour l’honneur qu’il m’a fait en présidant le jury de soutenance, qu’il trouve ici l’expression de mes remerciements les plus vifs. Ces remerciements et reconnaissances s’adressent également au Professeur T. BOUTIBA de l’Université des Sciences et de la Technologie d’Oran qui a bien voulu juger mon ce travail, que je lui présente ma profonde gratitude. Je remercie très sincèrement le Professeur A. MIMOUNI de l’Université de Tiaret, pour avoir accepté d’être membre de jury et d’examiner mon travail de la présente thèse. Qu’il veuille bien être assuré de ma profonde gratitude et ma grande reconnaissance. i J’adresse mes remerciements au Professeur D. MAHI de l’Université de l’Aghouat, pour l’intérêt qu’il manifesté en honorant le jury de sa présence et en acceptant d’être l’un des examinateurs. Je lui suis très reconnaissant et je lui présente ma profonde gratitude. Mes remerciements s’adressent également au Professeur A. BENDAOUD de l’Université de Sidi Bel Abbes, pour avoir accepté de participer au jury de ma thèse et d’examiner mon travail. Je lui prie de trouver ici ma grande reconnaissance et ma grande gratitude. Je n’oublierais pas d’adresser mes remerciements à mes collègues et amis de Saida, de l’USTO d’Oran et de l’Université Doshisha avec lesquels ce fut toujours agréable de travailler. Je ne terminerais pas sans associer à mes remerciements toute ma famille pour leur soutien tacite, amicale et morale. ii Résumé L’objectif de cette thèse est le développement d’un code de calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre, basé sur la méthode des différences finies dans le domaine temporel en trois dimensions 3D-FDTD. Ainsi, pour atteindre cet objectif, nous avons commencé par le traitement des aspects théoriques liés au phénomène de foudre pour aborder ensuite la modélisation du courant de foudre à travers une description détaillée des modèles du courant de foudre notamment les modèles EM et les modèles de type Ingénieurs ; modèles qui ont été mis en œuvre dans la suite du travail. Nous avons par la suite dressé un état de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ EM rayonné par la foudre notamment la méthode FDTD-3D, mise en œuvre dans le cadre de ce travail. La dernière partie de ce travail a été consacrée à l’étude de la faisabilité d’une nouvelle approche de calcul du champ EM basée sur la méthode FDTD-3D reposant sur la formulation de Taflove et l’utilisation des conditions aux limites de type UPML. Un code de calcul tridimensionnel, sous environnement Matlab, a été développé à cet effet et validé par comparaison des résultats de simulation avec des résultats expérimentaux issus de la littérature. Nous nous sommes intéressés, ensuite, à l’étude de l’influence de la nature du sol (sol monocouche de conductivité finie et infinie et sol stratifié de conductivité finie) sur les formes d’ondes et les amplitudes du champ EM rayonné. L’efficacité des modèles EM et d’ingénieurs a été aussi testée lors de cette étude. Des conclusions intéressantes ont été tirées à la fin de ce travail relatives au calcul du champ EM rayonné à l’aide de l’approche proposée. iii Table des matières 1 Introduction générale Chapitre I : Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre I.1 Introduction 4 I.2 Phénoménologie I.2.1 Formation des nuages-activité orageuse I.3 Répartition des charges à l’intérieur d’un nuage-électrisation du nuage I.4 L’effet de pointe I.5 Coups de foudre I.5.1 Les différents types de coups de foudre I.5.2 Décharge nuage-sol 4 5 7 8 8 9 I.5.3 Déclenchement artificiel de la foudre 13 I.5.4 Allures expérimentales des courants de foudres et des champs électromagnétiques associés 16 I.5.5 Ondes de foudre normalisées pour les tests d’équipements I.5.6 Effets de la foudre sur les lignes aériennes I.5.6.1 Taux de surtensions dues aux coups de foudre a Surtensions due à un coup de foudre direct b Surtensions dues à un coup de foudre indirect (surtensions induites) c Nombre de coups de foudre directs d Nombre de surtensions induites par la foudre I.5.6.2 Amplitudes et formes des surtensions dues à un coup de foudre direct a Ligne MT b Ligne BT I.5.6.3 Amplitudes et formes des surtensions induites par un coup de foudre indirect a Ligne MT b Ligne BT I.6 Conclusion 28 29 29 30 30 30 31 32 32 33 33 33 35 36 Chapitre II : Modélisation du courant de foudre II.1 Introduction II.2 Modélisation du courant à la base du canal de foudre II.2.1 Modèle bi-exponentiel II.2.2 Modèle d’Heidler II.2.3 Modèle hybride (Heidler- bi-exponentiel) II.3 Modèles du courant de l’arc en retour II.3.1 Modèles d’ingénieurs II.3.1.1 Modèle de Bruce et Golde (BG) (1941) II.3.1.2 Modèle de la ligne de transmission (TL) II.3.1.3 Modèle de la ligne de transmission modifié (MTL) iv 37 37 37 39 42 43 44 44 46 48 a Modèle de la ligne de transmission modifiée avec décroissance linéaire (MTLL) b Modèle de la ligne de transmission modifiée avec décroissance exponentielle (MTLE) II.3.1.4 Modèle de la source de courant mobile (TCS : « Traveling Curent Source ») II.3.1.5 Modèle de Diendorfer et Uman (DU) (1990) II.3.1.6 Généralisation des modèles d’ingénieur II.3.2 Les modèles électromagnétiques II.3.2.1 Première représentation : Fil parfaitement conducteur ou résistif placé dans l’air au dessus du sol II.3.2.2 Deuxième représentation: Fil chargé par des inductances additionnelles montées en série dans l’air au dessus du sol II.3.2.3 Troisième représentation: Fil entouré par un milieu diélectrique (autre que l’air) occupant le demi-espace de travail au dessus du sol II.3.2.4 Quatrième représentation: Fil enveloppé par un matériau diélectrique (sous la forme d’un cylindre ou d’un parallélépipède) et placé dans l’air au dessus du sol II.3.2.5 Cinquième représentation : Fil enveloppé par un matériau de permittivité et perméabilité relatives égales et supérieures à celles de l’air. II.3.2.6 Sixième représentation: Deux fils parallèles shuntés entre eux par des capacités additionnelles et distribués le long du canal de foudre II.4 Conclusion 48 48 50 51 52 52 54 55 56 57 57 58 59 Chapitre III : Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.1 Introduction III.2 Géométrie du problème III.3 Equation général d’un champ électromagnétique rayonné par la foudre III.3.1 Champ électromagnétique au dessus du sol III.3.1.1 Cas d’un sol parfaitement conducteur III.3.1.2 Prise en compte de la conductivité finie du sol III.3.2 Champ électromagnétique en dessous du sol III.3.2.1 Formules de Cooray III.3.2.2 Algorithme de Dalfino et al. III.3.3 Cas d’un sol stratifié III.3.3.1 Algorithme de Dalfino et al. III.3.3.2 L’approche simplifiée de Shoory et al. III.4 La méthode des différences finies dans le domaine temporel (FDTD) III.4.1 Les équations de Maxwell en trois dimensions III.4.2 3D-FDTD en coordonnés cartésiennes III.4.3 2D-FDTD en coordonnés cylindriques III.4.4 Critère de stabilité de la méthode FDTD III.4.5 Conditions aux limites III.4.5.1 Conditions aux limites parfaitement conductrices (PEC) III.4.5.2 Conditions aux limites absorbantes a) Les conditions aux limites de Liao b) Conditions aux limites PML (″ Percfectly Matched Layer″) v 60 60 61 61 62 63 64 65 66 67 68 70 71 72 74 79 82 83 83 84 84 de Brenger c) Conditions aux limites UPML (″Uniaxial Percfectly Matched Layer″) de Taflove III.4.6 Représentation des sources localisées et des éléments de circuit localisés III.4.6.1 Les sources de tension localisées III.4.6.2 Les sources de courant localisées III.4.6.3 La résistance localisée (″ Lumped resistance″) III.4.6.4 L’inductance localisée (″ Lumped inductance″) III.4.6.5 La capacité localisée (″ Lumped capacitance″) III.4.7 Représentation du fil mince dans la technique FDTD III.5 Conclusion 86 88 90 90 91 93 94 95 96 99 Chapitre IV : Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD IV.1 Introduction IV.2 Calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD-3D basé sur les modèles de courant de type électromagnétique IV.2.1 Validation de l’approche de calcul proposée et du code de calcul développé IV.2.2 Synthèse sur l’utilisation des milieux artificiels dans les modèles EM IV.2.3 Calcul de la distribution spatiotemporelle du courant de foudre et du champ EM associé à l’aide de la FDTD-3D et des modèles EM pour différentes configurations du sol IV.2.3.1 Sol monocouche supposé parfaitement conducteur IV.2.3.2 Cas d’un sol monocouche de conductivité finie-Comparaison des résultats avec ceux du sol monocouche parfaitement conducteur IV.2.3.3 Cas d’un sol stratifié (multi- couches) de conductivité finie IV.3 Méthodologie de Calcul du champ EM rayonné à l’aide de la méthode FDTD3D, basée sur les modèles de courant de type Ingénieurs IV.3.1 Cas d’un sol monocouche parfaitement conducteur IV.3.1.1 Calcul 3D basé sur le modèle TL-validation avec l’approche analytique IV.3.1.2 Calcul 3D basé sur les modèles d’Ingénieurs de type MTLL et MTLE IV.3.2 Cas d’un sol monocouche de conductivité finie IV.3.3 Cas d’un sol stratifié à plusieurs couches de conductivités finies IV.4 Analyse des résultats obtenus avec les deux types de modèles de courant d’arc en retour (Modèles d’Ingénieurs et modèles électromagnétiques)Discussion IV.5 Comparaison entre les résultats obtenus à l’aide de formulations FDTD-3D basées sur l’emploi de conditions aux limites de type PEC et de type UMPL IV-6 Conclusion 100 101 101 112 117 117 120 127 133 133 133 136 138 144 149 151 154 156 Conclusion générale 158 Références Bibliographiques vi Introduction Générale Introduction générale Introduction générale Depuis de nombreuses années, la prise en compte des critères de compatibilité électromagnétique (CEM) constitue une étape essentielle dans la conception des systèmes électriques et/ou électroniques. Ceci est dû principalement à l'utilisation croissante des dispositifs électroniques fonctionnant à des niveaux de puissance et de courant de plus en plus faibles, ce qui les rend de plus en plus susceptibles aux perturbations d’origine électromagnétique (EM). La foudre qui est un phénomène naturel et imprévisible constitue une source de perturbations EM importante. Ses actions indirectes, impliquant la création d’un champ EM perturbateur rayonné dans l’atmosphère, constituent un danger réel pour les ouvrages et les lignes constituant le réseau électrique et le réseau de télécommunication. Ainsi, devant la complexité croissante des réseaux électriques, il a été indispensable pour les exploitants de ces réseaux d’installer un grand nombre de dispositifs de contrôle-commande à base d’électronique. Ces dispositifs sensibles, ayant pour rôle le télé-pilotage des réseaux électriques, sont très vulnérables et souvent affectés par les champs EM perturbateurs présents dans l’environnement du réseau électrique. Ces perturbations qui apparaissent au niveau de dispositifs de contrôle-commande des réseaux électriques provoquent des modifications néfastes des ordres de décision conduisant à un dysfonctionnement ou arrêt total du réseau électrique (incident généralisé). Devant cette situation critique, il est alors impératif de réaliser des investigations basées sur les mesures expérimentales et des calculs afin de déterminer avec une précision acceptable ces champs EM perturbateurs et de quantifier leurs effets sur les différents systèmes. Ceci permettra de définir une protection correcte et efficace contre les effets de ces perturbations EM et en particulier celles générées par la foudre. Aussi, la stratégie souvent adoptée dans les étudiés liées au rayonnement de la foudre repose sur le volet expérimental et sur la mise en œuvre de méthodes puissantes de calcul du champ EM rayonné. En effet, le recours à des outils numériques pour l’analyse de tels problèmes a pris une grande place dans les travaux des laboratoires de recherche au niveau international. Ainsi, le laboratoire de développement des entrainements électriques (LDEE) de l’USTO, à travers son équipe ″CEM″ travaille sur cette thématique depuis plus de vingt années. Différentes méthodes de calcul, en deux dimensions, du champ EM rayonné par la foudre ont été testées au sein de cette équipe avec des modèles du courant de foudre appartenant à la famille des modèles d’Ingénieurs; modèles faciles dans leur mise en œuvre mais ne -1- Introduction générale représentant pas la réalité physique du phénomène de foudre. Aussi ; dans le cadre de ce travail nous sommes fixés comme objectif principal de calculer le champ EM rayonné par un coup de foudre, à une distance très proche du canal de foudre, à l’aide de la méthode numérique des différences finies en trois dimensions (FDTD-3D). Ce calcul repose sur la mise en œuvre d’une nouvelle approche basée sur la formulation de Taflove et l’utilisation des conditions aux limites de type UPML. La nouveauté dans ce calcul réside aussi dans la mise en œuvre de modèles de courant de foudre de type EM, plus proches de la physique du phénomène de foudre. Un code de calcul basé sur cette approche sera développé sous environnement Matlab et complétera le code général développé au sein de l’équipe CEM. Les résultats obtenus par simulation seront validés par des résultats expérimentaux tirés de la littérature. L’efficacité des modèles EM, par rapport aux modèles d’Ingénieurs, ainsi que l’effet de la stratification du sol seront également examinés dans ce travail. Le mémoire est subdivisé en quatre chapitres. Le premier chapitre présente une description succincte de la phénoménologie de la foudre, avec une attention particulière sur la phase d’arc en retour, des informations concernant le déclenchement artificiel de la foudre et les allures des courants de foudre et des champs électromagnétiques associés mesurés ainsi qu’une présentation des effets directs et indirects de la foudre. Dans le chapitre II, nous abordons la représentation analytique du courant à la base du canal de foudre ainsi que les différentes classes des modèles désignés pour l’étude de la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour. Une attention spéciale sera réservée aux modèles dits « d’ingénieurs » ainsi qu’aux modèles électromagnétiques. Un état de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre fait l’objet du troisième chapitre. Nus présentons en premier lieu dans ce chapitre les méthodes utilisées pour calculer les composantes du champ EM au dessus s’un sol parfaitement conducteur, puis les méthodes consacrés au calcul du champ EM au dessus et en dessous d’un sol monocouche avec conductivité finie. On examinera ensuite la méthodologie de calcul de ce champ dans le cas d’un sol stratifié horizontalement. Une description du principe de la méthode FDTD-3D sera présentée à la fin de ce même chapitre. -2- Introduction générale Dans le chapitre IV, nous abordons la mise en œuvre des modèles EM et des modèles d’Ingénieurs représentant le courant d’arc en retour. L’effet de la conductivité du sol sur les composantes du champ EM sera également examiné dans ce chapitre. Le mémoire de thèse s’achève par une conclusion générale où nous indiquons quelques perspectives relatives à ce travail. -3- Chapitre I Phénoménologie et Caractéristiques de la Foudre Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre I.1 Introduction La foudre est, depuis Benjamin Franklin (1749) un phénomène largement étudié. Ce phénomène naturel possède des effets spectaculaires et destructeurs. La foudre est définie comme une décharge électrique, provenant d’un nuage orageux, associée à une impulsion de courant transitoire de très forte amplitude. D’après des statistiques françaises, deux millions de coups de foudre causent chaque année la mort de quarante (40) personnes, de vingt mille (20 000) animaux, quinze mille (15 000 incendies), cinquante mille (50000) coupures sur les réseaux électriques et téléphoniques ainsi que la destruction de nombreux transformateurs et de milliers d'appareils électroménagers. Le coût total par an des effets de la foudre est estimé à près de cent cinquante millions (150) d’euros. Dans ce qui suit, nous allons aborder la phénoménologie de la foudre notamment sa naissance puis présenter le principe de déclenchement artificiel de la foudre qui permet l’obtention de données de mesures expérimentales nécessaires à la caractérisation de ce phénomène. Nous présentons ensuite quelques résultats expérimentaux obtenus à l’issue d’enregistrements de la foudre naturelle notamment les allures des courants de foudre et des composantes des champs électromagnétiques associées. Nous terminons ensuite ce chapitre par une présentation des effets directs et indirects de la foudre sur les lignes aériennes d’énergie électrique afin de mettre en évidence le danger d’un tel phénomène sur le fonctionnement et l’exploitation du réseau d’alimentation en énergie électrique. I.2 Phénoménologie I.2.1 Formation des nuages-activité orageuse De la rencontre entre un flux d’air froid descendant et un flux d’air chaud ascendant venant du sol, résulte la formation des nuages orageux (figure I-1). -4- Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-1: Représentation des flux d'air entrainant un épisode orageux [8] A l’origine les nuages orageux sont des cumulus. A ce stade, un courant ascendant, d’air chaud prédomine au sein du nuage. Ce courant vertical atteint habituellement sa vitesse maximale dans la partie supérieure (de l’ordre de 25m/s). Durant son ascension, l’eau contenue dans le courant d’air chaud se condense au contact de l’air ambiant plus froid et provoque la création de gouttes d’eau et de glace, dans la partie haute du nuage, ainsi qu’un courant descendant constitué d’air froid. On parle alors de cumulonimbus. Ce type de nuage est facilement reconnaissable grâce à sa forme en enclume provoquée par la rencontre entre le courant ascendant et les couches hautes de l’atmosphère [1]. I.3 Répartition des charges à l’intérieur d’un nuage-électrisation du nuage Le processus par lequel les nuages d’orage acquièrent une charge n'est pas complètement bien compris. A l’heure actuelle, Il existe deux théories fondamentales qui expliquent la répartition des charges électriques au sein d’un nuage : D’une part, la théorie de la convection qui considère que les ions libres dans l'atmosphère sont captés par les gouttelettes contenues dans le nuage. Les gouttelettes ainsi chargées sont ensuite transportées par les courants convectifs dans le nuage, produisant ainsi des zones de charges. -5- Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre D’autre part, la théorie de gravitation, qui repose sur l’hypothèse que les particules par chargées négativement sont plus lourdes que les particules chargées positivement. Dans ce cas, la séparation entre les charges négatives est e positives se fait par gravité. Fig. I-2 : Séparation éparation de charges charge à l’intérieur d’un nuage orageux ux [1,2 [1 ,3,4,5]. Néanmoins, aucune de ces deux théories ne permet d’obtenir une bonne corrélation avec les observations effectuées sur le terrain ou en laboratoire. Cependant, la majorité du monde scientifique s'accorde aujourd'hui sur le fait que le haut du nuage est chargé positivement et que le bas du nuage se compose de particules négatives mais peut aussi contenir des poches de particules positives, comme le montre la Figure I-2. I Que le nuagee soit charge positivement ou négativement, né l’accumulation cumulation des charges à sa base est assez importante pour créer une différence différence de potentiel pouvant atteindre plusieurs kilovolts. Cette différencee de potentiel engendre de manière manière locale un champ électrique pouvant aller de 10 à 50 kV/cm. Or pour pouvoir observer une décharge électrique, le champ électrique doit dépasser passer la valeur critique du champ de rupture de l’air estimé stimée à 30 kV/cm. -6- Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Il faut noter, cependant, que le champ électrique peut devenir beaucoup plus intense à cause des aspérités du terrain, arbres, sommets montagneux, constructions, qui sont le siège d’effets de pointe ou de couronne. I.4 L’effet de pointe L’effet de pointe peut être mis en évidence de manière simple comme indiqué sur les figures I-3 et I-4. La Figure I-3, présente un claquage dans l’air entre deux sphères de même diamètre, on peut alors noter que le claquage s’effectue sur la plus courte distance séparant les deux boules. Dans le cas de la Figure I-4, représentant un phénomène de claquage entre deux pointes, on constate que le claquage se produit entre les deux pointes et ce malgré que la distance est plus grande [1]. Fig. I-3:Claquage dans l'air entre deux sphères [1] Fig. I-4:Claquage dans l'air entre deux pointes [1] De manière générale, le potentiel électrique V, et le champ électrique en son voisinage E, d’un conducteur de charge Q et de rayon de courbure R sont donnés selon le théorème de Gauss par les équations I-1 et I-2 : = 1 4 I-1 -7- Chapitre I = Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre 1 4 I-2 Si on considère l’exemple de deux conducteurs soumis au même potentiel électrique V mais possédant un rayon de courbure R1 et R2 différent. On obtient les valeurs de champs E1 et E2 suivantes: = 1 4 et = 1 4 I-3 I-4 = Ainsi, entre un objet possédant un rayon de courbure R1= 10 cm et un autre de rayon R2 = 1 mm soumis au même potentiel, il existera un rapport 100 (E2=100 E1) entre les champs électriques développés en leurs voisinages. Cela explique pourquoi la foudre tombe préférentiellement sur les objets pointus (à faible rayon de courbure), puisqu’en leur voisinage le champ électrique dépasse le champ de rupture diélectrique de l’air. De plus, si les pointes sont portées à un potentiel important, le champ électrique peut entrainer l’ionisation de l’air environnant, accompagné de crépitements et d’effluves lumineux bleutés : c’est l’effet de couronne. Lorsque la valeur du champ électrique dépasse la valeur critique de rupture diélectrique, la décharge se produit selon un mécanisme complexe, c’est le coup de foudre. I.5 Coups de foudre I.5.1 Les différents types de coups de foudre La foudre est la manifestation lumineuse de la décharge électrique entre le sol et le nuage. Au niveau du sol l’accumulation des charges dans le nuage orageux produit une concentration du champ électrostatique au dessous du nuage (figure I-2) [1,2,3,4,5,6]. Lorsque le niveau du champ électrique nécessaire pour commencer le processus de foudre est atteint, plusieurs scénarios sont possibles [1, 2, 3, 4, 5, 6] : - la décharge de foudre peut être produite est reste limitée à l’intérieur du même nuage on parle alors de décharge intra-nuage. Ce type de décharge est très fréquent mais reste peu étudié. Les décharges intra-nuage sont constituées d’arcs électriques ramifiés d’une durée de 1ms. Leurs effets sont localisés sur les engins aéronautiques. -8- Chapitre I - Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre la décharge peut prendre place entre deux nuages proches (décharges inter-nuages). Leurs effets se limitent aux engins aéronautiques et aux systèmes de transmission par satellite. - la décharge peut être produite entre le nuage et le sol. Ce sont les décharges les plus étudiées à cause de leurs effets directs et indirects sur les systèmes au sol. Elles engendrent des blessures d’hommes, des incendies de forêts, des perturbations des systèmes électriques de télécommunication et de transport. Elles sont elles sont plus facilement observées et photographiées (facilité de mesure de leurs caractéristiques optiques et électriques). Pour toutes ces raisons, une attention particulière sera réservée, dans ce mémoire, à ce type de décharge. 1.5.2 Décharge nuage-sol En 1975, Berger [7] a classé la décharge nuage-sol en quatre catégories selon la direction du mouvement du traceur initial (ascendant ou descendant cf Fig.I.5) et le signe de la charge déposée le long du canal de foudre par le même traceur (positive ou négative). Cette classification est illustrée dans la figure I-6 comme suit : - Décharge nuage-sol avec polarité négative, c’est la décharge la plus courante représentant 90% des décharges nuage-sol (descendante). - Décharge nuage sol avec polarité positive (descendante). - Décharge sol-nuage avec polarité négative (ascendante). - Décharge sol-nuage avec polarité positive (ascendante) Fig. I-5 Photo de traceur ascendant et descendant [8] -9- Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Les éclairs sol-nuage (ascendants) sont relativement rares et peuvent avoir lieu soit à partir des sommets de montagnes ou de structures artificielles élevés telles que des tours par exemple. Ils peuvent aussi être déclenchés artificiellement à partir de fusées lancées vers les nuages orageux [1,3,4,5,9]. (b) ascendant positif (a) descendant négatif (c) descendant positif (d) ascendant négatif Fig. I-6: Classification des différents traceurs de foudre selon Berger [2,3,4] Par ailleurs, une décharge négative (nuage-sol) typique draine vers la terre une quantité de charge négative de quelques dizaines de Coulombs. La décharge totale est appelée éclair et possède une durée de l'ordre de 0.5 secondes. Chaque éclair est constitué de plusieurs composantes dont typiquement trois ou quatre impulsions de courant de forte amplitude dites arcs en retour. Chaque arc en retour dure environ 1 ms, la séparation entre deux arcs en retour successifs étant typiquement de plusieurs dizaines de millisecondes. La figure I-7 illustre le processus d'un éclair négatif; plusieurs phases peuvent y être distinguées [1,3,4,5,9] à savoir : Une décharge préliminaire survenant à l'intérieur du nuage, probablement entre les poches de charges négatives et les charges positives situées en bas du nuage. Cette décharge déclenche le développement d'un canal chargé négativement vers le sol appelé traceur par pas. La progression de ce canal s'effectue par une série de « bonds » (ou « pas ») lumineux successifs, chaque bond ayant une longueur de quelques dizaines de mètres et une durée d'environ 1µs; deux bonds successifs sont séparés par une pause de l'ordre de 50 µs. Le traceur apporte une quantité de charges négatives de l'ordre de 10 Coulomb vers le sol avec une vitesse moyenne de 2.105 m/s. A chaque pas du traceur correspond une impulsion de courant d'amplitude supérieure à - 10 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre 1 kA. Ces dernières sont associées à des impulsions de champs électrique et magnétique d'une durée d'environ 1 microseconde et des temps de montée inférieurs à 0.1µs [1, 3, 4, 5, 9]. A l'approche du sol, le traceur dont le potentiel par rapport à la terre est environ -10 MV provoque une intensification du champ électrique et initie une ou plusieurs décharges ascendantes : cette phase est appelée le processus d'attachement. La jonction entre une des décharges ascendantes et le traceur par pas s'effectue à quelques dizaines de mètres au-dessus du sol. Le premier arc en retour, se propage vers le nuage et neutralise le canal chargé par le traceur avec une vitesse décroissante en fonction de la hauteur de l'ordre de 1/3 de la vitesse de la lumière. Cet arc en retour produit un courant au niveau du sol d'une valeur de pic typique de 30 kA et d'un temps de montée de l'ordre de quelques microsecondes. La durée de l'impulsion du courant (à la mi-hauteur) est de l'ordre de 50 microsecondes. Durant cette phase, la température du canal s'élève rapidement pour atteindre des valeurs jusqu'à 30'000 °K qui génère un canal de haute pression provoquant une onde de choc appelée « tonnerre » [1,3,4,5,9]. Après la phase de l'arc en retour, l'éclair peut disparaître. Néanmoins, si une quantité résiduelle de charges est encore présente au sommet du canal, il se développe dans le canal précédemment tracé un traceur obscur à une vitesse de l'ordre de 3.106 m/s apportant une charge d'environ 1 Coulomb associée à un courant de 1 kA. Le traceur obscur déclenche enfin l'arc en retour subséquent. Les courants d’arcs en retour subséquents mesurés à la base du canal ont généralement un temps de montée plus rapide que le courant du premier arc en retour, et peuvent atteindre des amplitudes de l’ordre de 200 kA [1,3,4,5,9]. Ces courants sont accompagnés d’un champ électromagnétique (se propageant dans l’atmosphère par rayonnement) qui peut se coupler avec toute structure conductrice qui se trouve dans son chemin. . Enfin, de nouvelles séquences traceur-arc peuvent ensuite se produire, donnant parfois jusqu'à 15 arcs en retour. Le dernier arc en retour est souvent à l'origine d'un fort courant de l'ordre de 100 A qui draine la charge résiduelle de la cellule orageuse [1,3,4,5,9]. - 11 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre t=0 t = 1ms Décharge descendante t = 19ms t = 1.2ms Premier Arc en retour Processus d’attachement t = 20ms temps t = 20.1ms temps Arc en retour subséquent Traceur de dard t = 60ms t = 62ms temps Fig. I-7: Traceur obscur et arc en retour subséquent [1,3,4,5,99,10,11] La représentation schématique dans le temps de la séquence traceur descendant– descendant arc en retour dans un éclair est présentée dans la figure I-8-a, et la figure I-8-bb montre une photographie photograph de 12 flashs d’un arc en retour réel. réel a) b) Fig. I-8 : a) Séquence équence traceur descendant – arc en retour dans un éclair b) Photographie hotographie d’un éclair comportant 12 arcs. [1 ,3, 4, 5, 9, 10, 11] - 12 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre I.5.3 Déclenchement artificiel de la foudre La foudre est un phénomène dont l’instant et le point d’impact sont aléatoires. Pour s’affranchir à ce problème, le chercheur doit trouver un moyen de le déclencher en un point où les systèmes de mesure sont situés et à l’instant où l’appareillage d’enregistrement et en attente. Le déclenchement artificiel de la foudre permet d’effectuer des mesures simultanées du courant à la base du canal, du champ électrique et magnétique, de la vitesse de l’arc en retour, des tensions induites sur une ligne expérimentale. Le principe de ce déclenchement consiste à lancer en direction du nuage orageux une fusée qui déroule derrière elle un fil métallique dont l’autre extrémité est fixée au point de mesure offrant ainsi un chemin privilégié à la décharge de foudre pour atteindre la terre. Aussi, le potentiel de la terre est amené au sommet de la fusée se comportant comme une pointe initiant en son sommet une décharge ascendante [5]. A l’origine c’est Newman qui a mis en point la technique de tir utilisée en mer à partir d’un bateau avec des équipements spéciaux. Après les échecs des tentatives de tir dans l’Oural et en Arizona, des essais réalisées en 1972, à partir du matériel disponible en France, par le Centre d’Etudes Nucléaires de Grenoble du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA/CENG), ont permis de perfectionner les éléments du système de déclenchement. La station expérimentale de Saint Privat D’Allier (Haute Loire) a été la première au monde à réussir le déclenchement de la foudre au-dessus du sol [5]. La fusée est du type paragrêle constituée de matière plastique (diamètre 70 mm, longueur 847 mm, poids au départ 2.7 Kg). Le fil métallique qui est constitué de cuivre (diamètre 0.2 mm) est enroulé à l’arrière de la fusée et relié au pas de tir et de mesure (fig. I-9). L’instant de tir d’une fusée est déterminé par la valeur du champ électrique au sol. Un champ électrique de l’ordre de 6 à 10 kV/m donne un bon critère de réussite du tir [5]. Fig. I-9 : Système de déclenchement artificiel de la foudre [5] - 13 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre La figure I.10 illustre une séquence d’évènements lors d’un déclenchement artificiel « classique » de la foudre. Fig. I-10: Séquence d’événements d’un déclenchement artificiel de la foudre [12,13,14] La figure I-11 illustre deux sites expérimentaux pour le déclenchement artificiel de la foudre réalisés en Floride - USA, le premier en 1986 et le deuxième en 1991. a) expérience menée en 1986 - 14 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre b) expérience menée en 1991 Fig. I-11: Sites expérimentaux du centre spatial de Kennedy, Floride - USA. Structure de lancement et arrangement des capteurs en a) 1986 et b) 1991. [2,14,15] La figure I-12 présente le site de lancement des fusées pour réaliser des déclenchements artificiels de la foudre en Chine. Fig. I-12: Site de lancement de fusées (Shandong Artificially Triggered Lightning Experiment “SHATLE”), Chine. [12] - 15 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre La figure I-13 montre une photographie de deux flashs d’un déclenchement artificiel de la foudre. Le premier est réalisé au site expérimental de Floride – USA et le second est adopté d’une expérience réalisée à Shandong – Chine. Fig. I-13 : Photographies d’éclairs de foudre déclenchés artificiellement. (a) Floride - USA , (b) Shandong Chine [12]. I.5.4 Allures expérimentales des courants de foudre et des champs électromagnétiques associés Les différentes caractéristiques et données expérimentales présentées dans cette section se rapportent au courant de foudre, à la vitesse de l’arc en retour et au champ électromagnétique rayonné. Ces mesures concernent les coups de foudres naturels et les coups de foudre déclenchés artificiellement. Caractérisation du courant de foudre (phase de l’arc en retour) - Foudre naturelle : pour l’accomplissement de mesures de foudre naturelle, on utilise des tours instrumentées (Fig.I.14) Fig. I-14 : Exemple de mesure de courant de foudre en utilisant une tour instrumentée [11]. - 16 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Tour CN à Toronto au Canada [11]. Tours de petite taille (ℎ < 100 ) Durant les années 1950-1980, le Professeur Berger a exploité une station expérimentale au sommet de Monte San Salvatore à Lugano en Suisse. La mesure du courant a été effectuée au sommet de deux tours de 55 m de haut. Ainsi, on observe selon ces mesures que 15 % environ des mesures rapportées par l’équipe du Prof. Berger sont dues à des traceurs descendants le reste étant dû aux traceurs ascendants positifs et négatifs initiés à partir du sommet des tours instrumentées. Dans la figure ci-dessous (Fig.I-15), nous présentons les formes moyennes des courants typiques correspondant aux arcs en retour premier et subséquent d’une décharge négative. Nous pouvons constater, d’après cette figure, le temps de montée rapide du courant correspondant à l’arc en retour subséquent. Fig. I-15 : Formes moyennes des courants d’arcs en retour premier et subséquent (A) Arc en retour premier, (B) Arc en retour subséquent [7]. La distribution statistique des principaux paramètres du courant foudre est présentée dans le tableau.1 suivant. - 17 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Tableau I.1 : Paramètres d’un courant de foudre (coup de foudre descendant négatif) [7]. L’analyse des données expérimentales consignées dans le tableau ci-dessus, relatives aux décharges de foudre descendantes négatives, nous permet de tirer les conclusions suivantes: • Les amplitudes du courant du premier arc en retour sont supérieures à celles des arcs en retour subséquents. • La valeur maximale de la variation temporelle (di/dt) du courant dans le cas d’un arc subséquent est supérieure à celle du premier arc en retour. • Le temps de montée du courant d’arc en retour subséquent est plus rapide que celui du courant du premier arc en retour. • La durée de l’impulsion du courant d’arc en retour subséquent est inférieure à celle du premier arc en retour. D’autres campagnes de mesure du courant d’arc en retour ont eu lieu. On peut citer, par exemple, les campagnes qui se sont déroulées durant les années 70 à savoir : • Les mesures effectuées par l’équipe du Professeur Garbagnati au sommet de deux tours de 40 m, situées au sommet de deux montagnes une au nord et l’autre au centre de l’Italie [16]. Le courant mesuré correspond aux deux types de décharges de foudre : ascendante et descendante. - 18 - Chapitre I • Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Les mesures de l’équipe du Professeur Eriksson effectuées sur une tour de hauteur 60 m installée sur une terre plate en Afrique du sud. La tour a été isolée du sol et le courant de foudre a été mesuré à la base à travers un transformateur de courant et une sonde Rogowski. Ces mesures ont montré que plus de 50% des décharges observées étaient initiées par des traceurs descendants négatifs. Ces mesures ont aussi permis de relever le temps de montée du courant de foudre très rapide ce qui n’a jamais été observé dans d’autres compagnes expérimentales [11]. Enfin, d’autres mesures impliquant des tours instrumentées de petite taille peuvent être signalées. Il s’agit notamment des mesures effectuées par Narita et al. [17] en 2000 au Japon, Diendorfer et al. [18,19] en 2000 et 2002 en Autriche et enfin des mesures relevées par Torres et al. [20, 21] en 1999 en Colombie. Tours de grande taille (ℎ > 100 ) Tour d’Ostankino à Moscou (Russie) [22] : la hauteur de cette tour est de 540 m, le courant est mesuré successivement à 47 m, 272 m et à 533 m (Fig.I-16). On remarque, d’après les formes d’ondes mesurées du courant de foudre durant cette campagne de mesure, que la forme de ce courant change en fonction de l’endroit de mesure. La valeur maximale (pic) de ce courant augmente au fur et à mesure que l’on s’approche du sol à partir du sommet de la tour. Cette constatation est expliquée par Bermudez [11] par la présence de réflexions multiples de l’onde de courant au sommet avec un coefficient de réflexion négatif et la présence de réflexions multiples à la base de la tour avec un coefficient de réflexion positif. - 19 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-16 : Formes d’ondes du courant mesuré à 533m, 272m et 47m sur la tour d’Ostankino, Moscow [22]. Tour CN à Toronto (Canada) : Cette tour mesure 553 m de hauteur. Le courant d’arc en retour est mesuré à 474 m et à 509 m. Dans la figure I-17, nous présentons les résultats de mesures effectuées, en utilisant cette tour, en 1999. (a) (b) Fig. I-17 : Variations temporelles du Courant d’arc en retour mesurées : (a) 509 m et (b) 474 m [11] Durant cette campagne de mesure, on a abouti aux mêmes conclusions que celles obtenues en utilisant la tour d’Ostankino avec cependant une forme du courant de foudre plus complexe. L’auteur de la référence [23] explique ce fait expérimental par la complexité de la tour CN par rapport à la tour d’Ostankino. Tour Peissenberg (Allemagne) : La hauteur de cette tour est de 168 m. Les prises de mesures sont effectuées à 167 m et à 13 m. Dans la figure I.18 nous présentons une photographie de la de cette tour ainsi que les variations temporelles du courant d’arc en retour mesuré simultanément, au sommet et à la base de la tour. Nous pouvons remarquer, d’après cette figure, la contamination du courant de foudre par les réflexions multiples au niveau de la tour. - 20 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre (a) (b) Fig. I-18 : Photographie de la tour Peissenberg (a) et variations temporelles du courant mesuré au sommet et à la base de la tour (b) [11] - Foudre artificielle : Pour mieux comprendre la phénoménologie de la foudre on fait appel au déclenchement artificiel dont le principe a été décrit auparavant. En effet, on peut mesurer le courant à la base du canal de foudre ainsi que le champ électromagnétique rayonné par le coup de foudre déclenché. Les variations temporelles du courant de foudre ainsi que de sa dérivée temporelle, obtenues lors de la campagne de déclenchement artificiel de la foudre à Saint Privat D’Allier durant l’été 1986, sont présentés dans la figure I-19. Fig. I-19 : Enregistrement réalisé lors de la compagne de déclenchement artificiel de la foudre à Saint Privat D’Allier durant l’été 1986 : (a) courant de foudre (b) sa dérivée [5]. Par ailleurs, les caractéristiques du courant d’arc en retour (valeur maximale du courant et de sa dérivée) résumées par Rakov [24] sont consignées sur le tableau I.2 suivant. Elles - 21 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre correspondent à des mesures effectuées à partir de deux campagnes expérimentales effectuées en France et aux Etats Unis (Floride). Tableau I.2 : Caractérisation du courant d’arc en retour selon Rakov [24]. Si on compare la valeur moyenne du pic du courant mesurée en Floride (USA), présentée dans le tableau ci-dessus, à celle mesurée à Lugano (Suisse) rapportée par Berger et al. (Tableau I.1), on remarque une similitude entre ces deux valeurs expérimentales. Vitesse de l’arc en retour Dans la référence [25], on trouve des données expérimentales relatives à la vitesse de l’arc en retour correspondant à 17 premiers arcs en retour et à 46 arcs en retour subséquents. La vitesse moyenne mesurée est de 0.96 ∙ 10 m/s pour les premiers arcs en retour et de 1.2 ∙ 10 m/s pour les arcs en retours subséquents. D’autre part, il a été mis en évidence dans ces travaux expérimentaux que la vitesse de l’arc en retour, tant pour les premiers arcs que les arcs subséquents, décroit en fonction de la hauteur, cette décroissance est plus marquée pour les premiers arcs en retour. La vitesse de l’arc en retour pourrait être liée à celle de l’intensité du courant traversant le canal de foudre. En effet ces deux grandeurs dépendent l’une et autre de la distribution de la charge par unité de longueur du canal et du potentiel électrique qui en résulte [16]. Ainsi, dans la littérature plusieurs expressions exprimant la dépendance entre ces deux grandeurs existent. Nous pouvons, citer à titre d’exemple, l’expression donnée par Rusk [26] basée sur les relations empiriques de type énergétique de Toepler et de Wagner [27]. Cependant, ces expressions n’ont permis d’obtenir des valeurs de vitesses en accord avec les valeurs mesurées que pour premier arc en retour. - 22 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Des études plus récentes, notamment celles de Rakov [28] en 2007, évoquent une vitesse de l’arc en retour inférieure à la vitesse de la lumière. Ceci peut être expliqué par les faits suivants : - le canal de foudre est considéré comme une ligne de transmission avec pertes et nonlinéaire. - L’impédance caractéristique de cette dernière augmente en fonction de la hauteur, ce qui engendre une dispersion de l’onde de l’arc en retour même en l’absence de pertes. - La charge électrique ne peut pas être confinée à l’intérieur de la colonne se trouvant dans le canal et qui véhicule le courant d’arc en retour, mais elle est repoussée à l’extérieur par une décharge électrique radiale formant une couronne. - La résistance par unité de longueur en avant du front de l’arc en retour est relativement grande (ce qui cause une atténuation et une dispersion additionnelle). Par contre, elle est deux fois moins ou plus en arrière du front. Champ électromagnétique rayonné Dans ce paragraphe nous allons présenter des résultats expérimentaux, tirés de a littérature, relatifs aux champs électriques et magnétiques rayonnés par des coups de foudre. Ainsi, dans les figures I-20 et I-21 nous présentons les variations du champ électrique et de la densité de champ magnétique mesurées en fonction de la distance du point d’impact par les auteurs de la référence [29]. Les variations tracées en en trait continu correspondent aux premiers arcs en retour alors que celles tracées en traits discontinus correspondent aux arcs en retour subséquents. - 23 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-20: Variations en fonction de la distance du point d’impact (distances variant de 1 Km à 200 Km) du champ électrique vertical mesuré correspondant à un premier arc en retour (trait continu) et à un arc en retour subséquent (pointillés) [29] Fig. I-21 : Variations en fonction de la distance du point d’impact (distances variant de 1 Km à 200 Km) de la densité du flux magnétique correspondant à un premier arc en retour (trait continu) et à un arc en retour subséquent (pointillés) [29] - 24 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre L’analyse de ces grandeurs mesurées montre que : • Le champ électromagnétique présente, pour toute distance comprise entre 1 km et 200 km, un premier pic, dont l'intensité est approximativement inversement proportionnelle à la distance. • A des distances relativement proches, le champ magnétique présente une bosse à environ 30 µs, alors que le champ électrique possède une croissance en rampe après son pic initial. • Les champs électriques et magnétiques lointains (distance supérieure à environ 50 km) ont essentiellement la même forme d'onde, et présentent une inversion de polarité. A cause de la raideur des fortes impulsions du champ électromagnétique rayonné par l’arc en retour (impulsion HF), la foudre constitue une contrainte majeure pour le matériel élément électrique et/ou électronique fonctionnant dans l’environnement proche de ce champ électromagnétique. Il est donc plus que nécessaire de calculer ce dernier avec une bonne précision. D’autres auteurs ont mesuré le champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre. On peut citer les auteurs de la référence [15]. En effet, ces auteurs présentent les résultats de mesures obtenus lors d’une campagne expérimentale menée en 1986 et 1991. Ces résultats concernent les mesures du champ électrique à 30 m et 500 m du canal de foudre. Ainsi, ces auteurs ont analysé quarante formes d’ondes du champ électrique, mesurées à 500 m, et huit de ces formes d’ondes mesurées à une distance de 30 m du canal de foudre. Dans la figure I-23, nous présentons l’allure du champ électrique vertical mesuré à 500 m, correspondant à la phase d’arc en retour. On peut constater sur le graphe tracé dans cette figure que la durée de l’onde est de 800 µs. Cette durée s’explique par le fait que l’ionisation du canal de foudre par le traceur modifie sensiblement le champ électrique vertical, avec une augmentation lente de la pente négative de la courbe du champ électrique [11]. Cependant, cette caractéristique n’est pas perceptible pour les longues distances, dans lesquelles la progression du traceur reste pratiquement invisible. Le commencement de la neutralisation des charges dans le canal par l’arc en retour est probablement associé avec le début de la progression positive et rapide du champ électrique vertical [11]. - 25 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-22 : Campagne expérimentale de mesure du champ électrique vertical à 500 m et 30 m du canal de foudre [15] Fig. I-23 Variations temporelles du champ électrique vertical mesuré à 500 m du point d’impact de la foudre. Les flèches indiquent le commencement de la phase de l’arc en retour [15]. Fig. I-24: Variations temporelles du champ électrique vertical mesuré à 30 m du point d’impact de la foudre. Les flèches indiquent le commencement de la phase de l’arc en retour [15]. Par ailleurs, des enregistrements de champs magnétiques rayonnés, suite à un coup de foudre naturel tirés des références [3,5], sont présentés dans la figure I-25. On remarque que le rayonnement issu des décharges intra-nuages est plus faible que celui issu des décharges nuage-sol. - 26 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-25 : Exemples d’impulsions magnétiques enregistrées au cours d’un éclair naturel comprenant des décharges dans le nuage et entre le nuage et le sol. (1)Impulsions de type bipolaire et (2) Impulsions de type unipolaire : caractéristiques des décharges intra-nuages (3) Impulsions typiques de l’arc-en-retour [3,5] D’autres formes d’ondes mesurées du champ électrique et magnétique existent dans la littérature spécialisée. A titre d’exemple, nous présentons dans la figure I-26 les formes d’ondes typiques de signaux de champ électrique rayonnés lors des décharges nuagesol successivement : pour un premier arc en retour, un arc en retour précédé par un précurseur par bonds, et un arc en retour précédé par un précurseur continu [3,5]. Les amplitudes sont normalisées à 100 km. Les petites impulsions « L », caractéristiques des bonds des précurseurs, sont suivies d’un front lent « F » et d’une transition rapide « R » [3,5]. Fig. I-26 Formes d’ondes typiques de signaux de champ électrique rayonnés lors des décharges nuage-sol : (a) premier arc en retour (b) arc en retour précé par un précurseur par bonds (c) arc en retour précédé par un précurseur continu [3,5]. Les variations temporelles du courant de foudre et du champ électromagnétique associé, enregistrées par le laboratoire du CEA/CENG lors de la compagne de foudre déclenchée en Floride en 1993 sont présentées dans la figure I-27. - 27 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-27 : Variations temporelles du courant de foudre et du champ électromagnétique associé enregistrées par le laboratoire du CEA/CENG lors de la compagne de foudre déclenchée en Floride en 1993 [5]. I .5.5 Ondes de foudre normalisées pour les tests d’équipements Deux types d’ondes de foudre normalisées existent à savoir l’onde en tension et l’onde en courant (Fig.I.28). Onde de tension 1.2/50 µs Onde de courant 8/20 µs Fig. I-28 : Variations temporelles de l’onde de tension et de courant normalisées [30, 31] - 28 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre I.5.6 Effets de la foudre sur les lignes aériennes Les surtensions dues à des coups de foudre directs ou indirects constituent une grande menace pour les lignes électriques ainsi que pour les isolations des équipements associés à ces dernières. La protection contre les effets engendrés par ces surtensions se base sur deux procédures : - La réduction de l’amplitude des surtensions de foudre (par blindage des conducteurs et réduction de la résistance de terre par exemple). - La limitation de la surtension au niveau de l’équipement lui même (exemple : parafoudre). Il faut noter que pour les réseaux HT et THT ces deux procédures sont connues et employées couramment. En revanche, pour les réseaux MT et BT les approches de protection sont différentes pour des raisons essentiellement économiques. Ainsi, la présence dans ces réseaux de systèmes numériques de contrôle-commande a poussé les industriels à manifester plus d’intérêt à la protection dans ces derniers. En effet, dans les publications [32,33], de la section WG05 de la CIGRE, on trouve les principales recommandations en matière de protection de ces réseaux. Dans ce qui suit nous allons résumer ces recommandations afin d’avoir une idée sur la prise en compte des problèmes de surtensions suites à un coup de foudre dans les réseaux MT et BT. I.5.6.1 Taux de surtensions dues aux coups de foudre Le tableau I-1 ci-dessous résume quelques aspects statistiques fondamentaux des paramètres de courant de foudre [32,33]. Tableau I-3 : Statistiques relatives aux paramètres du courant de foudre pour le premier arc et pour l’arc en retour subséquent négatif [32,33] Probabilité Arc I de pic(kA) 90% premier subséquent 14 4.6 50% premier subséquent 30 12 5% premier Subséquent 80 30 Les surtensions de foudre dans les réseaux électriques peuvent être classées en deux catégories : - surtensions dues à un coup de foudre direct. - surtensions dues à un coup de foudre indirect. - 29 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre a) Surtensions dues à un coup de foudre direct A cause du niveau inférieur de l’isolation dans les réseaux moyenne tension (MT) et basse tension (BT), un coup de foudre tombant sur une phase, sur le neutre ou sur la structure du support de la ligne électrique génère des étincelles qui provoquent la rupture de l'isolation de la ligne. b) Surtensions dues à un coup de foudre indirect (surtensions induites) Le coup de foudre indirect, est un arc qui tombe sur la terre ou sur une structure au voisinage d’une ligne dont l’amplitude peut être supérieure au niveau de la tension de tenue de l’isolation. Par rapport à un coup direct, la présence du conducteur neutre ou du câble de garde peut avoir une grande influence sur les surtensions induites résultantes. Une coordination d’isolement efficace se base sur une bonne connaissance des paramètres des surtensions produites (amplitude – énergie, …). A cet effet, Les surtensions produites par des coups foudre directs et indirects se manifestent de manières différentes et elles sont variables. Pour cela il est indispensable d’avoir une base de données solide sur les événements de la foudre et ses surtensions produites, dans le but d’avoir une bonne protection contre les effets de ce phénomène. c) Nombre de coups de foudre directs Le nombre Nd de coups de foudre directs sur les lignes électriques par an et par 100 km, peut être évalué par la formule suivante [6,33] : N d = K 0 N g . ( b + 10.5.H l0.75 ) . 1 10 I-5 D’où : 2 N g : Densité d’éclairs au sol (Nombre d’éclairs par km par an) Hl : Hauteur moyenne de la ligne (m). b : Distance horizontale entre les conducteurs extérieurs. K 0 : Coefficient orographique. La figure I-30 donne le coefficient K 0 en fonction des paramètres de l’orographie définis dans la figure I-29. - 30 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre (Note : L’orographie décrit l’ensemble des caractéristiques du relief, comme les montagnes, les collines, les vallées et les plaines) D C V Fig. I-29 : Cœfficient de correction de l’orographie. [33] Dessus Dessus(D) (D) Cote (C) Pente Vallée (V) Fig. I-30: Paramètres utilisés pour évaluer l’influence de l’orographie sur le nombre de coups de foudre directs [33] d) Nombre de surtensions induites par la foudre La formule ci-dessous donne le nombre des surtensions induites dont des amplitudes supérieures à une valeur d’amplitude de tension donnée « U » (en kV), durant une année et par 100 km [6,33] : - 31 - Chapitre I 30 (1 − c ) Ni = 0.19 3,5 + 2,5.log U Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre 3.75 .N g .H l I-6 Ng et Hl sont les mêmes que ceux de la formule I-5 I et c est le facteur de couplage entre le câble de terre et le conducteur. Si aucun câble de terre n’existe le paramètre c prend la valeur zéro,, si la ligne possède un câble de terre relié par une résistance inférieure à 50Ω , le paramètre c varie entre 0.3 et 0.4 (le câble de terre minimise de 30% à 40% la surtension). Pour une ligne basse tension, les conducteurs eurs neutres reliés à la terre conduisent comme un câble de terre, le facteur c varie entre 0.7 et 0.9, dépendant de la résistance R de la connexion à la terre. Fig. I-31: Nombre de surtensions induites par an (Hl =10m, c = 0) [33] La figure I-31 présente le nombre des surtensions induites par un coup de foudre sur une ligne aérienne (hauteur moyenne=10 10 m, m non reliée à la terre) I.5.6.2 Amplitudes et formes ormes des surtensions dues à un coup de foudre oudre direct a) Ligne MT Lorsqu’un ’un coup de foudre tombe sur une phase, il injecte des ondes de courant dans les deux directions par rapport au point d’impact. d’impact La tension est obtenue en multipliant multipli la demi-valeur d’amplitude du courant par l’impédance caractéristique de la ligne. Plus que 90% de coups de foudre donnent un pic de courant dont la plus petite valeur est de l’ordre de la dizaine de kA [38], donnant lieu à des surtension tensions dépassant les 2 MV [6,32,33]. La figure I-32 présente un exemple d’une surtension générée génér par un arc de foudre se trouve à une distance de 600m sur la ligne. Cet exemple illustre les caractéristiques générales des - 32 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre surtensions issues d’un coup de foudre direct, la forme d’onde présente plusieurs pics suivis d’une une impulsion de tension avec une forme régulière. Fig. I-32 : Exemple surtension typique due à un arc de foudre direct sur une ligne MT [33] b) Ligne BT Le processus de génération des surtensions pour les lignes aériennes basses tensions est un peu différent de celui des lignes MT. En effet, les conducteurs neutres sont souvent présents, présent et connectés à la terre tous les 50 à 500 m. De plus,, la tension de tenue de l’impulsion de foudre entre phases ou entre phase et neutre est très nettement inférieure à celle des lignes MT. La surtension est approximativement égale au courant de foudre multiplié par l’impédance de mise à la terre. Ceci implique que l’amplitude des surtensions dues à un coup de foudre direct dans le cas des lignes BT est inférieure à celle produite dans les lignes MT [6, 33]. La probabilité d’apparition des coups de foudre directs sur les lignes BT est généralement faible. En outre,, les amplitudes des surtensions produites sur les lignes BT sont relativement réduites. Ceci s’explique par l’extension limitée des lignes BT, et leur protection par les édifices, les maisons et arbres…etc. Ces surtensions sont nettement supérieures au niveau d’isolation des appareilss connectés à la ligne (quelques kV pour les appareils domestiques) [6, 33]. I.5.6.3 Amplitudes et formes ormes des surtensions induites par un coup de foudre oudre indirect a) Ligne MT Les surtensions induites sont presque identiques sur chaque conducteur de la ligne, et elles possèdent une polarité inverse à celle des courants courant de foudre. Etant donné que le courant de - 33 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre foudre est négatif dans presque 90% des cas, les surtensions induites ont une polarité positive dans leur grande majorité [33]. En général, les surtensions induites ont une amplitude plus faible que celles obtenues suite à des coups de foudres directs. Cependant, ces surtensions peuvent causer des interruptions dans les systèmes de distribution affectant ainsi de manière significative la qualité de service fourni. Pour cette raison, de nombreuses études théoriques et expérimentales ont été menées durant ces dernières années, afin de cerner ce phénomène des surtensions induites. Selon le rapport du groupe d’action WG 33.01.01 de la CIGRE [6,33]) la comparaison entre les surtensions mesurées et calculées montre une concordance raisonnable, notamment de point de vue des formes d’ondes. De plus, il est utile de mentionner que Sun Rusck présente dans sa théorie générale [26], une formule analytique qui permet d’avoir une estimation du premier pic Umax des surtensions induites, au point le plus proche de la ligne. Cette estimation est obtenue à l’aide de la formule suivante : U max = Z 0 . I 0 .h y (I-7) Avec : Imax : Valeur maximale du courant de foudre (kA). h : Hauteur de la ligne (m). y : La plus petite distance entre le canal de foudre et la ligne (m). Z 0 = 30Ω . Il faut noter que cette formule ne donne aucune information sur la forme d’onde de la surtension. En outre elle est basée sur les hypothèses d’un sol parfait et d’un canal de foudre vertical sans ramifications. En revanche elle a l’avantage de permettre l’examen de l’influence de certains paramètres caractéristiques importants de la surtension sur la valeur maximale de celle-ci. Dans la figure I-33 nous présentons les formes d’onde du courant de foudre mesurées à la base du canal ainsi que des surtensions induites [33]. - 34 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre Fig. I-33: Exemple de : a) Variations temporelles du courant de foudre mesuré mes à la base du canal canal. b) Variations ariations temporelles des surtensions induitess sur la ligne [33] b) Ligne BT Le mécanisme de l’induction dans la ligne BT est identique à celui produit dans les lignes MT. Mais vu la présence du conducteur neutre relié à la terre à des intervalles donnés, les surtensions induites sur les lignes BT sont généralement inférieures à celles celles obtenues dans les l lignes MT [33]. Les tensions induites sur les conducteurs reliés à la terre sont sont limitées par le réseau de terre. La valeur maximale de la tension induite est localisée dans le milieu de la boucle (intervalle entre deux liaisons de terre) et elle diminue le long de la boucle (la longueur de la boucle est généralement comprise entre 50 et 500 m) ce qui se traduit par effet presque nul de ces surtensions sur l’isolation de la ligne BT et un effet significatif sur appareils domestiques, branchés sur le réseau BT. D’autre part, le fait que ces surtensions soient caractérisées par des oscillations haute fréquence dont la période est le double du temps de passage passage dans la boucle (Fig. I-34) dans certains points de la ligne BT pose un autre problème celui de la résonance électrique avec les systèmes raccordés à ces lignes. - 35 - Chapitre I Phénoménologie et caractéristiques de la Foudre roche d’une ligne BT [33,34] Fig. I-34: Surtensions typiques induites par un coup de foudre proche I.6 Conclusion Nous avons présenté dans ce chapitre, dédié à la phénoménologie de la foudre ainsi qu’à ces caractéristiques,, les mécanismes de génération d’une décharge de foudre notamment ceux de la phase de l’arc en retour (très contraignante pour les structures et matériel électriques) et le principe de déclenchement artificiel de cette dernière Dans ce chapitre, nous avons avon également présenté les formes d’ondes expérimentales expérimentales des courants de foudre et des composantes des champs électromagnétiques associés afin de caractériser au mieux ce phénomène. phénomène La modélisation du courant de l’arc en retour d’un coup de foudre descendant (nuage-sol) fera l’objet du prochain chapitre. - 36 - Chapitre II Modélisation du courant de foudre Chapitre II Modélisation du courant de foudre II.1 Introduction Dans les études consacrées au couplage des perturbations électromagnétiques rayonnées par la foudre avec les différents systèmes électriques et/ou électroniques la connaissance de la source de ces perturbations est très importante. Les signaux perturbateurs sont générés par la propagation du courant d’arc en retour le long du canal de foudre. Aussi, nous abordons dans ce chapitre la modélisation de ce dernier. Cette modélisation s’appuie sur la connaissance du courant à la base du canal de foudre. Aussi, nous aborderons, dans ce chapitre, en premier lieu les différents modèles de courant à la base du canal de foudre avant de présenter les modèles du courant de foudre traversant le canal de foudre notamment ceux de la phase d’arc en retour ; phase la plus redoutable du processus de foudre. II.2 Modélisation du courant à la base du canal de foudre Différentes expressions analytiques sont utilisées dans la littérature afin de simuler l’allure du courant à la base du canal de foudre. Ce dernier faisant partie des expressions du champ électromagnétique rayonné, il est plus que nécessaire de le modéliser d’une façon réaliste afin d’obtenir des résultats proches des mesures expérimentales. II.2.1 Modèle bi-exponentiel C’est le premier modèle adopté et sans doute le plus utilisé dans la littérature [6]. Le premier arc en retour et l’arc en retour subséquent respectivement sont représentés par les équations suivantes : Premier arc en retour i(0,t) = I0 ( exp(-αt) – exp(-β1t) ) II-1 Arc en retour subséquent is(0,t) = I0/2 ( exp(-αt) – exp(-β1t) ) II-2 Où: : désigne l’amplitude du courant de foudre. : est l’inverse du temps de montée de l’impulsion du courant de foudre. 1: l’inverse de la durée de l’impulsion du courant de foudre. Ces paramètres sont estimés à partir des mesures. Ainsi, Dennis et Pierce ont proposé les valeurs suivantes [6] : 1er arc en retour: I0 = 30kA, α = 2.104 S-1, β1 = 2.105 S-1 37 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Arc en retour subséquent : I0 = 10kA, α = 1,4.104 S-1, β1 = 6 106 S-1 Leteinturier quant à lui a proposé les valeurs suivantes [6], pour ces paramètres : I0 = 20kA α = 3.104 S-1 β1 = 107 S-1 D’autre part, le modèle d’arc en retour subséquent a été modifié par Cianos et Pierce qui ont proposé d’adjoindre une 2eme exponentielle à la première exponentielle (modèle biexponentiel) aboutissant à l’expression suivante du courant à la base du canal [6] : 0, = 0, + 0, II.3 Avec : 0, 0, = = ∗ ∗ – – II.4 II.5 Et : : Amplitude de courant : Inverse du temps de montée de l’impulsion du courant : Inverse de la durée de l’impulsion du courant Par une simple analogie, on obtient les mêmes définitions pour les variables associées au courant . Les paramètres de ces deux fonctions liés au temps de montée, à la valeur de crête et à la durée de l’impulsion du courant, ont été déterminés de manière à reproduire le plus fidèlement possible les courbes expérimentales moyennes, obtenues par Berger et al. et publiées dans la référence [7]. Dans le tableau ci-dessous sont consignés les paramètres des fonctions représentent le courant à la basse du canal. 38 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Type d’arc (kA) ( Premier arc en retour 33.7 9.210 Arc en retour subséquent 14.3 1810" ) ( ) 410! 3 10# ( kA) ( ) ( ) - - - 10 10" 9.4 10" Tableau II.1 : Paramètres des fonctions exponentielles simulant le courant de foudre à la base du canal [3-35] Dans La figure II.1 nous présentons les formes d’ondes normalisées / %&' du courant du premier arc en retour et celui de l’arc en retour subséquent. Ces formes sont obtenues en utilisant le modèle bi-exponentiel du courant à la base du canal de foudre et en adoptant les ✐✎ ✙ ✐✎ ✙ ✐✎ ✘ ✐✎ ✘ ✐✎ ✗ ✐✎ ✗ ✐✎ ✖ ✐✎ ✖ ✐✎ ✕ ✐✎ ✕ ✩ ✏ ✩ ❍❁❘ ✩ ✏ ✩ ❍❁❘ paramètres du tableau II.1. ✐✎ ✔ ✐✎ ✔ ✐✎ ✓ ✐✎ ✓ ✐✎ ✒ ✐✎ ✒ ✐✎ ✑ ✐✎ ✑ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼ ❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✐ ✐ ✔✐ (a) ✑✐ ✒✐ ▼ ❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ (b) Fig. II-1 : Courants à la base du canal de foudre calculés à l’aide du modèle bi-exponentiel correspondant : (a) Au premier arc en retour, (b) : A l’arc en retour subséquent II.2.2 Modèle d’Heidler En 1985, Heidler a présenté une nouvelle expression analytique du courant à la base du canal de foudre. En effet, ce modèle a permis l’obtention résultats plus proches de ceux obtenus expérimentalement. Selon ce modèle, le courant à la base du canal de foudre s’écrit sous la forme suivante [2, 10 ] : = ()* + - 0 .* - 0 1, / .* , / 23 ,− 5 / II-6 6 I1 : Amplitude maximale du courant i1 τ1 : Temps de montée du courant i1 τ2 : Durée de l’impulsion de i1 39 Chapitre II Modélisation du courant de foudre η : Paramètre défini de telle sorte que le maximum de i1 soit I1 : : : > 7 = 23 8− 9 ; 9<. ; ? : : Cependant, dans plusieurs travaux, une somme de deux fonctions de type (II-4) à été utilisée, l’objectif étant d’obtenir une meilleure représentation du courant de foudre à la base du canal. En effet, cette modélisation permet de bien représenter le premier pic du courant d’arc en retour subséquent observé dans les formes d’ondes mesurées. Ainsi, ce courant se présente sous la forme : 0, Où : = = ()* = ()6 +* +6 + II.7 - 0* / .** - 0* 1, / .** , - 06 / .6* - 06 1, / .6* , 7 = 23 @− , 23 ,− 5 / II.8 23 ,− 5 / II.9 *6 66 * / ,< 5 0 . *6 / * A 5** II.10 7 = 23 @− ,5 / ,< 5 0 . 566 / 6 A 6* II.11 5** 5*6 56* 66 * L’expression du courant à la base du canal de foudre, selon ce modèle, s’écrit alors : 0, Avec : : : = + ()* * - 0* / .** - 0* 1, / .** , - 06 / .6* - 06 1, / .6* , 23 ,− 5 / + + *6 ()6 6 23 ,− 5 / 66 : Amplitude du courant : Temps de montée de l’impulsion du courant , : Durée de l’impulsion de courant , 7 : Facteur de correction de l’amplitude du courant < : Nombre entier compris dans l’intervalle [2…………10]. 7 , : Facteur de correction de l’amplitude du courant i2 , Mêmes définitions pour le courant . 40 II.12 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Dans le tableau II.2 sont consignées les valeurs des paramètres de la fonction d’Heidler permettant de simuler des arcs en retour typiques (premiers arcs en retour et arcs en retour subséquents). Type d’arc Premier arc en retour Arc en retour subséquent (kA) 28 10.7 : μ 1.8 : 0.25 μ 95 < 2 2.5 2 CA) 6.5 : - μ 2.1 : μ < 2 230 2 - Tableau II.2 : Paramètres du courant à la base du canal de foudre pour le modèle des deux fonctions d’Heidler [3] Dans la figure II-2, nous présentons les variations temporelles du courant à la base du canal de foudre obtenues en mettant en œuvre le modèle des deux fonctions d’Heidler (dont les paramètres sont consignés dans le tableau II.2) Nous présentons également dans cette même figure, dans un but de comparaison, la superposition du graphe de ces variations temporelles avec celui obtenu avec le modèle bi-exponentiel. L’analyse de ces variations temporelles montre que le modèle des deux fonctions d’Heidler ainsi que le modèle des deux fonctions exponentielles permettent d’obtenir la forme d’onde typique du courant d’arc en retour notamment pour le pic avec une décroissance lente. Cependant, le modèle des deux fonctions d’Heidler reproduit un peu mieux la forme du courant de foudre typique mesurée à la base du canal de foudre par Berger et al. [7]. Par ailleurs, l’expression d’Heidler permet un ajustement de l’amplitude du courant, de sa dérivée maximale et de la quantité de charge transférée en variant presque indépendamment les paramètres , : et : . ✑✒ ✑✐ ✩✈❋✡ ✉ ✘ ✖ ✔ ✒ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ (a) (b) Fig. II-2 : Courant à la base du canal du canal de foudre (a): Calculé a l’aide de modèle des deux fonctions Heidler (b): Comparaison entre le modèle des deux fonctions Heidler et le modèle des deux fonctions exponentielles selon [14] 41 Chapitre II Modélisation du courant de foudre II.2.3 Modèle hybride (Heidler- bi-exponentiel) En 1990, Nucci et al . [36] ont proposé un modèle hybride composé d’une sommation de deux termes : le premier représentant la fonction d’Heidler et le deuxième la fonction biexponentielle. L’expression mathématique du courant à la base du canal de foudre selon ce modèle s’écrit comme suit : D, = ()* + . , .* , / 1 / .* . , E/ .6 + 9 E.F − E.G ; II.13 Les valeurs des paramètres intervenant dans l’expression mathématique du courant à la base du canal de foudre (II.13) sont consignées dans le tableau II.3. Ces valeurs ont été obtenues expérimentalement par Leteinturier et al. [37]. Ainsi, la mise en œuvre de ce modèle avec les paramètres du tableau II.3, permet d’obtenir un courant à la base du canal ayant un pic initial de 11 kA et une valeur maximale de sa dérivée d’environ 105 kA/µs. HI 9.9 : (μ 0.072 : (μ 5 < 2 : (μ HI 7.5 :" (μ 100 6 Tableau II.3 Paramètres du courant à la base du canal de foudre correspondant au modèle Hybride [38]. ✑✒ ✑✐ ✩✈❋✡ ✉ ✘ ✖ ✔ ✒ ✐ ✐ ✑✐ ✒✐ ▼❅❍❐▲✈◆▲✉ ✓✐ ✔✐ Fig. II-3 : Courant à la base du canal de foudre calculé à l’aide du modèle hybride La figure II-3 présente le courant à la base du canal de foudre calculé en utilisant l’équation II-13 et les paramètres illustrés sur le tableau II.3. Il est à noter que les auteurs de la référence [36] ont développé ce modèle hybride pour améliorer la forme d’onde du courant à la base du canal de foudre. 42 Chapitre II Modélisation du courant de foudre II.3 Modèles du courant d’arc en retour Depuis 1941, toute une série de modèles relatifs à la distribution spatio-temporelle du courant de foudre a été proposée par la communauté scientifique. Il s’agit de modèles macroscopiques qui ont été développés dans le but d’évaluer le rayonnement électromagnétique d’un canal de foudre [3]. Les modèles d’arc en retour proposés dans la littérature différent l’un de l’autre. La diversité de ces modèles peut s’expliquer par la complexité du phénomène de propagation du courant dans le canal de foudre. En général ces modèles sont classés en quatre grandes classes [39, 40, 41] : a/ Les modèles « physiques » : les modèles appartenant à cette classe sont basés sur une approche physico-chimique décrivant l’évolution radiale d’une décharge électrique dans un plasma contenu dans un volume cylindrique. Les sorties principales du modèle incluent la température, la pression, et la masse volumique en fonction du temps. b/ Les modèles « électromagnétiques ». Dans ces modèles le courant de l’arc en retour est représenté en s’appuyant sur la théorie des antennes .Ces modèles impliquent une solution numérique des équations de Maxwell pour trouver la distribution du courant le long du canal pour lequel le champ électrique et le champ magnétique, à distance donnée, peuvent être calculés. c/ Modèles dits « modèles RLC ». Ils peuvent être considérés comme une approximation des modèles électromagnétiques et ils représentent la décharge de foudre comme un processus transitoire sur une ligne de transmission caractérisée par des résistances, des inductances et des capacités toutes par unité de longueur. Ces modèles sont utilisés pour déterminer le courant dans le canal et peuvent donc également utilisés pour calculer le champ magnétique et le champ électrique à une distance donnée par rapport au canal de foudre. d/ Modèles dits « d’ingénieurs », dans lesquels la distribution spatiale et temporelle du courant du canal de foudre est basée sur les caractéristiques observées de l’arc en retour, à savoir : le courant à la base du canal et la vitesse de propagation de l’arc en retour le long du canal de foudre. 43 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Dans la suite de ce document, nous allons nous intéresser à deux familles de ces modèles à savoir : les modèles d’ingénieurs et les modèles électromagnétiques. Ce choix est motivé par les raisons suivantes : Les modèles d’Ingénieurs ont pour avantages la manipulation d’un faible nombre de paramètres ajustables ; la distribution spatio-temporelle du courant le long du canal de foudre est reliée au courant à la base du canal par une expression simple dont les paramètres sont mesurables. Les modèles électromagnétiques qui sont relativement nouveaux et rigoureux s’adaptent bien à la spécification de la source de perturbations dans les études de couplage entre le champ électromagnétique rayonné par la foudre et les différents systèmes. Ils sont cependant caractérisés par une mise en œuvre plus difficile que celle des modèles d’Ingénieurs. II.3.1 Modèles d’Ingénieurs [11, 14, 40, 41] II.3.1.1 Modèle de Bruce et Golde (BG) (1941) Il s’agit d’un des premiers modèles dans le genre et probablement le plus simple. Selon ce modèle, le canal de foudre est modélisé par une antenne verticale de très faible section, parcourue par une impulsion de courant qui se propage à une vitesse inférieure à la vitesse de la lumière. Cette propagation ne subit ni déformation ni atténuation. Le courant i(z’,t), à des hauteurs inférieures au front de l’arc en retour, est égal au courant à la base du canal, et à des hauteurs supérieures au front de l’arc en retour, le courant est nul : i ( z ' , t ) = i ( 0, t ) i ( z' , t ) = 0 si si z ' ≤ v.t II-14 z ' > v.t II-15 Où v est la vitesse de propagation de l’onde de l’arc en retour. 44 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Forme d’onde observée Forme d’onde observée Point d’impact Fig. II-4 : Distribution spatio-temporelle du courant d’arc en retour selon le modèle BG. Nous présentons à la figure II.5 une représentation tridimensionnelle du courant dans le canal, en fonction du temps et de la hauteur dans le canal, selon le modèle BG. Les paramètres du courant à la base du canal considérés pour l’obtention de cette représentation sont ceux consignés dans le tableau II.2. La vitesse de propagation du courant le long du canal ( v ) a été fixée à 150m/µs. Dans ce modèle la distribution du courant da foudre présente une discontinuité qui apparait au front d’onde impliquant une neutralisation instantanée des charges avant l’arrivée du courant. Une autre limitation de ce modèle réside dans l’hypothèse du le courant en chaque point le long du canal qui s'ajuste instantanément à la grandeur du courant à la base à cet instant. Cette hypothèse n’est valable que dans le cas où la vitesse de propagation du courant est infinie [42]. 45 Chapitre II Modélisation du courant de foudre 60 50 15 40 i(kA) 10 30 5 40 0 8 30 7 20 20 6 5 4 3 z'(km) 10 2 1 0 t(us) 10 0 Fig. II-5 : Distribution spatio-temporelle du courant d’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle BG [42] II.3.1.2 Modèle de la ligne de transmission (TL) Ce modèle a été développé par Uman et McLain en 1969. En effet, ces derniers ont représenté le canal de foudre par une ligne de transmission sans pertes traversée par une impulsion de courant (courant d’arc en retour) se propage le long du canal à partir du sol avec une vitesse constante (généralement très inférieure à la vitesse de la lumière c) et sans aucune déformation (figure II-6). Forme d’onde observée Forme d’onde observée Point d’impact Fig. II-6 : Distribution spatio-temporelle du courant d’arc en retour selon le modèle TL 46 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Les équations décrivant la répartition du courant le long du canal de foudre sont : ( i ( z ' , t ) = i 0, t − z i ( z' , t ) = 0 ' v ) si z ' ≤ v.t II-16 si z ' > v.t II-17 La figure II.7 donne une représentation tridimensionnelle du courant dans le canal, en fonction du temps et de la hauteur dans le canal, obtenue en mettant en œuvre le modèle TL. Les paramètres du courant à la base du canal adoptés sont ceux du modèle d’Heidler (cf tableau II.2). La vitesse de propagation du courant le long du canal a été fixée, là aussi à 150m/ms [42]. Par ailleurs, l’inconvénient de ce modèle réside dans le fait que l’intensité du courant le long du canal reste constante car le modèle TL ne permet aucun transfert de charges entre le traceur et l’arc en retour. Or, des résultats obtenus à partir d’observations optiques ont montré que l’amplitude et la forme du courant varient en fonction de la hauteur [43]. D’autre part, les mesures des variations du champ électrique associé au traceur ont mis en évidence que le traceur est bel et bien porteur d’une certaine densité de charges [40]. 60 50 15 40 i(kA) 10 30 5 20 40 30 0 8 20 6 10 4 z'(km) 2 0 10 t(us) 0 Fig. II-7: Distribution spatio-temporelle du courant de l’arc retour subséquent le long du canal selon le modèle TL[42] 47 Chapitre II Modélisation du courant de foudre II.3.1.3 Modèle de la ligne de transmission modifié (MTL) Ce modèle à l’avantage de pallier les défauts du modèle TL tout en gardant sa simplicité. Il permet donc une utilisation facile notamment dans le calcul du champ électromagnétique associé à l’arc en retour. Ainsi deux versions complémentaires, basées sur le modèle TL, ont été proposés par les chercheurs permettant de prendre en compte la distribution spatio-temporelle du courant le long du canal de foudre et le transfert de charges le long du canal de foudre. Il s’agit du : a) Modèle de la ligne de transmission modifiée avec décroissance linéaire (MTLL) («Modified Transmission Line with linear decay ») Ce modèle a été mis en point par Rakov et Dulzon en 1987 [43]. L’amplitude du courant de foudre diminue linéairement lorsque ce dernier se propage vers le haut du canal. Selon ce modèle la distribution du canal de foudre s’écrit comme suit : ( i ( z ' , t ) = i 0, t − z ' i ( z' , t ) = 0 )(1 − z H ) ' v si z ' ≤ v.t II-18 si z ' > v.t II-19 Avec H : Hauteur totale du canal de foudre. b) Modèle de la ligne de transmission modifiée avec décroissance exponentielle (MTLE) («Modified Transmission-Line with Exponential decay») Une deuxième modification du modèle MTL, effectuée en 1988 par Nucci et al. [35] et reprise plus tard (en 1989 et 1990) par Rachidi et Nucci [44, 45]), suppose que la décroissance de l’amplitude du courant le long du canal de foudre est de forme exponentielle. Ainsi la nouvelle distribution spatio-temporelle du courant s’écrit sous la forme : ( i ( z ' , t ) = i 0, t − z i ( z' , t ) = 0 ' v )e − z' λ si z ' ≤ v.t II-20 si z ' > v.t II-21 Le paramètre "K" représente le taux de décroissance de l’intensité du courant le long du canal ; sa valeur a été déterminée par Nucci et Rachidi [46] en se basant sur les travaux publiés par 48 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Lin et al. en 1979 [29] et en 1980 [47]. Cette valeur est comprise dans l’intervalle [1.5 2] km. L’introduction de ce paramètre dans l’expression du courant de foudre avait pour objectif la prise en compte du transfert de charges entre le traceur et l’arc en retour. Dans les figures II.8 et II.9, nous présentons des représentations tridimensionnelles du courant dans le canal, en fonction du temps et de la hauteur dans le canal, obtenues en utilisant les modèles MTLL et MTLE. 60 50 15 40 10 i(kA) 30 5 40 20 30 0 8 20 10 6 10 4 2 0 z'(km) 0 t(us) Fig. II-8 : Distribution spatio- temporelle du courant d’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle MTLL[42] 49 Chapitre II Modélisation du courant de foudre 60 50 15 40 10 i(kA) 30 40 5 30 0 8 20 t(us) 6 20 10 10 4 z'(km) 2 0 0 Fig. II-9 : Distribution spatio-temporelle du courant de l’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle MTLE[42] Nous pouvons aisément voir, à travers ces représentations tridimensionnelles, la décroissance du courant de foudre dans le canal mettant en évidence la prise en compte du transfert de charges entre le traceur et l’arc en retour. II.3.1.4 Modèle de la source de courant mobile (TCS : « Traveling Curent Source ») Selon ce modèle, proposé par Heidler en 1985[48], les charges localisées dans le canal de foudre sont neutralisées instantanément à l’arrivée du front de l’arc en retour. Une source de courant est associée au front de l’arc en retour et parcoure le canal à la vitesse v de celui-ci. Le courant résultant se propage jusqu’au sol à la vitesse de la lumière. Le courant injecté par ' la source mobile à une hauteur z ' atteint la base du canal avec un retard égal à : z v0 , comme on peut le constater à travers l’écriture de l’expression mathématique suivante: LM, = ,0, + L ON / si i ( z' , t ) = 0 M si z ' ≤ v.t II-22 z ' > v.t II-23 Une représentation tridimensionnelle des variations du courant dans le canal de foudre, en fonction du temps et de la hauteur dans le canal, obtenue en mettant en œuvre le modèle TCS est présentée à la figure II.10. Ces variations ont été obtenues en considérant pour le courant à la base du canal les paramètres présentés dans le tableau II.2 avec une vitesse de propagation du courant le long du canal égale à 150m/µs. 50 Chapitre II Modélisation du courant de foudre 60 50 15 40 10 i(kA) 30 40 5 20 30 0 8 20 6 10 4 z'(km) 2 0 10 t(us) 0 Fig. II-10 : Distribution spatio-temporelle du courant de l’arc en retour subséquent le long du canal selon le modèle TCS [42] II.3.1.5 Modèle de Diendorfer et Uman (DU) (1990) Ce modèle a été proposé par Diendorfer et Uman en 1990 [49]. Selon ce modèle, le courant d’arc en retour se compose de deux termes, le premier terme est identique à celui du modèle TCS, et le deuxième terme représente un courant de polarité inverse qui monte instantanément à une valeur égale à l’amplitude du courant de front et décroît exponentiellement en fonction du temps (avec une constante de temps : τ D ). La distribution du courant de foudre, d’après ce modèle, s’écrit : L′, ′ E* L′ L′ , T OUV /.5W Q0, + S − Q0, ∗ S . ∀L ′ ≤ NZ . II − 24` R N = P ′ 0∀L > NZ . II − 25 Avec : v f = c ste τ D = c ste Où :a est une constante de temps, supposée égale à 0.1 µs selon Thottappillil et al. [28]. Avec : N ∗ = NZ ⁄ 1 + UV b Cas particulier : Le modèle DU devient le modèle TCS pour :a = 0. 51 Chapitre II Modélisation du courant de foudre II.3.1.6 Généralisation des modèles d’Ingénieurs Dans les références [4,40], Rakov a présenté les modèles d’Ingénieurs à savoir les modèles : TL, MTLE, MTLL, BG et TCS, à l’aide d’une seule expression. Cette dernière s’écrit comme suit : LM, = d L′ 0, − L M /N f − L M /NZ II-26 Où: u: Fonction échelon unité ayant pour valeurs: f =g 1 ≥ L′⁄N ` 0 ≤ L′⁄N d L′ . : Facteur d’atténuation de l’onde de courant d’arc en retour II-27 vf: Vitesse de propagation du front ascendant (appelée aussi par la vitesse de l’arc en retour). v: Vitesse de propagation de l’onde de courant. Le tableau II.4 résume les paramètres : v et d L′ . Modèle P (z’) BG 1 TL 1 TCS 1 MTLL MTLE N ∞ NZ 1 − L′⁄j exp − L′⁄K −R NZ NZ Tableau II.4 : Valeurs des paramètres d L′ et v pour les cinq modèles d’Ingénieur [ 4, 40] II.3.2 Modèles électromagnétiques Les modèles électromagnétiques du courant d’arc en retour bien que relativement nouveaux sont rigoureux et s’adaptent bien aux études de couplage champ électromagnétique rayonné par la foudre/structures (câbles enterrés par exemple). Cette classe des modèles est basée sur la résolution des équations de Maxwell permettant d’obtenir la distribution spatio-temporelle du courant d’arc en retour le long du canal. Cette dernière est obtenue en utilisant des 52 Chapitre II Modélisation du courant de foudre techniques numériques telles que la méthode des moments (MOM) [50,51] et la méthode des différences finies dans le domaine temporel (FDTD) [52]. Les modèles électromagnétiques permettent aussi l’obtention une solution directe de la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour ainsi que des composantes du champ électromagnétique rayonné par la foudre qui n’est pas le cas des modèles d’Ingénieurs et des modèles RLC. Par ailleurs, le problème majeur lié aux modèles électromagnétiques réside dans l’injection de la vitesse de propagation. A cet effet différentes géométries, représentant le canal de foudre, ont été employées par les chercheurs. Ainsi, Baba et Rakov ont classé dans les références [53,54,55,56,57,58] les différentes géométries de représentation du canal de foudre permettant le calcul du courant d’arc en retour et du champ électromagnétique qui lui est associé. Cette classification a abouti à sept types de représentations à savoir : 1/ un fil parfaitement conducteur ou résistif placé dans l’air et dessus du sol. 2/ un fil chargé par des inductances additionnelles en séries placé dans l’air et dessus du sol. 3/ un fil entouré par un milieu diélectrique (différent de l’air) qui occupe le demi espace de travail au dessus du sol. 4/ un fil enveloppé par un matériau diélectrique (sous la forme d’une cylindre ou d’un parallélépipède) et placé dans l’air au dessus du sol. 5/ un fil enveloppé par un matériau ayant la permittivité relative et perméabilité relative dont les valeurs sont égaux et supérieures que ceux de l’air. Ce matériau est de son tour placé dans l’air et dessus du sol. 6/ deux fils en parallèles shunté entre eux par des additionnelles capacités distribuées le long du canal du foudre. 7/ des sources de courant placées sous la forme d’un vecteur vertical (un sur un) dans l’air et au dessus du sol. La représentation schématique de ces sept représentations est présentée dans la figure II-11. Il est à noter que dans de nombreux travaux de recherche relatifs au calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre, les six premières représentations du canal de foudre ont été adoptées. Quant au septième type il a été utilisé par Baba est Rakov [59,50] dans le but d’implémenter les modèles d’ingénieur dans leurs codes de calcul, basés sur la méthode des différences finies dans le domaine temporel (FDTD). 53 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Source Sol Sol Sol Sol Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 Sol Type 5 Sol Type 6 Type 7 Fig. II-11 : Représentation schématique des sept représentations du canal de foudre (modèles électromagnétiques) II.3.2.1 Première représentation : Fil parfaitement conducteur ou résistif placé dans l’air au dessus du sol Dans ce type de modèle le conducteur représentant le canal de foudre est excité à sa base au niveau du sol par une source de courant. La vitesse de propagation du courant d’arc en retour, spécifique à ce modèle, est égale à celle de la lumière (3.108 m/s). Cette valeur est plus grande que celle de la vitesse réelle de l’arc en retour qui est dans les limites de un à deux tiers de la vitesse de la lumière (entre c/3 et 2c/3). La forme d’onde de courant de foudre, obtenue à l’aide de ce type représentation, est caractérisée par une atténuation lorsqu’elle se propage le long du canal de foudre. A noter que plusieurs travaux utilisant ce modèle de représentation du canal de foudre ont été publiés dans la littérature. Parmi ces travaux on peut citer ceux de Podorski et Land [61], et Baba et Rakov [53,54,55,56,58,59,62]. 54 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Le principal inconvénient de ce modèle réside dans la vitesse de propagation du courant de l’arc en retour qui est considérée comme étant égale à la vitesse de la lumière. Cette supposition relative à l’égalité des vitesses de propagation conduit à une surestimation des champs électriques et magnétiques puisque les amplitudes de ces derniers sont proportionnelles à la vitesse de propagation du courant. Enfin, il faut noter que pour implémenter numériquement ce modèle, on doit forcer la composante verticale du champ électrique le long du canal de foudre à être nulle dans le cas d’un fil parfaitement conducteur. II.3.2.2 Deuxième représentation: Fil chargé par des inductances additionnelles montées en série dans l’air au dessus du sol La vitesse de la propagation de l’onde du courant de l’arc en retour d’un coup de foudre peut être réglée par la variation des valeurs des inductions additionnelles montées en série le long du fil représentant le canal de foudre. Ainsi, Baba et Rakov ont présenté dans les références [53,54,55,56,58,59,62] une approximation mathématique mettant en relation l’inductance additionnelle et la vitesse de propagation de l’onde du courant d’arc en retour. Cette relation s’exprime comme suit : N=n o .R o +o II-28 c : Vitesse de la lumière égale à 3.108 m/s, L0 : Inductance naturelle du fil vertical supposée égale à 2.1 µH/m (cette valeur a été évaluée par Rakov [63] pour un fil horizontal ayant un rayon de 30 mm se trouvant à une hauteur de 500 m). Ce type de modèle a été utilisé par Noda et al. [64], Kato et al. [65], Baba et Rakov [53,54, 55,56,58,59,62], Baba et Ishii [65] and Mejia et Murcia [66] dans le but d’obtenir la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour le long du canal de foudre ainsi que les composantes du champ électromagnétique associé. Il faut noter que dans ces travaux la vitesse de l’arc en retour a été considérée comme étant invariante le long du canal de foudre. Cependant, Bonyadi et al [68] ont affirmé que cette vitesse n’est pas constante le long du canal de foudre et ont proposé une approximation mathématique mettant en relation la 55 Chapitre II Modélisation du courant de foudre variation spatiale de cette vitesse avec les paramètres non-linéaires (inductances et capacités) le long du canal de foudre. Cette relation a pour expression mathématique: o L = 1 −o L N L p L II-29 Avec: p L = o L = 2qr 2L ln , / u II-30 v 2L ln 9 ; 2q u N L = Nw − Nw − N II-31 x y II-32 L : est l’inductance additionnelle, L0 et C0 désignent respectivement l’inductance et la capacité naturelle du fil représentant le canal de foudre, v est la vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour, v0 est la vitesse de propagation à la base du canal (vitesse initiale au niveau du sol), vh est la vitesse finale au niveau de la limite supérieure du canal de foudre (lorsque z devient égale à la hauteur du canal) et λ est la constante d’atténuation de l’onde du courant le long du canal du foudre. Il est à noter aussi que l’utilisation de l’induction additionnelle fait apparaitre des oscillations au niveau de la forme d’onde du courant de foudre ce qui nécessite l’utilisation de résistances placées en série avec ces inductances le long du fil. II.3.2.3 Troisième représentation: Fil entouré par un milieu diélectrique (autre que l’air) occupant le demi-espace de travail au dessus du sol Pour ce type de modèle électromagnétique, la vitesse de propagation du courant d’arc en retour le long du canal de foudre est inferieure à la vitesse de la lumière. Elle est aussi ajustée par la variation de la permittivité relative du milieu artificiel (milieu diélectrique). La valeur de cette dernière doit être supérieure à celle de l’air qui est égale à 1. 56 Chapitre II Modélisation du courant de foudre Dans le cas d’un sol parfaitement conducteur, et à titre d’exemple lorsque la permittivité relative du milieu diélectrique prend les valeurs 9 et 4, la vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour est égale à c/3 et c/2 respectivement [54,55,56]. L’approximation mathématique reliant la vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour et la permittivité relative du milieu diélectrique est : N= R √r{ II-33 Ce modèle convient parfaitement si on étudier et analyser la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour le long du canal de la foudre. En revanche, il est déconseillé si on s’intéresse au calcul du champ électromagnétique rayonné associé à ce courant. Ceci est du au fait que la vitesse de propagation de ce courant ainsi que son amplitude sont affectées par la présence du milieu artificiel (ie: le milieu diélectrique). Cette vitesse est égale à la vitesse de la lumière dans l’air. Ainsi, les chercheurs Moini et al. [69], Shoory et al. [70], et Grcev et al. [71] ont adopté ce modèle dans leurs études de la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour le long du canal de foudre. L’implémentation numérique de ce modèle peut être effectuée de la même manière que celle du premier modèle de représentation. II.3.2.4 Quatrième représentation: Fil enveloppé par un matériau diélectrique (sous la forme d’un cylindre ou d’un parallélépipède) et placé dans l’air au dessus du sol Cette représentation est utilisée principalement pour permettre l’étude de la propagation du champ électromagnétique dans l’air avec un milieu artificiel (milieu diélectrique) plus réduit que celui du troisième modèle. Dans ce type de modèle, le champ électrique et le champ magnétique se propagent dans l’air à la vitesse de la lumière. La vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour est ajustée par la variation de la valeur de la permittivité relative du milieu diélectrique. En effet, celle-ci doit être plus grande que celle utilisée dans la mise en œuvre du troisième modèle de représentation. Ainsi, Kato et al. [65] par exemple ont représenté le canal du foudre par un fil vertical enveloppé par un matériau diélectrique de forme cylindrique (rayon = 4 mm). La permittivité relative a été fixée à 200 afin d’obtenir une vitesse ayant pour valeur 0.7c environ [54, 55, 56]. 57 Chapitre II Modélisation du courant de foudre II.3.2.5 Cinquième représentation : Fil enveloppé par un matériau de permittivité et perméabilité relatives égales et supérieures à celles de l’air. Les chercheurs Miyasaki et Ishii [72] sont les premiers à avoir utilisé ce type de modèle dans leurs calculs du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre. Malheureusement, ils n’ont pas indiqué, dans leur publication, les valeurs considérées de la conductivité et de la permittivité. La vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour a été supposée, dans ce travail, égale à 0.5c. Dans leurs travaux Baba et Rakov [53,54,55,56,58,59,62] ont eux aussi adopté ce type de représentation. Les valeurs de permittivité et de perméabilité relatives ont été respectivement fixées à : εr = 5 et µ r = 5 afin d’obtenir une vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour égale à 0.5c. Par ailleurs le contrôle de l’atténuation de l’onde de courant, pendant sa propagation le long du canal de foudre, est effectué par l’utilisation de résistances additionnelles montées en série et distribuées le long du fil représentant ce canal. Enfin, l’implémentation numérique de ce type de modèle ainsi que celle du modèle précédent (quatrième modèle) est un peu délicate car elle est dépendante de la géométrie complexe constituée de trois milieux de calcul (air, sol et milieu artificiel) et dont les paramètres sont différents. Le cylindre (ou le parallélépipède) est placé dans l’air au dessus du sol. II.3.2.6 Sixième représentation: Deux fils parallèles shuntés entre eux par des capacités additionnelles et distribués le long du canal de foudre Ce type de modèles a été exploité par Bonyadi et al, dans leurs travaux basés sur l’utilisation de la méthode des moments (MoM) [68]. Dans ces travaux, la vitesse de propagation de l’arc en retour était de l’ordre de 0.43c alors que la capacité shunt valait 50 pF/m. La distance entre les deux fils parallèles, de rayon égal à 2 cm chacun, était de 30. Il est à noter que ce type de modèle est utilisé uniquement pour calculer le courant d’arc en retour le long du canal de foudre. Aussi, Baba et Rakov [54] dans une analyse globale des modèles électromagnétiques ont présenté une formule mathématique mettant en relation la vitesse de propagation de l’onde d’arc en retour le long du canal de foudre et la capacité shunt, cette relation s’exprime comme suit : 58 Chapitre II Modélisation du courant de foudre p N=n . R p + p&| II-34 Avec C0 : la capacité naturelle du canal du coup de foudre. II-4 Conclusion Dans ce chapitre, nous avons présenté succinctement les principales facettes de la phase d’arc en retour relative à une décharge de foudre nuage-sol. En premier temps les formules analytiques du courant de l’arc en retour à la base du canal de foudre ont été données. Par la suite les différentes classes de modèles décrivant la distribution spatiotemporelle de l’onde de courant d’arc en retour on été présentées. Une attention particulière a été réservée aux modèles dits «d’Ingénieurs» ainsi qu’aux modèles électromagnétiques cause de leur popularité au sein de la communauté scientifique. L’état de l’art des différentes méthodes utilisées pour le calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre fera l’objet du prochain chapitre. 59 Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.1 Introduction La protection efficace des systèmes électriques et électroniques contre les perturbations induites par les coups de foudre indirects nécessite la connaissance et la caractérisation des champs électromagnétiques rayonnés par ces coups de foudre. Dans la littérature des grands efforts ont été effectués pour développer des modèles ayant pour but le calcul des composantes du champ électromagnétique associé au coup de foudre. Dans ce chapitre nous présentons un état de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre. Nous traitons également, dans ce même chapitre, différentes configurations géométriques du sol ainsi que les théories relatives chaque configuration. Une attention particulière sera réservée à la méthode des différences finies dans le domaine temporel ; méthode adoptée dans ce travail pour l’analyse du rayonnement électromagnétique de la foudre. III.2 Géométrie du problème Pour le calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre descendant, le canal de foudre est considéré comme une antenne verticale unidimensionnelle de hauteur H placé au-dessus d’un plan conducteur comme l’indique la figure III-1. L’arc en retour de la foudre se propage verticalement le long du canal de foudre avec une vitesse v et il est parcouru par un courant connu sous la dénomination du courant d’arc en retour dont la distribution spatio-temporelle i(z’,t) est la source d’un champ électromagnétique rayonné à partir du canal de la foudre. La détermination donc, en un point quelconque de l’espace, de ce champ électromagnétique nécessite la connaissance préalable de la distribution spatiotemporelle du courant de l’arc en retour. v H i (z’,t) P : Point d’observation z' Plan conducteur r Fig. III-1: Géométrie adoptée pour le calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre (canal de foudre supposé vertical). - 60 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.3 Equation général d’un champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.3.1 Champ électromagnétique au dessus du sol Sommerfeld en 1909 [73] est le premier qui a publié une étude sur l’effet d’un plan de conductivité finie sur le rayonnement électromagnétique d’un dipôle oscillant. Le traitement complet du problème de rayonnement d’un dipôle a été entamé par Banos en 1966 [74], en déterminant la solution des équations de Maxwell pour chaque milieu en accord avec les conditions aux limites à l’interface air-sol [3,14]. En coordonnées cylindriques, les équations du champ crée par un dipôle vertical placé à une hauteur z’ dans le domaine fréquentiel sont données par les expressions suivantes [3] : , , = , , = &∅ , , = ( − +" % − % +" # − +" # $ +" # III-1 $ III-2 $ III-3 Avec # = )*+ = )*+ ,,7 6 )*+/(0 ,- = .4 0 ,7 = .4 0 6 )*+ (0 8 ( 8 6 )*+/(0 = .4 1 2 1 09 1 9 0 2 34 5 5 5 III-4 34 5 5 5 III-5 34 5 5 5 III-6 Et : =; + < = ;5 − " % + : =; ; + < = ;5 − " ; - 61 - % − Chapitre III " =; => ?@ − Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre =0 B@ " = ; ;=0 ?@ Avec : => , ?@ , B@ : désignant respectivement la perméabilité, la permittivité et la conductivité du sol. J0 : est la fonction de Bessel d’ordre 0. I(z’) : est la transformée de Fourier de la distribution du courant le long du canal i(z’,t). H i (z’,t) Rd dz' P (r,∅,z) θd z' Plan conducteur θr z' Rr Ez Image Er &∅ Fig. III-2: Grandeurs Géométriques intervenant dans les équations du champ électromagnétique. III.3.1.1 Cas d’un sol parfaitement conducteur Uman et al. [75] ont développé des formules déduites des équations de Maxwell en utilisant la théorie des images pour un sol parfaitement conducteur (Fig.III.2). Leteinturier [76] a obtenu les mêmes équations, mais en faisant tendre la conductivité du sol vers l’infini dans les intégrales générales de Sommerfeld. Ces expressions s’écrivent dans le domaine temporel comme suit : K 1 3 , ,C = GH 4F?4 (K − :J % O HL 4 % , C − : ⁄M - 62 - P %Q + Chapitre III K QH (K 3 − M: % Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre L % , C − : ⁄M K K QH (K 2 &∅ 1 2 , ,C = GH 4F?4 − % − M: (K L % − K : =; Où : % (K + − % SL M : R (K O − % :J K + H , C − : ⁄M 1 G H RL , ,C = : 4F Avec : % HL % 4 % K + H (K , C − : ⁄M %Q % , C − : ⁄M SC , C − : ⁄M P M : K +Q H (K R SL M: % %Q % III-7 + , C − : ⁄M SC SL % T , C − : ⁄M SC % T III-8 % T III-9 + ′ ε0 : est la permittivité diélectrique du vide, c : la vitesse de la lumière, R : la distance du dipôle au point d’observation et r : la distance horizontale entre le canal de foudre et le point d’observation P. Le champ électrique est la somme de trois termes, le premier terme contenant l’intégrale du courant, appelé « champ électrostatique », le deuxième contenant le courant, appelé « champ d’induction » et le troisième contenant la dérivée du courant, appelé « champ rayonné ». Le champ magnétique, est composé d’un terme d’induction, appelé aussi « champ magnétostatique » et un terme de rayonnement. III.3.1.2 Prise en compte de la conductivité finie du sol Pour des distances supérieures à plusieurs km, la propagation au-dessus d’un sol de conductivité finie n’est plus négligeable et a pour conséquence majeur une atténuation des composantes des composantes hautes fréquences, qui se traduit par une diminution de la valeur de pic et de raideur de front du champ [3]. - 63 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre En effet, la composante horizontale du champ électrique est la plus affectée par la conductivité finie du sol, pour cet effet plusieurs formules simplificatrices ont été développées dans la littérature pour palier à ce problème tel que la fonction «Wavetilt » qui donne le rapport des transformées de Fourier des composantes horizontale et vertical du champ électrique [3], l’approximation de Norton [77] développée en 1937 et l’approximation de «Cooray – Rubinstein » [78,79] qui est jugée la plus simple parmi toutes les autres approximations. Ainsi, dans cette dernière le champ électrique horizontal rayonné par la foudre, calculé en un point situé au dessus d’un sol de conductivité finie, s’exprime par l’expression suivante : , , W , , = W , , , &∅W , 0, − &∅W , 0, ; XYZ 1[Z ⁄ III-10 : désignent respectivement, les transformées de Fourier du champ électrique horizontal à une hauteur z au dessus du sol et du champ magnétique au niveau du sol, ces deux champs sont calculés en supposant un sol parfaitement conducteur. III.3.2 Champ électromagnétique en dessous du sol Dans les années soixante Banos [74] a développé les expressions générales du champ électrique en un point situé en dessous d’un sol avec conductivité finie généré par un dipôle en dessus du sol. v i (z’,t) H dz' R z' Sol avec conductivité finie d r P : point d’observation Fig. III-3 Géométrie du problème adoptée pour le calcul du champ électromagnétique au dessous du sol. - 64 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre La figure II.3 présente la géométrie du problème liée au calcul du champ électromagnétique au dessous d’un sol avec conductivité finie. Il est intéressant de noter que les expressions du champ développées par Banos [74] sont écrites dans le domaine fréquentiel et contiennent les intégrales de Sommerfeld. III.3.2.1 Formules de Cooray En fonction des composantes du champ électromagnétique, calculées au niveau du sol, Cooray en 2001 [80] a proposé des expressions plus simples pour le calcul du champ au dessous du sol, ces dernières s’expriment mathématiquement de la manière suivante : &∅ Avec , , = , , 0 \( , , = , ,0 , , = &∅ "@ = X =4 B@ − Z III-11 Y ] ^_Z 7 ;[Z 1 , , 0 \( YZ III-12 Z III-13 =4 ?@ On peut clairement remarquer que les équations (III-11) – (III-13) sont données dans le domaine fréquentiel nécessitant l’utilisation de la transformée de Fourier inverse (TFI) pour passer au domaine temporel. Le calcul du champ électrique vertical et le champ magnétique azimutal, au niveau du sol, peut s’effectuer en utilisant l’hypothèse d’un sol parfaitement conducteur. Quant au champ électrique horizontal il peut se faire en utilisant une des méthodes adoptées pour le cas d’un sol avec conductivité finie tel que l’approximation du Cooray-Rubenstain. En 2004, Petrache [39] a fait une comparaison entre les expressions simplifiées de Cooray et les solutions numériques exactes publiées par Zeddam [81]. Le point d’observation est situé à une distance de 100 m du canal de foudre à deux profondeurs en dessous du sol (1 m et 10 m) - 65 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre et pour deux valeurs de conductivités finies du sol : 0.01 S/m et 0.001 S/m. Il a conclu que l’approximation de Cooray permet d’aboutir à des résultats satisfaisants [14]. III.3.2.2 Algorithme de Delfino et al. [57] Cet algorithme a été développé en 2006 par Delfino et al. [82] pour évaluer le champ électromagnétique au dessous d’un sol homogène caractérisé par une conductivité finie. Ces auteurs ont démontré que les trois composantes du champ électromagnétique (champ électrique horizontal et vertical ainsi que le champ magnétique azimutal) peuvent être écrites sous la forme : c a a a = = 2F ?4 2F ?4 6 H 3 5 exp – = 4 6 H 34 5 exp – = b 4 a 6 a i H 3 5 exp – = à &∅ = 2F 4 % % % 5 =h 5 i = + =h exp =h exp =h exp =h 5 5 i = + =h Avec = = 5 − " ; =h = 5 − "h ; k : nombre d’onde dans l’air, kE : nombre d’onde dans le sol, n : indice de réfraction complexe, J0 : fonction de Bessel d’ordre zéro, J1 : fonction de Bessel du premier ordre. " = "h = ?4 =4 ?=4 + i = "h /" 5R 5Q i = + =h =4 B - 66 - III-13 Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.3.3 Cas d’un sol stratifié L’influence de la stratification du sol sur les composantes du champ électromagnétique rayonné par la foudre a attiré l’attention de nombreux chercheurs spécialistes dans le domaine d’analyse et d’évaluation de l’impulsion électromagnétique de la foudre (LEMP). Wait [8384-85] est parmi les premiers chercheurs qui ont présenté une investigation analytique pour la propagation du champ électromagnétique sur un sol stratifié. La théorie de Wait a été adoptée par Cooray et Cummins [86] pour l’évaluation du champ électromagnétique rayonné par la foudre sur un sol stratifié. Cependant, des études récentes [87] ont affirmé que la formulation de Wait peut être utilisée uniquement pour calculer le champ électrique vertical à des distances très lointaines par rapport au canal de foudre. Récemment, un algorithme efficace pour l’évaluation des expressions exactes du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre sur un sol stratifié a été présenté par Delfino et al. [88]. En se basant sur cet algorithme Shoory et al. [89] ont développé une approche simplifiée pour analyser l’effet d’un sol stratifié horizontalement sur le champ électromagnétique rayonné. Par ailleurs, la méthode des différences finies, dans le domaine temporel en deux dimensions exprimée en coordonnés cylindriques et associée au modèle de courant d’arc en retour de type MTLE, a été exploitée par Mimouni et al. [90] pour calculer les composantes du champ électromagnétique au dessus et en dessous d’un sol stratifié horizontalement à une distance proche du canal de foudre. L’effet de la stratification du sol sur le calcul du champ électromagnétique rayonné par la foudre a été aussi examiné par Barbosa et al. [91]. Très récemment Packnahard et al. [92] ont utilisé le logiciel COMSOL basé sur la méthode des éléments finis (FM: «Finite Elements ») pour examiner l’effet de la stratification du sol sur le champ électromagnétique et sur les courants induits sur les câbles sous-terrains. Cette dernière méthode a été exploitée par Sheshyekani et al. [93] dans leurs calculs des composantes du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre et de surtensions induites par ce champ sur les lignes aériennes en présence d’un sol stratifié horizontalement. - 67 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre La figure III.4 présente la géométrie du problème adoptée pour l’étude de l’effet de la stratification du sol sur les composantes du champ électromagnétique rayonné par coup de foudre. Cas d’un sol stratifié v i (z’,t) H dz' R1 z' P : Point d’observation au dessus du sol h R2 d Ps :P d’observation au dessous du sol r h1 Sol : couche supérieure Sol : couche inferieure Fig. III-4: Géométrie du problème lié à l’évaluation du champ électromagnétique rayonné par la foudre en présence d’un sol stratifié. III.3.3.1 Algorithme de Delfino et al. [88] En 2011 Delfino et al. [88] ont développé un algorithme pour analyser les composantes verticale et horizontale du champ électrique ainsi que la composante azimutale du champ magnétique. Selon ces auteurs, les trois expressions du champ peuvent être écrites sous la forme suivante : - 68 - Chapitre III c a a k b a à& rk k Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 16 m 0, 1−: 5 5R = lk − H n o . 34 5 . exp −= . q 5 5 2F ?4 4 2 = 16 m 0, 1−: 5 = lk − H 5 3 5 . n o . exp −= . q 5 5 Q 2F ?4 4 2 16 m 0, 1−: 5 5 = &rlk − H n o . 3 5 . exp −= . q 5 5 2F 2 = 4 III-14 Avec : EziL, EriL, &rlk : désignant respectivement le champ électrique vertical, le champ électrique horizontal et le champ magnétique azimutal calculés pour un sol idéal (sol parfaitement conducteur). : 5 = s4 5 − s4 5 + s4 5 = = " " = ?4 =4 5 5 = = 5 −" 5 = s4 5 u = =hl ℎ ; sl 5 = =hl "hl s 5 \ t9 + \ (t9 + s 5 \ t9 − \ (t9 s 5 \ t9 + \ (t9 + s 5 \ t9 − \ (t9 =hl = 5 − "hl ; "hl = ?4 ? l =4 + i = 1 : désigne la première couche du sol. i = 2 : désigne la deuxième couche du sol - 69 - =4 Bl Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.3.3.2 Approche simplifiée de Shoory et al. [90,94] Selon, Shoory [90,94] les expressions du champ électrique vertical et du champ magnétique azimutal rayonné par un canal de foudre, au dessus de deux couches d’un sol stratifié horizontalement, en un point P peuvent être écrites comme suit: w = lk , xyO Q = &rlk , xyO , , k &rk III-14 Où : Fstr est la fonction d’atténuation du sol stratifié dérivée par Wait [85] s’exprimant comme suit : xyO zyO = 1 − ;FzyO \ (W{|- \ }M ;zyO III-15 pstr : est appelée distance numérique et le terme erfc indique le complément de la fonction d’erreur de l’argument complexe. Avec : z yO = −0.5<4 ΔyO : Distance numérique. <4 = ;=4 ?4 : Nombre d’ondes dans l’espace. ΔyO = X €yO : est l’impédance de surface normalisée des deux couches du sol. Y €yO = • • = • + • tanh † ℎ • + • tanh † ℎ B + † ?4 ? - 70 - Chapitre III • = B + † Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre ?4 ? † = ;< − <4 ; < =; † = ;< − <4 =4 B + < =; ?4 ? =4 B + ; ?4 ? Le champ électrique horizontal est donné par la formule suivante [90] : , k = lk , − &rk , 0 €yO III-16 Shoory et al ont aussi donné les expressions mathématiques des trois composantes du champ électromagnétique rayonné par un canal de foudre, dans le domaine temporel, en utilisant l’intégrale de convolution : c a a b a à \ \ k k O , ,C = H\ 4 O lk ℎrk , , C = H ℎrlk , ,C = \ lk 4 , , P }yO C − P , , P }yO C − P P P , , C − ℎrk , 0, C €yO C − P P Q III-17 III.4 Méthode des différences finies dans le domaine temporel (FDTD) La méthode des différences finies dans le domaine temporel (FDTD : Finite Difference Time Domain) a été introduite pour la première fois par Yee et al. [52] en 1966. Dans cette méthode, l’approximation des différences centrées est appliquée aux équations de Maxwell, formées de la loi de Faraday et la loi d’Ampère dans le domaine temporel. A l’aide de cette dernière la résolution des équations du champ électrique et du champ magnétique peut être effectuée à chaque pas temporel et en chaque point de l’espace du volume étudié en utilisant la méthode dite « Leapfrog ». - 71 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Pour plus de détails sur la méthode FDTD, le lecteur peut consulter les travaux de Taflove [95], Taflove et Hagness [96] et Sullivan [97]. D’autre part, pour analyser la propagation des ondes de champs électromagnétiques dans des structures non bornées, les conditions aux limites telles que celles de Liao et al. [98](en 1984), les PML (″Perfectly Matched Layers″) développées par Brenger [99] en 1994 et les UPML (″Uniaxial Perfectly Matched Layers″) proposées par Taflove et Hagness [96] en 2000, sont utilisées. En 2001, Tanabe [100] a publié des travaux liés à l’utilisation de la méthode FDTD dans l’étude de la propagation des surtensions. Plus tard (en 2003), Baba et Rakov ont publié le premier article [60] qui a passé en revue l’application de la méthode FDTD dans le calcul du champ électromagnétique associé à un coup foudre. Apres avoir passé en revue l’état de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique associé à un coup foudre, nous allons dans cette section présenter les équations de Maxwell en trois dimensions ainsi que les équations des composantes du champ électrique et du champ magnétique en trois dimensions (3D) exprimées en coordonnés cartésiennes et en deux dimensions exprimées en coordonnés cylindriques. Nous abordons aussi, dans cette section, les conditions aux limites de type : Liao, PML et UPML. Une description succincte des différentes sources d’excitation sera présentée à la fin de ce chapitre. III.4.1 Equations de Maxwell en trois dimensions Selon Yee [52] les équations de Maxwell dans un milieu isotrope peuvent être écrites sous la forme: ˆ‰ × ˆ‰ = − ∇ ˆ‰ × & ˆ‰ = ∇ ˆ‰ Ž̂‰ = =. & ˆ‰ Œ̂ O ˆ‰ ‹ O III-18 + •‰ III-19 III-20 ˆ‰ = ?. ˆ‰ • III-21 3‰ = B. ˆ‰ III-22 - 72 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Avec: E: le champ électrique ; H: le champ magnétique ; D: la densité du champ électrique ; B: la densité du flux magnétique ; J: la densité de courant ; =: perméabilité du milieu ; ?: permittivité du milieu. Dans un système des coordonnées cartésiennes en trois dimensions les équations (III-18) et (III-19) s’expriment sous la forme suivante: S&‘ 1 S ’ S = n − o SC = S S“ III-23 S&’ 1 S S ‘ = ” − – SC = S• S S& 1 S ‘ S ’ = n − o SC = S“ S• S ‘ 1 S&’ S& = n − −B SC ? S S“ S ’ 1 S& S&‘ = ” − −B SC ? S• S S 1 S&‘ S&’ = n − −B SC ? S“ S• III-24 III-25 ‘o III-26 ’– III-27 o III-28 - 73 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.4.2 FDTD-3D en coordonnées cartésiennes Fig. III-5: Emplacement des composantes de champ électrique et magnétique sur ou dans la cellule de discrétisation [14] La méthode FDTD en 3D nécessite l’utilisation de tout l’espace relatif au volume concerné par l’analyse contenant tous les éléments intervenant dans la propagation du champ électromagnétique. Cet espace de travail est divisé en cellules cubiques ou sous la forme de parallélépipèdes rectangulaires dont les longueurs des cotés sont ∆x, ∆y, ∆z. Comme il est indiqué sur la figure III.5, les composantes du champ électrique sont placées aux milieux des cotés de la cellule: les composantes Ex sont placées dans les milieux des cotés orientés dans la direction de l’axe x, les composantes Ey sont placées au milieu des cotés orientés dans la direction de l’axe y et les composantes Ez sont placées au milieu des cotés orientés dans la direction de l’axe z. Les composantes du champ magnétique sont placées aux centres des faces de la cellule cubique ou parallélépipédique et sont verticales à ces faces : les composantes Hx sont verticales aux centres du plans yz, les composantes Hy sont verticales aux centres du plans zx et les composantes Hz sont verticales aux centres du plans xy. Les composantes du champ électrique sont calculées aux pas temporels n∆t, tel que n est un nombre entier et ∆t est le pas de discrétisation temporelle, tandis que les composantes du champ magnétique sont calculées au demi du pas temporel (n+1/2) ∆t. - 74 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Les équations des composantes du champ électrique Ex, Ey et Ez, suivant les trois directions x y et z, sont dérivées de la loi d’Ampère et celles du champ magnétique sont obtenues à l’aide de la loi de Faraday. La loi d’Ampère peut être donnée par la formule suivante: ∇ × & —( = ? S —( SC + 3—( = ? S —( +B SC —( III-29 Si on applique l’approximation des différences finies centrées à l’équation (III-29) est exprimée comme suit : ? S —( SC +B —( ≈? — − ∆C —( +B — − 2 —( ≈ ∇ × & —( III-30 Si l’équation (III-30) est réarrangée, l’équation du champ électrique au pas temporel n, En écrite en fonction de sa valeur précédente En-1 et en fonction du produit vectoriel du champ magnétique avec l’opérateur ∇ (on obtient une boucle carrée formée de quatre composantes du champ magnétique), on obtient la forme suivante: — B∆C 1 − 2? =š › B∆C 1 + 2? —( ∆C 2? +š › ∇ × & —( B∆C 1 + 2? III-31 A partir de l’équation (III-31), on peut exprimer la formule du champ électrique Ex situé au point (i+1/2, j, k) (voir la figure III-6) par la formule suivante [101,102,103,104]: - 75 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 1 1 &’ L + , , " + 2 2 ‘ 1 1 & L + , − ," 2 2 1 L + , ," 2 1 1 & L + , + ," 2 2 ∆z 1 1 &’ L + , , " − 2 2 ∆y Fig. III-6: Position du champ électrique Ex et de la boucle des champs magnétiques [101] 1 B /L + 2 , , "2 ∆C 1− 1 2? /L + 2 , , "2 1 — ‘ ”L + , , "– = 1 2 B /L + 2 , , "2 ∆C 1+ 1 2? /L + 2 , , "2 —( ‘ 1 ”L + , , "– 2 ∆C 1 ? /L + 2 , , "2 + . 1 B /L + 2 , , "2 ∆C 1+ 1 2? /L + 2 , , "2 G & —( ⁄ &’—( ⁄ Q− 1 1 /L + 2 , + 2 , "2 − & —( ∆“ 1 1 /L + 2 , , " + 22 − &’—( ∆ ⁄ ⁄ 1 1 /L + 2 , − 2 , "2 Q 1 1 /L + 2 , , " − 22 T III-32 Les équations des composantes Ey et Ez du champ électrique peuvent être déduites de la même manière et s’écrivent comme suit : - 76 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 1 B /L, + , "2 ∆C 2 1− 1 2? /L, + , "2 1 1 2 — ’—( ”L, + , "– ’ ”L, + , "– = 1 2 2 B /L, + , "2 ∆C 2 1+ 1 2? /L, + , "2 2 ∆C 1 ? /L, + , "2 2 + . 1 B /L, + , "2 ∆C 2 1+ 1 2? /L, + 2 , "2 Q− G &‘—( & —( ⁄ ⁄ 1 1 /L, + 2 , " + 22 − &‘—( ∆ 1 1 /L + 2 , + 2 , "2 − & —( ∆• 1 B /L, , " + 2 ∆C 2 1− 1 2? /L, , " + 22 1 — ”L, , " + – = 1 2 B /L, , " + 22 ∆C 1+ 1 2? /L, , " + 2 2 + G Q− &’—( &‘—( ∆C —( 1 1 /L − 2 , + 2 , ", 2 T 1 ”L, , " + – 2 1 B /L, , " + 22 ∆C 1+ 1 2? /L, , " + 22 ⁄ ⁄ 1 1 /L, + 2 , " − 22 Q III-33 1 ? /L, , " + 22 ⁄ ⁄ . 1 1 /L + 2 , , " + 22 − &’—( ∆• 1 1 /L, + 2 , " + 22 − &‘—( ∆“ ⁄ ⁄ 1 1 /L − 2 , , " + 22 Q 1 1 /L, − 2 , " + 2 , 2 T III-34 - 77 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre La loi de Faraday est donnée par la relation : ∇× — = −= S& — SC III-35 L’application de l’approximation des différences finies centrés à l’équation (III-35) permet d’aboutir à l’expression suivante: S& — & —1 − & —( = ≈= ≈ −∇ × SC ∆C — III-36 Si l’équation (III-36) et réarrangée, l’expression du champ magnétique calculé au pas temporel n+1/2 est obtenue en fonction de la valeur précédente du champ magnétique et des valeurs du champ électrique qui forme une boucle autour de la composante du champ magnétique considéré (voir la figure III-7), cette expression est donnée par : & —1 = & —( − ∆C ∇ × = — III-37 ’ L, , " + 1 2 1 L, + , " + 1 2 1 1 &‘ L, + , " + 2 2 ’ L, + 1, " + 1 2 ∆z 1 L, + , " 2 ∆y Fig. III-7: Position du champ magnétique Hx et de la boucle des champs électriques [101]. A partir de l’équation (III-37), la composante —1 &‘ 9 du champ magnétique positionnée au point (i, j+1/2, k+1/2) s’écrit comme suit [101,102,103,104] : - 78 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 1 1 ∆C ”L, + , " + – − . 1 1 2 2 = /L, + 2 , " + 2 2 1 1 1 1 — — /L, + 1, " + 2 − — /L, , " + 2 /L, + , " + 12 − ’— /L, + , "2 ’ 2 2 − 2 2 G T ∆“ ∆ &‘—1 ⁄ 1 1 ”L, + , " + – = &‘—( 2 2 ⁄ —1 Les équations des composantes &’ et & —1 9 peuvent être obtenues de la même manière : 1 1 ∆C ”L + , , " + – − . 1 1 2 2 = /L + 2 , , " + 22 1 1 1 1 — — — /L + 1, , " + 22 − — /L, , " + 22 ‘ /L + 2 , , " + 12 − ‘ /L + 2 , , "2 G − T ∆ ∆• &’—1 & —1 G — ’ ⁄ ⁄ 1 1 ”L + , , " + – = &’—( 2 2 9 1 1 ”L + , + , "– = & —( 2 2 1 /L + 1, + 2 , "2 − ∆• — ’ ⁄ ⁄ 1 1 ∆C ”L + , + , "– − . 1 1 2 2 = /L + 2 , + 2 , "2 1 /L, + 2 , "2 − Le calcul des composantes — ‘ III-38 1 /L + 2 , + 1, "2 − ⁄ — — — ,&‘—1 ‘ , ’ , , &’—1 ⁄ ∆“ — ‘ et & —1 1 /L + 2 , , "2 ⁄ T III-39 III-40 permet d’obtenir les champs électriques et magnétiques en tous points du volume de travail et à tout instant appartenant à la durée de simulation fixée. III.4.3 FDTD-2D en coordonnées cylindriques La méthode FDTD, en deux dimensions et dans un système des coordonnées cylindriques, est parmi les formulations les plus utilisées pour analyser le rayonnement électromagnétique associé à un coup de foudre. Cette dernière a été exploitée par Yang et Zhou [105] en 2004, Ren et al. [106] en 2008, Tanaguchi et al. [107] en 2008, Baba et Rakov [54,108,109] en 2008, 2009 et 2011, Yang et al. [110] en 2011 et Mimouni et al. [90] en 2014. Pour un système de coordonnées cylindriques en deux dimensions (2D) il n’existe que les composantes radiale et verticale du champ électrique Er et Ez, et la composante azimutale du champ magnétique&∅ . - 79 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre La méthode FDTD dans ce système de coordonnées cylindriques implique la division de l’espace de travail (volume concerné par le calcul du champ EM) en cellules carrés ou rectangulaires. Les équations du champ électrique radial et vertical, en fonction du temps, sont issues de la loi d’Ampère (équation III-29) alors que l’équation du champ magnétique azimutal est issue de la loi de Faraday (III-35) de la même manière que celles du système des coordonnées cartésiennes en trois dimensions (3D). Le produit vectoriel du champ magnétique avec l’opérateur ∇, aboutissant à une boucle carrée formée par quatre composantes du champ magnétique, s’écrit en cordonnées cylindriques de la manière suivante : ∆×& =œ 1 S& S&∅ S& S& 1 S &∅ S& S&∅ S &∅ − , − , n − o• = œ− , 0, • S∅ S S S S S∅ S S III-41 A partir des équations (III-31) et (III-41), on écrit la composante radiale Er située au point (i+1/2, j) et la composante vertical Ez située au point (i, j+1/2) du champ électrique (voir la figure III-8), sous la forme suivante: 1 B /L + 2 , 2 ∆C 1− 1 2? /L + 2 , 2 1 — ”L + , – = 1 2 B /L + 2 , 2 ∆C 1+ 1 2? /L + 2 , 2 ∆C 1 ? /L + 2 , 2 &∅—( + . G 1 B /L + 2 , 2 ∆C 1+ 1 2? /L + 2 , 2 — 1 ”L, + – = 2 1 B /L, + 22 ∆C 1− 1 2? /L, + 22 1 B /L, + 22 ∆C 1+ 1 2? /L, + 22 —( ⁄ 1 ”L + , – 2 1 1 /L + 2 , − 22 − &∅—( ∆ ⁄ 1 1 /L + 2 , + 2 , "2 T III-42 —( 1 ”L, + – 2 - 80 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre ∆C 1 ? /L, + 2 1 2 + .ž 1 B /L, + 2 ∆C l 2 1+ 1 2? /L, + 2 2 l1 —( ⁄ &∅ 1 1 /L + , + 2 − 2 2 ∆ l( —( ⁄ &∅ 1 1 /L − , + , "2 2 2 Ÿ III-43 Avec: ri : distance radiale entre l’axe z (axe vertical) et le point de situation de la composante Ez (i, j+1/2), ri-1/2 : distance radiale entre l’axe z (axe vertical) et le point de situation de la composante &∅ (i-1/2, j+1/2) ri+1/2 : distance radiale entre l’axe z (axe vertical) et le point de situation de la composante &∅ (i+1/2, j+1/2). L, + 1 2 1 L+ , +1 2 1 1 &∅ L + , + 2 2 L + 1, + 1 2 ∆z 1 L+ , 2 ∆r Fig. III-8: Positions des composantes radiale et verticale du champ électrique Er et Ez, ainsi que celle du champ magnétique azimutal &∅ et de la boucle des champs électriques [101]. Le produit vectoriel du champ électrique avec l’opérateur ∇, permettant l’obtention d’une boucle carrée formée par quatre composantes du champ électrique, s’écrit en cordonnées cylindriques de la manière suivante : - 81 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 1S S ∅ S S 1 S =œ − , − , n S∅ S S S S ∆× ∅ − S S S o• = 0, − , 0¡ S∅ S S III-44 A partir des équations (III-37) et (III-44), on obtient l’expression de la composante azimutale —1 du champ magnétique &∅ &∅ —1 / 9 se trouvant aux positions (i+1/2, j+1/2) (voir la figue III-8) : 1 1 —( ”L + , + – = &∅ 2 2 / 1 1 ”L + , + – 2 2 ∆C + . G 1 1 = /L + 2 , + 22 ∆C + . G 1 1 = /L + 2 , + 22 En calculant les composantes — , — — 1 /L + 2 , + 12 − — ∆ 1 /L + 1, + 22 − ∆ , et &∅—1 — — 1 /L − 2 , 2 T 1 /L, + 22 T III-45 ⁄ nous obtenons les champs électrique et le champ magnétique en tous points du volume de travail et en tout instant compris dans la durée de simulation. III.4.4 Critère de stabilité de la méthode FDTD Pour assurer la stabilité de calcul à laide de la méthode des différences finies, dans le domaine temporel (FDTD), il est nécessaire de satisfaire la condition de COURANT (Courant et al. [111]) exprimant la relation entre le pas de calcul temporel ∆t et les pas de discrétisation spatiale: ∆x, ∆y et ∆z. Cette condition s’exprime mathématiquement par la formule suivante : ∆C ≤ MX 1 ∆• + 1 1 ∆“ + 1 ∆ III-46 c : étant la vitesse de la lumière. Si les pas de discrétisation spatiale sont égaux : ∆x = ∆y = ∆z = ∆s l’inégalité (III-46) se réduit à : - 82 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre ∆C ∆¤ ≤ √=? √3 III-47 Dans ce même contexte de stabilité de calcul, Noda et Yokoyama [112] ont proposé la relation mathématique suivante pour déterminer le pas temporel ∆t : ∆C = ∆¤X Y R 1−u III-48 Avec : α : une petite valeur positive donnée par l’utilisateur afin d’assurer la stabilité de calcul. Pour la méthode FDTD-2D, en coordonnées cylindriques, la condition de stabilité de Courant s’écrit comme suit : ∆C ≤ MX 1 ∆ 1 + 1 ∆ III-49 III.4.5 Conditions aux limites Afin de calculer le champ électromagnétique dans le domaine temporel en exploitant la méthode des différences finies dans un domaine non borné, il est indispensable d’avoir une méthode limitant le volume de l’espace de travail autrement dit de borner le domaine de travail. Cette limitation est réalisée d’une manière à éviter la réflexion au niveau des bornes frontières) du domaine de calcul. Dans la littérature différentes conditions aux limites sont proposées pour atteindre ce but (limitation du domaine de calcul du champ électromagnétique). Parmi ces conditions on peut citer les conditions aux limites parfaitement conductrices et les conditions aux limites absorbantes. III.4.5.1 Conditions aux limites parfaitement conductrices (PEC) Pour ces conditions, on suppose que les limites du domaine de calcul sont parfaitement conductrices et possèdent une épaisseur nulle [95,113]. Cette hypothèse permet de définir les composantes du champ électrique d’une manière similaire à celle du cas d’un conducteur - 83 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre parfait (le champ électrique à l’intérieur du conducteur parfait étant nul), on force donc ces composantes à être nulles pour respecter cette condition. Ces conditions aux limites sont appelées aussi conditions «PEC» (Perfect Electric conductor). III.4.5.2 Conditions aux limites absorbantes Ces conditions sont très utiles pour éviter la réflexion au niveau des frontières du domaine de calcul et aussi afin de simuler le champ électromagnétique dans un domaine non borné. Il y a deux types de conditions aux limites absorbantes : Le premier type correspond aux conditions aux limites absorbantes sur une base différentielle (″Differential-Based Absorbing Boundary Conditions″) tel que les conditions de Liao’s [98] (1984), Le second type est celui des conditions aux limites dites à base matérielle (″MaterialBased Absorbing Aoundary Contions) tel que les conditions PML (″PerfectlyMatched Layers″), développées par Brenger [99] en 1994 et les conditions UPML (″Uniaxial Perfectly-Matched Layers″) formulées par Taflove [96] en 2000. a) Conditions aux limites de Liao [98] Nous présentons dans la figure (III.9-(a)) une configuration illustrative du principe de ces conditions aux limites. Ainsi, la composante Ez du champ électrique se propage dans la direction négative de l’axe des x, avec une vitesse égale à celle de la lumière (3.108 m/s), et pénètre dans la zone délimitée par la limite absorbante située au point x = x1. Ce champ électrique qui est orienté dans la direction z et qui se trouve au point x1 et à l’instant désigné par le pas temporel n, — • , est estimé en fonction de —( • + 2M∆C et —( • + M∆C en utilisant une approximation linéaire donnée par les auteurs des références [101,114]: — • =2 —( • + M∆C − —( • + 2M∆C III-50 Aussi, tant que les positions de • + 2M∆C et • + M∆C ne coïncident pas avec les points de calcul du champ électrique, comme le montre la figure III-9-b, —( —( • + 2M∆C et • + M∆C sont estimés en utilisant l’interpolation quadratique de la manière suivante : - 84 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Limite absorbante z • + M∆C —( — —( • • + 2M∆C Approximation linéaire : Ez(x) = a x + b Direction de propagation • M∆C x M∆C (a) y Limite absorbante c ∆t c ∆t c ∆t c ∆t c ∆t z x ∆x x1 2 ∆x (b) Fig. III.9: (a) Diagramme illustratif de la propagation de la composantes Ez du champ électrique et de sa pénétration dans la limite absorbante en x = x1 , (b) Points de calcul du champ électrique proche de la limite absorbante [101,114]. — • = 2¥ −2¥ —( —( • • + 2¥ − 2¥ ¥ R + ¥ −¥ R —( —( − 2¥ ¥ • + ∆• —( • + ∆• + 2¥ R —( • + ∆• • + 2∆• − 2¥ ¥ R - 85 - —( —( • + 2∆• • + 3∆• (III-51) Chapitre III Avec : Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 2−¤ 1−¤ , 2 ¥ = ¥ = 2 2−¤ , ¤= M∆C ∆• ¥R= ¤ 1−¤ , 2 L’équation (III-51) exprime les conditions aux limites de Liao, de deuxième ordre, appliquées dans la méthode FDTD. Il est à noter que ce genre de conditions aux limites a été utilisé par Baba et Rakov [52,53,56], dans le but d’évaluer le champ électromagnétique à l’aide de la méthode FDTD-2D en coordonnées cylindriques, et par Thang et al. [114,115,116,117]. b) Conditions aux limites PML (″Percfectly Matched Layer″) de Brenger [99-119] Les conditions aux limites absorbantes PML (″Pefectly Matched Layer″) ont été développées pour la première fois par Brenger [99,119] en 1994. Ce dernier a proposé que dans la région PML (région se trouvant aux six bornes de l’espace de travail et formée de plusieurs couches dont le nombre peut varier selon le problème étudié) chaque composante du champ électromagnétique est divisée en deux. Dans un système de coordonnées cartésiennes, les six composantes principales du champ électromagnétique sont remplacées par douze (12) composantes secondaires qui sont : Exy, Exz, Eyz, Eyx, Ezx, Ezy, Hxy, Hxz, Hyz, Hyx, Hzx, Hzy. Dans la région PML, les six équations de Maxwell sont remplacées par douze équations représentées mathématiquement par les formules suivantes: ? ? S ‘’ + B’ SC S ‘ +B SC ‘’ ‘ = = S & +& S“ ‘ ’ III-52 S &’ + &’‘ S III-53 - 86 - Chapitre III ? ? ? ? = = = = = = S ’ +B SC S ’‘ + B‘ SC S ‘ + B‘ SC ’ = ’‘ = ‘ = ’ = S ’ + B’ SC S &‘’ + &‘ S S & ’ S &‘’ + &‘ S“ S S&‘ + B ∗ &‘ = SC S&’ S + B ∗ &’ = SC S&’‘ S + B‘∗ &’‘ = SC S& ’ + B’∗ & SC III-54 III-55 S &’ + &’‘ S• S&‘’ S + B’∗ &‘’ = SC S& ‘ + B‘∗ & SC +& S• ‘ Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre ‘ = ’ = + S“ ‘ ’ + S + S ‘’ + S• ‘ S ’ + S• S ‘’ + S“ III-56 III-57 ’ III-58 ’‘ III-59 ‘ III-60 ’ III-61 ’‘ III-62 ‘ III-63 Les paramètres: (B‘ , B’ , B ): désignent les conductivités électriques (B‘∗ , B’∗ , B ∗ ) : désignent les conductivités magnétiques. La discrétisation de l’espace de travail proposée par Yee [52] est inchangeable pour la région PML, sauf que les composantes secondaires sont calculées aux mêmes points que les composantes originales. Par exemple Exy et Exz sont calculés au même point que Ex, et Hzx et Hzy sont calculés au même point que Hz. - 87 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Après application de la technique FDTD sur les équations de Maxwell, la composante secondaire Exy du champ électrique sera calculée par l’équation suivante : —1 ‘’ 1 L + , , " = \ ([§ 2 l1 ⁄ , , ∆O/Y — ‘’ 1 L + , ," 2 1 − \ ([§ l1 ⁄ , , ∆O/Y 1 1 1 1 —1 —1 + . œ& ‘ ”L + , + , "– +Q & ’ ”L + , + , "– B’ L + 1⁄2, , " ∆“ 2 2 2 2 Q−& —1 ”L + 1 , − 1 , "– − & —1 ”L + 1 , − 1 , "–• ‘ ’ 2 2 2 2 III-64 Les autres composantes secondaires du champ électrique et du champ magnétique seront calculées de la même manière que la composante secondaire Exy dont l’expression mathématique est décrite par l’équation (III-64). c) Conditions aux limites UPML (″Uniaxial Percfectly Matched Layer″) de Taflove Dans la référence [96] Taflove propose des modifications appliquées aux conditions aux limites développées par Brenger [99,119]. Ces modifications consistent principalement en l’exploitation des densités de champs électrique et magnétique afin d’obtenir douze équations au total au lieu de dix huit équations dans le cas des conditions PML. En effet, pour les conditions aux limites PML de Brenger nous avions douze équations pour la région PML plus six équations pour l’espace de travail se ce qui donne un total de dix-huit équations. Ce type de conditions permet donc de réduire le nombre d’équations à résoudre car elles évitent la division par deux des composantes du champ électromagnétique dans la région PML, comme leur nom l’indique (″Uniaxial″) à cause du fait que ces composantes s’orientent suivant un seul axe et non pas selon deux axes comme c’est le cas pour la formulation proposée par Brenger. Cette diminution du nombre d’équations permet d’avoir un gain en temps calcul et d’espace mémoire du calculateur utilisé considérables. Les équations relatives aux composantes principales du champ électrique et du champ magnétique ainsi que leurs densités sont exprimées mathématiquement par les formules suivantes [96,120,121] : - 88 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 2?"’ − B’ ∆C 1 1 2?∆C •‘—1 ”L + , , "– = n o . •‘— ”L + , , "– + n o. 2 2?"’ + B’ ∆C 2 2?"’ + B’ ∆C G &—1 ⁄ 1 1 /L + , + , "2 − &—1 2 2 ∆“ ⁄ 1 2?" − B ∆C ”L + , , "– = ” –. 2?" + B ∆C 2 —1 ‘ 1 1 /L + , − , "2 &’—1 2 2 Q Q− — ‘ 1 ”L + , , "– + 2 ⁄ 1 1 /L + , , " + 2 − &’—1 2 2 ∆ ⁄ 1 1 /L + , , " − 2 2 2 T 1 ¡. 2?" + B ∆C ? 2?"‘ + B‘ ∆C . •‘—1 /L + , , "2 − 2?"‘ − B‘ ∆C . •‘— /L + , , "2$ Ž‘—1R ⁄ 2?"’ − B’ ∆C 1 1 ”L, + , " + – = n o . Ž‘—1 2 2 2?"’ + B’ ∆C G &‘—1R ⁄ —1 1 /L, + 1, " + 2 − 2 ∆“ —1 ⁄ ⁄ III-66 1 1 2?∆C ”L, + , " + – + n o. 2 2 2?"’ + B’ ∆C 1 /L, , " + 2 2 − 1 1 2?" − B ∆C ”L, + , " + – = ” – . &‘—1 2?" + B ∆C 2 2 2?"‘ + B‘ ∆C . Ž‘—1R ⁄ III-65 —1 ’ 1 /L, + , " + 12 − 2 ∆ 1 1 ”L, + , " + – + 2 2 —1 ’ 1 /L, + , "2 2 T 1 ¡. 2?" + B ∆C = 1 1 ”L, + , " + –Q Q− 2?"‘ − B‘ ∆C . Ž‘—1 2 2 ⁄ 1 1 ”L, + , " + –¡ 2 2 III-67 III-68 Les composantes principales Dy, Dz, Ey, Ez, By, Bz, Hy, Hz peuvent être obtenues de la même manière que les composantes décrites travers les équations (III-65 à 68). Dans le but de simplification de la mise en œuvre numérique de ces équations les coefficients 2?"’ − B’ ∆C 2?"’ + B’ ∆C suivants sont définis [96] : ¨ ¨ = = ¨R " = ¨ " = III-69 2?∆C 2?"’ + B’ ∆C III-70 2?" − B ∆C 2?" + B ∆C III-71 1 2?" + B ∆C ? III-72 - 89 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre ¨J L = 2?"‘ + B‘ ∆C III-73 ¨© L = 2?"‘ − B‘ ∆C III-74 Avec : • ª B‘ • = / 2 . Bª«‘ III-75 • ª "‘ • = 1 + "‘,ª«‘ − 1 . / 2 Bª«‘ = − : ¯ = \( µ η=X ε ¬ + 1 -i : 0 2® 7 °±²y³ . [ ‘ ‘ III-76 III-77 (Erreur de réflexion) III-78 III-79 x: un entier positif correspondant au numéro de la couche UPML (0 < • < d: épaisseur de la région MPL. . Le calcul de ces coefficients (équations III-69 à 74) permet un traitement unifié du champ électromagnétique dans tout le volume borné par l’espace de travail et celui de la région PML ensemble. Les valeurs des paramètres B et k dans l’espace de travail dépendent de la nature du milieu considéré. Par exemple dans le vide (air) ils valent B = 0 et" = 1. Cependant, dans la région PML B et k sont considérés comme des polynômes dont les expressions mathématiques sont données par les équations (III-75) et (III-76). De la même manière on obtient les coefficients des autres composantes de champs électrique et magnétique ainsi que ceux des densités associées (Dy, Dz, Ey, Ez, By, Bz, Hy, Hz) [96,120,121]. III.4.6 Représentation des sources localisées et des éléments de circuit localisés III-4.6.1 Les sources de tension localisées La source de tension localisée#y— , suivant la direction de l’axe z et localisée au point (i, j, k+1/2), est représentée par la spécification du champ électrique vertical au point désigné pour la source de tension par la formule suivante [56,101,102] : - 90 - Chapitre III — 1 #y— /L, , " + 2 1 2 ”L, , " + – = Δ 2 Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III-80 La source de tension localisée #y— , suivant les directions des axes x et y, se présente d’une manière similaire à celle de l’axe . Ainsi, pour le système des coordonnées 2D cylindriques, la source de tension localisée est donnée par : 1 #y— /0, + 2 1 2 — ”0, + – = 2 Δ III-81 III-4.6.2 Les sources de courant localisées La source de courant localisée my —( / , suivant la direction de l’axe z et localisée au point (i, j, k+1/2), est représentée par la spécification de la composante 3 de conduction J 3 —( n-1/2 —( / de la densité du courant dont l’expression mathématique est [56,101,102]: 1 1 1 —( ”L, , , " + – = m ”L, , , " + – 2 Δ•Δ“ 2 III-82 A cet effet, l’équation de Ez spécifiée au point (i, j, k+1/2) est donnée par : 1 B /L, , " + 22 ∆C 1− 1 2? /L, , " + 22 1 — ”L, , " + – = 1 2 B /L, , " + 22 ∆C 1+ 1 2? /L, , " + 22 G Q− &’—( &‘—( + ⁄ ⁄ —( 1 ”L, , " + – + 2 1 1 /L + 2 , , " + 22 − &’—( ∆• 1 1 /L, + 2 , " + 22 − &‘—( ∆“ ∆C 1 ? /L, , " + 22 ⁄ ⁄ ∆C 1 ? /L, , " + 22 1 B /L, , " + 22 ∆C 1+ 1 2? /L, , " + 22 1 1 /L − 2 , , " + 22 . Q 1 1 /L, − 2 , " + 2 , 2 T 1 —( 1 my ”L, , " + – 1 2 B /L, , " + 22 ∆C ∆•∆“ 1+ 1 2? /L, , " + 22 . - 91 - III-83 Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Il est à noter que les sources de courant localisées my —( / , suivant la direction de l’axe des z, peuvent être représentées d’une manière simple par la spécification des champs magnétiques circulant autour de la source, si ∆x = ∆y par les équations suivante [101,102]: &‘—( ⁄ &‘—( ⁄ &’—( ⁄ &’—( ⁄ 1 1 1 —( 1 ”L, + , " + – = − my ”L, , " + – 2 2 4∆• 2 /L, − , " + 2 = ∆‘ —( my 9 III-84 /L, , " + 2 III-85 1 1 1 —( 1 ”L + , , " + – = my ”L, , " + – 2 2 4∆“ 2 III-86 1 1 1 —( 1 ”L, + , " + – = − my ”L, , " + – 2 2 4∆“ 2 III-87 Les sources de courant suivant les directions des axes x et y peuvent être représentées de la même manière que les sources selon la direction z en utilisant les équations (III-83) et (III-84 à 87). Pour un système 2D en coordonnées cylindriques, la source de courant est donnée par [101]: — 1 ”0, + – = 2 1 B /0, + 22 ∆C 1− 1 2? /0, + 22 1 B /0, + 22 ∆C 1+ 1 2? /0, + 22 ∆C —( 1 ”0, + – 2 1 ? /0, + 22 1 + . &∅—( 1 ∆ B /0, + 22 ∆C 2 1+ 1 2? /0, + 22 ∆C ⁄ 1 1 ” , + – 2 2 1 ? /0, + 22 1 1 —( + . my ”0, + – 1 2 B /0, + 22 ∆C F /∆ 2 2 1+ 1 2? /0, + 22 - 92 - III-86 Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Une représentation simple pour cette source en coordonnés 2D-cylindrique est [101] : &∅—( 1 1 1 1 —( ” , + –=− my ”0, + – ∆ 2 2 2 2F / 2 2 ⁄ III-87 III-4.6.3 Résistance localisée (″″Lumped resistance″″) La résistance localisée R, suivant la direction de l’axe z et se trouvant au point (i, j, k+1/2) dans un milieu sans pertes (B = 0), est représentée par la spécification de la composante verticale ( 3 3 —( —( / ) de la densité du courant de conduction J n-1/2 comme suit [101,102,112]: 1 1 1 —( ”L, , , " + – = m ”L, , , " + – 2 Δ•Δ“ 2 1 = Δ•Δ“ —( ∆ 1 = Δ•Δ“ : I — 1 /L, , , " + 22∆ : 1 /L, , , " + 22 + 2 —( 1 /L, , , " + 22 III-88 A cet effet, l’équation de Ez au point (i, j, k+1/2) s’ecrit : ∆C∆ 1− 1 2:? /L, , " + 22 ∆•∆“ 1 1 — ”L, , " + – = —( ”L, , " + – ∆C∆ 2 2 1+ 1 2:? /L, , " + 22 ∆•∆“ ∆C 1 1 1 ⁄ ? /L, , " + 22 &’—( /L + 2 , , " + 22 − &’—( + . G ∆C∆ ∆• 1+ 1 2:? /L, , " + 22 ∆•∆“ Q− &‘—( ⁄ 1 1 /L, + 2 , " + 22 − &‘—( ∆“ - 93 - ⁄ ⁄ 1 1 /L − 2 , , " + 22 1 1 /L, − 2 , " + 2 , 2 T Q III-89 Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Pour les directions x et y, les équations des composantes du champ électrique peuvent être écrites de la même façon. En coordonnées cylindriques on peut écrire [101,102] : ∆C∆ 1 ∆ 2:? /0, + 2 F / 2 1 2 2 —( ”0, + 1– — ”0, + – = ∆C∆ 2 2 1+ 1 ∆ 2:? /0, + 2 F / 2 2 2 ∆C 1 ? /0, + 22 1 —( ⁄ 1 1 + . &∅ ” , + – ∆C∆ ∆ 2 2 1+ 2 1 ∆ 2:? /0, + 22 F / 2 2 1− III-90 III-4.6.4 L’inductance localisée (Lumped inductance) un milieu sans pertes (B = 0), est représentée de la même façon que la résistance localisée par L’inductance localisée L, suivant la direction de l’axe z se trouvant au point(i, j, k+1/2) dans la spécification de la composante verticale (3 —( / ) de la densité du courant de conduction J n-1/2 en utilisant le développement suivant [101,102,112]: 3 —( = 1 1 1 —( ”L, , , " + – = m ”L, , , " + – 2 Δ•Δ“ 2 /—( 2 1 1 H Δ•Δ“ µ 4 —( —( 1 ∆ ∆C = ¶ Δ•Δ“ µ ª· 1 ”L, , , " + –∆ C 2 —( 1 ”L, , , " + – 2 III-91 Ce qui permet d’écrire la composante verticale du champ électrique sous la forme [101,102,112] : - 94 - Chapitre III — Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre 1 ∆C ”L, , " + – + . 1 2 ? /L, , " + 22 1 1 1 1 ⁄ ⁄ &’—( /L + , , " + 2 − &’—( /L − , , " + 2 2 2 2 2 Q G ∆• 1 ”L, , " + – = 2 Q− —( &‘—( ⁄ 1 1 /L, + 2 , " + 22 − &‘—( ∆“ —( ∆ ∆C 1 − . ¶ 1 ∆•∆“ µ? /L, , " + 22 ª· ª ⁄ 1 1 /L, − 2 , " + 2 , 2 T 1 ”L, , " + – 2 III-92 De la même façon que pour la composante verticale, les deux composantes horizontales suivant les directions de x et y peuvent être obtenues. En coordonnées 2D-cylindriques on peut écrire : — 1 ”0, + – = 2 − —( 1 ∆C 1 —( ”0, + – + . & 1 ∆ ∅ 2 ? /0, + 22 2 ∆ ∆C . 1 1 µ? /0, + 22 F /∆ 2 2 —( ¶ ª· ª ⁄ 1 ”0, + – 2 1 1 ” , + – 2 2 III-92 III-4.6.5 Capacité localisée (″″Lumped capacitance″″) dans un milieu sans pertes (B = 0), est représentée de la même façon que la résistance et La capacité localisée C, suivant la direction de l’axe des z et qui se trouve au point (i, j, k+1/2) l’inductance localisées en s’appuyant sur la spécification de la composante verticale( 3 de la densité du courant de conduction J suivant[101,102,112]: 3 —( 1 1 1 —( ”L, , , " + – = m ”L, , , " + – 2 Δ•Δ“ 2 1 = ¨ Δ•Δ“ —( 1 /L, , , " + 22∆ C - 95 - n-1/2 —( / ) en utilisant le développement Chapitre III = 1 ¨∆ Δ•Δ“ ∆C Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre — 1 ”L, , , " + – + 2 —( 1 ”L, , , " + –¡ 2 III-93 L’équation de la composante Ez au point (i, j, k+1/2) s’écrit donc : — 1 1 ”L, , " + – = —( ”L, , " + – 2 2 ∆C 1 1 1 1 1 ⁄ ⁄ ? /L, , " + 2 &’—( /L + , , " + 2 − &’—( /L − , , " + 2 2 2 2 2 2 Q + . G ¨∆ ∆• 1+ 1 ? /L, , " + 22 ∆•∆“ 1 1 1 1 ⁄ ⁄ &‘—( /L, + 2 , " + 22 − &‘—( /L, − 2 , " + 2 , 2 Q− T ∆“ III-94 Les deux composantes horizontales du champ électrique, suivant les directions x et y, peuvent être obtenues en suivant le même développement utilisé pour l’obtention de la composante verticale du champ électrique. Cette dernière s’écrit en coordonnées 2D-cylindriques par l’équation ci-dessous : — 1 ”0, + – = 2 —( 1 ”0, + – + 2 1+ ∆C 1 ? /0, + 22 1 . &’—( ¨∆ ∆ 2 1 ∆ ? /0, + 2 F / 2 2 2 ⁄ 1 1 ” , + – 2 2 (III-94) III-4.7 Représentation du fil mince dans la technique FDTD La représentation du fil mince dans la méthode FDTD en trois dimensions (FDTD-3D) est très utilisée dans les travaux de recherche. Aussi, nous allons dans la section suivante passer en revue cette représentation. Le fil mince a connu plusieurs représentations dans divers travaux de recherche. Ainsi, nous pouvons citer, à titre d’exemple, les travaux de Noda et al [64], Umashankar et al. [118], Baba et al.[122] et Tanaguchi et al. [123]. Cependant, la représentation proposée par Noda et al [37] est fréquemment utilisée dans les études de simulation du rayonnement des coups de foudre nuage-sol, ainsi que dans les études sur les surtensions induites par ce rayonnement - 96 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre dans différentes structures. Aussi, nous allons nous intéresser à cette représentation et présenter ses fondements. Noda et Yokoyama [64] ont démontré que dans l’étude du champ électromagnétique en utilisant la méthode 3D-FDTD, le rayon équivalent d’un fil rectiligne et parfaitement conducteur posé dans un milieu sans pertes et représenté en forçant les composantes tangentielles du champ électrique à être nulles le long de l’axe de ce fil, vaut : a0 = 0.23∆s (exemple : dans la simulation du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en utilisant la méthode 3D-FDTD le rayon équivalent du fil vertical qui représente le canal de foudre est a0 = 0.23∆s ), avec ∆s : la longueur du coté latéral de la cellule de discrétisation employée dans le calcul. De plus, ces auteurs ont représenté un fil ayant un rayon a autre que le rayon équivalent a0, en mettant ce dernier (le fil qui a un rayon de a0 = 0.23∆s) dans un milieu artificiel parallélépipédique. Aussi, dans le but d’avoir un fil ayant un rayon inferieur à a0, la valeur de la perméabilité du milieu (utilisée pour calculer les composantes du champ magnétique bouclant le fil mince) doit être augmentée, alors que celle de la permittivité (utilisée pour calculer les composantes radiales du champ électrique) doit être diminuée. Dans un milieu avec pertes, la conductivité doit avoir la même modification que la permittivité [122]. Ainsi, la perméabilité = % , la permittivité ? % et la conductivité B % , du milieu artificiel peuvent être écrites en fonction des paramètres (perméabilité, permittivité et conductivité) du milieu original (le milieu où champ électromagnétique se propage, pour la foudre c’est l’air) par les formules suivantes : = % = ¬= III-95 ? % = ¬? III-96 B % = ¬B ¬= III-97 ∆¤ -i / ¸ 2 4 ∆¤ -i / ¸ 2 III-98 - 97 - Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre Avec : = , B, et ? : désignent respectivement la perméabilité relative, la permittivité relative et la conductivité du milieu original, et m : le coefficient utilisé pour calculer la perméabilité, la permittivité et la conductivité du milieu artificiel à partir de celles du milieu original. Notons que dans la représentation d’un fil ayant un rayon a inferieur au rayon équivalent a0, la perméabilité modifiée = % est aussi utilisée pour calculer les composantes du axiales du champ magnétique se trouvant en parallèle avec le fil mince afin d’éviter l’instabilité numérique [101,123] (cf figure III-10-a). Aussi, dans la représentation d’un fil ayant un rayon supérieur au rayon équivalent a0, la permittivité relative modifiée ? % est employée pour calculer les composantes axiales du champ électrique qui s’orientent dans la même direction que le fil mince, comme il est indiqué dans la figure (III-10-b) [101,123]. ∆s = Hx ∆s B, ? Ey Ex Hy Hz ∆s (a) ∆s = Hx ∆s Ey ∆s Ex Hy y Ez ∆s (b) ∆s x z Fig. III-10 Représentation du fil mince dans la technique FDTD : Fil placé dans la direction de l’axe des z et ayant un rayon a ainsi que la configuration des composantes du champ électrique et magnétique bouclant le fil :(a) ¸ < ¸4 ¬ < 1 [101,123] - 98 - et (b) ¸ > ¸4 ¬ > 1 Chapitre III Etat de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre III.5 Conclusion Dans ce chapitre, nous avons présenté un état de l’art sur les différentes méthodes utilisées pour le calcul, l’analyse et l’évaluation du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre descendant (nuage-sol). Nous avons aussi exposé les formules et les algorithmes nécessaires pour atteindre ce but en prenant en considération trois configurations géométriques du sol à savoir : un sol parfaitement conducteur, un sol homogène avec une conductivité finie et enfin un sol stratifié. Une attention particulière a été réservée à la méthode des différences finies dans le domaine temporel (FDTD) en deux et trois dimensions; méthode que nous avons adoptée dans notre analyse du champ électromagnétique rayonné par coup de foudre (développée au chapitre IV). La mise en œuvre de la technique FDTD nécessitant l’adoption de conditions aux limites au niveau des frontières du domaine de calcul, nous avons présenté dans ce chapitre une revue globale des conditions aux limites utilisées par les chercheurs dans ce domaine. Nous avons également présenté, dans ce chapitre, un aperçu sur les sources localisées et les éléments de circuits localisés qui interviennent dans la représentation des sources d’excitation et dans la modélisation du canal de foudre. Enfin, la représentation du fil mince dans la technique FDTD-3D a été présentée. Dans le prochain chapitre, nous présentons la mise en œuvre numérique de la méthode 3DFDTD basée sur la formulation de Taflove afin d’effectuer une analyse du rayonnement électromagnétique d’un coup de foudre. - 99 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD IV.1 Introduction Dans ce chapitre nous allons présenter une analyse ainsi qu’une évaluation des composantes du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre descendant (nuage-sol) en utilisant la méthode FDTD en trois dimensions. Cette dernière, basée sur la formulation de Taflove [96], est associée à deux classes de modèles du courant d’arc en retour à savoir : les modèles électromagnétiques et les modèles d’Ingénieurs. Les modèles mis en œuvre sont implémentés sur environnement Matlab dans le but de développer un code de calcul tridimensionnel. Il faut noter que la méthode FDTD, basée sur l’algorithme de Yee [52], a été surtout utilisée en coordonnées cylindriques en deux dimensions. A cet effet, nous pouvons citer les travaux de Baba et Rakov [53,55,56,59,62], Mimouni et al. [90] et Sartori et al. [124]. En revanche, les travaux basés sur ce même algorithme et impliquant la méthode FDTD en trois dimensions en coordonnées cartésiennes ne sont pas nombreux. Nous pouvons citer dans ce cas les travaux de : - Baba et Rakov [60] en 2003, dans lesquels la méthode FDTD-3D a été utilisée pour étudier la propagation du courant d’arc en retour (en l’occurrence le modèle de la ligne de transmission TL) d’un coup de foudre le long d’un canal vertical. - Tatematsu et al. [125], en 2014, où les auteurs ont employé cette technique pour calculer les surtensions induites sur une ligne de distribution multifilaire équipée d’un parafoudre et d’un câble de garde. - Zhang et al. [126], en 2015, concernant la simulation de l’onde de tension induite par un coup de foudre sur des lignes aériennes en présence d’un sol stratifié verticalement. Aussi, nous nous proposons dans le cadre de ce travail, d’explorer la faisabilité d’une nouvelle approche de calcul de la distribution du courant de foudre ainsi que du champ électromagnétique qui lui est associé. Cette approche repose sur l’utilisation de modèles de courant de foudre de type électromagnétiques (plus proches de la réalité physique du phénomène de foudre) et la mise en œuvre d’un calcul tridimensionnel, par le biais de la méthode FDTD-3D basée sur la formulation de Taflove (voir section III.4.5.2-(c), chap III), impliquant des conditions aux limites de type UPML très avantageuses en termes de réduction du temps de calcul et d’espace mémoire nécessaire au déroulement calcul tridimensionnel. La faisabilité de cette nouvelle approche sera jugée en confrontant nos résultats de simulation à - 100 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD des résultats expérimentaux tirés de la littérature. A noter enfin que cette nouvelle approche de calcul a donné suite à des communications et publications internationales [120,121,127] et au développement d’un code de calcul tridimensionnel. IV.2 Calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD-3D basé sur les modèles de courant de type électromagnétique IV.2.1 Validation de l’approche de calcul proposée et du code de calcul développé Dans cette partie nous allons valider d’une part, l’approche de calcul de la distribution spatiotemporelle du courant de foudre ainsi que des composantes du champ EM associées à ce courant proposée dans le cadre de ce travail, et d’autre part le code de calcul développé pour mettre en œuvre cette approche. Le code développé, sous environnement Matlab, est structuré de la manière suivante: Organigramme du Programme Introduction des constantes des milieux (air, sol,…) Spécification de la taille de l’espace de travail et des coordonnées de l’espace de travail Introduction des pas de discrétisation (spatial et temporel) Introduction des paramètres du courant à la base du canal de foudre Initialisation des matrices des composantes du champ EM et celle des coefficients de multiplication Formation des matrices des paramètres des milieux (air, sol, milieu artificiel….) Calcul des coefficients de multiplication pour l’espace de travail Calcul des coefficients de multiplication pour la région UMPL Boucle principale de calcul Pour t = 0 : ∆t : t_final Calculer les six composantes du champ EM Spécifier la source d’excitation Réserver les résultats Tracer les résultats - 101 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Problématique La validation du programme que nous avons développé s’appuie sur un calcul du courant de foudre ainsi que les composantes du champ EM associées à l’aide de la méthode FDTD en trois dimensions intégrant la formulation de Taflove et des conditions aux limites de type UPML Géométrie adoptée : La géométrie du problème comprend un nuage, distant du sol d’une hauteur H. Le point d’observation est situé à une distance r du canal de foudre et à une hauteur h du sol (Fig.IV-1-a). z z y H 7.5 km x r50 m x 15 m H=10 m P H=1 h 0m d=1 m 50 m d=1 m 90 m 200 m Sol y Sol parfaitement conducteur 90 m (a) (b) Fig. IV-1 Géométrie du problème (a) : Configuration générale (b) : Application à un sol parfaitement conducteur Paramètres géométriques : Le canal de foudre, supposé vertical, est placé au centre de la surface horizontale au dessus du sol. Il possède une hauteur de 7.5 km. Le point d’observation (P) se trouve à une distance r = 15 m par rapport à la base du canal de foudre est à une hauteur h nulle (c-à-d que le calcul est réalisé directement sur la surface du sol) (Fig.IV-1-b). Le volume de l’espace de travail est de : 90 m × 90 m × 7700 m. Ce dernier est discrétisé en cellules parallélépipédiques de 1.5m × 1.5m × 25m . A noter que le choix des paramètres géométriques est motivé par des soucis de comparaison de nos résultats de simulation avec des résultats tirés de la littérature. Paramètres et conditions de simulation : Le pas temporel de calcul est fixé à 2 ns. Le canal de foudre est excité à sa base par une source de courant localisée, ce dernier produit - 102 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD une forme d’onde de courant ayant une amplitude maximale de 16 kA et un temps de montée de 0.7 µs. Modèle du courant à la base du canal de foudre : Le modèle du courant à la base du canal de foudre, retenu dans cette étude, est le modèle d’Heidler [38]. Ainsi, l’onde présentée dans la figure IV-2 ci-dessous (à 0 m), est obtenue en adoptant la fonction d’Heidler (équation IV-1) pour un arc en retour subséquent et en utilisant les paramètres consignés dans le tableau IV-1. En effet, les valeurs de ces paramètres correspondent aux valeurs des paramètres utilisés par les auteurs de la référence [128] pour des besoins de comparaison des résultats. 0, = !+ ! (IV-1) Tableau IV-1 Paramètres du courant à la base du canal de foudre i01 (kA) 14.8 # (µs) 0.244 # $ (µs) 2.77 i02 (kA) 6.86 #$ (µs) 4.18 #$$ (µs) 40.66 n1 2 n1 2 Modèle du courant de foudre La vitesse de propagation du courant d’arc en retour a été fixée à 1.4752.108 m/s, la même (pour être dans les mêmes conditions) que celle indiquée dans les travaux expérimentaux d’Izadi et al [128] avec lesquels nous comparons et validons nos résultats de simulation. Par ailleurs, pour valider le code informatique développé dans ce travail, nous considérons deux modèles de courant d’arc en retour (courant de foudre). Rappelons que les modèles électromagnétiques du courant d’arc en retour sont classés selon la représentation du canal de foudre de la manière suivante [53,54,55,56,57,58,101]: Modèle 1 : un fil parfaitement conducteur ou résistif, placé dans l’air et dessus du sol. Modèle 2 : un fil chargé par des inductances additionnelles en série, placé dans l’air et dessus du sol. Modèle 3 : un fil entouré par un milieu diélectrique (différent de l’air) occupant le demi-espace de travail au dessus du sol. Modèle 4 : un fil enveloppé par un matériau diélectrique (sous la forme d’un cylindre ou d’un parallélépipède) et placé dans l’air au dessus du sol. - 103 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Modèle 5 : un fil enveloppé par un matériau ayant une permittivité et une perméabilité relatives dont les valeurs sont égales et supérieures que celles de l’air. Ce matériau est à son tour placé dans l’air et dessus du sol. Modèle 6 : deux fils en parallèles shuntés entre eux par des capacités additionnelles distribuées le long du canal du foudre. Modèle 7 : des sources de courant placées sous forme d’un vecteur vertical (superposées les unes sur les autres) dans l’air et au dessus du sol. La représentation schématique des différents types de modèles, représentant le canal de foudre (modèles électromagnétiques), implémentés dans les codes informatiques développés dans ce travail, est donnée à la figure IV-2. Dans cette dernière on peut aussi voir l’emplacement des conditions aux limites utilisées qui sont de type UPML (″Uniaxial Perfecly Matched layer″). Ainsi, les modèles retenus dans le cadre de ce travail sont: le modèle 2, le modèle 3, le modèle 4 et le modèle 5. Quant aux conditions aux limites mises en œuvre de type UPML, nous les avons imposées au niveau de la partie supérieure de l’espace de travail ainsi que sur les quatre faces du domaine de calcul ; la partie inferieure est celle du sol. Model 2 Model 3 %, ==6,57μ)/+ 4.12 PML UPML UPML Sol parfaitement conducteur Sol parfaitement conducteur Perfectly conducting ground (a) (b) Model 4 Model 5 ,- = 4.1,- = 4.12 2 UPML PML ,- = 4.1,- = 4.12 2 UPML PML Sol parfaitement conducteur Sol parfaitement conducteur Perfectly conducting grounds Perfectly conducting grounds (c) (d) Fig. IV-2 Représentation schématique du canal de foudre au dessus d’un sol parfaitement conducteur et excité à sa base par une source de courant : (a) Modèle 2, (b) Modèle 3, (c) Modèle 4, (d) Modèle 5 - 104 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Calcul de la distribution spatiotemporelle du courant de foudre et du champ EM associé en mettant en œuvre le modèle EM N° 2- Validation de l’approche proposée et du code de calcul développé Paramètres relatifs au modèle : Il est caractérisé par les paramètres additionnels inductifs et résistifs suivants : L= 6.57 µH/m et R=0,13Ω/m. Résultats de simulation obtenus Dans la figure IV-3, nous présentons les formes d’ondes du courant d’arc en retour calculées à différentes hauteurs du canal de foudre à savoir : 0 m, 250 m, 500 m, et 750 m. Ainsi dans cette figure, les formes d’ondes notées par (b) et (c) correspondent à nos résultats de simulation obtenus en mettant en œuvre la méthode FDTD-3D, basée sur la formulation de Taflove, et le modèle de courant d’arc en retour de type EM N°2 [96]. Dans cette même figure, on retrouve les formes d’ondes, notées par (a), correspondant aux résultats expérimentaux (mesures du champ électromagnétique à des distances proches du canal de foudre) obtenus par Izadi et al et tirés de la référence [128]. (a) Fig. IV-3 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées à différentes hauteurs dans le canal de foudre (a) Résultats expérimentaux de Izadi et al [128] - 105 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (c) (b) Fig. IV-3 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées à différentes hauteurs dans le canal de foudre (b) Nos résultats correspondant au modèle EM N°2 avec présence des inductances (L) et absence des résistances(R) (c) Nos résultats correspondant au modèle EM N°2 avec présence des inductances (L) et des résistances(R) L’analyse des formes d’ondes du courant d’arc en retour obtenues par simulation (mise en œuvre du modèle EM N°2) montre que ces dernières se caractérisent par une atténuation au niveau de l’amplitude et un retard temporel durant la phase de propagation le long du canal de foudre. L’analyse la figure IV-3-b correspondant au modèle N°2, en l’absence de résistances additionnelles, montre l’apparition d’oscillations amorties, présentant un pic initial relativement important (16 kA), causées par les inductances additionnelles. Quant aux formes d’onde de courant obtenues en utilisant ce même modèle, en présence de résistances additionnelles, on remarque qu’elles sont influencées par la présence de ces résistances qui les amortissent de manière rapide. Enfin, notons que nos résultats de simulation, relatifs au courant d’arc en retour, sont en bon accord avec les résultats expérimentaux d’Izadi et al. [128]. On peut aussi conclure que la mise en œuvre du modèle EM (modèle N°2) pour la représentation du courant d’arc en retour ainsi que celle de la méthode FDTD-3D, combinée avec la formulation de Taflove [96], nous a permis d’obtenir une vitesse de courant d’arc en retour inférieure (1.5x108 m/s) à celle de la lumière et aussi une atténuation dans l’amplitude de ce courant durant sa propagation le long - 106 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD du canal. Ce résultat, sur lequel s’accordent un bon nombre de chercheurs, nous permet d’une certaine manière de valider l’approche de calcul que nous avons proposé et qui comporte certains avantages par rapport aux approches existantes. Par ailleurs, nous présentons dans la figure IV-4 les formes d’ondes du champ EM obtenues à l’aide de l’approche proposée ainsi que celles obtenues expérimentalement par les auteurs de la référence [128]. Il faut savoir que les champs mesurés par ces derniers et présentés dans la figure IV-4-a ont été collectés lors d’une campagne de déclenchement artificiel de la foudre effectuée en Floride (USA) [128]. Le champ électrique vertical est mesuré à la surface du sol à une distance de 15 m de la base du canal de foudre. Ainsi, les champs électriques verticaux tracés sur les figures IV-4-b et IV-4-c, correspondent respectivement aux champs calculés en mettant en œuvre le modèle EM N°2 en présence et en l’absence des résistances additionnelles. (a) Fig. VI-4 Variations temporelles du champ électrique vertical (a) Champ mesuré [128] - 107 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (b) (c) Fig. VI-4 Variations temporelles du champ électrique vertical (b) Champ électrique vertical calculé correspondant au modèle EM N°2 (présence des inductances (L) et absence des résistances (R)) (c) Champ électrique vertical calculé correspondant au modèle EM N° 2 (présence des inductances (L) et des résistances (R)) La comparaison entre les résultats simulés et ceux mesurés (fig. IV-4-a et IV.-4-b) montre que pour le modèle EM 2, une concordance satisfaisante, notamment du point de vue des formes d’ondes, à été obtenue. Cependant, l’apparition d’oscillations au niveau de l’onde calculée causées par les inductances additionnelles est visible. De plus, l’amplitude de l’onde calculée est inférieure à celle mesurée ; cette différence entre les amplitudes obtenues par calcul et par la mesure peut s’expliquer par les erreurs dues aux hypothèses de calcul à savoir la considération d’un canal de foudre vertical et d’une vitesse du courant de foudre constante. L’analyse des variations temporelles du champ électrique vertical, correspondant au modèle EM N°2 en présence de résistances additionnelles, présentées dans la figure IV-4-c, montre que ces variations sont fortement amorties par rapport à celles obtenues en l’absence de ces résistances d’où l’intérêt d’utiliser ces dernières dans le modèle du courant d’arc en retour. La comparaison des variations temporelles du champ électrique calculé (fig. IV-4-c) en mettant en œuvre le modèle EM N°2, en présence des inductances et des résistances additionnelles, avec celles du champ mesuré (fig. IV-4-a) montre là aussi une concordance satisfaisante du point de vue forme d’ondes. Cependant, l’amplitude de l’onde calculée reste toujours inférieure par rapport de celle de l’onde mesurée à cause des erreurs dues aux hypothèses de calcul citées ci dessus. - 108 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Quant aux variations du champ magnétiques, nous les représentons par celles de la densité du flux magnétique. Ainsi, dans la figure IV-5, nous présentons les variations temporelles de cette densité de flux magnétique calculées et mesurées (tirées de la référence [128]). Aussi, dans la figure IV-5-a nous avons reporté les variations temporelles de la densité de flux magnétique mesurée à une distance de 15 m par rapport au canal de foudre alors que dans la figure IV-5-b nous présentons les variations temporelles de cette même grandeur que nous avons calculés à la même distance du canal de foudre en mettant en œuvre le modèle EM 2 (en l’absence de résistances additionnelles). Ces variations sont caractérisées par l’apparition de petites oscillations. Dans la figure IV-5-c, nous présentons les variations temporelles de cette même grandeur, obtenues par la mise en œuvre du même modèle EM, mais en présence des résistances additionnelles. On peut constater que ces variations, à cause de la présence de ces résistances qui ont fortement amorti les oscillations, possèdent un graphe plus lissé que celui obtenu sans l’introduction des résistances additionnelles. (a) (c) (b) Fig. VI-5 Variations temporelles de la densité du flux magnétique (a) Onde mesurée [128] (b) Onde calculée correspondant au modèle EM 2 en présence des inductances et en l’absence des résistances (c) Onde calculée correspondant au modèle EM 2 en présence des inductances et des résistances - 109 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD La comparaison entre les densités de flux magnétique, que nous avons calculées avec les formes d’ondes correspondant à la même grandeur mesurées par Izadi et al. [128], montre une bonne concordance entre les résultats de simulation et les résultats expérimentaux tant du point de vue des formes d’ondes que du point de vue de leurs amplitudes (l’amplitude de l’onde calculée est légèrement inferieure à celle de l’onde mesurée). Nous pouvons donc, à travers cet autre résultat, affirmer que notre approche de calcul, basée sur la mise en œuvre de modèles électromagnétiques (plus proches de la réalité physique du phénomène de foudre que les modèles d’Ingénieurs) de la méthode de calcul FDTD tridimensionnelle (qui tient compte de la géométrie réelle du problème) combinée à la formulation de Taflove [96] et impliquant les conditions aux limites de type UMPL (permettant la réduction du nombre d’équations à résoudre ce qui se traduit par un gain considérable en temps calcul et d’espace mémoire), est validée par les résultats expérimentaux des auteurs de la référence [128]. Il en est de même pour le code de calcul développé, basé sur cette nouvelle approche. Calcul de la distribution spatiotemporelle du courant de foudre et du champ EM associé en mettant en œuvre le modèle EM N° 5-Validation de l’approche proposée et du code de calcul développé Dans ce modèle le canal de foudre est représenté par un fil vertical enveloppé par un matériau de forme parallélépipédique ayant une surface de section 5 m × 5 m, et caractérisé par sa permittivité et perméabilité relatives : ,- =5.3 et µ r=5.3. Ce fil est chargé par des résistances additionnelles de valeur R=0.35 Ω/m. La géométrie du problème reste la même que celle considérée auparavant dans le cas du modèle EM N°2 (Fig. IV.1). De plus, notons que les résistances additionnelles sont injectées afin de contrôler les amplitudes des ondes de courant (courant d’arc en retour). L’allure du courant à la base du canal de foudre est obtenue en exploitant la fonction d’Heidler [38] (eq. IV-1) dont les paramètres sont consignés dans le tableau (IV.1). Dans la figure IV-6, nous présentons les distributions spatiotemporelles du courant d’arc en retour calculées à différentes hauteurs du canal de foudre à savoir : 0 m, 250 m, 500 m, 750 m. Ces distributions ont été obtenues en mettant en œuvre la méthode FDTD-3D ainsi que le modèle EM du courant d’arc en retour N°5. D’après cette figure nous pouvons voir que les formes d’ondes de ces distributions sont caractérisées par une atténuation et un retard - 110 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD temporel lors de leur propagation le long du canal. La vitesse de propagation du courant d’arc en retour (1.47x 108 m/s) est inférieure à celle de la lumière ce qui correspond aux observations expérimentales. Fig. IV-6 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées à différentes hauteurs le long du canal de foudre Par ailleurs, la comparaison entre les variations temporelles du champ électrique vertical mesuré issu de la référence [128] (figure IV-7-a), avec celles obtenues par simulation (FDTD3D, modèle 5, figure IV-7-b) montre une bonne concordance entre les deux résultats. (b) (a) Fig. VI-7 Variations temporelles du champ électrique vertical (a) Champ mesuré [128], (b) Champ électrique vertical calculé par la méthode FDTD-3D et le modèle EM N°5. - 111 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Dans la figure IV-8-a nous présentons les variations temporelles de la densité du flux magnétique mesurées par Izadi et al. [128]. Nos résultats de simulation obtenus, en mettant en œuvre la méthode FDTD-3D ainsi que le modèle EM N°5, sont tracées dans la figure IV-8-b. La comparaison entre ces deux résultats monte là aussi une bonne concordance ce qui valide encore une fois l’approche de calcul proposée pour un autre modèle EM ainsi que le code de calcul développé à cet effet.. (b) (a) Fig. VI-8 Variations temporelles de la densité du flux magnétique (a) Onde mesurée [128], (b) Onde calculée par la méthode FDTD-3D et le modèle EM N°5. A l’issue de cette étude, dans laquelle deux modèles de courant d’arc en retour ont été mis en œuvre, nous pouvons conclure que l’approche de calcul de la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour ainsi que du champ électromagnétique associé à cette distribution est validée. Le code de calcul développé à cet effet est aussi validé. Dans la section suivante, nous allons présenter une synthèse sur l’utilisation de milieux artificiels dans les modèles EM, l’objectif de cette synthèse étant de mettre en évidence l’effet de ces milieux artificiels sur la vitesse et la forme d’onde du courant d’arc en retour lors de sa propagation le long du canal de foudre ainsi que sur les composantes du champ électromagnétique. IV.2.2 Synthèse sur l’utilisation des milieux artificiels dans les modèles EM Parmi les sept représentations du canal de foudre, utilisées dans les modèles EM représentant le courant d’arc en retour, trois sont basées sur l’utilisation des milieux artificiels. Il s’agit du - 112 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD modèle N°3, modèle N°4 et du modèle N°5. Ces milieux ont l’avantage de permettre l’obtention d’une vitesse de propagation de l’onde d’arc en retour inférieure à celle de la lumière ce qui correspond à la réalité physique du phénomène observée lors des campagnes de mesures. Aussi, nous proposons de présenter dans cette section une synthèse sur l’utilisation de ces milieux dans les modèles EM notamment dans les modèles cités ci-dessus. Ces derniers ont les caractéristiques suivantes : Modèle 3: un fil entouré par un milieu diélectrique, de permittivité relative ,- = 4.12, occupant le demi-espace de travail au dessus du sol. Modèle 4: un fil enveloppé par un matériau diélectrique, de forme parallélépipédique ayant une permittivité relative,- = 4.12, placé dans l’air au dessus du sol. Modèle 5 : un fil enveloppé par un matériau, de forme parallélépipédique ayant une permittivité relative ,- = 4.12et une perméabilité relative µ r = 4.12. Ce matériau est à son tour placé dans l’air et dessus du sol. Géométrie adoptée La géométrie retenue pour effectuer cette étude est celle présentée à la section IV.2.1 (figure IV-1). Dans cette géométrie, le fil vertical représentant le canal de foudre possède une hauteur de H = 4 km et il est placé au centre de la surface horizontale du sol. Le volume de l’espace de travail est de 90 m × 90 m × 4200 m ; cet espace est discrétisé en cellules parallélépipédiques de volume 1.5m × 1.5m × 10m. Paramètres de simulation Dans un but de comparaison des résultats, nous avons gardé la même valeur de la permittivité relative du milieu artificiel pour les trois modèles. Le pas temporel de calcul est réglé à 2 ns. L’onde du courant à la base du canal de foudre est la même que celle injectée dans les simulations précédentes. En effet, afin de comparer nos résultats avec ceux de la référence [128] nous avons utilisé la même valeur de la vitesse que celle utilisée par les auteurs de cette référence (1.4752.108 m/s). A noter que cette vitesse à été utilisé pour calculer la permittivité (,- = 4.12) en exploitant la formule II-33 du Chap. II. - 113 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Les formes d’ondes de la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour le long du canal de foudre, déterminées par calcul en mettant en œuvre la méthode FDTD et les trois modèles du courant d’arc en retour (modèles 3,4 et 5), sont présentées dans la figure IV-9. Ces formes d’ondes ont été calculées à différentes hauteurs le long du canal de foudre à savoir : à 0 m, 250 m, 500 m et 750 m. (a) (b) (c) Fig. IV-9 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées à différentes hauteurs du canal de foudre (a) Résultats correspondant au modèle EM N°3 (b) Résultats correspondant au modèle EM N°4 (c) Résultats correspondant au modèle EM N°5 - 114 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD L’analyse des résultats présentés dans la figure IV-9, montre que la vitesse du courant d’arc en retour obtenue lors de la mise en œuvre du modèle EM N°3 est égale à 1.4752.108 m/s (v = z / t), à 2.38. 108 m/s pour le modèle N°4 et à 1.7857.108 m/s pour le modèle N°5. On peut donc constater que les trois modèles EM (modèle N°3, N°4, N°5) mis en œuvre permettent l’obtention d’une vitesse du courant d’arc en retour inférieure à celle de la lumière (3.108 m/s). En outre, on peut remarquer sur cette même figure, qu’il existe une différence au niveau du taux d’atténuation pour chaque forme d’onde du courant d’arc en retour calculée. En effet, cette dernière est affectée par la taille du milieu artificiel et par les valeurs de permittivité et perméabilité relatives considérées. (a) (b) Fig- IV-10 Variations temporelles du champ électrique vertical (a) Champ mesuré [128], (b) Champ électrique vertical calculé par la méthode FDTD-3D pour trois modèles EM Les variations temporelles du champ électrique vertical obtenues en mettant en œuvre les trois modèles EM (modèle N°3, N°4, N°5) sont tracées dans la figure IV-10-b. On remarque, d’après cette figure, que l’onde obtenue lors de la mise en œuvre du modèle N°3 est la plus affectée du point de vue amplitude pour un milieu artificiel occupant le demi espace de travail ou même plus. Aussi, pour cette raison les chercheurs évitent d’utiliser ce modèle dans l’analyse du champ EM rayonné associé au courant de foudre. D’autre part, la comparaison des variations temporelles du champ électrique vertical calculées avec les variations temporelles de la même grandeur obtenues par la mesure [128] et présentées dans la figure IV-10-a, montre que la forme d’onde calculée en utilisant le modèle N°4 présente une atténuation relativement importante, du point de vue amplitude, si on la - 115 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD compare au résultat expérimental. En revanche, l’emploi du modèle N°5 a permis d’obtenir une onde assez proche de l’onde expérimentale du point de vue forme du pic initial et de l’amplitude de ce dernier. Les formes d’ondes des densités du flux magnétique calculées, à une distance de 15 m par rapport à la base du canal de foudre et en employant les trois modèles EM du courant d’arc en retour, sont présentées dans la figure IV-11-b. L’analyse de ces formes d’ondes montre que celles-ci sont presque identiques du point de vue forme alors que du point de vue amplitude elles différent. Le modèle N°5 étant celui qui donne l’amplitude la plus grande. Si nous comparons ces formes d’ondes à celles obtenues par la mesure (fig. IV-11-a), nous constatons que du point de vue forme les trois modèles sont en accord avec la mesure alors que du point de vue amplitude, le modèle N°4 se rapproche le plus de l’amplitude mesurée. On peut donc conclure que d’une manière générale les trois modèles étudiés permettent d’obtenir des résultats assez proches de la mesure. (a) (b) Fig. VI-11 Variations temporelles de la densité du flux magnétique (a) Onde mesurée [128] (b) Ondes calculées pour les trois modèles EM - 116 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD IV.2.3 Calcul de la distribution spatiotemporelle du courant de foudre et du champ EM associé à l’aide de la FDTD-3D et des modèles EM pour différentes configurations du sol Dans cette étude nous allons calculer la distribution spatiotemporelle du courant de foudre et du champ EM associé en s’appuyant sur une autre géométrie (Fig.IV-12), impliquant différentes configurations du sol, et pour d’autres valeurs des paramètres du modèle d’Heidler représentant le courant à la base du canal de foudre. IV.2.3.1 Sol monocouche supposé parfaitement conducteur Géométrie du problème La géométrie du problème à étudier est présentée dans la figure IV-12 ci-dessous. z y 2 km x 50 m 50m H=10 m h=10 m d=1 m 150 m 122 m Sol parfaitement conducteur 200 m Fig. IV-12 Géométrie du problème étudié Courant à la base du canal de foudre L’onde de courant à la base du canal de foudre, utilisée ici pour l’excitation, est caractérisée par une amplitude maximale de 12 kA et un temps de montée de 0.7 µs. Cette forme d’onde est représentée par la fonction d’Heidler (eq. IV-1) dont les valeurs de ses paramètres sont consignées dans le tableau IV.2. - 117 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Tableau IV-2 Paramètres du courant à la base du canal de foudre i01(kA) 10.5 # (µs) 0.25 # $ (µs) 2.5 i02(kA) 6.5 #$ (µs) 2.1 #$$ (µs) 230 n1 2 n1 2 Courant d’arc en retour (courant dans le canal de foudre) Le courant dans le canal (courant d’arc en retour) sera représenté par les modèles EM N°2 et 5 ayant les caractéristiques suivantes : Modèle 2 : fil, chargé par des inductances additionnelles (L = 9.1 µH/m) en série et des résistances additionnelles (R = 0.1 Ω/m), placé dans l’air et au dessus du sol. La vitesse de l’arc en retour est de 130 m/µs. Modèle 5 : fil, enveloppé par un matériau de forme parallélépipédique ayant une permittivité relative ,- =5.3 et une perméabilité relative µ r=5.3, chargé par des résistances (R=0.35 Ω/m). Ce matériau est à son tour placé dans l’air et au dessus du sol. La vitesse de l’arc en retour est de 130 m/µs. Résultats de simulation Dans la figure IV-13, nous présentons les formes d’ondes de la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour le long du canal de foudre obtenues en mettant en œuvre les modèles EM N°2 et N°5. (a) (b) Fig. IV-13 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées à différents hauteurs (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 L’analyse de ces formes d’ondes montre que le modèle N°5 permet l’obtention de formes d’ondes de type oscillatoire (nombreuses oscillations) amorti lent alors que le modèle N°2 fournit des oscillations amorties asse rapidement. Les amplitudes des ces oscillations sont beaucoup plus importantes pour le EM N°5 que pour le EM N°2. D’autre part, on remarque - 118 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD que le courant dans le canal de foudre s’atténue en fonction de la hauteur avec un retard temporel équivalent au temps nécessaire pour que chaque onde arrive au point concerné par le calcul. Cette constatation coïncide parfaitement avec les celle décrite dans la littérature. Les variations temporelles des composantes verticales du champ électrique, sont tracées dans la figure IV-14. Ces variations ont été calculées à l’aide des deux modèles EM à savoir le modèle N°2 et le modèle N°5. (a) (b) Fig. IV-14. Variations temporelles des composantes verticales du champ électrique obtenues par mise en œuvre du : (a) Modèle EM 2 (b) Modèle EM 5 La différence entre les deux allures repose sur la différence (atténuation et temps de montée) observée au niveau des ondes du courant d’arc en retour en employant les modèles EM N°2 et N°5 (voir la fig. IV-13). Les résultats de simulation obtenus pour la composante azimutale du champ magnétique sont présentés sur la figure IV-15. (b) (b) Fig. IV-15 Variations temporelles des composantes azimutales du champ magnétique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 - 119 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD L’analyse des formes d’onde du champ magnétique azimutal obtenues en mettant en œuvre les deux modèles EM du courant de foudre montre que ces dernières sont de même forme et possèdent des amplitudes légèrement différentes ; celle obtenue avec le modèle EM étant plus un peu plus grande. IV.2.3.2 Cas d’un sol monocouche de conductivité finie-Comparaison des résultats avec ceux du sol monocouche parfaitement conducteur Géométrie du problème La géométrie adoptée dans ce cas est présentée à la figure IV-16. L’espace de travail est divisé en deux zones. La première zone représente l’air et l’autre le sol. Cette dernière zone est homogène avec une conductivité finie de valeur égale à : 0.001 s/m, une permittivité relative εr égale à : 10, et une perméabilité relative µ r = 1 [92-93]. Le canal du foudre, supposé vertical, possède une hauteur de 2 km et il est localisé au centre du plan horizontal xy au dessus du sol. Les points d’observation (où les calculs seront effectués) se trouvent à une distance horizontale r = 50 m par rapport au canal du foudre, et une à une hauteur de h = 10 m pour le calcul du champ électrique et du champ magnétique au dessus du sol. Les composantes du champ électromagnétique seront aussi calculées à la même distance horizontale (50 m) et à une profondeur de 1 m en dessous du sol. z y 2 km x 5050m m h=10 H=10 m D=1 d=1 m m m 150 m 122 m σ , εr, 200 m Fig. IV.16 Géométrie du problème adoptée pour le cas d’un sol homogène avec conductivité finie. - 120 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Ce système est placé dans un volume de travail de 150 m × 200 m × 2122 m. Le volume représentant l’air est divisé en cellules parallélépipédiques de dimensions: 2.5 m×2.5 m×10 m. Le volume occupé par le sol est discrétisé en cellules parallélépipédiques aussi de dimensions : 2.5 m × 2.5 m × 0.5 m pour les deux premiers mètres et 2.5 m × 2.5 m × 5 m pour le reste. Le pas de calcul temporel est réglé à 1 ns. Courant à la base du canal de foudre : Le courant à la base du canal de foudre est le même que celui considérée dans l’étude précédente. Courant d’arc en retour (courant dans le canal de foudre) : Dans cette partie, deux modèles électromagnétiques de représentation du courant d’arc en retour seront employés (Fig.IV-17) pour évaluer l’effet de la conductivité finie du sol sur les formes d’ondes du champ électromagnétique. Il s’agit du : Modèle N° 2 : soit un fil chargé par des inductances L ( L = 9.1 µH/m) et des résistances R, additionnelles montées en série ( R = 0.1 Ω/m) placées dans l’air et au dessus du sol. Le rayon équivalent du fil représentant le canal de foudre est égal à 0.575 m (0.23∆x = 0.23× 2.5) [64]. La vitesse de l’arc en retour est de 130 m/µs. Modèle 5 : soit un fil vertical enveloppé par un matériau de forme parallélépipédique ayant une section transversale de 10 m × 10 m et dont la permittivité relative ,- =5.3 et la perméabilité relative µ r=5.3. Ce matériau est à son tour placé dans l’air et au dessus du sol. La vitesse de propagation de l’onde de courant d’arc en retour est de 130 m/µs. Modèle 2 Modèle 5 UPML UPML σ, εr σ, εr Fig. IV-17 Représentation schématique des deux types de modèles EM du courant d’arc en retour adoptés dans le cas d’un sol homogène avec conductivité finie. - 121 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Les variations spatiotemporelles du courant d’arc en retour sont identiques à celles présentées dans le cas d’un sol parfait (voir section précédente). En effet, seules la composante verticale du champ électrique : Ez et la composante azimutale du champ magnétique : Hx sont concernées par la comparaison avec le cas d’un sol parfaitement conducteur ; la composante horizontale du champ électrique Ey est aussi présenté dans cette analyse. Il important de noter que les résultats de simulation présentés dans cette partie sont réalisés au dessus et en dessous du sol. Les conditions aux limites UPML sont imposées, cette fois ci, aux six plans entourant le volume de l’espace de travail dans le but d’éviter les réflexions indésirables. Résultats de simulation-comparaison Dans cette partie, nous allons présenter les résultats de simulation obtenus dans le cas d’un sol monocouche à conductivité finie (correspondant au cas 2) à coté de ceux obtenus dans le cas du sol monocouche de conductivité infinie (correspondant au cas 1).A l’issue de cette présentation des résultats une comparaison sera effectuée afin de tirer des conclusions utiles. Champs électromagnétiques calculés au dessus du sol Les variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique, calculées à une distance horizontale de 50 m par rapport à la base du canal du foudre et à une hauteur de 10 m au dessus du sol en employant les deux modèles EM N°2 et N°5, sont données dans la figure IV-17. (a) (b) Fig. IV-17 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique calculées pour le modèle : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 - 122 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD On constate que les formes d’ondes des variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique obtenues en mettant en œuvre les deux modèles EM (N°2 et N°5) sont similaires; l’amplitude de l’onde obtenue à l’aide du modèle EM N°5 est quant à elle plus atténuée que celle obtenue avec le modèle EM N°2. Dans la figure IV-18, nous avons tracé les variations temporelles de la composante verticale du champ électrique obtenues en exploitant les modèles EM N°2 et N°5 pour deux configurations différentes du sol à savoir un sol monocouche parfaitement conducteur (cas 1) et un sol monocouche de conductivité finie (cas 2). Le but de cette superposition de courbes étant de voir l’influence de la conductivité finie du sol sur les formes d’ondes de la composante verticale du champ électrique pour les deux types de modèles EM du courant de foudre. (a) (b) Fig. IV-18 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées dans le cas du : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Ainsi, l’analyse de ces variations temporelles montre que la conductivité finie du sol influe légèrement (à partir de 3µs surtout) sur la forme d’onde du champ électrique vertical dans le cas de l’exploitation du modèle EM N°2. Quant aux formes d’ondes du champ électrique vertical, obtenues par emploi du modèle EM 5, elles coïncident parfaitement ce qui nous permet d’affirmer que pour ce modèle aucun effet de la conductivité finie du sol n’est à signaler. Nous présentons dans la figure IV-19, les allures des variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique, pour les deux configurations du sol citées ci-dessus ainsi que pour les deux modèles EM du courant de foudre. - 123 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-19 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 On peut voir à travers ces résultats de simulation que ces derniers sont affectés par la conductivité finie du sol. Champs électromagnétiques calculés en dessous du sol Nous présentons dans cette partie les résultats obtenus à savoir les variations temporelles de la composante horizontale et verticale du champ électrique ainsi que de la composante azimutale du champ magnétique. Les calculs sont réalisés pour la même géométrie que celle de la simulation des champs au dessus du sol à une distance de 50 m par rapport à la base du canal de foudre et à une profondeur de 1 m en dessous du sol. Ainsi, dans la figure IV-20 nous présentons les variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique en dessous du sol, obtenues en utilisant les modèles EM N 2 et N 5 pour la représentation du foudre. L’analyse de ces variations temporelles montre que les deux modèles du courant de foudre permettent d’obtenir des champs électriques horizontaux ayant la même forme mais des amplitudes différentes; le modèle EM N°5 étant celui qui fournit l’amplitude la plus grande. - 124 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-20 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 On peut facilement voir à partir de ces variations temporelles du champ électrique vertical, présentées dans la figure IV-21 et calculées en mettant en œuvre les modèles EM N°2 et N°5 du courant de foudre, que ces deux modèles donnent des résultats identiques du point de vue formes d’ondes avec quelques différences au niveau de l’amplitudes de ces dernières qui s’expliquent par la nature différentes des courants d’arc en retour considérés. (a) (b) Fig. IV-21 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées avec le: (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Là aussi on peut voir que du point de vue formes d’ondes, les variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique, obtenues en exploitant les modèles EM N°2 et - 125 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD N°5 et présentés dans la figure IV-22, sont identiques alors que du point de vue amplitude elles différent légèrement. (a) (b) Fig. IV- 22 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Conclusion de cette étude comparative Nous retenons de cette étude comparative des résultats de simulation, obtenus en considérant deux types de sols (sol monocouche supposé parfaitement conducteur et sol monocouche de conductivité finie) et deux modèles EM de courant de foudre (modèle EM N°2 et modèle EM N°5) les points suivants : Concernant les champs calculés au dessus du sol Les variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique ont une même forme mais des amplitudes différentes pour les deux modèles de courant de foudre. Les variations temporelles de la composante verticale du champ électrique sont légèrement affectées par la conductivité finie du sol dans le cas du modèle N°2 et ne sont pas affectées par cette conductivité finie dans le cas du modèle N°5. Les variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique sont affectées par la conductivité finie du sol pour les deux modèles. Concernant les champs calculés en dessous du sol Les deux modèles EM du courant de foudre peuvent être utilisés, pour déterminer variations temporelles des composantes : horizontale et verticale du champ électrique et azimutale du champ magnétique, car ils permettent d’obtenir les mêmes formes d’ondes avec des - 126 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD différences au niveau des amplitudes. Ces différences s’expliquent par le fait que les modèles de courants de foudre ne sont pas identiques. IV.2.3.3 Cas d’un sol stratifié (multi- couches) de conductivité finie Géométrie du problème Pour connaître l’effet de la stratification du sol (donc de la conductivité aussi) sur les formes d’ondes du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre, nous considérons un sol stratifié horizontalement formé de deux couches. Ainsi, la géométrie du problème est identique à celle considérée dans l’étude précédente sauf que le sol est constitué de deux couches horizontales ayant des conductivités finies et de valeurs différentes (figure IV-23). La couche supérieure a une hauteur de 2 m, et se caractérise par une conductivité électrique σup∗ = 0.001 s/m [92-93]. La hauteur de la couche inférieure du sol est de 120 m avec une conductivité électrique égale à σd∗ = 0.01 s/m. ∗ up: couche supérieure, d: down (couche inférieure) La permittivité relative pour chaque couche a été fixée εrup = εrd =10 alors que la perméabilité relative a été fixée à µ r = 1 [66-67]. Le premier point d’observation des champs électromagnétiques est localisé à une distance horizontale de 50 m par rapport au canal de foudre, et à une hauteur h = 10 m au dessus de la surface du sol. Le deuxième point d’observation se trouve à la même distance horizontale et à une profondeur de D = 1 m en dessous du sol (dans la couche supérieure du sol). Le canal de foudre, supposé toujours vertical, se trouve au centre du plan horizontal xy au sol et possède une hauteur de 2 km. Les paramètres géométriques sont les mêmes que ceux adoptés pour le cas d’un sol monocouhe avec conductivitie finie. Courant à la base du canal de foudre: Le courant à la base du canal de foudre est le même que celui considérée dans l’étude précédente. Courant d’arc en retour (courant dans le canal de foudre) Dans cette partie, les modèles de courant d’arc en retour sont de types électromagnétiques et identiques à ceux considérés dans le cas d’un sol homogène de conductivité finie (modèles N°2 et N°5). La vitesse de propagation de l’onde du courant d’arc en retour le long du canal de foudre est de 130 m/µs. - 127 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Les conditions aux limites de type UPML sont appliquées aux six plans entourant le volume de l’espace de travail dans le but d’éviter les réflexions indésirables aux frontières du domaine de calcul (Fig. IV-24). z 2 km y x 5050m m H=10 h=10m m D=1 d=1 m m σup , εrup σd , εrd 2m 120 m 150 m 200 m Fig. IV-23 Géométrie du problème adoptée dans le cas d’un sol stratifié horizontalement à deux couches de conductivités finies Modèle 2 %, ==6,57μ)/+ 4.12,%==4.12 6,57μ)/+ Modèle 5 %, ==6,57μ)/+ 4.12,%==4.12 6,57μ)/+ PMLP UPML PMLP UPML σup, εup, σup, εup, σd, εd, σ, εr σ d, ε d, Fig. IV-24 Représentation schématique des deux modèles EM du courant d’arc en retour adoptés dans le cas d’un sol stratifié à deux couches de conductivités finies. Résultats de simulation-comparaison Les résultats de simulation obtenus, à savoir les variations temporelles du champ EM au dessus et en dessous du sol pour différentes valeurs de la conductivité des couches constituant le sol (Tableau IV-3), seront présentés dans cette section. Une comparaison entre les résultats obtenus pour ces trois cas sera effectuée ensuite afin de tirer des conclusions. Tableau IV-3 Valeurs de la conductivité des couches adoptées dans la simulation Valeurs de la conductivité des couches supérieure et inférieure σ_up (S/m) σ_d (S/m) - 128 - Cas I 0.001 0.01 Cas II 0.001 0.001 Cas III ∞ ∞ Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Champs électromagnétiques calculés au dessus du sol Les variations temporelles du champ électrique horizontal, calculées au dessus d’un sol stratifié à deux couches à une distance de 50m du canal de foudre et présentées dans la figure IV-25, montrent qu’à cette distance proche les formes d’ondes de ce champ ne sont pas affectées par la stratification du sol puisque ces formes d’ondes restent inchangées pour les deux modèles du courant d’arc en retour. (a) (b) Fig. IV-25 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Le même résultat est obtenu concernant la composante verticale du champ électrique (figure IV-26) pour les deux modèles de courant d’arc en retour. On peut donc se contenter de calculer les deux composantes du champ électrique (horizontale et verticale) avec l’approximation d’un sol parfaitement conducteur. (a) (b) Fig. IV-26 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées avec le modèle : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 - 129 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Le même résultat est obtenu concernant la composante verticale du champ électrique (figure IV-26) pour les deux modèles de courant d’arc en retour. On peut donc se contenter de calculer les deux composantes du champ électrique (horizontale et verticale) avec l’approximation d’un sol parfaitement conducteur. Quant aux variations temporelles du champ magnétique azimutal, présentées dans la figure IV-27, nous remarquons que ce dernier est légèrement affecté par la stratification du sol notamment du point de vue amplitude des formes d’ondes. Cependant, à cause des faibles écarts remarqués entre les amplitudes de ces variations, nous pouvons considérer là aussi l’approximation d’un sol parfaitement conducteur. (a) (b) Fig. IV-27 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées avec le modèle : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Champs électromagnétiques calculés en dessous du sol Dans cette partie, les composantes verticale et horizontale du champ électrique ainsi que la composante azimutale du champ magnétique sont concernées par le calcul. Dans la figure IV28 nous présentons les variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique calculées en dessous du sol stratifié. Nous constatons que les amplitudes de ces variations sont affectées par la présence de stratification du sol de manière assez significative dans le cas de la mise en œuvre du modèle EM N°5 et de manière légère dans le cas du de l’emploi du modèle EM N°2. - 130 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-28 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Par ailleurs, nous remarquons d’après la figure IV-29, comprenant les variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées en dessous du sol, que l’amplitude de ce dernier est très affectée par la stratification du sol notamment dans le cas d’utilisation du modèle EM N°5. (a) (b) Fig. IV-29 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 La même constatation est observée dans le cas du champ magnétique azimutal. En effet, d’après les variations temporelles de ce champ tracées dans la figure IV-30, on peut voir que le champ magnétique azimutal est affecté dans son amplitude par la stratification horizontale du sol. - 131 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-30 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées avec le : (a) Modèle EM N°2 (b) Modèle EM N°5 Conclusion de cette étude comparative La composante verticale du champ électrique ainsi que la composante et azimutale du champ magnétique, au dessus du sol à cette distance proche, peuvent être calculées avec l’hypothèse d’un sol parfaitement conducteur. Le champ électrique horizontal pour le même cas peut être calculé en adoptant le cas d’un sol homogène avec conductivité finie. Ceci est motivé par le fait que pour le cas d’un sol parfaitement conducteur ce champ n’est pas concerné par le calcul. Comme dans le cas du sol avec conductivité finie et celui du sol stratifié le champ électrique horizontal est le même on peut donc admettre que ce champ peut être calculé avec l’hypothèse d’un sol homogène avec conductivité finie. Concernant le champ électromagnétique au dessus du sol Nous retenons de cette étude qu’en champ proche, la stratification horizontale du sol n’affecte pas le champ électrique horizontal et vertical ainsi que le champ magnétique azimutal. L’approximation d’un sol parfaitement conducteur dans la détermination du champ électrique vertical et du champ magnétique azimutal peut être suffisante alors que pour le champ électrique horizontal l’utilisation de l’approximation d’un sol homogène avec une conductivité finie est valable. Concernant le champ électromagnétique en dessous du sol Les deux composantes du champ électrique (horizontale et verticale) ainsi que le champ magnétique azimutal sont affectés par la stratification horizontale du sol. L’approximation - 132 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD d’un sol parfaitement conducteur dans la détermination de ces trois composantes n’est plus valable. IV.3 Méthodologie de Calcul du champ EM rayonné à l’aide de la méthode FDTD-3D, basée sur les modèles de courant de type Ingénieurs IV.3.1 Cas d’un sol monocouche parfaitement conducteur IV.3.1.1 Calcul 3D basé sur le modèle TL-validation avec l’approche analytique Géométrie du problème Dans la figure IV-31, nous présentons la géométrie adoptée pour calculer le champ EM rayonné ainsi que la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour le long du canal de foudre en employant les modèles dits « d’Ingénieurs» représentés par le modèle 7. Cette géométrie s’appuie sur la configuration présentée dans la figure IV-1. z y 2.5 km x 20 m 50 m H=1 50 50 100 0m m 122 m d=1 m 150 m Sol parfaitement conducteur 240 m Fig. IV-31 Géométrie du problème adopté pour la validation Courant à la base du canal de foudre Le courant à la base du canal de foudre est simulé en employant la fonction d’Heidler et les paramètres consignés dans le tableau IV.2. Courant dans le canal de foudre (courant d’arc en retour) Ainsi, dans la figure IV-32 nous donnons une représentation schématique du canal de foudre simulé par un ensemble de sources de courant. Dans cette représentation, chaque - 133 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD source de courant est activée successivement par l’arrivée de l’onde de courant d’arc en retour à la source considérée. Il est à noter que ce modèle de canal de foudre a été employé afin d’implémenter les modèles de courant d’arc en retour de type ″Ingénieurs″ au sein de la méthode FDTD en trois dimensions. En effet chaque onde de courant, calculée à l’aide du modèle d’ingénieur, à chaque pas spatial le long du canal de foudre, est considéré comme une source de courant permettant ainsi de calculer les quatre composantes du champ magnétique en utilisant les formules III-84 à III-87 présentées dans la section III.4.6.2 du chapitre III. Modèle 7 %, ==6,57μ)/+ 4.12 PML UPML Sol parfaitement conducteur Fig IV-32 Représentation schématique du canal de foudre au dessus d’un sol supposé parfaitement conducteur simulé par des sources de courant placées dans l’air et au dessus du sol. Par ailleurs, les modèles d’Ingénieur exploités dans cette section sont : Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation linéaire (MTLL : ″Modified Transmission-Line Model with Linear current decay with height″) [43]. La vitesse de l’arc en retour est de 130 m/s, la constante d’atténuation est H= 7000 m. Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation exponentielle (MTLE: ″Modified Transmission-Line model with Exponential current decay with height″) [36]. La vitesse de l’arc en retour est 130 m/s, la constante d’atténuation est égale à λ=2000 m. Le modèle de la ligne de transmission (TL : ″Transmission-Line Model″) [75]. L’onde de courant se propage du sol vers le nuage avec une vitesse égale à celle de la lumière (c = 300 m/µs), sans aucune atténuation. Résultats de simulation Dans un premier temps nous nous sommes intéressés à la validation du code de calcul développé sur la base des modèles de courant d’arc en retour de type Ingénieur et de la méthode FDTD-3D. Cette validation est effectuée en comparant les formes d’ondes du champ électrique vertical Ez et du champ magnétique azimutal Hx calculées, à l’aide de la méthode FDTD-3D et à une distance d = 50, 100 et 200 m par rapport au un canal de - 134 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD foudre supposé vertical et au dessus d’un sol plat et parfait, avec celles des mêmes grandeurs mais calculées en utilisant la formule analytique établie par Thottappillil et al. [129]. La géométrie de problème adoptée pour cette partie est celle présentée par la figure IV-31. Rappelons que la formule exacte de Thottappillil et al s’écrit comme suit : 12 = Hx= 3 4, 5/6 (IV-3) $78 65 3 4, 5/6 (IV-4) $75 Rappelons aussi que cette étude basée sur l’utilisation de la méthode FDTD-3D, le canal de foudre vertical est représenté par le model 7 afin de simuler le modèle de la ligne de transmission (TL), car les deux expressions du champ électrique et du magnétique établies par Thottappillil et al ont été développées en considérant ce type du modèle d’Ingénieurs. L’onde du courant d’arc en retour se propage le long du canal de foudre avec une vitesse égale à celle de la lumière et sans atténuation. La figure IV-33 montre les formes d’ondes du champ électrique vertical Ez et du champ magnétique horizontal Hx , calculées en employant la méthode FDTD-3D et le formules analytiques exactes développées par Thottappillil et al [129]. (a) Fig. IV-33 Variations temporelles du champ: (b) (a) électrique vertical calculées par FDTD-3D avec modèle d’Ingénieur de type TL et analytiquement à d = 50, 100 et 200 m (b) magnétique azimutal. - 135 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD L’analyse des ces variations temporelles montre la bonne concordance de nos résultats de simulation, obtenus en mettant en œuvre la méthode FDTD-3D avec une représentation par modèle d’Ingénieur du courant de foudre, et les résultats issus du développement analytique de Thottappillil et al.[129]. Ceci valide d’une part notre approche de calcul tridimensionnel et d’autre part le code de calcul développé à cet effet [130,131]. IV.3.1.2 Calcul 3D basé sur les modèles d’Ingénieurs de type MTLL et MTLE Dans cette section nous allons nous intéresser au calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre en utilisant les modèles d’ingénieurs de type MTLL et MTLE. Géométrie du problème La géométrie du problème est la même que celle présentée à la figure IV-12. Courant à la base du canal de foudre L’onde de courant à la base du canal de foudre, utilisée ici pour l’excitation, est caractérisée par une amplitude maximale de 12 kA et un temps de montée de 0.7 µs. Cette forme d’onde est représentée par la fonction d’Heidler (eq. IV-1) et associée aux paramètres du tableau IV-2. Courant dans le canal de foudre (courant d’arc en retour) Le canal de foudre est représenté par le modèle 7 simulant les modèles d’Ingénieurs suivants : Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation linéaire (MTLL :″ Modified transmission-line model with linear current decay with height″) [43]. La vitesse de l’arc en retour est 130 m/s, la constante d’atténuation est égale à H= 7000 m. Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation exponentielle (MTLE : ″Modified transmission-line model with exponential current decay with height″) [36]. La vitesse de l’arc en retour est de 130 m/s, la constante d’atténuation est λ=2000 m. Résultats de simulation Dans la figure IV-34, nous présentons la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour calculée dans le canal de foudre, aux altitudes : 0m, 250 m, 500 m et 750 m, en mettant en œuvre la méthode FDTD-3D et les deux modèles d’Ingénieurs (MTLL et MTLE). - 136 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-34 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées dans le canal de foudre en différents hauteurs avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE On voit bien, d’après ces variations que les formes d’ondes sont similaires pour les deux modèles de courant de foudre alors que les amplitudes sont différentes. En effet, le courant obtenu par la mise en œuvre du modèle MTLE est plus atténué que celui obtenu par le modèle MTLL. Dans la figure IV-35, nous avons tracé les variations temporelles de la composante verticale du champ électrique obtenues dans ce cas là. (a) (b) Fig. IV-35 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées avec le: (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE - 137 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Nous pouvons remarquer que les allures de ce champ obtenues pour les modèles de courant de foudre sont similaires alors que leurs amplitudes différent. Les variations temporelles du champ magnétique azimutal, calculées par la méthode FDTD3D et les modèles de type Ingénieurs sont tracées dans la figure IV-36. (a) (b) Fig. IV-36 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE Pour cette composante du champ EM, les deux modèles donnent la même forme d’onde comme on peut le constater sur cette figure. IV.3.2 Cas d’un sol monocouche de conductivité finie Géométrie du problème La géométrie du problème est la même que celle adoptée dans la section (IV.2.3.2) pour les modèles électromagnétiques et présentée à la figure IV-16. Le sol est considéré comme homogène de conductivité électrique égale à 0.001 s/m, de permittivité relative εr = 10, et de perméabilité relative µ r = 1. La taille du volume total correspondant à l’air et au sol ainsi que celle des différentes cellules de discrétisation est spécifiée dans la section (IV.2.3.2). Les conditions aux limites UPML sont imposées au niveau des six plans entourant le volume de l’espace de travail afin d’éviter les réflexions indésirables. - 138 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Courant à la base du canal de foudre L’onde de courant à la base du canal de foudre, utilisée ici pour l’excitation, est caractérisée par une amplitude maximale de 12 kA et un temps de montée de 0.7 µs. Cette forme d’onde est représentée par la fonction d’Heidler (eq. IV-1) et associée aux paramètres du tableau IV-2. Courant dans le canal de foudre (courant d’arc en retour) La configuration du canal de foudre, l’emplacement des conditions aux limites de type UPML et la nature du sol sont donnés à la figure IV-37. De même que pour le cas d’un sol parfaitement conducteur, le canal de foudre est représenté par un vecteur vertical supportant une série de sources de courant afin de faciliter l’implémentation numérique du modèle de courant d’arc en retour appartenant à la famille des modèles de type Ingénieurs. Ainsi, les modèles d’Ingénieurs employés pour représenter la distribution du courant d’arc en retour le long du canal sont : Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation linéaire (MTLL : ″Modified Transmission-Line Model with Linear current decay with height″) [43]. La vitesse de l’arc en retour est 130 m/s, la constante d’atténuation est égale à H= 7000 m. Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation exponentielle (MTLE : ″Modified Transmission-Line model with Exponential current decay with height″) [36]. La vitesse de l’arc en retour est 130 m/s, la constante d’atténuation est égale à λ=2000 m. Modèle 7 %, ==6,57μ)/+ 4.12 PML UPML σ, εr Fig IV-37 Représentation schématique du canal de foudre au dessus d’un sol monocouche de conductivité finie. - 139 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Résultats de simulation Champs électromagnétiques calculés au dessus du sol Après présentation des résultats de simulation obtenus dans le cas d’un sol homogène de conductivité finie (cas 2), nous allons effectuer une étude comparative de ces mêmes résultats avec ceux obtenus en présence d’un sol parfaitement conducteur (étude précédente cas 1). Les sources de courant sont excitées en employant des courants identiques à ceux utilisés dans l’étude précédente relative au cas d’un sol parfaitement conducteur. Ainsi, dans la figure IV-38 nous présentons les variations temporelles du champ électrique horizontal obtenues en utilisant la méthode FDTD-3D et les deux modèles de courant de foudre (MTLL et MTLE). (a) (b) Fig. IV-38 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique calculées en présence d’un sol homogène de conductivité finie avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE Nous pouvons remarquer que les deux modèles de courant de foudre donnent des variations temporelles du champ électrique horizontal identiques en forme et en amplitude. Dans la figure suivante (figure IV-39), nous avons tracé les variations temporelles de la composante verticale du champ électrique (obtenues en présence d’un sol homogène de conductivité finie et infinie) pour les deux modèles de courant de foudre (MTLL et MTLE). - 140 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-39 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées pour deux configurations du sol (cas 1 et 2) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE L’analyse de ces variations temporelles montre que la forme d’onde du champ électrique vertical obtenue à l’aide du modèle MTLL décroit après un passage par un maximum alors que celle obtenue par le modèle MTLE croit après son passage par un maximum. On peut aussi voir clairement, d’après ces variations temporelles, que l’effet de la conductivité finie du sol est négligeable à cette distance proche du canal de foudre puisque les formes d’ondes tracées coïncident presque parfaitement dans le cas 1 et 2. Ceci nous amène à dire que le champ électrique vertical peut être calculé avec une précision acceptable en utilisant l’hypothèse d’un sol parfaitement conducteur. Les variations de la composante azimutale du champ magnétique sont tracées dans la figure IV-40. A la lumière de ces résultats, nous pouvons noter une légère influence la conductivité finie du sol sur les amplitudes du champ magnétique azimutal. En effet, les formes d’ondes obtenues qui sont identiques différent de par leurs amplitudes ; l’amplitude de l’onde obtenue en présence d’un sol homogène de conductivité finie étant plus faible que celle obtenue avec un sol parfaitement conducteur. Cependant l’écart n’est pas très grand entre ces deux amplitudes et peut donc être négligé. Ce qui conforte l’idée de considérer dans ce cas là aussi (celui du calcul de la composante azimutale du champ magnétique) l’approximation d’un sol parfaitement conducteur. - 141 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-40 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées pour deux configurations du sol (cas 1 et 2) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE Champs électromagnétiques calculés en dessous du sol Les variations temporelles tracées sur la figure IV-41, concernant la composante horizontale du champ électrique, montrent que les deux modèles d’Ingénieurs représentant le courant d’arc en retour donnent les mêmes résultats pour cette distance de calcul (50 m, distance proche du canal de foudre) et à cette profondeur (1 m en dessous du sol). (a) (b) Fig. IV-41 Variations temporelles de la composantes horizontale du champ électrique calculées en dessous du sol avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE - 142 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Il en est de même pour le champ électrique vertical dont les variations temporelles sont tracées dans la figure IV-42. (a) (b) Fig. IV-42 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées en dessous du sol avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE Les variations temporelles du champ magnétique azimutal sont présentées dans la figure IV-43. (a) (b) Fig. IV-43 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées en dessous du sol avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE Là aussi, les variations temporelles obtenues avec les deux modèles de courant de foudre sont identiques tant du point de vue forme que de celui de l’amplitude des ondes. - 143 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD IV.3.3 Cas d’un sol stratifié à plusieurs couches de conductivités finies Nous allons examiner dans cette section, le cas d’un sol stratifié à deux couches horizontales de conductivités finies afin de voir l’influence de la stratification sur les formes d’ondes du champ EM rayonné par le coup de foudre calculées en se basant sur les modèles du courant de foudre de type Ingénieurs. Le calcul de ces formes d’ondes se fera au dessus et en dessous du sol. Géométrie du problème La géométrie du problème adoptée dans ce cas là est similaire à celle adoptée dans le calcul effectué en se basant sur les modèles EM avec un sol stratifié à deux couches horizontales (figure un sol stratifié à deux couches IV-23, section IV.2.3.3). Nous avons également gardé les mêmes valeurs des paramètres géométriques et électriques relatifs à ces deux couches du sol. L’évaluation des composantes du champ EM s’effectue à une distance horizontale de 50 m par rapport au canal de foudre et à une hauteur h = 10 m au dessus de la surface du sol ainsi qu’à une profondeur D = 1 m en dessous du sol pour la même distance horizontale. Courant à la base du canal de foudre L’onde de courant à la base du canal de foudre, utilisée ici pour l’excitation, est caractérisée par une amplitude maximale de 12 kA et un temps de montée de 0.7 µs. Cette forme d’onde est représentée par la fonction d’Heidler (eq. IV-1) et associée aux paramètres du tableau IV-2. Courant d’arc en retour (courant dans le canal de foudre) La représentation schématique du canal de foudre et l’emplacement des conditions aux limites de type UMPL est illustrée dans la figure IV-44. Modèle 7 %, ==6,57μ)/+ 4.12 PML UPML σup, εup, σ d , εd , Fig IV-44 Représentation schématique du canal de foudre au dessus d’un sol stratifié horizontalement à deux couches avec conductivités finies - 144 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Pour analyser la distribution spatiotemporelle du courant d’arc en retour et pour évaluer les composantes du champ électrique et du champ magnétique, nous considérons les deux modèles de type Ingénieurs suivants : Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation linéaire (MTLL :″ Modified Transmission-Line Model with Linear current decay with height″) [43]. La vitesse de l’arc en retour est 130 m/s, la constante d’atténuation est égale à H= 7 km. Le modèle de la ligne de transmission avec une atténuation exponentielle (MTLE : ″Modified Transmission-Line model with Exponential current decay with height″) [36]. La vitesse de l’arc en retour est 130 m/s, la constante d’atténuation est égale à λ=2000 m. Résultats de simulation Les résultats de simulation seront présentés pour deux configurations du sol à savoir : Cas 1: sol stratifié à deux couches de conductivités finies Cas 2: sol monocouche de conductivité finie Cas 3 : sol monocouche de conductivité infinie (sol parfaitement conducteur) Ces trois configurations du sol (cas 1, cas 2 et cas 3) possèdent les mêmes paramètres géométriques (même hauteur du canal H=2km) Champs électromagnétiques calculés au dessus du sol Les variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique sont tracées dans la figure VI-45. L’analyse de ces variations montre là aussi que la stratification horizontale à deux couches n’a eu aucun effet sur le champ électrique horizontal et que les modèles MTLL et MTLE donnent les mêmes résultats dans ce cas là. Le champ électrique horizontal peut donc être calculé avec l’approximation d’un sol homogène de avec conductivité finie. - 145 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-45 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique au dessus calculées dans le cas d’un sol stratifié (cas 1) et d’un sol monocouche de conductivité finie (cas 2) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE Pour les résultats de simulation relatifs à composante verticale du champ électrique, pour un sol stratifié à deux couches (cas 1), nous les comparons avec ceux obtenus avec un sol monocouche de conductivité finie (cas 2) et un sol monocouche parfaitement conducteur (cas 3). Ainsi, les variations temporelles de la composante verticale du champ électrique, correspondant aux trois configurations de sol citées (cas 1, cas 2 et cas 3), sont présentées dans la figure IV-46. L’analyse de ces variations met en évidence les mêmes constations faites pour le champ électrique horizontal c'est-à-dire l’absence de l’influence de la stratification du sol sur la forme d’onde du champ électrique vertical. On peut donc conclure que le champ électrique, au dessus du sol calculé à une distance proche du canal de foudre, peut être calculé avec l’hypothèse d’un sol parfaitement conducteur (cas le plus simple). (a) (b) Fig. IV-46 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique au dessus du sol calculées pour trois configurations différentes du sol (cas 1, cas 2, cas 3) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE - 146 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Dans la figure IV-47, nous présentons les variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique. (a) (b) Fig. IV-47 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique au dessus du sol calculées pour trois configurations différentes du sol (cas 1, cas 2, cas 3) avec: (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE A la lumière de ce résultat, nous pouvons conclure que la présence de la stratification horizontale du sol a affecté légèrement l’onde du champ magnétique azimutal notamment du point de vue de son amplitude. D’autre part, nous remarquons aussi qu’avec le modèle MTLL nous obtenons la même forme d’onde de ce champ dans le cas d’un sol stratifié à deux couches et d’un sol monocouche de conductivité finie alors qu’avec le modèle MTLE nous obtenons des formes d’ondes différentes du point de vue de leurs amplitudes dans les trois configurations du sol considérées (cas 1, cas 2 et cas 3). Cependant, cette différence d’amplitude n’est pas très grande. (écart maximal entre la plus faible amplitude et la plus grande ne dépassant pas les 3A/m). Champs électromagnétiques calculés en dessous du sol Dans cette partie nous présentons les formes d’ondes du champ électrique et du champ magnétique obtenues, pour deux configurations distinctes du sol (cas 1 et cas 2), avec les deux modèles d’Ingénieurs (MTLL et MTLE). Dans la figure IV-48 ; nous avons tracé les variations temporelles du champ électrique horizontal dans le cas d’un sol stratifié à deux couches (cas 1) et dans celui d’un sol monocouche de conductivité finie (cas 2). Le calcul de ce champ est effectué sur la base des deux modèles d’Ingénieurs (modèle MTLL et MTLE). - 147 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD (a) (b) Fig. IV-48 Variations temporelles de la composante horizontale du champ électrique en dessous du sol calculées pour deux configurations différentes du sol (cas 1 et 2) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE L’analyse de ces variations temporelles montre que pour ces configurations du sol la stratification horizontale de ce dernier affecte légèrement au niveau de leurs amplitudes les formes d’ondes obtenues. En revanche, cet effet de la stratification horizontale du sol est visible sur les variations temporelles du champ électrique vertical, présentées dans la figure IV-49. Cette composante du champ électrique est donc plus affectée par la présence d’un sol stratifié horizontalement que la composante horizontale. (a) (b) Fig. IV-49 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique en dessous du sol calculées pour deux configurations différentes du sol (cas 1 et 2) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE - 148 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Les variations temporelles du champ magnétique azimutal sont présentées dans la figure IV. 50. (a) (b) Fig. IV. 50. Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique en dessous du sol calculées pour deux configurations différentes du sol (cas 1 et 2) avec le : (a) Modèle MTLL (b) Modèle MTLE L’utilisation de modèles de type Ingénieurs, à savoir le modèle MTLL et le modèle MTLE, pour calculer en dessous du sol le champ magnétique azimutal à une distance proche du canal foudre montre les amplitudes de ce champ sont légèrement affectées par la stratification horizontale comme on peut le constater sur la figure IV-50. IV.4 Analyse des résultats obtenus avec les deux types de modèles de courant d’arc en retour (Modèles d’Ingénieurs et modèles électromagnétiques)-Discussion Dans ce travail, nous nous sommes intéressés au calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre en mettant en œuvre une nouvelle approche basée sur la méthode FDTD tridimensionnelle, la formulation de Taflove et les conditions aux limites de type UPML ainsi que la mise en œuvre de deux types de modèles de courant de foudre à savoir les modèles électromagnétiques et les modèles d’Ingénieurs. L’objectif d’une telle étude étant d’examiner la faisabilité de cette nouvelle approche, de la valider par des résultats expérimentaux et de développer un code de calcul tridimensionnel. Dans cette étude, nous avons aussi jugé utile de tester l’efficacité de chaque famille de modèles de courant de foudre dans le calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre. Aussi, nous allons résumer dans ce qui suit les points communs et les différences rencontrées dans l’implémentation de ces familles de modèles à travers les résultats obtenus suite à leur mise en œuvre. - 149 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Ainsi, à l’issue des simulations effectuées à une distance proche du canal de foudre, pour chaque famille de modèles de courant d’arc en retour, et présentées dans les sections précédentes nous pouvons faire les remarques suivantes: Concernant les formes d’ondes du champ EM calculées au dessus du sol : Le champ électrique horizontal calculé, en employant les quatre modèles du courant d’arc en retour (les deux modèles EM N°2 et N°5 et les deux modèles d’Ingénieurs MTLL et MTLE), n’est pas affecté par la stratification horizontale du sol et peut être calculé avec l’approximation d’un sol homogène à conductivité finie. L’effet de la stratification horizontale sur la composante verticale du champ électrique est négligeable. Cette composante du champ EM peut être aussi évaluée en considérant le sol homogène avec conductivité finie ou par l’usage de l’hypothèse du sol parfaitement conducteur. Pour le champ magnétique azimutal; la nature du sol (stratifié deux couches ; monocouche de conductivité finie et monocouche parfait) influe de manière légère sur les amplitudes de ce champ pour les quatre modèles de courant de foudre considérés. Cet effet étant minime, nous suggérons l’utilisation d’un sol monocouche parfaitement conducteur pour le calcul de ce champ magnétique. Concernant les formes d’ondes du champ EM calculées en dessous du sol Le champ électrique horizontal est affecté par la présence du sol stratifié. Cette influence existe au niveau de toutes les formes d’ondes obtenues en employant les quatre modèles du courant d’arc en retour. Pour le champ électrique vertical, cette composante du champ EM est la plus affectée par la stratification horizontale du sol. Les résultats de simulation de la composante azimutale du champ magnétique montrent que, pour une faible valeur de la conductivité de la couche supérieure du sol stratifié ainsi que du sol homogène et au voisinage de la base du canal de la foudre, la stratification du sol fait réduire l’amplitude de ce champ magnétique. Enfin, les résultats obtenus à l’aide des modèles EM, qui ont été validés par des résultats expérimentaux, sont tout aussi compétitifs que les modèles d’Ingénieurs dans le calcul du - 150 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD champ EM rayonné par un coup de foudre avec tout de même un petit avantage pour les modèles EM lié au fait qu’ils sont plus proches physiquement du phénomène de foudre que les modèles d’Ingénieurs. IV.5 Comparaison entre les résultats obtenus à l’aide de formulations FDTD-3D basées sur l’emploi de conditions aux limites de type PEC et de type UMPL Le développement des codes de calcul du courant d’arc en retour et du champ EM associé nécessite un bon choix des conditions aux limites pour éviter le phénomène de la réflexion au niveau des frontières du domaine d’étude. Dans ce contexte, nous comparons dans cette section les résultats obtenus en utilisant deux formulations de la méthode FDTD-3D. La première formulation est basée sur l’algorithme de Yee [52] en utilisant les conditions aux limites de type PEC (voir la section III.4.5.1 du chapitre III) et la deuxième est celle basée sur la formulation de Taflove [96] combinée à l’emploi des conditions aux limites UPML (voir la section III.4.5.2-c) [120]. Il est à noter que les résultats présentés ci-dessous ont été obtenus à l’aide du modèle EM N°2 ; caractérisé par les paramètres additionnels inductifs et résistifs suivants : L= 6.57 µH/m et R=0,13Ω/m. Ainsi, dans la figure IV-51 nous avons reporté les variations temporelles du courant de foudre obtenues à l’aide des deux formulations citée ci-dessus calculées en différentes hauteurs du canal du foudre (0 m, 250 m, 500 m, 750 m). Les formes d’ondes tracées en points tillés sont celles obtenues à l’aide de l’algorithme de Yee et des conditions aux limites PEC alors que les courbes tracées en traits continus correspondent aux résultats obtenus en utilisant la formulation de Taflove et les conditions aux limites UPML. - 151 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Fig.IV-51 Variations temporelles du courant d’arc en retour calculées en différentes hauteurs du canal de foudre à l’aide des deux formulations de la FDTD-3D ------ : Résultats correspondant à la formulation de Taflove et les conditions aux limites UPML : Résultats correspondant à la formulation basée sur l’algorithme de Yee et les conditions PEC A partir de cette comparaison de résultats présentée dans cette figure, on peut noter qu’il existe une bonne concordance entre les approches basée sur les deux formulations citées notamment lorsque les points de calcul du courant sont localisés à des distances proches de la source d’excitation (c'est-à-dire à la base du canal de foudre). Cependant, une atténuation significative à été observée sur les amplitudes du courant lorsque les points de calcul s’éloignent de la source du courant. Une différence entre les temps de montée de ce courant, obtenus par chaque approche, a été également observée affectant ainsi la vitesse de propagation du courant le long du canal. Ces différences remarquées sur l’amplitude et la vitesse de l’onde de courant peuvent être expliquées par l’apparition de réflexions des ondes EM et leurs interactions avec les ondes sources quant on utilise les conditions aux limites PEC car ces dernières ne permettent pas d’éviter la réflexion apparaissant au niveau des frontières du domaine de travail ce qui n’est pas le cas des conditions UPML. Ceci démontre l’efficacité de ces dernières (malgré la complexité de leur implémentation numérique!) dans le calcul du champ EM. - 152 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Par ailleurs, les variations temporelles du champ électrique vertical calculées, à une distance horizontale de 15 m par rapport au canal de la foudre et à l’aide des deux formulations (mettant en jeux les deus types de conditions aux limites) ainsi que du modèle de foudre de type EM (modèle N°2), sont présentées dans figure IV-52. Fig. IV-52 Variations temporelles de la composante verticale du champ électrique calculées par la méthode 3D-FDTD en utilisant : : la formulation de Taflove et les conditions aux limites UPML : la formulation basée sur l’algorithme de Yee et les conditions PEC D’après cette figure, nous pouvons voir que la forme d’onde du champ électrique vertical obtenue à l’aide de la formulation de Taflove et des conditions aux limites UMPL ne comporte pas beaucoup d’oscillations par rapport à celle obtenue en utilisant l’algorithme de Yee et les conditions PEC. En effet, les oscillations apparaissent sur cette dernière ainsi que l’atténuation de son amplitude sont dues à la réflexion des ondes EM caractérisant ce type de formulation. Enfin, pour le champ magnétique azimutal ; les variations temporelles de ce dernier calculées à une distance horizontale de 50 m par rapport au canal de la foudre à l’aide des deux formulations de la méthode FDTD-3D, sont tracées sur un même graphique présenté dans la figure IV-53. - 153 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD Fig. IV-53 Variations temporelles de la composante azimutale du champ magnétique calculées par la méthode 3D-FDTD en utilisant : : la formulation de Taflove et les conditions aux limites UPML : la formulation basée sur l’algorithme de Yee et les conditions PEC D’après cette figure, nous constatons là aussi que la forme d’onde du champ magnétique azimutal obtenue à l’aide de l’approche que nous avons proposé, basée sur la formulation de Taflove et les conditions UPML, ne comporte pas d’oscillations (dont l’origine até expliquée auparavant) par rapport à celle obtenue en utilisant l’algorithme de Yee et les conditions PEC. IV-6 Conclusion Dans ce chapitre nous avons calculé à l’aide d’une nouvelle approche (basée sur la mise en de la FDTD-3D impliquant la mise en œuvre de la formulation de Taflove, l’utilisation des conditions aux limites de type UPML et la mise en œuvre de modèles de courant de foudre de type EM) les composantes du champ EM rayonnées par un coup de foudre à des distances très proches du canal de foudre. Ainsi, à l’issue de ce calcul nous avons effectué une validation des résultats obtenus, et par la même occasion du code de calcul développé à cet effet, par des résultats expérimentaux tirés de la littérature. Une fois cette étape de validation terminée, nous avons étudié l’influence de - 154 - Chapitre IV Calcul du champ électromagnétique rayonné par un coup de foudre par la méthode FDTD la nature du sol sur les formes d’ondes du champ EM. A cet effet, trois topologies du sol ont été considérées à savoir : un sol monocouche et parfaitement conducteur, un sol monocouche de conductivité finie et un sol stratifié à deux couches horizontales de conductivités finies. Plusieurs conclusions ont été tirées suite à cette étude, la principale d’entre elles stipule que le champ électrique vertical en dessous du sol est largement affecté par cette stratification horizontale. Nous avons ensuite implémenté les modèles de courant de type Ingénieurs afin de tester l’efficacité des modèles EM mis en œuvre dans les études précédentes. Nous avons conclu, à la suite des cette étude, que les modèles EM donnent des résultats comparables à ceux obtenus par les modèles d’Ingénieurs qui possèdent l’avantage d’être plus simples à utiliser mais qui ne reflètent pas la réalité du phénomène de foudre comme c’est le cas en partie pour les modèles EM. Nos travaux se sont terminés par une analyse comparative entre deux formulations de la méthode 3D-FDTD notamment celle que nous avons proposé dans cette thèse (nouvelle approche basée sur la formulation de Taflove et l’utilisation des conditions aux limites UPML) et celle utilisant l’algorithme de Yee et les conditions aux limites PEC. Les résultats obtenus à l’issue de cette étude ont montré la puissance des conditions aux limites de type UPML que nous avons implémenté dans notre approche de calcul. - 155 - Conclusion générale Conclusion générale Conclusion Générale Dans ce travail nous nous sommes fixés comme principal objectif le calcul des composantes du champ électromagnétique rayonnées par coup de foudre. Le cahier de charge relatif à ce travail spécifiait la mise en œuvre de la méthode des différences finies, dans le domaine temporel en trois dimensions FDTD-3D, associée à deux classes de modèles du courant d’arc en retour (courant de foudre) à savoir les modèles EM et les modèles dits « d’Ingénieurs », pour calculer le champ EM rayonné par un coup de foudre descendant. Un code de calcul, basée sur cette technique tridimensionnelle, devait donc être développé. Partant du cahier de charge, nous avons commencé par le développement théorique de la nouvelle approche de calcul du champ EM, proposée dans le cadre de cette thèse, reposant sur la mise en œuvre de la FDTD-3D avec implémentation de la formulation de Taflove et des conditions aux limites de type UPML (dont l’efficacité a été mise en évidence à la fin du chapitre IV par comparaison avec les conditions PEC). La seconde étape du travail consistait en la validation de l’approche proposée et du code de calcul développé. Cette validation s’est effectuée en comparant les résultats de calcul obtenus, sur la base de cette nouvelle approche, avec des résultats expérimentaux tirés de la littérature et théoriques menés sur la base de formules analytiques exactes. Une fois cette étape de validation, de l’approche de calcul proposée et du code informatique développé, franchie nous nous sommes intéressés à l’étude des différents modèles EM du courant de foudre implémentés au sein de notre code de calcul. Lors de cette étude nous avons également examiné l’influence de la nature du sol à travers la considération de trois topologies différentes de ce dernier (sol monocouche parfait, sol monocouche de conductivité finie et sol stratifié à deux couches de conductivités finies). A l’issue de cette étude nous avons déterminé le degré d’influence de la stratification horizontale sur les formes d’ondes du champ EM rayonné. Nous avons aussi identifié les composantes du champ EM non affectées par la stratification horizontale du sol afin de dégager les hypothèses simplificatrices, liées à la nature du sol, utiles pour le chercheur travaillant sur ces thématiques. L’examen des résultats obtenus, sur la base des modèles EM, a aussi révélé leur efficacité sur la base d’une comparaison des résultats obtenus avec des résultats expérimentaux. L’étape suivante consistait en la mise en œuvre des modèles de type ″Ingénieurs″ au sein de la FDTD-3D dans le but de comparer les résultats obtenus sur la base de ces modèles avec ceux obtenus à partir de modèles EM. Les résultats obtenus à partir des modèles d’Ingénieurs se sont révélés comparables à ceux obtenus par les modèles EM. - 156 - Conclusion générale Cependant nous avons préconisé, à l’issue de cette étude, l’utilisation de modèles EM (car plus proches de la réalité physique du phénomène de foudre) et le calcul tridimensionnel (permettant la prise en compte la géométrie réelle du système qui est souvent complexe) associé à des conditions aux limites intéressantes (UPML) pour un calcul réaliste et raisonnable du champ EM rayonné par la foudre dans un environnement complexe. Enfin pour terminer nous espérons, avec ce modeste travail, avoir contribué sous un éclairage nouveau au calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre. Les perspectives de ce travail peuvent être : Le développement de modèles EM en introduisant le cas d’un coup de foudre impactant une tour élevée. L’examen d’autres conditions aux limites L’examen de géométries du sol stratifié plus complexes (plusieurs couches) et explorer l’effet d’une stratification verticale. - 157 - Références bibliographiques Références bibliographiques [1] Y. Bourgois «Modélisation des perturbations électromagnétiques générées sur un réseau de télécommunications par une agression de type foudre» Thèse Doctorat, Université de Limoges, France, 2009. [2] F. Rachidi « La foudre et ces effets électromagnétiques », Notes de cours de la CEM, EPFL de Lausanne, Suisse 2004. [3] F. Rachidi-Haeri « Effet électromagnétique de foudre sur les lignes de transmission aériennes : modélisation et simulation », Thèse doctorat Es-Science, EPFL, Lausanne, Suise, 1991. [4] V. A. Rakov et M. A. Uman « Lightning physics and effects », Cambridge University Press, 2003. [5] S. Rathoin « Contribution à la caractérisation du rayonnement électromagnétique de la foudre et à sa modélisation en vue du couplage sur les câbles », Thèse Doctorat, Ecole Centrale de Lyon, France, 1993. [6] C. Gary « Les propriétés diélectriques de l’air et les très hautes tensions » Editions EYROLLES, Paris [7] K. Berger, R. B. Anderson, and H. Kroninger « Parameters of lightning flashes », Electra N° 41, pp. 23-37, 1975. [8] www.chasseurs-orages.com [9] V. A. Rakov « The physic of lightning », Springer Science and Business Media Dordrecht 2013. [10] D. Orzan « Couplage externe et interne entre un champ électromagnétique et un réseau de lignes multifilaires » Thèse doctorat es science, EPFL, Lausanne, Suisse, 1998. [11] J.L. Bermudez Arboleda « Lightning currents and electromagnetic fields associated with return strokes to elevated strike objects », Thèse Doctorat Es-Science, EPFL, Lausanne, Suisse, 2003. [12] X. Qie, R. Jiang et P. Laroche « Triggering Lightning Experiments: an Effective Approach to the Research of Lightning Physics » Aerospace Lab Journal, issue 5, Dec. 2012. [13] V. A. Rakov, D. E. Crawford, V. Kodali, V. P. Idone, M. A. Uman, G. H. Chnetzer, et K. J. Rambo « Cutoff and reestablishment of current in rockettriggered lightning » Journal of Geophysical Research , Vol. 108, NO. D23, 2003. [14] A. Mimouni « Analyse des problèmes de compatibilité électromagnétique par modélisation et simulation du rayonnement électromagnétique de la foudre », Thèse Doctorat En Sciences, UST « MB » d’Oran, Algérie, 2007. - 158 - Références bibliographiques [15] M. Rubenstein, F. Rachidi, M. A. Uman, R. Thottappillil, V. A. Rakov et C. A. Nucci « Characterization of vertical electric fields 500 m and 30 m from triggered lightning » Journal of Geophysical Research , Vol. 100, NO. D5, 1995. [16] M.A. Uman « The lightning discharge », Dover Publications, INC, Mineola, New York, 2001. [17] T. Narita, T. Yamada, A. Mochizuki, E. Zaima, and M. Ishii «Observation of current waveshapes of lightning strokes on transmission towers», IEEE Transactions on Power Delivery, 15 (1), pp. 429-435, 2000 [18] G. Diendorfer, M. Mair, W. Schulz, and W. Hadrian “Lightning current measurements in Austria-experimental setup and first results”, 25th ICLP (International Conference on Lightning Protection), pp. 44-47, Rhodes, Greece, 2000 [19] G. Diendorfer, M. Mair, and W. Schulz “Detailed brightness versus lightning current amplitude correlation of flashes to the Gaisberg tower”, 26th ICLP (International Conference on Lightning Protection), pp. 8-13, Cracow, Poland, 2002 [20] H. Torres, O. Trujillo, F. Amortegui, F. Herrera, G. Pinzon, C. Quintana, D. Gonzalez, D. Rondon, M. Salgado, and D. Avila “Experimental station to measure directly lightning parameters in tropical zone”, Eleventh International Symposium on High Voltage Engineering, 467 (5), London, UK, 1999. [21] H. Torres, O. Trujillo, F. Amortegui, G. Pinzon, C. Quintana, D. Gonzalez,D. Rondon, M. Salgado, and D. Avila “Construction and calibration of three devices to measure directly lightning parameters”, Eleventh International Symposium on High Voltage Engineering, London, UK, 1999. [22] V. A. Rakov “Transient response of a tall object to lightning”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, 43 (4), pp. 654-661, 2001. [23] V. Shostak “Modelling of return stroke current for lightning events at a complex tall structures”, International Workshop on Electromagnetic radiation from lightning to tall structures, pp. 4, Toronto, Canada, 2001. [24] V. A. Rakov “Lightning discharges triggered using rocket-and-wire techniques”. In Recent Research Development on geophysics, edited by R. Signpost, pp. 141-171, India, 1999. [25] V.P.Idone ,R.E. Orville, “Lighting return stroke velocities in the thunderstorm research international program (TRIP)”, Journal of Geophysical Research, Vol 87, pp 4905-4915,1982. [26] S.Rusk, “Induced lightning overvoltages on power transmission lines with special reference to the overvoltage protection of low-networks”, Tans. Royal Institute of Technology, Vol.120, Stockholm, 1958. - 159 - Références bibliographiques [27] C.F.Wagner, “The relation between stroke current and the velocity of the return stroke”, IEEE Trans. On Power Apparatus and Systems, pp. 609-617, Oct. 1963. [28] V.A.Rakov, “Lightning return stroke speed”, Journal Of Lightning Research, Vol.1, pp.80-89,2007. [29] Y. T. Lin, M. A. Uman, J. A. Tiller, R. D. Brantley, W. H. Beasley, E. P. Krider, and C. D. Weidman, “Characterization of lightning return stroke electric and magnetic fields from simultaneous two station measurements ”. Journal of Geophysical research, 84 (C10), pp. 6307-6314, 1979. [30] A. Rousseau, “Parafoudres basse tension - Description. Installation”, Techniques de l’Ingénieur, D4841 V 1, Nov. 2003. [31] J. P. Taillebois « Postes à haute et très haute tensions - Postes sous enveloppe métallique (PSEM) », Technique de l’ingénieur, D4590 Vol.2 , 10 févr. 2001. [32] Joint CIRED/CIGRE working group 05, «Lightning Protection of distribution networks Part II : application to MV networks », IEE, N.438, June 1997. [33] Joint CIRED/CIGRE working group 05, « Protection of MV and LV networks against lightning. Part I, Part II », IEE, N.438, June 1997. [34] B. H. Alameda, P.M. Martínez, C. Iberdrola, « Sobretensiones por rayos en las redes de media y baja tension », Electricidad Energuia, Oct. 1999. [35] C. A. Nucci, C. Mazzetti, F. Rachidi and M. Ianoz, “Analyse du champ électromagnétique dû à une décharge de foudre dans le domaine temporel et fréquentiel ”, Annales de Télécommunication, Vol. 43, N°11-12, pp. 625-637,1988. [36] C. A. Nucci, G. Diendorfer, M. A. Uman, F. Rachidi, M., Ianoz, M., and C. Mazzetti, “Lightning return stroke current models with specified channel-base current: a review and comparison”, Journal of Geophysical Research, Vol. 95, No. D12, pp. 20395-20408, 1990. [37] C. Leteinturier, C Weidman, and J. Hamelin, “current and electric field derivatives in trigged lighting return strokes” ,Journal Of Geophysical research ,Vol .95,pp.811828,1990. [38] F. Heidler « Analytic lightning current functions for LEMP calculations », 18th ICLP (International Conference on Lightning Protection), pp. 63-66 Munich, Germany, 1985. [39] E. Petrache « Lightning electromagnetic coupling to overhead transmission line networks and to buried cables» Thèse doctorat es science, EPFL, Lausanne, Suisse, 2004. - 160 - Références bibliographiques [40] V. A. Rakov, and M. A. Uman, “Review and evaluation of lightning return stroke models including some aspect of their application”, IEEE Trans. Electromagnetic Compatibility , Vol. 40, n. 4, Nov. 1998, pp. 403 - 426. [41] V. Cooray « lightning electromagnetic », IET, Power energy series 62, 2012. [42] A. Ziane , « Calcul du champ électromagnétique de foudre en présence d’un sol stratifié verticalement et d’une tour élevée », mémoire de magister, USTO d’Oran, Algérie, 2014. [43] V. A. Rakov, and A. A. Dulzon “Calculated electromagnetic fields of lightning return strokes”, Tekhnicheskaya Elektrodinamika, n°. 1, pp. 87-89, 1987. [44] C. A. Nucci, and F. Rachidi “Experimental validation of a Modification to the Transmission Line model for LEMP calculations”, 8th International Symposium and Technical Exhibition on Electromagnetic Compatibility, pp. 6, Zurich, Switzerland, 1989. [45] F. Rachidi, and C. A. Nucci “On the Master, Uman, Lin, Standler and the Modified Transmission Line lightning return stroke current models”, Journal Of Geophysical research, 95 (D12), pp. 20389-20394, 1990. [46] C. A. Nucci, and F. Rachidi “Experimental validation of a Modification to the Transmission Line model for LEMP calculations”, 8th International Symposium and Technical Exhibition on Electromagnetic Compatibility, pp. 6, Zurich, Switzerland, 1989. [47] Y. T. Lin, M. A. Uman, and R. B. Standler “Lightning return stroke models”, Journal Of Geophysical research, 85 (C3), pp. 1571-1583, 1980. [48] F Heidler, “Travelling current souce model for LEMP calculation. 6th Symposium and technical exhibition on electromagnetic Compatibility”. Zurich pp. 157-162. 1985. [49] G. Diendorfer, and M. A. Uman “An improved return stroke model with specified channel base current”, Journal Of Geophysical research, 95(D9), pp. 13621-13644, 1990. [50] R. F. Harrington, “Field computation by moment methods”, New York: Macmillan, 1968. [51] M.Van Baricum and E. K. Mailler, “TDWTD — A computer program for timedomain analysis of thin-wire structures”, Livermore. CA: Lawrence Livemore Lab. 1972. [52] K. S. YEE, “Numerical solution of initial boundary value problems involving Maxwell’s equations in isotropic media”, IEEE Trans. Antennas and Propagation. vol. AP-14, n. 3, May, 1966, pp 302-307. - 161 - Références bibliographiques [53] Y. Baba and V. A. Rakov, “Application of electromagnetic models of the lightning return stroke”, IEEE Trans. Power delivery. vol. 23, n. 2, Apr. 2008, pp. 800 - 810. [54] Y. Baba and V. A. Rakov, “Electric and magnetic fields predicted by different electromagnetic models of the lightning return stroke versus measurement”, IEEE Trans. Electromagnetic Compatibility. vol. 51, n. 3, August 2009, pp. 479 - 487. [55] Y. Baba and V. A. Rakov, “Electromagnetic models of the lightning return stroke”, Journal of Geophysical research. vol. 112, D04102, doi: 10.1029/2006JD007222, 2007. [56] Y. Baba and V. A. Rakov, “Application of the FDTD method to lightning electromagnetic pulse and surge simulation”, IEEE Trans. Electromagnetic Compatibility. vol. 56, n. 6, Dec. 2014. pp. 1506 – 1521. [57] Y. Baba and V. A. Rakov , “Evaluation of lightning return stroke electromagnetic models”, the 29th International Conference on Lightning protection ~ICLP 2008~.23rd – 26th June 2008 – Uppsala, Sweden. [58] Y. Baba, “Numerical electromagnetic analysis using the FDTD method”, In A. Ametani (Ed.) Numerical Analysis of Power System Transients and Dynamics, Stevenage, England: Institution of Engineering and Technology, 2015. [59] Y. Baba and V. Rakov, “On the Interpretation of Ground Reflections Observed in Small-Scale Experiments Simulating Lightning Strikes to Towers”, IEEE trans. Electromagnetic Compatibility, vol 47,n. 3, August 2005, pp. 533 - 542. [60] Y. Baba and V. A. Rakov, “On the transmission line model for lightning return stroke”, Geophysical research Letters. vol. 30, n. 24, 2294 doi: 10.1029/2003GL018407, 2003. [61] A. S. Podgorski and J. A. Landt, “Three dimensional time domain modeling of lightning,” IEEE Trans. Power Del., vol. PWRD-2, no. 3, pp. 931–938, Jul. 1987. [62] Y. Baba and V. A. Rakov, “On the mechanism of attenuation of current waves propagating along a vertical perfectly conducting wire above ground: Application to lightning”, IEEE Trans. Electromagnetic Compatibility. vol. 47, n. 3, August 2005, pp. 521 - 532. [63] V. Rakov “Some inferences on the propagation mechanisms dart leaders and return stroke”, Journal of Geophysical Research, Vol. 103, No. D2 pp. 1879 – 1887, Jan. 27, 1998. [64] T. Noda and S. Yokoyama, “Thin wire representation in finite difference time domain surge simulation”, IEEE Trans. Power Delivery. vol. 17, n. 3, July 2002, pp. 840 - 847. [65] S. Kato “Simulation of electromagnetic field in lightning to tall tower”, High Voltage Symposium, 22-27, Aug. 1999. - 162 - Références bibliographiques [66] Y. Baba and M. Ishii, “Characteristics of electromagnetic return-stroke models”, IEEE Trans. Electromagnetic Compatibility vol. 45, n. 1, Feb. 2003, pp. 129 - 135. [67] R. E. J. Mejía, J. H. Murcia, “Lightning induced voltages on overhead lines above an inhomogeneous ground”, 2013 International Symposium on Lightning Protection (XII SIPDA), Belo Horizonte, Brazil, October 7-11, 2013. [68] S. Bonyadi-Ram, R. Moini, S. H. H. Sadeghi, V. A. Rakov, ”On Representation of lightning return stroke as a lossy monopole antenna with inductive loading”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, vol. 50, no. 1, February 2008, pp 118-127 [69] R.Moini, B. Kordi, G. Z. Rafi,and V. A. Rakov, “A new lightning return stroke model based on antenna theory” , Journal of Geophysical Research, Vol. 105, N°. D24, , Dec. 2000, pp. 29,693 – 29,702. [70] A. Shoory, R. Moini, S. H. H. Sadeghi, and V. A. Rakov, “Analysis of lightning radiated electromagnetic fields in vicinity of lossy ground” , IEEE Tans. Electromagnetic. Compatibility, vol.47, n. 1, Feb. 2005, pp 131-145. [71] L. Grcev, F. Dawalibi, “An electromagnetic model for transients in grounding systems”, IEEE Trans. On power delivery, Vol. 5, No. 4, Nov. 1990, pp1773 – 1781. [72] S. Miyazaki, M. Ishii, “reproduction of an electromagnetic fields associated with lightning return stroke to a high structure using FDTD method”, article soumis à 2004 IEEJ National Convention, n0. 7-065, p 98, Kanagawa, Japan. [73] A.Sommerfeld, “Uber die ausbraitang der wellen in der drahtlosen telegrahie”, Annal Physic, Vol. 28, 665, 1909. [74] A. Baños “Dipole radiation in the presence of a conducting half-space”, Oxford, 1966. [75] M. A. Uman, D. K. Mclain, E. P. Krider, “The electromagnetic radiation from a finite antenna”, American Journal of Physics, Vol. 43, pp. 33 – 38, 1975. [76] C. Leteinturier, “Champ électromagnétique émis par une décharge orageuse. Modèle théorique intégrant les variations de la résistivité du sol”, Centre National d’Etude de télécommunications, Note technique, NT/LAA/RLM/66, Nov. 1980. [77] K. A. Norton, “The propagation of the radio waves over the surface of the earth and in the upper atmosphere “, Proc. of the Institute of Radio Engineers, Vol. 25, no 9, pp 1203 – 1236, sep 1973. [78] M. Rubinstein, “An approximate Formula for the calculation of the horizontal electric field from lightning at close, intermediate, and long range”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, 38(3), pp. 531-535, 1996. [79] V. Cooray, “Horizontal fields generated by return strokes”, Radio Science, Vol. 27, n°. 4, pp. 529-537, 1992. - 163 - Références bibliographiques [80] V. Cooray, “Underground electromagnetic fields generated by the return strokes of lightning flashes”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, 43 (1), pp. 75-84, 2001. [81] A. Zeddam, “Couplage d’une onde électromagnétique rayonnée par une décharge orageuse à un câble de télécommunication”, Thèse de Doctorat, Université de Lille, France, 1988. [82] F. Delfino, R. Procopio, M. Rossi, F. Rachidi, and C.A. Nucci, “Evaluation of underground lightning electromagnetic fields,” International Symposium on Electromagnetic Compatibility EMC Europe 2006, September 4-8, 2006, Barcelona, Spain. [83] J. R. Wait, “Radiation from a vertical electric dipole over a stratified ground,” I.R.E. Transactions on Antennas and Propagation, vol. AP-1, no. 1, pp. 9–11, Jul. 1953. [84] J. R. Wait, A. Hill, “Ground Wave of an Idealized Lightning Return Stroke” IEEE Transactions on Antennas and Propagation, vol. 48, no. 9, Sept. 2000, pp1349-1353. [85] J. R. Wait, “Electromagnetic Waves in Stratified Media”. Oxford, U.K.: IEEE Press, 1996. [86] V. Cooray and K. L. Cummins, “Propagation effects caused by stratified ground of electromagnetic fields of return strokes”, presented at the 20th Int. Lightning Detection Conf. 2nd Int. Lightning Meteorology Conf., Tucson, AZ, USA, 2008. [87] A. Shoory, A. Mimouni, F. Rachidi, V. Cooray, R. Moini, and S. H. H.Sadeghi, “Validity of simplified approaches for the evaluation of lightning electromagnetic fields above a horizontally stratified ground”, IEEE Transaction Electromagnetic Compatibility, vol. 52, no. 3, pp. 657–663, Aug.2010. [88] F. Delfino, R. Procopio, M. Rossi, A. Shoory, and F. Rachidi, “Lightning electromagnetic radiation over a stratified conducting ground: Formulation and numerical evaluation of the electromagnetic fields”, Journal of Geophysical Researches, Vol. 116, pp. D04101-1–D04101-8, 2011. [89] A. Shoory, F. Rachidi, F. Delfino, R. Procopio, and M. Rossi, “Lightning electromagnetic radiation over a stratified conducting ground—Part 2: Validity of simplified approaches”, Journal of Geophysical Researches, Vol. 116, 2011. [90] A. Mimouni, F. Rachidi, and M. Rubinestein, “Electromagnetic fields of a lightning return stroke in presence of a stratified ground”, IEEE Transaction Electromagnetic Compatibility, vol. 56, no. 2, pp. 413–418, Apr. 2014. [91] C. F. Barbosa, J. O. S. Paulino, and W. C. Boaventura, “A time-domain method for the horizontal electric field calculation at the surface of two-layer earth due to lightning”, IEEE Transaction Electromagnetic Compatibility, vol. 55, no. 2, pp. 371– 377, Apr. 2013. - 164 - Références bibliographiques [92] J. Paknahad, K. Sheshyekani, F. Rachidi, M. Paolone, “Lightning Electromagnetic Fields and Their Induced Currents on Buried Cables. Part II: The Effect of a Horizontally Stratified Ground”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, Vol. 56, no 5, pp 1146-1154, Oct. 2014. [93] K. Sheshyekani, J. Paknahad “Lightning Electromagnetic Fields and Their Induced Voltages on Overhead Lines: The Effect of a Horizontally Stratified Ground”,, IEEE Transactions on Power Delivery, vol. 30, no. 1, feb. 2015. [94] A. Shoory, F. Rachidi, V. Cooray, R. Moini1, S.H.H. Sadeghi, “On simplified approaches for the evaluation of lightning electromagnetic fields above a stratified ground”,X international Symposium on Lightning Protection 9-13 November, 2009 – Curitiba, Brazil [95] A. Taflove “Computational electrodynamics: the finite-difference time-domain method”, first Edition, Artech House, Boston,USA, 1995. [96] A. Taflove, and S. C. Hagness, “Computational electrodynamics: the finitedifference time-domain method”, Second Edition, Artech House, Boston, USA, 2000. [97] D. M. Sullivan, “Electromagnetic simulation using the FDTD method”, IEEE Press series on RF microwave technology, 2000. [98] Z. P. Liao, H. L. Wong, B. P. Yang, Y. F. Yuan, “A transmitting boundary for transient wave analysis”, Scientia Sinica, A27 (10): 1063 – 1076, 1984. [99] J. P. Berenger, “A perfectly matched layer for absorption of electromagnetic waves”, Journal of Computational Physics. vol.114, 1994, pp 185-200. [100] N. Tanabe, Y. Baba, N. Nagaoka, A. Ametani, “High-accuracy analysis of surge on a slanting conductor and cylindrical conductor by an FDTD method. IEEJ Transaction on Power and energy. 123(6): 752 – 733, 2001. [101] Y. Baba, V. A. Rakov “Electromagnetic methods for lightning surge protection”, Edition Wiley, 2016. [102] A. Amitani, N. Nagaoka, Y. Baba and T. Ohno, “Power system transients – theory and applications”, CRC Press. Taylor and Francis group, 2014. [103] Matthew N. O. Sadiku “Numerical Techniques in Electromagnetics”, Second Edition, CRC press, USA, 2000. [104] K. Kunz, R. Luebbers, “The finite difference time domain method for electromagnetic”, CRC press, USA, 1993. [105] C. Yang, et B. Zhou, “Calculation method of electromagnetic fields very close to lightning”, IEEE transaction on Electromagnetic Compatibility, Vol. 46, no 3, pp 256-260, 2004 - 165 - Références bibliographiques [106] H. M. Ren, B. H. Zhou, V. A. Rakov, L. H. Shi, C. Gao, et J. H. Yang, “Analysis of induced voltages on overhead lines using 2-D FDTD method and Agrawal coupling model”, IEEE transaction on Electromagnetic compatibility, Vol 50, no 3, pp 651659,2008. [107] Y. Tanaguchi, Y. Baba, N. Nagaoka, A. Ametani, “Representation arbitrary-Radius wire for FDTD calculations in the 2D cylindrical coordinate system”, IEEE Transaction on Electromagnetic compatibility, Vol 56, no 10, pp 3248-3252, 2008. [108] Y. Baba et V. A. RAkov, “Influence of strike object grounding on close lightning electric field”, Journal of Geophysical Research, 113 (D12), Doi: 10.1029/2008JD009811. [109] Y. Baba et V. A. Rakov, “Simulation of Corona at lightning-triggering wire: Current, charge, transfer, and the field-reduction effect”, Journal of Geophysical Research, 116 (D21), Doi: 10.1029/2011JD016341. [110] C. Yang, et B. Zhou, C. Gao, L. H. Shi, B. Chen, H. L. Chen, “Using a tow-step finite-difference time domain method to analyze lightning induce voltages on transmission”, IEEE Transaction on Electromagnetic Compatibility, Vol. 53, no 1, pp 256-260. 2011. [111] R. Courant, K. Friedrichs, et H. Lewy, « Uber die partiellen Differenzengleichungen der mathematischen physik », Mthematiche Annalen, Vol. (100), no 1, pp 32-74, 1928. [112] T. Noda, A. Tatematsu, S. Yokoyama, “Improvement of an FDTD based surge simulation code and its application to the lightning overvoltage calculation of a transmission tower”, Electric power systems research, ELSEVIER, EPSR-2416, 2006. [113] J. Paknahad, K. Sheshyekani, M. Hamzeh and F. Rachidi, “Lightining electromagnetic fields and their induced voltages on overhead lines: the efect of a non-flat lossy ground”, 2014 International Conference on Lightning Protection (ICLP), pp.286,289, 7-11 Oct. 2014. [114] T. H. Thang, “Modeling of corona discharge and its application to a lightning surge analysis in a power system”, PHD thesis, Doshisha University, Kyoto, Japan, 2013. [115] T. H. Tang, Y. Baba, N. Nagaoka, A. Ametani, J. Takami, S. Okabi, et V. A. Rakov, “A simplified model of corona discharge on overhead wire for FDTD computation”, IEEE Transaction on Electromagnétic compatibility, Vol 54, no 3, pp 585-593, 2012. [116] T. H. Thang, Y. Baba, N. Itamoto, et V. A. Rakov, “FDTD simulation of backflashover at the transmission-line tower struck by lightning considering ground-wire corona”, International Conference on Lightning Protection (ICLP2016), paper n 78, 25-30 Sept. 2016. [117] T. H. Thang, Y. Baba, V. A. Rakov, et V. A. Piantini “FDTD computation of lightning-induced voltages on multi-conductor lines with surge arresters and pole - 166 - Références bibliographiques transformers”, IEEE Transaction on Electromagnetic compatibility, Vol 57, no 3, pp 442-447, 2015. [118] K. Umashankar, A. Taflove, et B. Beker, “Calculation and experimental validation of induced currents on coupled wires in an artrary shaped cavity”, IEEE Transaction on Antennas and propagation, Vol. AP-35, no 11, pp 1248-1257, Nov. 1989. [119] J. P. Berenger, “Three-dimensional perfectly matched layer for the absorption of electromagnetic waves”, Journal of Computational Physics. vol.127, 1996, pp 363379. [120] K. Arzag, Z. Azzouz, B. Ghemri, “Lightning electromagnetic pulse simulation using 3D-FDTD method (comparison between PEC and UPML boundary conditions)”, International Conference on Lightning Protection (ICLP2016), paper no 12, 25-30 Portugal,Sept. 2016. [121] K. Arzag, Z. Azzouz, B. Ghemri, “3D-FDTD computation of lightning return stroke current and associated electromagnetic field using electromagnetic models”, ″International Review of Electrical Engineering″ (I.R.E.E.), Vol. 11 n°5, Oct. 2016. [122] Y. Baba, N. Nagaoka, et A. Ametani, “Modeling of thin wire in a lossy medium for FDTD simulations”. IEEE Transaction on Electromagnetic compatibility, Vol 47, No 1, pp 54-60, 2055. [123] Y. Tanaguchi, Y. Baba, N. Nagaoka, et A. Ametani, “An improved thin wire representation for FDTD computations”, IEEE Transaction on Antennas and propagation, Vol. 56, no 10, pp 3248-3252, 1989. [124] C. A. F. Sartori, J. R. Cardoso “An analytical-FDTD method for near LEMP calculation,” IEEE Transactions on Magnetics, vol. 36, No. 4, pp. 1631-1634, 2000. [125] A. Tatematsu, et T. Noda “ Three-dimensional fdtd calculation of lightning-induced voltages on a multiphase distribution line with the lightning arresters and an overhead shielding wire”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, Vol. 56, no1, Feb. 2014. [126] Q. Zhang, X. Tang, W. Hou, et L. Zhang “3-D FDTD simulation of the lightninginduced waves on overhead lines considering the vertically stratified ground”, IEEE Transactions on Electromagnetic Compatibility, Vol. 57, no 5, Oct. 2015. [127] K. Arzag, Z. Azzouz, B. Ghemri “Modeling and Simulation of the Lightning Return Stroke Current Using Electromagnetic Models and the 3D-FDTD Method”, communication acceptée dans la ″6th International Conference on Recent Advances in Electrical Systems″, ICRAES'16, Dec. 20-22, 2016 Hammamet, Tunisie. [128] M. Izadi, M. Z. A. AbKadir, C. Gomes, and V. Cooray Evaluation of lightning return stroke current using measured electromagnetic fields”, Progress In Electromagnetic Research, vol, 130, 2012, pp. 581-600. - 167 - Références bibliographiques [129] R. Thottappillil, J. Schoene, and M.A. Uman, Return stroke transmission line model for stroke speed near and equal that of light, Geophysical Research Letters, Vol. 28, No. 18, pp 3593-3596, Sep. 2001. [130] M. Mokhtari, A. Mesbah « Apprendre et maîtriser Matlab» Edition Springer. [131] M. Mokhtari « Matlab 5.2 & 5.3 et Simulink 2 & 3 pour étudiants ingénieurs » Editions Springer. - 168 - ا ا ا ط و ا ا بو ا .3D-FDTD د, " ا-.- ء01 ا2 1 B * ذ, ?- * ط 1 و >ھ ةا س9 أ% @ *8' ( ا صط F ط و ط و ا @ 2 ط با ا% ا"رض ' ' ; ت ا9Oا ' ( وق ا1 ا "*ا ا *ام ط8'9 2 @ا ا *ف *أ$غ ھ * ا ;أ و ة اE F ا ( زعI و ا ! ب ا2 (,' ( ق ا ر ;* *ة *ام8'9O P '( اB U S5I '@ @ر . 9ه ا *را$ل ھ.& 0 ت أF'&ا ه$ھ > ھ ? ا1( ' * ? ا -X % ا P أ9ه ا *را$ ا ' ا ( ! ا"& ة وا3D-FDTD ط S' D P'F-ي أ$ و اMatlab *ام8'9 (' اھY @ اB * ذ, ?- . ة اE F ا ( زعI (5 % ل ط ا & !ه ا"ط و$ھ ﻟQ UPML وط ا *ودR ( ل ا,'9 ف و ط ا 3 ل ا5( ا2 %& '( ا *ف ا ( ذج ا ' ر ا E دKD إ ء و% « Modèle d’Ingénieurs » « وا ( ذج ا ( ( ةElectromagnétique » 8 و ? ا$ا; ھ F 5' ت ا9 ا ,'( ا ا ( ذج اD & و و. (, ا ا$ ھ2 .3D-FDTD ا ا ه ا"ط و! ھ$ھ 8'( اU;ا ( ا @( ذج ا ' ر ا ط و 5@ *ى. * ا با ا F' ( ا ا ! '(ا( ر ا . 9ا *را Résumé L’objectif de cette thèse est le développement d’un code de calcul du champ EM rayonné par un coup de foudre, basé sur la méthode des différences finies dans le domaine temporel en trois dimensions 3D-FDTD. Ainsi, pour atteindre cet objectif, nous avons commencé par le traitement des aspects théoriques liés au phénomène de foudre pour aborder ensuite la modélisation du courant de foudre à travers une description détaillée des modèles du courant de foudre notamment les modèles EM et les modèles de type Ingénieurs ; modèles qui ont été mis en œuvre dans la suite du travail. Nous avons par la suite dressé un état de l’art sur les différentes méthodes de calcul du champ EM rayonné par la foudre notamment la méthode FDTD-3D, mise en œuvre dans le cadre de ce travail. La dernière partie de ce travail a été consacrée à l’étude de la faisabilité d’une nouvelle approche de calcul du champ EM basée sur la méthode FDTD-3D reposant sur la formulation de Taflove et l’utilisation des conditions aux limites de type UPML. Un code de calcul tridimensionnel, sous environnement Matlab, a été développé à cet effet et validé par comparaison des résultats de simulation avec des résultats expérimentaux issus de la littérature. Nous nous sommes intéressés, ensuite, à l’étude de l’influence de la nature du sol (sol monocouche de conductivité finie et infinie et sol stratifié de conductivité finie) sur les formes d’ondes et les amplitudes du champ EM rayonné. L’efficacité des modèles EM et d’ingénieurs a été aussi testée lors de cette étude. Des conclusions intéressantes ont été tirées à la fin de ce travail relatives au calcul du champ EM rayonné à l’aide de l’approche proposée.