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La Lettre du Pharmacologue - Volume 14 - n° 6 - juin 2000
THÉRAPEUTIQUE
a clarithromycine est un dérivé semi-synthétique de
l’érythromycine A qui se caractérise par un spectre
d’activité antibactérienne adapté aux infections respi-
ratoires et par une bonne diffusion tissulaire dans le tissu bron-
chopulmonaire et les amygdales.
La forme pédiatrique de la clarithromycine (Zeclar®25 mg/ml[1]
granulés pour suspension buvable) a obtenu en 1997 une auto-
risation de mise sur le marché en France, en particulier dans
les angines (en alternative au traitement de référence par la péni-
cilline) et les surinfections des bronchites aiguës chez l’enfant
âgé de plus de 3 ans. Ces deux indications répondent à des pro-
blématiques distinctes.
JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE
L’efficacité d’un antibiotique est en grande partie conditionnée
par l’observance du traitement. Celle-ci dépend de la contrainte
liée au schéma thérapeutique (répartition des doses, durée du
traitement), de la tolérance du traitement et de son acceptabi-
lité. S’agissant d’enfants, le jugement des parents est détermi-
nant et certains critères sont particulièrement importants, tels
la tolérance clinique et le goût du médicament.
La clarithromycine pédiatrique 25 mg/ml est indiquée à rai-
son de 15 mg/kg/j répartis en deux prises (jusqu’à un maxi-
mum de 500 mg x 2/j, pour les infections non mycobacté-
riennes) et la durée habituelle de traitement est de 5 à 10 jours,
en fonction de l’infection traitée et de sa sévérité. Son effica-
cité et sa tolérance ont été évaluées au cours de plusieurs essais
comparatifs versus traitements de référence (1, 2). Les résul-
tats de ces essais témoignent d’une efficacité comparable à
celle des antibiotiques couramment utilisés dans les mêmes
indications. Les effets indésirables étaient le plus souvent
bénins, de nature (principalement digestive) et de fréquence
équivalentes à celles des autres produits de la même classe thé-
rapeutique.
Ces études précédant la mise sur le marché ont été essentielle-
ment menées sur le territoire nord-américain (États-Unis et
Mexique) (1, 2). Il paraît nécessaire de les compléter par des
données nationales de type pharmaco-épidémiologique, reflé-
tant les spécificités de la prescription de la clarithromycine
pédiatrique 25 mg/ml et de son utilisation par une population
présentant ses propres critères d’acceptabilité (notamment le
goût des traitements).
Modalités d’utilisation de la clarithromycine
dans les angines aiguës et les surinfections bronchiques
de l’enfant en pratique médicale courante
!
J.M. Garnier*, C. Reitz**, P. Chiarelli***, P. Ceddaha****
*Hôpital Nord-Enfants, 13015 Marseille.
** Laboratoires Abbott, 94528 Rungis Cedex.
*** Medistat, 75001 Paris.
**** 5, rue Cavendish, 75019 Paris.
[1] Zeclar® 25 mg/ml est la nouvelle dénomination du Zeclar®125 mg/5 ml,
depuis le 5 juillet 1999.
RESUMÉ.
Mille quatre-vingt-seize enfants souffrant d’une angine et 608 enfants présentant une surinfection bronchique ont été traités par la
clarithromycine 25 mg/ml au cours d’une étude descriptive réalisée en ouvert par 804 médecins généralistes et 136 pédiatres, dans les condi-
tions pragmatiques de la médecine de ville. Les enfants ont été traités à la posologie quotidienne moyenne de 15 mg/kg et pour des durées
moyennes de 7,3 jours (angines) à 8,1 jours (surinfections bronchiques). Ces modalités, librement déterminées par les médecins investigateurs,
sont en accord avec les préconisations des mentions légales de la clarithromycine 25 mg/ml.
Une évolution favorable de la symptomatologie infectieuse sous traitement a été observée dans 98 % des cas d’angine et 94,6 % des surinfec-
tions bronchiques, avec des taux de guérison respectifs de 95,4 % et 85,5 %.
La tolérance clinique de la clarithromycine 25 mg/ml est apparue satisfaisante, l’incidence de l’événement indésirable le plus fréquent (nau-
sées/vomissements) étant inférieure à 3 %.
Mots-clés :
Clarithromycine - Pédiatrie - Angine aiguë - Surinfection bronchique - Observance - Efficacité - Tolérance.
L
La Lettre du Pharmacologue - Volume 14 - n° 6 - juin 2000
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THÉRAPEUTIQUE
OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
L’objectif principal de cette étude était de décrire les modali-
tés d’utilisation de la clarithromycine 25 mg/ml dans les angines
aiguës et les surinfections bronchiques sur une large popula-
tion d’enfants vus en ambulatoire et traités dans les conditions
les plus proches possible de la pratique médicale courante.
Les objectifs secondaires étaient :
– d’évaluer l’évolution de l’épisode infectieux sous traitement
par la clarithromycine pédiatrique 25 mg/ml dans les deux indi-
cations concernées ;
– d’évaluer la tolérance clinique de la clarithromycine ;
– d’étudier l’observance et l’acceptabilité du traitement prescrit.
MATÉRIEL ET MÉTHODE
L’ensemble de cette étude a été menée dans le respect des
Bonnes Pratiques Cliniques. Préalablement à l’inclusion, le
consentement des parents ou d’un tuteur légal a été recueilli
par écrit, après que celui- ci ait été informé des buts et des
contraintes de l’étude (loi 88-1138, JO du 22 décembre 1988).
Le protocole a reçu l’avis favorable du Comité consultatif de
protection des personnes de Marseille 1. La société Medistat a
été chargée par les Laboratoires Abbott du monitoring, des
contrôles de qualité et de l’analyse statistique de l’étude.
Description générale de l’étude
Cette étude est descriptive : “étude de l’utilisation et des effets
des médicaments sur de grandes populations dans les condi-
tions les plus proches possible de la réalité”. Son protocole mul-
ticentrique en ouvert la différencie des essais cliniques tradi-
tionnels par l’absence de critères d’inclusion spécifiques (le
produit étant utilisé dans les conditions fixées par l’AMM et
selon les recommandations en usage), l’absence de traitement
associé interdit (en dehors de ceux que mentionne le résumé
des caractéristiques de la clarithromycine figurant dans le dic-
tionnaire Vidal®) et l’absence de contraintes imposées au méde-
cin quant à la conduite du traitement.
L’étude a été réalisée par 804 médecins généralistes et
136 pédiatres de ville, tirés au sort par la société Medistat, parmi
un panel de médecins volontaires déjà constitué. Une étude de
faisabilité ainsi que la présentation de l’étude ont été faites par
contacts téléphoniques par la société Medistat. La méthode des
quotas a été appliquée afin d’obtenir un échantillon remplis-
sant les critères de représentativité nécessaires par rapport aux
principales caractéristiques de la démographie médicale. Il était
demandé à chaque investigateur d’inclure les deux premiers
patients répondant aux critères d’inclusion à partir de la date
de début de l’étude.
Deux évaluations étaient prévues par le protocole : en début et
en fin de traitement. L’investigateur pouvait librement réaliser
des évaluations supplémentaires.
Les patients pouvaient à tout moment sortir de l’étude sur leur
propre demande ou sur avis de l’expérimentateur. Les raisons
de sortie prématurée de l’étude devaient être précisées par l’in-
vestigateur sur le cahier d’observation.
Sélection des patients
Étaient inclus dans l’étude les patients ambulatoires répondant
aux critères suivants :
– âge compris entre 4 et 12 ans ;
– présence d’une angine aiguë ou d’une surinfection bronchique ;
– indication d’un traitement antibiotique pouvant être admi-
nistré par voie orale.
Les critères de non-inclusion étaient les suivants :
– insuffisance rénale sévère ;
– insuffisance hépatique ;
– allergie connue aux macrolides ;
– traitement antibiotique dans les 72 heures précédant l’inclusion ;
– déficit immunitaire de quelque nature que ce soit ;
– présence d’une otite moyenne aiguë concomitante.
En dehors de ces critères médicaux, il était demandé d’inclure
les sujets pour lesquels une consultation en fin d’essai était
réalisable et, a contrario, de ne pas inclure ceux susceptibles de
ne pas adhérer au protocole ou d’être perdus de vue en cours
d’étude, ni les patients ayant participé à un essai clinique dans
les trois mois précédant le recrutement ou déjà engagés dans
un autre protocole.
Traitement étudié
Un traitement par clarithromycine (Zeclar®25 mg/ml granulés
pour suspension buvable) a été instauré chez tous les patients
répondant aux critères d’inclusion.
Chaque investigateur a reçu par patient une quantité de produit
suffisante pour traiter un enfant d’un poids de 36 kg pendant
10 jours, à la posologie recommandée de 15 mg/kg/j, répartie
en deux prises.
La conduite du traitement était laissée à la seule appréciation
de l’investigateur. Ce dernier décidait en particulier de la poso-
logie, de la durée du traitement, et de sa poursuite ou de son
arrêt en fonction de l’évolution de la symptomatologie et/ou de
la survenue d’événements indésirables.
En accord avec les mentions légales de la clarithromycine
25 mg/ml, les traitements par les dérivés de l’ergot de seigle,
la terfénadine, l’ébastine, le triazolam, la bromocriptine, la
ciclosporine et la théophylline étaient interdits en cours d’es-
sai. Cet essai en monothérapie interdisait également l’admi-
nistration conjointe d’autres antibiotiques. Tous les autres trai-
tements concomitants étaient autorisés sans restriction.
Critères de jugement
!Évolution de la symptomatologie infectieuse. L’évolution
du syndrome infectieux a été jugée par les médecins investi-
gateurs par rapport à la symptomatologie infectieuse présente
à l’inclusion.
Chaque symptôme a été évalué de manière qualitative (absent,
modéré, intense).
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La Lettre du Pharmacologue - Volume 14 - n° 6 - juin 2000
THÉRAPEUTIQUE
Les investigateurs ont évalué l’évolution du syndrome infec-
tieux selon trois niveaux :
"Guérison : résolution de tous les symptômes présents à
l’inclusion.
"Amélioration : persistance de quelques signes cliniques
mineurs n’obligeant pas à modifier le traitement antibiotique.
"Échec :persistance de signes cliniques d’infection obligeant
à modifier le traitement antibiotique.
Le délai de guérison a été apprécié par l’analyse du carnet
d’autoévaluation sur lequel les parents notaient le retour à
l’apyrexie, la disparition de la symptomatologie infectieuse et
la reprise d’une activité normale.
!Tolérance clinique. L’évaluation de la tolérance du traite-
ment a été réalisée, selon la méthode du recueil spontané, sur
les bases suivantes :
– recherche, par un interrogatoire large, de tout événement indé-
sirable intercurrent survenu en cours de traitement ;
– notification dans le cahier d’observation de la nature, de la
sévérité (selon une cotation préétablie en “peu sévère”, “moyen-
nement sévère” ou “sévère”), de la durée et de l’évolution des
événements indésirables ;
– analyse de la relation entre l’événement indésirable et le médi-
cament de l’essai, aboutissant à sa classification dans l’une des
quatre catégories : “relation exclue”, “relation peu probable”,
“relation possible”, “relation probable”.
!Observance et acceptabilité du traitement. L’observance
du traitement a été appréciée par l’interrogatoire des parents,
l’évaluation de la quantité de médicament rapportée à la consul-
tation finale et l’analyse du carnet d’autoévaluation : nombre
de prises quotidiennes, régularité de l’administration, durée du
traitement.
L’acceptabilité du traitement a été évaluée par l’analyse du car-
net d’autoévaluation : facilité de préparation et d’absorption du
médicament.
RÉSULTATS
Description de la population de l’étude
Les patients de l’étude ont été recrutés sur une période de
7mois, du 14 décembre 1998 au 20 juillet 1999. Un total de
1720 enfants ont été inclus.
La population éligible pour l’analyse de la tolérance en inten-
tion de traiter (ITT) se composait de 1 704 sujets (aucune don-
née n’étant disponible sous traitement pour 16 patients inclus).
Les caractéristiques démographiques de cette population sont
décrites dans le tableau I.
L’analyse en ITT de l’évolution de la symptomatologie infec-
tieuse a porté sur 1 701 sujets ayant pris au moins une dose du
traitement (seules des données de tolérance étaient disponibles
pour trois patients).
Le diagnostic porté à l’entrée dans l’étude était :
– une angine pour 1 096 enfants (64,3 % de l’effectif) ;
– une surinfection bronchique pour 608 enfants (35,7 %).
Les enfants de ces deux groupes présentaient un âge moyen
comparable.
Des antécédents d’infections respiratoires hautes survenues
au cours des deux dernières années ont été retrouvés chez
1550 enfants (91 % de l’effectif), avec une égale répartition dans
le groupe “angine” et “surinfection bronchique” (tableau II).
Il s’agissait essentiellement de rhinopharyngites et d’angines.
Près de huit fois sur dix (dans 79,5 % des cas), le dernier épisode
infectieux avait été traité par antibiothérapie.
Des antécédents d’infections respiratoires basses au cours de
l’année écoulée ont été retrouvés chez 457 enfants (26,8 % de
l’effectif), majoritairement chez ceux présentant une surinfec-
tion bronchique à l’entrée dans l’étude. Ces sujets se distin-
guaient des enfants du groupe “angine” par une fréquence plus
élevée des cas d’asthme intrinsèque.
Tableau I. Caractéristiques de la population de l’étude.
Caractéristiques de la population de l’étude n = 1 704
Âge moyen (ans) 6,5 ± 2,2
Sexe :
– masculin 924 (54,2 %)
– féminin 780 (45,8 %)
Enfants vivant :
– en zone urbaine 1 117 (65,6 %)
– en zone rurale 586 (34,4 %)
Tableau II. Antécédents
pathologiques respiratoires
de la population de l’étude.
Antécédents respiratoires au cours Nombre (et %) total Groupe Groupe
des deux dernières années de sujets concernés “angine” “surinfection bronchique”
Infections respiratoires hautes 1 550 (91 %) 997 (91,1 %) 553 (91 %)
Autres antécédents ORL :
– amygdalectomie 246 (14,4 %) 140 (12,8 %) 106 (17,4 %)
et/ou adénoïdectomie
– otites récidivantes 126 (7,4 %) 76 (6,9 %) 50 (8,2 %)
et/ou aérateurs transtympaniques
– obstruction chronique du cavum 130 (7,6 %) 79 (7,2 %) 51 (8,4 %)
Infections respiratoires basses 457 (26,8 %) 189 (17,3 %) 268 (44,1 %)
Asthme intrinsèque 83 (4,9 %) 28 (2,6 %) 55 (9 %)
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THÉRAPEUTIQUE
Les écarts du protocole ont été classés en déviations mineures
ou majeures lors d’une réunion entre promoteur, moniteur et
coordinateur. La base de données a été gelée à la suite de cette
réunion.
Aucun patient n’était traité pour une autre affection que celle pré-
vue dans le protocole (angine aiguë ou surinfection bronchique).
Les seules déviations majeures au protocole concernent l’âge :
94 patients avaient un âge non compris entre 4 et 12 ans ; 37
d’entre eux avaient moins de 3,5 ans et 6 d’entre eux plus de
12 ans.
DESCRIPTION DE L’ÉPISODE INFECTIEUX
AYANT MOTIVÉ L’INCLUSION
La température maximale était en moyenne de 38,9 °C dans le
groupe “angine” et de 38,6 °C dans le groupe “surinfection
bronchique”. Des signes généraux associés (tels qu’asthénie,
anorexie) étaient présents dans deux tiers des cas.
La symptomatologie ORL et respiratoire présentée par les
enfants inclus dans l’étude est décrite dans le tableau III.
Dans le cas d’une angine, l’examen de la gorge mettait en
évidence un aspect érythémateux et érythémato-pultacé dans
respectivement 51,6 % et 46,7 % des cas.
Dans le cas d’une surinfection bronchique, des râles bron-
chiques étaient présents dans 94,9 % des cas, des sibilances
dans 37,4 % des cas et une polypnée dans 36 % des cas.
Modalités du traitement
Le délai moyen d’instauration du traitement antibiotique par
rapport à la date d’apparition des symptômes était de 1,8 jour
dans le groupe “angine” et de 3,1 jours dans le groupe “surin-
fection bronchique”.
Les modalités thérapeutiques (posologie, durée du traitement)
ne différaient pas selon le diagnostic à l’entrée dans l’étude
(tableau IV).
Ces modalités sont en accord avec les mentions légales de la
clarithromycine 25 mg/ml (posologie recommandée de
15 mg/kg/j répartie en deux prises ; durée habituelle du traite-
ment de 5 à 10 jours en fonction de l’infection traitée et de sa
sévérité). Néanmoins, dans le cas particulier de l’angine où le
traitement de référence demeure l’administration de pénicilline
pendant 10 jours, une durée d’administration de 10 jours pour
la clarithromycine est actuellement recommandée. La durée
moyenne de traitement plus courte (7,3 jours) observée dans
cette étude reflète l’attitude pratique des médecins.
Évolution de la symptomatologie infectieuse
Lors de la visite finale, la quasi-totalité des patients sont apy-
rétiques, et ce quelle que soit la pathologie initiale. Les autres
signes généraux présents à la visite initiale s’amendent neuf
fois sur dix pendant la phase thérapeutique.
Quelle que soit sa fréquence initiale, aucun signe ORL fonc-
tionnel ne se manifeste à la visite finale avec une fréquence
supérieure à 3 %. L’examen de la gorge se normalise dans plus
de 95 % des cas.
Concernant l’examen clinique pulmonaire, l’ensemble des
signes cliniques s’amende sous traitement, en dehors de la toux
qui persiste chez 23,7 % des patients concernés.
L’évaluation globale par les médecins investigateurs montre
qu’une évolution favorable de l’infection (guérison ou amélio-
ration) est obtenue dans respectivement 98 % et 94,6 % des cas
d’angine et de surinfection bronchique (tableau V). Au total,
l’évolution sous traitement a été favorable dans 96,8 % des cas
avec un taux de guérison de l’épisode infectieux dans près de
92 % des cas.
Tableau III. Symptomatologie ORL et respiratoire présente à
l’inclusion.
Tableau IV. Modalités du traitement antibiotique de l’épisode
infectieux.
Modalités du traitement Groupe Groupe
par la clarithromycine “angine” “surinfection bronchique”
25 mg/ml
Posologie moyenne (mg/kg/j) 15,1 ± 1,1 15,2 ± 1,5
Durée moyenne 7,3 ± 1,3 8,1 ± 1,4
du traitement (jours)
Tableau Groupe Groupe
clinique “angine” “surinfection bronchique”
Symptomatologie ORL :
– dysphagie 94,2 % 25,1 %
– douleur pharyngée 92,9 % 42,3 %
– rhinorrhée 43,9 % 79,4 %
– dysphonie 28,7 % 24,5 %
Symptomatologie respiratoire :
– toux 38,9 % 99,6 %
– expectoration purulente 49,3 % 79,1 %
ou muco-purulente
– sifflements respiratoires 3,6 % 36,8 %
Tableau V. Évolution de la symptomatologie infectieuse dans les
deux groupes traités par la clarithromycine 25 mg/ml.
Jugement Total Groupe Groupe
global (n = 1 699) “angine” “surinfection bronchique”
(n = 1 094) (n = 605)
Guérison 1 561 (91,9 %) 1 044 (95,4 %) 517 (85,5 %)
Amélioration 83 (4,9 %) 28 (2,6 %) 55 (9,1 %)
Échec 55 (3,2 %) 22 (2,0 %) 33 (5,5 %)
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La Lettre du Pharmacologue - Volume 14 - n° 6 - juin 2000
THÉRAPEUTIQUE
Délai de guérison
L’analyse du carnet d’autoévaluation montre une amélioration
rapide de l’état de santé, l’obtention d’une apyrexie en 48 heures
en moyenne et la reprise d’une activité normale après 3 jours
de traitement en moyenne (tableau VI).
Analyse de la tolérance
Cent quinze patients ont présenté au moins un événement indé-
sirable (soit 6,7 % de la population). Le traitement a été
précocement interrompu à la suite d’un événement indésirable
pour 50 enfants (2,9 %). Cent trente-sept événements au total
ont été rapportés.
Les investigateurs ont imputé 90 événements au traitement
étudié, de manière possible, presque certaine, douteuse ou pro-
bable ; 47 autres événements ont été considérés sans relation
avec le traitement.
La quasi-totalité (79 sur 90) des événements reliés au traite-
ment par la clarithromycine 25 mg/ml ont été des symptômes
digestifs, dont les plus fréquents étaient des douleurs abdomi-
nales, des nausées et vomissements et des diarrhées. Une symp-
tomatologie dermatologique (éruption, prurit) a été notée dans
5cas (0,3 %). Les autres événements indésirables sont surve-
nus avec une incidence 0,1 %.
Cinq événements indésirables sérieux (EIS) ont été décrits chez
5patients durant l’essai. La survenue de ces événements
n’a été considérée comme liée au traitement que dans un cas
(vomissements).
Observance et acceptabilité du traitement
L’observance moyenne du traitement, évaluée chez
1701 patients, peut être considérée comme excellente, 95,3 %
des patients ayant été considérés comme compliants.
L’analyse du carnet d’autoévaluation a concerné 1 423 enfants
(928 traités pour angine et 495 pour surinfection bronchique).
Elle montre que le traitement par la clarithromycine 25 mg/ml
a été pris selon le rythme de prises préconisé par le médecin
dans 99, 3% des cas, pris régulièrement dans 95,2 % des cas et
suivi jusqu’à son terme dans 92,6 % des cas.
DISCUSSION
Le but de cet essai était de décrire les modalités d’utilisation
de la clarithromycine 25 mg/ml sur une large population d’en-
fants présentant une angine ou une surinfection bronchique,
traités en ouvert dans les conditions de pratique médicale quo-
tidienne.
Mille sept cent vingt enfants ont été inclus par 940 médecins
généralistes et pédiatres. La population analysée se composait
de 1 096 patients traités pour une angine et 608 patients traités
pour un épisode de surinfection bronchique. Chez ces derniers,
la présence d’une rhinorrhée plus de huit fois sur dix était en
faveur d’une origine virale de l’infection, tandis que la persis-
tance de la fièvre au-delà du troisième jour d’évolution et la
présence d’un encombrement bronchique dans 95 % des cas
évoquaient une surinfection bactérienne.
Les schémas thérapeutiques, librement fixés par les médecins
investigateurs, ne différaient pas selon le diagnostic initial. En
moyenne, les enfants ont été traités à la posologie quotidienne
de 15 mg/kg/j, correspondant aux doses quotidiennes préconi-
sées pour la pratique courante dans les mentions légales de la
clarithromycine 25 mg/ml. Le traitement a été prescrit pour une
durée de 8,1 jours en moyenne dans la surinfection bronchique
et de 7,3 jours dans l’angine, reflétant la pratique de ville.
L’évolution favorable a été obtenue chez 98 % des patients trai-
tés pour une angine et 94,6 % de ceux traités pour une surin-
fection bronchique, avec des taux de guérison respectifs de
95,4 % et 85,5 %. Ce jugement global des investigateurs est
corroboré par l’opinion favorable des parents qui constatent
la guérison de l’épisode infectieux dans 96,3 % des cas, et
par l’analyse de l’évolution des symptômes sous traitement :
l’atteinte initiale de l’état général, comparable pour les deux
étiologies, s’amende totalement et, logiquement, la toux per-
siste dans un quart des cas, la résolution des signes fonction-
nels étant la règle pour tous les enfants.
Les données de cette étude concordent avec les résultats d’un
précédent essai multicentrique sur 2 828 enfants mexicains
souffrant d’infections respiratoires hautes ou basses (3). Dans
cette étude, les taux de succès thérapeutiques étaient compris
entre 95,4 % et 98,6 % selon la localisation de l’infection, avec
un pourcentage de 96,8 % concernant les angines. Cependant,
il faut considérer qu’en l’absence d’un groupe témoin d’enfants
non traités, il n’est pas possible d’évaluer la fréquence des
guérisons spontanées de ce type de maladies. Cela est d’autant
plus vrai que l’étiologie des angines et des infections bron-
chiques de l’enfant est le plus fréquemment d’origine virale.
Le traitement par la clarithromycine 25 mg/ml a été très bien
toléré dans cet essai. Sur les 137 événements indésirables rap-
portés, 90 ont été imputés par les investigateurs au traitement
étudié. En dehors de vomissements chez un patient, considé-
rés par l’investigateur comme “sérieux”, aucun autre événe-
ment indésirable sérieux rapporté au cours de l’étude n’a été
relié au produit étudié. La nature principalement digestive
Tableau VI. Délais moyens de disparition de la symptomatologie
infectieuse dans les deux groupes.
Délais moyens Groupe Groupe
d’obtention (j) “angine” “surinfection bronchique”
(n = 928) (n = 495)
Apyrexie 2,10 ± 0,81 2,29 ± 0,87
Disparition :
– de la douleur 2,43 ± 0,95 -
de gorge
– de la difficulté 2,27 ± 0,94 -
à avaler
– de la toux - 5,44 ± 2,15
Activité normale 2,88 ± 1,45 3,34 ± 1,81
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