Nature en ville
Alterre Bourgogne 60/70 Septembre 2010
3.2 Les méthodes et outils actuellement développés par les collectivités
a- Gestion différenciée des espaces verts
Ce mode de gestion des espaces verts en milieu urbain est apparu dans les années 1990
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. Il se veut
plus écologique que la gestion horticole intensive. La gestion différenciée consiste à ne pas appliquer
à tous les espaces la même intensité ni la même nature de soins. Elle s'attache à adapter pour
chaque espace vert un protocole de plantations et d'entretiens spécifiques en fonction de la nature
des sols, du taux de fréquentation, des activités ludiques possibles... Elle prend en compte
l'expression des potentiels écologiques, la flore et la faune sauvages et/ou spontanées, la
revalorisation d’espaces et de milieux jusqu’à présent délaissés, voire pollués. Les techniques mises
en place visent à mieux utiliser et développer les services écologiques et les aménités offerts par les
espaces verts ou les milieux semi-naturels. La démarche vise plusieurs objectifs dont la création de
nouveaux types d'espaces plus naturels et libres, la rationalisation des moyens humains, la gestion du
patrimoine vert d'une ville selon des critères de développement durable...
Cette gestion peut bénéficier d'une approche en réseau écologique, comme la trame verte. La faune
naturelle est alors considérée comme un auxiliaire de gestion qu'on cherche à faire circuler sur les
espaces. Dans un contexte souvent très artificiel, le gestionnaire veille aussi à limiter l'expansion
d'espèces invasives ou envahissantes.
Généralement, la mise en place d'une gestion différenciée par une commune s'accompagne d'un plan
de gestion pluriannuel. L'existant est répertorié et étudié pour favoriser la réduction voire l'abandon de
l'utilisation de produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, engrais...) et, autant que possible,
pour limiter l'apport en eau potable (implantation de systèmes de récupération d'eau, mise en place de
systèmes d'économiseurs d'eau type arrosage goutte à goutte, déviation d'un écoulement pluvial...).
Les solutions préconisées s'inscrivent au cas par cas pour chaque espace vert. Le plan pluriannuel
pose des objectifs à atteindre à des horizons divers (1 an, 3 ans, 5 ans...). La réutilisation des déchets
verts mis en compostage est souvent envisagée. Actuellement, de nombreuses communes adhèrent
à cette démarche, qui doit s’accompagner d’un effort de formation auprès des agents communaux.
ENCART : de la gestion différenciée à la gestion évolutive durable (rapporté par le CNPJ - rapport 2007)
À Lyon, le terme utilisé est « gestion évolutive durable » car le bon sens doit revenir. La ville de Lyon a fait une analyse des
impacts polluants. Un moteur de tondeuse pollue 97 % de plus qu’une voiture ; les piles utilisées pour les arrosages
automatiques sont les plus polluantes du marché. L’engagement de la ville de Lyon dans une certification ISO 14001 pour la
totalité des services espaces verts a motivé les jardiniers : ils ont adhéré aux nouvelles méthodes et ont changé leurs
comportements, le métier de jardinier s’en est trouvé revalorisé ; le concours du fleurissement a été modifié ; l’utilisation de
biocarburants produits localement (sur des terrains appartenant à la ville) s’est généralisée.
b- La végétalisation du bâti, murs et toits
La colonisation naturelle de murs par des plantes est habituellement considérée comme un problème,
les racines endommageant les mortiers naturels de terre, décollant les briques, favorisant l'humidité
du mur, sa sensibilité au gel. C’est probablement le frein essentiel du développement de ces
techniques en France. Plusieurs approches techniques existent, allant de l'insertion de plantes
adaptées aux milieux secs et pauvres (crassulantes, cactées...) pour créer des structures de type
« jardins de rocailles », à des techniques sophistiquées dites de « génie végétal » optimisant les
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