DIPLÔME d`OSTÉOPATHE (DO)

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L’Institut Dauphine d’Ostéopathie
en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
Promotion 2014
MEMOIRE n°37
présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par
Mlle Guillerand Hélène, née le 24/12/1987 à Paris XVI.
Pour l’obtention du
DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.)
Titre :
Traduction d’un texte ostéopathique de l’anglais vers le
français : importance et difficultés
Membres du jury :
Président :
Assesseurs :
Directeur du mémoire: Mr. Stéphane Vandendriessche
Remerciements
Je tiens à remercier Frédéric Pariaud ainsi que tous les membres de l’équipe de
traduction sans qui je n’aurai pas pu participer à cette aventure, mon maître de
mémoire Stéphane Vandendriessche pour ses précieux conseil, Magalie Lovera
ainsi que toutes les personnes ayant aidé à la conception et à la distribution du
questionnaire, sans oublier toutes les personnes qui ont pris le temps d’y répondre.
Sommaire
Introduction……………………………………………………………………………………………………………………3
-I- Pourquoi traduire……………………………………………………………………………………………………….5
1. L’anglais, langue internationale .....................................................................5
2. L’obligation de moyens et de se donner les moyens ........................................8
-II- Traduction………………………………………………………………………………………………………………..8
1. 45 Approche du thrust (Haute vélocité/Basse amplitude); le « crac » .............9
2. 46 L’énergie Musculaire ............................................................................... 19
3. 47 Relâchement myofascial ........................................................................... 32
4. 48 Ostéopathie dans le Champ Crânien ........................................................ 36
-III- Les difficultés de la traduction………………………………………………………………………………56
1. Les difficultés de compréhension ................................................................... 56
2. Les difficultés d’ordre lexicales ..................................................................... 56
3. Les difficultés relevant de l’agencement ........................................................ 58
4.Les difficultés concernant le message ............................................................. 59
5.Options et servitudes ...................................................................................... 61
6.Qu’est ce qu’une bonne traduction ................................................................. 62
Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………63
Annexes……………………………………………………………………………………………………………………….65
Questionnaire .................................................................................................... 65
Bibliographie ..................................................................................................... 68
Introduction
Dans son livre Foundation of osteopathic medicine (3), A.G. Chila cherche,
comme le titre l’indique, à poser et rassembler les bases de l’ostéopathie. Et c’est
dans le cadre de la publication française de la troisième édition de cet ouvrage que
nous avons pu traduire depuis l’anglais les chapitres 45 à 48. Ces chapitres traitent
de différents types de traitement ostéopathique en évoquant leur origine, les
principes qui les sous-tendent, ainsi que des exemples de techniques.
C’est dans le cadre de ce travail que nous en sommes venus à nous questionner
sur l’intérêt de la traduction et ses difficultés.
Mais avant tout qu’est ce que la traduction ? La traduction est l’opération
consistant à passée d’une langue de départ, ici l’anglais, pour aller vers une langue
d’arrivée, le français dans le cas présent. Au jour d’aujourd’hui de nombreux
logiciels et sites internet permettent d’avoir accès à des traductions automatiques,
le plus souvent très littérales, accordant plus d’importance à la rigueur de la
traduction de chaque mot plutôt qu’au sens global et qui n’ont malheureusement
plus
grand-chose
à
voir
avec
l’original.
Pour obtenir une bonne traduction et non un ersatz, le traducteur va devoir
comprendre le texte d’origine, figé, le passer dans une langue neutre, faite
uniquement de concepts et dégagée de toute servitude, afin de pouvoir le refondre
dans la langue d’arrivée. A ce moment il ne traduit plus pour comprendre mais
pour faire comprendre aux autres. Ce faisant, il va rapprocher deux langues et
donc deux cultures (deux histoires, deux géographies, deux littératures…), car
comme le dit Oustinoff “Une langue, en effet, à l’instar de la tour de Babel, n’est
pas faite uniquement de mots : chacune renferme une « vision » du monde propre
(« Weltansicht »)” (20). Ainsi, plus ces cultures seront éloignées, plus la tache
sera ardue.
Dans un premier temps nous verrons l’intérêt de la traduction, puis nous
passerons à la version à proprement parler, pour enfin évoquer les difficultés
rencontrées lors de la traduction de ce texte.
-I- Pourquoi traduire
1. L’anglais, langue internationale
Des sources majoritairement anglophones
L’ostéopathie étant née aux Etats-Unis, de nombreux écrits y ont été publiés, que
ce soit ceux de Still, ceux de ses élèves ou ceux de chercheurs plus récents. De
plus, à l’heure actuelle, l’anglais est ce qui se rapproche le plus d’une langue
internationale “ Le français disparaît de la scène internationale, le tout anglophone
est imposé par les Native Speakers (NS) et les rencontres sont autant de terrains
où s’affrontent, sans espoir de retour, les Non Native Speakers (NNS) pour
lesquels les règles du jeu sont claires : Publish in English or Perish. ”(5). Ainsi,
écrire en anglais est le meilleur moyen d’être lisible par le plus grand nombre. De
plus un article publié dans Journal of American Medical Association (journal de
l’association médicale américaine) parut en 2000(1)(annexe 2) nous explique
clairement que l’anglais étant déjà la langue majoritairement parlée par la
communauté scientifique, il serait du devoir des praticiens anglophones de tout
mettre en œuvre pour en faire la langue universelle de la médecine. Tout ceci nous
explique l’abondance de textes ostéopathiques en anglais. Malheureusement, le
français étant moins répandu, seule une minorité de ces articles sont disponible en
français.
Le niveau d’anglais des praticiens
A l’aide d’un questionnaire (c.f.annexe1) distribué à toutes les promotions d’un
établissement de formation en ostéopathie, nous avons cherché à déterminer le
niveau d’anglais des étudiants, et donc des ostéopathes de demain.
Niveau d'anglais des étudiants toutes
promotions confondues
4%
12,50%
Faible
28,50%
Scolaire
Bon
Bilingue
55%
En observant les résultats de la troisième question, on s’aperçoit que la large
majorité des étudiants estiment avoir un niveau d’anglais scolaire ou faible. De
plus, la question suivante démontre que peu d’étudiants lisent fréquemment en
anglais.
Fréquence de lecture en anglais des
étudiants, toutes promotions confondues,
tout types de textes
Jamais
14%
39%
11%
Une fois par an
Une fois tous les trois mois
Une fois par mois
14%
Une fois par semaine
22%
Si les étudiants lisent peu en anglais de manière générale, un texte scientifique au
vocabulaire pointu n’en sera que plus difficile à lire.
Lecture de textes ostéopathiques en
Français
22,25%
11%
89%
66,75%
Etudiants ne lisants pas de
textes ostéopathiques en
français
Etudiants de dernière année
lisant des textes
ostéopathiques en français
Etudiants de 1ère, 2ème,
3ème et 4ème année lisants
de textes ostéopathiques en
français
Ainsi, lorsque l’on compare les résultats des questions cinq et huit, on observe
qu’une large majorité des étudiants lie des textes ostéopathiques en français alors
qu’à peine un tiers en lit en anglais. De plus, ce tiers est en majorité composé
d’étudiants de cinquième année. Ces derniers ayant un mémoire à rendre en fin
d’année, on peut penser qu’ils lisent des textes ostéopathiques en anglais plus par
nécessité dans le cadre de leurs recherches que par choix ou par simple curiosité.
Lecture de textes ostéopathiques en
anglais
Etudiants ne lisant pas de
textes ostéopathiques en
anglais
13%
70%
Etudiants de dernière année
lisant des textes
ostéopathiques en anglais
30%
17%
Etudiants de 1ère, 2ème,
3ème et 4ème année lisant
des textes ostéopathiques en
anglais
2. L’obligation de moyens et de se donner les moyens
A l’heure actuelle, le décret du 25 mars 2007(26) impose une formation continue
aux ostéopathes. Il est aussi question de formation continue dans le code de
déontologie de la profession d’ostéopathe de l’A.F.O.(27) :“Article 5 Compétence
– Formation continue ; L’ostéopathe doit se tenir au courant des progrès
scientifiques, de sa profession et de son art, afin d’assurer à son patient les
meilleurs soins. L’ostéopathe maintient sa compétence par sa formation
continue.” Ainsi, à l’obligation de moyen vient se greffer une obligation de se
donner les moyens. Mais à quoi bon si l’information reste inaccessible?
C’est là que la traduction prend tout son sens.
-II- Traduction
Par correction envers l’éditeur, seuls quelques morceaux choisis du texte traduit
seront mentionnés dans ce mémoire.
L’exercice auquel nous nous sommes livrés est, comme nous le verrons plus tard,
loin d’être chose aisée. Nous avons tenté de rester au plus prés du message
d’origine afin de ne pas “trahir” les différents auteurs. Malgré tout, certains
changements ont du être fait, le plus souvent pour privilégier l’intelligibilité et la
compréhension du message: à quoi bon faire une traduction si elle ne rend pas
accessible la parole de l’auteur ? C’est sur ce fil entre traduction (trop) stricte et
paraphrase que le traducteur marche en faisant attention à ne pas chuter. Comme
le funambule, à chaque mot, chaque phrase, il se remet en question alors qu’il
tente de retranscrire le plus fidèlement la pensée de l’auteur telle qu’il la conçoit.
En effet, lors d’une lecture nous interprétons ce que nous lisons, et c’est suite à
cette interprétation que l’on s’imagine le message de l’auteur, tout ce qu’il
souhaite faire parvenir au lecteur, le dit et le non-dit. Certes dans un ouvrage
scientifique tel que Foundation of osteopathic medicine (3), l’imagination du
lecteur est beaucoup moins sollicitée que dans un roman ou une nouvelle,
néanmoins la manière dont son tournées certaines phrases, les images employées
et d’autres subtilités peuvent par exemple laisser un doute sur le ton employé. S’il
y a autant d’interprétations que de lecteurs, il est impossible qu’un compromis fait
à partir de la vision d’une personne convienne à tout le monde. Nous avons donc
tenté ici de réaliser une traduction aussi proche que possible du message d’origine
tel que nous l’avons perçu et nous espérons que notre travail rend effectivement
accessible à tous les connaissances partagées dans cet ouvrage par les différents
auteurs.
1. 45 Approche du thrust (Haute vélocité/Basse amplitude); le « crac »
[…]
Concepts clés

L'approche haute vélocité/ basse amplitude (H.V.B.A.) (thrust) est caractérisée
par la mise en position allant vers la restriction, suivie d'une manœuvre
correctrice afin de dépasser cette restriction.

Un diagnostique précis est la clef de la pratique des techniques HVBA
(thrust).

Le positionnement au plus proche de la barrière de restriction dans tous les
plans est suivi d'un thrust correctif bref et rapide.

Les techniques d'H.V.B.A. peuvent être facilement enseignées et apprises. La
coordination motrice nécessaire à un usage efficace requière une pratique
extensive et de l'expérience.
[…]
Définition de la technique
Le Glossary of Osteopathic Terminology (glossaire de la terminologie
ostéopathique) définie la technique de haute vélocité basse amplitude (H.V.B.A.)
comme étant, “Une technique ostéopathique utilisant une force correctrice,
rapide, brève, parcourant une distance réduite dans la barrière anatomique d'une
articulation, qui engage une barrière de restriction dans un ou plusieurs plans de
mobilité afin de lever cette restriction. Aussi connu sous le nom de technique de
thrust.”
Perspective historique
Les styles de manipulation de type thrust ont été rapportées tout au long de
l’histoire documentée. Les immigrants européens ramenèrent avec eux les
techniques des “rebouteux” en Amérique. Les écoles Américaines d'ostéopathie et
de chiropratique qui suivirent se sont développées depuis (Chapitre 3).
Robert Kappler, D.O., formalisa le développement de l’H.V.B.A comme une
modalité ostéopathique particulière définie comme ceci:
La technique de thrust a été le type de technique le plus enseigné dans les écoles
d'ostéopathie et a été pratiquée par des ostéopathes depuis des années. Dans les
années soixante-dix, le programme scolaire des écoles d'ostéopathie a commencé
à intégrer d'autres types de techniques. Cependant, jusqu'à récemment,
manipulation ostéopathique et technique de haute vélocité était pratiquement
synonyme. Les diplômés sont maintenant exposés à un large spectre de techniques
directes et indirectes; manipulation ostéopathique et technique de thrust ne sont
donc plus synonymes.
Il est intéressant de se demander pourquoi les techniques de manipulation
ostéopathique enseignées dans les écoles ont évolué exclusivement vers le
domaine des techniques de thrust et s'y sont confinées pendant tant d'années. Les
facultés son peut-être à l'origine de ce changement. Les étudiants, dans les premier
temps, participaient à l'enseignement des techniques. Ces étudiants ont peut-être
joué un rôle majeur dans l'évolution du programme vers les techniques de thrust.
Les techniques de thrust peuvent être enseignées en décrivant précisément la
nature de la restriction et fournir des techniques pour traiter la dysfonction. Ces
techniques peuvent ensuite être mémorisées et répétées. Par comparaison, les
techniques de relâchement fascial et indirecte demande
l'acquisition d'une
capacité à évaluer les schémas de mouvement au sein des tissus. La technique est
difficile à décrire car le praticien répond à l'information tactile et proprioceptive
de ses mains. Le corps enseignant trouve les techniques de relâchement difficile à
enseigner et les étudiants peuvent les trouver abstraites. Les techniques de thrust
sont plus faciles à enseigner et à apprendre. Cependant, même si les techniques de
thrust peuvent être décrites de manière précise, la coordination motrice nécessaire
à l'utilisation de ces techniques avec efficacité demande de la pratique et de
l'expérience.
Diagnostique et dysfonction somatique
On ne peut pas insister suffisamment sur le fait que la clef de la réussite d'une
technique de thrust avec la plus grande efficacité et le moins d'effets secondaires
est la capacité à faire un diagnostique précis et de ne faire des techniques
d'H.V.B.A. que lorsque le diagnostique le demande. Le praticien doit en premier
lieu apprendre à réaliser un diagnostique palpatoire (voir Chapitre 3) et
comprendre ce que signifient ces résultats. A ce moment là seulement le praticien
pourra utiliser ces résultats pour déterminer la meilleure démarche de traitement.
La dysfonction somatique est le terme utilisé pour décrire les zones où la fonction
des composants liés au système somatique identifiés par un diagnostique
palpatoire est lésée ou altérée. Par nécessité, ce terme englobe une large variété
de désordres musculo-squelettique.
La “dysfonction somatique” peut comprendre des changements désordonnés de
certains ou de tous les os, muscles, fascias, structures articulaires et leurs
composants neurologiques, vasculaire et lymphatique associés. Cette variété des
éléments étiologiques reflète à la fois les nombreuses variations possibles entre les
différents diagnostiques palpatoire des dysfonctions somatiques et les différents
choix de traitement. Cette grande quantité de diagnostiques possible entraine un
besoin de méthodologie permettant de les différentier et ainsi de pouvoir choisir le
type de traitement le plus adapté. La manipulation est bien plus efficace quand la
modalité est choisie en fonction du type de dysfonction somatique trouvé.
[…]
Mécanisme de traitement
Pour comprendre comment fonctionne l'H.V.B.A. sur une zone en dysfonction
somatique, on doit tout d'abord comprendre pourquoi le segment dysfonctionnel
refuse de bouger. Une dysfonction somatique montrant des mécanismes de
barrière n'est pas “subluxée”, “déplacée”, “désarticulé” ou “luxé”. Comme une
porte qui ne ferme pas complètement, quelque chose l'empêche de réaliser son
mouvement complet normal. Il se trouve qu’une force ou un facteur interne ou
externe a provoqué une irritation locale d'un segment suffisante pour créer un
œdème local et un gonflement de certaines petites zones. Ceci cause un
resserrement des structures fasciale, du composant myofascial, et des composants
capsulaires d'une articulation. La distorsion articulaire entraine une hypertonie
réflexe des muscles croisant cette articulation. Il en résulte une diminution de
l'amplitude de la zone. Ce point est développé dans la littérature ostéopathique et
scientifique concernant les propriocepteurs et la dysfonction somatique.
L’impression à la palpation est décrite précédemment. En des termes plus
simples, lors du teste de la mobilité, “ca va aller dans ce sens, et ca ne va pas
dans l'autre.” Le rétablissement du mouvement de l'articulation permet le
rétablissement de l'information afférent proprioceptive et la détente réflexe des
muscles entourant l'articulation.
[…]
Le mécanisme du crac ou pop audible, fréquemment entendu au moment du
thrust, est au centre d'un grand débat. Il est fréquemment, mais pas
systématiquement, the le signe annonciateur d'un traitement efficace. La
production d'un bruit peut être simplement le résultat de forces de traitement
débordant sur une articulation sus ou sous-jacente à la dysfonction visée. De la
même façon, l'absence d'un bruit articulaire ne signifie pas que la barrière de
restriction n'a pas été levée avec succès. Dans tout les cas, le traitement doit
toujours être suivi d'une réévaluation poussée. L'encadré 45.1 détaille le bruit
articulaire.
Méthodologie de la technique
L’H.V.B.A. implique:
–
Un positionnement initial
–
L'engagement et l'empilement des barrières
–
L'accumulation des forces
–
Un thrust correctif final
Le positionnement initial
Le positionnement initial fait référence à la fois à la position du praticien et à celle
du patient. Une fois que le praticien est dans une position détendue et équilibrée,
son cortex sera libre de prêter attention à l'information afférente des doigts et des
mains alors qu'il affine continuellement sa technique lors de l'application. Si les
propriocepteurs du praticien envoi une information à cause du déséquilibre d'une
position inconfortable lors du traitement, ou en se fatiguant en portant plus de
poids que sa force ne lui permet, il est difficile de se concentrer sur le traitement à
faire.
Positionner confortablement le patient au début du traitement. Ceci permet au
patient de se détendre. En retour, cela diminue la tonicité des muscles longs
recouvrant la dysfonction et la traction des muscles au dessus et en dessous de la
dysfonction. Un patient sentira le déséquilibre du praticien et contractera ses
muscles afin d'anticiper une chute ou un lâché. Lors d'un traitement utilisant de
l'H.V.B.A., on cherche à concentrer le vecteur de forces aussi précisément que
possible et de n'utiliser que le minimum de force nécessaire. Plus on élimine de
variable de l'équation de manipulation, plus le succès est probable.
L'Engagement et l'Empilement des Barrières
Engager les barrières en inclinaison, rotation, et flexion/extension. Le praticien
“empile” ces différents composants afin de répondre à chacun des composants de
la dysfonction somatique tout comme on le ferait en énergie musculaire ou avec
les techniques de relâchement myofascial. Maintenir chacune des barrières
engagées précédemment lorsqu'on engage une nouvelle barrière et les forces
s'accumulent. Lorsque le clinicien devient expérimenté, cette somation de
vecteurs forces, avec l'arrivée à un seul vecteur de forces somme, devient très
rapide et efficace. Le praticien expérimenté sent la façon dont les tissus répondent
à la force appliquée et effectue de subtile altérations de la direction de la force
pour engager efficacement la barrière dans tous les plans. Si cette mise en position
est douloureuse pour le patient ou le praticien, c'est que quelque chose ne va pas!
Replacer le patient en position neutre et réévaluer. La mise en place de la
technique peut être incorrecte ou le patient peut avoir une dysfonction somatique
d'un type non réactif à l'H.V.B.A. Dans ce cas, utilisez une autre modalité de
technique! On peut avoir besoin de traiter une dysfonction des tissus mous
recouvrant la dysfonction en premier lieu puis réessayer l'H.V.B.A.
L'Accumulation des Forces
La base de la plupart des traitements H.V.B.A. est que l'on traite la relation
dysfonctionnelle entre deux os. Pour les traiter, le praticien maintient un os
immobile et déplace l'autre dans la direction où il ne peut pour le moment pas
aller. L'inconfort, s'il y a, que le patient ressent lors d'un traitement H.V.B.A.,
arrive au moment où les forces sont empilées contre la barrière de restriction.
C’est une réaction normale à l’empilement mentionné précédemment. Le novice
rencontre souvent des obstacles à ce stade, en perdant sa concentration et en
relâchant les forces sur le segment. Si cela se produit, il ne faut pas continuer avec
le thrust. Les forces qui ne s'accumulent pas au niveau du segment dysfonctionnel
se dissipent dans les structures adjacentes et peuvent induire un effet secondaire
iatrogénique. Il faut plutôt réévaluer et recommencer l'empilement. Cette
accumulation de forces n'est pas une étape séparée. Elle doit plutôt être perçue
comme un point de transite entre la sommation finale des forces et le thrust.
Thrust Correctif Final
Les techniques de thrust H.V.B.A. utilisent une poussée courte et rapide, d'où les
mots haute vélocité. Une fois la barrière engagée, la force finale est appliquée
rapidement depuis cette position. L'application correcte a été décrite comme un
coup de marteau, soudain mais non forcé. Le terme impulsion appliqué aux
techniques H.V.B.A. implique que la force est une accélération et une décélération
soudaine. Il ne faut pas prendre de l'élan avant de faire le thrust correctif. La phase
expiratoire de la respiration est la phase de relâchement, et la force finale est
souvent appliquée pendant l'expiration. Si notre intuition nous dit de ne pas
thruster, on ne thruste pas. “L'intuition” du praticien est probablement basée sur
un retour proprioceptif qu'une partie du traitement n'est pas réalisée correctement.
Certaines techniques de thrust ne sont pas effectuées avec une haute
vélocité/grande vitesse et certaines ont une amplitude large ou variable. Par
exemple, le patient est placé pour traiter une restriction articulaire, l'articulation
craque, et la restriction est levée alors que le praticien positionne le patient et
focalise les forces. Parfois, on peut juste taquiner une articulation avec des forces
lente appliquées avec attention. Encore une fois, l'expérience aide beaucoup à
déterminer les forces à appliquer. Même si l'H.V.B.A. est décrite comme une
technique de thrust, la force et la vitesse à appliquer peuvent être modifiées afin
de se plier aux besoins du patient.
[…]
Bénéfices de l’H.V.B.A.
L'H.V.B.A. est bien tolérée et est très rapide dans les mains d'un praticien
expérimenté. C'est un mode de traitement de choix pour les dysfonctions
somatiques ayant des mécanismes de barrière fermes et distincts. En générale, le
patient ressent un soulagement immédiat, avec une diminution de la douleur et
une augmentation de la liberté de mouvement.
Précautions et contre-indications
Certaines articulations sont instables et hyper-mobiles. Au sein des nombreuses
articulations du rachis, un schéma d'alternance entre hyper-mobilité et hypomobilité peut exister. Les articulations lâches, hyper-mobiles sont sur-sollicitées
alors que les articulations raides, hypo-mobiles échappent à tout mouvement
superflu. Une réaction physiologique normale à une articulation hyper-mobile
douloureuse est la formation d'une attelle par les muscles entourant l'articulation
et ainsi la protéger de tout excès de mouvement. L'examen physique révèle une
restriction de mobilité. Sous cette attelle musculaire ce trouve une articulation
instable. Une technique de thrust à haute vélocité peut marcher, le succès étant
mise en évidence par une diminution de la douleur et une amélioration de la
mobilité. Malheureusement, le traitement contribue à l'instabilité de l'articulation.
Plus la technique H.V.B.A. est utilisée, plus l'articulation devient lâche.
La majorité des préoccupations liées à l'H.V.B.A. sont centrés sur le traitement de
la colonne cervicale. Le diagnostique de polyarthrite rhumatoïde et
le
diagnostique du syndrome de Down doivent tout deux évoquer au praticien une
instabilité du ligament alaire. La luxation de l’odontoïde associée à une rupture ou
une laxité du ligament transverse de l'atlas peuvent entraîner la mort ou la
tétraplégie. La manipulation cervicale a été associée avec la thrombose vertébrobasilaire. Une pathologie carotidienne nous incite à la prudence avec tout type de
manipulation cervicale. Ceci étant dit, le Position Paper on Cervical Manipulation
(traité de position vis à vis des manipulations cervicales) de l'Américan
Osteopathic Association (association américaine d'ostéopathie) parle de la sécurité
évidente des manipulations cervicales en générale.
Les contre-indications générales à l'H.V.B.A. comprennent les métastases locales
ainsi que les désordres osseux ou ligamentaires. Une appréhension de la part du
patient est une contre-indication relative. Dans d'autres circonstances, il faut
considérer le rapport risque/bénéfice. Si le risque de blesser le patient
est
supérieur aux bénéfices thérapeutiques potentiels, la technique n'est pas indiquée.
Le risque dépend aussi du des capacités du praticien. Il y a plus de risque avec un
praticien peu qualifié. Si effectuées en force, les techniques directes peuvent
blesser le patient, les techniques de relâchement indirectes douces peuvent être
considérées.
Diagnostiques et techniques
[…]
739.1 Dysfonction Somatique Cervicale
Dysfonction de C2-7 (Cervicale Postérieure)
Dysfonction: (C5 F. R.D. S.D.) C5 fléchie sur C6 (flexion antérieur), en rotation
droite, inclinée vers la droite (changement de texture des tissus, restriction de
mobilité, et sensibilité à droite) – aussi appelée “C5 postérieure à droite”.
But: Améliorer la rotation gauche, l'inclinaison, et l'extension au niveau C5-6.
Description: L'erreur la plus courante sur cette technique est la perte de
focalisation lors de la rotation de la tête et du cou. Il est important de sentir la voie
de passage avant d'appliquer les forces correctrices. Si bien localisée, une force
correctrice minimale est suffisante. Le praticien doit contrôler la tête à tout
moment.
Position du Patient: Allongé en décubitus.
Position du Praticien: Debout en tête de table.
Mise en Place (Fig. 45.5):
1. Palper l'anomalie de texture des tissus
au niveau de la composante
postérieure (C5 (à) droite). Placer la partie latérale de votre index droit sur
le composant postérieur. Votre pouce droit doit être dirigé vers l'œil du
patient
2. Votre main gauche (passive) porte en berceau la partie gauche de la tête
du patient maintenant ainsi un contrôle confortable de la tête et du cou
tout au long de la technique
3. Avec votre main droite, induisez une translation antérieure du segment
(une “cassure en extension” du cou) au niveau C5 sur C6
4. Maintenir cette cassure en extension sur votre indexe droit
5. Tout en maintenant cette cassure en extension, tournez la tête et le cou
vers la gauche (en bas jusqu'à C5 comprise) jusqu'à atteindre la barrière de
restriction. Une inclinaison gauche est atteinte gardant la tempe gauche du
patient prés de la table. Attention – soulever la tête de la table induira une
inclinaison dans le mauvais sens.
6. Il peut être nécessaire de déplacer votre corps légèrement vers la droite
afin de pouvoir rester en arrière du travail ce qui permet plus de confort et
de contrôle
7. La force finale de correction est une force de rotation rapide, douce et
courte de votre main droite dirigée antérieurement et supérieurement vers
les yeux. Ne pas appliquer de force excessive sur le rachis cervical. Soyez
très doux et spécifique
8. Réévaluer
Considérations: Ne faites pas pivoter la tête sur la table. Ne tentez pas de contrôler la
mobilité cervicale en plaçant votre main passive au sommet du crâne.
[…]
739.8 Dysfonction Somatique d'une Côte
Thrust d'une Côte Supérieure Elevée/en Elévation
Dysfonction: La 3ème côte gauche est proéminente avec une anomalie de texture et
une restriction de mobilité à l'application d'une force antérieure et inférieure. Une
limitation de rotation et d'inclinaison droite de T2 sur T3 associée est présente.
But: Restaurer la mobilité normale de la côte et du segment thoracique associé.
Description: C'est une technique Chicago introduite par Norman J. Larson,
D.O.,F.A.A.O.. Cette technique peut être utilisée pour des dysfonctions
“structurelles” des 2ème, 3ème et 4ème côtes. Cette dysfonction costale est associée à
une dysfonction thoracique primaire. Cette technique est plus efficace sur une
dysfonction thoracique supérieure de flexion et moins efficace sur des
dysfonctions d'extension. Ainsi, la dysfonction thoracique primaire doit être
traitée en premier avant d'employer cette technique. Dans la situation ou la 3 ème
côte droite est dysfonctionnelle, T2 sera en rotation et inclinaison gauche son
corps poussant contre la tête de la 3ème côte, forçant sur l'articulation costotransversaire.
Position du Patient: Assis.
Position du Praticien: Debout derrière le patient assis.
Mise en Place (Fig. 45.15):
1. Placez votre pied droit sur la table à quelques centimètres de la hanche
droite du patient. Placez votre genou droit sous le creux axillaire droit et
placé le bras droit du patient sur votre genou. Placez un coussin entre votre
genou et le creux axillaire du patient. Le bras gauche du patient peut être
placé sur ces genoux/cuisses. Ceci déplace latéralement la scapula pour
faciliter l'accès à l'angle postérieur de côte. Stabilisez le patient à l'aide de
votre buste et de votre jambe droite. Maintenez les épaules du patient
parallèles à la table
2. Empaumez l'épaule gauche du patient avec votre main gauche, votre pouce
contacte l'angle postérieur de la 3ème côte dysfonctionnelle. Appliquez une
force ferme de fixation inféro-médiale sur la côte
3. Placez votre main droite (et votre avant-bras si nécessaire), avec les doigts
écartés, sur le côté droit du cou, la joue et le zygomatique/pommette du
patient. Le majeur doit être sur le visage juste en dessus de la pommette.
Evitez de placer vos doigts dans les yeux ou le nez du patient
4. Avec votre main droite, effectuez une translation postérieure d'un bloc de
la colonne cervicale, jusqu'à sentir le mouvement au niveau vertébral T2-3.
Amenez doucement en extension la colonne cervicale jusqu'à ce qu'on
puisse l'apprécier au niveau vertébral T2-3. Tournez la tête du patient vers
la droite jusqu'à ce que les fores s'accumulent au niveau de T2. Vous
pouvez effectuer de petits ajustements pour améliorer la mise en tension.
Ceux-ci peuvent comprendre de petites quantités d'inclinaison ou de
rotation pour aider à localiser la barrière
5. La force finale correctrice est une majoration rapide de la rotation droite
de la tête et du cou du patient tout en maintenant une fixation ferme de la
côte avec votre main gauche. Un contre-thrust n'est pas fait sur la côte. La
force correctrice a mobilisé T2 en rapport avec T3 et la tête de la troisième
côte. La côte est en générale perçue comme devenant soudainement plus
libre à la suite de cette technique. Demander au patient de tourner sa tête
“faire non” avant d'effectuer le thrust correctif final peut améliorer les
résultats.
6. Réévaluez la mobilité
2. 46 L’énergie Musculaire
[…]
Concepts clés

L'énergie musculaire est une méthode de diagnostique et de traitement
reposant sur un effort actif du patient par/au travers d'une contraction
musculaire.

Cette approche nécessite une utilisation active des muscles du patient, à la
demande, d'une position précise contrôlée, dans une direction spécifique, et
contre une contre-force exécutée précisément.

Le relâchement post-isométrique est une technique de mobilisation qui
applique une faible force pour améliorer “l'articulation” et ainsi récupérer le
mouvement précédemment restreint.

La versatilité de cette approche permet sa combinaison avec tout autre type de
technique de manipulation ostéopathique pour une gestion globale du patient.
[…]
Définition
L’énergie musculaire a été définie comme une forme de traitement par
manipulation ostéopathique ou les muscles du patient sont utilisés de manière
active à la demande, depuis une position précise contrôlée, dans une direction
spécifique, et contre une contre-force exécutée précisément.
Les techniques d'énergie musculaire impliquent une coopération active du patient
pour contracter un ou plusieurs muscles, inspirer ou expirer, ou déplacer un os ou
une articulation dans une direction spécifique par rapport à un autre os. Pour ces
raisons, l'énergie musculaire ne peut être utilisée si le patient est dans le coma,
non coopératif, trop jeune pour coopérer, ou s'il ne réagit pas.
[…]
Facteurs influençant le succès d’une technique d’énergie musculaire
De bons résultats dépendent d'un bon diagnostique, d'un niveau de force
approprié, et d’un bon placement. De mauvais résultats sont le plus souvent la
conséquence d'un diagnostique erroné, de forces mal placées, ou trop fortes.
Diagnostique
Un mauvais diagnostique peut entraîner un traitement inapproprié et ne permet
pas de parvenir à l'amélioration souhaitée de la condition du patient. Même si le
diagnostique segmentaire est juste, les facteurs de complication et le schéma
clinique du patient dans son intégralité doivent être pris en compte. Par exemple,
un diagnostique précis peut indiquer un déficit d’inclinaison sur le segment
supérieur à celui identifié pour le traitement; ceci interfère avec la localisation du
traitement, il faudra peut être traiter le segment supérieur avant le segment
inférieur.
Localisation
La localisation de la force est plus importante que l'intensité de la force. La
localisation dépend de la perception palpatoire du mouvement (ou de résistance au
mouvement) du praticien sur ou autour d'une articulation. Une telle perception
permet au praticien de faire une évaluation subtile de la dysfonction et de faire
varier le traitement en fonction.
Gérer la localisation des forces et limiter la direction de la force en fonction du
groupe musculaire diagnostiqué jusqu'au niveau de dysfonction somatique sont
important pour atteindre le résultat désiré. Lorsque le praticien induit un
mouvement dans une articulation située un ou deux segments en dessous du
segment dysfonctionnel, le taux de réussite diminue grandement car les forces
n'ont pas été dirigées vers les bons muscles.
Quantité de force
L'utilisation d'une force excessive est l'erreur la plus fréquente lors de l'application
de technique d'énergie musculaire. Il ne s'agit pas d’un combat entre le patient et
le praticien. Une force excessive recrute d’autres muscles pour aider à la
stabilisation de la partie du corps traitée et peut annuler l'effet de la technique.
Une force excessive utilisée sur des personnes âgées peut conduire à un
arrachement osseux.
Force musculaire asymétrique
Lorsque l'on a une asymétrie de l'amplitude de mouvement, il faut pendre en
compte et tester une potentielle asymétrie de force. Certaines amplitudes de
mouvements peuvent être asymétrique en raison d'une faiblesse d'un groupe de
muscle plutôt que d'être du à un raccourcissement du groupe antagoniste. S'il y a
asymétrie de force musculaire, il faut employer une méthode qui augmente la
force du groupe musculaire faible. Des exercices de résistance progressive sont
utilisés pour renforcer les groupes musculaires affaiblis. Si la faiblesse et le
raccourcissement sont présent du même côté mais touchent des groupes
musculaires différents, on traite en premier lieu le raccourcissement. Jull et Janda
sentent une augmentation spontanée de la force des antagonistes si les fibres
raccourcies ou hypertoniques sont rallongées.
Etapes typiques d’une technique
Diagnostique
Le praticien doit faire un diagnostique précis avant de débuter le traitement.
Même si le diagnostique dysfonctionnel du point de vue de l’énergie musculaire
comporte des éléments qui lui sont propre, ils sont décrit dans les chapitres
concernant l'examen régional du corps. Le lecteur peut se référer à ces chapitres
pour apprendre les techniques de diagnostiques appropriées.
Etapes
En se basant sur un diagnostique précis, le protocole d'énergie musculaire suit les
principes suivants:
1. Le praticien place la partie du corps à traiter à la position de résistance
initiale. Il est important que seul le la limite de la barrière de restriction
soit engagé pour que la technique soit le plus efficace possible. La limite
de la barrière de restriction est le point ou la barrière de restriction
commence à être engagée ou l'endroit où les tensions tissulaires sont tout
justes palpables.
2. Le praticien explique au patient la manière dont il va participer et l'aide à
trouver le bon mouvement du membre, du tronc ou de la tête. On doit
expliquer au patient l'intensité et la durée de la contraction musculaire.
3. Le praticien guide le patient afin qu'il puisse contracter le bon muscle ou
groupe musculaire.
4. Le praticien applique une contre-force de direction opposée et d'intensité
égale à la contraction musculaire du patient.
5. Le praticien maintient les forces jusqu'à ce que le patient ait une
contraction musculaire appropriée perçue au niveau de la zone ou de
l'articulation concernée. Ceci prend en générale 3 à 5 secondes, mais la
durée varie en fonction de la taille du muscle traité.
6. On demande au patient de se détendre en
arrêtant doucement la
contraction pendant que le praticien accompagne la baisse de force du
patient.
7. Le praticien permet au patient de se détendre et sent la relaxation tissulaire
avec ses propres propriocepteurs.
8. Le praticien prend le mou gagné par la procédure. La détente est permise
par la diminution de tension du muscle contracté, permettant un
allongement passif. Le praticien note l'augmentation de l'amplitude de
mouvement.
9. Les étapes 1 à 8 sont répétées trois à cinq fois jusqu'à l'obtention de la plus
grande augmentation de mobilité possible. La qualité de la réponse est en
générale la meilleure à la troisième exécution, avec des retours moindres
après.
10. Le praticien réévalue la dysfonction d'origine.
Principes physiologiques
Les techniques d'énergie musculaires comptent neuf principes physiologiques:
1. La mobilisation articulaire grâce à la force musculaire
2. L'aide respiratoire
3. Le réflexe oculocéphalogyre
4. Le réflexe d'inhibition réciproque
5. Le réflexe d'extension croisée
6. Le renforcement isocinétique
7. L'allongement isolytique
8. L'utilisation de la force musculaire pour mobiliser une région du corps afin
d'effectuer un mouvement d'un autre os ou zone
9. La relaxation post-isométrique
La partie suivante décrit les buts, les bases physiologiques et les forces de
contraction pour chacun de ces principes. Les exemples de traitement de
dysfonction somatique utilisés dans chacun de ces principes pourront être trouvés
dans la partie traitement. (Note: Les numéros d'exemple correspondent aux
exemples de la partie techniques.)
Relaxation Post-isométrique
But
Obtenir une relaxation musculaire
Bases Physiologique
Mitchell Jr. émit le postulat que juste après une contraction isométrique, l'appareil
neuromusculaire se trouve dans un état réfractaire pendant lequel un étirement
passif peut être fait sans rencontrer de forte opposition de la part du réflexe
myotatique. L'opérateur doit juste résister à une contraction et puis prendre le mou
donné par les muscles pendant la période réfractaire. Lors de la contraction, il peut
aussi y avoir une augmentation de la tension
sur l'organe de Golgi
propriocepteurs des tendons; ce qui inhibe la contraction active du muscle.
[…]
Mobilisation articulaire grâce à la force musculaire
But
Rétablir la mobilité articulaire lors d'une dysfonction.
Base Physiologique
La distorsion de la relation articulaire et la perte de mobilité provoquent un réflexe
d'hypertonicité de la musculature croisant l'articulation dysfonctionnelle, comme
lors d'une technique de thrust (H.V.B.A.). Cette augmentation du tonus musculaire
tend à comprimer les surfaces articulaires, et il en résulte une diminution de la
couche de liquide synoviale intermédiaire et des adhérences des surfaces
articulaires. La restauration de la mobilité articulaire provoque une ouverture, ou
un rétablissement des rapports articulaires distordus avec une relaxation réflexe de
la musculature hypertendue.
[…]
Aide Respiratoire
But
Améliorer la physiologie du corps en utilisant le mouvement de respiration
volontaire du patient.
Base Physiologique
Les forces musculaires utilisées dans ces techniques sont générées par le simple
fait de respirer. Ceci peut impliquer l'utilisation directe des muscles respiratoires,
ou d'un mouvement transmis par la colonne vertébrale, le bassin et les extrémités
en réponse à des mouvements ventilatoires. Les praticiens appliquent en générale
un fulcrum contre lequel les forces respiratoires peuvent agir.
[…]
Réflexe Oculocéphalogyre
But
Toucher les réflexes de contraction musculaire en utilisant le mouvement des
yeux.
Base Physiologique
Les groupes musculaires fonctionnels se contractent en réponse à un mouvement
volontaire de l'œil par le patient. Ces mouvements d'yeux touchent de manière
réflexe les musculatures cervicale et troncale alors que le corps tente de suivre le
mouvement induit par les yeux. Il peut être utilisé pour effectuer de légères
relaxations post-isométrique ou inhibition réciproque.
[...]
Inhibition Réciproque
But
Rallonger un muscle raccourci par une crampe ou un spasme aigu.
Base Physiologique
Lorsqu'on commence une légère contraction d'un muscle agoniste, il se produit
une détente réflexe du groupe de muscles antagoniste à ce muscle.
[…]
Réflexe d'extension croisée
But
Utilisé dans les extrémités quand le muscle à traiter est dans un endroit gravement
blessé (i.e., fractures ou brûlures) qui est n'est pas manipulable de manière directe
ou inaccessible.
Base Physiologique
Ce type de technique d'énergie musculaire utilise les réflexes de locomotion
croisée acquis engrammé dans le système nerveux central. Lorsque le muscle
fléchisseur d'une extrémité est contracté de manière volontaire, le muscle
fléchisseur de l'extrémité controlatérale se détend et l'extenseur se contracte.
Renforcement Isocinétique
But
Rétablir un tonus et une force normale dans un muscle affaibli par un réflexe
d'hypertonicité du groupe musculaire opposé.
Base Physiologique
Lorsque l'on trouve une asymétrie de l'amplitude de mouvement, on peut
potentiellement avoir une asymétrie de la force musculaire. S'il y a
raccourcissement d'un muscle antagoniste, y remédier en premier. Jull et Janda
pensent que les agonistes augmentent spontanément leur force si les fibres
raccourcies ou hypertonique sont rallongées en premier lieu.
Une fois ceci fait, une amélioration supplémentaire peut être apportée en utilisant
une contraction isocinétique. Lors de contractions isocinétiques, le changement de
longueur se fait à une vitesse constante. Des contractions concentrique sont
généralement utilisées, là ou le muscle peut se raccourcir, mais à une vitesse lente
et contrôlée.
[…]
Rallongement Isolytique
But
Rallonger un muscle raccourci par une contracture et une fibrose.
Base/Fondement Physiologique
Il est dit que les vibrations utilisées ici ont une action sur les unités myotatiques
en plus d'avoir un effet mécanique et circulatoire.
[…]
Utilisation de la force musculaire pour mobiliser une région du corps afin d'effectuer
un mouvement d'un autre os ou région/zone
But
Traiter une dysfonction somatique.
Fondement Physiologique
Pour certaines dysfonctions, tout spécialement celles concernant le bassin, il est
souvent plus efficace de mobiliser une structure en déplaçant une autre structure
adjacente à celle-ci. La force musculaire est utilisée pour mobiliser la première
structure et la réponse de la partie du corps à la force musculaire est transmise à
une autre partie du corps.
[…]
Diagnostique et Techniques
[…]
739.2 Dysfonction Somatique Thoracique
Exemple 1 – Dysfonction somatique segmentaire thoracique
Diagnostique
Position: T8E.R.S.D.; T8 est en extension, rotation et inclinaison droite
Restriction: T8 est limitée en flexion, rotation et inclinaison gauche
Type d'énergie musculaire
Relaxation post-isométrique
Position de traitement
Patient: Assis au bord de la table, bras croisés attrapant ses épaules
Praticien: debout derrière le patient du côté opposé à la rotation
Mise en Place (Fig. 46.6)
1. Placer la pulpe des doigts de la main droite entre les processus épineux de
T8 et T9. Demander au patient de se pencher lentement vers l'avant jusqu'à
sentir un écartement des processus épineux
2. En maintenant cette position de flexion, placez votre creux axillaire
gauche au dessus de l'épaule gauche du patient. Votre main gauche passe à
l'avant du patient et attrape l'épaule droite
3. S'appuyer sur l'épaule gauche du patient jusqu'à sentir que l'inclinaison
atteint T8
4. Il est inutile de placer le patient en rotation car, au niveau thoracique,
l'inclinaison et la rotation sont des mouvements couplés
5. Demander au patient “baissez votre épaule droite ver le sol”
6. Cette contraction est maintenue pendant 3 à 5 secondes complètes
7. Demander au patient de se détendre, dans le même temps diminuer votre
contre-force
8. Augmenter la flexion et l'inclinaison gauche du patient jusqu'à atteindre la
nouvelle barrière de restriction du segment T8
9. Répéter les étapes 5 à 8 trois à cinq fois
10. Le succès de la technique est déterminé en réévaluant la mobilité
segmentaire au niveau de T8
[…]
739.4 Dysfonction Somatique Sacrée
Le diagnostique de la dysfonction sacrée ne nécessite généralement que deux
types d'information:
1. La position relative des deux sulcus sacré et des deux angles inférolatéraux (A.I.L) (Fig. 46.8). Les deux sulcus sacrés sont décrit comme
étant plein ou creux comparé à l'autre. Les A.I.L. Sont désignés comme
étant postéro-inférieur ou antéro-supérieur par rapport à l'autre. Lors d'une
dysfonction unilatérale du sacrum, lorsque le sulcus creux et l'A.I.L.
postéro-inférieur sont sur des côtés différents du sacrum, on a une torsion.
Lorsque le sulcus creux et l'A.I.L. Postéro-inférieur sont du même coté du
sacrum, on a une flexion (cisaillement) ou une extension unilatérale du
sacrum
2. Test de mobilisation. Plusieurs testes de mobilisation du sacrum ont été
mis au point au fil des années pour évaluer une dysfonction sacro-iliaque
unilatérale
-
Test de rebond Lombaire. Lors de ce test, le patient est en procubitus,
et une force est dirigée vers l'avant est appliquée sur la colonne
lombaire (Fg. 46.9). Un rebond normal (test du rebond négatif)
indique la présence d'une torsion ou d'une flexion unilatérale. Une
augmentation de la résistance à la pression (test du rebond positif)
indique la présence d'une torsion postérieure ou d'une extension
unilatérale
-
Le test du sphinx,
aussi appelé hyper-extension lombo-pelvienne,
utilise l'observation des changements de l'asymétrie des sulcus sacrés
(Fig. 46.10). Lorsque l'on passe de la position de procubitus à la
position du sphinx, si les sulcus sacré deviennent plus symétriques, on
a une torsion antérieure ou une flexion unilatérale. Si les sulcus
deviennent plus asymétrique, on a une torsion postérieure u une
extension unilatérale
-
Test de flexion assis (voir Chapitre 41)
-
Evaluation de l’asymétrie des A.I.L. en position assise (Fig. 46.11 et
46.12). Ce test est effectué de la même façon que le test de flexion
assis (test spécifiques du bassin), mais on surveille les A.I.L.. Comme
lors du test du sphinx, si l'asymétrie augmente, on a une torsion
postérieure une extension unilatérale. Si l'asymétrie diminue ou ne
change pas, on a une torsion antérieure ou une flexion unilatérale
-
Contacte à quatre doigts (Fig. 46.13). Contacter les quatre coins du
sacrum comme montré. Evaluer la mobilité du sacrum par une pression
direct, en le mobilisant sur ses différents axes, ou en palpant le
mouvement du sacrum lors de la respiration du patient.
Exemple 1 – Dysfonction sacrée – torsion antérieure
Diagnostique
Exemple: Une torsion gauche sur axe gauche
Position: Torsion antérieur sur un axe oblique gauche; une torsion sacrée G sur G
(le premier G indique a direction de la rotation sacrée, le second G désigne l'axe
oblique sur lequel s'effectue la rotation).
Restriction: La rotation postérieure sur l'axe oblique gauche est limitée. Les axes
obliques ne sont plus libres d'alterner lors de la marche.
Type d'énergie musculaire
Complexe: Les experts débattent encore sur ce qu'il se passe lors de cette
technique, mais il est probable que ce soit une combinaison de muscles subissant
une relaxation post-isométrique.
Position de traitement
Patient: Position de demi Sims gauche (allongé du côté de l'axe)
Praticien: Debout à côté de la table face au patient
Mise en place
1. L'épaule droite du patient est aussi prés de la table que possible. La
technique de relaxation post-isométrique peut être utilisée pour obtenir un
positionnement optimal
2. La main céphalique du praticien palpe le sulcus sacré droit
3. Les hanches et les genoux du patient son fléchis à 90 degrés. Les 2 jambes
sont positionnées hors de table. Un coussin peut être nécessaire pour
amortir le contacte du bord de la table avec la cuisse inférieur du
4. La main caudale du praticien se place au dessus de la malléole latérale de
la jambe supérieure
5. On demande au patient au patient “levez vos jambes vers le plafond”
6. Cette contraction est maintenue pendant 3 à 5 secondes complètes
7. On demande au patient de relâcher, en diminuant simultanément la contreforce
8. Attendre 2 secondes le temps que les tissus se détendent, puis emmener les
deux jambes vers le sol jusqu'à atteindre la nouvelle barrière de restriction
9. Les étapes 5 à 8 sont répétées trois à cinq fois
10. Le succès de la technique est déterminé en réévaluant la symétrie des
sulcus sacrés et des A.I.L., et en réévaluant la mobilité du sacrum
[…]
Autre Dysfonction Somatique
Récupération de la dynamique du dôme diaphragmatique
Diagnostique
Position: le diaphragme est maintenu en inspiration
Restriction: Le diaphragme est limité en expiration
Type d'énergie musculaire
Aide respiratoire.
Contre-indications
Ingestion récente d'un repas copieux
Hernie hiatale, reflux gastro-oesophagiens (relative)
Friabilité du fois ou de la rate (cirrhose, mononucléose, leucémie, lymphome)
Position du patient
Patient: Décubitus avec les hanches et les genoux fléchis, les pieds à plats sur la
table
Praticien: Debout à côté de la table face à la tête de la table
Mise en place
1. Le praticien pace ses pouces et ses éminences thénar 5 à 8 cm sous le
rebord costal avec les pouces pointant vers le processus xiphoïde
2. On demande au patient “prenez une inspiration profonde puis expirez à
fond”
3. Les éminences thénar du praticien suivent le diaphragme lors de du
mouvement d'expiration, en l'exagérant en exerçant une pression
céphalique sur les viscères supérieurs de l'abdomen
4. On demande à nouveau au patient d'inspirer alors que le praticien
maintient sa pression sur le diaphragme
5. Lorsque le patient expire, encourager la remontée céphalique du
diaphragme
6. Cette procédure est répétée pendant trois à cinq cycles respiratoires
7. Le succès de la technique est déterminé en réévaluant la course du
diaphragme
Résumé
Même si les techniques d'énergie musculaire peuvent être utilisée seules pour le
traitement de dysfonction somatique, elles sont souvent combinées à d'autres
techniques. Elles peuvent être utile à la création de techniques de relaxation des
tissus mous nécessaires à l'accomplissement de techniques de thrust H.V.B.A.. De
nombreuses techniques d'énergie musculaire et d'H.V.B.A. Se font dans les même
positions, il n'y a donc pas besoin de repositionner le patient lors du passage d'une
technique à l'autre.
Utilisées d'une autre façon, les techniques d'énergie musculaire peuvent servir à
rallonger un muscle raccourci par une hypertonie et par une contracture. Une fois
que l'hypertonie a été éliminée grâce à une technique d'énergie musculaire, le
patient est dans une position idéale pour débuter des techniques de relâchement
myofascial sur les éléments du tissu conjonctif de ce muscle.
Les techniques d'énergie musculaire sont utilisées pour équilibrer le tonus d'un
muscle, renforcer une musculature affaiblie de manière réflexe, améliorer la
symétrie d'un mouvement articulaire, et améliorer la circulation des fluides
corporels (sang, lymphe, et liquide interstitiels).
Même si ces usages sont les plus fréquents, la versatilité des techniques d'énergie
musculaire leur permet d'être combinées avec n'importe quel autre type de
techniques de manipulation ostéopathiques pour une gestion globale du patient.
[…]
3. 47 Relâchement myofascial
[…]
Concepts clés

Cette approche met l'emphase sur l'appréciation et le recrutement du
mouvement inné et inhérent des structures myofasciale.

Des schémas de mouvement et de facilité sont identifiés au niveau des
structures proximales et distales, des diaphragmes, des compartiments, des
viscères, des systèmes d'organes

Les techniques de ce type sont le relâchement myofascial (R.M.F.), le
relâchement neuro-musculo-squelettique intégré, le relâchement ligamentofascial, et l'activation et le relâchement fascial bioélectrique.

L'aide respiratoire, les fulcrums, la position du corps, les activités neuroréflexes, l'oscillation, la mobilisation passive progressive et les contractions
musculaires peuvent aider à l’avancement du R.M.F.
[…]
Description des techniques
Le R.M.F. est une méthode de diagnostiques et de traitement décrite pour la
première fois par Andrew Taylor Still et ses premiers élèves, qui engage un retour
palpatoire permanant pour parvenir à un relâchement myofascial des tissus. Il peut
être appliqué comme une technique directe ou indirecte. Dans une technique
directe, la barrière de restriction est identifiée dans les tissus myo-fasciaux et est
engagée avec une force chargée, constante, et directionnelle jusqu'à ce que les
tissus se relâchent et que la mobilité soit restaurée. Dans une technique indirecte,
la position de confort des tissus est identifiée et est engagée par une pression
directe guidant les tissus le long de cette ligne de moindre résistance jusqu'à
obtenir un mouvement libre de tous les tissus. Une procédure combinée, où la
main du praticien engage à la fois la barrière et le point de facilité simultanément,
permet au R.M.F. de s’effectuer au travers de l'application interactive des
méthodes directe et indirecte.
L'activation des forces utilisées dans les techniques de R.M.F. sont les
suivantes:
1. La force inhérente (intrinsèque):utilisant la tendance naturelle du corps à
rechercher l'homéostasie, la force inhérente est l'activité rythmique
présente dans tous les tissus qui travaille à l'amélioration des facteurs
hydrodynamiques et bioénergétiques autour des tissus et des articulations
retreints
2. La force respiratoire (aide) peut être utilisée de quatre façons:
(a) Pendant l'utilisation d'une position directe ou indirecte, l'effort
d'un cycle respiratoire complet est utilisé comme une force
activatrice fasciale et/ou articulaire
(b) Une fois placé, une phase respiratoire en particulier améliore le
positionnement de la zone traitée
(c) L'apnée prolongée au maximum des capacités du patient crée une
respiration de Kussmaul et provoque un relâchement généralisé des
tissus mous
(d) La toux ou le reniflement à la demande produisent une impulsion
respiratoire qui aide la levée de la restriction
3. La coopération du patient: on demande au patient de bouger dans une
direction particulière dans différents plans de l'articulation pour aider à la
mobilisation de la zone de restriction
4. La force guidée par le praticien: après avoir engagé la barrière ou le point
de facilité, le praticien guide successivement le tissu ou l'articulation dans
différentes positions suivant les changements de schéma de facilitation du
mouvement jusqu'à ce que la voie de la restriction soit rétractée et relâchée
5. Le rebond/ la vibration: placer les mains ou le marteau à percussion sur
une dysfonction et appliquer différents degrés de pression et/ou de
fréquence de force causant un rebond ou une vibration dans la structure
activant le relâchement des tissus
[…]
Mécanismes d’Action
Le développement embryologique des couches de mésoderme donne naissance
aux tissus conjonctifs et aux muscles. Le plus grand dérivé mésodermique est le
tissu conjonctif comprenant le sang, le cartilage, l'os, et les tissus conjonctifs à
proprement parlé. Histologiquement, ces tissus sont classés en fonction des
proportions de leur fibres, de leur cellules, et de leur matrice extra cellulaire en 6
types: aréolaire, fibreux blanc, cellules adipeuses, macrophages fixes, mastocytes,
plasmocytes, et leucocytes. La matrice extra cellulaire contient des fibres
élastiques et réticulées (collagénique), glycosaminoglycanes, des protéoglycanes,
des molécules de collagène, d'élastine, de mucine, de réticuline, sulfate de
chondroïtine, sulfate de kératine, d'héparine, d’acide chondroïtinique, et d'acide
hyaluronique. Le collagène est le composant principal du tissu conjonctif à
proprement parlé et plus particulièrement du fibreux blanc. Le fascia, composant
principal du tissus fibreux blanc, contient des couches linéaires de collagène se
trouvant dans les strates superficielles, profondes, et sous-séreuses (Fig. 47.1).
La plasticité embryologique est une particularité spécifique aux cellules du tissu
conjonctif. Cette propriété permet aux cellules différenciées du tissu conjonctif,
lorsque stimulées de manière appropriée, de se dédifférencier en cellules souche
polypotentes et de se redifférencier en un autre type cellules de tissu conjonctif.
Histologiquement, certain tendons ou tissus musculaires lésés présentent des ilots
de cartilage ou d'os démontrant ce phénomène. Des expériences réalisées par
Becker et al. montrent qu'une interruption au sein du collagène du périoste crée un
courant bioélectrique affectant la charge de la membrane plasmique des
fibroblastes, ceci déclenche leur plasticité embryologique comme partie du
processus de cicatrisation des fractures. Ce changement de charge de la membrane
plasmique signe des changements de l'A.D.N. et de l'A.R.N. provoquant une
dédifférenciation en une cellule souche primitive polypotente. Ces cellules vont
ensuite se redifférencier en cellules dont on a besoin lors de la cicatrisation. Ces
expressions de la plasticité embryologique des tissus conjonctifs illustrent le fait
que confronté à un stress traumatique biomécanique, le tissus conjonctif réagi en
changeant son type cellulaire en fonction des changements bioélectriques au
niveau tissulaire, cellulaire et nucléaire générés par la contrainte.
La matrice extracellulaire du tissu conjonctif contribue à l'homéostasie au travers
de la diffusion, de l'absorption, de la sécrétion, des gradients de diffusion, de la
modification des substances absorbées, du métabolisme et du catabolisme, et de
l'excrétion des produits et des déchets du métabolisme. Toutes les cellules
apportent à ce fluide extra cellulaire (F.E.C.) (interface avec les terminaisons
nerveuses, les hormones, et les structures vasculaires et lymphatiques. Cette
organisation permet la coordination des composants internes (systèmes
métaboliques, de cellules, et d'organe) de l'homéostasie au sein de la structure des
tissus conjonctifs.
Les muscles sont divisés en muscle lisse, cardiaque et squelettique. Ils sont
embryologiquement liés au tissu conjonctif, au système vasculaire, aux nerfs
crâniens (N.C.), et au système nerveux autonome et périphérique par la
différentiation segmentaire migratoire. Les fibres musculaires squelettiques se
développent à partir des myotomes mésodermiques et du mésenchyme régional et
migre dans une mer de tissu conjonctif en réponse à des lignes de tension dans le
développement de l'embryon. Les myofilaments des muscles squelettiques
s'étendent le long de ces lignes de tension de manière linéaire et sont regroupés en
faisceaux par le périmysium. Entre les faisceaux, l'endomysium contient les nerfs
et les vaisseaux sanguins et lymphatiques, et a un rôle de lubrifiant et
d'amortisseur. Les faisceaux sont regroupés par l'epimysium et le tendon se
développe en reliant le muscle au squelette en cours de développement. Ceci créé
une intégration compacte de nombreux systèmes se trouvant au sein d'un récipient
de tissus conjonctifs.
Des auteurs antérieurs tels que Cathie et Becker suggérèrent que le fascia avait un
mouvement indépendant. Une dissection de tissu mou réalisée en 1987 par Frank
George, D.O., dans les laboratoires d'anatomie de l'université de l'état du
Michigan démontre que les fascias et les muscles sont anatomiquement
inséparables et suggère qu'une activité musculaire complexe agit sur les os, les
ligaments, les tendons associés à des articulations aussi bien que les fascias.
Le fascia s'associe à tous les organes, les tissus, les cellules et les structures. Les
couches superficielle et profonde sont retrouvées dans tout le corps à la manière
d'un fourreau. La couche sous-séreuse se trouve au niveau de la couche la plus
interne, la plus profonde où qu’il y ait une cavité. La couche profonde est la plus
complexe des trois, elle se compose de deux couches avec septums entremêlés.
Cliniquement, il est possible de schématiser un tel enveloppement comme un
grand bandage du corps. Cette analogie est implicite dans la littérature
ostéopathique. On peut faire référence à l'idée selon laquelle le corps conserve sa
forme même si tout, sauf l'armature du tissu conjonctif, est enlevé. S'il en est
ainsi, il semble plausible que la forme permette de considérer un mouvement. La
continuité de cette organisation et les considérations d'interrelation entre la
structure et la fonction rendent possible l'argumentation sur les attributs
biomécaniques des fascias vis-à-vis d’un traitement. Le fascia supporte, stabilise,
et aide ainsi au maintient de l'équilibre. Il aide à la production et au contrôle du
mouvement et l'interrelation entre le mouvement d'une partie avec les muscles.
Enfin, la dure-mère est un tissu conjonctif spécial entourant le système nerveux
central. Ses insertions se trouvent sur le crâne et le sacrum.
Indications, contre-indications et complications
Indication
Diagnostiquer dans les fascias
Le praticien expérimenté est capable d’identifier en tant que dysfonction
somatique les schémas fasciaux altérés
que leur origine soit interne ou
externe .Une fois le schéma, la localisation et le type de dysfonction somatique
identifiés ils permettent d’aider au diagnostique de maladie somatique et
viscérale, qui peut ensuite être traitée avec une technique de R.M.F. appropriée
et/ou
une
combinaison
de
techniques
ostéopathiques
avec
des
soins
médicaux/chirurgicaux standards. Surveiller les changements, immédiats et à
distance (dans le temps), de la forme et de la fonction des structures fasciales
indiquent l’état de la maladie leurs réponses aux tentatives de traitement.
[…]
4. 48 Ostéopathie dans le Champ Crânien
Hollis H. King
Concepts clés

L'ostéopathie dans le champ crânien (O.C.C.) implique une compréhension
des amplitudes et des vecteurs de mouvements basée sur l'anatomie ainsi que
de la dynamique physiologique des os du crâne et des structures intracrânien.

Le mécanisme de respiration primaire (M.R.P.) est une unité fonctionnelle
basée sur l'accommodation des surfaces articulaire crâniennes.

Le modèle traditionnel d'O.C.C. comprend cinq phénomènes: le mouvement
inhérent au cerveau et à la moelle épinière, la fluctuation du fluide cérébro-
spinal, la mobilité des membranes intracrâniennes et intra-spinal, la mobilité
articulaire des os du crâne, et la mobilité involontaire du sacrum entre les
iliaques.

Des recherches ont l'air de supporter la majorité des phénomènes du
mécanisme respiratoire primaire et l'expérience palpatoire des praticiens
ostéopathes qui utilisent l'O.C.C. dans leur pratique médicale. Des recherches
en cours reconnaissent un besoin de réponses à certaines questions.
[…]
Histoire
William G. Sutherland, D.O., D. Sc. (Hon) (1873 à 1954), fut l’un des premiers
élèves du docteur A. T. Still. Sutherland fut diplômé de l'American School of
Osteopathy de Kirksville, Missouri, en 1899. Alors qu'il était étudiant, il observât
un crâne désarticulé. Le sphénoïde et la portion squameuse de l'os temporal
attirèrent son attention, et il déclarât “Alors que je me tenais là je regardais et
pensais dans la continuité de la philosophie du docteur Still, mon attention fut
attirée par les surfaces articulaire biseautées de l'os sphénoïde. Soudain, une idée
me frappa; j'appelle cela une pensée guide- biseauté comme l'ouïe d'un poisson,
indiquant une mobilité articulaire pour un mécanisme respiratoire.”
Il émit l'idée de coté mais elle revint sans cesse comme pour l'inciter à étudier en
détaille les différentes articulations du crâne.
Sutherland était un penseur original et son application de la philosophie de Still
est reconnue comme étant “l'une des idées les plus innovante avancée par un
membre de la profession ostéopathique”.
Les livres d'anatomie de l'époque établissaient que les sutures du crâne étaient
immobiles. Cependant ceci n'arrêta pas Sutherland. Il était déterminé à
comprendre pourquoi les surfaces articulaire présentaient une architecture si
particulière, et il persévérât jusqu'à ce qu'il comprit qu'elle était le fruit d'une
adaptation à la fonction du système nerveux central, (S.N.C.), du fluide cérébrospinal (F.C.S.), et des membranes durales, tout cela fonctionnant ensemble. Il
appela cette unité fonctionnelle le mécanisme respiratoire primaire (M.R.P.).
Sutherland installa son cabinet dans le Minessota et dédia 30 ans à l'étude de son
idée sur lui même et à l'observation sur ses patients avant de commencer à
partager ses découvertes avec ses collègues. Les résultats remarquables obtenus
sur ses patients firent grandir l'intérêt des autres praticiens qui lui demandèrent de
leur enseigner cette méthode de traitement. Il accepta et des cours commencèrent
à son domicile. Ces cours ainsi que l'intérêt leur étant porté grandirent, doucement
mais sûrement, car ceux capables d'apprendre le concept et d'appliquer cette
méthode de diagnostique et de traitement ostéopathique eurent autant de succès à
soulager les patients de douleurs et de conditions handicapantes alors que d'autres
types de traitements avaient échoués.
Développement du Concept
Comme de plus en plus de praticiens étudiaient et pratiquaient la méthode de
traitement ostéopathique de Sutherland, ils décidèrent de créer une organisation,
l'Osteopathic Cranial Association (association crânienne d'ostéopathie), afin d'unir
supports de recherches, et littérature publiée, pour promouvoir la recherche et
aider à la formation de praticiens et d'intermédiaires. Cette organisation fut
renommée Cranial Academy (académie crânienne) et devin un composant de
l'American Academy of Osteopathic Medecine (académie américaine de médecine
ostéopathique).
Charlotte Winger Weaver, D.O., (1884-1964) fut un autre, bien que méconnu,
pionnier des concepts crâniens. Diplômée en 1912 de l'American School of
Osteopathy, elle fut représentée dans la profession par Magaret A. Sorrel, D.O.,
lors de l'hommage rendu à Sutherland en 1998. Le docteur Weaver considérait les
os du crâne comme des vertèbres modifiées possédant des surfaces articulaires et
enseignât ses principes dans le cadre de la Doctor Weaver Foundation crée en
1927. Le docteur Weaver fit de nombreuses dissections de crânes et des structures
membraneuses durales, et exprimait tout particulièrement un intérêt envers la
relation concernant les lésions de la base du crâne et les maladies
neuropsychiatriques. Elle enseignait que la base du crâne pouvait être déformée
suite à un traumatisme lors de la naissance.
Apparemment, le docteur Sutherland connaissait le docteur Weaver mais leur
recherches sur le crâne partaient de différents points de vue et ont donc été faites
de manière indépendantes.
En 1953, le docteur Sutherland ainsi que les docteurs Chester Handy et Harold I.
Magoun, Sr, fondèrent la Sutherland Cranial Teaching Foundation, Inc.,
(fondation d'enseignement crânien Sutherland), afin de continuer l'enseignement
du concept crânien. Le docteur Sutherland a établi qu'un diagnostique juste et un
bon traitement nécessitaient de nombreuses et sensibles palpations qui ne peuvent
être apprises dans un livre; des instructeurs professionnels utilisant un
enseignement manuel et des vérifications répétées étaient nécessaires.
La découverte et les enseignements du docteur Sutherland ont fourni des
connaissances et des méthodes clarifiant et étendant la science ostéopathique/d
l'ostéopathie. Avant son travail, le corps était traité comme si la tête était incapable
de présenter de dysfonctions somatiques.
O.C.C. est l'ostéopathie de la personne entière car la force inhérente qui se
manifeste dans la région céphalique est présente dans tout le corps. C'est pourquoi
cette forme de diagnostique et de traitement affecte la personne entière plutôt que
de se limiter au crâne. De plus, la position de la tête au sommet de la colonne
cervicale affecte l'équilibre postural de tout le système neuro-musculosquelettique. Par exemple, si un traumatisme venait à écarter la structure des os du
crâne de son état d'équilibre?, le crâne va alors induire des changements
compensatoires via le système neuro-musculo-squelettique afin de conserver un
équilibre lui permettant d'assurer sa fonction.
Progression et Intégration de l'O.C.C. dans l'Education Médicale et la Pratique
Clinique
Après le décès de Sutherland l'enseignement et la pratique de l'O.C.C. a été
continuée par la Sutherland Cranial Teaching Foundation (S.C.T.F.) et la Cranial
Académie. Les 55 dernières années d'enseignement et de pratique de l'O.C.C. ont
vu émerger un certain nombre de leader qui ont préservé et poursuivi le concept
crânien de Sutherland au travers de leurs études appuyés par ces organisations.
Magoun, D.O., a écrit Osteopathie in the Cranial Field(6) (L'ostéopathie dans le
champs crânien), un ouvrage qui resta pendant de nombreuses années l'ouvrage de
référence pour ceux désirant apprendre l'O.C.C.. Howard Lippincott, D.O., et sa
femme Rebecca Lippincott, D.O., enseignèrent avec Sutherland pendant de
nombreuses années et publièrent le premier ouvrage sur la dysfonction articulaire
ligamentaire basée sur les enseignements de Sutherland. Rollin Becker, D.O.,
succéda à Lippincott, D.O., en tant que président de la S.C.T.F. et fut considéré
comme le principal professeur de l'O.C.C. pendant de nombreuses années. Ses
écrits constituent aussi de grandes références pour ceux étudiant l'O.C.C.. Robert
C. Fulford, D.O., était contemporains de Becker et étudiant de Sutherland; ses
écrits affinent de nombreux principes crâniens et résolvent de nombreux aspects
subtils de l'O.C.C.. Anne L. Wales, D.O., ainsi que son mari Chester Handy, D.O.,
enseignèrent l'O.C.C. avec Sutherland et elle fit imprimer de nombreux discours
enregistrés de Sutherand (14). Beryl E. Arbuckle, D.O, pédiatre et chercheur qui,
lors de ses recherches sur l'O.C.C., assista à des centaines d'autopsies à l'hôpital
du Philadephia College of Osteopahic Medecine (collège de médecine
ostéopathique de Philadelphie). Ces autopsies comprenaient des études globales
ou microscopiques du crâne. Le docteur Arbuckle fut reconnue pour son
application de l'O.C.C. sur les enfants handicapés, tout particulièrement avec ce
présentant une encéphalopathie infantile. Viola Frymann, D.O., F.A.A.O., fut
aussi élève de Sutherland et appliqua avec succès l'O.C.C aux enfants. Elle joua
un rôle important dans l'enseignement ainsi que dans la recherche aussi bien à
l'international qu'aux Etats-Unis. Edna M. Lay, D.O.,F.A.A.O., Fut aussi l'un des
moteurs de l'enseignement de l'O.C.C., travailla avec des enfants, ses écrits ont
donné forme à ce chapitre dans les éditions précédentes.
Les aperçut et les techniques dérivées de l'expansion des principes classiques de
l'ostéopathie du docteur Sutherland sont de mieux en mieux intégrés à
l'enseignement ostéopathique ainsi qu'aux soins clinique. The International
Classification of Disease, Ninth Revision( ICD-9CM), définie une classification
des dysfonctions somatiques du crâne, et Current Procedural Terminology fournie
une classification des T.M.O. de la tête. Ces dernières années, l'American
Osteopathic Association (A.O.A.) a reçut de nombreuses demande de financement
de recherches de cliniciens ou de scientifiques afin d'étudier l mécanisme et/ou
l'efficacité de cette approche; l'A.O.A. A financé certains de ces projets.
L'enseignement de l'O.C.C, aussi appelée ostéopathie crânienne (O.C.), fait partie
de l'apprentissage classique dans le cadre des principes de l'ostéopathie, de
l’entraînement, et de la médecine manuelle dans toutes les écoles d'ostéopathie.
Les concepts et la terminologie propre à l'O.C.C./O.C. Ont été développés et
définis par l'Educational Council on Osteopathic Principles of the American
Association of Colleges of Ostheopathic Medecine (conseil de l'éducation sur les
principes ostéopathiques de l'association des collèges américain de médecine
ostéopathique). Ils ont été publiés dans le Glossary of Osteopathic Medical
Terminology (lexique de la terminologie propre à la médecine ostéopathique), qui
est mise à jour tout les ans et facile d'accès en ligne.
En temps que corps reconnu au niveau fédéral gérant le programme de formation
local au sein de la profession ostéopathique, l'A.O.A. a approuvé Basic Standards
for Residency Training in Neuromusculosqueletal Medecine and Osteopathic
Manipulative Treatment. L’O.C.C/O.C. est un des model de T.M.O. rentrant dans
ces standards basiques. L'A.O.A. est aussi le corps fédéral reconnu chargé de
l'approbation des jurys dans la profession ostéopathique. L'A.O.A. a créé
l'American Osteopathic Board of Neurmusculoskeletal Medecine. Cet organisme
certifiant gère tout les examens en rapport avec l'O.C.C. /C.O. qu'ils soient écrits,
oraux ou pratiques. Les questions relevant des principes de l'O.C.C. /C.O.
apparaissent sur la partie écrite de Comprehensive Osteopathic Medical Licence
Examination ( C.O.M.L.E.X.- U.S.A.) géré par le National Board of Osteopathic
Medical Examiners, et les résultats de C.O.M.L.E.X.-U.S.A. sont reconnus
comme diplôme
médicale dans les 50 états constituants les Etats Unis
d'Amérique.
Mécanisme Respiratoire Primaire
L'intégration des structures anatomiques et des processus physiologique dans le
modèle du M.R.P est au centre du concept crânien de Sutherland. De nombreux
composants de ce modèle ont pu être vérifiés scientifiquement lors des 3 dernières
années, alors que le reste, bien que plausible, est en attente d'une preuve
empirique.
Primaire fait référence à premier en importance et précède la respiration
thoracique en importance. Le docteur Sutherland supposait que des centre
physiologiques, situés au niveau du plancher du quatrième ventricule, régulant la
respiration pulmonaire, la circulation, la digestion, et l'élimination, dépendant du
fonctionnement du S.N.C. étaient de première importance dans le maintient de la
vie. Respiratoire fait référence aux échanges de gaz et autres métabolites au
niveau cellulaire. Mécanisme implique une machine intégrée, chaque partie
fonctionnant en relation avec les autres. Le M.R.P. est décrit comme étant
composé de 5 phénomènes anatomo-physiologiques, aussi appelés les cinq
phénomènes de l'O.C.C. Ces cinq composants sont décrits dans cette partie et
comprennent:
1. Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et de la moelle épinière
2. Fluctuation du fluide cérébro-spinal
3. Mobilité des membranes intracrâniennes et intrarachidiennes
4. Mobilité articulaire des os du crâne
5. Mobilité involontaire du sacrum entre les iliaques
Le mouvement rythmique inhérent au cerveau et de la moelle épinière
Le mouvement inhérent du S.N.C. est subtile, lent, comme un pouls fluctuant tel
une vague. Il est décrit comme ayant un cycle biphasique, pouvant avoir une
nature rythmique. Tout le S.N.C. se raccourci et se condense pendant une phase
puis s'étend et s'affine pendant l'autre. En des termes toujours d'actualité, Lassek
décrivit le cerveau comme étant “vibrant de vie... actif sans cesse...dynamique..
très mobile, capable d'avancer, de reculer, de s'incliner, d'effectuer des
circumductions et de tourner. ” Il ajouta, “ Le cerveau humain normal est un
organe maître, magnifique, extrêmement complexe, qui peut seulement voir été
créé par la nature. Il y a probablement vingt milliard de neurones environ dans le
S.N.C. d'un homme et il tourne sous à peine 25W de courant électrique”. Pendant
que les hémisphères cérébraux se développent durant la vie fœtale, ils grandissent,
s'allongent, tournent et s'enroulent dans le crâne en cours de développement sous
la forme d'une paire de corne de bélier. Les caractéristiques du mouvement
spécifique ressenti lors de la palpation crânienne sont attribuées à cette
configuration des structures du cerveau.
Depuis la publication des écrits de Magoun, la délimitation des principes du
développement embryologique par Jealous, basée pour une large partie sur les
travaux de Blechschmidt, a fait avancer la compréhension des formules de
Sutherland concernant le M.R.P. et a amélioré l'application de l'O.C.C. dans la
pratique clinique au travers de l'appréciation des changement de position
anatomiques des structures humaines lors de leur développement, de leur
configuration et de leur localisation du stade embryonnaire à l'âge adulte.
Fluctuation du fluide cérébro-spinal
Le F.C.S. est formé dans le plexus choroïde, circule dans les ventricules, au dessus
et autour des surfaces du cerveau et de la moelle épinière au travers de l'espace
sub-arachnoïdien et de citernes, et est réabsorbé au niveau du plexus choroïde.
Ainsi, le F.C.S. se situe à l'intérieur et à l'extérieur du S.N.C., le supportant, le
protégeant et le nourrissant. La fluctuation est définie comme un mouvement de
vague de fluide dans une cavité naturelle ou artificielle du corps observée par
palpation ou percussion. Du point de vue du concept de M.R.P. de Sutherland,
alors que le S.N.C. se raccourci et se rallonge en un mouvement rythmique
biphasique, les ventricules du cerveau changent légèrement de forme et le fluide
se déplace en conséquence. De plus, la motilité du S.N.C. combinée à la
fluctuation du F.C.S. provoque une activité hydrodynamique ainsi qu'un échange
bioélectrique dans tout le corps. En résumé, l'action combinée du S.N.C. et du
F.C.S. fonctionne comme une pompe et un générateur bioélectrique. Des
enregistrements du courant bioélectrique dans les fascias et les tissus conjonctifs
sont de l'ordre du champ piézoélectrique.
Mobilité des membranes intracrâniennes et intra-spinale
Les méninges entourent, supportent et protègent le S.N.C. La dure-mère, le plus
externe des feuillets méningés, se compose de deux couches de tissus dur et
fibreux. La couche externe de la dure-mère longe la cavité crânienne, formant une
couverture de la partie interne de l'os, et s'étend au travers des sutures du crâne
pour devenir continue au périoste à la face externe du crâne.
La couche interne de la dure-mère recouvre le cerveau et la moelle épinière et
possède des replis appelé faux du cerveau et tente du cervelet. Ces structures en
forme de faux ont une origine commune le long du sinus droit et s'insèrent sur
différents os du crâne. Les deux feuillets de la dure mère se fondent ou fusionnent
en certains endroits, formant des sinus veineux intra-duraux.
La dure-mère s'étend vers le bas dans le canal spinal avec de fermes insertions
autour du foramen magnum ainsi que dans le canal spinal du sacrum au niveau du
second segment sacré. On trouve aussi parfois des insertions sur C2 et C3 ainsi
que sur les lombaires basses. La faux du cerveau part du sinus droit, s’insère sur
l'occiput, les pariétaux, les frontaux et la crista galli de l'éthmoïde. Les deux
moitiés de la tente du cervelet part du sinus droit et s’insère sur l'occiput, les
temporaux et l'os sphénoïde.
La dure-mère rachidienne et crânienne ainsi que ses replis répond au mouvement
inhérent au S.N.C. et à la fluctuation du F.C.S. et se meut en suivant un cycle
biphasique, influençant ainsi les os du crâne et le sacrum. Sutherland appela cette
unité fonctionnelle anatomique, composée de la dure-mère se situant dans le
crâne et dans le canal spinal, les membranes de tension réciproques (M.T.R.). Il
est aussi appelé “core-link” à cause du potentiel transfert de forces biomécaniques
en reliant le crâne au sacrum. Il a été démontré par observation clinique que des
influences telles qu'un traumatisme ou une dysfonction posturale qui touchent une
partie du mécanisme affectent d'autres parties du corps via ce « core-link ».
Mobilité articulaire des os du crâne
Des phénomènes du M.R.P., la mobilité des os du crâne est celui qui fait le plus
débat. Une étude attentive de l'architecture des différentes articulations du crâne et
de la face, des M.T.R. et de leur influence sur le mouvement des os a conduit
Sutherland à une appréciation de la conformation mécanique de cette anatomie et
de leur relations à la motilité inhérente du S.N.C. et du F.C.S..
À la naissance, les os du crâne sont des plaques osseuses aux bords lisses
présentant des membranes et/ou du cartilage entre elles. Lors d'une croissance
normale avec un mouvement des structures intracrâniennes, les bords des plaques
osseuses crâniennes se développent et se rejoignent avec des sutures
(articulations) entre elles. Ces sutures permettent un minimum de mouvement tout
en continuant de protéger le cerveau. Le débat restant concernant le modèle du
M.R.P. et la recherche de fondement du modèle sont reportés plus bas/ci-après.
Mouvement involontaire du sacrum entre les iliaques
Les dur-mères crânienne et rachidienne sont continues; la dure-mère spinale
s'étend le long du canal vertébral jusqu'au canal sacré, s'attachant au niveau de
certains segments cervicaux et lombaires ainsi que sur le deuxième segment sacré.
Des études attentives de conformation des surfaces articulaires révèlent que le
sacrum pourrait se mouvoir selon un ou plusieurs axes posturaux en relation avec
les iliaques (os du bassin). En plus de ces mouvements volontaires ou posturaux,
le sacrum répond aussi à la mobilité du S.N.C., à la fluctuation du F.C.S., et à la
traction des membranes intra-spinale et intracrâniennes avec un mouvement
involontaire qui peut être observé par palpation sur un corps vivant. Ce léger
mouvement de bascule se fait autour d'un axe transversal (appelé axe respiratoire).
Normalement, le mouvement involontaire du sacrum et celui de l'occiput sont
synchrones, chaque os étant influencé par la traction rythmique de la dure-mère
spinale et de la dure-mère rachidienne.
L'appréciation des cinq phénomènes du M.R.P. en termes théoriques et pratique
demande une connaissance des facteurs anatomiques et physiologiques mis en
évidence par des recherches empiriques, par rapport auxquelles la mise en
pratique d'expérience est discutée. Il peut être utile de visualiser cette unité de
fonction physiologique avec les cinq autres composant bougeant légèrement mais
sûrement dans le corps vivant, d'avant la naissance jusqu'à la mort. Becker résume
ces influences sur toute l'économie du corps comme ceci “ la santé requière que le
M.R.P. ai la possibilité d'être un mécanisme involontaire, rythmique, automatique,
changeant de suspension pour permettre l'interrelation entrelacée, intégrée et
dynamique de ses cinq éléments. Il est intimement lié au reste du corps au travers
de ses connections fasciales depuis la base du crâne au travers des zones de la
physiologie
du
corps
cervicale,
thoracique,
abdominale,
pelvienne
et
appendiculaires. Puisque tout les systèmes involontaire et volontaires du corps,
système musculo-squelettique compris, sont enveloppés de fascias, eux aussi sont
soumis au rythme de 10 à 14 cycles par minutes du mécanisme crânio-sacré en
plus de leur propre rythme d'activité volontaire ou involontaire. La mobilité
involontaire du mécanisme crânio-sacré fait se mouvoir tous les tissus du corps
minutieusement en flexion rythmique des structures médianes avec une rotation
externe des structure périphériques, avec, lors du cycle opposé, une extension des
médianes ainsi qu'une rotation interne des structures bilatérales 10 à 14 fois par
minute tout au long de la vie.
[…]
Palpation du mécanisme de respiration primaire
La mobilité inhérente au crâne n'est pas visible mais est palpable. Cette mobilité
est perçue comme un mouvement subtil, doux/souple, de fluide (F.C.S.) et semifluide (S.N.C.) dans la boite osseuse. Les premières tentatives à cet exercice de
palpation peuvent ne rien révéler, ou vous pouvez sentir la respiration thoracique
du sujet transmit par le cou à la tête. Si la respiration est une gène, demandez ou
patient de retenir son souffle quelques instants. Si vous sentez toujours un
mouvement rythmique dans la tête, la mobilité inhérente vient de l’intérieur du
crâne. Avec une palpation expérimentée, on apprend à distinguer ces deux
mouvements différents.
Suivez ces étapes pour palper ce mouvement rythmique :
1. Placer le patient en décubitus, la tête à 20 à 25 cm du bord de la table
2. S’asseoir confortablement à la tête de la table avec les avant-bras reposant sur la
table et les mains de part et d'autre de la tête du patient. Déplacer le patient vers
le haut ou le bas afin de pouvoir conserver une posture détendue
3. Contacter doucement la tête du patient, laissant les doigts et une partie de la
paume se conformer à la courbure de la tête. (Il est essentiel que la face palmaire
de tous les doigts, sauf le pouce, contactent la tête car seules les terminaisons
nerveuses capables de sentir les subtils mouvements du crâne sont les
propriocepteurs situés dans les tendons et autour des articulations. Les nombreux
récepteurs tactiles dans la pulpe des doigts ne sont pas aussi sensibles à ce
mouvement. Même si un contacte doux et léger est essentiel, ce n'est pas un
contacte du bout des doigts.)
4. Laisser votre esprit se poser et porter son attention à l'espace situé entre vos
mains, afin de permettre à l'information captée par les propriocepteurs d'être
envoyée vers le cerveau. Continuez à rester détendu; n'essayez pas de sentir
quelque chose. Si la tête du patient a un mouvement à peu prés normal, vous
pourrez peut-être sentir un renflement lent et rythmique ou un élargissement
suivit par une réduction ou un rétrécissement. Ceci constitue un cycle de
mouvement involontaire. Ce cycle est en général régulièrement répété. Le
mouvement est si faible fin et subtil que l'on peut avoir l'impression que la tête
respire.
La palpation de mouvement subtil est plus facile pour certains praticiens que pour
d'autre. Certain trouvent cela difficile à sentir car ils essayent trop forts. Leur
intensité est si fixée, et leur effort si important qu'ils bloquent leur propre ressenti.
Il est essentiel d'être détendu, physiquement, mentalement et émotionnellement.
Votre attitude doit être similaires à celle d'une personne essayant d'entendre un son
faible toute l'attention est portée sur l'écoute.
Conserver un contacte léger avec les mains. Une pression des mains empêchera le
mouvement involontaire et/ou perturber les capteurs sensoriels (propriocepteurs)
des mains. SI une pression excessive est prolongée, le patient pourrait avoir des
maux de tête.
Si vous avez des difficultés à percevoir le mouvement chez un patient, essayez
chez d'autres (patients). Les caractéristiques cycliques du mouvement et son
amplitude (force ou intensité) varient en générale d'un individu à l'autre. Le cycle
biphasique du mouvement du M.R.P. le plus souvent rencontré 10 à 14 fois par
minute, cependant le cycle peut être plus long ou plus court. Lors de l'observation
de la fréquence, laisser s'écouler une minute et compter le nombre de cycles (une
phase de flexion puis une phase d'extension donnent un cycle complet).
Evaluer l'amplitude, ou la qualité plutôt que la fréquence du M.R.P. chez les
patients présentant des problèmes clinique demande de l'expérience, mais a été
démontré statistiquement possible et peut révéler des données clinique très utiles
sur le patient. Après avoir palpé cinq ou dix individus, d'aucun peut déterminer si
la force ou la vitalité du rythme est plus forte chez un ou deux individus, faible ou
moyenne chez certains, et faible ou pauvre chez d'autres. “L’expérience de la
palpation a montré que le taux et l’amplitude du M.R.P., lorsqu’ajouté à la
connaissance Clinique des antécédents du patient ainsi que ses symptômes devient
une indication diagnostique supplémentaire sur son état de santé et peut aider à
établir un pronostique ”
Il y a de nombreux scénarios dans lesquels la fréquence et la qualité du M.R.P.
peuvent être légèrement augmentées:
–
A la suite d'un exercice physique vigoureux
–
Avec des fièvres systémiques
–
A la suite d'un traitement du mécanisme craniosacré par T.M.O. efficace.
La fréquence et la qualité du M.R.P. peut être diminuée dans les situations
suivantes:
–
Stresse (mental, émotionnel, physique)
–
Fatigue chronique
–
infections chroniques
–
dépression mentale et autres maladies psychiatriques.
–
Empoisonnement chronique
–
Autres conditions débilitantes
Le mouvement cyclique, biphasique venant du M.R.P., est plus évident à la
palpation de la tête mais est palpable sur toutes les parties du corps. L'impulsion
se déplace longitudinalement aux travers du corps et des extrémités, dans les
structures médianes par des mouvements de flexion/extension et dans les
structures paires par des mouvements de rotations interne/externe. Sa présence,
son absence ou sa déviation de la direction normale sont des signes diagnostiques
utiles.
Le corps est sujet au stress et au contrainte d’avant la naissance jusqu'à la mort.
Les pressions et les forces affectent le fœtus en cours de développement, le
nouveau-né lors de la naissance, et l'individu tout au long de son enfance, de son
adolescence et à l'âge adulte. Ces forces entraînent des distorsions mineures ou
majeures du crâne qui induisent des dysfonctions de la synchondrose sphénobasilaire (S.S.B.). L'induction d'une dysfonction, compromet l'efficacité du
M.R.P.. L’effet peut être mineur ou majeur en fonction de son action sur la santé
de l'individu.
Les dysfonctions
Plusieurs types de dysfonctions de la S.S.B. sont connus et fréquemment
rencontrés au cabinet. Afin de comprendre les différents schémas de dysfonction,
la connaissance d'une certaine terminologie et un rappel de certains principes de
base de l'anatomie sont nécessaires. La portion de l'occiput se trouvant à la base
du crâne et faisant parti de la S.S.B. s'appelle le basion. De même, la partie du
sphénoïde se trouvant à la base du crâne et faisant parti de la S.S.B. est le
basisphénoïde.
Lorsque l'on parle du mouvement de ces os, on nome le
mouvement en fonction de ce qui se passe à la portion la plus antérieur et la plus
élevée de la structure. Cependant, l'articulation principale nous concernant la
description des schémas de dysfonction se compose de la parti antérieur d'un os
(l'occiput) et de la partie distale d'un autre os (le sphénoïde). Ainsi, lorsqu'un
mouvement à lieu dans la même direction pour les deux os, les deux os
apparaissent se déplacer en directions opposées au niveau de la S.S.B.. Garder ces
principes à l'esprit vous aidera à comprendre les descriptions des schémas de
dysfonction.
[…]
Principes diagnostiques
Le diagnostique d’un état pathologique ou d'un mauvais fonctionnement du M.R.P
se base sur les antécédents, l'observation, et la palpation. La palpation par un
opérateur bien entraîné et sensible est la source d'information la plus fiable.
Les Antécédents du Patient
Prendre les antécédents du patient implique de poser des questions pertinentes
ayant un but afin d'encourager le patient à se rappeler des événements passés
pertinents et à décrire sa plainte en détaille. En plus des questions habituelles
concernant l'hérédité, les maladies de son enfance, les maladies à l'âge adulte et
les chirurgies, deux autres zones de questionnement sont pertinents lors des
dysfonctions du mécanisme crânio-sacré: les antécédents traumatiques et les
informations concernant l'accouchement et la période de rétablissement du
nouveau-né.
[…]
Antécédents d'accouchement et période néonatale
Si le patient est un nourrisson ou un enfant, les antécédents décrits par les parents
sont essentiels. Les questions concernant la santé de la mère lors de la grossesse,
le nombre et le caractère de chaque grossesses, les détailles de l'accouchement,
l'aspect et l'activité du nouveau-né, et le développement du nourrisson doivent être
posées. Les signes et symptômes compatibles avec des forces importantes de
travail et de l’accouchement sont des indications à la considération de T.M.O. lors
du traitement de ces patients. Ci-dessous se trouve une liste de signes et de
symptômes qui pourraient indiquer que le nouveau-né a subit des forces
importantes lors du travail et de l’accouchement:
–
Distorsion du crâne
–
Remodelage excessif
–
Présence de strie ou de chevauchement au niveau d’une suture
–
Difficultés lors de la succion ou de la déglutition
–
Vomissements
–
Détresse respiratoire
–
Bradycardie
–
Tachycardie
–
Pleurs anormaux
–
Strabisme
–
Nystagmus
–
Spasticité ou flaccidité des membres
–
Opisthotonos
–
Somnolence
–
Cyanose
–
Convulsions
–
Fièvre
–
Tremblements
Des habitudes anormales comme s’allonger avec la tête toujours du même côté, se
cogner la tête ou se frotter sans arrêt l’arrière de la tête contre le draps peuvent
indiquer des dysfonctions.
Diagnostique par observation
Regarder la symétrie ou les distorsions des structures osseuses sous les tissus
mous. Observer le visage et la tête: la forme et les contours de la tête et de la face
montrent aussi bien les influences héréditaires que les forces du travail sur les os.
À la naissance, le sphénoïde, les temporaux, et l'occiput sont constitué de
plusieurs morceaux osseux avec du cartilage entre les morceaux et entre les os
permettant la compression et le modelage de la tête lors de la naissance. Un
tension à l'intérieur de l'os peut se produire et sera alors appelé dysfonction intraosseuse.
Un crâne de type fléchi est de forme ronde avec un large diamètre transversal et
un diamètre A.P. raccourci, avec des temporaux en relative rotation externe
(évasés latéralement). Dans ce type de crâne les frontaux sont larges et penchés
vers le haut, les pommettes sont larges, et une vue bouche ouverte de la région
maxillaire du palais dur montre qu'il est large avec une arche de la voûte basse.
Toutes les structures paires se trouvent en position de relative rotation externe.
Un crâne de type extension est long et étroit avec des temporaux en position de
relative rotation interne, les frontaux sont plus étroits et les sourcils apparaissent
plus verticaux, les orbites et la face sont étroits, et les maxillaires (le palais dur)
est étroit avec une arche de la voûte haute. Toutes les structures paires sont en
position de relative rotation interne.
Il faut noter la position des os. La position de l'os sphénoïde influence la position
des os périphériques de la partie antérieur du crâne, qui inclus les frontaux et tous
les os de la face à l'exception de la mandibule. La position de l'occiput influence la
position des os de la partie postérieur du crâne (les pariétaux et les temporaux)
qui à leur tour vont influencer la mandibule.
Avec une torsion et un S.B.R de la S.S.B., les structures de la face tendent à
paraître asymétriques alors qu'elles adoptent une position de relative rotation
externe du côté de l'aile haute et une position de relative rotation interne du côté
de l'ail basse. Si le sphénoïde effectue une rotation sur l'axe A.P., les yeux et les
orbites n’apparaîtront pas au même niveau, tout comme les pommettes et les
maxillaires.
Il faut noter le positionnement relatif des repères. Il est parfois difficile de
déterminer si l'occiput à tourné sur A.P. car il est caché par les cheveux. Lorsque
l'occiput s'incline sur cet axe, il entraîne les temporaux avec lui. Le temporal du
coté bas de l'occiput tend vers une relative rotation externe, et le temporal du coté
haut de l'occiput tend vers une relative rotation interne. Ainsi, la position relative
des oreilles donne une idée de l'inclinaison de l'occiput. Comparer les lobes droit
et gauche des oreilles pour voir s'ils sont à niveau ; noter l'ouverture des oreilles.
Un temporal
positionné vers la rotation externe tend à être plus ouvert; un
temporal positionné vers la rotation interne tend à devenir plus plat. En combinant
les résultats des sphères antérieures et postérieures du crâne, l'observateur est
capable d'arriver un diagnostique provisoire ou non de torsion ou S.B.R. de la
S.S.B..
Regarder l'axe médian du visage, notant le nez, la bouche et le centre du menton,
donne d'avantage d’informations. Une déviation nasale peut indiquer une position
relative du maxillaire et du sphénoïde ou peut indiquer un traumatisme passé ou
une fracture. Le menton (la mandibule) tend à dévier du coté du coté de l'os
temporal en rotation externe. L'hérédité influence aussi les caractéristiques
faciales et est à prendre en compte lors de l'établissement d'un pronostique.
Les dysfonctions de la base du crâne se produisent pendant la naissance ou lors
d'un traumatisme. Si le traumatisme arrive sur un schéma préexistant de
dysfonction, les résultats de l'observation ne sont pas fiables pour le diagnostique.
Diagnostique par palpation
Pour devenir un expert dans l'art de la palpation pour le diagnostique et le
traitement demande de l'expérience, de la patience et de la persévérance. Ces
conseils peuvent aider à améliorer les capacités palpatoires:
1. Utiliser un contacte léger. Si votre contacte est plus fort que le mouvement
involontaire, vous interférerez avec le mécanisme que vous tentez de
diagnostiquer ou de traiter. Ne vous imposez pas au le M.R.P. du patient.
2. Ayez une visualisation nette des structures se trouvant sous vos mains.
Ceci demande
une étude détaillée de l'anatomie et du mouvement
physiologique de chaque os du corps, y compris ceux du crâne/de la voûte
et de la face. L’architecture des articulations entre les os ainsi que leurs
relations mécaniques et physiologiques est une étude complexe, mais elle
est essentielle pour fournir un diagnostique juste et un traitement réussis.
3. Comprenez que le travail de praticien est d'assister le patient pour atteindre
ou maintenir une santé optimale. Le praticien ne fait pas le soin; le soin
vient du patient lui-même. Avec la connaissance et l'expérience, On
apprend à accorder et à être guidé par le M.R.P. du patient pour faciliter ce
processus de soin, en assistant la capacité de guérison inhérente au patient
pour relâcher les obstacles biomécaniques. Les processus automatique qui
favorisent la guérison sont beaucoup plus intelligents et efficaces dans la
gestion de la santé de l'individu que toutes les forces ou personnes
externes ne peuvent l'être.
[…]
Recherche clinique – Résumé
Les recherches de l'O.C.C. n'a pas à pâlir devant la quantité de recherches
cliniques effectuées sur les autres types de T.M.O. communément utilisés. D'un
point de vu technique, la mise en place de l'O.C.C. est plus longue que les autres
types de T.M.O. et n'est souvent pas pratiquée faute de temps. Les critiques de
l'O.C.C. évoquent le manque de preuves cliniques de leurs bénéfices et soulèvent
la question du rapport risque-bénéfice. Cependant, on ne rapporte qu'un seul cas
d'effet négatif suite à la pratique de l'O.C.C., et l'enseignement et la pratique de
l'O.C.C. ont depuis été modifiés pour prendre en compte les facteurs ayant pu
provoquer ces effets négatifs. D'un autre coté, les améliorations rapportées dans
les articles clinique examinés traitant de l'O.C.C. nous apporte la preuve suggérée,
sinon irréfutable des bénéfices de l'O.C.C..
Principes de Traitement
Le but d'un traitement par O.C.C., comme dans tout autre procédé ostéopathique,
est de normaliser la structure et la fonction. La fonction optimale du M.R.P.
touche non seulement le S.N.C. mais aussi toutes les cellules et tous les tissus du
corps. Quelque soit la méthode ou le procédé que le praticien choisi d'utiliser, ce
mouvement cyclique constant travaille toujours en arrière plan chaque minute de
chaque heure de chaque jour de chaque année de la vie d'un individu.
Buts de traitements
Les buts du traitement comprennent:
–
Normaliser la fonction nerveuse, comprenant aussi bien les nerfs crâniens et
spinaux que le système nerveux autonome
–
Contrecarrer les facteurs inducteurs de stress en normalisant la fonction du
cerveau, du thalamus, de l'hypothalamus, et du corps pituitaire
–
Eliminer la stase circulatoire en normalisant les voies artérielles, veineuses et
lymphatiques
–
Normaliser la fluctuation du F.C.S..
–
Relâcher les tensions membraneuses
–
Corriger ou résoudre les dysfonctions articulaires crâniennes
–
Modifier les schémas structurels globaux
Certains obstacles au traitement sont en fait des dysfonctions myofasciales venant
de sous le crâne ou du sacrum, d’infections locales ou généralisées, de carences
nutritionnelle, ou de poisons organiques. Pour une gestion optimale des soucis de
santé du patient, le praticien doit aborder les obstacles à la santé non structurels,
en plus d'effectuer un T.M.O. Afin de pouvoir utiliser la force ou le potentiel de
l'activité inhérente du M.R.P. du patient pour aider le relâchement de la
dysfonction (dysfonctions somatiques), il est nécessaire de comprendre l'équilibre
des tensions ligamentaires et des membranes de tension. L’équilibration des
tensions ligamentaire
est utilisée
dans le traitement de n'importe quelle
articulation supportée et protégée par des ligaments. L’équilibration des tensions
membranaires fait référence à la dure-mère (M.T.R.) et est utilisée pour traiter les
articulations du crâne, de la face, et du sacrum.
Le point d'équilibre des tension membranaires est défini comme étant
le point dans l'amplitude de mouvement d'une articulation où les membranes se
trouvent entre un état de tension normal présent tout au long de l’amplitude libre
de mouvement et la tension exacerbée par la dysfonction ou la fixation qui se
produit
lorsque l’articulation est emmenée au delà
de son amplitude
physiologique. C'est donc la position la plus neutre possible sous l'influence de
tous les facteurs responsables du schéma existant. C'est à dire, que toutes les
tensions attenantes ont été réduites au maximum.
Ce point est propre à chaque dysfonction se produisant. C'est le point à partir
duquel les fores inhérentes peuvent se déplacer au travers les tissus concernés
avec une efficacité maximale. L'opérateur cherche à positionner les os constituant
l'articulation jusqu'au point d'équitension des membranes par une palpation fine,
sensitive et informée. Dr. Sutherland décrivait ceci comme palper avec des doigts
qui voient, sentent, pensent et savent.
La figure 48.7 illustre l'arrivée au point d'équilibre des tensions membranaires des
membranes en positionnant les composants. Les carrés représentent deux os
formant une articulation, et les flèches les directions employées par l'opérateur
pour effectuer la mise en position.
La figure 48.7A montre une action indirecte ou exagération. Ce procédé est
couramment employé à partir de 5 ans et tout au long de l'âge adulte. Il n'est pas
utilisé dans les traumatismes aigue de la tête quand une exagération du
désalignement peut induire ou augmenter une hémorragie intracrânienne. Pour
utiliser cette méthode, augmenter la relation anormale au niveau de l'articulation
en mobilisant l'articulation au delà dans le sens du désalignement.
La figure 48.7B illustre l'action directe. Cette méthode de traitement est employé
lorsqu'une exagération n'est pas souhaitable, comme dans les traumatismes aigue
et les jeunes enfants chez qui le schéma sutural ne c'est pas encore développé. Ce
traitement est aussi utilisé quand des sutures se chevauchent. Les composants sont
doucement guidés vers leur position normale.
La figure 48.7C illustre le désengagement. Cette méthode de traitement est
utilisée quand une force ou une tension membraneuse excessive influe sur les
composants osseux. La technique de désengagement se contente de séparer les
surfaces opposées dans les limites anatomiques et physiologiques de mouvement.
La figure 48.7D illustre un mouvement physiologique opposé. Cette méthode est
rarement utilisée, mais lorsqu'elle est nécessaire elle est employée pour relâcher
une dysfonction lorsqu'une force traumatique a sévèrement enfreint le schéma
physiologique. Un composé subit une action directe; l'autre subit une action
indirecte.
Le praticien choisi une méthode en fonction de l'âge et des antécédents du patient,
mais aussi en fonction de son diagnostique palpatoire.
L’aide respiratoire peut être utilisée pour améliorer l’effet du mouvement inhérent.
On demande au patient de retenir son souffle en fin d'inspiration ou d'expiration
une fois que le praticien a positionné l'articulation au point d'équilibre des
tensions ligamentaires ou membranaire. L'apnée en fin d'inspiration est plus
souvent utilisée, mais si l'articulation est maintenue en extension ou en rotation
interne, l'apnée en fin d'expiration est plus efficace.
Résumé
De nombreuses recherches restent à faire pour démontrer le mécanisme exacte
impliqué dans la dysfonction cranio-sacrée et sa guérison. Cependant, plus de 55
ans d'expérience clinique indique nous indique que l'utilisation de l'O.C.C./O.C.
A soulagé de nombreux patients chez qui aucun autre traitement n'était efficace.
-III- Les difficultés de la traduction
1. Les difficultés de compréhension
Avant de songer à traduire, il faut dans un premier temps comprendre. Pour cela le
traducteur devra avoir suffisamment de vocabulaire et notamment de vocabulaire
spécifique. En cas de lacune de nombreux ouvrages pourront lui venir en aide.
Il sera aussi parfois confronté à un tout autre type de difficulté. Parfois, même si
chaque mot pris à part ne pose pas de souci, il peut arriver que le sens de la phrase
reste obscur. Dans ce cas, la patience et un regard extérieur sont souvent ses
meilleurs alliés.
2. Les difficultés d’ordre lexicales
Les ambivalences
Certains mots peuvent avoir plusieurs sens différents. Lors de la traduction, c’est
le contexte qui nous permettra d’en dégager la signification et de choisir le terme
approprié en langue d’arrivée. Prenons l’exemple du mot “novel”, ce dernier peut
désigner un roman s’il s’agit d’un nom et s’il s’agit d’un adjectif quelque chose de
nouveau, d’innovant. Dans la phrase : “Kostopoulos and Keramidas utilised a
novel approche to anatomic reseach on a male cadaver that had been embalmed
for 6 months.”, nous choisirons le deuxième sens et obtiendrons donc
“Kostopoulos et Keramidas utilisèrent une nouvelle approche de recherche
anatomique sur le cadavre d’un homme ayant été embaumé pendant 6 mois.”. Le
mot “cavity” nous pose le même problème. En effet, ce mot peut désigner une
cavité ou une carie. Le contexte “The outer layer of dura mater lines the cranial
cavity,” (La couche externe de la dure-mère longe la cavity crânienne,) nous permet
de déduire qu’il ne s’agit pas d’une carie mais bien d’une cavité. De même, le
terme “practice” pourra désigner en fonction du contexte “entrainement” ou bien
“cabinet”. Ici, le travail du traducteur est assez simple pour peu qu’il ait un bon
vocabulaire. Malgré tout, il est important d’ouvrir l’œil car une erreur
d’inattention est vite arrivée.
Les emprunts
Les emprunts sont les mots que l’on emprunte à une autre langue sans les traduire.
Ceux-ci peuvent nous poser deux types de problèmes. Lors de la traduction il
faudra différentier les mots qui sont bel et bien des emprunts de ceux qu’il faudra
traduire. Ainsi, “thrust” étant déjà largement utilisé en français on le laissera tel
quel tout comme les “strains” latéraux ou verticaux de la synchondrose sphénobasilaire, mais on remplacera “dura mater” par “dure-mère”. L’autre problème
que peuvent poser les emprunts réside dans la lecture du texte en langue de départ
et dans sa compréhension. Il nous faut en effet différencier les emprunts (français)
se trouvant dans le texte original des faux amis. L’autre difficulté que les
emprunts peuvent poser au traducteur résident au sein du lectorat. Ainsi, le
traducteur devra connaitre la cible à laquelle l’ouvrage qu’il traduit est destiné
afin de pouvoir choisir de traduire ou d’emprunter au risque d’embrouiller le
lecteur s’il se trompe.
Les faux amis
Ces mots se ressemblants dans les deux langues ont souvent une origine commune
mais au fils de leur évolution leur sens a fini par diverger. Par exemple, dans la
phrase suivante :“this phenomenon of the PRM appears to be supported by the
evidence and is not controversial.”, ici, “evidence” ne renvoie pas à une évidence
mais à des preuves. De la même façon, “basic science” ne se traduira pas “science
basique” mais “science fondamentale”. Ici, si la connaissance de la langue de
départ n’est pas toujours suffisante, le traducteur pourra très souvent s’aider
d’ouvrages adaptés tout en gardant à l’esprit le contexte du ou des mots à traduire.
Les lacunes
Les lacunes désignent les mots n’ayant pas de correspondance directe dans la
langue d’arrivée. On sera donc contraint d’utiliser plusieurs mots voir une
paraphrase alors qu’un seul mot était suffisant dans la langue de départ. Ainsi,
“Redoming the diaphragm” deviendra “Récupération de la dynamique du dôme
diaphragmatique”. Le traducteur se trouve dans ce cas confronté à un choix
épineux : faut-il être le plus précis possible dans sa transcription au risque
d’alourdir le texte ou faut-il privilégier la fluidité et l’intelligibilité ? Comme
souvent, il devra trouver un compromis le plus juste possible, choix qui sera
toujours subjectif.
3. Les difficultés relevant de l’agencement
Le calque
Le calque est la forme de traduction se rapprochant le plus de la traduction
littérale. Ici, la structure de la langue de départ va être conservée dans la langue
d’arrivée. Ainsi, dans le chapitre 45 du livre de Chila la forme définissant les
techniques de thrust (“high-velocity/low-amplitude”) sera calquée pour donner en
français “haute vélocité/basse amplitude”. Il convient de faire attention car,
l’anglais et le français n’ayant pas la même structure, le calque est loin d’être
systématique comme le fait remarquer Oustinoff: “On pourrait très bien multiplier
les exemples où le « calque » d’une langue sur une autre aboutit à un résultat
absurde, […] D’après cette conception, il suffirait d’être à la fois bon linguiste
pour connaître la « langue de départ » (l’hébreu ou toute autre langue) et maîtriser
suffisamment la « langue d’arrivée » (en l’occurrence, le français) pour parvenir à
une traduction qui représente l’original sous une forme équivalente, à la différence
de langue près. C’est une condition nécessaire, mais non suffisante.”(20). On
devra donc, le plus souvent, user de transposition et de chassé-croisé afin
d’obtenir un texte en langue d’arrivée et non une suite de mots incompréhensible
car dénuée de sens.
La transposition
C’est le fait qu’un mot change de catégorie grammaticale lors du processus de
traduction. Par exemple, la phrase “Using excessive force is the most common
mistake made in applying muscle energy technique.” devient “L'utilisation d'une
force excessive est l'erreur la plus fréquente lors de l'application de technique d'énergie
musculaire. ”. L’unité de traduction “made in applying” comportant un verbe n’en
comporte plus une fois transposée en français. Ceci illustre le fait que lors d’une
traduction, on ne peut se contenter d’un verbe pour un verbe ou d’un nom pour un
nom, et qu’il vaut mieux fonctionner par unité de traduction que par mot (ceci
nous permettra également d’éviter les sur-traductions).
La sur-traduction
C’est un vice de traduction lors duquel un groupe de mots ayant ensemble une
signification sera traduit de manière littérale, mot par mot. Le plus souvent le sens
sera perdu. Il serait donc malheureux de traduire “a combination of multiple
muscles simultaneously going through postisométric relaxation” par “une
combinaison de muscles allant au travers d’une détente post-isométrique” plutôt
que par “une combinaison de muscles subissant une détente post-isométrique”.
Elle est très fréquemment rencontrée dans les traductions automatiques et
constitue à elle seule une des plus grandes causes d’incompréhension dans ces
dernières. Cet écueil est souvent évité lorsque l’on cherche à éviter la traduction
littérale mais avec la fatigue et la routine le traducteur peut se laisser piéger s’il
n’y prête pas attention.
4. Les difficultés concernant le message
Equivalences et adaptations
L’équivalence consiste à retranscrire la situation originale à l’aide d’une rédaction
entièrement différente. L’adaptation remplacera une image de la langue de départ
n’existant pas dans la langue d’arrivée par une image ou une situation équivalente.
Ainsi, dans la phrase “The attempt to restore joint integrity before soothingly
restoring muscle and ligamentous normality was putting the cart before the horse”
l’expression “putting the cart before the horse” pourra être remplacée non pas par
une traduction mais par une expression équivalente: “mettre la charrue avant les
bœufs”. De même, les ostéopathes n’ayant pas le statut de médecin en France, le
terme “osteopathic medecine” devient en français “ostéopathie” et le “physician”
devient “praticien”. En raison des changements qu’elle apporte au texte,
l’adaptation est la limite extrême de la traduction. C’est aussi une pratique
exigeante car elle requière une bonne connaissance de la culture, des us et des
coutumes aussi bien de la culture de la langue de départ que de celle de la langue
d’arrivée. En ce qui concerne les expressions figées en langue, il faut en plus de
les comprendre (ce qui n’est pas toujours chose aisée) connaitre une expression
équivalente en langue d’arrivé. Dans un cas comme dans l’autre, si la culture
générale du traducteur n’est pas suffisante, il lui sera plus facile et souvent
beaucoup plus rapide de demander conseil à des connaissances soit parlant la
langue de départ, soit en leur décrivant la situation afin de savoir s’il existe une
expression équivalente en langue d’arrivée. En dernier recours il pourra tenter
d’inventer une expression en gardant à l’esprit l’idée d’origine et comment la
retranscrire au mieux pour le lectorat.
L’amplification et l’économie
C’est le fait que lors du passage de la langue de départ à la langue d’arrivée le
nombre de mots exprimant l’idée à traduire augmente. Par exemple, en anglais,
“Cradle the head” est en trois mots alors que son équivalent en français “Prendre
la tête en berceau” en compte cinq. A l’inverse lorsque la langue d’arrivée utilise
moins de mots pour la même idée que la langue de départ, on parle d’économie.
Ainsi, “range of motion” deviendra “amplitude” en français. Ces deux processus
expliquent les différences de longueur entre les versions originales et traduites
d’un même texte et démontrent encore une fois les limites de la traduction
littérale.
Les niveaux de langues et la spécialisation fonctionnelle
Le niveau de langue correspond au registre employé. Ce registre va nous imposer
certaines contraintes. La spécialisation fonctionnelle va quand à elle définir le
domaine dans lequel est utilisé la langue. Dans le cadre de l’ouvrage de Chila (2),
il s’agit d’une spécialisation ostéopathique et médicale. Ainsi, le terme “gross” de
“gross and microscopic examination”, qui hors contexte pourrait vouloir dire :
“globale”, “dégoutant” ou “frustre”, ne gardera ici que le sens de “global”. Il en va
de même pour “dislocation” qui, de par la spécialisation ne pourra pas être
remplacé par autre chose que “luxation”. Il est important de respecter le registre
de langue et la spécialisation car souvent ils correspondent au lectorat, ainsi en les
ignorant on risque (si le sens du message n’a pas déjà été modifié) d’embrouiller
le lecteur.
5. Options et servitudes
Les options sont tous les choix auxquels est confronté le traducteur et les
servitudes représentent tout ce qui lui est imposé. Elles peuvent être d’ordre
lexical (la liberté de choisir parmi un panel de synonyme pour traduire un mot ou
à l’inverse être contraint par le contexte et n’avoir qu’une seule correspondance
dans la langue d’arrivée), relever de l’agencement ou du message (certaines
phrases peuvent être agencée de plusieurs façon sans en changer la signification
alors que d’autre n’auront qu’une seule traduction possible sous peine d’en altérer
le sens). Ces deux options présentent avantages et inconvénients. Les servitudes
bien que contraignantes donnent, une fois maitrisée, un cadre fixe, rassurant,
objectif. Alors que les options qui permettent une certaine liberté imposent aussi
au traducteur de faire des choix, elles permettent au traducteur de montrer son
interprétation du texte (dans la mesure où le texte ne diverge pas trop de
l’original) et donnent de ce fait une valeur subjective à la traduction. C’est dans
cette subjectivité que réside la plus grande difficulté de la traduction, car comme
souvent là où il y a subjectivité il y a différence d’opinion, ce qui explique
pourquoi les traductions font si souvent débat.
6. Qu’est ce qu’une bonne traduction
Il est difficile de définir ce qu’est une bonne traduction. Cela vient entre autre du
fait que les critères sont nombreux et se placent parfois en opposition. Comme
expliqué ci-avant, le traducteur dispose d’une certaine liberté. Doit-il rester au
plus proche de l’auteur ou rendre le texte le plus “𝑓𝑟𝑎𝑛ç𝑎𝑖𝑠” possible ? Doit-on
privilégier la facilité de compréhension ou la justesse scientifique ? Des questions
que le traducteur se pose à chaque phrase, tout en tâchant de rester constant.
Dans le cadre du questionnaire mentionné ci avant, nous avons demandé aux
étudiants de classer quatre critères par ordre d’importance (lisibilité, facilité de
compréhension, justesse scientifique, et orthographe et grammaire).
Etudiants
Etudiants
Etudiants
Etudiants
Etudiants
de
de
de
de
de
première
deuxième
troisième
quatrième
cinquième
année
année
année
année
année
Lisibilité
3
3
3
4
3
Facilité de
2
1
1
2
1
1
2
2
1
2
4
4
4
3
4
compréhension
Justesse
scientifique
Orthographe et
grammaire
Classification de critères de traduction par des étudiants (1 étant le plus et 4 le
moins important)
En observant les résultats on remarque que même si globalement on retrouve
deux critères “majeurs” et deux autres “mineurs” on n’obtient pas de réponse
tranchée ce qui nous montre bien la subjectivité des différents critères. Puisque le
traducteur est celui qui devra faire ces choix (tout en prenant en compte les
consignes qu’il a pu recevoir dans le cadre d’un projet) on peut dire qu’il existe
autant de traduction que de traducteurs. Une bonne traduction ne sera alors qu’un
compromis entre différents critères.
Conclusion
Les origines de l’ostéopathie se trouvant en Amérique et l’anglais étant une des
langues les plus parlé au monde, il semble logique qu’une majorité de textes
ostéopathiques soit disponible en anglais. Malheureusement, nous avons pu
constater que les ostéopathes de demain sont loin d’être tous bilingues et que
comme le dit Crosnier il y a “inadéquation, dans notre pays, entre la formation en
anglais des étudiants en sciences et techniques et les contraintes de la vie
professionnelle.” (5). Ceci et la nécessité de formation continue donne à la
traduction une place importante.
Nous avons pu constater que la traduction n’était pas chose aisée. Etre bilingue,
avoir un vocabulaire étendu et connaitre les règles de bases des langues de départ
et d’arrivée n’est pas suffisant. Elle ne peut être réalisée sans une connaissance
approfondie de la culture qui construit et est construite par la langue, afin de
pouvoir retranscrire les nuances et rester le plus fidèle possible au texte original.
C’est un travail de longue haleine qui requière patience et minutie, que ce soit au
moment de la lecture ou au moment de la traduction à proprement parlée. En effet,
le texte d’origine ne sera pas lu une fois mais une multitude de fois afin de
s’assurer d’avoir parfaitement compris le message que souhaite transmettre
l’auteur et toutes ses subtilités. Une fois le message compris, le traducteur se
heurte aux diverses difficultés évoquées précédemment. Il sera obligé de faire des
choix afin de rester le plus “juste”, le plus proche du message d’origine. La-encore
il lui faudra faire preuve de patience et relire de nombreuses fois son travail, voir
le faire lire à d’autres, car parfois il doit reconsidérer ses choix. Il peut aussi
arriver que pris par son travail et par la langue d’origine, il produise un texte
hybride, incompréhensible, ni en langue de départ ni en langue d’arrivée. Ce cas
de figure est l’un des plus frustrants car souvent on ne peut rien en tirer et le
traducteur
n’aura
plus
qu’à
effacer
son
travail
et
recommencer.
Malgré toutes ces difficultés, la traduction est un travail des plus enrichissants.
Outre les connaissances apportées par l’ouvrage à traduire, elle pousse le
traducteur à repousser les limites de sa culture générale, autan en langue source
qu’en langue d’arrivée, et le pousse à se poser des questions sur la source même
de ces 2 langues, stimulant ainsi sa curiosité et sa soiffe de connaissances.
Lorsque l’on traduit un texte ostéopathique, on le rend accessible à d’autres
praticiens. Cet outil nous permet de participer à l’enrichissement de la littérature
ostéopathique française et de ce fait donne aux autres praticiens accès à de
nouvelles ressources leur permettant d’enrichir leurs connaissances et leurs
compétences. C’est donc une forme indirecte d’amélioration de la prise en charge
du patient. Ainsi, tant que tous les textes ostéopathiques ne seront pas accessibles
à tous, la traduction restera un travail indispensable.
Annexes
Questionnaire
Annexe 1
Questionnaire – Mémoire de traduction
Je vous remercie de remplir ce questionnaire qui me servira de support pour
déterminer la pertinence d’effectuer des traductions de textes ostéopathiques.
Age en années :
Promotion en ostéopathie :
o 1ère année
o 2ème année
o 3ème année
o 4ème année
o 5ème année
o D.O.
Niveau d’anglais :
o Faible
o Niveau scolaire
o Bon niveau
o Bilingue
Lisez-vous en anglais ? (presse, romans…)
o Jamais
o Une fois par an
o Une fois tous les trois mois
o Une fois par mois
o Une fois par semaine
Avez-vous déjà lu des textes ostéopathiques en français ?
o Oui
o Non
Si oui, combien (un ordre d’idée est suffisant) :
Si oui, avez-vous eu des difficultés à trouver des textes ostéopathiques en
français ?
o Oui
o Non
Avez-vous déjà lu des textes ostéopathiques en anglais ?
o Oui
o Non
Si oui, combien (un ordre d’idée est suffisant) :
Si oui, quelles difficultés avez-vous rencontrées (plusieurs réponses
possibles) ?
o Aucune
o Vocabulaire
o Termes scientifiques
o Compréhension
Classez par ordre d’importance (1 le plus et 4 le moins) les critères d’une
« bonne traduction » d’un texte ostéopathique :
o Lisibilité (bien écrit)
o Facilité de compréhension
o Justesse scientifique
o Orthographe et grammaire
Commentaires :
Annexe 2
“[The English language] is the present language of the future and there is no
reason why it should not be the international language of medicine and science
wherever and whenever such a language is required. It would seem, therefore, to
be the duty of English-speaking physicians to […] do all in their power to make
their tongue the universal language of medical science. […] English medical
literature is proportionately greater in volume than any other, and the fact that it is
largely overlooked by continental writers should inspire us to more firmly demand
its recognition. Medical knowledge should use the language which is destined to
be foremost of all. (Journal of the American Medical Association Anonyme 2000
[1900])”(1)
“ [L’anglais] est l’actuelle langue du futur et rien ne l’empêche de devenir la
langue internationale de la médecine et de la science dés lors qu’un tel langage est
nécessaire. Ainsi, il semblerait qu’il incombe aux praticiens anglophones le devoir
[…] de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que leur langue devienne le
langage universel des sciences médicales. […] La littérature médicale anglaise est
proportionnellement plus importante que celles des autres pays, et le fait qu’elle
soit largement ignorée par les auteurs continentaux devrait nous inciter à la faire
reconnaitre en tant que telle. Les connaissances médicales devraient utiliser la
langue dominante. (Journal of the American Medical Association Anonyme 2000
[1900])”
Bibliographie
1. Anonyme, “The English language and medicine”, Journal of the American
Medical Association . JAMA 284 : 2977. 1e publication JAMA 35, 15601561,2000 [1900].
2. M. Ballard, La traduction de l’anglais au français, Armand Colin, 2006.
3. A. G. Chila, Foundations of Osteopathic Medicine, Lippincott Williams &
Wilkins, 2011, 2003, 1997.
4. H. Chuquet et M. Paillard, Approche linguistique des problèmes de traduction
anglais ↔ français, Editions Ophrys, 1989.
5. E. Crosnier, Français vs English : histoire d'une rencontre avec penalty... et
sans retour , ASp, 15-18 | 1997, 55-74.
6. W. O. Desmond, Paroles de traducteur : De la traduction comme activité
jubilatoire, Peeters Leuven, 2005.
7. Dorland, F. Maniez et collectif, Dorland Dictionnaire médical
bilingue, Elsevier Masson, 2008.
8. M. Dufour, Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 1: membre inferieur,
Elsevier Masson, 2007.
9. M. Dufour, Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 2: membre supérieur,
Elsevier Masson, 2007.
10. M. Dufour, Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 3: tête et tronc, Elsevier
Masson, 2007.
11. M. Dufour, Biomécanique fonctionnelle. Membres, tête, tronc, Elsevier
Masson, 2005.
12. D. Duizabo, Lexique médical anglais-français/français-anglais, Elsevier
Masson, 8ème édition, 2009.
13. P. Faure, Des discours de la médecine multiples et variés à la langue médicale
unique et universelle , ASp, 58 | 2010, 73-86.
14. J. Guillemin-Flescher, Syntaxe comparée du français et de l’anglais,
problèmes de traductions, Editions Ophrys, 1981.
15. W. J. Gladstone, Dictionnaire anglais-français des sciences médicales et
paramédicales, Edisem Maloine, 2002.
16. E. Lavault-Olléon, Créativité et traduction spécialisée, ASp, 11-14 | 1996,
121-133.
17. H. I. Magoune approuvé par W. G. Sutherland , Ostéopathie dans le champ
crânien, Sully,1951.
18. F. Maniez, Prémodification et coordination : quelques problèmes de
traduction des groupes nominaux complexes en anglais médical , ASp, 5152 | 2007, 71-94.
19.S. Monin, La siglaison en langue médicale et problèmes de traduction , ASp,
2 | 1993, 29–53.
20. M. Oustinoff, La traduction, Presses Universitaires de France, 2012.
21. M. Schünke, E. Schulte, U. Schumacher, M. Voll, K. Wesker, Atlas
d’anatomie Prométhée : anatomie générale et système locomoteur, Editions
Maloines, 2006.
22. M. Schünke, E. Schulte, U. Schumacher, M. Voll, K. Wesker , Atlas
d’anatomie Prométhée : tête et neuro-anatomie, Editions Maloines, 2009.
23. N. Sergueef, Le B.A. BA du crânien, Spek, 2000.
24. Stevenson et C. Soanes, Oxford Dictionary of English, OUP Oxford, 2010.
25. J. P. Vinay et J. Darbelnet, Stylistique comparée du français et de l’anglais,
Editions Didier, 1977.
26. Décret n°2007-437 du 25 mars 2007 relatif à la formation des ostéopathes et
à l’agrément des établissements de formation, chapitre II, Article 4.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000644998
&categorieLien=cid#LEGISCTA000006105541
27. Code de déontologie de la profession d’ostéopathe,
http://afosteo.org/files/Code%20de%20deontologie%20de%20la%20profession%
20d'osteopathe%20vf.pdf
Résumé
Suite à la traduction de Foundations for osteopathic medicine d’A. G. Chila parut
en 2011 chez Lippincott Williams & Wilkins. On se propose de se pencher sur le
besoin et les difficultés de la traduction. Nous utiliserons le travail de traduction
réalisé sur quatre chapitres de cet ouvrage concernant les différents types de
manipulation ostéopathiques que sont les manipulation haute vélocité et basse
amplitude,
celles
d’énergie
musculaire,
d’ostéopathie dans le champ crânien,
de
relâchement
myofascial
et
ainsi qu’une étude réalisée auprès
d’étudiants ostéopathie pour répondre à nos interrogations.
Summary
Following the translation of A.G. Chila’s Foundation for Osteopathic Medicine
published by Lippincott Williams & Wilkins. we will study the need for
translation and its hardships. We will be using our translation work on four
chapters developing different types of osteopathic manipulative treatment such as
high velocity/low amplitude, muscle energy, myofascial release approach and
osteopathy in the cranial field, as well as a study conducted on student to answer
our interrogations.
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