LES DÉFENSES DE L`ORGANISME LES DÉFENSES DE L

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CHAPITRE
CHAPITRE 43
43
LES DÉFENSES DE
L’ORGANISME
1. Les trois lignes de défense
1. La peau et les muqueuses (non spécifique)
2. Résistance (non spécifique)
Réponse non spécifique à l’agresseur
Agents chimiques
Agents cellulaires: les phagocytes
3. Immunité (défense spécifique)
Réponse spécifique à l’agresseur
Réponse mémorisée
Agents chimiques (anticorps) et cellulaires
(lymphocytes)
983
2. La première ligne: peau et muqueuses
984
Protection physique :
• Kératine de la peau (sec, résistant)
• Mucus des muqueuses
• Desquamation
Protection chimique :
• Sébum, transpiration : pH faible (3 à 5)
• Acidité de l’estomac (pH 1,5 à 3,5)
• Acidité vaginale
• Lysozyme dans la salive, la transpiration et les
larmes
3. La deuxième ligne: la résistance
984 - 988
• La réaction inflammatoire
• Phagocytes et cellules tueuses naturelles
(NK)
• Les protéines antimicrobiennes
• La fièvre
La réaction inflammatoire
986
Toute lésion ou infection des tissus
==> inflammation
Vasodilatation des vaisseaux
sanguins de la région lésée
•
La réaction inflammatoire
•
Phagocytes et cellules
tueuses naturelles (NK)
•
Les protéines
antimicrobinnes
•
La fièvre
1. Rougeur
2. Sensation de chaleur
3. Œdème (enflure)
4. Douleur
Causée par l’œdème (compression des tissus et des fibres
nerveuses de la douleur) et par la libération de
prostaglandines, hormones libérées localement par les
cellules de la zone lésée et par certains globules blancs. Les
prostaglandines agissent sur les neurones de la douleur.
Inflammation déclenchée par certaines substances
chimiques provenant :
• de l’envahisseur lui-même
• de certains globules blancs (phagocytes,
lymphocytes, mastocytes)
• des cellules endommagées
• du plasma sanguin (protéines plasmatiques)
Un des principaux facteur chimique = histamine
• L’histamine = hormone libérée par des globules
blancs : basophiles (circulent dans le sang) et
mastocytes (présents dans les tissus conjonctifs)
On utilise souvent des antihistaminiques pour combattre les effets
de l’inflammation.
Un autre de ces produits = prostaglandines
• = hormones libérées par les globules blancs et
les tissus endommagés
L’Aspirine (acide acétyl-salycilique) a des propriétés analgésiques
et anti-inflammatoires. Elle agit en empêchant la libération de
certaines prostaglandines.
Phagocytes et cellules tueuses
naturelles (NK)
•
La réaction inflammatoire
•
Phagocytes et cellules
tueuses naturelles (NK)
•
Les protéines
antimicrobiennes
•
La fièvre
Phagocytes = neutrophiles et macrophages.
Attirés par des substances chimiques relâchées par les
cellules au niveau de la lésion (chimiotactisme).
Leucocytes (globules blancs) :
5 grands types :
Granulocytes
1. Neutrophiles
2. Éosinophiles
3. Basophiles
Agranulocytes
4. Lymphocytes
5. Monocytes
Macrophages
• Neutrophiles : abondants au début de l’infection
(quelques minutes)
• Macrophages
= monocytes du sang
Plus efficaces que les neutrophiles
Suivent de près les neutrophiles, mais deviennent
actifs après quelques heures (8 à 12)
Pus = mélange de
neutrophiles morts, de
bactéries et de débris
cellulaires
GB s’infiltrent hors
des capillaires
sanguins par
diapédèse.
Diapédèse des GB
Macrophage phagocytant
des bactéries E. Coli
Macrophages Neutrophiles
Cellules tueuses naturelles
(NK, Natural Killers)
= variété particulière de lymphocyte
• Constituent entre 5 et 15%
des lymphocytes
• S’accolent aux cellules
infectées par des virus ou
cellules cancéreuses.
• Provoquent la lyse des
cellules.
lyse = destruction de la
membrane de la cellule
Lymphocytes NK détruisent:
• Cellules infectées par des virus
• Cellules cancéreuses
Protéine normalement
présente sur les cellules.
Cette protéine est peu
abondante ou absente
dans les cellules infectées
par des virus ou les
cellules cancéreuses.
Si la protéine est
présente (cellules
normales), le NK est
inhibé.
Si elle est absente, il
attaque.
En plus des phagocytes
(neutrophiles et
macrophages) et des
lymphocytes NK, on peut
ajouter les granulocytes
éosinophiles :
• Pouvoir phagocytaire faible.
• S'accolent aux "grosses
proies" (vers parasites
surtout).
• Libèrent des enzymes
destructives.
Les protéines antimicrobiennes :
complément et interféron
987
• Complément
•
La réaction inflammatoire
•
Phagocytes et cellules
tueuses naturelles (NK)
•
Les protéines
antimicrobinnes
•
La fièvre
~ 20 protéines différentes du
sang (forment ~ 15% des
protéines du sang)
Normalement inactives
Activées par la réponse inflammatoire et par la
réponse spécifique.
Effets des protéines du complément:
• ↑ réponse inflammatoire
• ↑ efficacité des phagocytes (opsonisation)
• Attire les phagocytes (chimiotactisme)
• ↑ effet destructeur des anticorps
• Interféron
= substances libérées par cellules infectées par
des virus.
↑ résistance des autres cellules de la zone
infectée.
Nombreux autres effets (certains peuvent activer
les phagocytes, par exemple).
La fièvre
•
La réaction inflammatoire
•
Phagocytes et cellules
tueuses naturelles (NK)
•
Les protéines
antimicrobinnes
•
La fièvre
Cause:
• Substances relâchées par les macrophages
exposés à des substances étrangères
(pyrogènes endogènes)
• Certaines toxines bactériennes
987
Effets de la fièvre:
↑ efficacité des GB (phagocytes et lymphocytes)
↑ réactions chimiques du système immunitaire
↓ activité de certains microorganismes
Taux de reproduction du virus de la polio est
250 fois plus faible à 40ºC qu’à 37 ºC
Treponema pallidum (syphilis) tué à 41 ºC
Mais si la température est trop élevée: danger
(délire, convulsions)
4. La troisième ligne de défense :
défense spécifique ou immunité
Caractéristiques de l’immunité :
• Prend plus de temps à s’établir (3 à 5 jours).
• Plus efficace que la non spécifique.
• SPÉCIFIQUE à un antigène (molécule d’origine
étrangère) précis.
• Systémique : ne se limite pas au siège de
l’infection.
• Réponse apprise et mémorisée.
988
Deux types d’immunité:
• Immunité à médiation humorale
Lymphocytes B sécrètent des anticorps
• Immunité à médiation cellulaire
Lymphocytes T attaquent les cellules
reconnues comme étrangères
Leucocytes (globules blancs) :
5 grands types :
Granulocytes
1. Neutrophiles
2. Éosinophiles
3. Basophiles
Agranulocytes
4. Lymphocytes
5. Monocytes
L’immunité implique trois sortes de globules blancs:
• Lymphocytes B
• Lymphocytes T
• Macrophages
Ces GB sont abondants dans
les organes lymphoïdes:
• Ganglions lymphatiques
• Rate
• Amygdales
Abondants aussi dans le
thymus et la moelle
osseuse
Lymphocytes B:
•
Se forment dans la moelle osseuse.
•
Migrent en grand nombre dans les ganglions lymphatiques.
Lymphocytes T
•
Se forment dans la moelle osseuse.
•
Deviennent matures dans le thymus.
•
Migrent en abondance dans les ganglions
lymphatiques.
Macrophages
•
Se forment dans la moelle osseuse.
•
Abondants dans tous les organes lymphoïdes et dans le tissu
conjonctif.
La reconnaissance du soi et du non soi :
Molécules reconnues comme étrangères = antigènes
= Protéines, glycoprotéines, polysaccharides
en général.
= Molécules présentes sur la membrane des
organismes étrangers.
Système immunitaire doit faire la différence entre ses
molécules (antigènes du soi) et les molécules étrangères
(antigènes du non soi).
Reconnaissance du soi par les protéines du complexe
majeur d’histocompatibilité (CMH ou HLA)
• = glycoprotéines de la membrane très variables.
• Il y en a environ 20 sortes différentes.
• Chaque sorte peut exister en plus de 50 variétés
différentes.
• Il n’y a pas deux individus (sauf jumeaux identiques)
possédant les mêmes protéines CMH.
• Responsables du rejet lors des greffes.
Chaque individu
possède une variété de
chacune des 5
protéines différentes.
Il y a autant
d’individus
différents qu’il y a
de combinaisons
possibles.
Spécificité des lymphocytes B et T
• Chaque lymphocyte (B ou T) porte sur sa
membrane un récepteur antigénique (10,000 à
100,000 par cellule) pouvant se lier à un antigène
donné.
• Récepteur antigénique = protéine pouvant se lier
de façon spécifique à un antigène : un récepteur
antigénique donné ne peut se lier qu'à un
antigène donné.
• Il y a des millions de lymphocytes différents. Chaque
lymphocyte est caractérisé par son récepteur
antigénique (donc par l’antigène qui peut s’y lier).
• Chaque type de lymphocyte peut donc « reconnaître »
un antigène particulier.
• On ne possède pas de lymphocytes avec des
récepteurs spécifiques à NOS molécules CMH.
Au cours de la formation embryonnaire du système immunitaire,
il se forme toutes sortes de lymphocytes spécifiques y compris
des lymphocytes spécifiques à nos antigènes, mais un
mécanisme particulier en provoque l’apoptose (c’est à dire le
suicide cellulaire), la cellule s’autodétruit. C’est pourquoi nous
ne possédons pas de lymphocytes sensibles à nos propres
antigènes.
Immunité humorale :
= sécrétion d’anticorps par les lymphocytes B
sensibilisés à un antigène.
Lymphocyte B sensibilisé = lymphocyte B dont les
récepteurs antigéniques se lient à un antigène.
Les récepteurs antigéniques des lymphocytes B sont
des anticorps fixés à leur membrane (on les appelle des
anticorps membranaires).
Sélection clonale:
Liaison antigène avec
anticorps de surface.
Multiplication cellulaire
du lymphocyte B qui a
«reconnu» l’antigène.
Lymphocytes
sensibilisés deviennent
des plasmocytes qui
sécrètent des
anticorps.
Certains des
lymphocytes B produits
ne fabriquent pas
d’anticorps =
lymphocytes B
mémoire.
Au
Au cours
cours de
de leur
leur reproduction,
reproduction, les
les
cellules
cellules souches
souches donnant
donnant des
des
lymphocytes
lymphocytes produisent
produisent une
une grande
grande
variété
variété de
de récepteurs
récepteurs différents.
différents.
Les
Les lymphocytes
lymphocytes portant
portant des
des
récepteurs
récepteurs spécifiques
spécifiques aux
aux cellules
cellules
de
de leur
leur organisme
organisme sont
sont détruits.
détruits.
S'il survient un antigène
particulier, seul le lymphocyte
possédant un récepteur à cet
antigène peut s'y lier.
Le lymphocyte lié à l'antigène se
reproduit activement et donne
des descendants pouvant
produire des anticorps
spécifiques à l'antigène.
Production d’anticorps dure environ 4 à 5 jours puis, le
plasmocyte meurt.
Chaque plasmocyte peut sécréter plus de 2000 anticorps
à la seconde.
Si l’antigène revient, les lymphocytes B mémoire peuvent
rapidement se sensibiliser et se multiplier en plasmocytes
actifs et en nouveaux lymphocytes B mémoire (= réaction
secondaire).
La réaction secondaire est plus rapide et plus forte que la
réaction primaire.
990
Le nombre de lymphocytes mémoire augmente avec les
expositions aux différents antigènes au cours de la vie.
Immunité se construit par contact au cours de la vie.
On peut provoquer la sensibilisation = vaccination
1000
La réponse humorale nécessite deux autres types de cellules:
• Macrophages
• Lymphocytes T auxiliaires (T helper)
Macrophage phagocyte le
corps étranger.
Antigènes du corps
étranger se fixent à la
surface du macrophage
sur des protéines du
système CMH (HLA). Le
macrophage devient une
cellule présentatrice
d’antigènes (CPA).
La CPA présente chaque
antigène au lymphocyte
T auxiliaire possédant le
récepteur antigénique
correspondant à
l'antigène.
Le lymphocyte T
auxiliaire activé se
multiplie (forme un
clone).
Les lymphocytes T auxiliaires activés
sécrètent des hormones qui activent les
lymphocytes B et les lymphocytes T.
Lymphocytes T auxiliaires portent des récepteurs
antigéniques à la surface de leur membrane.
Un antigène donné ne peut se lier qu'à quelque
chose comme un lymphocyte sur un million (celui
qui a les bons récepteurs antigéniques).
996
Le lymphocyte B
sensibilisé à un
antigène doit se lier à
un lymphocyte T
auxiliaire également
sensibilisé pour être
activé.
Quand l’infection est terminée, les lymphocytes T
suppresseurs sécrètent des hormones qui
diminuent et font cesser la réponse immunitaire.
Les anticorps (ou immunoglobulines)
= protéines formées de 4 chaînes :
• 2 lourdes (~ 450 acides aminés)
• 2 légères (~ 200 acides aminés)
Forme de Y.
Régions constantes pour tous
les anticorps.
Régions qui varient d ’un
anticorps à l’autre.
998
5 classes d’anticorps:
• IgM
• IgG
• IgA
• IgD
• IgE
Chaque individu fabriquerait quelque chose comme
10 millions de sortes différentes d’anticorps.
998-999
Action des anticorps
• Neutralisation des
toxines et des virus
en s’y fixant.
• Agglutination des
bactéries et des
toxines.
• Lyse des cellules étrangères (molécules du
complément nécessaires)
• ↑ efficacité des phagocytes (avec complément)
= immunoadhérence (p. 998)
immunoadhérence
Immunité à médiation cellulaire
• Lymphocytes T cytotoxiques
• = combat « corps à corps »:
• Des lymphocytes T sensibilisés à un antigène se fixent à
la cellule porteuse de ces antigènes et la tuent en
sécrétant des produits cytotoxiques (perforines).
Action contre:
• Cellules étrangères (greffes, vers parasites)
• Cellules parasitée par des virus
• Cellules cancéreuses
Liaison entre le récepteur antigénique du lymphocyte T
cytotoxique et l'antigène
lymphocyte T sensibilisé
Lymphocytes sensibilisés activés par les hormones des T
auxiliaires.
Les lymphocytes sensibilisés se multiplient en:
• Lymphocytes T cytotoxiques actifs
• Lymphocytes T mémoire
993
Résumé : les lymphocytes
Cellules NK
Appartiennent à la réponse non spécifique
(seconde ligne de défense). S’accolent de façon
non spécifique aux cellules infectées par des virus
ou aux cellules cancéreuses.
Lymphocyte B
Sécrètent les anticorps
Lymphocyte T
cytotoxique
Se fixent de façon spécifique sur les cellules
présentant des protéines étrangères et les
détruisent.
Lymphocyte T
auxiliaire (helper)
Deviennent actif au contact des cellules
présentatrices d ’antigènes. Activent la division
des lymphocytes B et T sensibilisés à
l’antigène.
Lymphocyte T
suppresseur
Mettent fin à la réponse immunitaire.
Immunité passive et immunité active
1000
Immunité passive = transfert d’anticorps
Naturelle:
• mère ==> enfant (placenta, lait)
• 6 premiers mois seulement
Artificielle:
• Anticorps fabriqués par un animal à qui on a
injecté un antigène.
anticorps monoclonaux
• Production d’anticorps monoclonaux
= anticorps produits in
vitro par la culture de
lymphocytes
sensibilisés
Immunité active = stimuler la réponse immunitaire par
contact avec l’antigène
Naturelle:
• Infections au cours de la vie
• Enfants plus souvent malades que les adultes
• Infections lors des voyages en pays étrangers
Artificielle = vaccins
1000
Vaccins fabriqués à partir de:
• Microorganismes virulents vivants, mais
atténués.
• Microorganismes morts.
• Toxines neutralisées.
• Antigènes isolés produits par génie
génétique.
5. Anomalies du système immunitaire
Maladies auto-immunes
1003
= maladies où le système immunitaire se retourne
contre son propre organisme
ex. polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaque,
diabète de type I (insulino-dépendant)
Allergies
1002
= réaction excessive à des antigènes sans dangers
Premier contact avec antigène ==> sensibilisation
Second contact ==> réaction violente
Bénin si la réaction est locale, peut être mortel
si la réaction est systémique (dans tout le corps)
Les mastocytes se forment à partir
des granulocytes basophiles
• Libération ↑ ↑ ↑ histamine par
mastocytes (globules blancs)
• Ces mastocytes sont couverts
d’anticorps IgE
• Liaison de l’antigène à ces IgE
==> libération massive
d’histamines (dégranulation des
mastocytes)
• Histamines ==> inflammation ↑ ↑ ↑
SIDA
1003
• Causé par le virus VIH
• VIH s’attaque surtout aux
lymphocytes T auxiliaires (ces
lymphocytes portent des récepteurs
dits CD4)
• Virus très variable (change ses
antigènes constamment)
• Dépistage = dépistage des anticorps
• Se transmet par contact sang-sang
ou sang-sécrétions ou sécrétionssang
• Peu de médicaments efficaces
• La demi-vie des lymphocytes
infectés est d ’environ 1,5
jours.
• Chez un malade, 1,8 x 109
lymphocytes CD4 sont
produits et tués tous les jours
(5% du total).
• En moyenne, le patient produit 1010 (dix milliards)
nouveaux virus par jour (100 à 1000 fois plus dans
certains cas).
• Ces virus n ’ont une demi-vie que d ’environ 6 heures
dans la circulation.
• Un seul sur 1000, en moyenne, parvient à infecter un
autre CD4.
Adultes et enfants
infectés par le virus
du sida (2003)
Chiffres et carte
provenant de UNAIDS
(ONUSIDA), le
programme de lutte
contre le sida des
Nations Unies
Environ 3 millions d’enfants de moins de 15 ans
Nombre d’adultes et
d’enfants qui ont été
infectés dans l’année
2003
Environ 800 000 enfants de moins de 15 ans
Nombre de décès
causés par le sida
en 2003
Environ 500 000 enfants de moins de 15 ans
Lymphocyte T infecté par le VIH
VIH
Plasmocyte sécrétant
des anticorps
F
I
N
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