
CAS CLINIQUE
bTraitement
Chez les patientes avec tératome, le
traitement consiste en une résection
tumorale et l’administration intravei-
neuse d’immunoglobulines.
Dans les cas où aucune tumeur primi-
tive n’est retrouvée, un traitement im-
munosuppresseur de seconde ligne
(rituximab ou cyclophosphamide) est
plus souvent nécessaire (6).
bSuites de la pathologie
Le taux de décès est de 4 à 7 % (5, 6).
Une guérison complète est obtenue
dans 30 à 47 % des cas selon les sé-
ries, avec de lourdes séquelles dans
un quart des cas (4-6). L’amélioration
est généralement attendue dans les
6 semaines suivant le début du trai-
tement et est corrélée à la diminution
des anticorps (5). Les séquelles les plus
souvent rapportées sont un syndrome
frontal modéré et des troubles du som-
meil. Le risque de rechute est compris
entre 20 et 25 % des cas dans les 2 ans
(6). Une évolution favorable est corré-
lée à la précocité de mise en route du
traitement. En l’absence de tumeur re-
trouvée initialement, une surveillance
par imagerie abdomino-pelvienne est
nécessaire pendant 2 ans (6).
CONCLUSION
L’encéphalite à anticorps anti-NMDA-R
est une entité rare mais dont la préva-
lence est probablement sous-estimée.
Sa présentation initiale est essentiel-
lement psychiatrique ou comitiale.
Son évolution est favorable dans la
majorité des cas après traitement. Le
diagnostic devrait être évoqué devant
tout patient jeune présentant des
troubles du comportement d’appa-
rition brutale associés à des mouve-
ments anormaux, des convulsions, ou
des symptômes dysautonomiques. l
Remerciements particuliers au Pr Marc
Tardieu, CHU de Bicêtre
MOTS-CLÉS :
Encéphalite, Anticorps anti-NMDA-R,
Diagnostic, Mode de présentation,
Etiologie, Traitement, Pronostic
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BIBLIOGRAPHIE
Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine
Y a-t-il un bénéce à l’implantation cochléaire chez les adolescents
avec une surdité prélinguale ?
Dans le cas de la surdité prélinguale (surdité présente
avant l’acquisition du langage), l’implantation cochléaire
doit être réalisée préférentiellement avant l’âge de 3 ans.
En eet, les structures auditives centrales se développent jusqu’à
l’âge de 7 ans et en l’absence de stimulation auditive, les aé-
rences visuelles et somesthésiques colonisent le cortex auditif.
La plasticité corticale diminue également avec l’âge. Quels bé-
néfices peut-on alors espérer de l’implantation cochléaire tar-
dive? La perception du langage après l’implantation et l’influence
des facteurs préopératoires sur ces résultats ont été évaluées
de façon rétrospective auprès de 67 adolescents américains
après une implantation cochléaire unilatérale. L’âge moyen d’im-
plantation était de 12,9 ans (10-17 ans) et la durée de surdité
était de 11,5années en moyenne. Les étiologies se divisaient en
cinq groupes : congénitale (61 %), idiopathique (16 %), médica-
menteuse (6 %), post-méningite (9 %) et post-CMV ou fébrile
(7 %). Les scores des tests de perception de mots (CNC test) et
de perception de phrases (HINT test) étaient significativement
plus élevés un an après. Une stagnation des résultats était ce-
pendant constatée entre la première année et la fin de l’étude
(moyenne de suivi de 60 mois). Cinq patients ont cessé d’utili-
ser l’implant faute de bénéfice. Une plus faible durée de surdité
et un plus jeune âge lors de l’implantation étaient des facteurs
influençant positivement les résultats des tests de perception du
langage. Les patients ayant une surdité idiopathique avaient une
progression supérieure aux autres. L’utilisation du langage oral
en préopératoire donnait également de meilleurs résultats que
l’utilisation exclusive du langage signé.
Des bénéfices certains en termes de perception du lan-
gage sont donc attendus surtout au cours de la première
année après implantation cochléaire tardive.
4 Zeitler DM, Anwar A, Green JE et al. Cochlear implantation in prelingually deafned adolescents. Arch Pediatr Adolesc Med 2012 ; 166 : 35-41.
ON EN PARLE
Par le Dr Elodie Morrison, Hôpital Cochin-Port Royal, Paris